Chapitre 20 : Opération - Festival Daihasei I : Ouverture.

.Le 19 septembre commence comme une journée qui promet d'être à la fois intense et absurde. Je me tiens là, vêtu de mon t-shirt blanc au col bleu et au bout des manches bleues, accompagné d'un short bleu assorti. Une veste longue noire repose sur mes épaules, comme si je venais de sortir d'un film d'action des années 80. Je sais que mon style est audacieux, voire complètement décalé, mais c'est précisément ce que je recherche. Pour moi, c'est un statement. Je suis convaincu d'avoir trouvé le look du siècle.

Au loin, j’entends Vitwento qui se moque de moi. Elle n’a jamais été du genre à retenir ses rires, et aujourd’hui ne fait pas exception. Psi, à côté d'elle, est littéralement pliée en deux, son rire résonne à travers le terrain. Mais peu importe, je suis imperméable à leurs moqueries. Si elles n'ont pas la vision pour comprendre l'élégance de mon ensemble, tant pis pour elles.

Cependant, je ne suis pas le seul à avoir remarqué l’effet de ma tenue. Des élèves du lycée de Sogita me regardent bizarrement, murmurant entre eux avant que l'un d'eux ne me traite ouvertement de plagieur. Je m'arrête net et leur jette un regard glacial, mais avant que je puisse répliquer, Miracolo fait son entrée, tel un chevalier noir. Il porte une cape noire qui flotte derrière lui comme un drapeau, accompagné de Kenji et Aiko qui le suivent de près. Miracolo s'approche des gars du lycée de Sogita, demandant d'une voix posée mais teintée d'autorité s'il y a un problème. Les élèves hésitent, ne sachant pas s'ils doivent se confronter à lui ou se retirer.

Mais avant que la tension n'atteigne son paroxysme, Sogita Gunha apparaît de nulle part, comme à son habitude. Il se glisse entre les deux groupes, séparant les protagonistes de cette confrontation naissante avec un sourire éclatant, qui ne laisse aucune place à l'hostilité.

« Oye, oye ! Pas besoin de se chamailler comme ça, les gars ! » dit-il en rigolant. Gunha se tourne vers Miracolo et l'examine de haut en bas. Je peux voir la curiosité briller dans ses yeux.

« Alors, c'est toi le fameux Miracolo dont tout le monde parle ? » continue Gunha. « On m'a dit que tu as des pouvoirs intéressants. Ça te dirait qu'on teste ça, toi et moi ? »

Je peux voir le sourire en coin de Miracolo s'élargir. Depuis notre dernier combat, il est clairement en quête de nouveaux défis. « Avec plaisir, Gunha. Mais il semblerait que tu sois un peu occupé aujourd’hui, non ? »

Gunha cligne des yeux, semblant se souvenir soudainement de quelque chose. « Ah, c'est vrai ! Je dois donner un discours pour la cérémonie d'ouverture. Peut-être une autre fois, alors. » Il semble vraiment déçu, mais il n'insiste pas. « Bon, je vous laisse, les gars. À plus tard pour de nouvelles aventures ! »

Avec ça, Gunha s’éloigne, se dirigeant vers la scène principale, laissant derrière lui une ambiance un peu détendue mais encore légèrement tendue. Miracolo me jette un coup d'œil, visiblement amusé par toute cette situation.

« Ton style attire vraiment les ennuis, Khi. »

« C’est tout l’intérêt », je réponds, souriant à mon tour.

Mais je n’ai pas le temps de m'attarder sur cette petite victoire personnelle, car je sens soudainement une main ferme se poser sur mon épaule. Je me retourne pour découvrir Fukiyose et Aisa, leurs visages résolus. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Psi et Aiko surgissent de l’autre côté, affichant des sourires complices. Avant que je ne comprenne ce qui se passe, elles me saisissent et m’entraînent hors de la foule.

« Hé, qu'est-ce que vous faites ? » je proteste, même si je sens déjà que la situation m’échappe complètement.

« Ne t’en fais pas, Khi », dit Fukiyose avec une pointe de malice. « On a juste un petit détour à faire. »

Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elles mijotent, mais elles sont rapides, et je me retrouve rapidement face à Komoe-sensei, qui m’attend avec un sourire doux mais déterminé.

« Komoe-sensei, que se passe-t-il ? » demandé-je, encore un peu désorienté par cette embuscade.

Elle me regarde avec bienveillance, ses yeux pétillants de cette sagesse qui cache un esprit acéré. « Khi, après réflexion, nous avons décidé de te confier une tâche importante pour ce festival. Avec ton ESP, tu seras bien plus utile en tant que médecin. Nous allons te tester en situation réelle. »

Mon cœur se serre légèrement à l'idée d'être cantonné à un rôle aussi passif, mais en même temps, je sais que c'est une responsabilité immense. Savoir que je pourrais être en première ligne pour aider ceux qui en auront besoin, c'est une tâche que je ne peux pas refuser.

« Donc pas de combats pour moi cette fois, hein ? » dis-je en soupirant.

Komoe-sensei hoche la tête. « Pas cette fois. Mais tu seras aux côtés de tes camarades, et c’est tout aussi important. »

Je prends un moment pour digérer cette information, mais finalement, je me résigne. « Très bien, je ferai de mon mieux. »

Juste à ce moment-là, Touma passe par là, et je peux voir son sourire compatissant avant même qu’il n’ouvre la bouche. « Alors, toi aussi tu es coincé dans une situation où tu ne voulais pas être, hein ? Bienvenue au club de la poisse. »

Je ne peux m'empêcher de rire à sa remarque. « Oui, mais au moins, je vais passer du temps avec Komoe-sensei, alors ce n'est pas si mal. »

Touma hoche la tête, comprenant mon point de vue. « C’est vrai. Il y a pire comme sort. »

À peine Touma s’éloigne-t-il que Tsuchimikado et Pierce apparaissent, leurs visages rayonnant de malice.

« Alors comme ça, Khi se transforme en médecin pour la journée, hein ? » plaisante Tsuchimikado. « Je savais bien que tu étais le chouchou des profs, mais là, c’est le pompon ! »

Pierce, lui, en rajoute une couche. « On dirait bien que notre cher Khi est surprotégé. On se demande bien pourquoi. Peut-être que... »

Je ne laisse pas Pierce terminer sa phrase. D’un mouvement rapide, je les envoie valser dans les airs, leurs cris de surprise se répercutant dans la cour du lycée. Tout le monde autour éclate de rire, y compris Komoe-sensei qui secoue la tête, amusée par toute cette scène.

« Bon, au travail maintenant », dis-je en me tournant vers Komoe-sensei. Je suis prêt à affronter cette nouvelle mission, même si elle ne ressemble en rien à ce que j’avais imaginé pour cette journée.

Mais au fond, je sais que cette tâche n’est pas moins importante que les autres. C’est peut-être même la plus importante de toutes.

Le Festival Daihasei bat son plein, et l’excitation est palpable dans toute la Cité Académique. Les épreuves inter-lycées ont déjà commencé, et le campus est un véritable champ de bataille d'énergie, de passion, et de rivalités saines. Partout autour de moi, les élèves sont plongés dans des compétitions qui vont de la course à la corde à des épreuves plus complexes comme des matchs de sport et des défis intellectuels. La tension est à son comble, et je sens que ce festival sera un événement à ne pas oublier.

Cependant, contrairement à ce que j'aurais pu espérer, je ne suis pas sur le terrain à concourir aux côtés de mes camarades. Non, aujourd'hui, ma mission est différente. J’aide Komoe-sensei dans le domaine médical, une tâche tout aussi cruciale, même si elle ne correspond pas à l’image que j’avais en tête pour cette journée.

Ma vue perçante, fruit de mon ESP, est mise à contribution. J’utilise cette capacité pour repérer les élèves du lycée qui sont en difficulté physique. Une torsion de cheville ici, une chute brutale là-bas, une fatigue écrasante après une course intense… Ma vision scanne les moindres détails, captant chaque expression de douleur ou de malaise, chaque mouvement qui trahit une blessure cachée.

C’est fascinant de voir comment la fatigue peut affecter différemment chaque personne. Certains combattent vaillamment, leur volonté surpassant la douleur, tandis que d'autres, malgré leur courage, sont forcés de céder à leurs limites physiques. Mon rôle est d’intervenir avant que ces limites ne soient franchies, avant que les blessures ne deviennent trop graves.

Je me déplace rapidement entre les différents points de soins que nous avons installés autour du campus, aidant les élèves du mieux que je peux. La plupart des blessures sont superficielles : égratignures, contusions, crampes musculaires. Rien de trop sérieux, mais chaque élève que j’aide est un rappel de l'importance de notre rôle en coulisse. Sans nous, le festival pourrait rapidement devenir un chaos incontrôlable.

Je me souviens des nombreuses fois où j'ai dû soigner mes propres blessures après un entraînement rigoureux. C’est une habitude que j'ai développée au fil du temps, une sorte de rituel presque. Et ces compétences acquises par nécessité me servent bien aujourd’hui. J’ai lu tant de livres d’anatomie, disséqué tant de schémas du corps humain, que je me sens presque à l’aise dans ce rôle de médecin improvisé.

Pourtant, une part de moi ne peut s’empêcher de surveiller ce qui se passe sur le terrain. Même si je suis coincé ici, dans ce rôle de soutien, mon esprit est avec mes camarades. Psi, Aiko, Kenji, et Miracolo sont en train de faire des merveilles. Leur performance est impressionnante, à la hauteur de ce que j’attendais d’eux. Ils tirent leur épingle du jeu, se battant avec la détermination et la créativité qui les caractérisent.

Mais pour les autres élèves de notre lycée, les choses sont plus difficiles. Les épreuves inter-lycées sont impitoyables, et beaucoup peinent à tenir tête aux autres écoles, souvent plus préparées ou mieux équipées. Mon cœur se serre à chaque fois que j’aperçois un de mes camarades trébucher, faiblir sous la pression.

Pourtant, malgré tout, un sourire s’étend sur mon visage lorsque je vois Miracolo prendre les commandes. Il est né pour ce genre de moments. Sa présence, son aura, inspire ceux qui l’entourent. Il ne se contente pas de participer ; il dirige, il motive, il élève les autres à son niveau. Le voir ainsi me rassure. Je sais que tant qu’il est là, notre lycée a une chance de briller, même si moi, je suis ici, en arrière-plan.

Avec Miracolo à la tête des opérations sur le terrain, je peux me concentrer pleinement sur ma tâche. Je soigne, je rassure, j’encourage ceux qui ont été blessés ou épuisés. Et, étrangement, je trouve cela gratifiant. Même si je ne suis pas sur le devant de la scène, je sais que je joue un rôle important dans le bon déroulement de ce festival.

Un élève du club d’athlétisme, visiblement épuisé après une course, s’effondre devant moi. Je m’agenouille à ses côtés, vérifiant rapidement ses signes vitaux. Rien de grave, juste de la fatigue. Je lui offre une bouteille d’eau et l’aide à s’asseoir plus confortablement.

« Merci, Khi... » dit-il, sa voix à peine audible.

Je lui souris. « Pas de souci. Repose-toi un peu, puis retourne te battre. »

Il hoche la tête, visiblement réconforté par mes paroles. Ce genre de moments me rappelle pourquoi je fais cela. Chaque élève que je soutiens, chaque personne que j’aide à se remettre sur pied, renforce ma conviction que même si je ne suis pas sur le terrain à concourir, je fais une différence.

Le temps passe plus vite que je ne le pensais. Les épreuves s’enchaînent, et je me retrouve à courir d’un point à un autre, à m’assurer que tout le monde va bien. Les élèves continuent de se donner à fond, malgré la fatigue qui s’accumule, malgré la pression qui ne cesse d’augmenter. Les rires, les cris de victoire, et même les grognements de douleur font partie de l’ambiance frénétique qui règne.

À un moment, je croise le regard de Psi au loin. Elle est en pleine compétition, concentrée comme jamais. Mais quand elle me voit, elle me lance un sourire complice, suivi d'un petit signe de la main. Je lui rends son sourire avant de me replonger dans ma tâche.

Je suis conscient que cette journée sera longue et éprouvante, mais cela ne me dérange pas. Je me sens utile, et cela me suffit pour rester motivé. Peu importe si je ne participe pas directement aux compétitions. Pour moi, aider mes camarades à continuer à se battre, les soutenir dans les moments difficiles, c’est tout aussi important.

Je m’approche d’un autre point de soins où une élève de première année est allongée, les larmes aux yeux. Elle s’est tordue la cheville pendant une épreuve de saut en longueur. Je m’agenouille à côté d’elle, mon visage prenant une expression rassurante.

« Ça va aller, » je lui dis doucement. « Ce n’est pas grave. On va s'occuper de toi. »

Je commence à examiner sa cheville avec précaution, m’assurant qu’il n’y a pas de fracture. Heureusement, ce n’est qu’une entorse légère. Je lui bande la cheville avec soin avant de l'aider à se relever. Elle me remercie, les larmes toujours aux yeux mais un sourire de gratitude sur les lèvres. Je lui dis de se reposer un moment avant de tenter de continuer.

Cette interaction me réchauffe le cœur. Même dans ces petits moments, il y a une satisfaction que je ne peux pas nier. Je me sens connecté à mes camarades, à mon lycée. Et bien que je ne sois pas sur le devant de la scène, je sais que mon rôle est tout aussi crucial.

Le soleil commence à descendre dans le ciel, projetant une lumière dorée sur le campus. Les compétitions continuent, les cris de joie et de frustration se mêlant dans un concert de sons qui résonne à travers tout le district. C’est le chaos, mais un chaos organisé, où chaque personne a un rôle à jouer.

À un moment donné, alors que je suis en train de soigner une coupure sur la main d’un élève de terminale, je sens un regard peser sur moi. Je me tourne et aperçois Komoe-sensei, qui m’observe avec un sourire doux sur les lèvres.

« Tu fais du bon travail, Khi, » me dit-elle, sa voix pleine de fierté.

Je lui rends son sourire. « Merci, Komoe-sensei. Je fais de mon mieux. »

Elle hoche la tête, apparemment satisfaite. « Continue comme ça. Tu es un atout précieux pour notre lycée, que ce soit sur le terrain ou ici. »

Ces paroles me réchauffent le cœur. J'ai toujours respecté Komoe-sensei pour sa sagesse et sa gentillesse, et savoir qu'elle reconnaît mes efforts me donne un regain de motivation.

Les heures passent, et finalement, les épreuves commencent à se terminer les unes après les autres. Les élèves se regroupent autour des points de ravitaillement, épuisés mais heureux, partageant leurs expériences de la journée. Je continue de faire des allers-retours entre les différents groupes, m’assurant que personne n’a besoin de soins supplémentaires.

Miracolo me croise à un moment, son visage encore rougi par l’effort, mais avec un sourire éclatant.

« Tu fais du bon boulot ici, Khi, » me dit-il en tapotant mon épaule.

Je hoche la tête, reconnaissant. « Et toi, tu as tout donné sur le terrain. Tu as assuré. »

Il éclate de rire. « Ça ne valait rien sans toi pour nous soutenir en arrière-plan. On est une équipe, après tout. »

Ces mots résonnent en moi, et je réalise combien cette journée a été importante, non seulement pour les compétiteurs, mais aussi pour moi. Être ici, à aider mes camarades, à assurer que tout se passe bien, me donne un sentiment de fierté et d'appartenance que je n'avais pas anticipé. Malgré l'absence des combats et de l'action directe, j'ai joué un rôle crucial dans la réussite de cette journée.

En voyant Miracolo sourire, couvert de sueur et de poussière mais rayonnant de joie, je comprends que chacun d'entre nous, à sa manière, a contribué à la victoire de notre lycée. Même si nous n'avons peut-être pas remporté toutes les épreuves, l'esprit d'équipe et la détermination que nous avons montrés sont les véritables victoires de ce festival.

Alors que le soleil se couche, baignant la Cité Académique dans une lumière dorée, je me tiens debout à côté de Komoe-sensei, observant les élèves rentrer peu à peu au dortoir, épuisés mais heureux. La fatigue commence à se faire sentir chez moi aussi, mais c'est une bonne fatigue, le genre qui vient après une journée bien remplie.

« Tu as fait un excellent travail aujourd'hui, Khi, » me dit Komoe-sensei avec un sourire chaleureux.

Je tourne la tête vers elle, sentant une bouffée de gratitude m'envahir. « Merci, Komoe-sensei. Ça a été une journée bien différente de ce que j'avais imaginé, mais je suis content d'avoir pu aider. »

Elle acquiesce doucement, ses yeux brillants de fierté. « Parfois, les plus grands défis ne sont pas ceux que l'on affronte sur le terrain, mais ceux où l'on doit soutenir les autres depuis l'ombre. Tu as prouvé aujourd'hui que tu es capable de faire les deux. »

Ces mots touchent quelque chose de profond en moi. Je ne suis pas seulement un guerrier, quelqu'un qui brandit une épée ou qui use de ses pouvoirs pour vaincre des adversaires. Je suis aussi quelqu'un qui peut soutenir, guérir et encourager les autres. Et cette réalisation, en quelque sorte, me rend encore plus fort.

Alors que nous commençons à ranger le matériel médical et à nettoyer les lieux, je me sens étrangement satisfait. Ce festival, bien que différent de ce que j'avais imaginé, m'a permis de découvrir une autre facette de moi-même, une facette que je suis fier d'avoir explorée.

Le jour touche à sa fin, mais l'esprit du festival, de l'amitié, de la camaraderie et du soutien mutuel, restera avec moi bien au-delà de cette journée. Tandis que je marche aux côtés de Komoe-sensei, Psi, et mes autres camarades, je me sens plus connecté à eux que jamais. Nous avons tous joué notre rôle, et ensemble, nous avons fait de cette journée un succès.

Demain est un autre jour, avec de nouveaux défis à relever, mais pour l’instant, je savoure le moment présent, satisfait d’avoir contribué, à ma manière, à l’effort collectif. Le Festival Daihasei est loin d’être terminé, mais aujourd’hui, j’ai appris que la véritable force ne réside pas seulement dans la victoire individuelle, mais dans la capacité à soutenir les autres et à travailler ensemble pour un objectif commun.

Et c’est avec cette pensée que je me prépare à affronter les prochains jours, convaincu que, quoi qu’il arrive, nous serons prêts à tout affronter, ensemble.

La journée a été longue et épuisante, mais étrangement satisfaisante. Alors que je rentre chez moi après ce premier jour du Festival Daihasei, je sens une légère brise nocturne caresser mon visage. Le quartier est calme, presque trop calme, comme si la ville elle-même retenait son souffle en attendant le prochain événement.

Mes pensées vagabondent vers les moments passés à aider Komoe-sensei dans le domaine médical. C'était une expérience différente, loin des combats auxquels je suis habitué, mais elle m'a permis de voir une autre facette de ce que signifie être fort. Non pas par la violence ou l'affrontement direct, mais par le soutien silencieux et l'aide apportée aux autres.

Alors que je m'enfonce dans ces réflexions, mon téléphone vibre dans ma poche, m'arrachant à mes pensées. Le nom affiché sur l'écran me fait immédiatement froncer les sourcils : Vitwento. Je décroche, sachant que ce genre d'appel n'est jamais bon signe.

« X, j'ai des nouvelles pour toi, » commence-t-elle d'une voix légèrement tendue. « J'ai intercepté quelques informations inquiétantes. Shokuhou Misaki et Kihara Gensei semblent travailler ensemble. Et ce n'est pas tout... ils sont également en lien avec Kouzaku Mitori. Leur objectif semble être de manipuler Misaka Mikoto. »

Mon cœur rate un battement. « Ils veulent créer le prochain niveau 6, n'est-ce pas ? » Mon ton est dur, plein d'une détermination froide. Je savais que quelque chose de louche se tramait, mais entendre ces mots confirme mes craintes les plus sombres.

« Exactement, » répond Vitwento, la tension palpable dans sa voix. « Ils sont en train de mettre leur plan en action. Mikoto est en danger. »

Un silence s'installe, lourd de sous-entendus. Puis, Vitwento ajoute, avec une touche de malice : « Tu te comportes un peu comme Canceller, tu sais. Toujours à vouloir tout contrôler, à protéger tout le monde. »

Je sens mes joues rougir légèrement, une réaction incontrôlable à sa taquinerie. Avant qu'elle puisse en dire davantage, je lui raccroche au nez, un mélange de gêne et de frustration m'envahissant. J'entends encore son rire amusé résonner dans mes oreilles.

Je n'ai pas le temps de m'attarder sur ces émotions. Je dois agir, et vite. J'aperçois Psi non loin, sa silhouette se découpant dans la lumière des lampadaires. Je la rejoins rapidement, mon esprit déjà en mode opérationnel.

« Psi, j'ai besoin de toi, » dis-je sans préambule. « Il faut neutraliser quelqu'un. »

Elle me regarde, un sourire en coin. « Pas besoin de faire dans la dentelle, je suppose ? »

Je hoche la tête. « Member est notre cible, et surtout, il faut surveiller Kouzaku Mitori. Elle est un élément clé dans ce qui se prépare. »

Psi sourit, son regard brillant de détermination. « Laisse-moi faire. Je vais m'occuper de Member et garder un œil sur Mitori. Ne t'inquiète pas. »

Je la regarde, mes traits se détendant légèrement. « Juste… essaie de ne pas pousser les gens à bout. »

Elle rit doucement. « Toi, en revanche, embrasse la lumière, X. Ça te va bien. » Puis, sans attendre de réponse, elle s'éloigne, prête à se jeter dans l'action.

Je la regarde partir, un sentiment de fierté mêlé à une inquiétude latente. Psi est forte, mais cette mission est risquée. Pourtant, je sais qu'elle est capable de réussir. Nous sommes tous en train de jouer un jeu dangereux, mais chacun de nous sait ce qui est en jeu.

Finalement, je continue mon chemin vers chez moi, la fatigue me rattrapant soudainement. Les événements de la journée défilent devant mes yeux, mais une pensée reste en suspens, accrochée à l'arrière de mon esprit : ce qui se passe en ce moment pourrait bien changer l'équilibre de la Cité Académique.

En arrivant chez moi, j'entre dans mon appartement, accueillant le silence et l'obscurité avec un soupir de soulagement. Je me laisse tomber sur mon lit, mes muscles protestant après l'effort de la journée.

Mais malgré la fatigue, un sourire étire mes lèvres. Les choses sont loin d'être simples, mais savoir que je ne suis pas seul dans ce combat, que je peux compter sur des amis comme Psi et Vitwento, me rassure. Je ferme les yeux, laissant le sommeil m'envahir, prêt à affronter ce que demain apportera.

Demain est un autre jour, et je suis prêt à tout affronter.

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