Chapitre 1 : La nuit fatidique.
Je ne comprends pas. Comment peut-on manquer d’ambition à ce point ? Je fixe les trois idiots devant moi, le soleil de fin d’après-midi déclinant sur le terrain du lycée. C’est une journée ordinaire du 19 juillet, où le silence de la fin des cours est uniquement brisé par les plaintes d’un groupe d'élèves qui a, une fois de plus, lamentablement échoué à leurs examens. Le nom de ce lycée, qui pour moi n’a jamais fait de sens, résonne dans ma tête comme une ironie à chaque fois que je le prononce : "Lycée de la Cité Académique." Un titre pompeux pour un endroit où même les éléments les plus basiques de la physique semblent échapper à certains.
Kamijou Touma, Tsuchimikado Hotoharu, et Aogami Pierce. Ces trois-là, avec leurs notes catastrophiques, sont la définition même de l’incompétence. Je les observe, sentant l’agacement monter en moi. Je prends une profonde inspiration, essayant de contenir la dureté de mes paroles. Autant commencer par le moins irritant.
« Kamijou, » dis-je, en fixant Touma. Il lève les yeux vers moi, l’air défaitiste. « Qu’est-ce que tu espères accomplir dans ce lycée si tu ne parviens même pas à comprendre les bases de la trigonométrie ? »
Touma se gratte la tête, l’air embarrassé. « Je… J’ai juste eu une mauvaise journée… »
Je soupire. « Les mauvaises journées n’excusent pas la négligence. Tes efforts sont palpables, mais l’application est ce qui te manque. C’est à toi de déterminer si tu veux continuer à stagner ou enfin progresser. »
Il baisse les yeux, un peu honteux, mais je peux voir qu’il prend mes paroles en compte. Contrairement à certains autres...
Je tourne la tête vers Tsuchimikado. Ce type, avec son sourire fainéant, semble constamment jongler avec des secrets qu’il trouve amusants. « Tsuchimikado, » commence-je avec un ton plus tranchant, « ton esprit est constamment ailleurs. À quoi bon se vanter d’être un 'observateur' si tu n’es même pas capable d’observer les détails essentiels dans tes études ? »
Il rit, se frottant le menton d’un air nonchalant. « Nii-chan, tu sais bien que j’ai d’autres priorités. »
« Oui, des priorités qui ne t’emmèneront nulle part si tu continues à ignorer l’importance de l’éducation. Être intelligent ne suffit pas. Encore faut-il canaliser cette intelligence. »
Tsuchimikado hausse les épaules, toujours souriant, mais je sais que mes mots l’ont touché. Il cache bien ses émotions, mais il n’est pas insensible à la critique. Du moins, pas autant que le dernier de ce trio infernal.
Je me tourne enfin vers Aogami Pierce. Rien que de le regarder, mon irritation atteint son comble. Sa perversion et son manque de sérieux sont une insulte à tout ce que ce lycée, aussi imparfait soit-il, essaie d’inculquer.
« Aogami Pierce, » dis-je avec une froideur à peine contenue. « Tes résultats sont, comme toujours, pitoyables. Et ne me dis pas que tu étais distrait par une quelconque obsession malsaine, car je le sais déjà. Tu as un talent indéniable pour perdre ton temps et te ridiculiser. Peut-être devrais-tu songer à réévaluer tes priorités, à moins que ton ambition dans la vie ne se limite à être un échec ambulant. »
Aogami se contente de ricaner, tentant de cacher son malaise par un sourire narquois. « Allez, X, détends-toi un peu. On est jeunes, faut profiter de la vie. »
« Profiter de la vie ? » Je rétorque, le regard perçant. « Profiter de la vie, c’est se donner les moyens de la maîtriser. Tout le reste n’est que paresse et auto-destruction. Et si tu n’es pas capable de comprendre ça, alors tu es déjà perdu. »
Je les observe un instant, laissant mes paroles s’infiltrer dans leurs esprits, espérant qu’au moins l’un d’entre eux prenne conscience de ses lacunes. Mais je n’ai pas le temps ni l’envie de m’attarder plus longtemps sur leur échec. Ils ne m’écoutent jamais vraiment, et aujourd’hui n'est probablement pas différent.
Je récupère mes propres copies et me dirige vers le bureau de ma professeur préférée, Tsukuyomi Komoe. Contrairement à ces trois énergumènes, je n’ai pas l’intention de laisser mes vacances gâcher mon perfectionnement. Je préfère de loin passer mon temps à étudier et à m’améliorer, plutôt que de m’adonner à des futilités estivales.
En marchant dans les couloirs vides du lycée, je croise quelques élèves qui semblent déjà prêts pour les vacances. Je me demande souvent comment ils peuvent être si détendus alors que le monde est rempli d’incertitudes et de dangers. Peut-être ne comprennent-ils pas ce que cela signifie vraiment de se préparer pour l’avenir.
Quand j’arrive au bureau de Komoe-sensei, je frappe doucement à la porte. Une petite voix douce et familière me répond de l’autre côté.
« Entrez ! »
Je pousse la porte et la vois derrière son bureau, entourée de piles de papiers. Elle lève les yeux et m’accueille avec un sourire chaleureux.
« Ah, Khi-kun ! Toujours aussi diligent, à ce que je vois. »
Je lui tends mes copies, un peu gêné par ce compliment que je ne recherche pas vraiment. « Je préfère ne pas perdre de temps, Komoe-sensei. Il y a toujours quelque chose à apprendre, même pendant les vacances. »
Elle prend les feuilles avec un sourire amusé, hochant la tête. « Tu es vraiment un élève modèle. Mais n’oublie pas de te reposer un peu aussi. »
Je hoche la tête, même si je sais que ce conseil est difficile à suivre pour moi. Alors que je me prépare à partir, la porte s’ouvre brusquement et Tsuchimikado entre, l’air faussement vexé.
« Alors, le chouchou est déjà en train de lécher les bottes de la prof ? » lance-t-il, un sourire narquois aux lèvres.
Sans même y réfléchir, je laisse mes réflexes parler. Mon poing rencontre son ventre avant même qu’il n’ait le temps de réagir, le laissant sans souffle pendant quelques secondes. Il se plie en deux, gémissant.
« Idiot, » dis-je simplement. « Apprends à te tenir. »
Komoe-sensei, toujours souriante, me lance un regard compréhensif. « Il faut parfois être ferme avec ceux qui ne comprennent pas la subtilité, n’est-ce pas ? »
Je hoche la tête une nouvelle fois, sentant un brin de satisfaction après cette leçon donnée. Une fois Tsuchimikado remis sur pied et me lançant un regard mi-contrarié, mi-amusé, je l’aide à se redresser avant de quitter le bureau. Le soleil commence à se coucher lorsque je sors du lycée. Le crépuscule teinte le ciel d’orange et de pourpre, et je me dirige vers chez moi, laissant derrière moi la cacophonie de la journée. Une étrange sensation pèse sur mon esprit, comme si quelque chose d’important était sur le point d’arriver.
Mais pour l’instant, je savoure le silence et la tranquillité, me préparant mentalement à ce que la nuit pourrait m’apporter.
Je marche tranquillement dans les rues désertes de la Cité Académique. Le crépuscule a cédé la place à la nuit, enveloppant la ville d’un voile sombre et silencieux. Mon souffle est calme, mes pas mesurés, et sous ma cape, je sens la présence réconfortante de l’Épée de Balmung, mon arme, mon alliée. Je l’ai forgée moi-même, infusant chaque centimètre de sa lame avec l’énergie de mon ESP, bien que je n’aie jamais eu besoin de l’utiliser directement.
L’Épée de Balmung est une extension de moi, une création née de ma volonté et de ma détermination. Elle est bien plus qu’un simple morceau de métal ; elle est le reflet de ma force intérieure, une manifestation tangible de ce que signifie être un Gemstone. J’ignore le véritable niveau de mon pouvoir, car même la Parameter List ne peut le définir. Mais cela n’a jamais été important pour moi. Ce qui compte, c’est que je sois capable de me battre, de protéger, et d’imposer ma volonté lorsque cela est nécessaire.
Depuis mon arrivée ici, le premier mars, je n’ai pas eu à utiliser mon ESP en combat. L’Épée de Balmung suffit amplement à mes besoins. Chaque fois que je la dégaine, mes adversaires réalisent rapidement leur erreur. Ils sous-estiment souvent un garçon de 15 ans, même s’il est un élève de ce lycée si prétentieusement nommé. Mais ils ne comprennent pas la force qui réside dans ceux qui ont été façonnés par des circonstances bien plus dures que les salles de classe de la Cité Académique.
Mon esprit vagabonde vers mon orphelinat en Grèce, un lieu qui m’a vu grandir, qui m’a endurci. Ce n’est pas par choix que j’ai quitté cet endroit, mais par nécessité. Le conseil d’administration de la Cité Académique a jugé bon de m’emmener ici, pensant que je serais un atout pour leurs expérimentations et leur quête incessante de pouvoir. Je doute qu’ils aient réellement compris ce qu’ils faisaient en m’envoyant ici. Peut-être pensaient-ils que je pourrais être domestiqué, ou utilisé comme un simple pion. Mais je ne suis ni un outil, ni un jouet.
Je repense à mes objectifs. Pourquoi suis-je vraiment ici ? Est-ce pour trouver un sens à mon existence, pour défier ceux qui pensent pouvoir me contrôler, ou simplement pour prouver ma force ? La justice a toujours été un concept flou pour moi, mais ce qui est clair, c’est que je ne tolère pas l’injustice. La Cité Académique est pleine de secrets et de mensonges, et peut-être que, d’une manière ou d’une autre, mon rôle ici est de démêler cette toile de tromperies.
Alors que je marche, mes pensées sont interrompues par un éclat de mouvement dans la rue en contrebas. Je m’arrête, observant attentivement. Une silhouette vêtue d’une robe blanche court dans ma direction, poursuivie par deux autres figures. Une étrange sensation traverse mon esprit, et mes yeux se mettent à briller doucement. En un instant, je sais qui ils sont.
La fille s’appelle Index. Une magicienne, ou plutôt, un grimoire vivant. Les deux qui la pourchassent sont Styl Magnus et Kanzaki Kaori. Un mage de feu et une Sainte, des titres qui portent leur lot de menace. Je ne sais pas pourquoi ils sont après elle, mais cela importe peu. Ce qui m’importe, c’est ce que je ressens en les voyant. Une profonde révolte contre l’injustice apparente de la situation.
Je ne suis pas certain que ce soit vraiment mon rôle d’intervenir, mais quelque chose en moi refuse de rester passif. Épris de justice, ou peut-être simplement guidé par mon instinct, je décide d’agir. Je descends rapidement de ma position, me plaçant directement sur la route de la jeune fille.
« Va-t’en, » dis-je calmement, mesurant chaque mot. « Je m’occupe d’eux. »
Index hésite un instant, surprise par mon apparition, mais la peur et l’urgence la poussent à reprendre sa course. Elle disparaît dans l’ombre, tandis que je reste, les deux poursuivants s’arrêtant à quelques mètres de moi.
Kanzaki Kaori me fixe avec un regard perçant, évaluant ma présence et ma menace. À côté d’elle, Styl Magnus semble plus irrité qu’intimidé.
« Qui es-tu ? » demande-t-elle, sa voix froide et calculatrice.
Je dégaine lentement l’Épée de Balmung, la lumière de la lune se reflétant sur sa lame noire et argentée. « Mon nom n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que je ne vous laisserai pas la toucher. »
Styl Magnus s’avance, ses mains entourées d’une aura rougeoyante de feu. « Écarte-toi, gamin, ou tu vas regretter de t’être mêlé de cette affaire. »
Je ne réponds pas, me concentrant sur Kanzaki Kaori. C’est elle qui m’intéresse. La magie de Styl Magnus est puissante, certes, mais je sens que la véritable menace vient de la Sainte.
« Styl, » dit-elle soudain, sa voix tranchante. « Va chercher Index. Je m’occupe de lui. »
Le mage de feu grogne mais acquiesce, contournant lentement ma position pour poursuivre Index. Je l’ignore pour l’instant, sachant que l’affrontement qui m’attend est bien plus sérieux.
Kanzaki Kaori tire lentement son épée, un immense nodachi qui semble presque trop grand pour être manié par une femme de sa taille. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Cette épée est une arme redoutable entre ses mains, capable de trancher bien plus que de simples objets matériels.
Je resserre ma prise sur l’Épée de Balmung, sentant l’énergie pulser à travers elle. Ce n’est pas la première fois que je fais face à un adversaire redoutable, mais quelque chose dans l’aura de Kanzaki me met en garde. La Sainte est bien plus qu’une simple guerrière. C’est une force de la nature, quelqu’un qui a transcendé les limites humaines.
Nous nous faisons face, les rues silencieuses devenant notre champ de bataille. Le vent souffle légèrement, faisant voleter les plis de sa robe noire, tandis que je reste immobile, prêt à réagir à la moindre ouverture.
« Tu es courageux, » dit-elle, brisant le silence. « Mais ce n’est pas ton combat. »
Je souris légèrement, sans lâcher mon regard du sien. « Peut-être que non. Mais je le fais mien. »
Elle ne répond pas, se contentant de hocher la tête avant de se lancer à l’attaque. Son mouvement est rapide, presque impossible à suivre pour un œil non averti, mais je ne suis pas un combattant ordinaire. L’Épée de Balmung s’élève pour parer son attaque, les deux lames se rencontrant avec un éclat d’étincelles.
La force de son coup résonne dans mon bras, mais je reste ferme. Kanzaki enchaîne immédiatement avec une série de frappes rapides, chacune aussi mortelle que la précédente. Je me concentre, utilisant la fluidité de l’Épée de Balmung pour contrer ses attaques, trouvant des angles qui me permettent de dévier sa lame sans subir de dommages.
Nos épées dansent sous la lumière de la lune, créant un ballet mortel de métal et d’intention. Je sens la puissance brute de Kanzaki à chaque impact, une force qui aurait probablement écrasé n’importe quel autre adversaire. Mais je ne suis pas n’importe qui. Je suis Khi, un Gemstone, et je ne me laisserai pas dominer.
Je contre-attaque enfin, poussant ma lame vers son flanc. Kanzaki esquive habilement, son corps se déplaçant avec une agilité surnaturelle. Mais je continue de la presser, utilisant chaque ouverture pour la forcer à reculer, pour l’empêcher de prendre l’initiative.
Cependant, je me rends vite compte que ce combat ne se jouera pas sur la force brute ou la technique seule. Kanzaki Kaori n’est pas seulement une guerrière. Elle est une Sainte, quelqu’un qui tire sa puissance d’un autre niveau d’existence. Je sens l’aura qui l’entoure, une énergie sacrée qui transcende les capacités humaines. Si je veux la vaincre, je dois faire appel à tout ce que je suis.
Je recule d’un pas, prenant une respiration profonde. L’énergie de mon ESP, que j’ai toujours contenu, commence à monter en moi. L’Épée de Balmung réagit à cette montée de pouvoir, sa lame vibrant légèrement alors que je canalise ma volonté en elle. C’est un risque, mais je ne peux pas me permettre de retenir quoi que ce soit contre une adversaire comme Kanzaki.
Elle semble percevoir le changement en moi, ses yeux se plissant légèrement. « Alors, tu montres enfin ton vrai pouvoir, » dit-elle calmement.
Je ne réponds pas, me contentant de concentrer mon énergie. Le temps semble ralentir, chaque battement de mon cœur résonnant dans mon esprit. Puis, d’un seul mouvement, je me projette en avant, l’Épée de Balmung vibrant d’une lumière intense. La lame devient une extension de ma volonté, un lien direct entre mon esprit et le monde matériel.
Kanzaki Kaori réagit instantanément, levant son nodachi pour intercepter mon attaque. Mais cette fois, ce n’est pas simplement une confrontation de force physique. Mon ESP infuse l’Épée de Balmung, amplifiant chaque coup avec une puissance qui dépasse l’entendement. Nos lames se rencontrent, et l’impact génère une onde de choc qui secoue les bâtiments autour de nous.
Je sens son regard se durcir, réalisant que je ne suis pas un simple adversaire. Elle pousse sur son épée, essayant de me repousser, mais je tiens bon, ancrant mes pieds dans le sol. Mon pouvoir se déverse dans l’Épée de Balmung, et un éclat de lumière jaillit de notre point de contact, nous enveloppant tous les deux dans un halo aveuglant.
« Qu’est-ce que c’est que ça…? » murmure Kanzaki, une note de surprise perçant dans sa voix habituellement calme.
Je profite de son moment de doute pour intensifier mon attaque. Je libère une impulsion d’énergie à travers ma lame, forçant Kanzaki à reculer sous la pression. Elle bloque, mais je vois une fissure se former dans sa défense parfaite. C’est maintenant ou jamais.
Je pivote brusquement, utilisant l’élan pour frapper à nouveau, cette fois avec une intention mortelle. Ma lame fend l’air, et Kanzaki n’a d’autre choix que de se retirer pour éviter le coup. Mais je ne la laisse pas respirer. Je poursuis mon assaut, chaque coup de mon épée porté avec une précision chirurgicale, visant à épuiser sa garde.
L’atmosphère autour de nous devient lourde, comme si l’air lui-même réagissait à l’intensité de notre duel. Kanzaki riposte avec une série de frappes rapides, mais je les dévie sans effort apparent, ma concentration entièrement dédiée à exploiter chaque faiblesse de son style.
Finalement, je vois une ouverture, une fraction de seconde où son équilibre est compromis. Je frappe, visant son flanc avec une force décuplée. Elle parvient à parer de justesse, mais l’impact la fait vaciller. C’est suffisant pour moi. D’un mouvement fluide, je pivote et lance une nouvelle attaque, cette fois dirigée vers son épée elle-même.
L’Épée de Balmung frappe avec une telle force que le nodachi de Kanzaki vibre violemment, et avant qu’elle ne puisse réagir, je libère une autre impulsion de mon ESP à travers ma lame. Le choc est suffisant pour désarmer la Sainte, son épée volant hors de ses mains pour se planter dans le sol à quelques mètres de là.
Kanzaki Kaori reste immobile, respirant lourdement. Ses yeux se fixent sur moi, une étrange expression mélangeant respect et défi. Je garde ma position, l’Épée de Balmung pointée vers elle, prêt à agir si elle fait le moindre geste.
Mais à ma surprise, elle ne tente pas de récupérer son arme. Au lieu de cela, elle se redresse lentement, levant les mains en signe de reddition.
« Tu es… différent, » dit-elle, sa voix redevenue calme. « Plus fort que je ne l’avais imaginé. »
Je ne relâche pas ma garde, toujours méfiant. « Je t’ai dit que je ne vous laisserai pas la toucher. »
Kanzaki incline légèrement la tête, reconnaissant implicitement sa défaite. « Je vois cela. Mais ce combat n’était pas nécessaire. Notre objectif n’était pas de lui faire du mal. »
Je fronce les sourcils, incertain de ce qu’elle essaie de dire. « Alors pourquoi la poursuivez-vous ? »
Elle prend une profonde inspiration, comme si elle pesait ses mots. « Styl et moi avons nos raisons. Des raisons qui dépassent ce que tu pourrais comprendre à cet instant. Mais sache ceci : nous ne sommes pas tes ennemis. »
Je garde mon épée levée, mais l’intensité du moment commence à s’estomper. L’énergie de mon ESP, que j’ai déchaînée, commence à se retirer, laissant place à un silence lourd entre nous. Kanzaki recule lentement, sans gestes brusques, récupérant son nodachi planté dans le sol.
« Ce n’est pas la dernière fois que nos chemins se croiseront, » dit-elle en me regardant dans les yeux. « Mais la prochaine fois, assure-toi de bien comprendre ce pour quoi tu te bats. »
Sur ces mots, elle tourne les talons et s’éloigne, disparaissant dans l’ombre. Je reste là, immobile, les yeux fixés sur l’endroit où elle a disparu. L’Épée de Balmung toujours en main, je sens le poids de ce combat retomber sur mes épaules.
Je ne sais pas si j’ai pris la bonne décision en intervenant ce soir. Mais une chose est sûre : cet affrontement n’était que le début. Quelque chose de bien plus grand se trame dans la Cité Académique, et je sens que je suis déjà plongé jusqu’au cou dans ce mystère. Le crépuscule a laissé place à une nuit sans lune, et dans cette obscurité, je sens que les ombres qui m’entourent sont bien plus profondes qu’elles n’y paraissent.
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