Chapitre 23 - Samedi 24/04

Ça y est, c’est le grand jour. On est samedi, je suis donc censé voir Andrea aujourd’hui et aller chez lui pour le dessiner. Et évidemment, ça me stresse.

Même si on a déjà eu quelques rencards, là, le fait d’aller carrément chez lui… C’est une toute autre étape à passer. Et ça fait peur.

Je n’ai jamais trop réfléchi à ma relation avec Andrea. J’essaie de l’apprécier sans me poser trop de questions, parce qu’elle me plait telle qu’elle est actuellement, même si elle est toute récente. Et c’est d’ailleurs sûrement ça qui me fait aussi peur.

Je n’ai pas l’habitude d’avoir de relations de ce type, de flirt, à vrai dire je n’en ai jamais vraiment eu. Et l’idée même que notre relation puisse avancer, et devenir quelque chose de plus sérieux, que je puisse me retrouver en couple… Tout ça me terrifie.

Et puis, je ne connais pas encore assez Andrea. On ne se connait que depuis quelques semaines, et on n’a pas souvent eu l’occasion de discuter sérieusement et d’en apprendre vraiment l’un sur l’autre, sur nos passés respectifs, ou même simplement sur ce qu’on recherche tous les deux.

Et si Andrea ne recherchait rien de sérieux ? S’il voulait juste s’amuser ? C’est vrai qu’il a été plutôt charmeur et dragueur dès le début… Si ça se trouve, je suis loin d’être le seul avec qui il flirte. Et peut être même loin d’être le seul qu’il invite chez lui… Sûrement pas le seul qu’il invite chez lui, en fait.

Mais bon… Tout ça n’empêche pas le fait que moi aussi, j’ai le droit de m’amuser un peu. Si je veux m’amuser à flirter, pour une fois, j’ai le droit. Et si je veux m’amuser à faire un peu plus que ça… J’ai le droit aussi.

Je secoue vivement la tête, pour essayer de chasser toutes ces pensées, surtout celles un peu… Particulière, qui viennent juste de me traverser l’esprit.

Je regarde l’heure, et voit qu’il est bientôt l’heure de partir. Je me lève de mon lit en soupirant pour m’habiller, étant donné que je me suis déjà douché, et je pars de chez moi une fois que je suis prêt en direction du café, toutes mes affaires dans mon sac.

Andrea m’a demandé si j’étais d’accord pour aller le chercher à la sortie de son travail, et étant donné que lui est déjà venu me chercher devant ma fac, je ne pouvais pas refuser. Et puis, c’est plus facile d’aller chez Andrea avec lui plutôt que de le rejoindre directement là bas.

Y aller avec lui nous évitera ce moment de gêne que serait mon arrivée.

Je me rends jusqu’au café en essayant de me détendre au maximum, et à peine arrivé devant, mon serveur attitré en sort. Je n’ai même pas eu besoin de lui envoyer de messages.

- Je t’attendais !, s’exclame-t-il.

- Je suis en retard ?

- Non, mais j’étais en avance !

- C’est rare, je marmonne.

- On n’a pas encore eu assez de rencards pour que t’en sois sûr.

- Il faudrait y remédier.

- J’y compte bien, me répond-il en me tendant sa main.

Je la regarde pendant quelques secondes, avant de lui tendre moi aussi ma main pour l’attraper. Mais il me devance, et me fait un baise main avant de garder la main dans la sienne.

- Viens, me dit-il en me tirant pour que je le suive.

Ce que je fais, les joues en feu. Andrea me raconte quelques anecdotes sur sa journée et me pose des questions sur la mienne, ce qui a pour effet de me détendre. Il est vraiment doué pour m’apaiser quand je suis stressé.

On discute tous les deux pendant le trajet, main dans la main. J’apprécie le contact de la main d’Andrea, chaude, douce… Parfois, en parlant, il donne une petite impulsion et resserre sa poigne, et ça me plait énormément. Je trouve ça… Mignon. Romantique.

Mais encore une fois, j’ai du mal à évaluer ce que tout ça signifie pour lui. Et j’aimerais, j’aimerais réussir à lui poser la question, à lui demander ce qu’il pense de notre relation… Mais j’ai trop peur de sa réponse. Et j’aime trop notre relation pour risquer de gâcher celle-ci avec des questions aussi bêtes…

Andrea finit par s’arrêter de marcher, et il se retourne vers moi en souriant.

- Et voici mon humble demeure, me dit-il tout en faisant une révérence.

- Je ne savais pas que tu possédais carrément des immeubles.

- Euh... Malheureusement, pas encore. Mais j’espère que t’es pas là uniquement pour mon argent.

- Je ne suis là que pour toi.

Le sourire d’Andrea s’élargit, et il m’ouvre la porte de son immeuble en me poussant doucement par le bas du dos.

- Après vous.

Je passe devant lui dans les escaliers, et m’arrête une fois arrivé au troisième étage, où habite Andrea. Il ouvre une des portes du palier, et on entre dans son appartement, dans un espèce de petit couloir faisant office de hall d’entrée.

On enlève nos chaussures, puis je le suis jusqu’au salon. C’est plutôt grand, avec une cuisine ouverte dans un petit coin de la pièce. Il y a deux uniques portes, hormis celle par laquelle nous sommes passés, qui doivent sûrement mener à la salle de bain et à sa chambre.

J’aime bien la décoration qu’à fait Andrea, même si c’est assez simpliste, contrairement à ce que j’aurais pensé. Il y a pas mal de plantes, et j’aime bien cette ambiance un peu naturelle. Par contre, je me demande si ce sont de vraies ou de fausses plantes. Il y en a quand même beaucoup pour que ce soit de vraies…

- Bienvenue chez moi !, lance Andrea en poussant du pieds quelques chaussures qui trainent.

- C’est joli.

- Le cadre te va ?

- Euh… Bah oui, pourquoi ?

- Pour me dessiner.

- Aaah ! Oui oui, ça me va.

Andrea se tourne vers moi, et on se regarde dans les yeux pendant quelques secondes, avant qu’il ne détourne le regard en se passant une main dans les cheveux.

- Je ferais sûrement mieux d’aller prendre une douche avant.

- Fais comme chez toi.

- Pareil pour toi, me répond-il en pouffant. Fais comme chez toi. Au moins, ça te laisse du temps pour réfléchir à ce que tu voudrais faire.

Je hoche la tête et m’assois sur le canapé, tandis qu’Andrea va s’enfermer dans la salle de bain. Je regarde tranquillement autour de moi, en essayant de m’imprégner du lieu.

Je ne m’attendais vraiment pas à ça, mais j’aime bien cet appartement. Je pense que je devrais le dessiner tel quel. Pourquoi changer inutilement ce qui n’a pas besoin de l’être ?

Je sors toutes mes affaires de dessin et prépare tout ce dont j’ai besoin pour dessiner, puis j’attends qu’Andrea sorte de la douche. Ce dernier se lave relativement vite, et il revient rapidement avec uniquement une serviette autour de la taille.

Je sens mes joues rougir, tandis que je n’arrive pas à détourner les yeux de l’œuvre que j’ai devant moi. J’avais déjà remarqué qu’il avait les bras musclés, mais en fait, c’est tout son corps qui l’est. Ses bras, son torse, son ventre, ses jambes…

De l’eau dégouline encore un peu par endroit, preuve qu’il a essayé de se sécher rapidement. Mais tout ça le rend juste encore plus beau.

- Comment est-ce que tu veux me dessiner ?

- H-Hein ?, je bégaye.

- J’ai besoin de savoir ce que tu veux, pour savoir comment je m’habille.

- A-Ah ! Euh, comme tu veux…

Andrea grimace, mais quand même s’habiller dans sa chambre. Si je n’avais pas un thème axé autour de la mode, je pense que j’aurais pu le dessiner comme ça. Ça aurait fait un super beau dessin.

Il finit par revenir, vêtu des mêmes vêtements que pour notre rendez vous au parc. Notre premier petit rencard.

- Ça te va ?, me demande-t-il.

- Oui, mais je ne suis pas sûr de finir mon dessin, vu l’heure…

- Oh bah c’est pas un soucis, je te l’ai dis, tu peux dormir ici !

- T’es sûr ?

- Bah oui ! En plus, comme ça, tu goûteras ma cuisine.

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