Chapitre 22 - Vendredi 23/04
J’entre dans le café, et souris en croisant directement le regard d’Andrea. On s’échange tous les deux un petit signe de main, en même temps, et on s’avance l’un vers l’autre pour se dire bonjour.
- Ça va ?, on se demande, également en même temps, ce qui nous fait rire.
C’est bien, ça me détend un petit peu. J’avoue que tout comme hier, j’appréhendais de venir au café aujourd’hui. Mais je ne pouvais pas juste éviter Andrea jusqu’à demain, surtout pour finir par aller chez lui.
- Ça va, répond-il, et toi ?
J’hésite à lui parler de mes angoisses pour demain, mais je me ravise très vite. Ce n’est pas vraiment le lieu et le moment pour ça.
- Euh… Moi aussi, ça va.
Il hoche la tête, avant de désigner l’ensemble du café d’un geste de la main.
- Va t’asseoir, je t’amène ton café habituel. Ça fait longtemps.
Je m’exécute et vais me poser à une table de libre, et prends une profonde inspiration en fermant les yeux. Même si j’ai les idées embrouillées depuis deux jours, étrangement, je dois quand même avancer sur mon porte folio. Je le rends dans moins d’une semaine, donc je n’ai vraiment plus le choix. Je ne peux plus procrastiner.
Surtout qu’il ne me reste qu’à faire un ou deux dessins. C’est largement faisable, si je m’y mets.
- Et voici, lance Andrea pour me sortir de mes pensées, en posant une tasse fumante devant moi. Déjà sucré, comme d’habitude.
- Merci.
- Qu’est ce que tu vas dessiner ?
- Je ne sais pas encore, je n’ai toujours pas d’idées…
- J’espère que tu vas trouver… Sinon, ça va devoir attendre ce weekend ! T’auras enfin le modèle parfait à dessiner.
Je me force un peu à rigoler, en essayant de cacher mon appréhension.
- Donc ça tient toujours ?
- Bah oui !
Je hoche la tête, sans réussir à m’empêcher de déglutir.
- Il faut que j’amène quelque chose en particulier ?
- Hum… Peut être que ce serait une bonne idée de prendre tes affaires de dessins ? Ça sera sûrement plus facile pour dessiner.
- Oui, évidemment.
Il hausse deux fois les sourcils en souriant, signe que je ne sais pas trop interpréter, puis il retourne travailler pour me laisser dessiner tranquillement.
- Si t’as besoin de quoique ce soit, tu n’as qu’à demander.
- Merci… Je prendrais peut être quelque chose à manger.
- Merde, j’ai pas pensé à t’apporter à manger ! Désolé…
- C’est pas grave.
- Qu’est-ce que tu veux ?
- Un pain au chocolat ou un cookie.
Andrea opine en hochant la tête, et il part presque en courant me chercher à manger. J’aime bien le fait qu’il prenne son travail autant à cœur.
Quand il revient, je suis obligé de le regarder avec un sourire amusé. Il m’a pris à la fois un pain au chocolat, et un cookie.
- Tu n’exagères pas un peu ?, je le taquine.
- Je n’exagère jamais, me répond-il avant de se pencher vers moi et de me faire un bisou sur la tête, dans les cheveux.
Je le laisse retourner travailler, en essayant de faire redescendre la température de mes joues. Je ne sais pas non plus ce que signifiait ce geste, mais je vais essayer d’en faire abstraction. Faire comme si rien ne s’était passé.
Comme si je n’avais pas adoré le dixième de seconde où j’ai senti la bouche d’Andrea mes cheveux.
Je ne sais pas trop ce que je pourrais dessiner pour mon porte folio, donc en attendant de trouver de l’inspiration, je mange.
Et justement, manger me donne un peu d’inspiration. Bon, pas pour mon porte folio, mais c’est déjà ça. Je vais dessiner un cookie, en essayant de le faire aussi réaliste que possible.
C’est un peu ridicule, mais quand un écrivain manque d’inspiration, on lui dit d’écrire n’importe quoi pour que celle-ci revienne. C’est peut être pareil avec les dessins, qui sait.
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