Chapitre 58 - Aurélie
– Lili, à table ! appela mon père.
Je descendis les escaliers en grommelant :
– Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce surnom idiot.
– Lili, tu peux remplir la cruche, steuplait ? enchaîna Matthieu avec un sourire goguenard.
– Je ne sers pas un gars qui vit encore aux crochets de ses parents à vingt-deux ans alors qu'il a un appart de l'autre côté de la ville.
– Lili, coupe-moi du pain !
– Lili, j'ai pas de couteau !
– Déjà, arrêtez de m'appe...
– Lili, je crois que ton frère t'a demandé quelque chose...
– Mais je...
– Et tant que tu y es, Lili, donne un morceau de pain à Mathilde et un couteau pas trop pointu à Anaïs.
Je le levai brusquement dans un rugissement féroce.
– Raaaah, si vous continuez, je vais manger dans ma chambre !! menaçai-je en m'exécutant malgré tout.
– Merci Aurélie, se moqua gentiment mon père en tendant son verre pour que je le serve.
À sa droite, Ingrid laissa échapper un gloussement. Je la foudroyai du regard avant de soupirer :
– Si toi aussi tu t'y mets, je ne peux plus rien faire. Je serais obligée de fuguer chez maman, et ce sera bien fait pour vous.
– Mais tu ne verrais plus tes adorables petites soeurs..., renchérit mon père avec un sourire en coin.
– Tant mieux, ce sont des démons ! Mieux vaut que je sois absente quand Mathilde fera sa crise d'adolescence. Préparez-vous, à treize ans, c'est pour bientôt...
– Eeeh c'est pas vrai, je suis parfaite ! s'exclama la principale concernée, irritée, avant d'exploser de rire.
Rire qui se transmit à Anaïs... qui recracha brutalement ce qu'elle avait dans la bouche.
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