La fille avait l'air un peu plus jeune, elle devait être en Seconde. La voir dans un état pareil me faisait bouillonner de l'intérieur. Un peu brute et maladroite de nature avec les sentiments, je préfère laisser à Linda le soin d'encourager ou réconforter quelqu'un, mais cela ne m'empêche pas de me sentir impliquée. Je déteste ceux qui abusent des autres.

J'eus soudain envie de crier, de frapper quelque chose – quelqu'un –, mais je me contins. Ce n'était pas le moment. 

Après de longues minutes, Linda s'enquit doucement :

- Ça va mieux ?

La jeune fille hocha la tête en reniflant. Ses mains tremblaient encore un peu.

Je m'éclaircis la voix et demandai d'un ton que je voulais calme et bienveillant :

- Qui sont ces filles ? Ça arrive souvent ?

Elle renifla, me dévisagea, baissa la tête. Je crus qu'elle n'allait pas me répondre.

- Elles sont dans ma classe. Elles... Ça arrive... De temps en temps...

- Et tu n'en as parlé à personne ?

- J'ai pas envie... 

- Tu n'as pas..., répétai-je avant de m'interrompre. Même pas à tes parents ? Tes amis ?

- Je n'ai pas d'ami ici... Et je ne veux pas embêter mes parents avec ça.

Un sentiment d'exaspération naquit soudain en moi et grandit à toute vitesse.

- Tu ne veux pas les embêter avec ça ? articulai-je. 

Mince. Il fallait que je sorte. Il fallait que je sorte...

La digue céda.

- Mais t'es débile ou bien ? Tu te fais harceler par une bande de poufiasses qui pètent plus haut que leur gros cul, on te trouve dans un état lamentable au fond des toilettes, et tu refuses de raconter ce qui t'arrive parce que tu ne veux pas embêter tes parents ?

Je soufflai.

- Je dois sortir, lâchai-je en m'exécutant.

J'arrivai à l'extrémité du préau quand quelqu'un me barra calmement la route. Samir.

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Saluuut à tous !

J'aimerais savoir, pensez-vous que Aurélie à un peu trop mal réagi ? 

Moi je pense même si je suis d'accord avec tout de même !