Accident
27 juillet 1999
- Tu es sûre que ça va aller, Sarah ?
- Oui, mon amour, ma sœur va me porter à la clinique, je fais ma visite et je te rejoins à ton bureau après un peu de shopping avec elle. Christian et Jean surveillent Aaron, alors on peut prendre notre temps.
- Je m'en veux vraiment de ne pas pouvoir venir avec toi, cette après-midi, soupira Louis, mais c'est un rendez-vous important...
- Je sais, le coupa-t-elle, allez file. Je vais aller voir le gynécologue avec ma sœur comme une grande et toi tu vas assurer à ton rendez-vous.
- Je suis pressé de voir une nouvelle photo de notre Quentin. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, vas-y avant d'être en retard.
Louis embrassa rapidement sa femme et caressa tendrement son ventre rond. Dieu qu'elle était belle... Il l'aimait tellement... Il lui sourit et enfila rapidement sa veste de costume au-dessus de sa chemise et son veston. Puis il attrapa son attaché-case en cuir et les clefs de la voiture avant de sortir de la maison. Il s'en voulait horriblement de la laisser aller seule à son échographie mais il n'avait malheureusement pas le choix. Il monta dans sa voiture et lui fit un signe de main alors qu'elle le regardait partir depuis la porte de leur cocon. Quelque minutes plus tard, il était sur la route et Sarah avait disparu de son rétroviseur.
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Le trentenaire écoutait le client qui était en face de lui, prenant en note tout ce qui pourrait l'aider à plaider sa cause devant le tribunal. Parfois, son esprit dérivait vers une belle rousse au ventre rond qui devait être en ville en train de s'amuser avec sa sœur et de faire les boutiques pour leur fils mais il essayait de vite récupérer sa concentration. Ce rendez-vous était terriblement important, il ne pouvait pas se laisser distraire. Il recommença à marquer des choses sur son papier, posant des questions à l'homme en face de lui pour éclairer certains points.
Quelques coups frappés à la porte les firent sursauter. Sa secrétaire entrouvrit en s'excusant et s'approcha de lui. Elle lui tendit un post-it mais Louis ne prit pas le temps de le lire. À son visage, il comprit facilement que quelque chose n'allait pas. Elle avait l'air perturbé, et horriblement désolée.
- Tout va bien, Jeanne ?
- C'est-à-dire que... Je pense que vous devriez mettre fin à votre rendez-vous, monsieur, c'est urgent.
Sarah accouchait ? Non, impossible, c'était prévu pour dans seulement deux mois et une semaine. Alors quoi ? Comprenant que la jeune femme ne lui dirait rien de plus devant son client, il regarda le post-it entre ses mains. Les mots, griffonnés à la hâte, lui firent froid dans le dos.
Accident. Hôpital vient d'appeler. Très grave.
Il tourna ses yeux gris vers son client puis vers sa secrétaire. Cette dernière hocha la tête, lui faisant comprendre qu'elle se chargeait de lui. Il se leva donc en enfilant sa veste. Il marmonna une excuse et sortit de la pièce en coup de vent. Il en avait oublié son attaché-case, ne prenant que les clefs de sa voiture. Il courut jusqu'au parking pour prendre le véhicule et démarrer afin de rejoindre au plus vite l'hôpital. Il se traita mentalement d'idiot, il avait oublié de demander qui y était. Mais une peur sourde lui vrillait les entrailles. Si ça avait été Aaron... Sarah serait venue le trouver, non ? Sa sœur avait un téléphone portable dont elle avait laissé le numéro aux deux baby-sitters.
Le stress l'envahit peu à peu et il pesta contre un feu rouge. Il aurait voulu être plus rapide mais il ne pouvait pas risquer de se faire arrêter. Il passa nerveusement la main dans ses cheveux, désordonnant les mèches rousses. Sarah... Sa belle Sarah dans un accident... Non, il ne pouvait pas non plus imaginer ça. Et Quentin ?! Si sa mère était en danger, qu'en était-il de lui, pauvre fœtus ? Il étrangla tant bien que mal un sanglot et démarra en trombe dès que la lumière passa au vert.
La détresse se lisait facilement sur son visage quand il arriva aux urgences de l'hôpital. Il héla un infirmier qui passait par là et lui demanda des renseignements. Ce dernier le regarda sans trop comprendre avant de lui indiquer l'accueil. D'habitude respectueux des règles, Louis en fit aujourd'hui l'abstraction et passa devant toutes les personnes qui patientait pour se planter devant la femme en charge du secrétariat.
- Je... On vient de m'appeler pour un accident grave...
- Monsieur, veuillez patienter comme tout le monde, lui répondit avec douceur l'infirmière, s'il vous plaît.
- Je... vous ne comprenez pas... ma femme et mon fils...
- Je comprends parfaitement, mais je ne peux rien faire pour vous pour le moment. Je suis désolée.
Il dut prendre sur lui pour ne pas se mettre à hurler. Alors qu'il allait prendre place dans la file d'attente, sous les murmures indignés de certaines personnes, une voix qu'il ne connaissait que trop bien l'interpella :
- Louis ! Je savais que tu viendrais au plus vite. Suis-moi.
- Éric...
- Je t'expliquerai en chemin, viens !
Il attrapa la main que lui tendait son meilleur ami et le laissa le guider à travers les vastes couloirs de l'hôpital.
- Sarah a été percutée par un chauffard qui a grillé un feu. Elle est... très mal en point.
- Et...
- Nous avons réussi à le sortir mais il n'a pas survécu, il était blessé trop gravement. Désolée de te l'annoncer comme ça, se radoucit Éric en se rendant compte qu'il avait revêtu la carapace qu'exigeait son métier.
Il n'eut pas de réponses. Il se tourna légèrement vers le roux qui avait lâché sa main, s'arrêtant net. Son bébé... Son enfant... il était... Mort ?
- Je t'en prie. Elle a besoin de toi, Louis, reprends-toi.
- Mais Quentin est...
- Je sais. Et crois-moi, ça me fait du mal aussi. Mon filleul... ne méritait pas ça. Mais là, on doit sauver ta femme, d'accord ?
- Je... Oui... D'accord. Où est-elle ?
Éric vit des larmes briller au coin des yeux de son meilleur ami mais ce dernier les retint vaillamment. Ne jamais laisser passer ses émotions. Il était comme ça. Il attrapa de nouveau sa main et reprit sa course à travers les couloirs. Il s'en voulait de lui mentir, de lui dire qu'ils allaient peut être la sauver alors qu'il savait que c'était quasi-impossible. Mais lui aussi, au fond, voulait y croire. Il affectionnait beaucoup Sarah, elle avait été là pour lui quand il était au plus mal. Il ne pouvait pas croire que cette magnifique rose blanche, comme il aimait l'appeler, allait faner du jour au lendemain.
Louis était désespéré. Quentin... ce fils qu'il n'avait pas encore vu mais dont il avait senti les coups de pieds était mort. Mort. Et sa femme... Sa si belle, sa si précieuse femme... Elle était entre la vie et la mort. Il croyait en l'espoir que lui insufflait le médecin, pourtant, la main qui le serrait un peu trop fort aurait dû lui indiquer que ce n'était qu'un mensonge.
Ils arrivèrent au niveau des soins intensifs main dans la main, haletant. Éric expliqua à son ami qu'un de ses collègues se chargeait déjà de la rousse et qu'il lui faisait entièrement confiance, mais qu'il resterait avec lui. Il l'aida à s'asseoir sur une chaise et demanda un verre d'eau au personnel de l'accueil. Il resta accroupi devant lui, serrant ses mains dans les siennes, et il murmura :
- Elle est forte. Elle ne t'abandonnera pas.
- Tu l'as vue ?
- ... Oui, avoua-t-il dans un souffle.
- Dans quel état est-elle ? Sa sœur, elle va bien ?
- Sa sœur n'a que quelques blessures superficielles. Elle est dans une chambre en observation.
- Et Sarah ? Dis-moi dans quel état elle est, exigea l'avocat en plongeant ses yeux gris dans les pupilles sombres de son vis-à-vis.
La détresse que le coréen y lu le fit craquer. Il pouvait lutter contre n'importe quel patient désespéré mais pas contre Louis. Les larmes commencèrent à rouler sur ses joues fines. Ce qu'il avait vu... Il doutait que ce soit encore Sarah. Et il devait dire ça à son meilleur ami. À l'homme qu'il aimait depuis des années. Ou il l'apprendrait autrement et lui en voudrait à jamais.
- Si elle s'en sort, elle ne sera plus jamais la même. Je doute même qu'elle puisse reparler ou remarcher.
- Pourquoi... pourquoi a-t-il fallu que ce soit elle ?
- Je suis désolé. Je ne peux rien faire pour elle, je ne suis que chirurgien pédiatrique... Je m'en veux tellement...
- Docteur Chô ?
Éric se retourna vers son collègue en séchant rapidement ses larmes. Le visage grave de ce dernier n'annonçait rien de bon. Il secoua un peu l'épaule de son ami et lui désigna le chirurgien.
- Elle s'en est sortie, demanda Louis, plein d'espoir.
- Je suis navré, monsieur.
- C'est... Elle n'est pas...
- Votre femme a succombé à ses blessures. Nous avions réussi à arrêter la perte de sang mais elle a fait une hémorragie interne. Nous n'avons rien pu faire. Je suis désolé.
- Non... Non...
Louis ne put pas retenir ses sanglots cette fois. En une journée, il avait perdu deux des amours de sa vie. Il ne lui restait plus que Aaron. Aaron et sa ressemblance frappante avec Sarah. Aaron et son innocence qu'il devrait briser pour lui expliquer que sa maman et son petit frère ne reviendrait plus jamais. Son cœur se serra. Il en était incapable. Il ne pouvait pas faire ça. Pas à la seule chose qui le forçait à ne pas foncer chercher de quoi se tuer. Sa femme le détesterait s'il abandonnait leur fils. Sa vue était brouillée par ses larmes et il n'entendait plus ce qui se passait autour de lui. Tout son monde s'écroulait. Soudain, une question fit son chemin dans son esprit. Comment allait-il pouvoir supporter de regarder Aaron dans les yeux ? De le voir tout court ? C'était un enfant, il oublierait vite. Comment pourrait-il le voir heureux alors qu'il ne le serait pas ? Ses pleurs redoublèrent. Il était condamné à vivre seul pour le restant de ses jours. Seul et triste. Lui qui voulait le meilleur pour son fils, craignait de devenir fou et de lui faire du mal. Qui sait ? Il n'avait jamais été autant brisé, il ne savait pas de quoi il serait capable.
Éric le regardait pleurer. Il avait essayer de lui parler mais il ne semblait pas l'entendre, alors il se contentait de le regarder. Il avait demandé à son collègue de partir, lui disant qu'il allait le gérer, mais il se sentait tellement impuissant. Il alla à l'accueil du service, d'où il pouvait le garder à l'œil, et demanda à l'infirmière le téléphone. Une fois qu'il l'eut en main, il appela la maison de son meilleur ami. Presque aussitôt, un jeune homme lui répondit. Il savait que ce n'était pas Aaron mais il ignorait lequel des deux baby-sitters venait de lui répondre.
- Allô ?
- Bonjour, je suis Éric, un ami de Louis. Je suppose que l'hôpital vous a appelé tout à l'heure...
- C'est exact, comment va Sarah ?
- Aaron est prêt de vous ?
- Non, Jean l'a emmené jouer au foot dehors.
- Sarah et Quentin sont... Ils n'ont pas survécus. Vous pensez pouvoir garder Aaron un peu plus longtemps ? Louis n'est pas en état de rentrer pour le moment et l'hôpital va sûrement vouloir lui faire signer trois milles papiers. Désolé...
- Ne vous excusez pas. On s'en occupera autant de temps qu'il le faut. Il faut juste que je prévienne mon père.
- Je vais le faire, donnez-moi son numéro.
- Hum... D'accord...
Le chirurgien marqua rapidement le numéro puis s'occupa d'appeler le père de l'adolescent qu'il avait eu au téléphone. Ce dernier sembla comprendre de quoi il en retournait et il lui annonça qu'il envoyait sa gouvernante aider les cousins. Quand il eut enfin passé tous ses coups de fil, il retourna s'accroupir devant le roux qui pleurait toujours. Il savait qu'il paraissait froid comparé à lui, avec ses traces de larmes séchées sur les joues. Mais son métier l'avait habitué à tout cela, c'était certes désolant, mais il savait faire face à la mort et prendre de la distance. Il passa ses doigts dans les mèches folles, ce qui sembla enfin attirer son attention :
- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que... Comment je vais... faire, sanglota-t-il.
- Je vais t'aider à signer tous les papiers et puis je vais te ramener chez toi. Tu vas te reposer, et demain, on parlera à Aaron.
- Et si j'y arrive pas sans elle ?
- Tu y arriveras. Et je suis là, je vais t'aider. Je ne te laisserai jamais tomber.
- Mais...
- Mes voyages peuvent attendre. Je peux avoir un CDI dans une clinique privée à Caen et je pourrais venir aussi souvent que tu as besoin de moi. Je suis là pour toi, je te le jure.
Louis sécha ses larmes. Ses mains tremblaient. Rien n'allait plus. La seule chose sur laquelle il pouvait compter était le visage calme de Éric. Éric qui avait toujours compté sur lui pour le défendre face au racisme des autres quand ils étaient à l'école. Les rôles s'inversaient. Pourtant, ça lui faisait du bien de savoir qu'il pouvait se laisser aller et que l'asiatique allait tout gérer pour lui... Oui, ça le soulageait...
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28 juillet 1999
Louis ouvrit difficilement les yeux. Il avait terriblement mal au crâne. Par réflexe, il chercha à se blottir dans le dos de sa femme pour l'enlacer et caresser son ventre rond. Mais en se retournant, il constata que le lit était vide. Tous les souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire. Sa femme et son futur fils étaient mort. Tous les deux. Fauchés par une voiture. Il enfonça la tête dans son oreiller pour retenir un sanglot. Il devait aller travailler aujourd'hui. Mais il ne voulait pas, il ne pouvait pas. Il souffrait tellement... Il réagit à peine quand la porte s'ouvrit dans son dos. Il ne se tourna même pas pour savoir de qui il s'agissait, il savait.
Éric avait dormi sur le canapé, il n'avait pas pu se résoudre à le quitter dans cet état et le laisser seul avec son fils. Il ne savait pas comment il allait réagir, alors il avait préféré veiller. Quand ils étaient rentrés, Jean et Christian avait fait mangé Aaron et l'avait déjà mis au lit avec l'aide de leur gouvernante. Il avait été couché Louis puis s'était occupé d'eux. Ensuite... Ensuite, il s'était laissé aller, puis il s'était endormi comme une masse. Mais maintenant, il devait agir. Il avait appelé le bureau de son ami pour les prévenir qu'il ne viendrait pas durant quelques jours, leur expliquant brièvement la situation, puis il était allé voir si Aaron était réveillé. Le petit jouait aux voitures à la lumière de sa lampe de chevet. Il n'avait pas immédiatement compris pourquoi il était là mais il avait vite été heureux et avait couru dans ses bras. Son sourire éclatant lui avait brisé le cœur. Il ne voulait pas lui avouer la vérité. Pourtant, il savait qu'il le devait. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé à entrer dans la chambre de son meilleur ami, le bambin dans les bras.
- Tu es réveillé ?
- Oui... Je crois... j'aurais préféré que ce ne soit qu'un cauchemar.
- Elle est où maman ?
L'avocat se redressa faiblement et regarda Éric. Puis son regard se posa sur son fils. Il fut aussitôt happé par ses yeux dorés, hypnotisant. Ceux de Sarah. Tout les réactions qu'il avait cru avoir disparurent. Ce fut simplement un étrange sentiment de soulagement et de tristesse. Il lui restait son fils, il était toujours là. Et il ferait n'importe quoi pour ne pas le perdre et pour avoir encore l'occasion de voir sa femme à travers lui. Il tendit les bras à son ami qui déposa le garçon dans les siens. Il le serra avec force et respira sa douce odeur d'enfant.
- Papa ? Pourquoi tu pleures ? Et elle où maman ?
- Maman ne reviendra pas, Aaron... Je... Elle est partie avec les anges. Quentin est parti avec elle.
- Avec les anges ?
- Oui, mon chéri, elle est partie dans le ciel.
- Mais moi je veux la voir ! Et je veux être grand frère !
Louis lança un regard plein de détresse au médecin qui hocha la tête. Il avait l'habitude de gérer les cas de crises comme celui-ci. Il se mit donc en face du petit garçon et souffla :
- Quelqu'un a fait beaucoup de mal à ta maman. Et à cause de ça, elle a dû partir au ciel, avec ton petit frère. Elle ne pourra plus jamais revenir, mais elle est toujours dans ton cœur.
- Dans mon cœur ?
- Oui, elle veille sur toi et ton papa. Elle veillera toujours sur vous. C'est comme si elle était invisible, tu vois ?
Aaron opina du chef. Il n'était pas sûr, mais il croyait bien que ce qui se passait était très triste. Il n'arrivait pas à se rendre compte. Cependant, il se rappela que son papa pleurait. Bien décidé à le soulager, il se tourna vers lui :
- Papa ! T'as bobo où ?
- Je... j'ai bobo au cœur, petit prince.
L'enfant lui fit un énorme câlin et embrassa son torse à l'endroit où il semblait entendre son cœur battre. Devant le regard interloqué des deux adultes, il s'exclama :
- C'est un bisous magique ! Pour que papa est plus mal. Tu as pu mal, hein, papa ?
Si on avait dit à Louis qu'il rigolerait le lendemain de la mort de sa femme, il ne l'aurait jamais cru. Pourtant, c'est ce qu'il fit. Il rigola. Oh, c'était loin d'être un rire de pure joie, mais la naïveté de Aaron était si touchante et elle lui fit tellement de bien qu'il ne put que rire. Il serra son fils, son seul trésor à présent, contre lui et lui chuchota un remerciement à l'oreille. Éric avait raison, Sarah veillerait sur eux. Tout allait bien se passer. Ils allaient se battre et ils réussiraient à être heureux. Même si ce serait dur...
HEEEEEEYYYYY !
Voici un nouveau chapitre ! Il est super triste je sais ! Et accrochez-vous parce que c'est pas fini !!
Bon pardon, je suis horrible. Ce chapitre me brise le cœur à chaque fois que je le lis (oui parce que ça fait un an qu'il est écrit à peu près, donc j'ai eu le temps de le lire et le relire beaucoup de fois). Mais ! Il y a Aaron. Qui ne le trouve pas trop mignon le petit bébou ???
Bref, sur ce je vous fais des bisous et vous dit à la semaine prochaine !
PS : J'ai mis à jour le casting des personnages dans le Rantbook, n'hésitez pas à aller jeter un oeil si vous voulez voir à quoi ressemblent Louis, Éric et Sarah !
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