Chapitre 36
Duchesse ?
Se mot résonnait dans ses oreilles depuis trois jours. Trois jours merveilleux. Mira n'avait plus l'impression de flotter au-dessus d'un brasier mais sur des petits nuages. Pourtant ce mot n'avait de cesse de la hanter. Avait-elle le droit de rêver à un tel statut qui signifiait beaucoup ?
Mira posa son livre de lecture et porta une main tremblante sur sa bouche pâteuse. Le cœur battant, elle s'approcha des belles fenêtres de la salle à manger. Le jardin était implanté dans un décor magnifique, somptueux. Un conte de fée...elle vivait un véritable conte de fée. Et pourtant elle n'arrivait pas à vaincre la sombre partie de son cœur qui lui murmurait de prendre garde.
- moró mou ?
Elle se retourna et la première lueur qui luisait dans le regard de son compagnon, la fit vibrer d'émotion.
- Tu es superbe avec cette robe. Murmura-t-il en posant un gros paquet noué d'un ruban rose sur la grande table.
Gênée par ce compliment, Mira agrippa les pans des voiles, et se balança timidement.
- C'est ta mère qui me l'a offerte.
Alek l'observa se balancer de droite à gauche avec maintenant la certitude qu'il ne laisserait plus partir. Il avait fallu qu'il repose son regard sur lui pour que ses sentiments se raniment. Il voulait plus que tout que partage sa vie, son lit, les mauvais moment comme les meilleurs. À s'entendre mentalement, Alek avait l'impression de formuler ses vœux de mariage.
Une flambée de désir s'éveilla en lui.
- C'est quoi ? Un cadeau pour m'attendrir ? Demanda-t-elle en agitant ses voilures nerveusement.
- Crois-moi Mira...quand tu l'auras ouvert, tu ne voudras plus me quitter.
Les yeux de la jeune femme se mirent à s'éclaircir. Ils pétillaient.
- C'est des diamants ? Parce que tu sais je ne suis pas très portée là-dessus.
Alek n'en doutait pas....mais bientôt il espérait qu'elle porte une bague qui signifierait plus qu'un simple cadeau.
- Alors ? C'est ça ? Ce sont des diamants ? Demanda-t-elle d'une voix à la fois déçu et percée d'impatience.
Alek sourit et pointa le paquet du doigt.
- Mira. Ouvre avant que ton cadeau suffoque.
Elle plissa du front.
- Suffoque ? Comment ça ?
Elle s'approcha, comme une enfant, les yeux émerveillés, comme si c'était son tout premier présent.
Elle souleva le couvercle et poussa une expiration qui voulait tout dire.
- Oh Alek ! Tu n'as pas fait ça ! Mon dieu il est magnifique. S'exclama-t-elle en sortant le petit chaton de la boite.
Alek sentit son cœur se gonfler de joie. Le sourire sur son visage était si grand si étincelant qu'il aurait pu contempler cette image toute sa vie.
- Il si petit !
Elle caressait son doux pelage blanc alors que le petit chaton ronronnait déjà dans ses mains.
- Il te plaît morò mou ?
Elle quitta enfin le petit chaton pour lever son regard vers lui.
- Il est magnifique. Il est comme je le rêvais. S'exclama-t-elle presque en cri de joie.
Alek se rappelait encore de cette nuit presque blanche qu'ils avaient passé, où l'un et l'autre s'étaient confiés sur leur désir, leur rêve. Le petit chaton blanc faisait partie des rêves de la jeune femme aux boucles rousses.
Elle s'approcha pour venir enfouir son visage dans sa chemise.
- Merci Alek...
Doucement, il tira sur ses cheveux pour qu'elle lui offre ses lèvres.
Le petit chaton, coupa leur baiser en faufilant sa patte contre leurs bouches scellées.
Elle rit à gorge déployée et le souleva en l'air comme un petit bébé.
- Comment vais-je t'appeler ? Hum ? Comme on l'appelle ? Floppy ?
Alek leva un sourcil amusé.
- Floppy pour une fille ?
Elle grimaça en penchant sa tête sur le côté.
- Makaria ? Proposa Alek. Cela signifie bienheureux en grec.
Mira sourit, saisi par le bonheur.
- Makaria la bienheureuse. C'est parfait. Oh ! Tu n'as pas peur qu'elle ruine le manoir ? Elle va vouloir faire ses griffes.
Elle le vit sourire en balançant sa tête de droit à gauche.
- Bien que sur le moment je me suis beaucoup soucié du manoir, je prend le risque de lui offrir l'une de mes pièces pour qu'elle la réduise en un champ de bataille.
Elle rit et déposa le petit chat sur le sol. Makaria commença à établir les lieux en se faufilant sous le canapé. Mira se releva et se mordilla la lèvre.
- C'est le plus beau des cadeaux Alek.
Imposant et infiniment sexy avec sa chemise ouverte sur le haut, Mira sentit son estomac papillonner.
Un feu brûlant jailli dans ses yeux d'acier.
Il lui prit la main pour l'attirer à lui, elle se retrouva prisonnière de ses bras d'acier. Il la souleva, et monta les étages, le regard fixé sur sa bouche entrouverte.
- Tu n'as pas peur que Makaria mette la pièce sans dessus de sou ?
Elle haleta quand il attrapa sa lèvre inférieur sauvagement.
- Nous évaluerons les dégâts plus tard. Pour l'heure j'ai d'autres projets. Murmura-t-il d'une voix rauque.
- Vraiment ?
Il poussa la porte et s'empressa de la déposer sur le lit.
- Tu es si belle...
Il se penche et l'emprisonna sous lui, encerclant son visage entre ses mains.
Il l'embrassa sauvagement, créant en elle un ras de marée d'émotions. Un torrent de feu s'empara d'elle quand il déboutonna sa robe. Une fois nu, Mira était en colère...contre elle-même de s'être privée de ses caresses fiévreuse.
Un vertige l'assaillit quand il embrassa son cou et sa mâchoire pour venir presser ses lèvres contre les siennes.
- Tu m'as tant manqué Mira...avoua-t-il les yeux fermés en caressant son ventre.
Mira ferma les yeux.
Il se déshabilla à la hâte et revint se placer au-dessus d'elle. Mira posa ses mains sur ses épaules et déjà sentit son sexe progresser en elle. Troublée par l'intense et profond souffle de son compagnon, Mira enfonça ses ongles dans ses épaules et ferma les yeux à son tour, emportée par le tourbillon de plaisir qui les consumait tout les deux.
Quand la jouissance les emportèrent en même temps, il glissa ses doigts dans ses cheveux, et sa respiration haché se posait sur sa joue sans que ni l'autre puisse traduire un son.
Elle reposa sur son épaule pendant un long moment avant qu'enfin il lance :
- Épouse-moi Mira.
Mira sentit ses joues s'enflammer. Elle se redressa d'un bond. Le regard sérieux, il se redressa à son tour.
- Qu...oi ? Mais pourquoi ?
La panique s'empara d'elle.
- Parce que je le veux.
Son cœur résonnait sourdement dans ses oreilles.
- Alek le mariage ce n'est pas un act qui...
- Ce n'est pas toi qui va m'apprendre ce que signifie le mariage Mira.
Les paroles de Délia lui revinrent à l'esprit.
- Tu y penses depuis combien de temps ?
- Depuis un bon bout de temps je dois dire.
Mira serra les draps contre sa poitrine.
- Pour pouvoir vivre notre histoire il faut que je fasse de toi la duchesse tant attendue.
- Attendue ! C'est là le problème Alek. Les gens attendent de voir une riche fille pour endosser ce rôle pas moi ! Bon sang on était si bien...pourquoi tu as dit ça Alek.
- Parce que je te veux toi, je veux que tu sois ma femme.
Ses mots gonflèrent son cœur d'un joie remplie d'incertitudes.
Ses yeux gris devinrent subitement dur.
- Je refuse de te cacher plus longtemps. Comme si tu étais une maîtresse qui doit absolument restée secrète. Dit-il d'une voix âpre.
Il se leva et enfila son pantalon, rompant leur étreinte. Il était en colère et ne s'en cacher même pas.
- Cette demande est brutale pour toi j'en ai conscience. Mais c'est une demande réfléchie donc je te laisse, ensuite je reviendrais pour avoir ma réponse.
Il l'embrassa avec passion et quitta la chambre d'un pas nonchalant comme un prince.
Une petite boule de poile arriva alors près du lit. Mira se baissa pour attraper Makaria et serra le petit chaton dans ses bras. Alek était sans doute fou ! Voilà la seule explication possible. En conclu-t-elle avant de se rendre compte le souffle court qu'un petit écrin était posé devant elle.
- Oh mon dieu...
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