Chapitre 35
- Alors tu te sens mieux ? Questionna-t-il en lui apportant de linge propre.
Mira avait beaucoup de mal à évaluer la situation. Deux jours s'étaient écoulés lentement à son plus grand désespoir. Et peu de fois, Alek lui avait gratifié de sa présence.
Pourquoi ?
- Tiens ! Un revenant ! Lança Mira en ne lui offrant aucun regard seulement une ironie glacial.
L'homme soupira en s'approchant.
- Pardon Agàpi mou...j'ai dû fermer des dossiers important et veiller sur toi.
Mira se retourna avec un rire dure.
- Veiller sur moi ? Répéta Mira en plissant le front. Excuse-moi Alek mais j'ai dû mal à te comprendre depuis avant hier. Tu m'allonges sur le lit, me murmure des mots doux et ensuite tu disparais.
- Je viens de te le dire Mira, je devais mettre des choses en ordre avant d'être totalement centré sur toi.
Son regard dur ne lui fit curieusement pas peur. Elle croisa les bras sur sa poitrine.
- Maintenant que tu m'as à ta disposition, peut-on avoir la conversation qui...
- À ma disposition ? Répéta-t-il en contournant la table pour la rejoindre. Tu t'écoutes parler Mira ? Tu n'es pas l'un de mes conseillers.
- Alors que suis-je ? Demanda-t-elle.
- D'après toi ? Veux-tu un dessin ?
Le silence se fit entre eux, pesant et interminable. Les événements semblaient trop faciles. Mira n'oubliait pas la douleur qui l'avait torturée pendant des jours.
- Pour être tout à fait honnête, oui j'aimerais un dessin. Je suis perdue...seule et je désire te tuer.
Une lueur malicieuse traversa ses yeux.
- Tu n'es plus seule, je suis là.
- Oui mais jusqu'à quand ?
Il vint jusqu'à elle pour prendre son visage en coupe. Son visage se ferma soudain. Mystérieux, énigmatique, elle aurait aimé savoir ce qu'il pensait.
- Jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi. Murmura ce dernier enfin sans se douter de l'impact que cette phrase aurait sur elle.
Il posa ses lèvres sur son front, puis arrima sa bouche à la sienne. C'était beaucoup trop beau pour être vrai, pensa Mira sans pouvoir s'empêcher d'apprécier son baiser.
- J'ai peur Alek.
- Je sais...et je te promet de te protéger à présent. Je vais tout faire pour que tu sois à l'abri des journalistes, de tout ceux qui pourrait t'aider à me fuir.
Fuir.
Ce mot paraissait si facile à dire et à exécuter. Car au bout de longues réflexions, Mira s'était rendu compte qu'elle s'était comportée comme une lâche. Elle fuyait. Pour se protéger peut-être ? Ou peut-être parce que cet homme était fou ? Fou de s'attacher à elle pour des raisons qu'elle ignorait.
- Pourquoi moi ? Pourquoi tu t'accroches à moi Alek ? Je n'arrive pas à comprendre.
- Je ne suis pas l'homme superficiel que tu dépeins Mira. Et je suis lassé de devoir me justifier sur mes choix. Dit-il durement.
Il quitta l'espace qui tenait leur deux corps en chaleur et alla se poster devant la fenêtre.
- Ton monde est pourtant mondain, superficiel...tes compagnes étaient superficielles.
- Et tu n'as rien à leur envier. Tu sais, je refusais toujours de les prendre dans mes bras, ni même m'étaler sur ma vie. Avec toi les choses se sont présentées différemment et m'a pris de court.
Mira se pinça la lèvre.
- Je t'ai jugé à bon nombre de fois. Et plus tu t'es dévoilée à moi, plus je me suis senti étrangement gagné par une émotion étrange.
Mira remit une mèche derrière son oreille.
- Il faut que tu apprennes à me faire confiance Mira. Reprit-il d'une voix sombre.
Elle emplit ses poumons d'une grande bouffée d'air.
- Tu te souviens de ton avertissement ?
Oh oui elle s'en souvenait. Et c'était elle qui avait fauté et trahi la parole qu'ils s'étaient faites.
- Oui...je m'en souviens.
Il revint vers elle et caressa ses cheveux. Ce simple geste éveilla en elle un désir incommensurable.
- Si jamais je trahi ma promesse Mira, je te laisserais partir. Déclara-t-il implacable.
Son cœur s'arrêta, elle avala sa salive péniblement.
- Si jamais je n'arrive pas à te reconquérir...je te rendrais ta liberté.
- Tu dis ça avec tant de facilité comme si déjà tout était écrit. Dit-elle la voix coloré d'amertume.
- Parce que tu m'y obliges. Riposta l'homme en serrant ses mâchoires. Notre relation s'est basée sur un tas de mensonges, il est temps de remettre de l'ordre et de tout recommencer.
Ils furent coupé quand Délia entra dans le salon.
- Puis-je m'entretenir avec Mira ?
À contrecœur, elle s'écarta de lui, sans le quitter des yeux.
Devait-elle donner une chance à cette histoire ?
Sans la regarder, sa main captura la sienne pour la ramener à sa bouche. Il déposa un baiser sur ses phalanges avec de s'incliner comme un prince.
- Je vous laisse.
Elle le regarda partir puis porta son intention sur Délia qui timidement s'approcha d'elle.
- Vous avez mauvaise mine mon enfant. Dit-elle en lui prenant les joues.
C'était peu de le dire ! Mira avait l'impression de flotter au-dessus d'un parterre rempli de braises. Son horloge biologique était complètement brouillé.
- Ça a été très difficile pour moi ces derniers temps.
Aussitôt Délia se peignit de culpabilité.
- Et j'en suis en partie responsable. Je m'en veux, je suis désolé d'avoir agi ainsi.
- Vous n'y êtes pour rien madame.
- Allons appelle-moi Délia. Rectifia cette dernière en l'invitant à s'asseoir.
Mira s'installa en réprimant un soupir d'aise.
- Je vous ai mal jugé. Commença Délia. J'ai été la pire mère de tout les temps. Au lieu de dire à mon fils de ne pas écouter la presse j'ai fait exactement ce que son père aurait dit.
Elle secoua de la tête.
- Mon devoir était de vous aider. Et c'est ce que je vais faire dorénavant.
Mira se retint de justesse de faire tomber des larmes de soulagement.
- Je vais vous aider Mira. Tu seras une belle duchesse.
- Une quoi ? S'alarma Mira. Attendez Délia vous allez trop vite. Alek et nous venons à peine de nous retrouver.
- Croyez-moi Mira, je ne vais pas trop vite. Je sais exactement ce que mon fils a derrière la tête.
Mira écarquilla les yeux.
- Et qu'est-ce qu'il a derrière la tête ?
- Chaque chose en son temps. Vous allez voir Mira nous allons vous gâter et vous rendre enfin heureuse...
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