- Qui es-tu Mira ? Dit-il en la dévisageant.

- Quoi ? Souffla-t-elle en appuyant ses mains au bord du lavabo.

- D'abord j'ai cru que tu étais une femme impétueux et perfide. Ensuite tu t'es présenté à moi, grimée d'un maquillage disgracieux qui ma laissé croire que tu étais une femme de trente ans alors que tu en as cinq de moins. Puis tu es partie, tu as fui au lieu de m'avouer la vérité.

Il posa ses mains sur les rebords de l'évier, la rendant prisonnière. Mira avait l'impression de ne plus pouvoir respirer.

- J'ai dû fouiller dans ta vie pour découvrir qui tu étais. Reprit-il toujours avec froideur.

Mira baissa les yeux, incapable de soutenir son regard anthracite. Mais sa main se posa sur son menton pour l'inviter dangereusement à le regarder.

- Tu me fais penser à une petite poupée que l'on pose sur un coussin de velours dans une vitrine...inaccessible aux regards curieux.

Mira rougit devant ce compliment exprimé avec une voix plus amène.

- Alors pourquoi m'avoir donné ta virginité ? Et ne me mens pas Mira.

Sa gorge se noua. Son estomac était serré. Son rythme cardiaque était si intense qu'elle le sentait battre partout dans son corps.

- Parce que tu es celui que je voulais pour la perdre. Murmura-t-elle en plantant son regard sien.

Il secoua de la tête éberlué.

- Pourquoi ? Dit-il enfin après un court instant de silence.

- Pourquoi devrais-je me justifier plus ? Cela ne te suffit pas ! S'écria Mira affolée.

Elle se dégagea de son emprise, en poussant son bras. Il le laissa retomber le long de son corps sans quitter sa trajectoire des yeux.

Mira se mordit la joue en s'adjurant de ne pas rougir pour la suite :

- Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit Alek, mais je ne peux plus retourner en arrière et surtout...je ne regrette pas.

Il fronça des sourcils avec sévérité.

- Moi non plus !

- Alors que fais-tu ici ? Insista Mira en affrontant son regard. Nous avons pourtant était clair l'un envers l'autre. Après cette semaine....

- Je sais ce que j'ai dit ! Inutile de me le rappeler ! Coupa-t-il en se passant une main sur le visage. Je deviens fou ! Je veux que tu reviennes !

Mira se figea, à la fois en colère et traversée par un sentiment encore inconnu pour elle. Alek voulait qu'elle revienne ? Quand elle recouvrit ses esprits, Mira vrilla son regard dans le sien. Un désir brut était visible dans son regard ardent. Des images de leur nuit torride défilèrent dans son esprit.

Son corps divin serrant le sien contre son torse cuivrée recouvert d'une toison sombre...

Elle secoua de la tête imperceptiblement.

- Je ne peux pas. Lâcha Mira avec assurance.

Elle se mentait à elle-même, elle fuyait...encore.

Pourquoi ?

À trente-deux ans, le duc était un homme dont l'engagement était la dernière chose qu'il voulait, à son contraire qui désirait aimée et être aimée en retour.

- Je n'arrive plus à dormir depuis que tu es partie Mira, je veux que tu reviennes et tu vas revenir.

- Je te trouve bien sûr de toi Alek.

L'instant d'après, il lui lança un regard lourd, un regard brûlant qui l'effleurait comme une caresse. Il se rapprocha d'un pas lent mais déterminé. La petite maison dans laquelle elle s'était réfugiée pour atténuer son chagrin était trop petite pour lui échapper.

- Mira tu sais ce qui se passe entre nous, tu ne peux pas le nier.

Elle avala péniblement quand le revers de sa main se posa sur sa joue.

- Tu n'es pas un homme qui fait des câlins Alex ni un homme qui se complique la vie avec une femme.

Exaspéré, il poussa un souffle en passant un regard circulaire à la pièce.

- Tu es différente des autres, reviens Mira. Je ne suis pas le genre d'homme à supplier.

Mira s'interdisait de dire oui. Non par fierté, mais par peur que son petit monde s'écroule. Cet homme était trop dangereux pour risquer une telle folie.

- Alek...je t'en prie...pourquoi tu es revenu. Balbutia-t-elle incapable se réfléchir.

Son souffle chaud perdurait sur sa peau. Son bras, entoura sa taille pour l'attirer à lui.

- Tu as eu tes réponses Alek et puis d'abord pourquoi il ta fallu sept jours pour te rendre compte de ça ?

- Parce que je n'ai pas dormi dans mon lit depuis que tu es partie. Revient pour que l'on puisse discuter au calme. Insista ce dernier en caressant sa lèvre inférieur.

L'effet de ce geste lui provoqua un brusque chaleur au creux de ses reins.

- Je ne peux pas laisser Scott avec le nez...

- Il a surtout besoin de repos pas de toi. Va lui dire au revoir.

- Est-ce un ordre ? Demanda-t-elle d'une voix étranglée.

Il la lâcha brusquement et se recula pour lui céder le passage.

- Je lui ai parlé et je vais faire ce qui doit être fait pour réparer mon erreur. Maintenant nous avons besoin de discuter, seuls Mira.

Insistant sur son prénom, il s'écarta complètement pour la laisser passer. Mira avança péniblement jusqu'au petit escalier, le cœur battant.

Alek glissa un regard méfiant vers la jeune femme jusqu'à la voir disparaître dans les marches.

Rien de ce qu'il se passait faisait parti du programme. Alek le changeait consciemment. Un sentiment de responsabilité prenait part en lui. Mira était innocente de la tête aux pieds et le fait de savoir qu'elle l'avait choisi le rendait encore plus fort. Il avait l'impression d'éprouver un vague d'émotions qui se multipliaient en même temps que son désir de l'embrasser encore et encore.

Où cela le mènerait-il ?

Alek en avait aucune idée.

Mais à la seule pensée qu'un autre homme puis poser sa main sur elle faisait naître en lui un élan violent de possessivité. Quand elle redescendit les petites marches avec son petit sac dans la main.

- Après tu vas me ramener n'est-ce pas ?

- Non. Dit Alek d'un ton catégorique.

Écarlate elle se recula farouchement contre la porte en bois.

Incapable de se retenir plus longtemps, il profita qu'elle se soit piégée toute seule contre la porte pour prendre possession de ses lèvres avidement. Alek se délecta de son petit hoquet de surprise. Il glissa ses mains sur son visage pour approfondir son baisers. Elle y répondait avec timidité mais ne pouvait lui cacher qu'elle en mourait d'envie. Cela faisait des jours qu'il attendait de retrouver ce goût délicieux. Alek s'écarta la respiration saccadée. Il rejeta sa tête en arrière pour échapper à ses pulsions. Puis lentement arrima son regard au sien en baissant sa tête vers la sienne de façon à pouvoir ancrer ses yeux dans les siens.

- Tu viens de me prouver que tu as encore menti agápi mou.