Chapitre 18


Bonsoir.

J'espère que vous allez bien.

Désolé pour l'absence de chapitre hier soir. J'ai eu beaucoup de soucis et je n'ai pas pu écrire, j'espère que ces deux chapitres vous plairont. J'ai énormément d'idées pour ce couple, rassurez-vous le vrai baiser sera dans le prochain chapitre.

Gros bisous à toute.


Devant cette main tendue vers elle, Mira fut d'abord hésitante avant de la glisser contre sa paume chaude. Ses doigts se refermèrent sur les siens. Il ne la quittait pas du regard, ce qui ne faisait qu'accroître les battements irrégulier de son cœur. Elle le suivit, alors qu'il avait ouvert les deux grandes fenêtres de sa chambre sans lâcher sa main. De là, un dédale de marches s'offrit à elle. Jamais depuis qu'elle habitait sa chambre, elle s'était permise d'ouvrir ces fenêtres qui recelaient de magnifiques secrets. Un escalier sur voûte sarrasine était parsemé de végétation éblouissante. Le mur en granit éclatait d'une pure beauté de par ses plantes qui croissaient hors du sol. Elle se mordit la lèvre en descendant les dernières marches. Le soleil tapait contre sa nuque. Pendant de longues minutes ils marchaient côte à côte le long du grand jardin pour enfin descendre un petit escalier. On aurait dit un passage secret.

- Nous y sommes. Laissez-moi vous aider.

Son bras entoura sa taille. Enveloppée par la fragrance de parfum et l'odeur que l'air diffusait, Mira retint son souffle quand il la souleva pour lui faire passer la passerelle.

- Mon dieu c'est magnifique...

En une fraction de seconde, Mira faisait face à un magnifique paysage à couper le souffle...cet endroit ressemblait à un petit bout de plage abandonné. Un léger bruit de ruisseau aurait presque pu l'induire en erreur si elle n'avait pas baissé les yeux sur les coquillages à ses pieds. C'était comme un petit coin de paradis. Les petites vaguelettes se laissaient glisser sur la plage comme un son apaisant. Des arbres penchés des deux côtés du rivage prenaient la forme d'un tunnel. Mira s'approcha et se baissa pour découvrir au loin l'horizon de la mer...

- J'aime venir ici à chaque fois que j'ai besoin de me ressourcer. Expliqua-t-il en venant se mettre à côté d'elle.

- Vous avez tellement de chance.

Un bref silence s'installa avant qu'il ne reprenne :

- Quand je ne faisais pas les choses comme mon père l'exigeait il m'ordonnait de plier le bout de mes doigts et me frapper dessus jusqu'à ce que je comprenne.

L'instant vivifiant et son sourire béat aux lèvres s'effondrèrent la seconde suivante. Mira leva la tête vers lui. Le front plissé, il regardait pensivement l'horizon.

- Puis les coups sur les doigts se sont transformés en autre chose puis un autre.

Dénué d'émotion il baissa le regard sur elle et gonfla son torse d'une respiration brutale.

- Il prenait le soin de ne pas abîmer le visage de ma mère, les sorties étaient crucial pour lui. Dit-il en un rire coupé d'amertume.

Mira baissa les yeux et remit une mèche derrière son oreille. À présent, elle comprenait pourquoi il y avait tant d'amour entre eux. Et pourquoi il était si fermé...

- Puis un jour j'ai fait le choix de prendre ma vie en main. Reprit-il avec une voix plus ferme. Mon père n'a pas supporté que je réussisse sans son aide. J'étais opposé à ses idées et je posais les miennes.

Il marqua une pause pour scruter un instant la mer calme qui venait s'allonger doucement le long de leurs pieds.

- Quand il s'est rendu compte que c'est moi qui était désiré pour des affaires juteuses et que ma place en tant que futur héritier commençaient à se dessiner, il ne l'a pas supporté.

Mira avala sa salive douloureusement.

Elle gardait le silence par peur de le couper dans ses révélations qui au fur et à mesure devenaient presque effroyables.

- Il y a deux ans, ma mère a réussi à me passer un coup de fil avant que la communication se coupe brutalement. J'ai su à cet instant précis que tout se terminerait ce jour-là. Je suis arrivé chez eux comme un fou et j'ai retrouvé les pièces du bas sans dessus de sous. Mon cœur s'est arrêté quand j'ai vu du sang longeait le tapis. J'ai grimpé les étages un à un avant de les trouver sur la terrasse du toit.

Mira sentit son sang se glacer. Le soleil semblait ne plus avoir aucun effet sur elle.

- Il menaçait de la jeter par-dessus la balustrade, alors je suis intervenu en le poussant à s'en prendre à moi. Et c'est ce qu'il a fait.

Son regard devint triste, ses traits étaient crispés par la douleur du souvenir. Bientôt, elle ne pourrais plus échapper aux larmes.

- La barrière a cédé et mon père s'est retrouvé suspendu dans le vide. Je le tenais par la force d'un seul bras. Malgré tout ce qu'il m'avait fait enduré je voulais le sauver.

Alek dévisagea un long moment Mira sans un mot avant de reprendre avec une force réduit en un murmure douloureux.

- Et vous savez ce qu'il a fait ?

Mira secoua de la tête fébrilement

- Alors que j'essayais de le retenir, Christian, qui était à leur service depuis des années est venu m'aider. Il a fléchi ses jambes pour le hisser et mon père l'a tiré en avant.

- Oh mon dieu..

Mira posa la naissance de ses doigts sur sa bouche pour retenir un sanglot.

- Quand j'ai vu Christian s'écraser sur sol j'ai regardé mon père comme paralysé. Il reflétait tellement de haine, comme s'il était sûr qu'il allait gagné. Alors quand j'ai senti qu'il me tirait en avant persuadé que je ne le lâcherai pas et qu'on allait mourir ensemble j'ai lâché.

- Vous ne pouvez pas vous sentir coupable. Il voulait vous tuez. Dit-elle enfin en soutenant la gravité de son regard.

Il s'avança en l'obligeant à se reculer. Mira buta contre le tronc d'arbre qui ombré le chemin. Il posa l'une de ses mains au-dessus de sa tête en lui offrant un regard profond.

- J'ai passé un mois en prison après ça. J'ai été mis hors de cause seulement après le réveil de Christian. J'ai tellement prié pour qu'il sorte du coma.

Mira ferma les yeux, soulagée que ce pauvre homme s'en soit sorti.

- Quand ma mère est sortie de la clinique quinze jours après l'accident, le visage tuméfié, la vérité a éclaté. Toutes ces années de silence...raconté en une page.

- Pourquoi vous n'êtes pas sorti avec une caution ? Vous en aviez les moyens?

Il secoua de la tête.

- Je ne voulais pas affronter l'extérieur, du moins pas toute suite.

- Vous...vous avez dû beaucoup souffrir en prison.

Un sourire sans saveur se dessina sur ses lèvres.

- Curieusement, les détenus étaient sympathiques. Mais je ne vous ai pas raconté tout ceci pour que vous ayez...pitié. Seulement vous faire comprendre que le scandale ne me fait pas peur. Donc peu m'importe si votre passé fait la une de la presse, j'ai affronté bien pire.

Elle se sentit un instant rassurée, mais le sourd assaut de ses battements de cœur reprit de plus belle quand il approcha ses doigts de sa joue.

- Ce qui me surprend Mira c'est que vous soyez sans doute la seule à ne pas connaître cette histoire. Murmura-t-il en baissant les yeux sur sa bouche. Bien que vous ne savez pas lire, la télévision existe non ?

- Il y a deux ans j'étais dans un centre d'accueil. Il n'y avait qu'une seule télévision pour soixante-dix personnes. Alors je restais quasiment tout le temps dans ma chambre pour dessiner.

Il haussa un sourcil surpris et reprit instantanément son sourire diabolique qui l'avait quitté depuis tout à l'heure.

Il caressa sa joue.

- Je vous ai décidément très mal jugé Mira.

Le silence qui suivit son dire était palpable. Elle baissa les yeux sur sa main tout presque de sa bouche. Une chaleur s'installa à l'endroit précis qu'il caressait. Quelque chose s'était installé entre eux. La révélation de son passé expliqué à présent pourquoi il faisait des cauchemars. Son cœur se serra.

- Laissez-moi vous apprendre Mira. Laissez-moi vous aider.

Son souffle chaud inondait ses sens, elle ferma les yeux sous les brûlures de ses doigts contre sa peau.

- Ou..oui c'est d'accord.

Sa bouche, se glissa sur sa tempe.

- Vous verrez, je serais un excellent professeur.

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