Chapitre 16
" Repartons sur de bonnes bases " Avait-il dit.
Mira détourna les yeux de la fabuleuse vitrine.
- Alors laquelle voulez-vous ? Demanda la vendeuse en rougissant comme une adolescente.
Quand il avait parlé de partir en ville, à aucun moment elle se serait douté qu'elle atterrirait dans la plus célèbre des joailleries situé en Grèce. En plus d'être angoissée, Mira n'était pas dupe. Le gérant de la joaillerie ainsi que toutes les personnes présentes à l'intérieur avaient eu vent de l'accident. Leurs regards étaient portés uniquement sur elle.
- Je peux vous parler ?
D'un regard, il ordonna à la vendeuse de les laisser seuls.
- Je peux savoir à quoi vous jouez ? Siffla-t-elle en se détournant du présentoir.
- Soyez plus précise.
- Nous sommes censé faire semblant et c'est tout ! Pourquoi m'avoir emmené ici ?
- Pour choisir une bague de fiançailles. Dit-il d'un ton neutre.
Elle soutint son regard avant de secouer sa tête dans tout les sens. Elle se sentait vaciller.
- Vous avez perdu l'esprit ? Pourquoi devrais-je porter une chose pareille ! S'emporta Mira en jetant un coup d'œil nerveux au gérant qui les scrutait avec un sourire béat sur les lèvres.
- Nous devons nous montrer crédible. Alors ? Laquelle vous fait envie ? Demanda-t-il sans prendre se soucier de ce qu'elle pouvait dire.
- Envie ? Répéta-t-elle au bord de la crise de nerfs. Je ne veux pas de bague ! On est lundi et dimanche je m'en vais ! C'était ce que nous avions convenus. Vous, vous rappelez ?
Alek inspira imperceptible et dévisagea la jeune femme décontenancé par sa façon d'agir. Il n'était pas habitué à ce genre de refus. N'importe quelle femme se serait jetée sur le plus gros diamant. Son audace de la veille était remplacée par une vulnérabilité qu'il percevait dans ses yeux bleus.
Mais il y avait bien pire...
Cette nuit...fut la plus paisible de toute sa vie.
Voilà dix mois qu'il faisait cauchemar sur cauchemar en se réveillant brutalement, en sueur, la respiration saccadée. Mais cette nuit, son cauchemar s'était apaisé. Cette jeune femme avait trouvé le moyen de calmer sa crise. Alek se frotta la joue là où peut-être sa main douce s'était posée dans la nuit.
- Nous ne pouvons pas y échapper mademoiselle Ludington.
Honnêtement, Alek était sûr qu'il aurait pu trouver mieux comme réplique. Malheureusement, il était trop préoccupé par le flux brûlant qui naviguait dans ses veines à chaque fois qu'il repensait à cette nuit.
- Bien sûr que l'on peut y échapper ! Rétorqua la jeune femme les joues pigmenté de rouge.
Reprenant très vite la maîtrise de son esprit, Alek se rapprocha d'elle pour venir mettre ses deux mains de chaque côté de sa taille, agrippant le comptoir du bout des doigts.
- Si nous en sommes là c'est uniquement de votre faute Mira. Dit-il d'une voix acerbe.
Elle se recula farouchement en butant contre le comptoir.
- Je vous demande pardon !
- Vous avez parfaitement entendue ! Si vous étiez restée sagement près de moi, aujourd'hui serait un jour normal. Or ce n'est pas le cas. La moitié des gens se demande qui vous êtes et pourquoi nous sommes partis ensemble de l'hôpital.
Ses grands yeux en amende frangés de cils roux s'écarquillèrent.
- C'est de votre faute ! Répliqua-t-elle en posant un doigt sur son torse. Si vous ne m'aviez pas fait peur je ne serais pas partie !
Stupéfait, Alek sentit son sang cette fois-ci bouillonner. Sa bouche charnue qu'il rêvait de ré embrasser était fermée si fort après cette attaque frontale qu'elle virait au violet. Et au lieu de le rendre furieux à son tour, Alek dut se battre contre son intérieur qui désirait qu'une seule chose...Explorer encore cette bouche aux délices d'un fruit mûre.
- Si vous m'aviez obéi nous serions sagement au manoir à l'heure qu'il est. Mais votre imprudence a défrayé la chronique, la seule solution c'est celle-ci.
Non. Il mentait. Il en avait des tas en réserve. Il n'avait cas appeler son attaché de presse pour régler cette histoire. Mais il n'en avait pas la moindre envie. Il reculait consciemment l'échéance, le départ de la jeune femme. Au point d'annoncer au monde qu'il était fiancé.
- Je ne comprend pas Mira. Vous refusez de porter une bague mais vous acceptez deux milles euros ?
Elle secoua de la tête, avec emphase.
- Non ! Je n'en veux plus de votre argent. Dit-elle d'un tremblement. J'aurais l'impression d'être sale, ce n'est pas moi. J'ai honte !
Alek s'attendait à tout sauf à ça. Le petit bout femme qui était tombée à ses pieds là où sa vie paraissait être un néant l'intriguait plus qu'il ne le voulait. Une bouffée de sensations parcourait son intérieur. La joaillerie commençait à se remplir de monde. Il passa un regard insignifiant vers eux puis posa sa main sur son coude pour terminer la conversation à l'abri des regards. Alek prit sa main valide et la serra assez fort pour qu'elle lève ses yeux bleus vers les siens. Son anxiété accrue ne pouvait pas la tromper.
- Vous n'avez pas à avoir honte Mira. Je vous en prie acceptez. Insista Alek en adoptant un ton doux et rassurant.
Pourquoi poussait-il cette mascarade aussi loin ?
N'ayant pas les réponses, Alek se sentait amoindri.
- Je vous promet que tout ira bien.
Ce n'est qu'après de longues secondes qu'elle accepta d'un faible mouvement de tête. Ils se dirigèrent de nouveau vers le présentoir recouvert d'un tissu de velours noir.
- Celle-ci. Dit la jeune femme en pointant la plus petite et la moins mise en valeur.
- Pas question. Contesta-t-il en sortant son téléphone de sa poche. Voilà ce que l'on va faire. Vous allez m'attendre patiemment sur le fauteuil et moi je vais choisir.
Mira obtempéra sans un mot. Le cœur en berne, elle l'observa au loin s'entretenir avec le gérant.
- Bon sang qu'est-ce qui t'a pris. Murmura-t-elle quand elle le vit pointer du doigt l'une des bagues. Elle avait l'impression de voler la place de la vraie duchesse qui quelque part dans le monde, était peut-être en train d'attendre de le rencontrer. Une autre douleur noua son ventre. Si jamais Alek Kaïros mettait la main sur son passé, non seulement il devrait faire face à un énorme scandale mais il la détesterait pour lui avait caché.
Absorbée par ses mauvais souvenirs, Mira ne l'avait pas vu revenir vers elle. Elle se leva d'un bond.
- Souriez Mira.
Elle retint un grommèlement et esquissa un sourire. Lorsqu'il lui prit la main pour sortir de la joaillerie, Mira ne put échapper à la fascination qu'il exerçait auprès des femmes. À chacun de ses passages toutes les femmes se retournaient.
- Ce mensonge va causer notre perte. Dit Mira une fois de retour au manoir.
Comme il ne répondait rien, Mira se mit devant lui.
- Vous m'avez demandé de jouer ce rôle pour dissuader votre mère d'un mariage arrangé mais là, la comédie va trop loin !
Il se rapprocha et vint prendre son menton entre ses doigts.
- De quoi avez-vous peur Mira ? Que je vous garde avec moi pour l'éternité ?
Sa voix fut si chaude qu'elle en perdit ses mots qui mouraient un à un dans sa gorge.
Il se rapprocha plus près et se pencha.
- Ouh ouh ! Ah Mira enfin !
Délia coupa ce dernier. Au prix d'un effort surhumain, elle s'écartant sans que l'un l'autre ne se quitte du regard.
- Je vous attendez ! Est-ce que je peux te l'emprunter ?
- Bien sûr...allez-y j'ai un coup de fil à passer.
Tandis qu'il les regardait s'éloigner, Alek tira son téléphone de sa poche et composa le numéro qui pourrait l'aider à percer le mystère de cette jeune femme.
- Thomas ? C'est moi...
Lorsqu'il vit les dernières courbes de la jeune femme passaient les portes il inspira profondément.
- J'ai besoin que tu fasses une recherche sur quelqu'un.
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