Chapitre 12



Alek traversa le manoir pour rejoindre la véranda dans laquelle sa mère avait prit l'habitude de s'installer pour admirer le jardin sur des hectares de verdures aux buissons fleuris.

Encore sous le choc de la conversation qu'il venait d'avoir avec Mira Ludington, Alek s'arrêta avant de passer les arches pour reprendre ses esprits. Il passa un regard sur son bandage et sur sa main éraflée. Abasourdi par les vibrations de son corps qu'il n'arrivait pas à réprimer, il inspira puis expira pour s'arracher à ce flux de sensations étranges qui le parcourait. Une femme était allongée dans son lit et un sentiment étrange l'empêchait de respirer.

- Alek ?

Quand la voix de sa mère émergea par-dessus ses pensées voraces Alek se racla la gorge pour reprendre le contrôle de son être ravagé par cette jeune femme étrange.

- Je suis là.

Quand elle se retourna, une expression d'horreur se peignit sur son visage.

- Reste assise, je vais te raconter. Déclara-t-il quand elle fut sur le point de se lever.

Il s'assit avec encore l'image de la jeune femme étendue sur son lit. Il raconta à sa mère la moitié de l'histoire tout en gardant quelque parties pour lui.

- Oh mon dieu mais pourquoi a-t-elle fait une chose pareille ?

Bien qu'il se posait la question, Alek ne pouvait y répondre maintenant. Il venait de lui dire que Mira s'était cachée sous un déguisement sans pouvoir s'en défaire après qu'elle lui ait volé des papiers. Mais que malgré tout, il l'aimait...

Dire ces deux petits mots paraissait si facile. En règle générale Alek faisait preuve d'honnêteté avec ses compagnes. Pas d'amour, pas de mots doux et surtout pas d'engagement à long terme. Et aujourd'hui voilà qu'il venait de se créer une relation amoureuse montée de toutes pièces pour échapper à un mariage de convenance censé montrer, ce que tous le monde attendait de lui.

- Elle s'est fait piéger et elle a eu peur de me le dire. Déclara-t-il enfin en se passant le pouce sur les lèvres pensivement.

- Mais comment tu as fait pour ne pas t'en rendre compte ?

Alek l'observa du coin de l'œil. Évidemment, sa question était fondée. Il était censé dormir avec elle depuis des jours, n'importe quel homme se serait rendu compte du problème.

- Maman. S'il te plaît c'est assez fatigant pour moi de me demander comment et pourquoi. Alors pitié oublie les détails.

Sa mère leva fébrilement sa main en signe d'approbation.

- Mira est assez triste et bouleversée comme ça.

- Pauvre enfant ! Comment tu m'as dit déjà Evy comment ?

- Parxon

Sa mère plissa des yeux. Puis ses yeux devinrent révulsés.

- Evy Parxon ça y est ! Je me souviens ! Rappelle-toi au gala. Elle est arrivée en trombe pour parler à Alexio et tu l'as sorti dehors avant qu'un scandale éclate.

Alek ferma les yeux et se massa sa nuque engourdie. Il se souvenait à présent de cette femme.

- Je m'en souviens maintenant. Murmura-t-il sans contenir son mécontentement de ne pas s'en être rappelé plus tôt.

- Cette femme ne manque pas de toupet ! S'écria sa mère les yeux presque révulsés. Elle a cherché à se venger tout simplement !

Alek resta impassible. Il refoulait la poigne glaciale qui se refermait sur son cœur. S'il s'en était souvenu plus tôt peut-être que les choses se seraient passées autrement. Alors qu'il baignait dans l'apocalypse de ses propres réactions, Alek resta neutre alors qu'une rage folle et sourde l'habitait.

Il se leva et se surpris à trembler quand il rejoignit le bar pour se servir un verre.

- Je m'occuperai de cette femme quand j'aurai le temps. Annonça-t-il abruptement.

- Oui chaque problème à la fois. Affirma Délia en s'appuyant sur sa béquille. As-tu rappeler les tas de personnes qui ont dû t'appeler.

Alek grimaça en sortant son téléphone de sa poche. Quand il l'alluma, il dut faire face à une messagerie déjà saturée.

- Tu ferais mieux de t'en charger à ma place. Je risque de ne pas me montrer agréable si je le fais. Annonça-t-il en lui donnant son téléphone.

Les yeux noisettes de sa belle s'émerveillèrent de cette tâche à accomplir. Quand il l'observa partir, Alek ne put s'empêcher de se demander s'il devait remonter là-haut. Poussé par une pulsion incontrôlable, il avala son verre d'un trait et remonta dans les étages pour rejoindre ses quartiers.

Il pénétra dans son salon privé pour y rejoindre sa chambre d'un pas progressivement lent. Elle était toujours étendue sur son grand lit, sauf qu'elle ne portait plus son gilet. Elle portait un débardeur échancré en coton soulignant le galbe de ses seins. De nouveau, son esprit fut envahi de pensées salaces et terrifiantes. Il était terrifié par le désir violent que lui inspirait cette jeune femme au teint pâle légèrement abîmé par des égratignures. Il avait eu l'occasion de toucher sa peau aussi douce qu'une pêche. Plus aucune trace de maquillage reposait sur cette peau délicate et le naturel de sa beauté était saisissant.

- Vous êtes déjà de retour ? Vous n'arrivez plus à vous passez de moi ?

Il tressaillit quand sa voix lui parut difficilement à l'ouïe.

Elle rougissait de sa propre raillerie. Alek s'approcha du lit et posa son avant-bras sur la poutre qui soutenait les deux colonnes du lit.

- Ma mère m'a éclairé sur Evy McCarty.

Elle se redressa en étirant une petite grimace.

- Alexio, un ami à moi a eu une relation avec elle il y a quelques mois. Alexio a coupé court à leur relation quand il a appris de bien mauvaises choses à son sujet.

Alek marqua une pause.

- Lors d'une soirée à but lucratif, Evy est arrivée et s'est montrée en spectacle devant la moitié des invités. Alors c'est moi qui me suis chargé de la raccompagner jusqu'à la sortie.

La jeune femme déglutit.

- Je suppose que vous n'avez pas mis les formes pour la renvoyer ? Eluda cette dernière en baladant son regard sur les parures du lit.

Il se rapprocha ne résistant plus à la tentation d'être proche d'elle.

- J'ai tenté d'être le plus courtois possible. Déclara-t-il en un sourire en coin.

La jeune femme pencha sa tête sur le côté.

- Maintenant je comprend pourquoi elle voulait se venger.

Alek posa sa main à plat sur le matelas et contempla sans vergogne ses yeux envoûtant.

Bon sang ! Depuis quand il laissait ses désirs et ses émotions parler pour lui !

Il contracta ses mâchoires quand un parfum dont la fraîcheur ressemblait fortement à celles de ses roses qu'il prenait soin d'entretenir chaque années lui monta au nez.

- Cette histoire est close maintenant, nous devrions passer à autre chose. Conclu Alek en continuant de dévisager ses yeux, qui dans l'ombre de la pièce reprit les couleurs de l'océan.

- Votre mère ? A-t-elle bien réagi ?

- Plutôt bien. N'ayez aucune crainte sur ce sujet je lui ai dit que vous aviez peur de me l'avouer et elle n'a pas cherché à en savoir plus.

Soulagée, elle retomba sur le lit et ramena les draps contre elle.

- Mer...merci de m'avoir sauvé. Redit-elle d'une voix douce en fuyant son regard.

Alek leva son poing serré sous la pression du désir et ouvrit sa main pour placer sa paume sur sa joue.

Une seule question sauta dans son esprit à ce moment là.

Allait-il survivre au côté de la tentation ?

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