Un "joyeux" anniversaire
"Joyeux anniversaire Sébastien !"
Aujourd'hui, un beau jour de mai, le contre-amiral du bateau fête ses 43 ans. Et ce contre-amiral, c'est moi.
Pour les anniversaires à bord du bateau, on faisait toujours une petite fête, et chacun avait le droit de boire une bière, ce qui nous paraissait énorme dans l'équipage.
Des marins me demandent de faire un discours.
Je déclare"Si tout se passe bien, nous arriverons sur terre ferme dans treize jours !"
"Et si ça se passe mal ?" me demande Pierre, le seul mousse de l'Astrolabe, notre magnifique bateau.
"Bah si ça se passe mal..."un grand silence règne. "Non ça se passera bien ! Et puis aujourd'hui c'est mon anniversaire, j'aimerais bien qu'on ne me gâche pas la journée. Déjà que l'amiral est cloué au lit..."
Cela faisait presque une semaine que l'on n'avait pas vu l'amiral sortir de sa cabine. Il n'arrêtait pas de tousser et dormait toute la journée.
Moi, cela fait 15 ans que je participe à ses expéditions à bord de l'Astrolabe. Ce grand trois-mâts à l'allure majestueuse d'un oiseau glissant sur l'eau faisait rêver de nombreux marins. Ils voulaient tous être amiral à la place du notre, Louis Duperrey.
En 15 ans, je ne l'avais jamais vu aussi mal en point, lui qui veut toujours montrer le bon exemple et ne laisser paraître aucun signe de faiblesse... Mais les années passent et nous vieillissons avec. Le capitaine va bientôt laisser son poste aux plus jeunes, après leur avoir transmis tout son savoir et sa passion.
À ce moment, j'aperçois un bateau au loin...je crois distinguer un fanion de pirates... Mais deux minutes plus tard, après avoir demandé à tout l'équipage d'aller à son poste, je me rends compte que ce ne sont que des anglais ! Leur drapeau est en mauvais état et décoloré, c'est pour cela que je pensais que c'était un drapeau de pirates. Ouf, plus de peur que de mal !
Plus tard
La cloche du cuisinier sonne, annonçant le dîner.
Au menu, soupe d'algues et pain... Vivement qu'on arrive pour manger autre chose que de la soupe d'algues ultra-salée, du pain rassi et des biscuits ramollis...
"Bon appétit !"
Au bout d'un certain moment, cela commence à sentir le brûlé, et de la fumée sort de la cuisine du bateau...
"Au feu!" crie le cuisinier qui a accouru vers sa cuisine.
J'arrive en courant. L'amiral étant couché, c'est moi qui suis chargé de faire régner l'ordre sur le bateau... Je me mets à crier à l'équipage : "Dépêchez vous bande de mollusques ! Vous croyez vraiment que l'eau va arriver toute seule sur le feu ?!"
À ce moment là, je sens quelque chose de froid et liquide me tomber dans le cou...
Comme si mes souhaits avait été entendus, il se met à pleuvoir. Cela ne pouvait pas mieux tomber !
Même si la pluie ne suffit pas à éteindre le feu, elle nous aide beaucoup.
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