C'est le chaos. L'enfer... Ou juste un mauvais rêve !

Vendredi 11-01-19

Legacy Emanuel Medical Center, 2 801 N. Gantenbein Ave, Portland OR 97 227, États-Unis

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01 h 00 | Ça fait deux heures que nous attendons d'avoir des nouvelles. Deux heures à tourner en rond comme des lions en cage. Enfin, surtout moi. Et même s'ils ont été cool de nous permettre de patienter dans la salle de repos des internes, ça ne fait pas avancer plus vite les aiguilles sur le cadran.

Je trouve le temps trop long...

— Tu crois que ses blessures sont graves Miles ?

— Franchement, je ne sais pas, elle est restée quelques minutes inconsciente, donc il vaut mieux qu'ils vérifient s'il n'y a pas de lésions internes. Et puis contrôler si sa perte de connaissance est bien due à la force de la déflagration ou si elle s'est cogné la tête et que ça engendre un trauma crânien. Elle a aussi de légères brûlures au bras...

— Putain, s'ils s'en sortent, je les bute !

Mon pied termine dans la poubelle qui recrache son contenu face à la violence de mon coup.

— Eux, par contre, ils ont pris cher.

— Bien fait ! Leur piège s'est retourné contre eux. Tu te rends compte de la dose de connerie et de haine qu'il faut pour faire ça.

Je me laisse emporter par la colère et, si ce n'est pas l'incendie qui a leur peau, ça sera moi.

— C'est sûr que, les bouteilles de gaz et la chaleur des flammes, ça ne pouvait qu'être explosif !

Je fusille du regard Miles qui perd aussi vite son ébauche de sourire, qui n'a pas eu le temps de naître sur le coin de sa tronche aux traits fatigués.

— Tu trouves que c'est le moment de plaisanter ?

— C'est bon, Léo ! C'était juste comme ça, je n'ai pas réfléchi ! Qu'est-ce que tu crois ? Moi aussi je m'inquiète !

— Désolé, ça me rend dingue de ne pas savoir...

— Mec, elle est en vie. C'est le plus important.

Je m'échoue sur une chaise, mon corps de lui-même se plie sous le poids de l'inquiétude et mes coudes arrêtent sa descente en se posant sur mes genoux. Je n'en peux plus de ressentir cette boule d'angoisse qui me bouffe de l'intérieur. J'ai cette rage qui ne demande qu'à exploser alors que je dois me contenir, que je dois attendre qu'on vienne me voir pour me donner des nouvelles de Jina.

Je sais qu'elle n'est pas en danger, qu'elle est en vie et apparemment s'en sort bien d'après le docteur qui l'a auscultée dans l'ambulance. Mais il suffit que je me rappelle les images de Miles venant vers moi avec le corps inerte de Jina dans ses bras pour imposer à mon sang de déserter tous mes membres instantanément. J'ai hurlé son prénom en courant vers elle, j'ai eu si peur qu'elle soit morte, qu'elle m'ait abandonnée.

Elle était inconsciente. La tête en arrière, son bras qui pendait dans le vide, plus aucun tonus fluctuait dans son corps. Et telle la belle au bois dormant, j'ai tenté de la réveiller en l'embrassant.

Fort heureusement, au bout de quelques minutes de soins de ses collègues et deux ou trois shoots d'oxygène, Jina a ouvert les yeux en me cherchant du regard pour m'octroyer un sourire, certes faible. Mais il a permis à mon cœur de se remettre à pomper naturellement ce sang et cet air si vital à tout un chacun.

— Sans plaisanter, je les savais débiles, mais pas à ce point dégénérés ! secoue-t-il la tête.

— Ils auraient pu tous nous tuer avec leur connerie de vengeance. Pourtant, Marshall et Colton ont de l'expérience, ils connaissent les risques à manipuler des bouteilles de gaz.

— Justement, c'est un trop-plein de confiance aveuglé par cette envie de nous faire tomber, qui les a conduits à faire cette erreur de débutant !

Je secoue la tête et les mots de Marshall me reviennent, mais surtout ceux de Colton, alors qu'ils passaient devant nous sur les brancards.

« Marshall : On était à deux doigts de vous avoir... tente-t-il de nous narguer entre deux quintes de toux dont la dernière lui fait cracher du sang.

« Miles : C'est quoi, ce délire ?

« Colton : On a voulu vous dégager pour avoir la voie libre avec ta connasse !

« Moi : Putain ! Répète ça un peu !

« Colton : On se serait bien marré avec ta pute dans les douches. Ça lui aurait rappelé son ex, mais contrairement à lui, nous, on l'aurait baisé ! »

J'ai explosé de rage en entendant ça et en sachant ce qu'ils comptaient faire à ma girlfire. Colton a à peine terminé sa phrase, que je m'étais jetée sur lui, pour lui faire ravaler ses mots. Sa haine et son sourire diabolique. Il a fallu l'intervention de plusieurs gars de l'équipe pour m'arrêter et m'éviter de l'envoyer en enfer.

Miles, encore une fois, m'a calmé, m'a permis de me maîtriser en pensant à ma girlfire, en me rappelant qu'elle est en vie, et que je devais me reprendre pour ne pas terminer en taule. Je n'en pouvais plus de toute cette haine, qui revenait à la surface, mais c'était plus fort que, moi, la rage tenaillait le contrôle et je ne me reconnaissais plus... Ensevelis, encore une fois, par ce putain de passé, qui a pris les commandes de mon esprit torturé. Ça me foutait les boules parce que cette explosion m'a fait replonger trois ans en arrière au lieu de me laisser faire mon travail. Au lieu de me permettre d'intervenir sur cette urgence. Au lieu de sauver la vie de la personne la plus importante pour moi...

Et puis, tout ce stress accumulé depuis le rapt de son ex, l'assaut pour la secourir, eux qui nous emmerdent depuis que Jina a été annoncé comme chef d'équipe. Ça fait beaucoup.

Beaucoup trop !

— Léo... Arrête de te reprocher des choses. Vois le positif, Jina devrait s'en sortir avec une belle frayeur. Certes, quelques bleus, des brûlures peut-être, mais surtout, les deux autres connards sont hors service.

— Je sais. Et heureusement que tu as pu la sauver. Merci, mon frère...

— Attends, tu en aurais fait autant pour moi. Pas de ça, entre nous. Tu sais, tout comme je le sais, que nous pourrons toujours compter l'un sur l'autre. Et ça, même si nous sommes à l'autre bout du monde.

Sa réflexion fait écho en moi et je comprends ce que Miles ne m'a pas dit directement, nous n'avons pas besoin de mots pour savoir. Je n'ai pas le temps d'approfondir sa pensée, que la porte s'ouvre enfin.

— Wayne ! Harry va bien, et elle veut te voir !

— J'arrive !

Je me lève rapidement et, sans écouter ce que l'interne dit sur les deux autres merdes, je file vers le box qui accueille Jina.

Dans mon empressement à la retrouver, je tire vivement sur le rideau, et la trouve assise sur le lit, tandis qu'elle essaye péniblement de remettre ses boots. Elle râle face à son manque de forces... Alors sans rien dire je prends le relais. Jina me regarde faire tout en passant ses mains sur ma tête, dans mes cheveux, que je laisse un peu pousser.

Sa caresse nous apaise, nous relie, nous reconnecte.

— Mon...

Mes yeux se noient dans ses iris couleur océan et même si Jina a compris, je reprends...

— Mon cœur, je... J'ai eu si peur de te perdre.

Mes mots soufflent mes sentiments sur ses lèvres entrouvertes, qui n'attendent que les miennes.

Mes mains capturent son visage, mes pouces caressent ses joues pâles et tracent le haut de ses pommettes, soulignant l'azur de ses iris, alors que je plonge la tête la première dans leur bleu outremer. Son regard doux, tendre, s'infiltre sous ma peau, colonise chaque cellule de mon corps. Et anesthésie chaque muscle, pour concentrer tout mon sang sur le seul organe, dont j'ai besoin à cet instant pour lui avouer mes sentiments.

— Je t'aime...

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Indice sur le prochain chapitre

📍 Quand on...

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⭐ On se retrouve ce soir à 21 h 00 ⭐

💖 Avec un chapitre tout en douceur... Ou presque 🤔

😉 Bonne journée à vous et gros bisous 😘

🥰 Je vous burn mes #Love #Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌞