#Tome 2 | #Amour 58
La mise au point devra attendre !
Jeudi 10-01-19
Portland Fire & Rescue Station 03 | Pearl district nord-ouest, Portland, OR 97 209, États-Unis
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18 h 30 | Ça fait plus d'un quart d'heure que j'ai envoyé un texto à Jina pour lui demander de me rejoindre dans la salle commune et je n'ai obtenu aucune réponse. Je sais qu'elle est sortie pour une urgence en fin d'après-midi, et forcément dans ces cas-là, nous avons autre chose à faire que de communiquer par messages. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter et de trouver le temps interminable. Dans ces longs moments d'attente à la caserne, les mecs s'occupent comme ils peuvent, et dix d'entre eux sont en train de mater des vidéos débiles sur l'ordinateur, qui les font bien rire.
Tout en les regardant faire, je tourne le téléphone entre mes doigts pour garder le contrôle sur mes angoisses, mais ce n'est vraiment pas gagné.
— Café, Wayne ?
— Merci, Cameron.
Depuis notre discussion avec Josh dans le garage, il ne sait plus trop comment agir avec moi, et ça me fait chier.
— Désolé ! Nous n'aurions pas dû en parler, Miles a raison, c'est votre vie privée.
— C'était un risque à prendre en ne cachant pas notre couple. Arrête de culpabiliser, s'il y a des gars qui doivent s'en vouloir, ce sont les branquignols de l'autre équipe.
— C'est cool alors entre nous ?
— Mais bien sûr !
On se balance un check réservé qu'à nous cinq. Et Cameron retrouve le sourire. Je préfère ça. Les brancards ne foutront pas le bordel dans notre équipe si c'est ce qu'ils espéraient en plus de détruire Jina.
Je serre ce putain de téléphone qui ne veut pas me donner des nouvelles de Jina, quand la sirène de l'ambulance me fait me redresser. En moins de deux, je suis debout et cours vers le garage pour voir Jina. J'ai besoin de savoir qu'elle va bien. Putain, mon cœur bat à tout rompre. Il faut que je me calme et lève le pied sur la caféine si je ne veux pas faire exploser ma tension.
Wyatt sort du véhicule accompagné de deux autres mecs alors que je m'approche d'eux pour leur demander :
— Jina n'est pas avec vous ?
— Non, elle est à l'hôpital...
— Elle est blessée ? Dis-moi !
Mes mains à plat sur sa veste de feu, je le presse de me répondre. Je dois savoir. Et vite. Je dois donner l'impression d'être hors de contrôle, mais je m'inquiète. J'ai le même ressenti que lorsque son connard d'ex l'a enlevée. Et ça ne m'aide pas à me calmer. Mon souffle devient court et je croise leurs regards soucieux.
— Elle va bien, ne t'inquiète pas ! Elle remplit juste le dossier d'admission d'une femme qui a voulu se suicider.
— Et déstresse, mec !
Wyatt me serre l'épaule de son épaisse main pour m'aider à me détendre.
Depuis l'arrivée de Jina, il fait partie de ceux qui nous soutiennent. Et de le voir ici ne me rassure pas, car il est un des rares en qui j'ai confiance et j'aurais préféré le savoir aux côtés de ma girlfire. Alors même si j'appréhende la réponse. Je ne peux m'empêcher de lui demander :
— Qui est resté avec elle ?
— Marshall et Colton ! Désolé, mec...
Je balance mon pied dans la poubelle en fer, qui répand tout son contenu dans un coin du garage.
— Merde, Wyatt ! Tu ne pouvais pas rester avec elle !
— Tu connais la procédure. L'urgence était terminée...
Miles, Cameron et Josh déboulent en courant en m'entendant élever la voix.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— File-moi les clés du camion !
Ma main est aussi déterminée que ma voix quand je balance mon ordre à Miles. Pourtant je tremble comme une feuille, mais je fais mon possible pour que cela ne soit pas.
— Léo, tu vas te calmer et me dire pourquoi tu te mets dans un tel état !
— Putain ! On perd du temps à discuter. Alors tu me les files ou je prends l'ambulance ?
Wyatt me lance les clés de son véhicule et je ne cherche plus à convaincre Miles.
C'est un vrai cauchemar... Jina est seule avec ces deux connards !
— Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais si tu agis ainsi, c'est que Jina est dans le coup. Je me trompe ?
Miles vient de monter du côté passager. Il attache sa ceinture de sécurité en attendant que je précise l'urgence que j'ai évaluée comme vitale au point de piquer l'ambulance des brancardiers.
— Jina est à l'hôpital...
— Merde, elle est blessée ? me coupe-t-il inquiet.
— Non !
J'enclenche les sirènes du véhicule et accélère.
— Tu sais que nous n'avons pas le droit de les mettre si nous ne sommes pas en urgence.
— Rien à foutre ! Elle est seule avec les connards des brancards ! Si ça, ce n'est pas une urgence...
Je récupère mon téléphone dans la poche de ma veste.
— Appelle-la !
— Ok !
Miles après avoir tapé le code, appuie sur l'icône de contact de Jina avant de mettre le haut-parleur.
Une sonnerie...
Puis deux...
Ça coupe...
— C'est quoi ce bordel ?
— Toi, tu restes focalisé sur la route. Sinon on va savoir pourquoi nous nous rendons à l'hôpital ! Putain ! Mais quelle idée à la con j'ai eue en te laissant le volant ! Léo ! Freine ! hurle-t-il en s'accrochant à la portière de l'ambulance.
J'avais zappé que Miles ne supportait pas d'être conduit, et qu'il en avait une trouille bleue. Mais là, franchement, je m'en bats les couilles.
— Rappelle-la !
— Léo, arrête-toi !
— Pas question !
— Je vais...
— Tiens, lui dis-je en lui tendant un sac. Pas question que je stoppe l'ambulance ! Alors, tu vomis dans le sac ou tu te retiens, nous arrivons dans deux minutes.
Je dépasse toute une colonne de voitures voulant emprunter la même sortie que moi et me rabats au dernier moment, pour passer devant tout le monde. Je sais pertinemment que l'on ne me dira rien vu que je suis supposé être en urgence.
Je regarde au loin et vois l'hôpital en point de mire.
— Miles, rappelle-la !
Dans une main, Miles tient le sac resté vide tout de même, de l'autre le téléphone, mais il hésite encore pour savoir ce qui est le plus urgent.
— Magne-toi, Miles !
Je vais l'aider à se décider s'il n'y arrive pas tout seul !
Je n'obtiens aucune réponse. Je jette un regard furtif à mon meilleur pote tant que nous nous trouvons sur une ligne droite, et je m'aperçois qu'il devient de plus en plus blanc. Tant qu'il n'est pas tout vert. C'est bon, j'ai de la marge.
— Ça sonne !
La joie que cette tonalité induit en moi me permet de mieux respirer. Je balance une tape dans l'épaule de Miles comme si son envie de vomir l'empêchait d'entendre. Par contre, il est de plus en plus mal, mais je n'ai pas le temps de m'en soucier. C'est un grand garçon, il va se gérer.
— « Léo ? »
— Jina ! Ça va ?
— « Ben oui, qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
— Tu as fini de remplir ton dossier ?
— « À l'instant ! Mais dis-moi pourquoi j'entends de l'angoisse dans ta voix ? »
— Marshall et Colton sont avec toi ?
— « Non ! Mais tu vas m'expliquer ce qu'il se passe à la fin ! »
— Est-ce que tu sais où ils sont ?
— « Je n'en sais rien et je ne m'en porte pas plus mal. Ils avaient une course à faire, il me semble. »
— Dirige-toi tout de suite vers la sortie des urgences. J'arrive !
— « Je ne suis pas aux... »
Le téléphone émet un bip strident me déchirant les tympans et me vrillant l'estomac.
— Miles ! Rappelle-la, ça a coupé ! Elle ne doit plus avoir de réseau !
Son appel tombe dans le vide et nous n'entendons que la voix de Jina en mode répondeur. Mais bordel de queues ! Qu'est-ce qui se passe ? L'entrée des urgences me fait face, et pas de Jina. Je stoppe l'ambulance sur la zone de dépôt et me rends tout de même à l'intérieur pour vérifier qu'elle ne m'attend pas dans le hall. Faisant un tour à 360 degrés, je me rends compte qu'il brille par son absence.
Je m'approche de l'accueil pour demander au régulateur s'il a vu Jina.
— Pas depuis leur arrivée avec cette femme, entre la vie et la mort, après sa tentative de suicide.
— Où est-ce que Jina est allée pour remplir son rapport ?
— Vestiaires des internes.
— C'est bon, je sais où il se trouve !
Miles a repris des couleurs et c'est tant mieux. Sa connaissance des lieux va mettre utile. Je tente de ne pas paniquer. De ne pas écouter les avertisseurs qui clignotent dans ma tête et me gueulent « urgence », « magne-toi », « danger ».
Mais c'est un véritable échec.
Je le suis de près, je le pousserais bien à accélérer nos foulées si ça pouvait lui permettre d'avancer plus vite. Mais nous sommes déjà en train de courir au travers des couloirs ne faisant pas attention aux têtes ahuries du personnel soignant. Et après en avoir traversé deux de plus, il m'indique d'un signe de la main le vestiaire. Sans frapper, j'ouvre la porte qui claque contre le mur, mais la pièce est vide.
Je commence à rebrousser chemin, quand j'entends la voix de Jina...
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Indice sur le prochain chapitre
📍 Urgence...
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⭐ On se retrouve demain à 11 h 00 pour savoir ce qui est arrivé à Jina 🙏
🌞 Gros bisous mes #Love #Fire 🔥
💖 Je vous burn 🥰
🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌞
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