#Tome 2 | #Amour 49
Retour chez nous avant d'affronter la réalité !
Mercredi 09-01-19
Maison des parents de Jina, 731 Broadalbin St SW, Albany, OR 97 321, États-Unis
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11 h 30 | Avant de partager le repas avec les parents de Jina, nous sommes montés dans sa chambre pour récupérer nos affaires afin de ranger nos sacs dans la voiture de Jina. C'est un rêve éveillé que de savoir que dans une ou deux heures je serai au volant de son petit bijou. Laissant le pick-up de Miles aux mains expertes de son père pour qu'il lui fasse une bonne révision.
— Merci, papa, d'avoir terminé la restauration de ma voiture.
— C'était que du bonheur ! Une façon d'être avec toi, alors que tu risquais ta vie en Irak.
— Mon papounet...
Jina le prend dans ses bras et le serre fort, les mots n'ont pas leur place, ils ont juste besoin de se témoigner leur amour et le manque que son engagement a pu générer.
Je les laisse tranquilles en me demandant comment mes parents auraient pu réagir face à mon enrôlement chez les Marines. Remarque s'ils n'étaient pas morts, Clayton n'aurait pas abandonné l'université pour venir vivre avec moi, et Mindy n'aurait jamais monté ce piège pour nous détruire...
Heureusement pour nous, elle est sortie de nos vies.
Gary m'a prévenu, il y a trois jours, qu'il a trouvé une place pour Clayton dans un centre de rééducation réputé pour les sportifs. Et m'annoncer qu'il a pris tout son solde de congés pour être à ses côtés afin que mon frère se remette au mieux et au plus vite. J'avoue que ça m'arrange qu'il puisse gérer tout ça, même si, comme je le lui ai promis, j'irai le voir de temps en temps. Nous avons perdu cinq ans, et malheureusement nous ne pourrons pas les rattraper, mais au moins essayer de reconstruire ce lien fraternel entre nous.
Assis sur les marches du perron, je m'allume une clope et j'admire la bagnole de Jina qui brille sous le soleil de cette fin de matinée. L'air est doux, et l'on a du mal à croire qu'on est en hiver. Les volutes de fumée s'envolent et mes idées avec elle. Il nous reste trois jours de repos avant de reprendre le boulot. Trois jours rien que pour nous avant de retrouver notre quotidien.
Je n'en ai franchement pas envie.
— À quoi penses-tu, Léo ?
Perdu dans mes réflexions, je ne l'ai pas entendue arriver. Jina s'est assise derrière moi en passant une jambe de chaque côté de mon corps. Sentant ses mains glisser de mes épaules sur mes pectoraux, je me détends et me laisse aller contre elle en appuyant mon dos contre son buste avant de pencher ma tête en arrière pour la regarder. Ses iris lapis me capturent et je les dévore tant j'aime cette teinte claire et cette lueur taquine, qui apparaît en même temps qu'un sourire sur ses lèvres ourlées.
— Tu comptes me mater ou tu m'embrasses ?
— Les deux... lui souris-je. Je t'ai dit que tu étais particulièrement belle aujourd'hui ?
— Hum... Laisse-moi réfléchir, fait-elle semblant de se questionner en capturant le bout de son index dans sa bouche. Alors juste après qu'on a fait l'amour, après la douche aussi, et pendant que tu matais mon fabuleux corps, tandis que je m'habillais.
— Seulement trois fois ? Tu en as oublié une alors, la chambré-je.
Jina réfléchit en mordillant sa lèvre face aux dernières images qui doivent emplir sa tête de nos ébats torrides.
Mon index caresse l'ovale de son visage avant de lui avouer :
— Tu as oublié celui-là, soufflé-je. Tu es si belle... Je te burn.
Mes lèvres capturent les siennes juste avant qu'elle ne râle, et de ma main derrière sa nuque je la garde tout contre moi. Nos respirations s'additionnant en un même souffle, nous restons comme ça, front contre front...
— À table, les cramés !
— C'est bon Andy, ça ne sert à rien de hurler ! le reprend-elle.
— Ben si, Mam, vous a déjà appelés deux fois.
— Merde ! se marre-t-on ensemble.
Nous n'avons rien entendu de ces invitations tant nous étions en connexion. Nos passés nous ont abîmés, mais nous serons plus fort tous les deux.
Ensemble, nous y arriverons.
Le repas se termine et je sais déjà que les au revoir vont être difficiles pour Jina, mais surtout pour ses parents.
— Bob, Élisa ! A bientôt, dis-je en embrassant sa mère et en saluant son père en lui serrant la main. Venez nous voir quand vous en aurez envie ! Portland n'est qu'à une heure de route de chez vous.
— Merci, Léo, pour l'invitation. Nous ferons ça ! Et si vous avez besoin de souffler, n'hésitez pas à venir vous ressourcer.
— Nous ferons ça... Jina, je t'attends à la voiture.
Je me dirige vers celle-ci et me pose contre la carrosserie en m'allumant une clope. Je réfléchis à ce que nous allons pouvoir faire pendant les trois jours de repos qu'ils nous restent, quand la tentation que nous demeurions à l'appartement, sans croiser personne pour nous aimer, s'impose à moi...
Et puis, je pense à Miles et Leyna, qui nous ont proposé de passer les voir quand nous serons rentrés.
Je sors mon téléphone et envoie un texto à Miles :
📱 De Léo
Salut Miles. On rentre cet après-midi !
Je range mon téléphone en me souvenant que Miles est à la caserne jusqu'à 14 h 00 et qu'il ne me répondra pas avant.
Je regarde Jina, elle entoure ses bras autour des épaules de sa mère, quant à son père, il les enserre toutes les deux, ensemble. Ce câlin à trois, dois leur être nécessaire pour faire le plein d'amour et tenir jusqu'à la prochaine visite.
Jina se détache d'eux, embrasse à nouveau son frangin, et tout en les saluant de la main, elle se dirige rapidement vers moi.
— Ça va aller ?
— Oui, Léo... C'est plus dur pour eux que pour moi.
— Ils ne sont pas éternels, tu sais.
Ma gorge se serre, ma voix s'étrangle et je ne peux plus rien prononcer. Malgré les années, qui passent, le manque se fait sentir. Leur disparition restera toujours présente en moi, nichée au fond de mon cœur. Leur décès a été une perte incommensurable qui a changé ma vie. Je suis passé d'une enfance heureuse et aimante à celle d'adulte triste et sans amour.
— Je suis désolée, Léo. Je ne voulais pas...
— Je sais, t'inquiète.
Nous montons en voiture et avant de démarrer je demande à Jina :
— Prête ?
— Oui, my crazyman.
Son sourire est lumineux, pourtant je sais qu'il lui en coûte de me laisser sa voiture. Ma girlfire a bien insisté, jouant de ses charmes pour me faire céder, mais j'ai tenu bon, il n'était pas question qu'elle conduise. Même si elle va mieux, devoir embrayer et débrayer aurait trop tiré sur l'entaille qu'elle a au niveau de la cuisse gauche et qui reste sensible. Et puis, son niveau de concentration n'est pas encore, à cent pour cent, parasité par des images de ce qu'elle a vécu.
— Tu sais que tu es le seul, à part mon père, à avoir la chance de la conduire, m'avoue-t-elle, alors soit prudent.
— Quel honneur ! Merci, lâché-je avec émotion en serrant ma main dans la sienne. Et ne t'inquiète pas, je conduis la personne la plus importante de ma vie, alors je vais en prendre soin.
Jina embrasse nos mains jointes et détourne son regard vers l'extérieur.
Elle a beau dire que partir ne lui coûte pas, j'ai du mal à y croire. Surtout en sentant l'affection qu'elle porte à ses parents et à son frère. C'est une famille soudée et aimante, il n'y a qu'à voir la manière dont ils m'ont accueilli. Mais Jina a été formaté, lors de son passage chez les Marines, pour ne pas exprimer ses émotions. Pour les museler afin de ne pas se montrer atteints. La faiblesse est un état qui n'est pas toléré. Moi aussi j'ai dû faire face à cette exigence tant que j'étais en mission, mais mon passage en base puis chez les pompiers m'a permis de retrouver une façon de vivre plus « humaine ». Jina est rentrée d'Irak que depuis quelques mois et c'est encore un réflexe de conditionnement.
Je jette quelques regards en coin pour voir si elle va bien, mais Jina me surprend en me balançant :
— Arrête de t'en faire ! Je vais bien.
— Si tu le dis, je te crois, lui réponds-je en la regardant à la dérobée.
— Concentre-toi sur la route. Tu es en mission, je te rappelle, Sergent Wayne !
— Bien, Sergent Harry !
Elle me sourit pour me rassurer, alors qu'elle allume la radio et monte un peu le son. C'est bon, j'ai compris, la discussion est close. Jina s'est mise à somnoler après quelques minutes de route. Elle a beau me dire qu'elle va bien, je la connais et je vois bien qu'elle a besoin de repos encore. Et c'est ce que nous allons faire à Portland.
Chez nous.
Le bonheur, que j'ai ressenti, a été intense quand elle a prononcé ces deux mots. J'ai eu peur que le choc qu'elle venait de vivre rebatte les cartes et qu'elle ne souhaite pas habiter à l'appartement. Alors l'entendre dire qu'elle voulait d'un « chez nous » a enrobé mon cœur dans un cocon d'amour.
Elle me guérit...
Nous allons prendre notre temps afin de continuer à nous découvrir pendant ces trois jours en restant dans notre bulle, avant de devoir retourner bosser.
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Indice que le prochain chapitre
📍 Un nouveau départ...
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💖 On se retrouve ce soir à 18 h 00 pour un... ???
📍 Et à 21 h 00 pour le chapitre 🤔🤔
😍 Bonne journée et gros bisous mes #Love #Fire 🔥
🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌞
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