#Tome 2 | #Amour 46 - 2
Tout est fini...
2e partie : et tout devient possible !
Mardi 01-01-19
The diner, 2 580 SE Stratus Ave, McMinnville, OR 97 128, États-Unis
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17 h 30 | Je regarde défiler le décor à travers la fenêtre. Tandis que je n'arrive pas à m'enlever de la tête que si Jina est dans cet état c'est en partie à cause de moi et à mon manque de réactivité. J'essaye de trouver ce que j'aurais pu faire pour lui éviter de subir les coups de ce taré quand sa main se pose sur ma joue tout en caressant ma barbe naissante. C'est le monde à l'envers, c'est moi qui suis censé la soutenir, et malgré tout ce que Jina vient d'endurer depuis vingt-quatre heures, c'est elle qui me sourit et tente de m'apaiser.
Le gémissement de Jina, après que Miles a roulé dans un trou, me sort de mon questionnement. Je tape sur l'épaule de mon meilleur ami pour lui demander de faire attention de ne pas malmener le corps de ma Jina. Elle a déjà eu assez de mal à passer des fringues, même larges et confortables, mais devoir lever les bras ou tendre ses jambes lui a réclamé un gros effort.
— Je suis désolé, Jina. Je ne l'ai pas vu.
— Tu n'as pas des cachets dans ta bagnole ?
— Si ! Tiens, Léo !
Miles me tend une boîte d'antalgique et Bob une petite bouteille d'eau.
— On rentre à la maison mon chaton, l'informe son père. Tu pourras te reposer, prendre ton temps, et retrouver des forces.
De retour à McMinnville, Miles récupère sa voiture, où il l'a garée plus tôt sur le parking du Diner. Il nous salue avec un grand sourire avant de reprendre la route vers Portland.
Bob est passé derrière le volant du pick-up pour nous ramener chez lui, me laissant m'occuper de Jina à l'arrière. Mais après même pas cinq minutes de route, elle s'endort d'un sommeil agité, tant elle est épuisée. J'en profite pour détailler quelques endroits de son corps meurtri où les bleus sont si nombreux que je distingue difficilement sa peau laiteuse. Aucun de ses membres n'a été épargné. Il s'était appliqué à la recouvrir entièrement de coups et d'ecchymoses. Il y a même des entailles faites par un couteau bien aiguisé pour faire des lignes franches, comme il pouvait en faire sur certains des prisonniers de guerre en Irak. Je grimace en repensant à ce mec, qui a toujours pris son pied à torturer nos ennemis.
Comment ma girlfire a-t-elle pu voir en lui, un mari ? Un homme a aimé, et, peut-être, le futur père de ses enfants ?
Je viens de la réveiller en nous voyant arriver dans sa ville natale et mon sourire la rassure alors qu'elle tente de se détendre dans mes bras.
Maison des parents de Jina, 731 Broadalbin St SW, Albany, OR 97 321, États-Unis.
18 h 00 | Sa mère, qui a été prévenue de notre retour, nous attend sur le perron et court vers nous dès que la voiture se stoppe dans l'allée.
— Ma pauvre chérie... pleure-t-elle en voyant sa fille.
— Je vais bien, maman, ne t'inquiète pas, grimace-t-elle en tentant de se redresser.
Bob descend et va rejoindre le reste de sa famille, tandis que Jina profite de ce moment à deux pour me regarder avec intensité. Ses iris lapis, que j'aime tant, ont pris une teinte plus foncée à force d'avoir trop pleuré. Mais ils reflètent toujours la puissance de ses sentiments qui me bouleversent avec force. Son tendre sourire m'achève, il fait palpiter mon cœur, ainsi que son « je te burn, my crazyman ».
— « Je te burn, ma girlfire ».
Notre premier baiser...
Il est doux, tendre. Un de ces baisers, où nos lèvres épousent celles de l'autre, où nos bouches ainsi caressées par nos souffles, même trop heurtés, ne gâcheront pas l'envie de se retrouver enfin.
Que c'est bon de se reconnecter à ce vertige de l'amour, qui nous a cueilli sans que nous l'ayons voulu. Mais dont je ne pourrai plus me passer, et je sais qu'il en est de même pour Jina ! Elle est là dans mes bras, elle me sourit, me cajole visuellement. Je sais que les prochains jours seront durs, mais je vais l'entourer de tout mon amour pour qu'elle guérisse, afin qu'elle oublie au plus vite ce détraqué et que nous pensions à nous.
— Bon, quand vous aurez fini de vous cramer, les vieux. Vous sortirez de la bagnole, se marre Andy.
C'est en grande partie grâce à cette grande asperge qu'on a pu retrouver Jina. Ses informations de géolocalisation nous ont permis de gagner du temps, même si le détective aurait fini par trouver l'adresse de la maison familiale des Smith.
À peine sortie du pick-up, sa mère l'entoure de tout son amour, elles pleurent toutes les deux, alors que les bras de cette dernière la soutiennent, après quelques minutes, nous rentrons tous.
— Tu veux manger ou boire ?
— Non, maman, je suis fatiguée.
— Laisse-la, lui confie Bob en passant un bras autour des épaules de sa femme. Elle a besoin de calme. De se sentir propre. Son père nous fait un signe du menton. Allez, monter !
— Merci, papa, souffle-t-elle en l'embrassant sur la joue, pour tout.
Elle se retourne vers moi et ses iris lapis me capturent avant qu'elle ne me prenne la main, qu'elle ne serre ses doigts en les crochetant aux miens, et qu'elle ne nous dirige vers les escaliers.
— Tu nous amènes où ? la questionné-je en souriant.
— Dans ma chambre...
— Ce n'est pas très correct pour une première fois, Mademoiselle Harry !
— On va juste dormir, alors calme ta joie, Sergent Wayne !
Je la retrouve, enfin, et j'en redemande.
Jina dépose un baiser doux et suave à peine la porte de sa chambre fermée.
— Bienvenue dans mon univers...
— Merci !
— Tu n'as pas l'air étonné ?
— Je dois t'avouer un truc, soufflé-je à son oreille.
Jina me regarde étonnée quand je la soulève du sol pour nous asseoir sur son lit.
Je ne veux pas qu'elle se fatigue. Ses jambes la portent tout juste. Et puis, j'ai besoin de la tenir tout contre moi. De l'avoir dans mes bras comme là alors qu'elle dépose sa tête contre mon torse.
— Je suis déjà venu dans ta piaule.
Je sors le bristol de la poche de ma veste et la lui montre.
— Tu l'as trouvée...
Jina est émue en la prenant dans sa main et en parcourant l'adresse de son avocat écrit dessus.
— Oui, ma « girlfire ». J'ai tout de suite remarqué le livre à l'envers et ton père m'a confirmé que ce n'était pas normal. Tu aimes l'ordre, non ?
— Pas toi ?
— Si, mais pas autant que toi ou Miles !
Ma diversion ne fonctionne pas.
Jina fait tourner la carte entre son pouce et son index. Elle a l'air perdue. Ailleurs. Ses doigts glissent dans l'ouverture de ma chemise et s'agrippent aussitôt à mes plaques. Elles tintent, tandis que Jina les frotte l'une contre l'autre, alors qu'elle laisse échapper une larme.
— Il m'a arraché les miennes.
Je les récupère dans la poche de mon jeans. À leur tour, elles émettent ce bruit si caractéristique. Jina baisse ses yeux larmoyants vers la paume de ma main ouverte. Elle s'en saisit du bout des doigts puis les referme sur ses plaques. Elle embrasse son poing crispé avant d'en déposer un sur mes lèvres.
— Merci...
— C'est Miles qui les a trouvées par terre.
— Il m'a cassé... Enfin, ma chaîne, se reprend-elle.
Je déplie ses doigts crispés, je la récupère avant de la lui passer autour du cou.
— Te voilà complète, Sergent Harry.
— Comment ? me demande-t-elle en les caressant.
— Je l'ai arrangée sur le chemin du retour, pendant que tu dormais...
— Merci, Sergent Wayne.
Jina est sous l'eau chaude de la douche qui détend ses muscles endoloris, tandis que je suis assis dans son dos. J'essaye d'être le plus doux possible en lavant son corps meurtri par les coups de ce psychopathe.
— Je ne te fais pas trop mal au moins ? Dis-moi si tu veux que j'arrête.
— Non, Léo... Chacun de tes gestes efface les siens, s'arrête-t-elle de parler de peur de craquer.
Jina échappe un sanglot qui vient de passer la barrière de ses lèvres.
— Laisse-toi aller, ma « girlfire », je suis là pour t'éviter de t'effondrer.
— Merci de m'avoir sauvé, Léo, prononce-t-elle mon prénom avec douceur, avant de pleurer en abondance.
Je la retourne tandis que ses bras se nouent autour de ma nuque, Jina love son corps contre le mien. Secouée de spasmes, elle niche sa tête dans le creux de mon épaule. Elle laisse couler toute sa peine alors que je caresse son dos en lui disant à quel point elle compte pour moi.
À quel point, j'ai eu peur de ne plus la revoir.
À quel point, je la burn...
J'ai prévenu le chef de la caserne qu'on avait besoin de quelques jours avec Jina pour se remettre de cet événement, qui s'est heureusement bien terminé. Mais qui aurait pu être plus dramatique et viré au cauchemar, je n'ose penser à ce qu'aurait été ma vie sans elle.
Quand je la sens frissonner contre moi, je me reconnecte à la réalité en comprenant que l'eau qui coule sur nous devient froide. Je la porte dans mes bras et l'enroule d'une serviette avant de la déposer sur le lit. Je rabats la couette sur nous, je nous fais un cocon où rien ni personne ne pourra venir nous déranger.
La caserne est prévenue, et les parents de Jina ont deviné qu'il nous était indispensable, voire vital, de nous retrouver que tous les deux. Je la tiens serrée contre moi, et quand je sens son souffle devenir régulier, je commence à me détendre, avant je le sais, de passer une nuit à contrer ses cauchemars.
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Indice sur le prochain chapitre
📍 Se relever...
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🌸 On se retrouve demain à 11 h 00 🌸
😍 Bonne soirée et gros bisous mes #Love #Fire 🔥
🌈 Kty.Edcall.auteure 🌛
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