Tout est fini...

1re partie : et sous contrôle !

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Mardi 01-01-19

The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 7 200 NW Pike Rd, Yamhill, OR 97 148, États-Unis

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16 h 00 | « Je laisse Éole nous prendre, faire flotter nos vêtements et fouetter notre visage. Je laisse Ra déployer ses rayons et nous réchauffer l'âme et le corps. Quant à Zeus, je le laisse zébrer de ses éclairs ce ciel chargé de nuages noirs, que la foudre divine s'abatte sur vous, pauvres pêcheurs qui osent fouler la maison de notre dieu... »

Mais je suis où là ?

— Putain ! Ils fument de la bonne, se marre Miles malgré les circonstances.

J'ai l'impression d'être en plein délire. D'avoir traversé la porte du temps et d'être passé dans la quatrième dimension encore.

Un mec aussi chevelu que son fils à la boule à zéro se trouve sur une estrade et clame son prêche à des ouailles qui boivent ses paroles. Il est vêtu d'une chemise large, blanche, fendue de bretelles marron assorties à son pantalon en velours. Une petite écharpe, de la même couleur, est nouée autour de son cou faisant office de cravate. Il s'agite les bras en l'air, il invoque je ne sais qui, ou quoi, en brandissant une bible. Et les voilà, qu'ils reprennent tous en chœur les derniers versets suivis de chants liturgiques.

C'est bon, j'ai eu ma dose là.

Ce n'est pas comme si je ne venais pas de sauver ma « girlfire » des mains destructrices de son ex, qui l'a battue et maltraitée. Je n'ai pas encore les détails de l'agression. Mais la voir nue dans cette position fœtale avec ses nombreuses marques sur le corps, m'a suffi pour faire payer ce connard de psychopathe, qui la prise pour un punching-ball.

Il n'a rien d'un mari, et encore moins d'un compagnon aimant, me fais-je la réflexion en entendant les derniers principes prononcés par leur prophète.

Ce connard, non content de ne pas suivre leurs préceptes, il les a piétinés à grands coups de rangers dans le corps de ma « girlfire ». Cette vision d'enfer quand je l'ai retrouvée ayant déchaîné toute ma haine contre ce Marines. Ce mec, avec qui j'ai partagé une mission en Irak, m'a déjà prouvé qu'il n'était pas fiable en m'abandonnant sous le feu nourri de nos assaillants. Son attitude n'était pas passée au sein de notre section. Notre devise est de ne jamais laisser personne derrière nous. J'ai compris, ce jour-là, que je ne devais pas lui faire confiance si je voulais repartir en vie de ce pays en guerre.

Il n'avait rien d'un frère d'armes.

Cet enfoiré n'a pas plus l'étoffe d'un héros, que celle d'un soldat. Il a pleuré sous mes coups, me suppliant d'arrêter de le frapper. A-t-il écouté Jina quand ma « girlfire » a dû le lui demander ? Non ! Alors il n'était pas question que je lui fasse le plaisir de l'écouter, jusqu'à ce que je me retrouve avec un flingue sur la tempe. Un mec, ressemblant comme deux gouttes d'eau à cette enflure, me tenait en joue afin que je le relâche. À contrecœur, je me suis rendu, n'ayant pas d'autre choix que de desserrer ma prise sur ce connard à demi conscient au sol.

Un regard de travers, accompagné d'un crachat en sa direction, m'a permis de vérifier qu'Il n'avait plus rien d'humain.

Je n'ai même pas eu le temps d'avoir peur que Miles assommait le frère de Blake avec un coup de pelle derrière la tête, le plongeant dans une pénombre instantanée. J'avais ramassé le flingue avant d'aider Miles afin de ficeler le frangin pour lui éviter d'encore nous faire chier.

Pourtant ce connard en voyant son frère et son arme me braquer avait repris de la confiance. Il n'aurait jamais dû laisser ce sourire en coin germer sur sa bouche. Maintenant, il est édenté. Je me suis fait un malin plaisir de le lui effacer en lui assenant des coups de pied et de coudes dans sa tronche.

Il n'aurait jamais dû s'en prendre à ma girlfire.

Elle tente de m'appeler, de m'arrêter.

Sa voix éraillée, déchirée par les cris qu'elle a dû pousser, me ramène à la réalité. Elle a besoin de moi. Je relâche la tête inerte de l'autre enfoiré sans l'accompagner jusqu'au sol qu'elle cogne avec violence.

Je la prends dans mes bras en faisant attention de ne pas lui faire plus de mal qu'elle n'en ressent déjà. Je n'ose pas la serrer trop fort de peur d'accentuer ses blessures. Elle me fixe d'un regard rouge écarlate. Je ne retrouve plus ses iris bleus noyés sous ses yeux injectés de sang. Ma main tente de décoller une mèche de cheveux plaquée sur sa joue. Jina grimace, mais elle ne se plaint pas.

— Embrasse-moi, arrive-t-elle à prononcer après avoir humidifié ses lèvres entaillées.

J'y dépose les miennes sans exercer de pression. J'ai tellement peur de lui faire mal que j'abandonne sa bouche sèche et entaillée. Je préfère ne pas insister et lui propose plutôt à boire. Miles nous a apporté une petite bouteille d'eau que je soulève pour verser le liquide qui coule en filet dans sa bouche entrouverte.

— Ça te fait du bien.

— Oui, c'est frais.

Jina avec mon aide arrive à boire quelques gorgées encore avant que je l'informe que nous devons rejoindre son père.

C'est en portant le corps meurtri de Jina dans mes bras, enroulé dans une couverture, que nous entrons dans cette chapelle. Suivi de Miles, qui traîne la carcasse déglinguée de Blake. Avant de l'abandonner dans l'allée centrale sous les murmures des quelques hommes assis sur les bancs de cette église tenant dans leur main un livre marron aux bordures or.

Je vais leur en foutre, moi, des Éole, des Ra et autres divinités...

— Messieurs, vous êtes priés de sortir, vous perturbez l'office religieux.

— On ne comptait pas rester, on vous ramène une de vos brebis. Elle s'est égarée. Quant à nous, nous récupérons un des nôtres.

Bob en entendant nos voix se lève aussitôt d'un des bancs en bois. Il se dirige vers moi, puis je le vois s'arrêter, et même faire quelques pas en arrière. D'un coup prompt, il balaye de la main le dessus d'une table où se trouvent des bibles, des photos, des CD de musique et quelques bougies.

— C'est un comportement que nous ne tolérons pas dans la maison de Dieu. Tu viens de mettre un terme à ton initiation afin d'entrer dans notre communauté.

— Ça tombe bien, je n'ai aucune envie d'en faire partie !

— Mais ton discours...

— Juste des conneries que j'ai balancées pour être sûr d'attirer votre attention pendant que ces deux Marines sauvaient la vie de ma fille.

Sans attendre la suite des jérémiades de l'autoproclamé prophète, il se dirige vers moi pour s'enquérir de la santé de Jina.

— Espèce de connard, gueule-t-il après avoir découvert le visage de Jina.

Il embrasse tendrement sa fille sur le front avant de se jeter sur Blake pour terminer le boulot.

Des croyants se lèvent pour retenir Bob d'achever cette sous-merde.

Quel dommage, cet enfoiré aurait été sur place pour son propre enterrement, me fais-je la réflexion en me marrant intérieurement. Tout en gardant mes dents serrées face à ma frustration de n'avoir pas pu tuer ce trou du cul.

Mais comme me l'a justement fait remarquer mon frère de sang, alors que je m'acharnais à retirer la vie de ce connard dans cette salle de douche à l'hygiène plus que suspecte. Miles en fait tout autant auprès du père de Jina en lui clamant :

— Bob ! Ça ne vaut pas le coup de terminer en taule pour un tel connard !

Le père de Jina pousse Blake avec force vers ces ouailles, qui n'en reviennent pas, et restent sans voix face à cette scène surréaliste. Il tombe au sol n'ayant pas pu se rattraper à cause de ses mains attachées derrière le dos. Il s'éclate le visage contre les carreaux de pierre beige en geignant, refaisant couler le sang le long de son nez et de sa mâchoire.

Nous sortons de la chapelle avant que l'un d'eux n'ait l'inconscience de nous retenir.

Jina, toujours blotti, dans mes bras, je monte dans le pick-up. Avant de nous installer sur la banquette arrière. Miles dépose le sac de sport à nos pieds et démarre dès que tout le monde est attaché.

Ma main repousse quelques mèches de ses cheveux collés sur son front et je lui souris. Tellement heureux de l'avoir retrouvé, de l'avoir tout contre moi, de sentir notre amour toujours aussi vivant, même si j'ai peur de voir et savoir tout ce que son ex, lui a fait subir.

— Tu ne m'as pas dit ça pour me protéger ? lui demandé-je après quelques minutes de route.

— Non, Léo...

J'embrasse le dessus de sa tête avec douceur tout en soufflant cet air, que je retenais en attendant que Jina me confirme sa réponse.

— J'ai eu tellement peur qu'il te... Je n'arrive pas à dire ce mot, qui me brûle les lèvres et me terrifie. Quand je t'ai retrouvée nue dans cette douche... Lorsque j'ai vu ta position...

— Moi, aussi... pleure-t-elle. À plusieurs reprises, j'ai cru qu'il allait me violer, mais il s'est retenu... Il était en plein délire, il se parlait à lui-même, comme s'ils étaient plusieurs dans sa tête. Je ne comprenais pas tout, mais, ce que j'ai retenu, c'est qu'il voulait me garder vierge jusqu'au mariage que devait célébrer son frère le soir même. Chaque fois qu'une pulsion lui venait, il m'infligeait des coups associés d'injures à la hauteur de sa frustration...

— Putain de schizophrène ! Heureusement que ce connard s'est contenu. Par contre, il n'a pas retenu ses coups, ragé-je. Comment te sens-tu ?

— Sale et douloureuse, se remet-elle à pleurer.

Sa détresse m'arrache le cœur, je ne supporte pas de la voir aussi mal. J'aurais dû réagir plus vite, mieux...

Je m'en veux qu'il ait eu le temps de lui faire autant de mal...

— Arrête, Léo... Tu m'as sauvé la vie.

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Indice sur le prochain chapitre

📍 Tout est fini...

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🙏 On se retrouve à 21 h 00 pour la 2e partie de ce chapitre ⭐

😉 Allez, je file vite vous le préparer ! Gros bisous 😘

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌝