#Tome 2 | #Amour 43


PDV de JINA

Mardi 01-01-19

Maison des parents de Blake, 17 905 OR-47, Yamhill, OR 97 148, États-Unis

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00 h 30 | Blake a attendu que toutes les lumières soient éteintes pour nous faire sortir de sa voiture garée à proximité de cette maison aux lambris gris foncé. J'ai beau regarder tout autour de moi, mais avec le noir de cette nuit sans lune, je ne vois rien aux alentours qui me permettent de donner l'alerte sur mon sort. De plus, mon téléphone, éteint par Blake, se trouve dans le sac de sport que j'ai récupéré chez mes parents.

Mes parents...

Et surtout ma pauvre mère, elle était tellement contente de me voir. Puis la surprise l'a saisie en me découvrant avec mon ex, qu'elle n'a pas capté que j'étais en danger, que je n'étais pas avec lui pour mon plaisir.

Blake a voulu qu'on passe chez eux afin de récupérer les papiers du divorce.

Je n'ai pas compris sa démarche au début. J'ai bêtement pensé que c'était juste pour les avoir en main, les lire. Pour les accepter en voyant le jugement inscrit noir sur blanc. Mais pas du tout. En fait, Blake, sans même y jeter un regard, les a déchirés face à moi, avant de les cramer tout en m'injuriant. Il ne veut pas plus divorcer que me laisser sortir de sa vie. Il me l'a très bien fait comprendre. Et comme il me connaît et sait que je n'ai pas ma langue dans ma poche ou que je ne pourrai pas rester sans me défendre, il m'a attaché les mains et les pieds. Puis bâillonnée avant de me bloquer sur le siège passager avec la ceinture de sécurité.

Comme si je pouvais m'enfuir ainsi attachée !

Après un silence lourd, Blake est en mode « je me parle à moi-même », et il tente de se convaincre que ce qu'il dit ou fait est la meilleure chose à entreprendre.

Il s'est persuadé que de m'enlever et de déchirer les papiers de divorce suffirait à me garder à ses côtés, mais il est en plein délire. Jamais de la vie, je n'ai eu plus envie de fuir, de mettre un monde entier entre lui et moi et de le sortir au plus vite de mon existence.

Ma vie...

Pourtant tout allait bien depuis ma rencontre avec Léo. J'ai enfin trouvé le mec, tout aussi barge que moi. « My crazyman ». Je suis devenue très rapidement sa « girlfire » comme il aime à m'appeler.

Ce mec possède tout ce qui peut me faire craquer, en premier lieu sa plastique. Léo est brun, grand, musclé, dû à son passage chez les Marines et à ses entraînements au sein des pompiers, mais sans être une montagne de testostérone. Il a un regard d'un bleu tellement profond à trouver que celui des océans est insipide. Un sourire carnassier, tant j'ai l'impression qu'il va me dévorer toute crue chaque fois que ses lèvres s'entrouvrent. Que ses yeux s'étirent, que ses pommettes saillantes se relèvent et que son regard me consume littéralement, faisant passé le scanner pour un ange, tant il peut voir en moi, et même au-delà.

Mais Léo n'est pas qu'un mec charmant ; il est beau de l'intérieur, même s'il pense être foutu, dévasté par tout ce qu'il a vécu en mission. Il a un cœur en or, de ce qui ne réfléchit pas avant de sauver la vie d'un gamin qu'il ne connaît pas. Il fait passer le bonheur des autres avant le sien, il n'y a qu'à le voir agir avec son meilleur ami, Miles ou, avec son filleul, Cody.

Il donnerait sa vie pour eux.

Cet écorché vif est le mien. Pourtant, après l'échec de mon union, je ne voulais plus entendre parler de mec, de relation suivie et encore moins d'amour. M'éclater au pieu, c'est tout ce que je pouvais m'accorder... Et ça a de suite matché entre nous. Il faut dire que l'appétit sexuel que nous partageons est colossal. J'ai rarement connu une telle attirance, une telle symbiose, une telle envie de vouloir de l'autre et de se laisser aller en toute confiance. Une confiance qui m'a même mené à me livrer sur mon passé, mon mariage et mon divorce.

Mon mariage et mon divorce sont assis à côté de moi et sont en train de me conduire vers un avenir qui m'est inconnu. Qui ne me convient pas. Et encore moins, depuis que Léo a fait rebattre mon cœur.

On se « burn ».

Rien que ce mot et cette originalité de définir ce que l'on ressent tous les deux montrent à quel point notre rencontre et notre couple sont anticonformistes. Pourtant ça a été une évidence dès que je l'ai aperçu au milieu de tous ces pompiers. Dans le garage de cette caserne où le Capitaine m'a présenté comme devenant le chef des brancards. Moi la petite nana que tout le monde prenait à la légère, et pourtant je suis arrivée à me faire respecter chez les Marines. Bon, ça n'avait pas été simple. Mais ma persévérance a payé en prouvant à tous ces mecs, plus machos les uns que les autres, que je valais autant qu'eux. Que mes qualifications étaient tout aussi élevées que les leurs.

Ma détermination a fait le reste.

Repenser à cette première fois me renvoie l'image de Léo. Il arrivait d'une intervention avec ces collègues. Tout en lui dégageait de la puissance, de la confiance en lui, comme s'il venait de conquérir la terre. Alors pour la terre, je n'en ai aucune idée, mais pour mon cœur ça a été instantané. Un véritable coup de foudre, quand son regard a plongé dans le mien, j'ai su que c'était LUI.

J'ai tenté de résister à cette envie de lui sauter au cou. J'ai voulu voir s'il était tout aussi intéressé que moi. Et la soirée d'insertion avec nos parties de billard et de poker n'a fait que confirmer que ce mec venait de capturer mon cœur sans rien faire. Juste en étant lui.

Je ne voulais plus de mec et pourtant Léo l'était devenu malgré ma réticence. Je n'envisageais plus de vivre avec un Marines et pourtant Léo en a fait partie. Je ne tenais plus à nouer une relation au boulot et, pourtant après que le chef et les autres mecs de la caserne nous ont donné le feu vert, nous avions cédé à notre désir. Lui et moi. Nous étions une évidence.

Léo doit être tellement inquiet...

La nuit est bien avancée et maintenant Léo a dû apprendre par mes collègues que je ne venais pas travailler. Il va être surpris, ça, c'est certain. D'autant plus que l'on devait récupérer mes affaires à la fin de notre garde pour que j'emménage chez lui. C'est d'ailleurs ce qui m'a trompée en entendant frapper à la porte de ma chambre au motel, une petite demi-heure après son départ. J'ai ouvert sans même regarder tant j'étais persuadée qu'il était revenu me chercher. Son impatience à me voir chez lui était flagrante.

J'aurais tant aimé que ce soit lui... My crazyman...

J'ai essayé de refermer le battant, mais Blake était telle une armoire à glace face à moi. Et je n'ai même pas pu l'ébranler. J'ai pourtant essayé de le repousser de toutes mes forces, mais mes poings se sont cognés à un mur de muscles. Il a employé toute sa force pour me faire reculer dans la chambre. Pour me jeter sur mon lit afin de se coucher de tout son corps sur le mien. Pour me faire taire en me plaquant sa grande main sur la bouche pour m'empêcher de crier.

J'ai cru qu'il allait abuser de moi...

Il a dû le comprendre en lisant la terreur dans mes yeux et a pensé me rassurer en me disant que ce n'était ni le lieu ni le moment pour ça. Ce qui n'a pas eu l'effet escompté. Je ne comptais plus le nombre de fois, où il a passé ses nerfs sur moi, où il m'a imposé son envie, son autorité, sa façon de penser...

Et pourtant, il n'a pas plus usé de la force, mais il a compensé cette restriction par des insultes. Tout son répertoire fleuri y est passé et il me les a copieusement hurlés à la figure pendant tout notre trajet.

Nous sommes arrêtés en bordure de route depuis un bon moment maintenant, et je ne vois même pas ce qu'on attend... J'ai froid, j'ai peur, car je sais de quoi mon ex est capable. Mais je n'arrive pas à comprendre son attitude. Ni ce que nous faisons un soir de Saint-Sylvestre dans une bagnole, tous feux éteints. Blake fixe un point devant lui, alors que ses doigts entourent toujours le volant. Les miens commencent à s'engourdir. Je les fléchis et les déplie pour garder une circulation optimale malgré cette corde, qui contraint fortement mes poignets. J'ai froid. Mes pieds ne se portent pas mieux. Alors je laisse l'image de « my crazyman » se diffuser dans tout mon corps, ma tête. Je ferme les yeux et je pourrais presque le sentir sur moi, en moi. Le regard incandescent qu'il m'a renvoyé ce matin en me découvrant juste habillée de sa chemise me réchauffe de l'intérieur.

Nous étions si bien.

Léo me manque tellement.

Qu'est-ce qu'il peut bien faire à ce même moment ?

Est-ce qu'il sait que je suis absente ? Est-il toujours en intervention ?

C'est avec lui que je devais passer à la nouvelle année. Franchir ce cap vers le bonheur...

Au lieu de ça, je me trouve avec mon cauchemar, qui vient de descendre de la voiture. De détacher ma ceinture de sécurité et de défaire la corde qui coupe la circulation dans mes pieds pour que je puisse le suivre. Je bouge mes orteils pour pouvoir me lever, mais j'en suis incapable. Les fourmis colonisent mes membres maintenant que le sang passe sans difficulté. Blake pense que j'en rajoute. Que j'essaye de gagner du temps. Que je n'en fais qu'à ma tête. Il m'insulte, me pousse pour que j'avance dans ce chemin de terre sans que je sache où il me mène. La peur me paralyse tout autant. Je tombe au sol sans pouvoir me retenir, mes mains étant toujours liées. Il se penche au-dessus de moi. Il me tire par les cheveux pour que je me relève. Resserre sa main autour de mon cou, car, même si, jusque-là, il a retenu la bête qui vit en lui, là, il n'arrive plus à la museler face à mon inaction, qui n'a rien de volontaire.

— Tu n'as pas intérêt à jouer à ce petit jeu ou je t'envoie en enfer. Tu as compris ? me menace-t-il en serrant sa mâchoire tandis que sa poigne emprisonne la mienne à m'en faire péter les dents.

Il m'empêche de lui répondre...

Tant il serre. 

Il m'empêche de respirer...

Tant il me comprime.


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Indice sur le prochain chapitre

📍 Plan d'attaques...

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🕵️‍♀️ On se retrouve ce soir à 21 h 00 pour la suite de #enquête 🕵️‍♀️

#OperationSecoursPourJina

😍 Bonne journée et gros bisous mes #Love #Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌞

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