Mettre le feu aux poudres !

Mardi 01-01-19

The diner, 2 580 SE Stratus Ave, McMinnville, OR 97 128, États-Unis

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11 h 30 | Le café que nous offre la serveuse, de ce « diner » resté figé dans les années cinquante, n'est pas de refus. Elle nous donne la carte et retourne auprès d'autres clients en attendant que l'on fasse notre choix. Le regard que porte le privé sur la tenue plutôt courte de la serveuse me fait froid dans le dos. Ce mec a tout d'un psychopathe. Mais comme le répète Miles, l'essentiel, c'est que c'est un bon. Tel un fin limier. Ou plutôt, un chien renifleur, vu son état actuel, il ne lâche pas l'affaire tant qu'il n'a pas retrouvé où se planque sa proie.

Bob vient de nous rejoindre après avoir répondu au téléphone. De mon côté, mes appels sur celui de Jina tombent toujours sur la messagerie, mais j'insiste en me disant qu'elle arrivera peut-être à le rallumer.

Je sais que si elle en a la possibilité, elle le fera.

— Andy a pu localiser un nouveau point, nous indique-t-il.

— Ok ! La zone se précise.

Le privé trace au feutre rouge un rond autour d'un quartier pavillonnaire. Mais je ne vois pas en quoi nous sommes plus avancés, tant la zone est vaste. Mais son espèce de petit sourire, qui naît sur sa bouche fine, me colle des frissons, tandis que lui visiblement se réjouit en se frottant ses mains.

Ce mec est vraiment glauque.

Nous passons commande auprès d'une autre serveuse, plus âgée et bien plus enrobée que la première, ce qui n'empêche pas notre privé de la reluquer. Putain, ce mec est vraiment affamé. Remarque avec la gueule et le physique qu'il se tape, il ne doit pas trop baiser...

Je me marre face à ma réflexion, n'arrivant pas à retenir ce rire nerveux, qui veut passer mes lèvres, ce n'est pourtant ni le moment ni l'endroit pour lâcher ce trop-plein d'angoisse. Je me contiens en plongeant mon regard dans la carte et le visage de la pin-up en photo, qui présente les plats, prend immédiatement celui de Jina. Alors ce qu'elle doit vivre me revient comme un camion de trente-huit tonnes en pleine gueule et m'aide à retrouver instantanément mon sérieux.

La serveuse dépose les assiettes, alors que le privé fait une pause dans ses explications. Il ne se cache même pas pour la reluquer et loucher sur les seins de cette dernière qui lui balance un clin d'œil en repartant.

Alors là, je suis sur le cul.

Et le voilà qui reprend ses explications comme si de rien n'était :

— Poursuivons ! Andy a déterminé la zone à une petite ville nommée Yamhill. Franchement, il n'est vraiment pas malin, ce mec.

— Pourquoi ? demandé-je.

— Ses parents habitent là-bas, donc ce n'est pas compliqué de savoir où il l'a emmenée. Ils sont vignerons comme la moitié des clampins de cette ville, en plus d'être tous des mormons. Putain, il y a plus d'églises que de bars dans ce bled de sept mille âmes !

— Il est mormon... répète Bob en fronçant les sourcils.

J'avoue que je ne connais pas grand-chose à cette branche de la religion, étant moi-même athée. Je jette un regard interrogateur vers Miles qui apparemment n'a pas de réponses à me fournir.

— Voilà pourquoi il ne veut pas accepter le divorce ?

— C'est une des raisons Bob, en effet, lui affirme le privé.

— Ce n'est pas suffisant, vous trouvez ?

— Il vous faut savoir que ce mec est de la lignée du créateur des mormons. C'est son ancêtre, Joseph Smith, qui, après avoir entendu Dieu, a fondé en 1 830 « L'église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ». Il est devenu le « Président » et a mis en place la « polygamie » pour accroître au plus vite sa parole afin qu'elle soit dispersée aux quatre coins du pays. Cette pratique, qui permet à un homme d'épouser plusieurs femmes a beau avoir été interdite, elle reste ancrée dans certaines paroisses, dont celles de la famille de Blake, vous vous en doutez. Son père en a eu cinq et pas moins de vingt-huit enfants. Blake en crise existentielle contre son paternel a été banni de la communauté et c'est à partir de là qu'il est parti en vrille.

Nous le regardons tous les trois totalement sidérés par tout ce que ce mec a pu récolter comme infos en si peu de temps. Blake est donc rentré chez lui avec ma « girlfire » pour l'épouser à leur manière et en faire sa prisonnière.

— Voilà pourquoi, il a pris le risque de venir chez vous et de récupérer les papiers du divorce. Il veut effacer toutes traces...

— Et pouvoir l'épouser selon leurs traditions ! Tu as tout compris, Léo, ajoute le détective.

Je regarde à nouveau la carte et essaye de voir comment est composé le quartier, entouré de rouge par le privé, dans cette petite ville et comment on pourrait intervenir. Car dans ce genre de communauté ils sont tous solidaires. Il suffit de t'en prendre à un et tu les as tous sur le dos en un claquement de doigts.

— Billy, tu la situes où la maison des parents de ce taré ?

— Ici, en bordure de la vigne, désigne-t-il l'endroit en l'entourant de son feutre rouge, d'après les dernières infos que je viens de recevoir.

— Tu ne bosses donc pas seul, vieux brigand ?

— En effet, ma femme reste au bureau, tandis que, moi, je suis sur le terrain. Elle est la tête et, moi, les jambes, se marre-t-il.

— Bon, revenons à ce qui nous intéresse, grogne Bob. Tu as remarqué quoi, Léo ?

— La maison est là, à même pas deux cents mètres, il y a une église mormone. Regardez ! C'est bien le nom que tu as mentionné en parlant de l'ancêtre de l'autre connard ?

— Bien vu, c'est ça !

Et à mon tour, je l'encercle d'un rond rouge. Miles regarde tout aussi attentivement que moi la carte et me balance :

— Tu penses qu'il la détient dans ces bâtiments agricoles juste à côté.

— Tout à fait ! La maison est ici et l'église là et, entre, il y a les vignes et les bâtiments. Quoi de plus pratique s'il ne veut pas attirer l'attention sur Jina que de la planquer dans un de ces trois hangars.

— Comme ça, il peut rentrer chez lui tout seul et l'église est juste à côté pour le mariage, ajoute Bob pour clarifier ma pensée.

— Bon ben voilà les Marines, vous n'avez plus besoin de moi, lâche Billy.

— Tu m'enverras la note !

— J'y compte bien Miles, se marre le privé en se levant.

— J'en connais un que la pratique de la polygamie n'aurait pas dérangé, se marre Miles en se fout de la gueule du détective en le voyant rejoindre le bar pour discuter avec la serveuse bien en chair.

— Bon, vous finissez de bouffer, qu'on puisse y aller ? les activé-je un peu.

— Ne faisons pas attendre ta belle au bois dormant !

— Il est toujours aussi con ? me demande Bob en le chambrant.

Et oui, Miles est un personnage qui peut paraître superficiel, mais il n'y a pas mieux que lui comme ami.

Je lui lance les clés de son pick-up, et nous voilà repartis en espérant, que le plan que nous avons mis au point se passera bien...

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Indice sur le prochain chapitre

📍🤔😨 ???? 

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🕵️‍♀️ On se retrouve demain à 14 h 00 pour la suite de l'enquête 🕵️‍♀️

😍 Bonne journée et bisous mes #Love #Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌛