#Tome 2 | #Amour 39


Explications attendues !

Mardi 01-01-19

Maison des parents de Jina, 731 Broadalbin St SW, Albany, OR 97 321, États-Unis

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07 h 30 | Je roule depuis plus de cinquante minutes. Le chef a été cool et il m'a permis de terminer ma garde plus tôt. Pourtant j'aurais préféré partir tout de suite après avoir eu l'adresse des parents de Jina. Mais je sais bien qu'avec tout le boulot qu'on a eu cette nuit, je dois m'estimer heureux qu'il m'ait autorisé à filer dès le matin arrivé. Ça faisait une heure qu'on avait plus d'urgences à traiter, et le chef voyait bien que j'étais inquiet. Alors avant que je fasse un cratère dans le bitume du garage à force de tourner en rond comme un lion en cage, il m'a gentiment demandé de me casser.

Jina ne répond toujours pas à son téléphone et là mon niveau d'inquiétude est à son max... Si c'est un souci de batterie, m'énervé-je tout seul, je vais lui en acheter, moi, des piles de secours. Mais plus question qu'elle me laisse comme ça sans me répondre. Je tente une dernière fois de l'appeler en me disant qu'elle va bien finir par vouloir me joindre tout de même.

Car j'ai beau essayer de mettre en sourdine cette peur, qui me vrille les intestins. Elle revient comme la douleur d'une plaie lancinante pour me narguer et me rappeler que la nana qui me rend fou n'a pas tenté de me contacter depuis hier soir !

Alors plutôt que de partir en vrille dans ma tête, je préfère me dire que Jina ne l'a pas fait, parce qu'elle n'a pas pu charger son téléphone. Et qu'elle ne connaît pas mon numéro par cœur...

Je sais pertinemment que ce sont des excuses. Bonnes. Certes. Mais des excuses tout de même.

Après une heure de route, je jette un regard à mon GPS, alors que j'arrive dans cette ville, qui a vu grandir Jina. L'itinéraire suit la rivière Willamette, la même qui traverse Portland et qui continue bien après cette agglomération entourée de très nombreux parcs et zones de culture de maïs ainsi que bien d'autres graminées. En entrant dans la ville, je passe devant un coffee shop et je me fais la réflexion que ça serait peut-être bien de ne pas arriver les mains vides.

Au cas où, comme dirait Jina. Cette réflexion me tire un léger sourire en la revoyant, hier, portant juste ma chemise blanche...

Entre thermos de boissons chaudes, bagels et cookies, on aura de quoi bien commencer la journée, me félicité-je d'avoir eu l'idée en sortant du café. L'odeur me donne envie d'en avaler un tout de suite, mais je n'ai pas de temps à perdre, alors je traverse différents quartiers avant de toucher au but.

Je me stoppe devant une maison à étage à la façade en bois rouge clair et bordée de pins majestueux. À l'arrière, bon nombre de bagnoles en réparations et dans l'allée deux voitures sont garées. Les volets de la maison familiale sont ouverts, les lumières sont allumées au rez-de-chaussée et je me dis qu'au moins je ne vais pas les réveiller. Je monte la dizaine de marches menant au perron où se trouve une balancelle comme il y en avait une chez moi et où ma mère aimait tant se reposer.

Je frappe trois coups à l'encadrement en bois muni d'une moustiquaire et rapidement la porte principale s'ouvre sur une femme qui ressemble énormément à ma Jina.

— Bonjour ! C'est pourquoi ? Mais avant que je réponde, elle se tourne et demande. Andy, c'est toi qui as commandé le petit-déjeuner ?

— Non, Mam !

— Vous ne vous êtes pas trompé dans votre livraison jeune homme ?

Je la regarde un peu perdu face à cette boule d'énergie, qui attend ma réponse, avant que je ne me souvienne que je porte dans les bras un sac en papier avec le petit-déjeuner.

Entre les interventions de la nuit, mon manque de sommeil, l'inquiétude et la route, je suis complètement rincé.

— Madame Harry ?

— Oui, elle-même.

— Bonjour, je me présente, je suis Léo Wayne, un collègue...

— Léo ? Vous êtes l'ami pompier de ma fille, c'est ça ?

— Heu, oui...

— Entrez donc, s'excuse-t-elle en m'ouvrant sa porte entièrement.

Je me laisse porter par cette nouvelle vague d'accueil plutôt chaleureux.

— Allez-y entrer. Qu'est-ce qui nous vaut votre visite, cher Léo ?

Avant même que je ne puisse répondre, je vois apparaître deux hommes. Un plus jeune que moi, que j'identifie comme étant Andy le frère cadet de Jina. Et Bob, son père, qui a l'air d'être en pleine forme pour quelqu'un qui aurait eu un souci cardiaque dans la soirée.

— Je suis désolé de venir chez vous de si bonne heure.

— Mais non, ne vous en faites pas, les amis de Jina sont toujours les bienvenus, surtout s'ils ont la délicatesse d'amener le café.

Tout le monde se dirige vers la cuisine et je suis le mouvement. Je dépose mon sac avec le petit-déjeuner sur la table puis en sors les thermos et la nourriture que j'ai achetée. Sa mère prend le café qu'elle verse dans des mugs et place les bagels et cookies dans des assiettes. Elle sort aussi du jus de fruits, de la charcuterie, de la cream cheese, et je fais comme mes hôtes, je m'installe à la table.

Je bois une gorgée chaude de cet or noir qui me fait un bien fou à m'en faire fermer les yeux de délectation.

— Alors Léo, que nous vaut cette visite matinale, me questionne Élisa.

— Je voulais voir Jina. On était de garde hier soir, mais elle n'est pas venue travailler et son téléphone ne répond pas. Je suppose que sa batterie est vide, mais...

— Quelle tête de linotte, elle fait !

Son frangin se marre face à la remarque de sa mère, alors qu'il se régale avec les bagels copieusement garnis de crème et de jambon. C'est vrai qu'il n'y a que des mamans pour parler ainsi.

— Pour que vous soyez venu depuis Portland après votre garde, ça veut dire que quelque chose cloche, me sort son père avec clairvoyance.

— En effet, Monsieur.

— Bob ! me reprend-il. Laissez tomber le Monsieur. Alors mon gars, qu'est-ce qui vous amène vraiment ?

— Jina a appelé la caserne vers 19 h 00 pour dire qu'elle ne venait pas travailler parce que vous aviez un souci de santé, Bob.

— Vous pouvez le voir, je me porte comme un charme, me signale-t-il.

Tout comme j'ai pu le constater. Il vient cependant de me le confirmer.

— Vous m'en voyiez soulagé. Mais ça ne m'explique pas pourquoi votre fille a fourni cette excuse pour pallier son absence.

Bob et Élisa se regardent avant qu'elle ne hoche la tête comme pour lui donner son assentiment. Bob boit une bonne partie de son mug de café et croque de bon appétit dans un bagel, et, moi, je bouillonne en attendant qu'ils me parlent.

— Jina est bien passée hier soir.

— C'était vers quelle heure ?

— Vers 20 h 00, on a d'abord cru qu'elle nous faisait la surprise de venir passer la Saint-Sylvestre avec nous, m'indique sa mère attristée.

— Et puis on l'a vu, et nous avons compris qu'elle n'était pas là pour ça.

— Jina était accompagné ?

— Oui !

— Son connard d'ex était avec elle, me renseigne son père en colère.

Et l'hypothèse qui me terrifiait le plus. Celle que j'avais enfouie au plus profond de moi, pour ne pas qu'elle me fasse péter un plomb, est en train de s'avérer être la bonne...


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Indice sur le prochain chapitre

📍😱 C'est pire...

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🕵️‍♀️ On se retrouve à 21 h 00 pour savoir ce qu'il est arrivé à Jina 😱

😍 Bonne journée et gros bisous mes #Love #Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌞

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