#Tome 2 | #Amour 32


L'équation a trois inconnus...

Lundi 31-12-18

Appartement n° 4 sur 2 270 NW Savier St, Portland, OR 97 210, États-Unis

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11 h 00 - Le café coule dans les mugs et je sors quelques fruits, du jus d'orange, des confitures et du miel. Je n'ai pas vraiment faim, mais devoir parler de choses aussi sérieuses avec le ventre vide ne serait pas mieux. Jina est assise de l'autre côté de l'îlot de la cuisine et répond aux derniers SMS qu'elle a reçu. Je sens mon sang bouillir dans mes veines, car même si Jina ne m'a encore rien dit, je pense que ces messages proviennent obligatoirement d'un ex...

Au départ, j'ai songé à un ou une amie, puis à ses parents, mais là quand je vois l'insistance des appels et le nombre de textos, c'est forcément un mec qui a partagé sa vie. Un Marines ? Un pompier ? En fait, je ne sais pas grand-chose de sa vie.

« Pas plus qu'elle ne connaît, la tienne » me reprend ma conscience.

C'est vrai, mais elle a déjà vu mon ex...

Remarque ça, je m'en serai bien passé. Je regarde ma montre et je me dis que cette fois-ci nous avons le temps de parler avant que j'aille rendre visite à mon frère en fin de journée.

Ce soir, c'est le réveillon et nous sommes de garde avec Jina...

Miles, quant à lui, a pris un jour supplémentaire de repos pour qu'avec Leyna et Cody, ils aillent voir les parents de cette dernière, avec qui c'est un peu tendu. Comme toujours, Cody arrivera à faire que tout se passe bien, ce gamin ferait fondre un iceberg.

Je me retourne pour poser les cafés et Jina éteint son téléphone, exaspérée.

— Ça ne s'arrange pas avec...

Je laisse ma phrase suspendue à mes lèvres en espérant que Jina va la terminer. Je veux qu'elle me dise ce qui se passe et qu'enfin je découvre à qui j'ai affaire. Tourner autour du pot, ce n'est pas mon genre. Jina relève des yeux fatigués vers moi et a dû capter que ma patience commençait à bien s'effriter.

— Mon ex.

— Ok, encaissé-je l'information avec la même violence qu'un coup reçu dans l'estomac et qui me coupe le souffle. Ton ex ! Terminé ou en cours ?

Sans que je le veuille, et sans doute par réflexe ou protection, je croise mes bras sur mon torse tandis que j'essaye de contrôler la dureté de mon ton.

— C'est terminé, sinon je ne serai pas là.

— Si tu le dis...

— Léo ! Si tu veux que je te parle, essaye de ne pas...

— Me fermer ! C'est bon, j'ai capté.

Je m'assois face à elle et fais tourner mon briquet tempête entre mes doigts. Jina grimace, mais c'est ça ou je m'entoure de barbelés.

Donc elle fera avec. Je gère mes angoisses comme je peux là.

— Donc, c'est ton ex « terminé » qui t'emmerde à longueur de temps ?

— Oui, il est en permission et...

— Un Marines ?

— Oui.

— Irak, lui aussi, je suppose !

— Tu présumes bien. Je l'ai rencontré sur la base d'Erbil. On est restés ensemble quatre cent cinquante-quatre jours.

Je reconnais bien là, la précision et la rigueur de l'armée...

— Tu n'as pas les heures, minutes et secondes ? ironisé-je avec sarcasme.

Jina me foudroie du regard avant de me répondre le plus calmement possible :

— Si ça t'intéresse, elle jette un œil à sa montre et me balance après quelques secondes, six heures, huit minutes et trente et une secondes, c'est bon là ? Tu es satisfait, s'emporte-t-elle.

Le ton et la tension sont en train de monter entre nous et je suis trop con de la provoquer comme ça, mais c'est épidermique.

— Pourquoi ?

— Pourquoi quoi ?

— Pourquoi vous êtes-vous séparés ?

— Je l'ai quitté !

— Il n'a donc pas compris que, vous deux, c'était fini ?

— On peut dire ça.

— Tu comptes lui redonner une chance ? Tu vas le revoir ?

— Non, et non. Enfin si je peux l'éviter.

— Quand on veut, on peut, Jina !

— Ce n'est pas si simple.

Ma jambe devient incontrôlable et sautille à un rythme effréné, tant j'essaye de retenir toute cette lave, qui envahit mon corps.

C'était trop beau...

— C'est quoi, le problème ?

— Une différence d'opinions.

Je relève mes yeux de sur mon briquet pour capturer les siens. J'ai besoin de confronter son regard. De savoir si elle est sincère.

— Sur quoi ?

— Sur notre mariage.

— Putain de bordel de merde !

Je me lève, balance ma chaise qui ne veut pas se barrer de sur mon passage et je file sur le balcon. Je m'allume une clope et tire dessus à m'en faire cramer les poumons.

Ce n'est pas possible !

Qu'est-ce que j'ai bien pu faire dans cette chienne de vie pour que tout ce que j'entreprends parte en vrille ?

Jina est mariée avec un Marines qui fait le forcing pour revoir sa femme.

— Léo...

— Comment peux-tu dire que c'est terminé alors que tu es mariée ?

Je me crispe en prononçant cet état de fait avant de tirer sur ma clope.

— Parce que ça l'est même s'il ne veut pas y croire.

— Tu as divorcé ?

— Oui, Léo ! Je ne suis plus officiellement sa femme depuis cinquante-neuf jours.

Je relâche mon air en même temps que la fumée et essaye de calmer cette boule d'angoisse, qui ravage mon intérieur et brûle tout sur son passage et reprend en serrant les dents.

— Alors qu'est-ce que ne comprend pas ce connard ?

— Il nie avoir reçu les papiers.

— Mais le divorce a été prononcé ? m'inquiété-je en tournant ma tête vers elle.

— Oui, le jugement a été rendu, et depuis presque deux mois, je suis redevenue Jina Harry.

— Bien ! Tu comptes faire quoi ?

— J'essaye de gagner du temps. Je lui réponds pour qu'il évite de harceler mes parents. D'après mon avocat, il a rendez-vous la semaine prochaine au tribunal pour prendre acte de notre divorce. Le juge va lui lire le compte rendu ainsi que les dispositions prises.

— Tu dois y aller ?

— J'espère que non. Aux yeux de la loi, je ne suis plus sa femme.

— Mais...

— Mais mon avocat pense que ça pourrait apaiser les choses si je venais avec lui au tribunal pour lui faire face.

— Tu hésites ?

— J'essaye de prendre la bonne décision.

Et, moi, je m'efforce de comprendre sans couler avec perte et fracas.

— Pourquoi cette audience lui est-elle autorisée ?

— Son avocat a fait valoir qu'il était soldat, a joué sur la fibre patriotique et sur le fait que le courrier n'arrivait pas toujours à la base.

— On est d'accord que ça n'a rien à voir ?

— Bien sûr ! Même si souvent le courrier arrivait en retard, il nous parvenait toujours. Il a juste joué sur le plausible et non le probable.

— Tu as dit à ton avocat que c'était du vent ?

— Oui, mais... Le juge a donné son accord pour cette audience, donc on ne peut rien faire, on a juste été informé.

— Bon, ok ! Ton avocat pense qu'il y a un risque ?

— Que le divorce soit cassé ?

Jina écarquille les yeux et la terreur la gagne.

Je ne pensais pas qu'elle aurait une telle réaction. Elle tremble et essaye de coincer ses mains entre ses jambes pour se contrôler. Je m'approche d'elle et m'accroupis avant de serrer son corps contre le mien.

— Tu ne m'as pas dit pourquoi tu l'as quitté ?


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Indice sur le prochain chapitre

📍 Prendre...

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⭐ À demain 11 h 00 pour la suite ! ⭐

😘 Gros bisous mes #Love #Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌛

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