L'impensable se produit...

Dimanche 30-12-18

Portland Fire & Rescue Station 03 - Pearl district nord-ouest, Portland, OR 97 209, États-Unis

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06 h 00 - La mère nous attend sur le perron et, à notre arrivée, se jette sur nous pour nous demander de faire vite. D'après elle, son mari est hors de contrôle et pense que la porte de la chambre de son fils ne va plus tenir très longtemps. Les flics arrivent dans la foulée, alors nous les laissons intervenir pour maîtriser le père de famille. Le jeune homme, quant à lui, est reclus dans sa chambre. En effet, il a bien dérouillé. Son visage est tuméfié et, en sang, tant cette brute s'est défoulée sur lui.

Matthew a tout juste seize ans. Pourtant d'après ce que nous dit sa mère, ça fait plus d'un mois qu'il n'habite plus avec eux.

— Matthew, regarde-moi, lui demande Miles. Tu as reçu des coups sur le corps aussi ?

— Son père lui a donné des coups de pied, alors qu'il était au sol, sanglote sa mère.

— Ne l'appelle... pas... comme ça, la reprend Matthew.

La mère pleure de plus belle.

Je vois entrer Jina dans la chambre, pendant que l'on inspecte le corps frêle de cet adolescent. Nous ne pouvons réprimer l'envie de croiser nos regards, et tous les deux, baissons les yeux en même temps pour nous éviter de perdre le fil de l'urgence. Elle doit s'occuper de la mère pour qu'elle arrête de pleurer et crier.

— Madame, calmez-vous. Mes collègues s'occupent de votre fils. Vous voulez bien qu'on sorte de la pièce pour discuter ? Votre mari vous a-t-il battu aussi ?

— Non, il ne m'a pas touché... C'est Matthew qu'il faut soigner, sanglote-t-elle. Pas moi.

— Je vous l'ai dit, mes collègues sont en train d'évaluer les blessures de votre fils avant de le transporter à l'hôpital.

La femme serre les mains de Jina en la priant silencieusement d'aider son môme avant d'oser poser des mots sur la situation.

— Il vous faut lui trouver un foyer, sinon, la prochaine fois, il va le tuer...

— Ce n'est pas de mon ressort, je suis désolée, Madame, vous devez voir ça avec l'assistante sociale.

— Je vous en supplie.

— Je vous promets de m'en occuper et je lui demanderai, sans fautes, de passer vous voir à l'hôpital.

— Non...

La mère pleure à nouveau à gros sanglots et Miles fait signe à Jina de la faire sortir. Ce qu'elle fait, aidé de deux des mecs de son équipe.

Je jette vite fait un regard vers eux, pour analyser leur comportement et voir s'ils font partie des gars qui veulent la faire virer. Le premier aide Jina à soutenir la femme effondrée par le chagrin et qui répète sans fin « non, pas l'hôpital » quand l'autre grimace à son passage et ne fait rien pour lui laisser le couloir libre.

Au moment où je vais pour intervenir, Miles m'en empêche en me retenant par le bras, quand on voit que c'est un mec de son équipe qui fait bouger le récalcitrant.

L'ambiance est vraiment tendue et ils sont à la limite de s'engueuler.

— Stop, Tuckson, on réglera ça à la caserne.

La voix de Jina est dure, son ton cassant. Et même le fameux « Tuckson » ne demande pas son reste, poussé par son collègue vers l'extérieur au cas où une envie de rébellion lui prenne.

— Elle est impressionnante, me glisse Miles en passant à côté de moi.

— Grave !

Ma réponse sort sans ma demande et Matthew se tend en pensant que je parle de lui.

— Arrête de t'agiter, gamin. Tes blessures sont nombreuses, mais apparemment, en dehors du nez, il ne t'a rien cassé d'autre, pourtant ton corps n'a pas été épargné.

— On peut connaître la raison de ton passage à tabac ? le questionne Miles.

— Il a retrouvé de l'herbe sous ton matelas, essayé-je pour détendre un peu l'atmosphère.

— Non...

Matthew fouille la poche de sa veste en grimaçant, et me tend une série de photos « style photomaton ». Quatre carrés se succèdent et ne laissent aucun doute sur ce que Matthew y fait. Et encore moins avec qui.

— C'est juste à cause de ça qu'il t'a fracassé ? le questionne Josh.

— Ouep...

— Mais dans quel monde on vit, s'emporte-t-il.

— Il s'appelle comment ?

— Ethan...

— Ok. Tu le connais du lycée ? essaye de le faire parler Miles.

Pendant ce temps, je lui place une perfusion afin de lui administrer des calmants avant de le transporter.

— Ouep...

— C'est chez lui que tu vivais ? C'est ça ? Il sait que tu es venu ici ?

— Oui, m'sieur...

En entendant la voix du présumé Ethan, Matthew essaye de se relever, mais la grimace de douleur qu'exprime son visage en dit long sur les coups qu'il a reçus.

— Ne bouge pas, l'intime Ethan en lui tenant la main. Il n'avait pas le droit de te toucher de nouveau, je vais le buter, s'emporte-t-il en serrant les dents.

— Laisse tomber, j'ne veux pas... que t'aies des problèmes.

— Ethan, nous devons le conduire à l'hôpital. Il doit passer des examens pour s'assurer que tout est ok.

Matthew resserre sa main sur celle de son petit ami et nous supplie du regard.

— Nous allons demander à l'équipe des brancardiers s'ils peuvent le prendre dans l'ambulance avec toi.

— Merci, m'sieur, s'adresse Ethan à Miles.

Ils sont touchants tous les deux et leur amour est flagrant. Je n'arriverai jamais à comprendre ce manque de tolérance. Et encore moins venant d'un père.

Ethan finalement est monté avec nous dans le camion, l'ambulance étant pleine entre Matthew et sa mère. Jina est arrivée à convaincre cette dernière de les accompagner à l'hôpital malgré sa peur. Son mari lui ayant interdit de rentrer en contact avec son fils, depuis qu'il l'a jeté à la rue.

Ethan, quant à lui, nous a expliqué que le père de Matthew n'accepte pas qu'il soit homosexuel et qu'au cours de la précédente dispute, il l'a mis à la porte. Mais d'abord, il l'avait tabassé et injurié en lui disant : « qu'il n'était plus son fils et qu'il ne voulait pas d'un pédé sous son toit. »

— Depuis, il vit où ? Dans la rue ?

— Il y est resté deux jours, le temps que j'avoue à mes parents que j'avais un copain.

— Ils l'ont visiblement mieux pris que les siens.

— Oui, même si ma mère a eu un peu de mal au début, parce que pour elle, je ne pourrai jamais avoir d'enfant. Mon père, lui, m'a tout de suite dit de le faire venir à la maison. Qu'il était impensable de le laisser dormir dans la rue.

— Heureusement, qu'ils ne sont pas tous comme ce connard, lâche Josh visiblement secoué par cette histoire.

— Sa mère a essayé de l'aider comme elle pouvait, mais son père est une brute d'un autre siècle.

— Et pourquoi est-il revenu chez lui ce matin en sachant le point de vue de son paternel, le questionne Cameron.

— Sa mère lui a dit que cet enfoiré travaillait, donc il a voulu récupérer des affaires à lui.

— Mais son père n'est pas allé bosser, c'est ça ? affirme Josh en grimaçant. Si ça se trouve, c'était même un piège...

Le reste du trajet se fait dans le silence, chacun ayant besoin d'analyser tout ce que cette situation peut dégager d'incompréhension...

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Indice sur le prochain chapitre

📍 Passons...

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👨‍🚒 On se retrouve ce soir à 21 h 00 sur la planète #wattpad

😘Gros bisous mes #Love #Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌞