#Tome 2 | #Amour 04
Embarquement immédiat !
Jeudi 27-12-18
Portland International Airport, 7 000 NE Airport Way, Portland, OR 97 218, États-Unis
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11 h 00 : Je viens de garer la voiture à l'intérieur du parking de l'aéroport, tandis que Jess fait enregistrer ses bagages. Les au revoir ce n'est pas mon truc et encore moins dans une salle d'embarquement, et pourtant je suis là, à admirer ce ballet incessant d'avions qui décollent ou se posent. Et je suis sûr que si Miles était ici, il me balancerait : tu attends qu'un d'eux se crashe ? Nous pouvons dire que nous l'avons espéré plus d'une fois à la caserne en Espagne, mais nous sommes repartis de là-bas sans secours d'avion à notre actif. Pas que nous aurions souhaité du mal aux pilotes, mais je n'aurais pas été contre un peu d'action, bien que j'aie dit le contraire à Miles. Ce mec est un chien fou, et je me dois de le tempérer, pourtant j'étais comme lui au même âge.
Mais voilà que la vie et surtout la mort m'ont changé...
— Mon loup, ça va ?
— Oui, Baby... Ça y est, tu es prête à décoller pour les Caraïbes ?
— Oui... Tu vas me manquer, tu le sais ?
— Je l'espère bien, lui réponds-je en la serrant dans mes bras. Surtout, tu penses à moi, quand tu seras allongée sur le sable, à siroter un cocktail à l'ombre des cocotiers.
— Tu crois que je pars en vacances ?
— Un peu tout de même, il y a pire comme endroit pour bosser et se faire prendre en photos.
— Tu sais, c'est épuisant d'adopter des poses pendant des heures, et ça, même, sous le soleil. Aussi, le reste du temps, je le passe à me relaxer.
— Pas de soirées en vue ? demandé-je d'un air détaché.
Mon menton en appuie sur sa tête, je fixe les avions sans, vraiment, les voir. Mon esprit est ailleurs et cette perte de contrôle me fait peur pour ne pas l'avoir ressenti depuis de nombreuses années...
— Je ne vais qu'aux soirées obligatoires pour la marque de parfum. Je me dois de la représenter. Ça fait partie du job...
Jess me parle, mais j'ai du mal à rester focalisé sur ses mots, une seule chose qui tourne dans ma tête, tel un manège.
— Si tu venais à me tromper, je...
— Mais tu délires, Léo. Je ne vais pas...
— Jess, la coupé-je, je ne suis pas naïf. Je sais comment ça se passe, entre musique, alcool, drogue, et perte de contrôle. Donc si tu venais à me tromper, je veux que tu me le dises... Aucun mensonge, ajouté-je les dents serrées.
— Tu es vraiment trop con de penser à ça, et surtout ici, où nous ne pouvons même pas en discuter.
— Ne me dis pas que ce que j'avance est faux ? N'oublie pas que j'ai été invité à une des fêtes de ton pote.
Jess se détache de moi pour pivoter et me faire face. Cette sensation de trou noir est en train de m'engloutir, je dois respirer, l'écouter, me reconnecter à ses grands yeux, qui me dévisagent, à la caresse de sa main sur ma joue.
— Léo, regarde-moi. Mon loup, je ne suis pas elle. Tu m'entends ? Je pars pour le boulot et rien d'autre. J'ai besoin que tu me fasses confiance.
— Hum...
— Tu veux que je reste ?
— Non !
Je suis en train de gâcher les dernières minutes avant son départ, parce que je me laisse bouffer par le passé. Quinze jours, ce n'est pas le bout du monde.
— Tu m'appelleras...
— Oui, mon loup ! Même, si, avec le décalage horaire et ton boulot...
— Ça ne va pas être simple, je comprends.
— Mais, je te laisserai des messages ?
— Ok !
Les yeux dans les yeux, je sais que Jess est sincère, qu'elle m'appellera, je dois lui faire confiance, je dois oublier le passé...
— Jess ! Surtout, fais attention à toi, et...
Ma voix se brise, et j'essaye d'engloutir cette boule de feu qui me remonte dans la gorge et brûle tout sur son passage. Je ravale ma salive, alors que Jess attend que je termine ma phrase sans me lâcher du regard.
— Je te fais confiance, Baby.
Ma bouche arrête ses mots, et efface le pli sur son front. Je veux qu'elle garde mon goût sur ses lèvres. J'espère contaminer toutes les cellules de son corps, et détruire tout ce qui n'est pas moi dans sa tête.
— Léo, lâche-t-elle émue et à bout de souffle.
Je vais pour terminer mon œuvre, quand une voix stridente vient rompre le charme. Elle fait éclater cette bulle dans laquelle, je nous ai emportés et mis à l'abri.
— Prête à faire la nouba, ma pétasse ?
Je sens le corps de Jess de crisper tandis que j'essaye de la retenir encore contre moi.
— Allez, quoi, c'est bon ! Arrête de faire la gueule ! Et à nous le soleil, la plage et les beaux mecs...
— Chanel ! Ta gueule !
— Oh ! Ça va, Jess. Tu ne pars pas pour six mois. Efface-moi ce mode connasse, tu vas avoir des rides, et les adieux larmoyants ce n'est pas bon pour ton teint.
J'essaye, tant bien que mal, de protéger Jess des piques de cette salope en l'entourant de mes bras, en lui murmurant que ça va aller, pour la rassurer. Mais c'est sans compter sur la perfidie de cette garce de Chanel.
— Regarde, Juan Franco arrive. Il va faire le voyage avec nous. Juste assis entre nous deux, de quoi nous mettre dans l'ambiance « Caliente » des shootings qu'on va devoir faire. La marque tient à ce que tout soit parfait et que notre entente soit à son maximum. Jess t'a dit quel trio on formait avec notre cher ami ?
Mon étreinte s'est relâchée, mes bras ont quitté le corps tendu de Jess. Et je suis en train de détacher le dernier lien, qui pouvait nous relier, encore. Je ferme les yeux pour rompre définitivement le contact, avant de lui dire :
— Tu devrais y aller, je crois qu'on t'attend.
— Léo, tente-t-elle d'une voix presque inaudible.
— J'ai dit, va-t'en, grogné-je en serrant les dents et les poings.
— Léo, elle ment, tu le sais, elle veut...
— Allez, Léo ne fait pas la gueule. Ne t'inquiète pas, je vais bien m'occuper d'elle et pour te prouver que je ne mens pas, je t'ai envoyé une compilation sur ton portable. Tu vas aimer, mon chaton.
— Arrête, Chanel. Tu vas trop loin, la repousse-t-elle avec vigueur. Léo, regarde-moi. C'était avant que je te rencontre...
— Très bien ! Tu devrais y aller, vous vous donnez en spectacle. Ce n'est pas bon pour ton image.
Je ne sais pas comment je suis arrivé à garder toute cette rage en moi. On va dire que les quatre ou cinq personnes en train de filmer avec leur portable m'y ont bien aidé...
Je sors de l'aéroport le plus vite possible, j'ai besoin d'air.
Un mec court en direction inverse de la mienne, pour entrer dans le sas que je viens de quitter. Et l'espace d'une seconde, j'ai cru reconnaître Clayton...
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Indice sur le prochain chapitre
Impossible que ça soit lui !
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📍 On se retrouve demain matin à 11 h 00 📍
😘 Gros bisous mes #Love #Fire 😍
🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌛
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