Tome 1 | Chapter 16.02

En attente des résultats...

Jeudi 13-12-18

Legacy Emanuel Medical Center à Portland | Oregon

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11 h 00 - Ils m'ont gardé toute la nuit en observation, et là j'attends que le docteur passe pour me donner le feu vert, afin de sortir de l'hôpital. Plus de peurs que de mal. Voilà le résumé du toubib à qui j'ai eu à faire cette nuit. Putain, ça se voit que ce n'est pas lui qui dérouille dans ce lit blanc qui pue le désinfectant.

J'ai l'habitude pourtant de cette odeur, mais pas en tant que patient. D'habitude, je ne fais que passer, déposer les victimes et je repars aussi vite. Mais là, depuis hier, cette odeur est prenante et me pousse vers la sortie.

— Comment tu te sens ? m'interroge Léo.

— Ce n'est pas l'idéal ! Mais j'irai encore mieux, quand je serai sorti. Tu as des nouvelles des gars ?

— Oui, c'est bon, Cameron a deux côtes cassées et un œil au beurre noir, Josh a le nez pété, et Todd, un bel hématome au niveau de la cuisse.

— Heureusement qu'une patrouille de flics passait dans le quartier.

— Ouais !

La porte s'ouvre sur quatre personnes en blouses blanches, tandis que le plus vieux s'approche de moi.

— Monsieur Shepard ! Comment vous sentez-vous ?

— Bien ! mens-je.

S'il croit que je vais lui dire où j'ai mal, il peut toujours courir. Mon but est de minimiser mes souffrances pour sortir le plus vite possible.

— Plus de douleurs ?

— Non, c'est bon ! continué-je dans mes mensonges.

— Donc, si j'appuie là, vous ne sentez rien.

Oh le con, il vient de presser sa main contre mon ventre, en plein ou j'ai reçu le premier coup avec la batte de baseball. Putain, il a besoin de lunettes pour lire mon dossier ou pour voir l'énorme hématome qui me barre le bide sur toute la largeur ? Heureusement que j'ai des abdominaux en béton qui m'ont permis de n'avoir pas d'éclatement de la rate.

Léo est resté dans un coin de la chambre, et ce con se marre en voyant ma tête.

— Alors, toujours rien à signaler, Monsieur Shepard ?

— C'est sensible en effet !

— Et là ?

— Putain de merde, lâché-je face à l'inspection de ma cuisse et ma hanche.

— Plutôt sensible ou très sensible là.

Ce toubib se fout carrément de ma gueule.

Ok ! J'ai voulu l'enfumer, mais c'est lui qui gagne. Et par KO même, quand il contrôle mon genou en le pliant et le dépliant. Je ne peux retenir un cri de douleur et c'est avec orgueil que je bloque les larmes qui veulent couler de mes yeux grands ouverts par cette pointe aiguë, qui vient de me transpercer l'articulation meurtrie.

— Vous avez eu de la chance que rien ne soit cassé. Mais vous allez avoir mal pendant quelques jours, c'est pour ça que je vous ai prescrit une ITT de cinq jours. Votre état ne vous permet pas de reprendre votre travail.

— Mais...

— Monsieur Shepard, j'ai déjà transmis votre arrêt à la caserne. Donc, rentrez chez vous et reposez-vous. La ville a besoin de pompiers en pleine forme. Vous courrez assez de risques comme ça.

Bon apparemment, je n'ai pas le choix. Je vais devoir rester chez moi. Fais chier ! C'est tout ce que je voulais éviter pour ne pas cogiter.

Appartement n° 4 sur 2 270 NW Savier St - à Portland | Oregon

11 h 45 - J'ai serré les dents durant tout le trajet jusque chez moi. Et ne parlons pas de la montée des escaliers qui m'ont demandé un effort surhumain. Il a fallu que ce putain d'ascenseur tombe en panne aujourd'hui bien sûr. Tout tourne de travers et j'en ai ma claque en plus de douiller sévère. Tous les éléments ont décidé de se dresser contre moi. Putain de karma. J'en ai ma claque là. J'ai mal et je suis encore plus irritable que d'habitude. Léo a essayé de m'aider, mais je l'ai envoyé chier. C'est bon, j'ai mal, mais je ne suis pas infirme. Je vais lui prouver que j'ai mis un genou à terre, mais que je ne suis pas à l'agonie. Enfin, si. Mais je garde cette information pour moi.

— Je vais devenir fou à tourner comme un lion en cage dans l'appartement.

— Tu vas te reposer, ça ne te fera pas de mal, vu le manque de sommeil que tu accumules.

— Cinq jours à me faire chier !

— Essaye de voir le positif !

— Comme ?

— Tu pourrais garder ton fils ?

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée...

— Tu crois que Leyna t'empêcherait de le voir ?

— Non, Leyna sait faire la part des choses.

— Alors tu attends quoi pour le lui proposer ?

J'attends quoi ? Hein...

C'est une bonne question... Si je lui demande, je vais devoir mettre ma fierté de côté. Faire le premier pas, ce n'est pas vraiment mon truc, mais je le dois pour Leyna et mon fils, parce qu'ils me manquent. Je n'aurai jamais pensé que ça soit à ce point. Cet amour filial est tellement fort, que lorsque les coups s'abattaient sur moi, la hargne qui guidait ma survie avait pris les traits de mon bébé. Je ne pouvais pas crever. Pas maintenant que je sais que ce petit mec aura besoin de moi. Pas maintenant que j'ai compris que Leyna était la femme qui pourrait me faire briser ma promesse. Me l'avouer a eu ce côté effrayant, et pourtant tellement grisant.

Je ne veux plus plier devant le poids de mes responsabilités.

Alors je prends mon téléphone et l'allume.

Hier, après l'agression, il m'a été retiré et je ne l'ai récupéré qu'au moment de ma sortie. L'écran s'allume sur des dizaines de textos, dont trois de ma mère, et les autres de Leyna.

Revenu en chambre, j'ai demandé à Léo d'envoyer un message à ma mère et à Leyna pour leur dire que j'allais bien...

Mais ça n'a pas empêché Leyna de m'en adresser encore. Alors avant de lui écrire le mien, je les lis les siens chronologiquement :

«.../...»

20 h 02 - « Je viens de voir les infos. Des pompiers ont été agressés ! Tu vas bien ? »

20 h 31 - « Réponds-moi, Miles ! Je sais que c'est ta division qui a été agressée. »

20 h 56 - « Ton silence me fait peur... 😢 »

22 h 04 - « Miles, je sais qu'on s'est séparé en froid, mais donne-moi des nouvelles. »

22 h 38 - « Heureuse de voir que tu vas bien. Merci d'avoir dit à Léo de me prévenir... »

00 h 10 - « Bonne nuit Miles. Ton fils t'embrasse... Tu nous manques. »

06 h 14 - « J'espère que tu as bien dormi. Je vais déposer Cody chez la nounou, je t'enverrai un message à ma pause. »

10 h 34 - « Comment tu vas ? Ton silence m'attriste... Si tu peux, essaye de me donner de tes nouvelles... Je pense à toi 😍 »

13 h 00 - « J'ai terminé le boulot. Est-ce que je peux venir te voir ? »

«.../...»

— Eh bien ! Elle ne lâche rien, dis donc !

— Ce n'est pas son genre en effet !

Je ne peux m'empêcher de sourire. Leyna me prouve que, malgré nos différends, elle sait faire la part des choses. Pas comme moi...

— Tu devrais l'appeler plutôt qu'un texto. On ne sait jamais si ton doigt fourche !

— Très drôle, du con !

Je le fais avant de trop cogiter. Léo rejoint sa chambre pour me laisser passer mon coup de fil tranquillement, après avoir levé son pouce pour m'encourager.

— Leyna.

— Miles. Ça va ?

Je l'entends souffler de soulagement de voir que je la rappelle enfin.

— Oui, ça va, je suis à l'appartement.

— Tant mieux.

Un petit silence s'installe et je reprends le cours de la conversation.

— Je suis désolé, Leyna. J'ai récupéré mon téléphone qu'en sortant.

— C'est bon... L'essentiel, c'est que tu ailles mieux.

— Leyna ?

— Oui, Miles, souffle-t-elle mon prénom avec un ton empreint d'une attente qui doit être douloureuse.

— Tu pourrais venir me voir ?

— Miles...

— S'il te plaît, bébé. On doit parler.


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Plus de peur que de mal avec l'agression de Miles et de ses coéquipiers !

Que voyez-vous pour la suite ?

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Indice pour le prochain chapitre

😲 Et si on discutait...

📍 La suite demain à 11 h 00 📍

😘 Gros bisous mes Love Fire 🔥

🌈 Kty.Edcall.Auteure 🌛

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