Tome 1 | Chapter 11.02
Je n'ai pas envie d'aller travailler...
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Lundi 10/12/18
1 732 W Burnside St - Appart n° 7 - Goose Hollow district - Portland | Oregon
05 h 30 - Cette matinée à deux, cet après-midi et la soirée à trois ont été fabuleux. J'ai retrouvé Leyna, la femme qui tourmente mon esprit et mon corps depuis plus d'un an. Mais j'ai aussi découvert que je pouvais être capable de m'occuper de Cody. Et en plus d'y prendre du plaisir.
Cette journée en famille est tout ce que j'exècre, enfin j'en étais persuadé. Après avoir grandi sans un père, il ne pouvait en être autrement pour moi. Et pourtant, je ne me suis jamais senti bien, complet ou heureux que dans cette nouvelle famille, que l'on forme avec Cody et Leyna.
Ce « nous » à trois...
— Bébé, je vais devoir y aller.
— Je sais. Encore cinq minutes.
— Ok, mais pas une de plus.
Je resserre mon étreinte, et Leyna se colle à mon corps comme une deuxième peau.
— Ça va être long deux jours sans te voir.
— Ça va l'être pour moi aussi. Mais tu connais mon rythme de boulot à la caserne.
— Oui, je m'en souviens. Tu bosses jusqu'à mardi après-midi.
— C'est ça, et toi avec ton nouveau boulot ?
— Le mardi, je travaille jusqu'à 17 h 00.
— On se rejoint ici, et, si tu veux, je peux récupérer Cody chez la nounou.
— Heu... Une autre fois... On ira la voir pour que je te la présente d'abord.
Nous voilà en train de parler de nos horaires, de notre organisation, comme d'une normalité qui ne me choque même pas.
Un dernier câlin à Cody et un bisou sur son front. Je ne veux pas insister plus, de peur de le réveiller, pourtant j'aurai aimé le tenir dans mes bras, me perdre dans son regard bleu si innocent...
Leyna m'accompagne jusqu'à la porte, et putain, c'est la première fois où je ne ressens pas l'envie d'aller bosser. Pourtant, au-delà du boulot, être pompier est aussi ma passion.
— Fais attention à toi, Miles.
— Toujours... Et encore plus maintenant.
J'embrasse tendrement ses lèvres, caresse sa joue, la dévore des yeux. Je dois me faire violence et partir...
C'est un bordel sans nom dans ma tête et ces deux jours à la caserne vont me permettre de faire le point.
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Lundi 10/12/18
Portland Fire & Rescue Station 03 - Pearl district nord-ouest | Oregon
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10 h 00 - Ma tenue, gris foncé aux bandes réfléchissantes, fluo et argent sur la veste et le pantalon, est complétée par mon casque. La visière amovible est relevée et en son centre, l'écusson de la caserne où est gravé le nom de la ville. Il brille sous le soleil de décembre, certes il fait froid, mais ces rayons sont agréables. J'enfile mes gants jaunes et épais. Je vérifie que la torche marche, ainsi que, la bouteille d'oxygène, le masque, et le détecteur d'immobilité — ultime sécurité si un pompier reste au sol plus de 18 secondes, le boîtier engendre une alarme —. C'est bon, il est enclenché, et je dirige mes boots noires vers une des victimes, qui nous renseignent sur l'état de la situation.
On est parti en urgence pour une intervention de feu dans un grenier, et d'après l'habitante, légèrement intoxiquée par la fumée, sa sœur serait encore là-haut.
— Sortez l'aérienne, commandé-je, après avoir répété aux gars : une personne se trouve à l'étage piégée dans l'escalier ou le couloir. Équipe 1, passez par l'arrière de la maison.
— La brigade qui la ramène vivante aura les tournées de bière payées par l'autre ! me challenge un gars du secours médical.
— Ventile l'arrière, pour les boissons on verra. Espèce de frimeur !
Le Capitaine annonce aux deux équipes : je veux un « 70 en façade » et « deux 45" sur les habitations voisines, ventilation à l'arrière et grande échelle sur le toit !
— Miles, on y va !
Avec Léo, on démonte les deux portes d'un bon coup de pied. Le feu et la fumée on envahit une grande partie de la cuisine.
Todd demande à l'équipe arrière s'ils ont ventilé la zone. Alors que Sean casse la vitre avec le manche de la hache. Il retire les bouts de glace en frottant la crosse sur les contours de la fenêtre, et entre. Je n'ai pas le temps de lui dire d'attendre pour intervenir. L'autre équipe a trop traîné. Une porte se ferme, à cause du courant d'air, emprisonnant Sean, qui se retrouve soufflé par une torche de feu déboulant de l'escalier, et qui s'échappe par la fenêtre qu'il vient de casser.
Ça s'est passé en deux secondes...
Avec les autres pompiers, on a eu juste le temps de se coucher à terre. Roy s'est rapidement baissé sur l'échelle pour éviter la boule de feu. On n'a rien pu faire pour se soustraire à ce qui aurait pu être une catastrophe. Heureusement pour Sean, il a pu se glisser sous les escaliers, et a rejoint le couloir, avant que tout s'effondre, la pièce est noyée par les flammes qui consument tout.
On circonscrit le feu, mais les pertes sont lourdes, la personne habitant les lieux est morte, et nous comptons deux blessés, un dans chaque brigade.
Putain ! Tout ça, parce que l'équipe de secours n'a pas ventilé la zone à l'arrière.
Ce sont des grandes gueules, ils se pensent plus forts que tous. On voit le résultat. La tension, entre l'équipe de secours, et la nôtre, est forte, et c'est une engueulade du Capitaine, qui nous ramène les pieds sur terre.
Arrivé à la caserne, chacun s'occupe comme il peut, avec Léo et Cameron, on nettoie le camion pour qu'il soit à nouveau opérationnel rapidement en cas de nouvelles urgences.
L'incident de ce matin me rappelle à quel point notre existence est tout le temps mise à l'épreuve. Le bilan de pertes en vie humaine aurait pu être bien plus lourd, si l'on n'avait pas réagi en équipe.
Voilà une autre des raisons qui me fout la trouille. Comment fonder une famille en prenant autant de risques ?
Nous sommes exposés sans arrêt aux dangers, et, en un claquement de doigts, on peut y laisser la vie. Sans parler du stress de ceux qui partagent nos quotidiens. D'ailleurs, Leyna, en apprenant l'importance de ce feu, m'a envoyé un texto pour savoir si tout allait bien pour moi.
Est-ce que c'est ce genre de vie que je veux lui offrir ?
L'alarme retentit. La journée n'est pas terminée, et mes questions devront attendre.
J'actionne la remontée des rideaux de fer du garage en tapant sur les gros boutons rouges avec le poing. Tout le monde grimpe à sa place et finit de s'habiller pendant le trajet, j'enclenche la sirène. C'est une urgence vitale. Un accident de voiture, la conductrice est prisonnière du véhicule, l'ambulance nous suit et l'équipe de secours aussi.
Chacun se concentre comme il peut pendant le trajet. Un lit, un journal, l'autre fait briller sa visière, quand certains regardent leurs chaussures ou leurs casques, pour certains, ils récitent une prière, tandis que, moi, je siffle un air de musique.
On va devoir utiliser la pince pour ouvrir les portières qui sont verrouillées par le choc avec la rambarde du pont. Une gamine est assise à l'arrière, la mère et la fille sont conscientes et nous parlent. C'est déjà une bonne chose.
L'équipe de secours s'occupe de la gamine, pendant qu'on retire la porte du véhicule. La mère a des coupures au visage dû à l'explosion du pare-brise, sa main lui fait mal et la ceinture à compresser sa cage thoracique. Mais rien de grave a priori. Elle est conduite à l'ambulance, alors qu'elle essaye de rassurer sa fille, qui a une vilaine coupure au front et au cuir chevelu.
On doit faire vite. Miguel, couché au sol, vient de détecter une coulée d'essence. On dirige rapidement la lance sur les flammes pour éviter que tout explose, alors que la gamine est toujours à l'arrière. Le feu est maîtrisé, et la môme est extraite juste à temps.
Elles vont être conduites dans le plus proche hôpital par l'ambulance.
Cette fois-ci, l'intervention s'est passée sans accrocs, et la rivalité entre l'équipe de secours et celle de l'échelle va en rester là pour aujourd'hui. On se retrouve au pub pour boire une bonne bière tous ensemble.
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Indice pour le prochain chapitre
📍 Faire le point...
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#wattpad #feu #pompiers #amis
👨🚒 On se retrouve demain à 11 h 00 pour la suite
😘 Gros bisous mes Love Fire 🔥
🌸 Kty.Edcall.Auteure 💖
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