Epilogue

De retour d'une matinée avec Luna, Arthur et Faustine, durant laquelle tous avaient fêté leur réussite au bac de français, Jules accompagna sa mère pour rendre visite à Diane.

La chambre était colorée, lumineuse et chaude. Jules retira son sweat, pendant qu'aussitôt Amélia accourut vers le lit. Assis là, le corps fatigué de Diane tenait dans ses bras son enfant. Juliette était venue au monde le 28 juin.

Ses yeux ne s'ouvraient qu'à peine sur son visage rond et déjà plein de vie. Quelques cheveux bruns habillaient sa tête toute fripée. À peine née, et déjà Juliette souriait autant que son père. Elle fixait tour à tour les inconnus devant elle, curieuse ou inquiète. Mais ses yeux rivaient surtout vers sa maman et son papa.

Avant de découvrir son parrain ce jour-là, jamais Jules n'aurait imaginé qu'un homme pouvait être aussi heureux. À sa chère fille, Jérémy présenta la famille :

— Voici Amélie, ta tata.

— Je préférais tatie.

— Pas de problème, tatie ! Et voici Jules, ton parrain.

Le parrain en question se tortilla de gêne face au petit être qui agitait ses bras devant lui. Un instant, il se demanda s'il ne se trouvait pas dans sa tête, là, en face de Bébé, qui autant que sa filleule débordait autant de vie que de fragilité.

— Tu veux la prendre dans tes bras, Jules ? souriait Diane.

Il ne comprit pas tout de suite que Jules, c'était lui. Non sans hésitation, il se tourna vers elle.

— La porter, moi ? Tu es sûre que...

— Bien sûr ! Une maman ne présente son enfant qu'à une personne de confiance.

Associant le geste à la parole, elle s'approcha de lui, lui présenta sa fille. Jules ne sut tout d'abord comment réagir, tendit ses bras tremblant, l'attrapa.

Juliette était plus légère que Bébé, moins agitée également. Plus fragile ? En tout cas, face au monde qui l'entourait, le nourrisson était minuscule.

Au tour d'Amélie d'offrir ses bras à Juliette ; elle le réclamait. Jules alors rejoignit son parrain dans un coin de la pièce, qui l'accueillit avec joie. Jérémy demanda des nouvelles de Bébé.

— Il a eu besoin d'un médicament ce matin, expliqua Jules. Le stress du mois de juin, sans doute. Mais juste après mon épreuve de français au bac, il ne s'est pas plaint pendant une semaine. Un exploit !

— C'est super, s'exclama Jérémy à son tour.

— Oui, et je crois que c'est en partie grâce à Amé.

Son parrain sourit, se rappelant sans doute la nouvelle invraisemblable sur Amé que lui avait annoncée Jules quelques jours plus tôt. Mais aujourd'hui il accepta tout sans surprise. Peut-être qu'un jour se serait au tour de Faustine, qui pour l'instant s'étonnait que sa sœur donne un prénom à une pierre.

« Amé qu'elle l'appelle », avait-elle écrit par message. « Vraiment, je comprends pas. »

Soudain, la mère du garçon intervint, gênée.

— Je suis désolée si Harry n'est pas là, dit Amélie, les bras remuant Juliette à moitié endormie. Il est occupé ailleurs.

— Au cimetière avec son frère et sa sœur, énonça Jérémy. Jules me l'a dit, il n'y a pas de soucis. C'est un grand pas en avant qu'ils viennent de faire en se réunissant.

Jules sourit. Son sourire n'était ni faux ni triste, mais apaisé.

— Oui, je suis soulagé.

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