one kiss, one burger, one boyfriend


voici notre OS pour l'échange spécial Pâques NCT organisé par 404projects

bonne lecture
ps : c'est un chensung

- little warriors

*

Les rideaux étaient clos, seuls quelques rayons de soleil parvenaient à se frayer un chemin dans la chambre de l'adolescent. La pièce était sans dessus dessous, le linge était en boule par terre, le lit défait et une odeur de fauves embaumait l'espace. Les parents du jeune blonds étaient partis en voyage en amoureux, résultat : la chambre de Jisung était un vrai fiasco. ce dernier ne s'en préoccupait absolument pas, il passait ses vacances devant sa console à avancer sur son jeux vidéo.

Aujourd'hui encore, sans qu'il le sache, les yeux du jeune coréen s'esquintaient sur l'écran qui le rendait accro. Alors qu'il venait de battre son deuxième boss de la journée, Jisung entendit son téléphone sonner. Vint ce moment désagréable : l'opening de Death Note résonnait dans sa chambre, il voulait à tout prix répondre à l'insolente personne qui osait le déranger dans sa quête histoire d'arrêter cette musique gênante, mais son cellulaire était enfoui sous des vêtements quelque part dans sa chambre.

Il mit son jeu en pause, et passa bien trois minutes à soulever ses vêtements étalés avant d'enfin tomber sur l'objet, la personne n'avait cependant cessé de l'appeler, c'est pourquoi Jisung ne fut pas surpris de voir le nom du Chinois s'afficher. Il rappela, oui il jouait, mais bon, Chenle était son seul amis après tout.

«Allo Lele-

- JISUNG PWARK ! »

C'était signé, il n'avait plus d'oreille droite.

«Ça fait quinze fois que je t'appelle ! Tu foutais quoi bordel ?

- Rien, je jouais à-

- Encore sur ta play ?! Ma parole t'es consolesexuel ou quoi ? »

Chenle avait cette mauvaise tendance à crier et à couper la parole au plus jeune, il le résonnait comme une mère, mais son ton et sa voix le rendait bien plus exécrable par moment.

«Bon c'est quoi ton but Chenle ?

- Te faire sortir de ton trou pardi ! C'est la saint valentin aujourd'hui ! J'ai pas envie de la passer seul devant Netflix à déprimer parce que je suis célib.

- Et alors ? On est pas en couple, je peux rien faire pour toi... »

Jisung entendit son ami tiquer de l'autre bout de l'appareil.

«Aish, t'es vraiment désespérant toi... Bon, c'est pas une question de toute façon, tu enfiles un jean pas trop crade, un t-shirt qui sent pas trop le lion en cage et tu ramènes ton boule.

- Rien m'oblige à-»

Il allait terminer sa phrase lorsque la sonnerie de sa porte retentit. Il espérait intérieurement que ce n'était pas la personne à qui il pensait, mais lorsque qu'il ouvrit la porte d'entrée, il se demanda si tous les amis du monde étaient aussi lourd et étrange que Zong Chenle






« J'ai faim... murmura Chenle qui regardait dans le vide depuis quelques minutes.

-Tu sais qu'au McDo ils ont une formule spéciale St Valentin ? enchaîna Jisung, sans relever les yeux de son portable.

-Je m'en fiche, c'est pas éthique comme enseigne, je leur donne pas mon argent, répliqua le plus vieux.

-Le deuxième menu est gratuit pour les couples, à condition de s'embrasser à la caisse comme preuve » lâcha le brun. Il tendit à son ami son téléphone, qui affichait la story Instagram du compte officiel de McDonald's. Celle-ci indiquait en effet une offre alléchante de deux menus pour le prix d'un, spécialement pour les couples.

« Quoi ? »

À l'instant où le plus vieux avait crié ceci, Jisung sût qu'il n'aurait jamais dû parler de ça à son ami.

« Sérieusement ? » continua le chinois.

« Oui, sérieusement Chenle, mais on est pas en couple donc c'est inutile de toutes façons. » soupira-t-il en se massant les oreilles.

« Ah mais je m'en tapote le cul moi, s'il suffit de s'embrasser à la caisse pour avoir un de ses menus gratuitement, je le fais y'a pas de soucis !

- Commence par arrêter de crier s'il-te-plaît. » dit le noiraud en essayant de faire rassoir Chenle sur le banc où ils s'étaient installés plus tôt.

« J'arrête de crier si tu veux mais tu viens avec moi maintenant.

- Quoi ? Pour aller où ? On était bien là. »

Le pauvre Jisung que son ami avait réussi à faire sortir de son trou pendant les vacances se retrouva tiré par ce dernier vers le fast-food le plus proche. Une fois devant le commerce aux couleurs rouge et jaune, le coréen se souvint de quelque chose.

« Mais, t'étais pas contre le Mcdo toi ?

- Si, mais là il y a une réduction ! Il faut toujours profiter des réductions Jisung. » fit Chenle d'un air sérieux, comme s'il éduquait son enfant.

Et ils se dirigèrent vers les bornes de commande, l'un déterminé et l'autre d'un pas plus hésitant. Tout ce qui les entourait était décoré de ballons roses et blancs et de banderoles rappelant l'événement de la journée. L'ambiance mettait le plus jeune des deux amis légèrement mal à l'aise, il ne demandait qu'à sortir le plus tôt possible. Il choisit rapidement son menu, mais Chenle, qui n'était visiblement pas pressé, prit tout son temps pour commander. Une fois le ticket imprimé par la machine, ils s'avancèrent vers la file déjà formée par les clients. En regardant bien autour d'eux, Jisung se rendit compte qu'ils n'étaient entourés que de couples, ou presque. De quoi le gêner encore plus qu'il ne l'était déjà.

On pourrait presque croire que nous aussi on est en couple, pensa Jisung. Il rougit et secoua la tête pour chasser ces pensées troublantes, et se mit à fixer le bout de ses chaussures.

« Ça va Jiji ? Demanda Chenle, alerté par les brusques mouvements de tête de son ami.

-Hein ? Oui oui ! Tout baigne ! S'exclama le plus jeune avant de rire nerveusement.

-T'es sûr ? Insista-t-il en rapprochant son visage du sien, provoquant à nouveau les rougeurs de Jisung.

-Oui, c'est bon arrête... bafouilla ce dernier, ne voulant pas avoir à expliquer que l'idée d'être en couple avec son meilleur ami lui avait traversé l'esprit.

-Mouais, je suis pas convain... Oh c'est nous, ESP 98, on va chercher notre menu ? »

Jisung soupira, sauvé par la caissière qui venait d'appeler leur numéro. Il aurait vraiment eu du mal à inventer une excuse si Chenle avait insisté lourdement comme à son habitude. De toute façon, il valait mieux oublier cette histoire de couple, après tout, il n'aimait pas son meilleur ami, et son meilleur ami ne l'aimait pas non plus.

Ils se dirigèrent vers le comptoir où une jeune fille les attendait, Alors qu'elle scannait le morceau de papier imprimé que lui tendait Chenle, celui-ci l'arrêta.

« C'est bien deux menus pour le prix d'un, la formule Saint Valentin ici ? demanda-t-il.

-Oui, vous êtes en couple ? Elle fronça un sourcil, méfiante, mais sourit en voyant les joues des deux garçons se teinter de rose alors qu'ils détournaient le regard.

-O-oui c'est ça, bégaya Chenle.

-Il va me falloir une preuve. » rit la caissière.

Jisung entrouvrit les lèvres mais aucun son ne sortit. Il avait complètement oublié ce détail. Chenle, lui, regarde son ami l'air de dire « Allez embrasse-moi qu'on en finisse ». Le cœur du noiraud bat bien plus fort que d'habitude, il cogne contre sa poitrine à une fréquence exagérément rapide. Il imagine la scène, ses lèvres contre celles du blond. Leurs regards se croisent, il aperçoit les rougeurs de son aîné et se rend bien compte qu'il est tout aussi embarrassé que lui.

Alors dans un élan de courage, il rapproche son visage de celui de Chenle et dépose un baiser sur ses lèvres. Ça dure une fraction de seconde, ils ont à peine le temps de ressentir les frissons qui parcourent leur corps. C'est déjà fini, ils détournent à nouveau le regard, à la fois soulagés de l'avoir fait et déçus que cela ait été si court.

« C'est pas une preuve suffisante ça, soupira la caissière, sortant les deux amis de leur transe.

-Comment ?! s'écria Jisung, encore sous le choc de son bisou.

-Bah oui, moi des petits smacks comme ça j'en fais sans problème à mes amis, ça vaut pas grand-chose.

-M-mais... » bégaya Chenle, tout aussi choqué que son ami.

Au regard que leur lança l'employée, ils comprirent qu'ils seraient obligés de faire plus qu'un simple bisou. S'embrasser langoureusement ne faisait pas partie de leurs plans pour la journée, mais s'ils voulaient leur réduction ils allaient bien devoir s'y résigner.

Voyant l'expression inquiète de son ami, Chenle prit doucement sa main, pour le rassurer. Leurs regards se croisèrent pour ne plus se détacher, aucun des deux n'était réellement serein. Une certaine tension s'était installée entre eux, sans être vraiment désirée, alors que leurs visages se rapprochaient doucement, dans l'appréhension.

« Eh ! Il y en a qui attendent derrière ! » cria un des clients qui faisait la queue.

Jisung, surpris par cette voix inconnue, se tourna un instant avant d'être brutalement tiré contre les lèvres de Chenle. Il écarquilla les yeux alors que le blond les avait fermés, une main tenant fermement le col du t-shirt de son ami. Il intensifia le baiser, caressant maladroitement les lippes du plus jeune.

Jisung ne comprit plus rien tout d'un coup. C'était comme si le temps s'était arrêté, comme s'il ne ressentait plus rien à part son cœur qui battait un peu trop vite, et les lèvres de son ami sur les siennes. Il ne savait si c'était lent ou rapide, il ne comprenait plus rien et fut encore plus perdu lorsqu'il sentit la langue de son meilleur ami s'infiltrer dans sa cavité. Le rouge présent sur ses joues s'intensifia de plus belle, mais étrangement, il eut envie de participer. Trop de penser le traversait, il eut à peine le temps d'effleurer la langue de Chenle de la sienne que le plus vieux se détachait rapidement de lui. Un peu trop rapidement à son goût.

«V-voilà, c'est bon maintenant ? » demanda le Chinois sous le regard de son ami.

«Oui oui, tenez votre commande avec la réduction. » Fit la vendeuse, un sourire aux lèvres.

Jisung lui, restait figé sur les joues de Chenle. Elles étaient roses. Et en touchant son visage, il sentit la chaleur de celui-ci.

Alors il pensa « bitch what the fuck? »






Quelques jours plus tard, rien n'a changé, du moins en apparence. Jisung était toujours affalé dans sa chambre à jouer sur sa console. Seulement dans sa tête, c'était une toute autre histoire. Depuis cet épisode du Mcdo et surtout du baiser, l'adolescent cogitait. Il retournait la situation dans tous les sens, et une seule hypothèse subsistait.

Et s'il ressentait plus que de l'amitié pour Chenle ?

Au début, cela lui semblait absurde, il se disait que les hormones devaient être les responsables et qu'un baiser aussi "profond" aurait mit n'importe qui dans un pareille état. Mais plus il y repensait, plus il sentait les battements irréguliers de son cœur, et il se rendait compte qu'il y avait tout de même anguille sous roche. Seulement, il continuait de se poser plein de questions. Comment être sûr qu'il s'agissait là de sentiments romantiques ?

Il n'y avait aucun manuel scolaire là-dessus, et Jisung n'était de toute évidence pas un grand lecteur. Il ne pouvait pas poser de questions à sa mère car elle était en voyage, et de toute façon, il ne voulait pas de ses réactions gênantes. Son père était exactement comme elle, alors il en était hors de questions. C'est là que Jisung se rendit compte que ne pas avoir d'amis autre que le blond était handicapant. Il veillera à agrandir sa liste de contact.

C'est pourquoi, après quelques jours de réflexion intense, il avait décidé d'une chose. Ce matin, il avait appelé son ami à passer chez lui pour le goûter, son plan - foireux - était de vérifier la nature de ses sentiments, et comment ? Et bien, c'est là que le plan devenait foireux. Il voulait tester d'embrasser à nouveau Chenle. Rien que penser à cela le rendait rouge comme une tomate et augmentait son rythme cardiaque. C'est pourquoi ce matin, après avoir passé son appel, il avait fait l'étrange effort de choisir un nouveau t-shirt propre, un pantalon qui sortait du sèche-linge et il avait même mit ses vêtements au sale.

Il n'avait pas rangé sa chambre, il ne fallait pas trop lui en demander non plus, mais tout ça représentait déjà beaucoup pour lui et il s'était demandé ce qui l'avait poussé à le faire. Ayant honte de la réponse, il s'était mis à jouer comme d'habitude. Cependant, son jeu paraissait bien plus long qu'à la normale, il regardait sans cesse l'heure, inconsciemment pressé d'avoir une réponse à ses questions.

Bizarrement, il attendait seize heure trente depuis plusieurs heures, mais lorsque la sonnerie retentit, il ressentit un étrange sentiment le parcourir. De la peur, de l'appréhension, du doute, de l'amour ou du stress, il ne savait pas trop ce que c'était et essaya de ne pas trop y penser. Il alla donc ouvrir au blond qui comme à son habitude, fit une entrée bruyante signée Zhong Chenle. Les deux amis prirent de quoi grignoter et se dirigèrent vers la chambre du plus jeune.

Une fois dans celle-ci, les deux amis s'installèrent sur le lit du plus jeune. Il parlèrent de tout et de rein comme à leur habitude, puis, alors que le silence n'était brisé que par les bruits de mastications, Jisung se dit qu'il était le moment.

« Dis Lele » Commença-t'il «Ça... ça te ferait rien de, d'embrasser quelqu'un si t'es pas en couple ? »

Le Chinois cru s'étouffer avec son jus de litchi.

«B-bah euh... non ça me ferait pas grand chose si je suis pas en couple... » avoua-t'il, les joues légèrement rosées.

Le cœur de Jisung se mit à battre la chamade. La panique commençait doucement à le prendre. Son ami pouvait être embrassé.

Il pouvait l'embrasser.

«Alors... j-j-je peux ? »

Les joues du plus âgé s'enflamment alors qu'il affiche une mine étonnée.

«Euh b-bah... ouais. Si tu veux on peut. »

Après ces mots, les adolescents eurent du mal à se regarder dans les yeux. Puis finalement, le noiraud se décida à agir. Il s'avança et pris le visage de son meilleur ami dans les mains.

Les joues de Chenle étaient rouges et chaudes, ses lèvres roses étaient humides à cause du jus, et ses yeux étaient un peu brillants, comme s'il allait pleurer. Ils se regardèrent, le cœur du Coréen battant la chamade.

Alors, dans un élan de tendresse et de courage, Jisung vint doucement poser ses lèvres sur celles de son aîné. Mais il ne fit pas la même erreur que la dernière fois, cette fois il resta plus longtemps, puis ses lèvres commencèrent à bouger doucement. Il sentit Chenle participer, et ça fit bondir son cœur. Alors ils continuèrent, menant leur langue à danse bien maladroite mais pas moins débordant d'affection.

Pendant ce baiser, Jisung déposa une main sur sa poitrine. Il sentit son cœur battre bien trop fort pour un échange entre amis. Alors quand leur cavité se séparèrent, le plus jeune plongea son regard dans celui de son tendre ami et prit la parole d'un coup.

«Chenle je... je suis amoureux de toi je crois. »

L'appelé ouvrit grand ses yeux, et se figea, choqué par ce qu'il venait d'entendre. Cette attitude alarma d'ailleurs Jisung qui passa une main devant le visage du Chinois, regrettant presque ses paroles.

Puis, sans piper mot, Chenle se précipita hors de la chambre du jeune Coréen et ce dernier fut choqué d'entendre la porte d'entrée claquer dans un bruit qu'il n'aurait jamais soupçonné être aussi douloureux pour son petit cœur.






Chenle avait pris la fuite.

Les mots de Jisung tournaient en boucle dans son esprit.

« Je suis amoureux de toi ».

Il pouvait sentir les battements effrénés de son cœur dans sa cage thoracique, depuis que cette phrase s'était échappée des lèvres de son meilleur ami, juste après qu'il les ait embrassées. Même après s'être arrêté de courir, après avoir repris son souffle, et après s'être reposé quelques minutes sur l'unique banc d'une petite aire de jeu, les battements refusaient de s'atténuer. Leur seule cause était l'aveu de Jisung, qui refusait de quitter les pensées de Chenle.

Pourquoi était-il parti ? Lui-même se le demandait. Il se sentait désormais affreusement seul. Deux jours passèrent, d'une longueur et d'une morosité affligeante pour le jeune garçon. Jisung lui manquait. Il devait le détester de s'être enfui, sans même lui donner une réponse. Il l'aimait, pourtant. Depuis longtemps, il était amoureux du plus jeune, et jamais il n'avait osé le lui dire, par peur de le perdre. Jisung l'aimait aussi, et au lieu de dire à son ami que ses sentiments étaient réciproques, il avait tout gâché et s'était enfui, lâchement. Il s'en voulait énormément, mais il n'osait pas aller s'excuser. C'était trop tard, maintenant. Jisung lui en voudrait, comment pourrait-il pardonner une erreur comme celle-ci ?

Pourtant, après deux jours sans aucun contact avec son meilleur ami, Chenle se décida à aller le voir. Il devait s'excuser, même si le plus jeune ne voulait pas le pardonner, même s'il le détestait désormais, il devait lui dire. Il était aussi amoureux. Il lui manquait. Il avait besoin de lui plus que de n'importe qui d'autre. Il l'aimait.





Après le départ de Chenle, le choc de Jisung avait rapidement laissé place au chagrin. Est-ce que c'était fini ? Chenle ne voudrait sûrement plus le revoir après ce qu'il lui avait dit. Jisung regrettait, il regrettait d'avoir accepté de partager ce baiser pour un menu gratuit, il regrettait d'avoir apprécié la sensation des lèvres de son meilleur ami, il regrettait d'avoir voulu recommencer et il regrettait d'avoir avoué à Chenle qu'il était amoureux de lui.

Et il s'enfermait dans son chagrin, se traînant avec lassitude d'une pièce à l'autre de son appartement, ne sortant de sa chambre que pour manger, bien que sa peine lui coupe l'appétit. Il se morfondait un peu plus à chaque heure, et ne cessait d'espérer que Chenle ouvre brusquement sa porte sans frapper, et qu'il saute sur son lit en lui faisant la morale, comme il le faisait avant.

Puis, deux jours après l'événement responsable de son malheur, il reçut un message. Il n'avait pas vraiment utilisé son téléphone, tous ses contacts avaient été mis en silencieux, à l'exception d'un seul. Il alluma l'écran et se couvrit les yeux, ébloui par la luminosité trop forte de son smartphone, qui se détachait dans l'obscurité de la pièce où les rideaux étaient restés clos. Le message venait de Chenle.

« Je serai là dans dix minutes. »

Il dût lire le message plusieurs fois pour être certain de bien comprendre. Chenle allait venir le voir. Son cœur s'accéléra. Il finit par relever la tête de son écran, constatant que dans l'obscurité de sa chambre, on pouvait vaguement distinguer un paquet de chips éventré sur le sol, près de la petite télévision à laquelle était branchée une console de jeu. Une manette traînait également par terre, sur une couverture roulée en boule. Le lit était défait et il lui sembla apercevoir un paquet de gâteaux posé sur l'oreiller. Il n'avait plus vraiment le temps de ranger, Chenle serait sûrement là rapidement. Il ne se préoccupait habituellement pas de ce genre de détails, mais pour une fois, il aurait aimé donner une bonne image de lui à celui qu'il aimait.

Il se contenta d'aller à la salle de bain, simplement pour se passer un coup d'eau sur le visage. Il remplit ses mains d'eau fraîche et s'en aspergea le visage. Quand il releva la tête, il aperçut son reflet dans le miroir. Des cernes décoraient le dessous de ses yeux, qui eux étaient rougis par les mauvaises conditions d'éclairage dans lesquelles il vivait depuis deux jours. Ses cheveux étaient en pagaille, mais alors qu'il voulut y passer une main pour les rendre un minimum présentables, la sonnette de sa porte retentit.

Il s'y dirigea d'un pas lent, appréhendant les retrouvailles avec son meilleur ami. Il inspira un grand coup et poussa la poignée de la porte. Celle-ci s'ouvrit, laissant la touffe blonde de Chenle apparaître. Il était anxieux, mais Jisung ne le remarqua pas, trop occuper à détailler chacun des traits de son visage, ce doux visage qui occupait chaque recoin de ses pensées. Il dut mettre fin à sa contemplation en se décalant pour laisser entrer son ami. Ils n'osèrent même pas se regarder avant d'arriver dans la chambre du plus jeune. Lorsque Chenle découvrit l'était de la pièce, il ne put réprimer ses protestations.

« Oh mon dieu... » Murmura-t-il tout en s'avançant dans la pièce, essayant d'éviter les obstacles qui traînaient par terre. « Depuis combien de temps tu gardes tes rideaux fermés ? »

Jisung n'osa pas donner de réponse. Il observa simplement son meilleur ami –s'il pouvait encore le qualifier comme tel– ouvrir en grand les rideaux, plissant les yeux alors que la lumière du jour se répandait enfin dans la pièce. Chenle vint ensuite s'asseoir sur le lit défait du plus jeune. Il tapota la place à côté de lui, invitant silencieusement Jisung à s'y installer. Une fois le plus jeune assis, il attrapa une peluche posée près de l'oreiller et la serra dans sa main pour se donner du courage.

« Je voudrais qu'on reparle de... tu sais... ce que tu m'as dit... la dernière fois. » Il chuchotait presque, hésitant sur chaque mot. Il s'était pourtant entraîné chez lui, en face de son miroir, juste avant de venir.

« Oh, hum ouais... A ce propos euh... 'fin ce que j'ai dit et le... bisou, tu peux faire comme si c'était jamais arrivé... » Bafouilla Jisung.

« Non ! » s'écria le plus vieux, faisant sursauter son vis-à-vis, qui le regarda avec un air surpris, et interrogateur. «Je peux pas faire comme si il s'était rien passé. Je peux pas faire semblant d'oublier le goût de tes lèvres Jisung, ou faire comme si tu m'avais pas dit que tu m'aimais. Je suis parti lâchement et je t'ai laissé seul pendant deux jours, et j'ai pas cessé de penser à toi pendant tout ce temps. Je m'excuserai jamais assez et t'es pas obligé de me pardonner, mais je veux que tu saches que je t'aime aussi Jisung. »

Les joues de Chenle avaient pris une couleur rosée alors qu'il parlait, et même si Jisung ne pouvait pas l'entendre, son cœur battait bien plus fort que d'habitude, rien que pour lui. Quant au plus jeune, ses joues s'accordaient avec celles de son aîné, alors qu'il triturait le bout de son t-shirt entre ses doigts. Faussement agacé de ce geste, Chenle finit par attraper sa main, tout en plantant son regard dans celui de Jisung. Ils savaient tous les deux que Chenle était déjà pardonné, et que le plus jeune ne lui en avait jamais voulu. Ils s'aimaient, et c'était tout ce qui importait, alors ils se contentèrent de se noyer dans les yeux de l'autre, amoureusement.

Et dans un geste naturel, comme une suite logique des événements, leurs visages se rapprochèrent, et ils finirent par combler la distance séparant leurs lèvres, pour la première fois dans un vrai baiser débordant de l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre. Lorsqu'ils se détachèrent enfin l'un de l'autre, continuant de se fixer tendrement, Jisung finit par murmurer :

« J'ai entendu que certains cinémas avaient des réductions spéciales Saint Valentin, alors l'année prochaine, embrasse-moi pour de vrai comme preuve et offre moi une place. »

*

insh bouddha c'était pas trop nul eheh

on a beaucoup aimé l'écrire 

ciao

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