❅-5 Décembre-❅
(3383 mots)
Le silence dans la chambre n'était pas désagréable, Harry aimait la nuit et le silence, le confort. Il se sentait bien ainsi, comme seul au monde dans son lit alors que le froid du mois de décembre était dehors avec le vent hurlant dans les arbres, les flocons dansant dans le noir. Il observait ce vent et cette neige depuis là, par la fenêtre de sa chambre, sans rien dire. Ça s'était soudain déchaîné alors qu'il était là depuis de nombreuses heures, fouillant dans de vieilles affaires qu'il avait emmené avec lui le jour où il avait quitté le foyer familial des années auparavant. Le temps extérieur l'avait distrait de ses fouilles et ce fut à ce moment qu'il se rendit compte qu'il était déjà une heure trente du matin. Il avait mis un bazar sans nom sur son lit en cherchant dans ses cartons.
Que cherchait-il ?, fallait-il se demander. Eh bien, si Harry n'avait aucuns véritables souvenirs de Louis, de cet amour de jeunesse en vacances de Noël, il savait pourtant que des souvenirs matériels existaient de ce séjour. Il était allé à ces vacances dans une station française réputée avec sa famille, et comme probablement toutes les familles, les voyages étaient des choses très illustrées par des photos. Sa mère avait passé leur séjour à bombarder tout ce qu'elle pouvait. Évidemment, Harry avait passé tout son temps avec ce garçon, ce Louis et il était donc presque sûr qu'il devait y avoir au moins une simple photo de lui, n'importe quoi, une image de son visage. Harry voulait le voir et être sûr de ne pas devenir fou, que son cerveau ne lui jouait pas des tours. Il voulait être sûr que son voisin soit, ou ne soit pas, ce Louis qu'il avait tant aimé. Et il avait besoin d'une photo.
Il n'attendait pas de résultat particulier pour cette photo, il voulait juste être sûr de si son voisin était, oui ou non, son amour de jeunesse. Il n'avait aucune raison de penser qu'il l'était, aucune raison de penser qu'il ne l'était pas. Louis n'avait pas semblé savoir qui il était. Il lui avait dit son prénom pour essayer de lui rappeler mais Louis ne semblait pas se souvenir, ça pouvait aussi bien être parce que c'était il y avait maintenant trop longtemps, et ça pouvait aussi être juste parce que ce n'était pas lui. Raison de plus pour vouloir en avoir le cœur net.
Il souleva un petit cahier rempli de feuilles volantes, la couverture était toute simple, un peu fleurie, un peu colorée, mais vieille surtout. Il fronça ses sourcils en le menant vers lui. Ça sentait le vieux livre, les vieux cartons, il y avait son prénom sur le petit carnet. C'était son journal. Pas un journal intime, mais plus comme un journal de bord. Harry y avait conté des histoires et y avait stocké des fleurs et des feuilles à laisser sécher avec le temps, pour avoir des souvenirs de tout. Dedans il avait rarement parlé de personnes, mais plus des lieux où il était allé. Il avait de la chance d'avoir vécu dans une famille où ils avaient beaucoup voyagé. Et tout était là-dedans, dans ce petit carnet qui n'arrivait pas à tenir bien fermé tellement il débordait de choses, de papiers, de photos, de dessins.
Autrement dit, s'il cherchait une photo de ce voyage elle était forcément là-dedans. Harry n'aurait jamais pris le risque d'oublier de mettre la photo du garçon qu'il avait tant aimé dans ce petit carnet, comme s'il avait toujours su qu'il se retrouverait un jour à la chercher, à retrouver cet amour perdu et oublié comme la neige qui était tombée cette année-là, oublié comme les morsures que le froid lui avait causées quand il avait regardé la silhouette du garçon être avalée par l'obscurité matinale de ce jour de Noël, froid, lointain. Trop lointain.
Son cœur pesa soudain si lourd dans sa poitrine, sa respiration devint plus difficile. Il avait l'impression que quelque chose se préparait. Ce ne serait pourtant rien, n'est-ce pas ? Ce ne serait pas lui et il reviendrait à sa vie basique à essayer d'être un père normal.
Il serra ses lèvres et passa sa main sur la couverture pour retirer une partie de la couche de poussière qui s'était longuement accumulée dessus. Il attrapa doucement le bord de cette dite couverture pour la soulever et la tourner. L'odeur de vieux livre se souleva un peu plus pour embaumer son cœur et il sentit une nervosité piquante grimper dans sa gorge, parcourir ses veines, faire trembler ses doigts avec de petites fourmis d'engourdissement. Il feuilleta rapidement les pages, n'observant ses notes de jeune garçon que rapidement, soulevant les souvenirs en même temps que les pages. Il eut le cœur gros, il avait l'impression qu'il allait se mettre à pleurer. Voilà pourquoi il n'avait jamais plus ouvert ce cahier, après y avoir relaté sa rencontre avec Louis, son amour pour ce jeune garçon quelques mois plus vieux que lui, après avoir vu partir son premier amour, la première personne à avoir atteint son cœur dans sa vie, il n'avait plus eu le cœur de l'ouvrir et de revoir la photo. Parce qu'il était maintenant sûr qu'il y en avait une et il l'avait collée sur la dernière page qu'il avait remplie. Il pouvait encore voir ce souvenir de l'avoir découpée, puis placée sur la page avec du scotch, il avait pleuré puis fermé le cahier et l'avait posé pour ne plus jamais y toucher.
Soulever et tourner ces feuilles était en train de réveiller ces souvenirs longuement enfouis sous la poussière, la neige de ce matin de décembre tombant et effaçant les traces sur sa blancheur immaculée. C'était si étrange de revenir à tout ça après tout ce temps, il savait qu'il n'était plus affecté par toute cette histoire, mais il savait aussi que quelque chose en lui n'était toujours pas vraiment passé par-dessus cette douleur lointaine, l'adolescent au fond de lui était toujours si mal, il regrettait toujours, il aurait tant aimé que ça se finisse différemment. Et c'était stupide, il avait sûrement idéalisé tout ça depuis le début et c'était sûrement normal que ça ce soit finit ainsi.
Il tourna la dernière page, et ses yeux s'accrochèrent au mot. Il n'y avait pas grand-chose. Harry n'était pas très doué pour parler de ce qu'il ressentait, alors l'écrire n'en parlons même pas. Sur la page il avait simplement écrit que Louis était parti et qu'il était triste. Ça pouvait sembler parfaitement nonchalant et neutre, comme s'il n'en avait rien eu à faire, mais Harry avait été plus que simplement triste sans trop savoir comment le décrire. Il savait qu'il avait eu mal, qu'il avait pleuré. Ce n'était pas que de la tristesse. Ses yeux tombèrent le long des lignes noires sur la page bizarrement jaunie et la photo était là. Elle semblait vieille mais toujours avec le même éclat, conservée par les pages du carnet constamment fermé. Il l'observa et serra ses lèvres. Une chose était donc sûre en regardant cette photo, Louis avait beaucoup changé, mais c'était bien lui son amour de jeunesse.
~
Il était obligé de porter ce chapeau stupide. Et il le détestait, ce chapeau stupide. Bien sûr que c'était rigolo, ça faisait toujours rire les enfants, les gens aussi un peu, un chapeau de père Noël. Mais c'était ridicule. Et en plus il n'aimait pas Noël. Être secrétaire médical était déjà loin d'être un métier de rêve pour lui, mais s'il fallait ajouter ça à ce stupide bonnet rouge de père Noël et ces décorations qui sentaient les cartons ça devenait son pire cauchemar.
Il y avait eu une époque où il aimait cette fête, mais il avait un jour passé un Noël à pleurer et depuis c'était devenu dur de fêter ça à nouveau, ça ne lui rappelait que de mauvais souvenirs. Pour Liv il faisait des efforts, il décorait la maison, installait un sapin, mais le cœur n'y était pas nécessairement. Même maintenant, alors qu'il n'avait qu'un très léger souvenir de ce fameux Noël il y avait de cela une vingtaine d'années, les souvenirs étaient toujours mauvais dans son cœur et dans sa tête, même flous et figés dans la glace.
« Louis, bonjour. » Il leva ses yeux de son écran d'ordinateur et sourit.
« Bonjour monsieur Styles. » Sourit-il. L'homme en face de lui fit un sourire attristé, quelque chose d'un peu étrange sous sa fausse bonne humeur. Il semblait fatigué aussi. Rien qui ne concernait Louis, mais c'était quelque chose qui se remarquait.
« Dîtes-moi... est-ce que je peux me permettre de vous inviter à prendre un verre ? » Il eut un mouvement de recul dû à la surprise. Une invitation ? Il se faisait... inviter ? C'était... c'était bizarre. Surtout parce que ça faisait longtemps depuis la dernière fois qu'on l'avait invité à boire un verre, mais aussi parce qu'il ne connaissait pas Harry plus que ça, il n'était que son voisin, et un des docteurs de la clinique ophtalmologique, pourquoi voudrait-il l'inviter à boire un verre ? Il racla sa gorge et observa autour de lui rapidement, un peu perdu.
« Hum je... » Il ne sut pas vraiment quoi dire. Il gratta l'arrière de sa tête, un peu mal à l'aise.
« Juste... pour discuter, je... hum. » Harry serra ses lèvres sans trop savoir quoi dire, toussant dans son poing en tournant son regard, cherchant quelque chose, perdu. « Désolé je ne voulais pas vous... hum, tant pis. » Louis pinça ses lèvres et baissa les yeux vers ses mains jointes sur le bureau devant lui. Harry s'enfuit alors, partant dans le couloir pour rejoindre son bureau. Louis prit une inspiration en haussant ses sourcils, un peu amusé, et lança un regard derrière lui pour voir l'homme disparaître par la porte. Il fit un sourire en coin, amusé, et secoua sa tête en se tournant vers son ordinateur à nouveau.
« Eh bien, à peine arrivé et tu as déjà le nouveau beau gosse dans la poche. » Il se tourna vers son collègue, assis un peu plus loin qui souriait en le regardant, cachant son amusement sous sa tasse. Louis haussa un sourcil et secoua sa tête.
« Jaloux ? »
La tasse de son collègue repris sa place sur le bureau et celui-ci rigola. « Non, ce n'est pas comme si tu avais accepté son petit rendez-vous. » Le jeune homme se cala dans sa paume en haussant ses sourcils de façon amusante, dans le but de le faire rire. Louis roula ses yeux assez loin sous ses paupières en détournant le regard.
« Bah voyons. » Soupira-t-il.
« Oh mais tu sais que je ferais tout pour toi si seulement tu ne résistais pas à mon charme incroyable. » Continua l'autre sur sa droite. Louis le trouva toujours plus ridicule, bien qu'il ne soit pas sérieux et qu'il soit simplement en train de s'amuser comme il le faisait souvent. « Mais bon, tu n'as pas encore accepté monsieur beau gosse donc j'ai mes chances. » Son humour n'avait aucune limite. C'était un véritable running gag entre eux, il ne savait plus vraiment d'où il venait cependant. Un jour ils avaient commencé à faire ce genre de stupides blagues et remarques et ça n'avait jamais pris fin. Son collègue était un jeune homme, bien plus jeune que lui, d'au moins une dizaine d'années, il l'avait rencontré ici, lors du premier jour du garçon il y avait quelques années de ça. Celui-ci avait toujours connu Louis veuf et courant les conquêtes pour essayer d'aller de l'avant, et il avait sûrement prit ça pour commencer cette stupide blague, il n'avait pas vraiment envie de finir dans son lit, ou plutôt il n'espérait pas pour lui que sa vie se retrouve à vouloir coucher avec un homme veuf, père d'une ado de seize ans, et qui approchait trop dangereusement de la quarantaine.
« Fait attention, je peux encore appeler monsieur beau gosse et lui dire oui. » Rit-il en enfonçant son visage dans sa paume et tournant un regard amusé vers lui, buvant ensuite une gorgée de café dans sa propre tasse.
« Ah je devrais me taire alors ! » S'enquit le plus jeune. « Pourquoi t'a-t-il demandé de sortir d'ailleurs ? » S'intéressa-t-il plutôt. Louis prit une inspiration qu'il coinça entre ses lèvres et se tourna vers son écran pour voir que les premiers patients allaient sûrement bientôt arriver.
« Je n'en sais rien. » Admit-il en posant sa tasse vide sur le bureau.
~
Pourquoi ne se souvenait-il pas ? Il était bien sûr que c'était lui, c'était évident, c'était Louis, ce Louis il y a si longtemps, c'était lui avec quelques cheveux blancs et des lunettes, mais c'était lui. Mais Louis ne se souvenait pas de lui, il ne semblait même pas un peu perturbé par lui. Son visage ne lui rappelait rien, son prénom ne lui évoquait rien. Comment on disait à une personne qu'on l'avait connu et aimé il y avait très longtemps ? Surtout si cette personne semblait n'avoir aucun souvenir de vous ?
À bien y réfléchir, la fille de Louis avait seize ans, ce qui voulait dire, dans un premier temps, que Louis l'avait eu assez tôt, mais aussi assez peu de temps après leur histoire. Ça voulait donc dire également qu'il avait sûrement rencontré une superbe personne et avait oublié Harry. C'était sûrement ça, et comment pourrait-il lui en vouloir d'être allé de l'avant ? Mais quelque chose en lui se sentit aussi mal de savoir qu'il avait si facilement été effacé. Tout le monde avait un égo et même Harry. Il n'aurait pas voulu que son amour de jeunesse ère pour toujours sans trouver personne pour lui, sans être heureux en amour, il n'aurait pas voulu être le seul et unique de Louis, ça aurait été si triste et si terrifiant. Après tout ils s'étaient quittés ce matin de Noël justement pour ne pas se faire du mal avec une relation longue distance comme la leur, pour trouver des personnes pour eux, chez eux, là où leurs deux vies étaient et seraient. Ils avaient été si jeune, c'était évident qu'ils n'auraient pas pu continuer à être ensemble. Mais il avait espéré que peut-être, il aurait gardé une place ? Juste un souvenir ?
Il tourna sur sa chaise pour regarder le ciel triste et gris, les flocons qui dansaient calmement derrière la vitre pour tomber sur le sol. Il était stupide d'avoir pensé que Louis se souviendrait. Après tout, Harry aussi l'avait oublié finalement. Il venait tout juste de se rappeler de lui, il n'était en rien mieux. Il soupira lourdement en s'affalant dans sa chaise et fixant ensuite le plafond encore plus monotone que le temps, puis il sursauta et se redressa quand il y eut un coup sur la porte derrière lui. Il se tourna pour trouver Louis dans l'encadrement de la porte, sourire poli aux lèvres.
Ah, il était toujours aussi beau que durant leur jeunesse, il avait toujours cette même expression de malice, un peu atténuée cependant, dans le fond de ses yeux, comme s'il s'apprêtait à faire une bêtise. Il savait que ce n'était pas vrai, qu'il n'avait que l'air sournois. C'était parce que ses yeux étaient clairs et semblaient briller, que son sourire poli ne plissait pas ses yeux et qu'avec ses fins sourcils arqués ça lui donnait un air forcement malin et sournois, un peu comme un petit renard. Non... il n'avait vraiment pas changé. Et en le regardant là, il se demanda vraiment comment il avait pu ne pas tout de suite le reconnaître. Certes, son visage lui avait semblé familier, mais il ne l'avait pas tout de suite reconnu, à cause des années sûrement. Mais maintenant qu'il savait que c'était lui, il n'arrivait juste plus à se concentrer sur autre chose. Louis. C'était Louis. Et il était en face de lui, aussi beau qu'il l'avait toujours été et son cerveau était coincé sur ce matin de décembre. Il avait l'impression que tout venait de disparaître et que les vingt-et-unes dernières années n'avaient duré qu'une poignée de secondes menant à aujourd'hui. C'était Louis et le monde réel, actuel, n'était plus rien. Il voulait revivre cet amour fou et à cœur perdu de cet hiver-là et c'était si puéril, mais si tentateur. C'était comme si tout ce qu'il avait ressenti remontait en lui d'un seul coup, le trop plein d'émotions le força même à détourner son regard quand il commença à sentir que ça allait trop loin.
Il fronça ses sourcils et racla sa gorge en se tournant vers son bureau et son agenda pour voir quand serait son prochain rendez-vous. « Oui ? » Demanda-t-il pour Louis qui n'avait, il espérait, encore rien dit depuis son arrivée dans la pièce. La porte se ferma et il sentit son cœur commencer à s'emballer. Ce qui était complètement stupide, évidemment.
Il réunit ce qu'il lui restait de courage pour le saisir à pleines mains et leva ses yeux vers le secrétaire debout devant lui. « Pourquoi m'inviter à boire un verre ? » Il se sentit soudain tellement pris au dépourvu. Et pourtant ça pouvait être maintenant, le moment, ce moment, lui dire qu'ils s'étaient déjà rencontrés, et même plus, alors pourquoi n'y arrivait-il pas, pourquoi avait-il si peur. « Je ne viens pas vous demander de comptes, c'est simplement que... je ne comprends pas, on ne se connaît pas et- »
« Si. » Coupa-t-il. Louis fronça ses sourcils et il sentit ses joues commencer à chauffer, tellement fort qu'il se serait presque attendu à ce qu'un feu s'y embrase. Il se reprit aussi vite face à la mine perdue de son interlocuteur. « Enfin ! Je veux dire ! Si, on pourrait justement apprendre à se connaître ? Je... désolé je ne sais même pas si vous êtes célibataire ou... j'ai simplement présumé puisque vous êtes seul chez vous je-. » Il se tut lui-même et baissa ses yeux vers son agrafeuse un peu plus loin, juste pour ne pas continuer à le regarder, à s'infliger une chose pareille, le regarder pendant qu'il s'enfonçait dans la confusion de ses mots.
« En fait je... je suis veuf. » Il ouvrit des yeux surpris et les leva vers Louis qui sembla un peu heurté, ses lèvres étaient tordues alors qu'il observait en silence le bord du bureau, ses pensées sûrement perdues.
« Oh je... je suis désolé. » Bredouilla-t-il. Et c'est là que ça le frappa. En effet, il avait besoin de connaître Louis à nouveau. Il voulait poser pleins de questions maintenant. Le Louis qu'il avait là n'était pas celui qu'il avait connu il y avait des années, il s'était passé beaucoup de nouvelles choses dans sa vie et il fallait bien qu'il les connaisse saussi, il fallait qu'il apprenne à le connaître à nouveau. C'était une nouvelle personne devant lui.
« Il n'y a pas de mal, ma femme nous a quitté il y a maintenant près de dix ans. » Souffla simplement Louis. Oh. Donc c'était Elle la seule et unique de Louis. Et voilà pourquoi c'était si triste et terrifiant d'être le seul et unique de quelqu'un, quand vous partiez que lui restait-il ? Louis n'était pas en couple, ni célibataire ou seul, signifiant qu'il était un cœur à prendre et à aimer, non. Il était veuf. Il était un cœur qui avait aimé, et qui ne souhaitait pas aimer de nouveau.
« Je suis désolé je n'aurais pas proposé si j'avais su, j'ai fait preuve d'égoïsme. » S'excusa-t-il alors en écartant son regard de lui, pour ne pas risquer de croiser le sien.
« Non, tout va bien. » Rétorqua Louis avec un rire dans sa voix. « C'est juste que... si vous voulez vraiment m'inviter à boire un verre, vous devriez d'abord savoir ça. » Il leva son visage et ils échangèrent un étrange contact visuel, quelque chose d'assez spécial qui fit vibrer ses cotes. Le silence était assourdissant, il en avait mal au crâne alors que les yeux bleus perçaient son âme avec la force de plusieurs flèches et lances.
« Vous... voulez-vous boire un verre avec moi en ville un de ces jours ? » Demanda-t-il soudain, comme si c'était plus fort que lui, que c'était le regard de Louis qui l'avait incité à le dire.
« J'adorerai. » Souffla Louis en souriant.
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