❅-25 Décembre-❅

Joyeux Noël!!

(2608 mots)

« Harry, arrête de faire l'idiot, j'ai acheté des kits tout prêts exprès parce que je sais que tu n'arrives pas à faire des crackers toi-même alors concentre-toi. » Râla Louis en fronçant ses sourcils, il avait l'air tellement mignon derrière ses lunettes rondes.

« Je sais je sais. » Répondit Harry. « Mais je suis concentré figure-toi, t'es juste tellement stressé aujourd'hui. » Lança-t-il sur le ton de la rigolade. « C'est juste un repas de famille, on en a déjà eu pleins maintenant et ce n'est pas notre premier Noël. » Louis poussa un soupir en continuant à presser les pommes de terre dans leur plat pour faire la purée qui accompagnerait le poulet.

« Oui, mais c'est le premier qu'on passe avec Noë. » Harry fronça ses sourcils en le regardant et secoua sa tête.

« Et ? » Se montra-t-il curieux en stoppant ses mouvements, confus, en observant son concubin étrangement agité. Il ne savait pas s'il trouvait ça anormal ou non, il était juste un peu perdu. Pourquoi stresser comme ça ? Pour ça ?

« Et... je ne sais pas Harry, ils ne savent même pas qu'on avait ce projet. » Souffla-t-il avec ennui. « Quoi, alors on va leur dire, hé salut tout le monde, s'il vous plaît ne faites pas trop de bruit, le bébé dort ! Oui parce qu'en fait on a un bébé depuis trois mois ?! » Son mouvement devint plus franc dans son plat et Harry pouffa de son comportement. Il lâcha son crackers pour venir vers lui et attraper ses hanches, laissant des bisous sur son épaule.

« C'était ton idée de leur faire la surprise parce que tu savais qu'on aurait Noë pour Noël. » Louis se stoppa une seconde avant de reprendre, toujours avec cette même force embêtée dans ses mouvements.

« Oui je sais mais... argh la plupart des gens ne disent pas à leur famille qu'ils vont avoir un enfant quand ils l'ont déjà. » Bouda-t-il. Il rigola et secoua sa tête en se détachant de lui pour venir se coincer contre le plan de travail à côté de lui et mieux le voir.

« Mais c'est une jolie surprise. » Emmena-t-il, parce qu'initialement c'était ça qui les avaient motivés à faire cette surprise à leurs familles. Pour les fêtes, comme un cadeau de Noël. Il fit un sourire en tendant sa main vers lui pour caresser sa joue tendrement. « Détends-toi, ça ne sert à rien de te stresser comme ça, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? »

« Ma mère va dire qu'on est trop vieux pour avoir un enfant. » Bougonna-t-il. Harry rigola et haussa une de ses épaules. C'était vrai que ça sonnait comme quelque chose qu'elle pourrait dire, mais il préférait ne pas le prendre comme un reproche, mais plus comme le fait que sa mère voulait juste que tout aille bien, elle voulait que Louis vive le mieux possible, c'était un peu une façon de lui demander de faire attention, parce qu'on ne pouvait nier qu'un bébé à leur âge devenait un peu plus vite épuisant.

« De plus en plus de parents ont des enfants tard tu sais. » Louis pinça ses lèvres en acceptant l'argument et il poussa un soupir avant de tomber vers lui pour embrasser sa grimace et essayer de lui voler un sourire. « Souris un peu, ils vont tous adorer Noë. » Son compagnon hocha de la tête, ses lèvres toujours tirées en une petite grimace de résignation. Il tourna ensuite ses yeux vers la porte de la cuisine pour voir, à travers le couloir, le salon et Olive et Livio assis à table, la petite nacelle de Noë posée sur celle-ci, l'enfant dormant paisiblement, un doudou coincé dans le creux de son cou. Il fit un sourire. C'était devenu sa famille. C'était devenu sa vie. Exactement comme il en avait eu l'illusion, c'était maintenant bien ça, bien comme ça, Louis, Olive, Livio, et maintenant et depuis trois mois, Noë. Un sourire fou lui fut arraché.

Bien sûr ils avaient leurs hauts et bas, surtout que Liv n'avait jamais vécu la terrible année des deux ans, et qu'il le faisait payer en étant un enfant de presque huit ans totalement insupportable, mais maintenant que Noë était là et surtout maintenant qu'on était Noël il était un peu plus calme. Il avait l'impression que tant de temps était passé depuis le Noël où il avait offert ce collier à Louis, qu'il portait toujours, quand finalement ça ne faisait que trois ans. Olive avait tout juste dix-neuf ans, Louis en avait quarante et un depuis la veille. Ça ne devrait pas, mais ça lui faisait prendre un coup de vieux tout de même.

Ça avait continué à être si simple entre eux, après s'être mis en couple Harry et Louis avait commencé à constamment être l'un chez l'autre, ce qui était plus que simple à considérer qu'ils avaient été voisins, au fur et à mesure Harry avait bougé de plus en plus d'affaires dans la maison de Louis, ils avaient donc fini par simplement décider d'officiellement vivre ensemble, laissant Harry emménager avec lui et revendre sa maison. Et puis, presqu'aussi naturellement et quasiment dans la foulée ils s'étaient mariés et puis toujours dans la foulée avaient entamées des démarches pour avoir un enfant. Leur mariage était tout jeune, à dire vrai...

« Joyeux anniversaire de mariage mes enfants. » Il rigola un peu plus tard, évidemment que ce serait la première chose que lui dirait sa mère en entrant.

« Merci maman. » Dit-il en claquant un bisou sur sa joue et en attrapant le gros bouquet de fleurs qu'elle lui tendit, Louis s'occupant de la bouteille de vin que tendit son père, souriant et la remerciant aussi.

Eh oui, un an tout juste qu'ils étaient mariés, et quel autre jour aurait été mieux choisi que Noël, ce jour si important pour eux, pour leur histoire ? C'était presque comme le destin. C'était pour cela que leur fils devait s'appelait Noë, si elle avait été une fille ils auraient choisi Noëllie, c'était si important pour eux, ça tombait presque entièrement sous le sens à leurs yeux, ils n'avaient pas une seule seconde hésité.

« Bien, comme vous êtes tous ici. » Louis lui lança un regard en commençant, ses mots instaurant un silence et une attention tournés uniquement vers eux, dans le salon, tout le monde discutant et rigolant soit assis ou debout. Même les enfants étaient là, tout le monde. Olive attrapa Liv par la main pour venir auprès d'eux et Louis posa ses mains sur les épaules de sa fille. « On a quelque chose d'important à vous dire. » Harry finalement saisit les termes de son regard et il passa sa main sur la tête des deux Liv tour à tour en quittant ensuite la pièce. Il partit vers leur chambre au fond du couloir et poussa doucement la porte. Ils allaient devoir agrandir la maison, ils avaient déjà aménagé l'étage en loft pour Olive, et placé ainsi Livio dans son ancienne chambre, mais il allait falloir de la place pour ce petit bout là.

Il fit un sourire en regardant Noë dans son petit lit, il ne semblait pas dormir, mais évidemment il ne pleurait pas. C'était surprenant comme il était un bébé calme, Louis aussi avait été étonné, ils avaient tous deux eu un bébé qui faisait très mal ses nuits, qui pleurait beaucoup, qui voulait les bras constamment, mais Noë était toujours calme. Il pleurait quand il avait faim, quand il voulait être changé, mais le reste du temps il ne chouinait pas spécialement. Il se pencha au-dessus du lit pour le regarder, allongé dans la pénombre, ses grands yeux l'observant en retour avec curiosité. Il fit un grand sourire attendri. « Alors, tu ne dors pas ? Bah non ? » Babilla-t-il en tendant sa main pour la poser sur son petit ventre, le recouvrant entièrement, sentant son petit cœur battre. Il l'aimait si fort. Noë était son fils biologique, Louis l'avait adopté pour être son père légalement aussi. Il ne se sentait pas plus père que Louis, mais il était subjugué de savoir qu'il avait d'une façon ou d'une autre contribué à faire ce petit être. C'était tout nouveau pour lui. Ça ne voulait pas non plus dire qu'il se sentait plus père de Noë que de Livio, mais c'était quand même incroyable à ses yeux.

Il tendit finalement sa deuxième main et attrapa tout doucement le petit corps fragile pour le tirer contre lui. Contre sa poitrine. Il embrassa tout doucement sa tête et sourit de bonheur. « Je vais te présenter à ta famille ? Tu vas voir, ils sont bruyants mais très gentils. » Rigola-t-il en repartant vers la porte pour sortir.

« Et donc... Harry et moi avons décidé... d'avoir un enfant. » Entendit-il.

« Oh trésor mais c'est superbe ! Vous allez entamer des procédures, ça va prendre du temps ? Vous n'êtes pas un peu trop vieux ? » Demanda la mère de celui-ci, intéressée, tellement qu'elle parlait bien trop vite soudain.

« À dire vrai, maman... » Il put sentir, et entendre légèrement aussi, le rire au fond de sa voix et il pouffa à son tour en entrant. Il ne sut pas vraiment qui s'exclama d'une inspiration profonde en premier, mais il poussa tous les autres à se tourner vers lui et le petit être dans ses bras et à s'étonner à leur tour. Tout le monde était complètement immobile et Harry s'approcha pour se tenir auprès de Louis, sentant le bras de celui-ci passer autour de sa taille et un baiser se poser sur son épaule. « Noë a trois mois, il est né le 7 septembre dernier. » Souffla-t-il tendrement en passant son doigt sur le bout du nez tout rond du bébé.

« Louis William Tomlinson, comment oses-tu ne rien dire à tes parents !? » Celui-ci se tourna vers son père en gloussant.

« Garder le secret était difficile. » Confia-t-il en fronçant son nez.

Enfin, après un étrange silence un peu gênant, les cousins de Olive s'approchèrent les premiers et leur mouvement permit de déclencher celui des autres personnes. Finalement, tout le monde se retrouva autour de lui et de Noë, dans ses bras, qui observait les visages inconnus autour de lui avec de grands yeux un peu surpris. Il ne semblait pas avoir peur de toutes ces personnes. Harry ne regardait que son visage, celui de ce petit bout de lui, de son fils. « Il est superbe, félicitations. » Confia sa mère en se glissant à côté de lui, penchant son regard vers lui et Louis. Ceux-ci se tournèrent vers elle en souriant follement, emplis de bonheur et de joie.

« Merci. » Dirent-ils d'une même voix. Sûrement attiré par cette étrange synchronisation, il se tourna vers Louis et lui sourit, celui-ci le lui rendit, communiquant un bonheur tellement puissant qu'il pouvait le sentir picoter sa peau, la voir rayonner dans son aura. « Tu vois. » Chuchota-t-il. « Tout s'est bien passé. » Constata-t-il. Louis pouffa et hocha la tête, admettant son erreur.

« Comme toujours. » Rit-il ensuite. C'était sûrement une référence très directe à tout ce que Harry avait poussé Louis à faire pour le sortir de sa zone de confort, le pousser à se dépasser, et qui avait toujours bien fini.

Harry avait encouragé Louis il y avait maintenant un peu moins de 3 ans à faire une reconversion professionnelle, il ne pouvait plus nier que son travail lui faisait du mal. Après une formation d'un an, l'obtention d'un diplôme rapide, Louis était maintenant un auxiliaire de puériculture, ce n'était pas non plus un statut de rêve mais ça rapprochait Louis de ce qu'il voulait vraiment faire, travailler auprès de la petite enfance. Peut-être qu'un jour la crèche où il avait trouvé un emploi ne lui réussirait plus, et alors Harry le pousserait sûrement à faire quelque chose d'autre. Dernièrement il avait aussi encouragé Louis à envoyer un manuscrit de son dernier roman à une maison d'édition, ils n'avaient reçu aucune réponse, mais peut-être que ça finirait par venir, il ne voulait pas perdre espoir, Louis non plus.

En contrepartie envers ce que Harry l'encourageait à faire, Louis était l'époux le plus tendre jamais vu, à l'écoute et compréhensif, il avait confiance en lui, il se sentait important avec lui et aimé, comblé aussi. Quelque part on pouvait dire qu'ils s'étaient vraiment bien trouvés tous les deux et c'était peut-être parfaitement le cas. Une histoire comme la leur, on ne pouvait que penser que c'était le destin, comme une bonne étoile qui avait réalisé leur vœu de Noël. Quelle chance qu'on leur offre pareille chose. Parce que oui, c'était un cadeau, ça ne pouvait être rien d'autre que ça, après tout ce temps il pensait toujours que Louis et son histoire, leur amour, était un cadeau de Noël.

« Louis ? » Demanda-t-il en entrant dans la cuisine à la recherche de son époux, et il était là en train de sortir un plat du four. Il lança un regard par-dessus son épaule pour le regarder et il sourit.

« Oui ? » Il se tourna à nouveau vers le plat pour ensuite le placer sur les plaques de cuisson éteintes au-dessus. Harry s'approcha de lui pour attraper ses épaules et il le tira vers le couloir, le laissant dans une profonde incompréhension qu'il n'exprima qu'en fronçant ses sourcils. Il le plaça face à la porte et resta derrière lui en regardant la mère de celui-ci, souriante devant l'entrée. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » Demanda-t-il finalement en se tournant vers lui.

« Considère ça comme un cadeau d'anniversaire en retard. » Souffla-t-il. « Elle n'a pas pu venir pour le réveillon. »

« Elle ? »

La mère de Louis attrapa la poignée de la porte d'entrée pour l'ouvrir et Harry sourit en sentant Louis couper son souffle. La femme sur le pas de la porte souriait, ses longs cheveux châtains tombant sur ses épaules. Elle ne faisait pas vraiment ses cinquante et un ans si vous demandiez à n'importe qui, à dire vrai aucun des Tomlinson ne faisait vraiment son âge, Matéo ne faisait pas spécialement ses quarante-six ans, pas plus que les deux parents avaient l'air d'être des septuagénaires.

« Coline ? » Souffla Louis en approchant d'elle.

« C'est moi. » Dit-elle en le regardant. Harry ne savait pas vraiment depuis combien de temps ils ne s'étaient pas vus, mais il supposa que ça faisait maintenant facilement des dizaines d'années. Louis s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras et il sourit. Il avait réussi son coup. Il savait que Louis voulait vraiment revoir sa grande sœur, il avait sûrement fait un vœu de Noël pour ça, alors il avait décidé de lui faire ce geste, de contacter Coline, de la faire revenir peut-être juste pour quelques jours, pour que Louis puisse enfin savoir pourquoi elle était partie pour ne jamais revenir.

C'était peut-être sa façon de lui dire de croire aux miracles. Lui savait qu'il y croyait déjà, il ne serait même pas là sinon, avec eux, avec Louis. Mais peut-être voulait-il montrer à Louis qu'encore une fois tout était possible. Comme s'il ne cherchait encore et toujours qu'à montrer à Louis qu'on pouvait être un avion en papier, même si on n'avait aucune prédisposition pour cela, on pouvait se détacher des peurs, apprendre à lâcher prise, se laisser guider sur les vents chauds. Ne pas savoir où on allait n'était pas grave, ça nous donnait la possibilité de faire ce qu'on voulait, sans chemin prédéfini, il n'y avait qu'à tracer sa route, partir, voler.

Comme un avion en papier.

Fin.


#UAEPPNfic ❅

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