❅-13 Décembre-❅
(2843 mots)
Harry. C'était Harry. C'était son amour de jeunesse et il vivait juste en face de chez lui. Il se souvenait bien le jour de leur séparation. Faîtes que je le retrouve un jour. Bien joué la bonne étoile, elle avait vraiment bien calculé son coup. Il n'avait certes jamais précisé quand mais il ne pensait pas que maintenant soit le moment rêvé. Ça répondait à beaucoup d'interrogations cependant. Pourquoi tout lui semblait familier, pourquoi c'était si simple, pourquoi il rêvait de ce Noël-là. Parce que c'était lui. Le garçon qu'il avait aimé, tant aimé. C'était Harry et il était revenu. Le destin jouait à un jeu dangereux. Il n'était plus vraiment sûr de ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas.
« Bonjour Louis. » Il leva ses yeux avec surprise et pinça ses lèvres en hochant la tête, retournant à sa contemplation silencieuse et bête de son ordinateur devant lui. Harry poussa un soupir en passant son chemin et il sentit quelque chose l'étouffer, fort, trop fort. Il avait l'impression d'être prit à la gorge par une poigne de fer.
« Bah alors... beau gosse et toi c'est déjà fini ? » Il sourit à son collègue et haussa lâchement une épaule. « Mais vous aviez un autre rendez-vous hier soir non ? » Il haussa ses deux épaules cette fois-ci en se concentrant sur son travail, le téléphone sonnant déjà. Il n'avait pas le temps pour de stupides problèmes de cur, il avait mieux à faire.
Ce n'était pas comme si son état n'avait pas alerté Olive, à dire vrai celle-ci y pensait un peu trop alors qu'elle était assise en cours de littérature, observant la neige par la fenêtre en reposant son visage dans sa paume. Elle avait bien saisi que quelque chose n'allait pas quand elle avait vu Harry revenir la veille au soir, quand elle avait traversé la rue jusqu'à chez elle et qu'elle avait trouvé son père complètement perdu dans ses pensées dans sa chambre. Elle n'était pas dupe, elle savait très bien qu'il l'avait fait à nouveau, fuir. Elle savait très bien que c'était ce qu'il faisait de mieux. Trouver une excuse pour ne pas rester trop longtemps avec quelqu'un, pour rester dans sa solitude à laquelle il était tant attaché pour une raison incompréhensible. Elle espérait vraiment que Harry ne laisserait pas tomber. Qu'il continuerait à s'accrocher, à trouver Louis beau et à être complètement soumis à son affection pour lui. Elle avait remarqué ça aussi, Harry aimait son père bien plus que quiconque ne l'avait apprécié à sa juste valeur jusque-là et elle espérait que ce serait assez pour qu'il s'accroche, comme elle le lui avait demandé.
Elle aurait dû le mettre en garde plus que ça, lui dire qu'il allait trouver n'importe quelle excuse pour s'éloigner de lui à un instant. Mais elle ne l'avait pas fait, et peut-être que c'était mieux ainsi, même si ça la faisait chier elle n'était que la fille de Louis, elle n'avait pas le droit de prendre ce genre de positions dans son dos. « Oli ? » Elle se tourna vers sa camarade qui attendait quelque chose, assise sur sa chaise à ses côtés. « Le cours est fini, tu fais quoi ? On va arriver à la bourre à la cafét'. » Elle hocha de la tête en réunissant rapidement ses affaires sur la table pour les glisser dans son sac.
Il fallait qu'elle se fasse une raison, il n'y avait rien qu'elle puisse faire, sinon se contenter d'espérer que les choses iraient mieux, que son père apprenne à ne plus refuser l'amour et le bonheur que la vie voulait lui offrir. Il avait le droit d'aimer à nouveau et il ne fallait pas qu'il se l'interdise. Mais ça... il avait du mal à le comprendre. « Olive, toujours dans la lune. » Elle sourit en hochant la tête, amusée. Eh oui, toujours dans la lune, toujours en train de se demander si un jour la personne qu'elle aimait le plus sur terre apprendrait à briller et aimer à nouveau, comme il le méritait. Parce qu'il n'y avait personne d'autre sur terre qui méritait ce bonheur plus que lui.
Louis éternua au-dessus de son assiette. Quelqu'un devait parler de lui. Il renifla en s'affaissant dans le dossier de sa chaise. Sa pause déjeuner était habituellement très calme mais aujourd'hui cette habitude sonna en lui avec quelque chose s'apparentant à un échec, un raté. Il passait à côté de quelque chose et il savait très bien ce que c'était, mais jamais il ne pourrait l'admettre. Ça toqua soudai à la porte et il fronça ses sourcils en se levant, attrapant dans une extension d'un mouvement la télécommande pour baisser le son de la télé et il partit vers la porte pour l'ouvrir. Il aurait dû le voir venir, alors pourquoi ne s'était-il pas attendu à le voir ici ? « Je suis désolé Louis, je ne peux pas te laisser nous retirer une histoire qui aurait pu fonctionner. » Lança aussi sec Harry. Il poussa un soupir et lâcha la porte pour repartir au séjour, laissant Harry entrer tout seul et fermer la porte. Il récupéra son assiette vide pour aller la mettre dans la cuisine et regarda Harry le suivre des yeux au passage. « On marche bien Louis, toi et moi, et le fait qu'on se connaissait déjà avant n'est qu'un bonus. » Louis poussa un petit soupir et se tourna vers lui, s'adossant à son plan de travail pour le regarder alors qu'il se tenait dans l'encadrement de la porte.
« Écoute... Harry je... »
« Pour écouter quoi ? » Railla-t-il. « Louis... tu peux fuir autant que tu veux ça ne changera rien, je t'ai retrouvé et maintenant que c'est le cas je refuse de te laisser partir à nouveau. » Il sentit son cur se serrer, comme s'il avait toujours rêvé qu'un jour quelqu'un lui dise ça, mais il préféra ne pas le dire à voix haute. « Tu ne peux pas me mentir maintenant, je connais l'effet que j'ai sur toi, je sais que tu ressens quelque chose toi aussi, que tout ça n'est pas que dans ma tête. Nos enfants s'entendent bien, on est sur la même longueur d'ondes, on se complète. » Il compta sur ses doigts. « Laisse-nous une chance. » Harry se pressa vers lui pour le coincer contre le plan de travail, il n'eut que le temps de prendre une inspiration avant que le grand homme n'attrape en coupe son menton pour l'embrasser. Louis répondit à l'assaut qui lui fut fait et il s'agrippa à son corps, à ses bras, larges, précieux, si chauds sous ses doigts. Il se fit tant pousser qu'il finit par grimper sur le plan de travail, ses mains serrées sur les épaules de l'homme, soupirant contre sa bouche.
Il sentait tout, son corps, son souffle, son être, la douceur de ses boucles, son odeur, la force dans ses bras, dans ses épaules. C'était superbe comme son corps semblait assortit au sien, tout était trop beau, trop parfait, c'était beaucoup trop irréel de si parfaitement s'entendre physiquement avec quelqu'un, mais ça ne le surprenait plus, parce que c'était Harry. Il se souvenait maintenant, ça avait toujours été comme ça avec lui, c'était pour ça que le quitter avait été si dur, parce que ça marchait si facilement entre eux, déjà à l'époque, et encore plus maintenant. Il l'avait toujours remarqué, alors comment se faisait-il qu'il ait oublié si facilement son visage, son prénom, qu'il ne se soit pas souvenu de lui avant qu'il le lui dise ? Pourquoi même en l'embrassant là, comme ça, avec ses mêmes grandes mains sur ses hanches, sur son corps brûlant, il n'arrivait plus à retrouver Harry entièrement ? C'était tant étrange. Avaient-ils tous deux tant changé que ça pour que ses baisers n'aient rien à voir avec ceux dont il se souvenait ? Avaient-ils tant changé que ça ? Est-ce que tout ça en valait vraiment la peine ? Qui disait que ça pourrait toujours aussi bien fonctionner ? Vingt et un ans ce n'était pas rien. Et puis, il fallait qu'il prenne du temps peut-être, pour vraiment réaliser que c'était lui.
Il le poussa finalement, soufflant lourdement pour récupérer une respiration calme. Une mèche chuta lentement devant son visage alors que sa main tombait sur la poitrine robuste de son partenaire. Il serra ses lèvres ainsi que son poing et soupira lourdement. « Harry... » Souffla-t-il. « Je... j'aime t'embrasser mais... non s'il te plaît. Ne m'achète pas comme ça. »
« Je ne t'achète pas. » Souffla Harry en fondant sur ses lèvres pour les saisir rapidement, les appréciant longuement avant de soupirer. « Je... voulais juste t'embrasser. » Confia-t-il en soupirant. « Mais si tu ne veux pas de moi... » Louis secoua sa tête. Il ne sut pas trop ce qu'il niait. Non il ne voulait pas de lui ? Ou alors non il voulait de lui et il se faisait des idées ? Il ne sut pas vraiment mais ça lui donna un grand indice quand il enroula sa main à sa nuque pour le serrer contre lui pour l'embrasser à son tour, le pressant contre sa poitrine et laissant glisser sa main le long de son corps pour attraper sa poignée d'amour dodue et charmante. Il poussa un gémissement étouffé dans sa bouche et sentit une des mains de Harry partir dans son dos pour le saisir par les reins et le tirer un peu plus contre lui, se logeant mieux entre ses cuisses et le calant sur le véritable bord du meuble. « Louis. » Soupira son partenaire, sa bouche proche de la sienne, respirant ce même air complètement enflammé. Si chaud que la neige dehors aurait pu en fondre, si chaud que ça réveilla quelque chose en lui qui avait était enveloppé dans un froid manteau d'hiver, qui avait poussé à l'hibernation. « C'est si bête... j'avais prévu de faire une blague avec une branche de gui mais... il n'y en a pas ici. » Rit Harry, contre ses lèvres, rendant leur air un peu plus chaud encore si c'était possible.
« Tu n'as vraiment pas besoin de gui pour m'embrasser de toute façon. » Répondit Louis, serrant ses bras autour de sa nuque, fort.
Harry était devant lui, sa bouille rouge à cause du froid. Dans sa main gantelée au-dessus de sa tête, il tient une branche de gui qu'il a trouvé on ne sait trop où. Louis pousse un rire en le regardant alors qu'il se tient devant la porte de sa chambre. « Tu sais. » Il l'approche de lui pour l'embrasser doucement, du bout de ses lèvres, tendrement. « Si tu voulais m'embrasser, il te suffisait de le faire. Mais j'apprécie l'effort. » Il glousse tendrement contre lui et la main de Harry retombe lourdement. Il attrape son col pour le tirer contre lui, le précipitant dans la chambre vide... et contre ses lèvres à nouveau.
« Vraiment pas. » Confirma Harry. « Tu vois... » Il recula de lui, ouvrant lentement ses yeux. Louis l'observa entre ses cils, voyant une mèche de boucles, bien plus longue que dans ses souvenirs, tomber devant le visage harmonieux de son partenaire. Il avait l'impression que ça y était, il venait vraiment de le retrouver. « Toi et moi... ça marche. » Appuya-t-il d'un mouvement de tête. « Tu devrais nous laisser... essayer. » Il baissa ses yeux vers le manque d'espace entre eux et soupira tristement en le poussant, retombant sur ses jambes en imposant de la distance.
« J'suis... désolé Harry. » Souffla-t-il, le ton empli de sentiments étouffants. Harry prit une profonde inspiration, coinçant sa lèvre entre ses dents. En un instant il fit une volte-face pour repartir, laissant Louis seul dans la cuisine, fixant le sol avec culpabilité. Il tira sa lèvre entre ses dents à son tour et observa le coin de la pièce pour se donner quelque chose à faire, se distraire. Il voulait maintenant plus que jamais prendre une après-midi de congés juste pour éviter Harry.
~
Son regard était perdu dans le vide lumineux du sapin de Noël qui trônait près de la fenêtre, donnant à l'extérieur une couleur moins inquiétante. C'était à ne plus rien y comprendre. Comment Louis pouvait-il si facilement se perdre contre lui, l'embrasser à en perdre la tête, et quand même désirer en rester là ? Surtout après un tel baiser, tellement serrés l'un contre l'autre dans cette cuisine. Il en avait encore chaud de partout, il pouvait encore sentir son souffle, son corps, sa chaleur.
Il poussa un soupir bien trop fort pour lui en se levant quand il entendit que l'on toquait. Olive était là, souriante en tenant quelques bûches de bois. « Papa m'a dit de venir vous en donner. » Expliqua-t-elle quand il l'invita à entrer.
« Très bien, on va les mettre sous la cheminée. » Dit-il. « C'est très gentil de sa part de penser à nous. » La jeune fille hocha de la tête en s'agenouilla devant la cheminée, glissant dans le foyer une bûche de plus et enfonçant les autres dessous. Il fit exprès de ne pas faire remarquer qu'il aurait pu venir lui-même, après que Louis ait passé l'après-midi à l'éviter il n'y avait rien qui le surprenait.
« Liv ! » Livio sortit de sa chambre en courant pour se précipiter vers sa grande amie et celle-ci le serra fort dans ses bras.
« Eh coucou toi ! » L'accueillit-elle en souriant. Harry décida donc de s'absenter, prévenant qu'il préparerait du chocolat chaud pour tout le monde.
« Il n'est pas avec toi ton papa ? » Entendit-il depuis la cuisine, venant de son fils, sa petite voix haut perchée et curieuse traînant un peu sur la dernière syllabe. Il l'imaginait très bien dire ça en levant son index devant lui tout en fronçant ses petits sourcils.
« Euh non, il n'avait pas très envie de venir. » Répondit Olive. Il put voir d'ici la bouille emplie d'incompréhension de son garçon.
« Pourquoi il ne veut pas venir, mon papa aime bien ton papa, ils sont copains tous les deux. » S'apitoya Livio. Il entendit Olive rire puis il y eut du mouvement dans la pièce et elle poussa un soupir. Il comprit qu'elle était en train d'arranger le feu mourant dans la cheminée par le son qu'il entendit. Il fut aussi un peu triste que même Livio remarque ce genre de chose.
« Ton papa aime beaucoup mon papa c'est vrai. » Confia Olive. « Et mon papa aussi il aime beaucoup ton papa. » Continua-t-elle, réchauffant le cur de Harry doucement, lui donnant comme une raison de continuer à espérer, à croire que tout irait bien pour lui et Louis, qu'il réussirait à être avec lui. Vraiment. « Mais tu sais... mon papa a très peur de l'amour. » Soupira-t-elle en tombant sur le canapé, présuma-t-il. Les pas de Livio coururent sur le sol pour, très sûrement, la rejoindre.
« Pourquoi ? » Demanda-t-il.
« Eh bien. » Elle prit une inspiration et le son qui suivit laissa penser qu'elle le hissait sur ses genoux sur le canapé. « C'est difficile à expliquer... » Commença-t-elle. « Quand j'étais très petite, j'avais une maman, et mon papa l'aimait beaucoup beaucoup. » Lui dit-elle, sur un ton de conte de fée. « Un jour maman est partie. »
« Partie où ? »
Olive fit un petit rire et poussa un autre soupir, triste, fatigué, un peu mélangé l'un en l'autre. Harry referma la bouteille de lait en prêtant un peu plus attention. « Dans un endroit où les gens vont tous un jour, elle est heureuse mais aussi très triste que mon papa soit malheureux sans elle. » Son ton semblait s'assagir pour prendre la sonorité d'un courant d'air hivernal, quelque chose portant de la peine, de la tristesse, de la nostalgie. Cette femme manquait énormément à Louis et à sa fille.
« Pourquoi elle ne revient pas alors ? » Continua Liv ne comprenant pas ce dont elle parlait, pourquoi c'était si fatal, si triste.
« Elle ne peut pas. » Répondit Olive, aussi simplement que possible, sans rien laisser entrevoir d'autre que ce fait. Elle était partie, elle n'était plus là, elle ne reviendrait plus. C'était tout. « Et... et depuis qu'elle est partie mon papa a très très peur d'aimer quelqu'un d'autre. »
« Pourquoi ? » Demanda à nouveau Liv.
« Eh bien. » Elle poussa un petit rire, pas un rire amusé, mais un rire nerveux et triste. « Il a peur d'oublier ma maman. » Dit-elle. « Mais il a aussi peur... que la nouvelle personne qu'il aime...s'en aille aussi. Il a peur d'avoir mal à nouveau. »
« Mais... c'est triste. » Remarqua Livio.
« Oui. » Confirma Olive. « Parce que du coup il refuse d'être heureux à nouveau. Et ce n'est pas bien... parce que c'est important d'être heureux. »
Harry redressa son corps. Louis avait peur. Trop peur. Et il était temps que ça change parce que, oui, c'était important d'être heureux.
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Petite information : Un # a été crée sur Twitter par Larry-Lynn donc si vous avez envie d'y faire un tour et de laisser vos avis, le voici : #UAEPPNfic !
Merci de lire l'histoire de Joëlla (oui c'est Ana, la correctrice, qui parle, Jo ne parle pas encore d'elle-même à la 3ème personne et heureusement !), je sais que ça la touche beaucoup donc n'hésitez pas voilà bisouuus
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