Chapitre 36: Surprise !
L'esprit encore embué, Scott ouvrit paresseusement un œil ensommeillé avant de le refermer presque aussitôt. Il se mit ensuite sur le côté et s'enroula de plus belle dans l'épaisse couverture qui le recouvrait. Tiens, ce n'était pas la sienne par ailleurs. Sans prendre la peine d'ouvrir les yeux, le cadet Black-Snape s'efforça de se souvenir de la soirée de la veille. Ah oui, ça lui revenait : le réveillon du nouvel an ! Ils l'avaient passé tous ensemble et, malgré tous les efforts de la direction, le ko avait régné dans la plupart des dortoirs ! Un peu avant les douze coups de minuit, Valentin, lui et quelques uns de leurs amis, s'étaient rendus dans le dortoir de son Papa et ils avaient joyeusement célébrés – enfin, Severus avait plutôt écopé d'un affreux mal de tête... ! Plutôt tard dans la nuit, ils avaient tous fini par rentrer dans leur dortoir, à part Scott qui était resté plus longtemps. Il avait taquiné son Papa pendant un moment avant de finir par s'écrouler de fatigue sur le confortable canapé du salon et il n'avait pas tardé à s'endormir. Son Papa avait dû, après coup, le recouvrir d'une chaude couverture et glisser un moelleux oreiller sous sa tête. En se concentrant un peu, le ténébreux parvenait à entendre le bruit d'une plume grattant sur du parchemin, signe que son Papa travaillait toujours.
Scott grimaça. Son Papa ne semblait pas dormir beaucoup et ça l'inquiétait. Surtout que le potioniste semblait sur les nerfs et très soucieux ces derniers temps... !
Scott bougea encore un peu sous la couverture. Il ignorait quelle heure il était et il s'en fichait éperdument.
Un frisson traversa l'échine du jeune garçon quand il sentit quelque chose de froid contre son torse. Le salon était plongé dans le noir, mais il n'avait pas besoin de lumière pour savoir de quoi il s'agissait. Inconsciemment, il posa sa main sur le quelque chose en question et il ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres. Lentement, une des questions les plus récurrentes que sont Papa lui posait lui revint en mémoire :
« Pourquoi es-tu ami avec Ézéchiel ? »
Le sourire de Scott s'agrandit. Pourquoi est-ce qu'il était ami avec Ézéchiel ? La raison était en fait plutôt simple...
FLASH-BACK n°1 :
Scott se courba autant qu'il le put mais ça n'empêcha pas l'un des participants de le toucher avec un ballon rempli d'eau fraîche. Riant aux éclats, le cadet Black-Snape s'empressa de lui rendre la pareille.
C'était une chaude journée d'été et sa famille, ainsi que les Malfoy-Potter, avaient décidé de pique-niquer dans le parc. Beaucoup de personnes avait eu la même idée et donc Scott avait pu facilement trouver des personnes avec qui faire une bataille d'eau.
Le jeune homme avait toujours été une personne très sociable. Qu'importe l'endroit où il se trouvait et les personnes avec qui il était, Scott se faisait toujours des amis à une vitesse que ses parents trouvaient incroyable.
En cette chaude journée, tout le monde s'amusait beaucoup à part... Le regard du ténébreux se posa sur la seule personne qui ne participait pas au jeu. La seule personne qui restait tranquillement assise à l'ombre à lire un livre : Ézéchiel Malfoy-Potter.
Leurs deux familles étaient très proches l'une de l'autre, de ce fait, Scott voyait souvent le benjamin Malfoy-Potter – enfin plus pour longtemps étant donné que le ventre de Harry s'arrondissait au fil des jours – mais ils n'avaient jamais vraiment parlé ensemble... Dire qu'Ézéchiel était une personne réservée était un euphémisme ! Le jeune homme parlait quasiment jamais et il avait toujours la même expression indéchiffrable sur son visage qui empêchait quiconque de savoir à quoi il pensait. Pour tout le monde, Ézéchiel Malfoy-Potter était un garçon étrange - limite effrayant -, solitaire et toute personne qui l'énervait était victime d'accidents inexpliqués... Tout cela faisait que personne ne se risquait jamais à le titiller de trop près, et Scott ne faisait pas exception à la règle. Il n'avait pas peur d'Ézéchiel, loin de là, mais c'était juste qu'il... ne l'intéressait pas. Alors il se contentait de l'ignorer.
Le cadet Black-Snape sortit brusquement de ses pensées quand une bombe à eau s'écrasa contre son épaule. Scott se désintéressa alors complètement d'Ézéchiel et il courut après son attaquant.
xx
Scott ne savait pas trop à quel moment la situation avait changé. À quel moment Ézéchiel avait commencé à... l'intriguer. Toujours est-il qu'un jour, la présence du jeune Malfoy-Potter commença à le titiller. Il ne savait pas si c'était le fait qu'il se tienne toujours à l'écart, qu'il soit toujours fourré dans un livre – à se demander comment et à quel moment il avait appris !–, ou qu'il ait constamment la même expression faciale, toujours est-il que Scott était devenu... curieux à son sujet. Et, comme d'habitude, sa curiosité augmenta encore et encore jusqu'à ce qu'il n'en tienne plus et qu'un jour...
« Salut ! »
Ézéchiel ne bougea pas d'un poil mais le cadet Black-Snape ne s'en formalisa pas. Il prit place aux côtés d'Ézéchiel et se mit à fixer l'impassible jeune garçon. Tout le monde disait qu'il était le portrait craché de son Papa : les mêmes cheveux noirs indomptables, les mêmes yeux émeraudes... A la différence que son Papa était loin d'être aussi froid.
Scott ne dit rien pendant un moment, ne faisant que dévisager le jeune Malfoy-Potter qui restait de marbre. Tout le monde savait que c'était ainsi qu'il procédait : si Ézéchiel avait quelqu'un dans le nez, il ne le faisait jamais savoir. Il restait totalement impassible, ne faisait absolument rien pour se trahir et puis un jour, la personne qu'il avait dans le nez avait un... ''infortuné accident''.
Mais étrangement, Scott n'avait absolument pas peur d'Ézéchiel. C'est pour cette raison qu'il resta là, à le regarder curieusement.
« Tu es vraiment bizarre comme personne, lui dit-il. »
Toujours aucune réaction de la part d'Ézéchiel qui s'obstina à lire.
Un petit silence plana entre les deux garçons.
« Tu ne parles pas beaucoup, n'est-ce pas ? reprit le jeune Black-Snape.
_ …
_ Tu sais quoi ? Ce n'est pas grave. Je vais parler pour nous deux. »
Et sur ce, le cadet Black-Snape se mit à parler.
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À partir de ce moment là, c'est ainsi que Scott se comportait : dès qu'Ézéchiel était là, il allait le voir et se lançait dans un interminable monologue.
Les jours passèrent, puis les semaines... Ézéchiel ne lui avait toujours pas dit un seul mot, son visage était resté complètement impassible, mais le plus étrange, c'était qu'il n'était encore rien arrivé à Scott. Bon nombre de personnes étaient persuadées que c'était parce que le jeune Malfoy-Potter préparait un très gros coup pour se venger, mais Scott ne s'en inquiétait pas outre mesure. Étrangement, le ténébreux avait l'intime intuition qu'Ézéchiel ne lui ferait rien. Alors il continuait à lui parler.
« … je trouve ça quand même incroyable que des milliers de gens accourent pour les acheter alors que c'est évident que c'est une arnaque totale, disait Scott. »
Comme d'habitude, Ézéchiel garda le silence mais le cadet Black-Snape ne s'en formalisa pas et ses yeux se mirent à pétiller de gourmandise quand une gaufre – qu'il savait absolument délicieuse – fut déposée dans son assiette. Elle était fumante et recouverte de chocolat, de chantilly et de fruits rouges. C'était comme ça qu'il les préférait.
« Merci ! dit-il à l'intention de la personne qui l'avait préparée : Harry.
_ Mais de rien, lui répondit le brun en lui adressant un sourire chaleureux. »
Le sourire de Scott s'agrandit. Il adorait Harry ! Il trouvait qu'il dégageait une chaleur ainsi qu'un petit quelque chose qui lui donnait toujours l'impression qu'il faisait partie intégrante de sa famille. C'est en partie pour cela que le jeune garçon n'hésitait pas à venir chez les Malfoy-Potter et à dormir chez eux. Il fallait également dire que Harry était tellement heureux qu'Ézéchiel ait un ami que la dernière chose qu'il voulait faire c'était s'interposer !
Comme c'était l'heure du goûter, Harry avait voulu leur faire plaisir en leur préparant des gaufres.
Malheureusement, le convivial sourire du brun s'éteignit et un voile de tristesse passa sur son visage dès qu'il servit son fils. Ce dernier leva les yeux de son livre, posa sur son Papa un regard imperturbable et le gratifia, lui aussi, d'un merci avant de poser son livre et de commencer à manger.
Scott sentit son estomac se nouer : Harry était tellement gentil que ça lui faisait du mal de le voir aussi triste.
La raison de la soudaine tristesse du brun était simple : il aimait inconditionnellement chacun de ses enfants et il était relativement proche de presque chacun d'entre eux. Il savait ce qu'ils aimaient, ce qu'ils détestaient, leurs centres d'intérêts, comment leur remonter le moral, comment les faire rire... Oui, Harry était fier de pouvoir dire qu'il connaissait ses enfants pratiquement par cœur... ! Le seul qui lui échappait, c'était Ézéchiel. Malgré tous ses efforts, son fils restait un mystère pour lui. Il n'arrivait pas à créer de lien fort entre eux et plus le temps passait, plus il avait l'impression que... qu'il faisait quelque chose de mal... Qu'il n'était pas à la hauteur et qu'il était un père lamentable.
Rien qu'une simple gaufre était le reflet de son échec. À chaque fois qu'il en faisait, pour ses enfants et les enfants de ses amis, il faisait toujours en sorte qu'elles soient personnalisées aux goûts de chacun. Rien ne lui faisait plus plaisir que de voir leur visage s'éclairer face à leur dessert... ! Le seul qu'il n'arrivait pas à contenter, c'était Ézéchiel. À chaque fois, il lui servait une gaufre différente dans l'espoir de voir quelque chose transparaître de son visage. Un haussement de sourcil, un tressaillement, une moue ou un froncement de nez, puisque le jeune garçon s'obstinait à garder le silence quand il lui posait une question. À chaque fois Harry guettait désespérément un signe. N'importe quoi qui aurait pu lui indiquer qu'il aimait ou détestait ce qu'il lui servait. N'importe quoi qui aurait pu lui donner une indication sur ses goûts. N'importe quoi qui... qui aurait pu lui donner l'impression de le connaître un peu mieux. Mais le visage d'Ézéchiel restait toujours parfaitement impassible et il se contentait de lui dire un simple ''merci''.
Même ce mot lui laissait un goût amer d'échec dans la bouche parce que il s'agissait de l'un des rares dont Ézéchiel le gratifiait. ''Bonjour'', ''au revoir'', "bonne nuit", ''merci'', ''oui'' et ''non'' étaient quasiment les seuls mots que le jeune homme prononçait à son encontre. Après toutes ces années, c'était tout ce à quoi il avait droit. Et cela accentuait l'amertume dans sa bouche.
« De rien, souffla-t-il à l'encontre de son fils. »
Scott vit le visage de Harry s'assombrir ainsi que ses yeux s'embuer un peu avant que les pleurs de Dante ne le sortent de ses pensées.
Quand il s'aperçut du regard de Scott sur lui, l'ex-Gryffondor se força à sourire avant de quitter la pièce afin de s'occuper de son benjamin.
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Scott était incroyablement heureux !
Oui, depuis quelques temps, il était véritablement sur un petit nuage. La raison était simple : le ténébreux était amoureux. Oui, il était fou amoureux d'Élisabeth Jones. Une magnifique jeune fille aux cheveux blonds bouclés et aux yeux bleus qui attirait l'attention de bon nombre de personnes. Depuis des semaines, il ne parlait que d'elle et, par la même occasion, gonflait ses proches et en particulier Ézéchiel. Mais comme le jeune garçon se bornait toujours à rester muet, Scott n'avait aucune raison de se taire quand il était avec lui.
« Raaaaahh ! Je suis un tel imbécile ! »
Bien évidemment, c'était un Scott en colère qui parlait ainsi. Il prit furieusement place à côté d'Ézéchiel qui était encore et toujours plongé dans un livre.
« Je suppose que tu te demandes ce qui me mets de si mauvaise humeur ? dit-il.
_ …
_ Eh bien c'est simple : j'avais enfin une chance de me rapprocher d'Élisabeth. Une chance ! Non mais tu imagines ? Et je l'ai laissée filer... !
"À la foire, il y avait un jeu super compliqué dont la récompense était un flacon de Grisio. Élisabeth le voulait absolument alors, bien sûr, on était genre 15 à jouer pour l'impressionner… ! Je me suis cassé le cul mais finalement j'ai réussi ! J'ai gagné ce foutu flacon ! Et donc je suis allé directement la voir pour le lui donner mais sur le chemin, je suis tombé sur Joffrey et sa bande... ! Bien sûr ils ont essayé de me piquer le flacon... J'ai dû aller dans la petite forêt pour les semer. Et j'avais réussi... ! Et donc je suis allé voir Élisabeth, et quand je suis arrivé près d'elle, je me suis rendu compte que je n'avais plus le flacon...! Non mais tu imagines ? Je l'avais fait tombé dans la forêt en prenant la fuite ! Donc, bien sûr, j'y suis retourné pour le chercher. Et devine quoi ? Je ne l'ai pas retrouvé... ! Non mais tu te rends compte ? J'ai passé un temps fou à gagner le jeu, des heures à chercher ce foutu machin dans la forêt et tout ça pour que dalle ! Je suis arrivé devant Élisabeth les mains vides et j'ai eu l'air complètement stupide ! Non mais tu peux le croire ?
_ …
_ Eh bien sûr, Joffrey a pris bien soin de se foutre de ma gueule... ! Et puis... »
Scott parla ainsi pendant un long moment avant de se taire.
Ézéchiel n'avait pas bougé d'un pouce et il était toujours plongé dans sa lecture. Rien n'indiquait qu'il avait écouté le moindre mot du monologue du ténébreux.
Posant son regard sur lui, Scott laissa échapper un soupir. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il collait Ézéchiel – le fait qu'il ne lui était encore rien arrivé restait un mystère complet, la théorie la plus probable étant que ses parents lui avaient interdit de lui faire quoique ce soit. Quoiqu'il en soit, le jeune homme ne lui avait encore jamais manifesté le moindre intérêt ni adressé le moindre mot. De ce fait, Ézéchiel Malfoy-Potter commençait à l'ennuyer. Et s'il commençait à l'ennuyer, eh bien le cadet Black-Snape allait de nouveau l'ignorer comme il le faisait avant.
Scott resta ensuite un peu avec Ézéchiel avant de le quitter.
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Scott était tranquillement installé dans le jardin des Malfoy-Potter quand ce jour arriva. Ces derniers avaient invité sa famille et ils s'étaient tous installés dans le jardin.
Le cadet Black-Snape se tenait un peu à l'écart, à l'ombre d'un arbre, le soleil lui réchauffant le visage et se plaisant à entendre le chant des oiseaux, quand une ombre se posa en face de lui, cachant les rayons du soleil. En ouvrant les yeux, il s'aperçut qu'il s'agissait d'Ézéchiel. Le jeune garçon avait toujours la même expression impassible sur son visage. Il lui lança rapidement un objet que Scott attrapa par réflexe puis il prononça ses premiers mots à son encontre :
« Tu avais raison : tu es vraiment stupide. »
Après ces sept mots, le jeune Malfoy-Potter partit, laissant Scott complètement sur le cul.
Le ténébreux se remit néanmoins rapidement de ses émotions et il posa les yeux sur ce qu'il avait entre les mains. Et ce qu'il y vit le choqua encore plus, le laissant la bouche ouverte et les yeux écarquillés : Grisio.
Scott reconnut le flacon sans problème : il s'agissait d'une minuscule bouteille transparente en verre finement gravée, remplie d'un liquide violacé. C'était ce liquide qui rendait la bouteille assez froide dans le creux de sa main. Son utilité : versé sur un aliment quel qui soit, la potion améliorait le goût de ce dernier. L'intérêt était donc plutôt faible mais comme Élisabeth le voulait...
Mais en ce moment même, Scott ne pensait pas du tout à la jeune fille. Ce qui tournait encore et encore dans sa tête, c'était qu'Ézéchiel lui avait ramené la fiole. Ce qui signifiait que le jeune garçon l'avait en fait écouté et qu'il était allé dans la forêt pour récupérer le flacon ! Et s'il l'avait écouté à ce moment, cela signifiait probablement qu'il l'avait toujours fait et que Scott n'avait en fait jamais parlé dans le vide !
Durant ces quelques mois en compagnie d'Ézéchiel, pratiquement tout le monde autour de Scott lui avait répété encore et encore qu'il perdait son temps parce que le jeune Malfoy-Potter ne s'intéressait à personne d'autre qu'à lui-même. Mais pourtant, ce même Malfoy-Potter l'avait aidé et il lui avait parlé ! Bon c'était pour lui dire qu'il était stupide mais quand même !
Et quand on repensait à leur histoire, on pouvait même aller plus loin dans les suppositions et dire que peut-être que... peut-être que si Ézéchiel ne lui avait encore jamais rien fait c'était parce que... parce qu'en fait... il l'aimait bien... ?
La tête fourmillant de mille hypothèses, Scott mis la fiole au niveau de ses yeux et un léger sourire étira ses lèvres.
« Hum, fit-il, intéressant. »
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Par la suite, Scott s'était complètement désintéressé d'Élisabeth et il avait gardé le Grisio autour de son cou pour se rappeler que, malgré les apparences, Ézéchiel se souciait des personnes qui l'entourait.
Et petit à petit, l'entourage d'Ézéchiel put constater que le comportement de ce dernier commença à changer : il parlait plus, n'avait plus qu'une seule expression faciale et il semblait plus ou moins s'ouvrir aux autres.
Harry était même venu voir Scott pour le remercier personnellement pour tout ce qu'il faisait pour Ézéchiel. Scott ne voyait pas ce qu'il faisait de spécial mais apparemment le brun oui. Et ledit brun prit vraiment conscience de cela quand un jour, alors qu'il préparait des gaufres pour le goûter, Ézéchiel vint le voir...
FLASH-BACK n°2
« Tu fais des gaufres ? »
Harry sursauta en reconnaissant la voix de son fils.
À présent, ce dernier parlait de plus en plus mais le brun était toujours un peu surpris quand il prenait l'initiative d'engager une conversation.
Le brun se tourna vers Ézéchiel et sourit.
« Oui, répondit-il simplement. »
Un net malaise imprégna brusquement les traits du ténébreux. Il ouvrit puis referma plusieurs fois sa bouche mais aucun son n'en sortit. Le jeune Malfoy-Potter semblait vouloir dire quelque chose mais sans trouver les bons mots.
Après plusieurs tentatives, Ézéchiel sembla abandonner et il tourna les talons. Cependant, arrivé au seuil de la porte, il se retourna vers son Papa et murmura d'une voix à peine audible.
« Des noisettes.
_ P... Pardon ? l'interrogea Harry. »
Ézéchiel hésita un moment avant de reprendre :
« Un jour tu m'en as servie une avec des noisettes dessus. J'ai bien aimé. »
Harry fut tellement surpris qu'il en eut le souffle coupé.
« Je... je... je t'en préparerai une alors..., bafouilla-t-il.
_ Merci. »
Sitôt ce mot sortit de sa bouche, Ézéchiel se précipita hors de la cuisine, laissant son Papa avec un sourire qui s'étirait jusqu'à ses oreilles.
Fin FLASH-BACK n°2
Fin du FLASH-BACK n°1
Scott était donc resté avec Ézéchiel parce que, malgré tout ce qu'on pouvait dire sur lui, le jeune Black-Snape savait qu'il y avait beaucoup à découvrir à son propos. Et à force de traîner avec lui, Scott avait fini par s'attacher à lui... Surtout que les différentes facettes d'Ézéchiel qu'il arrivait bon gré mal gré à découvrir l'encourageaient dans ce sens.
Par contre, la raison pour laquelle Ézéchiel avait fini par être ami avec lui – même s'il le niait constamment – lui échappait toujours...
Se retournant une dernière fois dans son lit, le cadet Black-Snape bâilla largement avant que le sommeil ne le fauche de nouveau. Il finit donc par se rendormir, la fiole froide toujours collée contre son torse.
HPDMHPDM
« Ron, je suis sûr que ce n'est pas si dramatique. »
Assit sur le lit de Blaise, entre ses jambes et confortablement blotti entre les bras de ce dernier, le rouquin fit la moue.
« Ce n'est pas toi qui a Goyle comme beau-frère je te signale, grogna-t-il.
_ Je suis ton futur mari, je te signale, lui rappela Blaise.
_ Ce n'est pas la même chose ! rétorqua Ron. Ginny est ma petite sœur alors le fait de savoir qu'elle va finir avec... avec Goyle... !
_ Tu sais, quand on y réfléchit bien, il est vrai que tu ne le connais absolument pas. Peut-être que...
_ Peut-être que quoi ?
_ Peut-être qu'il n'est pas un si mauvais parti... ! Je te rappelle qu'au début tu étais persuadé que finir avec moi était la pire chose qui pouvait t'arriver !
_ Blaise, entre la perceptive de finir avec un pur beau gosse super sympa et attachant et celle de finir avec... Goyle, tu dois quand même avouer qu'il y a tout un monde !
_ Et toi, tu dois bien avouer qu'au tout début, finir avec Goyle ou moi c'était kif-kif pour toi.
_ … »
Devant l'obstination de son amoureux, Blaise poussa un petit soupir avant de le forcer à se tourner vers lui afin de pouvoir plonger son regard miel dans le sien.
« Ron, tu ne le connais pas, répéta-t-il. Je ne le connais pas. En fait, je crois bien qu'à par Crabbe, personne ne le connaît...! Alors ta sœur a dû creuser un peu et... apprécier ce qu'elle a découvert... »
Le visage du roux se tordit immédiatement dans une grimace peu gracieuse qui découragea Blaise d'insister plus sur le sujet.
« Tu as pu lui parler un peu ? lui demanda-t-il.
_ A Ginny ? Non, répondit mornement le roux. Je suppose que Goyle lui a dit qu'il avait tout cafté à Harry et elle en a déduit qu'il m'avait mis au courant. Du coup, elle m'évite comme la peste...
_ Elle doit avoir peur du regard que tu poseras sur elle. Peur de te faire honte...
_ Mais, ce n'est pas elle qui me fait honte ! protesta le rouquin. C'est seulement son futur mari... Mais après tout, peut-être que tu as raison et que si j'apprenais à le connaître... Aaaarrggg ! Non, franchement, je n'arrive pas à m'y faire... ! »
Même si la situation ne s'y prêtait pas trop, Blaise ne pouvait s'empêcher de trouver son roux tout à fait adorable avec sa petite bouille boudeuse. Il resserra ainsi son étreinte sur lui, déposa un baiser sur le sommet de son crane et titilla tendrement ses boucles rousses.
Ces petites attentions plurent beaucoup au Gryffondor qui soupira d'aise et se blotti encore plus confortablement entre les bras de sa moitié.
« Blaise, l'interpella-t-il soudainement.
_ Oui ?
_ Tu sais que Lavande ne me colle vraiment plus au train, n'est-ce pas ?
_ Oui.
_ Dis-moi..., qu'est-ce que tu lui as fait, au juste ?
_ Mais c'est toi qui as réussi à la résonner, tu te souviens ? »
Ron fronça les sourcils et il rejeta sa tête en arrière au maximum afin de pouvoir planter son regard dans celui de son vis-à-vis.
« Je l'ai croisée tout à l'heure et dès qu'elle m'a vu, elle s'est barrée précipitamment comme si elle avait le feu au cul. Non, plutôt comme si elle avait vu la faucheuse... ! Si tu avais vu ses yeux ! Elle était terrifiée !
_ … Tu sais, tu peux être plutôt terrifiant quand tu veux...
_ Rien de ce que je lui ai dit aurait pu avoir cet effet, grommela Ron, pas le moins du monde convaincu par l'explication de sa moitié.
_ Eh bien, tu sais...
_ Blaise, le coupa vivement le Gryffondor en plantant un regard ferme dans le sien. As-tu ou n'as-tu pas fait quelque chose à Lavande ? »
Blaise ouvrit immédiatement la bouche pour répondre, mais il la referma avant qu'un son ne franchisse la barrière de ses lèvres. Il prit ensuite quelques instants pour réfléchir à la réponse qu'il allait donner. Puis, il essaya de nouveau de formuler une phrase mais sans résultat. Finalement, toute la détermination qui se reflétait dans les yeux bleus du Lion finit par le faire capituler.
« Elle te prenait beaucoup trop la tête et tu as assez de choses auxquelles penser comme ça ! justifia-t-il précipitamment, ce à quoi Ron répondit en roulant des yeux. J'ai donc décidé de prendre les choses en main et de te débarrasser de ce pot de colle. Et je ne regrette rien ! »
Ron se renfrogna. Il voulut rétorquer quelque chose mais le regard ferme du Serpentard suffit à lui montrer qu'il resterait camper sur ses positions.
« Soit, capitula-t-il. Mais tu ne trouves pas que tu y es allé un peu fort ? Parce qu'elle a l'air carrément traumatisée !
_ Au moins on est sûre qu'elle ne reviendra pas à la charge. »
Ron fit la moue.
Les deux amoureux passèrent quelques instants en silence, avant que Ron ne prendre de nouveau la parole.
« Qu'est-ce que tu lui as fait ? s'enquit-il à mi-voix.
_ … Tu veux vraiment le savoir ? lui demanda Blaise en esquissant un sourire mauvais. »
Les yeux miels du bistré pétillaient de malice mais Ron y décela également autre chose. Une sorte de... lueur qu'il n'avait jusqu'à lors jamais vu et qui déclencha immédiatement un frisson glacé qui se rependit dans sa colonne vertébrale, ainsi qu'une chair-de-poule qui couvrit son corps entier.
Le petit sourire, qui étirait les lèvres de son petit-ami, mit brusquement Ron plus que mal-à-l'aise. Quelque chose lui disait que Lavande connaissait à présent le visage plus que Serpentard de son amoureux...
« Non, c'est bon, grommela-t-il finalement en baissant précipitamment le regard, les joues un peu rose. »
La conversation s'arrêta donc là, laissant à Ron l'impression que la température avait chuté de plusieurs degrés.
Blaise s'en aperçut et il s'empressa de redoubler ses baisers et ses câlins afin de dérider son âme-sœur. Le bistré ne tarda pas à obtenir gain de cause puisque Ron ne put lui résister que quelques minutes seulement.
Ils restèrent ainsi lovés l'un contre l'autre pendant un long moment avant que la porte du dortoir ne s'ouvre pour laisser passer Hermione. À sa vue, la mine de Ron se renfrogna immédiatement. L'expression d'Hermione passa, quant à elle, de la surprise à un certain malaise mélangé à une pointe de crainte et d'espoir. Et l'atmosphère, tout d'abord chaleureuse, redevint plus que pesante, et cette fois-ci, Blaise ne sut pas quoi faire pour détendre l'ambiance.
« Oh, je... Salut, bafouilla la Lionne en se tordant nerveusement les mains, je... je... je devais...
_ Voir Théo, non ? demanda Blaise.
_ Oui, c'est ça.
_ Il était là tout à l'heure et il m'a dit qu'il t'attendait, poursuivit le Serpentard. Il avait quelque chose à faire, alors il est sorti, mais il ne devrait plus tarder.
_ Ah, ok. »
Un silence gêné s'ensuivit.
Tordant toujours nerveusement ses mains devenues moites, Hermione regardait son ex-petit-ami avec espoir alors que ce dernier évitait effrontément son regard, la mâchoire serrée. Blaise, quant à lui, regarda tour à tour les deux adolescents avant de pousser un profond soupir désespéré.
Depuis quelques temps, on pouvait dire que la relation que Ron entretenait avec Hermione s'était améliorée. En effet, le roux ne la fuyait plus comme la peste, ni ne la regardait avec hargne quand elle passait dans son champs de vision, et il tolérait sa présence ainsi que celle de Théodore. Il fallait aussi dire qu'il était quasiment toujours flanqué de Blaise et que la seule présence du basané suffisait à garder son esprit occupé. Hermione avait donc cru qu'ils allaient bientôt se réconcilier, mais malgré ces petits pas en avant, les deux ex n'avaient pas encore eu de réelle discussion ensemble. Donc quand ils étaient tous les six, avec Harry et Draco, ou encore avec leurs enfants, l'ambiance allait encore, mais plus le groupe se réduisait et plus la tension se faisait sentir.
Au bout de plusieurs longues minutes d'un silence pesant, Hermione en vint à la conclusion qu'elle n'était toujours pas la bienvenue et, après avoir baragouiné un vague ''je reviendrai plus tard'' elle se dirigea vers la sortie. Elle l'avait presque atteinte quand la voix de son ex-petit-ami s'éleva derrière elle :
« Attends ! lui dit-il. Je... j'aimerais te parler... seul à seul... »
Après un regard entendu, Blaise déposa un baiser sur le sommet du crane du rouquin avant de se lever du lit et de sortir du dortoir.
Il ne s'en aperçut pas, mais Ron le suivit amoureusement du regard jusqu'à ce qu'il ait complètement disparu de son champ de vision. Le Lion se concentra ensuite sur Hermione qui avait remarqué son précédent regard et qui souriait avec un petit air attendri.
« Tu es vraiment amoureux de lui, hein ? lui demanda-t-elle d'une voix douce. »
Surpris par la question de la brune, Ron ne put empêcher ses joues de prendre une vive couleur piment, ce qui répondit sa question.
« Je suis contente pour toi, souffla-t-elle. Ça fait du bien de te voir… épanoui.
_ … Ça fait du bien de se sentir épanoui, confirma Ron avec un léger sourire. »
Un petit silence suivit la déclaration du rouquin, ce qui rendit Hermione plus que nerveuse.
« Écoute, reprit-elle pour combler le blanc, on a eu une très mauvaise passe récemment, et je sais que c'est en grande partie ma faute. Je sais pertinemment que tu n'as pas été blessé parce que j'ai embrassé Théodore, mais parce que je suis tombée amoureuse de lui et que je t'ai mené en bateau parce que je n'avais pas le courage de te parler et de rompre avec toi. Je sais que j'ai trahi ta confiance, je sais que je t'ai fait souffrir et je sais que je n'ai aucun droit de te demander de me pardonner mais... Mais si tu savais à quel point je suis désolée ! Je... je n'ai jamais voulu...
_ Stop, la coupa Ron. J'ai déjà entendu tes excuses, Hermione, et ce n'est pas la raison pour laquelle je voulais te parler. »
Un deuxième silence s'installa entre les deux adolescents.
Ron passa nerveusement sa main dans ses cheveux bouclés plusieurs fois de suite et il ouvrit et ferma également la bouche à répétition mais sans que le moindre son n'en sorte, comme s'il ne savait pas par quoi commencer.
Finalement, après plusieurs minutes de réflexions pour le moins tourmentées, il se décida à parler.
« Viens t'asseoir, invita-t-il poliment. »
Surprise par l'invitation, pour la moins inattendue, Hermione s'exécuta avec un petit temps de retard.
Une fois installée, Ron lui adressa un sourire un peu crispé. Il chercha ensuite ses mots pendant un moment avant de se lancer :
« Je pense...– le roux marqua une petite pause. Je pense que... je te dois des excuses.
_ … Hein ? s'étonna la brune complètement estomaquée, les yeux écarquillés au maximum. Euh..., c'est plutôt moi qui t'en dois. Après tout je... »
Ron secoua lentement sa tête de gauche à droite.
« Je te dois des excuses, confirma-t-il. Oui, je t'en voulais à mort pour avoir brisé ma confiance, oui j'étais... immensément en colère contre toi... ! Mais après m'être mis en couple avec Blaise, j'ai commencé à être... immensément en colère contre moi. À cause de la manière dont je l'ai traité avant d'apprendre à le connaître. Et plus le temps passait, plus ma colère contre toi s'estompait et la colère contre moi augmentait.
» Je me sentais – et je me sens toujours – tellement mal par rapport à lui... ! Ce qui m'a fait être de nouveau en colère contre toi, parce que je te tenais responsable de m'avoir mis dans un état qui m'a conduit à me montrer odieux avec Blaise.
» Mais il a quand même fallu que je fasse face à la vérité : ma colère contre toi n'était plus qu'une façade. Ce n'était plus du tout à propos de toi, mais à propos de moi, et te faire porter le chapeau était un moyen pour moi de me déculpabiliser. »
Le roux marqua un temps de pause avant de reprendre, les yeux toujours rivés dans ceux de la brune.
« J'étais furax contre toi, Hermione. Mais à présent, je ne ressens plus de colère à ton encontre. Je t'ai pardonnée ! Et je te dois des excuses pour n'avoir rien fait qui aurait pu te l'indiquer... »
Les yeux toujours écarquillés au possible, la bouche de la Lionne s'arrondit pour former un ''O'' parfait et son visage se tordit dans une expression peu flatteuse, qui fit sourire son ex-petit-ami.
« Tu... tu m'as pardonnée ? s'étonna-t-elle. »
Le sourire de Ron s'élargit quelque peu.
« J'aurais dû te donner quelques signes avant, hein ? demanda-t-il.
_ Euh... ça aurait été bien oui, réussi à articuler la brune. Parce que là, ton pardon semble tomber de nulle part!"
Le Gryffondor eut un petit rire.
« Eh bien, j'ai eu une petite conversation avec Blaise, il y a quelques temps, expliqua-t-il. Et suite à cela, j'ai réfléchi et je me suis rendu compte que... qu'en fait, je n'étais plus en colère contre toi et que je me voilais la face ! Et puis, c'est vrai qu'il ne manquait plus que moi : Harry et Blaise s'entendent bien avec tout le monde, Malfoy nous traite avec respect et réciproquement – malgré quelques piques. Il ne manquait plus que Nott, toi, et moi. Et à cause de ma fichue tête brûlée, on restait bloqué ! Alors il était plus que temps que je mette un terme à ce blocage, d'autant plus que je le faisais pour de mauvaises raisons...
» Donc je te le répète, ça ne me fais plus rien que tu sois avec Théodore. Certes, j'aurais préféré que votre relation débute autrement mais ça ne me dérange plus que vous soyez ensemble. En fait, vu que Frédérique est l'un des meilleurs ami d'Alexis, j'en suis même plutôt content.
» Et puis, vous allez super bien ensemble Théodore et toi, poursuivit-t-il. C'est vrai ! Je ne comprends qu'un mot sur deux quand tu parles, je ne comprends qu'un mot sur deux quand il parle... Alors vous êtes, de toute évidence, fait l'un pour l'autre ! »
Devant la remarque, Hermione ne put retenir un rire.
« Plus sérieusement, reprit le roux, Théodore est plus fait pour toi que je ne le suis. On ne s'intéresse pas du tout aux mêmes choses, on a différentes priorités dans la vie... Avec Théodore tu peux enfin... t'épanouir pleinement ! Partager tes centres d'intérêts, avoir de longues discussions sur tes passions... Et c'est mieux que de partager le reste de ta vie avec une personne avec qui tu ne pourras jamais t'emballer dans un de ces longs discours qui te caractérise, sans qu'il te regarde avec une expression complètement béate sur le visage - qui prouve qu'il ne comprend rien à ce que tu dis...! Et je suis plus que comblé avec Blaise ! Alors..., tout ce qu'il me reste à faire, c'est arriver à me pardonner pour mon attitude de sale con... Mais en tout cas, ma colère n'a plus rien à voir avec toi. »
Un silence suivit la tirade du Lion, mais il n'était pas pesant.
Un large sourire soulagé se dessina peu à peu sur le visage de la Gryffondor et les deux adolescents continuèrent de se regarder dans les yeux pendant un petit moment, sans rien dire, avant que Ron ne reprenne la parole :
« Par contre, certes, je t'ai pardonnée, mais ça ne veut pas dire qu'on va se jeter dans les bras l'un de l'autre et que tout va redevenir comme avant ! Tout ce qui s'est passé entre nous a quand même beaucoup entaché notre amitié, alors ça va certainement prendre un certain temps pour qu'on puisse retrouver notre complicité...
_ O... Oui. Bien sûr. Mais au moins, tu n'es plus en colère contre moi ! dit-elle avec entrain. »
Les deux adolescents s'adressèrent ensuite mutuellement un sourire un peu crispé. Un certain malaise s'installa ensuite entre eux mais avant que Ron n'ait le temps de trouver une excuse pour s'éclipser, la porte du dortoir s'ouvrit de nouveau. Cette fois-ci pour laisser passer Théodore.
« Oh ! fit-il en notant la présence, non seulement de sa petite-amie mais également de Ron. Je... Je dérange ?
_ Non, non, on avait terminé, lui répondit Ron. D'ailleurs, – il se leva du lit – j'aurais quelques mots à te dire, tant que j'y suis. En privé, si ça ne te dérange pas. »
Le moins que l'on pouvait dire, c'était que le ténébreux fut surpris par sa demande. Ses sourcils se haussèrent le plus haut possible, et une profonde incrédulité imprégna les traits de son visage. Incrédulité mêlée également à une pointe... de peur.
« Euhm... Je... Je suppose, oui, bégaya-t-il finalement.»
Il posa néanmoins un regard interrogateur sur sa petite-amie afin de voir ce qu'elle pensait de tout ça, et la brune ne tarda pas à l'encourager en silence.
« Oui ! confirma-t-il en reportant son regard sur Ron.
_ Cool, fit le roux en esquissant un faible sourire. »
Ignorant le regard peu rassuré de Théodore, Ron sortit du dortoir – sans prendre la peine de vérifier si le Serpentard le suivait – et il se rendit ensuite dans la Salle Commune, où Blaise était en pleine discussion avec deux verts et argents.
Ron ne fit pas attention à lui et il entraîna Théodore dans un coin tranquille.
« Tu sembles... un peu stressé, dit moqueusement Ron en notant le visage un peu pale et angoissé du Serpentard.
_ Eh bien... considérant la situation... je le suis oui, avoua Théodore.
_ …Tu as peur que je te frappe au visage ?
_ Un peu oui, confessa le vert et argent.
_ … C'est une option... Mais rassure-toi, ce n'est pas ce que j'avais en tête.
_ Alors... qu'est-ce que tu veux me dire ? »
Ron resta silencieux pendant un moment avant de se jeter à l'eau.
« Ce que je vais te dire va sûrement te surprendre étant donné notre situation mais... Hermione est vraiment une fille géniale. Elle est drôle, super intelligente et attentionnée. Elle essaye toujours de trouver des solutions quand quelqu'un a des problèmes et elle est tout le temps de bonne humeur ! Enfin non, pas vraiment tout le temps mais même quand elle boude, elle fait cette petite moue qui la rend adorable et... C'est vraiment une fille incroyable.
_ … Euh... Je sais et...
_ Elle m'a fait beaucoup de mal, poursuivit Ron sans s'occuper de son intervention. Elle m'a fait beaucoup de mal mais malgré ça je... – il haussa négligemment les épaules – je dois avouer que je tiens toujours à elle. Après tout ce qui s'est passé, elle reste... une personne importante pour moi... en quelque sorte... Enfin, du moins, c'est ce que je crois... ! Bref, je tiens toujours beaucoup à elle alors... prends soin d'elle. Elle le mérite amplement. »
Un large sourire s'étendit sur les lèvres de Théodore.
« Je le ferai, promit-il. Je suis fou amoureux d'elle alors... tu peux être sûr que je prendrai soin d'elle.
_ Cool... Et si tu ne le fais pas, là, je te frapperai en plein visage. »
Pensant à un trait d'humour, le ténébreux s'autorisa un petit rire mais il se reprit en croisant le regard tout à fait sérieux de Ron.
« Sauf que là, poursuivit le roux avec un sourire mauvais, je ne te frapperai pas une fois, mais des tonnes de fois. À un point que ton visage ne sera plus qu'un amas de bosses et d'hématomes sanguinolents et que plus personnes ne te reconnaîtra, même pas toi.
_ Euh..., fit Théodore en déglutissant faiblement.
_ Mais autrement si tu prends soin d'elle, on aura aucun problème. »
Ron adressa ensuite un sourire resplendissant à un Théodore plus pale que jamais.
« Ravis d'avoir pu parler avec toi ! s'exclama-t-il joyeusement avant de se diriger vers sa moitié et de s'écrouler à ses côtés. »
HPDMHPDM
Ce jour-là commença tout à fait normalement.
Draco s'était réveillé à son heure matinale habituelle et il avait observé avec tendresse son brun qui dormait encore dans ses bras pendant un certain temps. Puis, quand ce fut l'heure, il l'avait doucement réveillé à coup de baisers, de caresses et de mots doux. Il avait apprécié la vision de son amour gémissant de plaisir en réponse à ses attentions avant d'ouvrir lentement ses paupières, dévoilant ainsi ses superbes yeux émeraudes. Ils avaient ensuite passé un tendre moment, lovés dans les bras l'un de l'autre, avant de se décider à se lever afin de prendre une douche.
Comme d'habitude, une fois qu'ils eurent tirés les rideaux du lit à baldaquin, ils trouvèrent Théodore et Frédérique entrain de terminer de se préparer, Alexis toujours profondément endormi dans son lit et James, assis sur son lit, prêt. Seule chose qui changeait de la routine : la présence de Valentin aux côtés de son amoureux, qui lui susurrait à l'oreille des mots inaudibles pour un autre que son blond. Mais quoiqu'il lui disait, ses paroles faisaient rosirent les joues de James ainsi qu'étirer un sourire mi-amusé, mi-gêné sur ses lèvres roses. Le ténébreux avait posé l'une de ses mains sur la cuisse de James et il la massait étroitement. C'était cette même main qui lui valut d'être foudroyé du regard par un Draco en colère. Et s'il n'avait pas été complètement absorbé par son amoureux, Valentin en aurait sûrement frissonné.
Les poings et la mâchoire plus serrés que jamais, ses yeux gris lançant des éclairs, l'Héritier Malfoy s'apprêtait à s'occuper personnellement de l'importun mais Harry l'en empêcha.
« Laisse-les, grogna-t-il entre ses dents.
_ Mais...
_ Ils ne font rien de mal !
_ Sa main est sur sa cuisse ! s'indigna Draco.
_ Et ta queue était enfoncée jusqu'à la garde dans mon cul il y a encore quelques heures ! répliqua Harry.
_ Je suis ton futur mari !
_ Valentin pourrait être celui de James !
_ Impossible ! rugit Draco. James mérite mieux qu'un petit con arrogant qui ne pense qu'avec son entrejambe !
_ Valentin est fou amoureux de James et tu le sais !
_ … James n'est pas prêt ! se justifia Draco. »
Harry lui adressa un regard peu convaincu.
« Tu n'es pas prêt, le corrigea-t-il doucement.
_ James n'est pas prêt, je ne suis pas prêt, tu n'es pas prêt, personne n'est prêt !
_ … Laisse-les tranquille, souffla Harry avec un sourire amusé.
_ Mais...
_ Laisse-les tranquille, répéta le brun. »
Draco se renfrogna mais il laissa son Lion l'entraîner dans la salle de bain, après un dernier coup d'œil à une dernière scène qui était, elle aussi, devenue une habitude : celle de Blaise essayant tant bien que mal de réveiller sa moitié...
« Ron..., souffla-t-il d'une voix douce. Ron..., il faut que tu te réveilles... »
Blaise le secoua doucement par l'épaule dans l'espoir de le sortir des limbes du sommeil, mais il n'obtint qu'un grognement plaintif de la part de son rouquin qui se pelotonna d'autant plus contre lui.
Le basané poussa un petit soupir désespéré. Soit, Ron le faisait complètement fondre ainsi blotti à l'extrême contre lui, le serrant si étroitement dans ses bras que le Serpentard pouvait à peine bouger, un filet de bave coulant de sa bouche entrouverte, mais quand même ! Quand Ron lui avait dépeint ses défauts, il lui avait assuré que ça ne le dérangeait pas mais... A présent il devait quand même avouer que le roux lui tenait franchement chaud pendant la nuit, qu'il bougeait énormément et que les coups qui lui arrivait de recevoir pouvaient être plutôt douloureux – surtout le coup de genoux qu'il avait reçu une nuit dans les bijoux de famille ! Mais s'il était marié avec le Gryffondor, cela prouvait qu'il finirait par s'habituer, n'est-ce pas ? N'est-ce pas... ?
Mais pour le moment, le problème majeur était le sommeil de plomb du rouquin, duquel il n'arrivait pas à le sortir ! Depuis que les cours avaient repris, ils étaient plusieurs fois arrivés en retard à cause de ça !
« Debout Ron, ordonna-t-il doucement. »
Sans résultat.
La manière douce ayant échoué, le bistré consentit à utiliser la manière forte, mais cette dernière n'aboutit qu'à une brève ouverture d'un des yeux de Ron. Œil qu'il referma presque aussitôt.
« Non, non, non, lui défendit le Serpentard. Garde les yeux ouverts, ne te rendors pas. Ne te... »
En pure perte car le roux repartit aussi sec dans les bras de Morphée.
Le vert et argent poussa un profond soupir déprimé. Il ne savait vraiment plus quoi faire ! Il avait déjà demandé à ses enfants comment il s'y prenait dans le futur pour réveiller son Papa, mais ces derniers ne lui avaient été d'aucune aide.
« Tu devrais te sentir flatté. »
Blaise leva un regard surpris sur Harry qui avait pris la parole. Ce dernier venait de sortir de la salle d'eau, talonné par Draco – signe qu'il devait vraiment se dépêcher pour réveiller son amoureux.
« Plus Ron dort confortablement, plus il est difficile de le réveiller, reprit le brun. Là, son sommeil est tellement lourd qu'il doit littéralement dormir sur un petit nuage.
_ Génial, bougonna le bistré. »
Il commençait un peu à en avoir marre d'être comparé à un meuble, aussi confortable soit-il !
Toutes ses précédentes tentatives ayant échoué, Blaise essaya de s'extirper des bras de Ron, afin qu'il puisse se préparer, mais comme d'habitude, à peine eut-il bougé que les bras du Lion se resserrèrent aussitôt autour de sa taille. Le roux ne semblait pas vouloir le lâcher. À se demander comme il pouvait avoir un telle force tout en étant endormi !
Le Serpentard jura à mi-voix avant de fusiller du regard Théodore, qui se moquait de lui.
Et il n'était pas au bout de ses peines ! En effet, lorsqu'il réussi enfin à sortir son amoureux des limbes du sommeil, ce fut au tour d'Alexis de refuser de sortir des bras de Morphée ! À croire qu'il avait hérité du lourd sommeil de son Papa.
Mais malgré ces contres-temps, ils arrivèrent tous à se préparer et à se rendre dans la Grande Salle dans les temps. Et la routine se poursuivit : à peine installés, Draco commença à bécoter tendrement son amoureux...
« Par pitié arrêtez de vous pelotez ! finit par grommeler Lily.
_ On en se pelote pas, on se fait des câlins, rectifia Harry.
_ C'est la même chose, c'est dégoûtant, grogna Gabriel.
_ Gabe tu... commença Harry.
_ Si tu tiens à tes doigts, je te conseille de virer ta main de là ! siffla subitement Draco à l'attention Valentin. »
Le concerné parut frustré, mais il préféra ne pas discuter et obéir.
« Père ! s'offensa James. On se tenait juste la main !
_ C'est ça, grogna Draco. D'abord la main et ensuite il a un accès illimité à ton pantalon !
_ Mais non ! s'offusqua le blond.
_ Mais si. Et je suis beaucoup trop jeune pour devenir grand-père.
_ Dray, fous lui la paix, soupira Harry.
_ Fous-lui la paix ? s'indigna Draco. Et quand il serait enceint de jumeaux, là aussi je devrais lui foutre la paix ?
_ Dray, tu dramatises trop...
_ Je dramatise trop ! Tu oublies que tu es un véritable distributeur de molécules de fertilité et qu'il est tout à fait probable que James soit aussi fertile que toi, vu que c'est un trait héréditaire ! Alors je ne veux voir aucune main à proximité de James pour le moment !
_ Papa poule, se moqua Blaise. »
Le bistré se fit immédiatement incendier du regard par Draco.
« Pour la millième fois, Je ne suis pas un papa poule, grogna-t-il entre ses dents.
_ Bien sûr que si, confirma Harry avec un petit sourire. Mais ça fait partie de ce qui me fait fondre chez toi...
_ Aaww, 'Ry... »
Les deux adolescents plongèrent ensuite dans le regard l'un de l'autre et ils se sourirent tendrement avant de s'embrasser passionnément.
« Et ça recommence ! se lamenta Lily en roulant des yeux. »
Mais ses parents étaient trop occupés à se gober mutuellement les amygdales pour l'écouter.
Harry sortit cependant de sa rêverie quand Dumbledore s'avança sur l'estrade avec une mine assez préoccupée.
« Mes chers élèves, commença-t-il d'une voix forte, je sais que votre petit-déjeuner est délicieux mais je vous demande de m'accorder quelques minutes de votre attention. J'ai des nouvelles importantes à vous annoncer. Dans les jours qui viennent… »
« Dray ! pouffa soudainement Harry à mi-voix.
_ Quoi ? demanda ce dernier l'air de rien.
_ Enlève ta main de là..., l'intima le brun.
_ Quelle main ? »
Avant que Harry n'ait le temps de répondre, Draco plongea sa tête dans son cou et le recouvrit de baisers mouillés.
« Dray... ! se plaignit-il une seconde fois avec mollesse. Tu es vraiment impossible.
_ Tu m'excites...
_ Je t'excite 24h/24 ! grommela-t-il le brun.
_ Par pitié, allez dans votre chambre, grommela Gabriel. En plus le professeur Dumbledore à quelque chose d'importants à nous dire et vous nous empêcher d'écouter.
_ Pff, depuis quand est-ce que ce que la direction a à dire t'intéresses, hein ? demanda Draco. Et puis le connaissant ça doit encore être un truc débile du style : organisons un bal pour resserrer les liens entre les maisons...
_ Dray...
_ Lâche immédiatement la main de mon fils avant que je ne t'arrache les testicules ! rugit brusquement le blond, toujours à l'intention de la même personne.
_ C'est pas vrai, fiche-leur la paix Dray ! intervint Harry. Vu où ta main à toi est posée, tu es mal placé pour dire quoique ce soit.
_ C'est complètement différent ! Je suis ton futur mari, moi. Pas un simple… flirt de jeunesse !
_ Un flirt ! s'indigna James.
_ Et pour la dernière fois, reprit l'Héritier Malfoy, je suis beaucoup trop jeune pour...
_ Je ne compte pas tomber enceint, grommela James.
_ Ça ne me dérangerait pas d'être tonton Gabe..., fit rêveusement Gabriel.
_ Il n'y a pas de tonton Gabe qui tienne ! tempêta Draco.
_ Tiens, en parlant d'amoureux, Jake te bave toujours dessus, Lil', informa le ténébreux. »
La blonde leva les yeux au ciel.
« Ce crétin n'a toujours pas compris que c'était mort..., bougonna-t-elle.
_ Quel crétin ? s'enquit Draco. Qui est ce Jake ?
_ Personne.
_ Personne qui ? Est-ce que tu prends des potions contraceptives ?
_ Père ! s'offusqua la Serpentard.
_ Quoi ?
_ Mais arrête, Dray, soupira Harry. Lily a 15 ans, elle est suffisamment grande et mature pour commencer à fréquenter des garçons... »
L'Héritier Malfoy fusilla aussitôt son amour du regard.
« Non mais ça va pas de l'encourager dans ce sens ! tempêta-t-il. Dis-lui carrément de coucher avec le premier venu et de tomber enceinte !
_ Ce n'est pas ce que j'ai dit, contredit le brun. Je ne dis pas à Lily d'avoir des relations sexuelles, je lui dis juste qu'il est normal si elle commence à... être intéressée par les garçons...
_ Mais Harry...
_ Je ne suis intéressée par aucun garçon, grommela la blonde.
_ C'est normal, il faut avoir un cœur pour ça, se moqua Valentin. »
Le ténébreux se fit immédiatement incendié du regard par Lily et James mais il ne s'en préoccupa pas.
« Pourtant toi, il ne t'a fallu que ta queue..., rétorqua-t-elle.
_ Excuse-moi ? s'offensa l'aînée Black-Snape.
_ Val, stop, intima James. »
Le concerné ouvrit aussitôt la bouche pour riposter mais le doux regard de son amoureux suffit à le calmer. Bon gré mal gré, il laissa couler.
« Dites, vous ne pourrez pas la fermer ? demanda sèchement Blaise. Il y en a qui voudrait écouter.
_ Et Weasley, il n'en a pas envie ? répliqua Draco.
_ Où est le rapport ?
_ Eh bien, la couleur piment de ses joues indique clairement que tu as mis ta main à un endroit très particulier de son anatomie, ce qui signifie forcément qu'il n'a pas assez de neurones actifs pour écouter quoique ce soit. Dois-je en déduire que tu as le droit d'écouter mais pas lui ? »
Un sourire amusé étira les lèvres du basané.
« Il n'a pas besoin d'écouter parce que je m'en charge et qu'ensuite je n'aurais plus qu'à lui répéter ce qui a été dit... D'où, fermez-la pour que je puisse écouter tranquillement ! »
« Tu sais, ce n'est pas parce que tu es frustré que tu dois être aussi bougon..., grommela Scott.
_ Je ne suis pas frustré ! s'indigna Ézéchiel.
_ Bien sûr que si. Ça fait un bout de temps que tu as reçu ton mystérieux cadeau et pourtant, tu ne sais toujours pas qui te l'a envoyé...
_ Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit Harry.
_ Rien, affirma Ézéchiel.
_ Ézé a un admirateur ou une admiratrice secret, répondit malicieusement Scott.
_ C'est vrai ? s'enthousiasma Harry.
_ C'est faux, démentit Ézéchiel.
_ C'est vrai, affirma Scott. Le jour de Noël il a reçu un magnifique cadeau anonyme.
_ Ça ne veut rien dire, grommela ténébreux.
_ Aaww, quelqu'un est amoureux de mon bébé... ! se réjouit le brun.
_ Ew ! Personne n'est amoureux de moi ! contredit le jeune Malfoy-Potter.
_ Mais si, confirma Scott.
_ Quelqu'un est amoureux de toi ? s'étonna Draco. »
Le visage d'Ézéchiel se déforma dans l'indignation face à toute l'incrédulité qui se dégageait de la voix de son Père.
« Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? s'offensa-t-il.
_ Mais rien, se défendit le blond. Je voulais juste dire que... »
« Un donjon ! s'exclama soudainement Alexis. »
La métisse se tourna ensuite vers son Dad avec des yeux pétillant de malice.
« Un donjon, répéta-t-il.
_ Un donjon ? interrogea Blaise.
_ Pour y mettre Killian !
_ Pardon ?
_ On achète un donjon dans un endroit très reculé du globe avec des douves remplies de piranhas et de crocodiles, on demande à Oncle Charlie un dragon pour surveiller le tout et on enferme Killian à l'intérieur, expliqua Alexis avec un air triomphant. Comme ça il n'y a plus aucun risque qu'il se fasse aborder, toucher ou violer par le moindre garçon !
_ Quoi ? s'indigna le concerné. »
Blaise roula des yeux. Encore un plan pour éloigner son petit-frère de tous prétendants ! Alexis tenait visiblement beaucoup à Killian mais il y avait quand même des limites... !
« Aww, et Killian attendrait patiemment le prince charmant qui viendra pour le délivrer... ! intervint Maxime. Comme c'est romantique.
_ Et on trucidera tous les pseudos princes charmants, grogna Alexis avec un regard acéré.
_ Alex, on ne va pas enfermer Killian dans un donjon tout simplement parce que tu ne veux pas qu'il ait de petit-copain, refusa Blaise.
_ Killian est beaucoup trop jeune, fragile et doux pour avoir un petit-ami ! C'est à nous de prendre des mesures pour qu'il soit en sécurité.
_ Alex, c'est non.
_ Mais... ! »
Le mulâtre se tourna ensuite vers son Papa pour obtenir un minimum de soutient mais le regard vide de ce dernier indiquait clairement qu'il n'était pas en mesure de défendre qui que ce soit.
Alexis revint donc sur son Dad et son visage s'emprunta de colère.
« Et s'il se fait violer, hein ? explosa-t-il. Si quelqu'un l'attaque.
_ Personne ne va s'en prendre à ton petit-frère, rassura Blaise.
_ Tu l'as vu dans ta boule de cristal ? railla le métisse.
_ Alex, je sais que tu t'inquiètes beaucoup pour Killian mais...
_ En plus il ne sera pas tout seul ! argumenta Alexis. Rose et Clara seront avec lui...
_ Alex, non.
_ Mais Daaaaaad !
_ Sérieusement, vous ne pouvez pas vous taire ! s'exclama Hermione. »
A la suite de cela, une nouvelle vague de conversation suivit et quand ils se décidèrent enfin à se taire, Dumbledore avait terminé son discours depuis un bout de temps.
« Il avait dit que c'était important..., rechigna Harry en faisant la moue. »
Mais ce que Draco fit par la suite dans son cou lui fit aussitôt perdre le fil de ses pensées.
HPDMHPDM
« Moi je parierais sur ''un graaaand malheur s'abattra sur vous ! Un malheur tel que je n'en ai encore jamais vuuuuu... !'', lança Ron d'une voix nasillarde.
_ Mmm... Je dirais plutôt ''vous mourrez lentement dans d'atroces souffrances'', contesta pensivement Blaise.
_ Non, '' vous mourrez lentement dans d'effroyables souffrances !'', le corrigea Théodore.
_ Ou ''un grand malheur s'abattra sur vous et vous mourrez lentement dans d'effroyables et atroces souffrances'', proposa Draco.
_ Vous avez pas un peu fini, oui ? bougonna Harry avec un air faussement contrit. »
Les cinq adolescents – Hermione ayant arithmancie – se dirigeaient à présent vers leur cours de divination et Ron avait, depuis quelques minutes, lancé le jeu ''qu'est-ce que Trelawney verra comme horreur dans la vie future de Harry cette fois-ci ?''
« Étant donné que nos enfants sont là, peut-être qu'elle ne verra pas de présage de mort dans les environs de Harry cette fois-ci, proposa Blaise.
_ Hermione parie que si, contesta Théodore. Vu que, d'après elle ''enfants ou pas, cette matière reste un ramassis d'élucubrations sans queue ni tête''.
_ Elle n'a pas forcément tort..., confirma Ron en un haussement d'épaule.
_ Si cette matière craint à ce point, pourquoi est-ce que vous ne suivez pas l'exemple d'Hermione et prenez le cours d'arithmancie à la place ? demanda Harry. »
Ron grimaça.
« Écouter les divagations d'une bonne femme pendant deux heures entières me donnent beaucoup moins mal à la tête que 5 minutes de calculs assommant..., bougonna-t-il. »
Harry roula des yeux avant de se mettre à glousser indécemment quand deux bras puissants s'enroulèrent autour de sa taille et qu'une bouche curieuse déposa quelques baisers humides dans son cou.
« De toute façon, cette vielle chouette peut dire ce qu'elle veut, souffla Draco au creux de son oreille, je ne laisserai jamais rien t'arriver.
_ Aaww, Dray... ! minauda Harry en rejetant sa tête en arrière afin de la poser sur l'épaule de sa moitié. »
Les deux adolescents plongèrent ensuite dans le regard amoureux l'un de l'autre avant de s'embrasser tendrement.
« Bon, c'est quand vous voulez les tourtereaux... ! leur lança Blaise en montant à l'échelle à travers la trappe à la suite de Ron. »
Après un dernier baiser, Harry suivit l'exemple du basané, Draco sur les talons.
« Et n'en profite pas pour mater mon cul, Dray, le prévint-il.
_ Ce n'était absolument pas dans mes intentions ! mentit effrontément le blond. »
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« Eh bah voilà, j'étais sûr que j'aurais dû aller aux chiottes avant ! Maintenant ma vessie est à deux doigts d'exploser ! bougonna Ron entre ses dents.
_ En même temps, tu t'es enfilé au moins six tasses de thé, Ron, lui fit remarquer Harry.
_ Pas ma faute si apparemment mes feuilles de thé sont ''illisibles'' ! grogna le rouquin. »
Assis autour d'une table ronde et recouverte d'une nappe aux couleurs ultra voyantes, Harry, Théodore, Blaise, Draco et Ron s'échinaient sur l'exercice du jour : la lecture des feuilles de thé. Théodore et Draco étaient déjà passés, et depuis une dizaine de minutes, ils s'escrimaient à lire les feuilles de thé de Ron – pour le moment sans résultat ! Et la sixième tasse que le roux venait de terminer ne les aidait pas plus.
« Bon, en attendant que Ron nous fournisse des feuilles de thé observables, voyons ce que l'avenir réserve à Harry..., reprit Théodore en se saisissant de la tasse du brun.
_ De la douleur, de la souffrance et une mort atroce, répondit distraitement Ron.
_ Franchement les gars, vous n'êtes pas très optimistes concernant mon avenir..., bougonna Harry.
_ Mais t'inquiètes ! soupira Ron. Mon petit doigt me dit que tu t'en sortiras très bien ! Tu tueras le Lord Noir, tu te marieras et tu auras des tas de bébés.
_ C'est marrant, mon petit doigt m'a dit exactement la même chose..., renchérit Draco.
_ Bon, voyons voir cette tasse, les coupa Blaise en récupérant la tasse des mains de son ami. Alors... je vois... un... soleil...
_ Signe d'un grand bonheur, intervint Ron. Qui pourrait provenir... d'accouchements à répétition par exemple...
_ Ou, événement plus proche, comme un mariage..., ajouta Théodore. »
Harry sourit.
« Tiens, en parlant de mariage, reprit Blaise, je peux voir... une rose, juste à côté du soleil...
_ Oh, on dirait que tu vas bientôt trouver l'amour de ta vie, Harry..., traduisit Théodore.
_ Et je peux même te dire que la première de son prénom est... un O ? poursuivit le basané. »
Théodore se pencha par dessus son épaule.
« Mmm... J'aurais dit un P moi... avec une toute petite queue...
_ Ou encore un B minuscule, intervint Ron après avoir jeter un œil à l'intérieur de la tasse. »
Un grognement de colère s'échappa de la gorge de Draco alors qu'il se saisissait vivement de la tasse de son amoureux.
« C'est un D, triple buse ! bougonna-t-il après avoir regardé furtivement à l'intérieur. »
Blaise fit la moue.
« Mmm..., moi je resterais plutôt sur un O..., nargua-t-il. »
Le basané adressa ensuite un regard moqueur à son meilleur ami qui le fusilla du regard.
« Il te font marcher, Dray, lui fit remarquer Harry en entrelaçant leurs doigts afin de calmer sa moitié. »
Le blond bougonna.
« Cette putain de lettre est un D et c'est moi l'amour de la vie de Harry ! grommela-t-il dans sa barbe. »
Attendri, le brun regarda tendrement son amoureux avant de coller un baiser sur sa joue.
« Sinon qu'est-ce qu'il y a d'autre..., reprit Ron en se penchant par dessus la tasse.
_ Ah ! Une croix ! fit victorieusement Théodore. Signe d'épreuves et de souffrances !
_ Tiens, ils m'avaient presque manqués ces deux-là, bougonna vaguement Harry. »
Ron poussa un long soupir de lassitude en plongeant sa tête entre ses bras.
« Hermione a raison, cette matière est sans intérêt, se plaignit-il. Elle ne nous révèle que des choses inutiles qu'on sait déjà... ! »
« C'est parce que vous vous y prenez très mal. »
Les joues piquées d'un brusque fard, Ron releva précipitamment la tête et il riva sur la personne qui venait de prendre la parole, un regard interloqué.
« P... professeur Trelawney..., bégaya-t-il. »
Comme à son habitude, la femme d'âge mûre s'était enrobée d'un grand châle vaporeux et elle portait un nombre incalculable de bijoux. Ses grosses lunettes rondes la faisait toujours autant ressembler à un insecte, et même si elle était intervenue dans la conversation de ses cinq élèves, son regard était porté au loin. Tant et si bien qu'on aurait dit qu'elle ne s'adressait pas à eux.
Le regard absent de son professeur troubla Ron qui commença à croire, qu'en effet, son professeur ne lui parlait pas. Il se détendit donc un peu, mais il glapit et sursauta quand la femme d'age mûre riva soudainement son regard sur lui.
Toujours un peu dans les nuages, le professeur Trelawney passa ensuite un regard distrait sur les cinq adolescents avant de s'arrêter sur Harry.
« Les signes..., dit-elle d'une voix rêveuse. Les signes sont très difficiles à repérer et à comprendre. De ce fait, il faut les manipuler avec grand soin... »
Le professeur se tut pendant un moment, le regard dans le vide, avant de se saisir vivement de la tasse du Golden Boy, faisant sursauter ses cinq élèves par la même occasion.
Plongeant son regard dans la tasse avec un geste théâtrale, Sibylle Trelawney retourna l'objet entre ses mains pendant plusieurs longues minutes.
« … Vous allez trouver l'amour..., dit-elle finalement.
_ Sans blague, bougonna Draco. »
Harry lui donna un coup de coude pour le faire taire, mais, plongée dans son interprétation, leur professeur ne sembla pas l'avoir entendu.
Un temps plus long s'écoula en silence avant que le comportement du professeur ne change radicalement. Tout d'abord plutôt calme, la femme d'âge mûre se mit à trembler frénétiquement, ses yeux s'écarquillèrent – ce qui lui donna encore plus l'apparence d'une mouche géante –, sa bouche s'assécha et s'arrondit en un ''O'' parfait et son visage se déforma dans l'effroi et l'horreur.
« Tiens, je crois bien que tu vas mourir dans d'atroces souffrances, souffla Ron au creux de l'oreille de son ami d'une voix moqueuse. »
Harry lui donna à son tour un coup de coude pour le forcer à être sérieux. Mais encore une fois, le professeur ne parut pas avoir entendu la remarque.
« … Douleur..., souffla-t-elle. Une... atroce et intense douleur...
_ Qu'est-ce que je disais..., grogna le roux.
_ Ron ! le reprit Harry entre ses dents.
_ … Une longue et pénible torture... au-delà de tout entendement..., poursuivit le professeur de divination, imperturbable. Une souffrance telle que... »
La femme d'âge mûre ferma les yeux pendant quelques secondes puis elle secoua fébrilement sa tête de gauche à droite.
« Horrible, tout simplement horrible..., chuchota-t-elle les yeux toujours clos. Et une convalescence tout aussi douloureuse... »
Le professeur Trelawney marqua ensuite une pause, ignorant le désintérêt de ses élèves, avant de rouvrir ses yeux toujours perdus dans le vide.
« Du courage..., poursuivit-elle. Il va lui falloir beaucoup de courage et de force pour pouvoir surmonter cette dure et lourde épreuve et aller de l'avant... A un âge aussi jeune en plus...
Après une nouvelle pause qu'elle utilisa pour reprendre un minimum ses esprits, la femme d'âge mûre se replongeant dans l'étude de la tasse les sourcils froncés.
« Encore plus de souffrance..., dit-elle. Beaucoup de peur et... - elle tourna la tasse entre ses mains – beaucoup de... culpabilité et de ressentiments... Beaucoup...
_ … Bon bah tu vas bien te marrer dans le futur, 'Ry, se moqua gentiment Ron après un silence qu'il trouva interminable.
_ Génial..., maugréa le brun. »
Mais bon, ce n'était pas comme s'il ne s'était pas attendu à ce genre de prédiction de la part de son professeur... !
Sortant brusquement de ses pensées, Sibylle Trelawney posa un regard déconcerté sur le brun.
« Oh mais il ne s'agit pas de vous, détrompa-t-elle. »
Son intervention surpris ses cinq élèves.
D'une part, parce que c'était l'une des rares fois où leur professeur semblait entendre ce qu'ils disaient alors qu'elle était en pleine interprétation, et d'autre part par les propos qu'elle tenait.
« Mais c'est ma tasse, lui rappela Harry.
_ Mmm ? fit distraitement son professeur en posant son regard rêveur sur lui. Oh mais je sais. Mais c'était sans compter sur l'arbre...
_ L'arbre ? l'interrogea Ron. »
Sibylle le regarda et lui adressa un sourire un peu figé que le roux ne sut comment prendre.
« C'est pour cela que la divination est un domaine très difficile, M. Weasley, dit-elle avec un petit air suffisant. Il faut être capable de repérer tous les signes importants afin de pouvoir établir une prédiction la plus juste possible... Voyez-vous, même s'il s'agit de la tasse de M. Potter, la présence de l'arbre et de la rose indique qu'il n'est pas question de lui mais de l'un de ses proches. – elle reporta un regard nonchalant, assez perturbant, sur Harry – L'une des personnes que vous aimez le plus va connaître une souffrance des plus effroyable, M. Potter. Et ce par quoi elle devra passer pour arriver à tourner la page sera tout aussi douloureux. »
Ce fut comme si le brun avait reçu un coup de poing en plein ventre. Entendre qu'il allait énormément souffrir était une chose, mais entendre qu'une des personnes qu'il aimait le plus allait énormément souffrir en était une autre... ! Surtout qu'en quelques mois, il y avait tellement de personnes qui s'étaient mis à beaucoup compter pour lui... !
Inconsciemment, le brun serra la main de Draco qu'il n'avait pas lâchée, et en réponse le blond caressa tendrement le dos de la sienne.
« Pauvre petit..., soupira le professeur de divination en replongeant son regard dans la tasse. »
La mâchoire de Harry se crispa. L'un de ses êtres chers aller souffrir le martyr et tout ce qu'elle trouvait à dire c'était ''pauvre petit'' !
« Toute cette culpabilité et ces ressentiments, reprit Sibylle, ce ne sont pas vos sentiments à vous non plus, M. Potter. Non, vous vous êtes... L'épée ! Vous êtes pris au milieu de tout ceci... »
Les sourcils plissées comme jamais, la femme d'âge mûre retourna une dernière fois la tasse entre ses mains.
« Tant de tourments et de désespoir, poursuivit-elle. Imposés à une personne dont le prénom commence par un... Pour la énième fois, Miss Bell, faites attention aux boules de cristal... ! »
A peine cette phrase prononcée, un bruit de verre brisé retentit, suivit d'un petit glapissement.
« Le balais est à l'endroit habituel, Miss Bell, dit la femme d'âge mûre en roulant des yeux. »
Se désintéressant ensuite complètement de sa précédente prédiction, Sibylle Trelawney posa négligemment la tasse sur la table avant de se diriger vers d'autres élèves.
Harry, Blaise, Draco, Théodore et Ron quant à eux, ne passèrent pas à autre chose. Ils avaient tous les cinq suivi la tasse des yeux, la bouche plus sèche que jamais.
''L'une des personnes que vous aimez le plus va connaître une souffrance effroyable, M. Potter''.
Les muscles tendus au possible, des gouttes se sueurs perlant dans leur dos, les pupilles dilatées et le cœur fébrile, cette phrase tournait encore et encore dans leur tête.
Personne ne pipait un mot mais tous pensaient à la même chose :
''Tant de tourments et de désespoir. Imposés à une personne dont le prénom commence par un...''
La réponse était juste là, sous leurs yeux. Il suffisait de tendre la main vers la tasse, de regarder à l'intérieur et de lire la lettre.
Et la tentation était d'autant plus forte pour Ron et Harry. En effet, le petit discours de leur professeur avait aussitôt fait remonter dans leur mémoire la conversation qu'ils avaient eu avec Hermione et Narcissa au début de l'année. La conversation à propos de la guerre et des séquelles qu'elle avait engendrées. Et plus précisément, sur les personnes blessées au point qu'elles appartenaient à un rang. Aucun des trois Gryffondor n'avaient oublié que la brune avait préféré taire le nom d'une personne qui était de rang A. Une personne à laquelle Harry ne tenait pas encore... Et depuis cette discussion, Harry s'était mis à tenir à pas mal de personnes ! Draco, pour commencer, et puis Théodore, Blaise ainsi qu'une dizaine d'autres Serpentard. Et il finirait sans doute par tenir également aux proches de ces derniers ! Même Snape était concerné ! Harry avait fini par changer d'avis à son sujet et il n'avait pas le moins du monde envie qui lui arrive quelque chose.
Avec tout ce qui s'était passé, ils avaient peu à peu oublié tout cela mais la prédiction de Trelawney avait fait office d'élément déclencheur. Ne lâchant pas la tasse des yeux, Harry et Ron étaient persuadés que la lettre qui serait au fond leur donnera une indication sur la personne qui était de rang A...
Des longues minutes s'écoulèrent ainsi en silence dans une atmosphère lourde et pesante.
Ce fut finalement Harry qui fit le premier pas. Déglutissant péniblement, il tendit une main tremblante vers sa tasse. Il l'avait presque atteinte quand une main se posa sur l'objet, coupant ainsi le brun dans son élan.
Le Gryffondor posa ensuite un regard interrogateur sur Draco, qui était intervenu.
Tremblant légèrement, l'Héritier Malfoy lui sourit fébrilement d'une manière qui se voulait détendu.
« Écoute, lui dit-il d'une voix douce, on a tous fait le libre choix de se battre à tes côtés. On sait tous ce qu'on risque en se dressant contre le Lord Noir et on l'assume complètement. On sait qu'on a tous souffert avant, pendant et après la guerre mais on sait aussi qu'on a réussi à surmonter cette épreuve et qu'on vit à présent heureux avec notre famille respective alors... Alors je pense qu'il vaut mieux se contenter de ça. Savoir ne servira à rien d'autre qu'à nous faire stresser et souffrir... Et ça ne changera pas le futur pour autant alors... Il vaut mieux prendre la vie comme elle vient et se focaliser sur ce qui importe le plus : la futur famille qu'on va former, non ? »
Harry se tut pendant un instant.
Il regarda ensuite chacun de ses trois amis avec attention, dont le visage exprimait la même chose, avant de sourire fébrilement à son amour.
« D'accord, souffla-t-il en retirant sa main. »
Malgré cet accord, le malaise persista entre les cinq adolescent. La sonnerie de fin de cours y mit cependant un terme, et c'est en silence qu'ils débarrassèrent la table. Mais pendant qu'ils le faisaient – alors que Blaise, Théodore et Draco passèrent assez rapidement à autre chose – les paroles de leur professeur de divination ne cessèrent de tourner encore et encore dans la tête de Ron et Harry. Malgré tous leurs efforts, ils n'arrivaient pas à penser à autre chose :
''L'une des personnes que vous aimez le plus va connaître une souffrance effroyable, M. Potter''.
Une personne qui, ils en étaient sûr, serait de rang A...
HPDMHPDM
« Dray ! »
Une fois de plus, plaqué contre un mur, Harry gloussait sous les caresses de sa moitié.
Les mains de Draco avaient disparu sous sa chemise et elles le pelotaient largement. L'une des jambes du blond était entre les siennes et appuyait contre sa virilité tandis qu'il ondulait lascivement contre son brun.
Ils gesticulaient tellement que de loin, on aurait pu croire qu'ils se battaient.
« Finalement, on n'a jamais su même ce que Dumbledore avait à nous dire, nota Harry.
_ On s'en fout, grommela Draco avant de recouvrir le cou de son brun de baisers humides. »
Ledit brun pouffa de rire et il raffermit sa prise autour du cou du Serpentard.
Quelques instants plus tard, Harry le repoussa légèrement pour pouvoir plonger un regard tendre dans le sien.
Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, profitant juste de la présence de l'autre avant que les pensées du Lion ne dérivent encore une fois sur le cours de divination qu'ils avaient eu quelques jours plus tôt. Et bien sûr, il en vint automatiquement à la tasse de thé et à la personne de rang A.
Peut-être qu'il aurait dû jeter un coup d'œil à l'intérieur finalement... ! Ça l'aurait au moins soulager d'un énorme doute.
« Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda Dray, qui avait aussitôt noté la mine sombre de son amour.
_ Rien, lui mentit immédiatement le Gryffondor en se forçant à sourire de manière détendue. »
Bien sûr, Draco ne crut pas un mot de son mensonge.
« Ce ne serait pas encore à propos du cours de divination ? s'enquit-il. »
Harry ne répondit rien, mais son comportement le fit à sa place : il se mit à fixer ses chaussures et ses joues rosirent un peu.
L'Héritier Malfoy poussa un profond soupir.
« 'Ry, on était pourtant d'accord ! souffla-t-il. On profite au maximum du temps présent et on tire un trait sur cette histoire ! »
La petite mine Harry s'intensifia.
« Désolé, mais ce n'est pas aussi facile pour moi..., marmonna-t-il. »
Et si c'était plus facile pour Draco que pour Harry, c'était en partit parce que le blond ignorait tout à propos des différents rangs. Et effet, après une rapide conversation, Harry, Ron et Hermione avaient conclu qu'il était mieux de ne rien dire à leur moitié afin de ne pas les inquiéter.
Après un petit silence, Harry finit par lever un regard pétillant de malice sur sa moitié.
« Change-moi les idées, provoqua-t-il avec un sourire graveleux étendu sur ses lèvres. »
Surpris, les yeux du Serpentard s'écarquillèrent pendant un moment avant que le même sourire licencieux ne prenne place sur son visage.
« Qu'est-ce que tu as en tête ? demanda-t-il d'une voix langoureuse.
_ … Surprends-moi… »
Le sourire de Draco s'agrandit considérablement alors qu'une lueur perverse prit place dans son regard.
Le vert et argent blond prit ensuite sensuellement possession de ses lèvres dans un baiser passionné. Une fois le baiser finit, il se remit ensuite à embrasser le cou de Harry qui se remit à pouffer de rire et à gesticuler contre son corps.
Les deux amoureux se cajolèrent ainsi avec fièvre avant que Draco ne se décolle de sa moitié, un sourire tendre sur les lèvres.
« J'ai quelqu'un à voir, lui dit-il. Tu vas dans mon dortoir ? Je te rejoindrai là-bas.
_ Okay. »
Après un dernier baiser amoureux et un dernier sourire, Draco tourna les talons. Le brun reprit donc seul son chemin. Quelques mètres plus tard, il était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne remarqua même pas la personne qui se dressait devant lui et qu'il passa à côté d'elle sans même la voir. Cependant, cette personne ne l'entendit pas de cette oreille et elle enroula ses doigts autour de son poignet afin de l'arrêter dans sa route.
« Hé bien, tu ne dis pas bonjours ? lui demanda-t-elle. »
Surpris, Harry posa des yeux ronds sur la personne qui l'avait interpellé. Et quand il l'a reconnue, son visage se déforma sous l'incrédulité. Sa bouche s'arrondit dans un magnifique ''O'' et ses yeux s'écarquillèrent.
« Sirius ? souffla-t-il. »
Harry était tellement surpris qu'il resta complètement figé pendant un moment, la bouche entrouverte et les yeux ronds.
Il n'arrivait pas à y croire. Il n'arrivait tout simplement pas à y croire. C'était impossible ! Et pourtant il était bien là, juste devant ses yeux : Sirius.
Son parrain semblait en pleine forme. Ses yeux sombres pétillaient de malice, ses cheveux corbeaux retombaient toujours sur ses épaules dans un style ''je viens de me réveiller'' et une barbe de trois jours mangeait le bas de son visage. Il était habillé simplement dans son style négligé-mais-pas-trop qui lui appartenait et qui le mettait bien en valeur.
En face de lui, Harry avait beaucoup de mal à réaliser ce qui se passait sous ses yeux.
« Tu ne dis pas bonjours ? répéta son parrain avec un large sourire. »
Harry ouvrit la bouche pour répondre mais il était tellement sur le cul que pas un son ne franchit la barrière de ses lèvres. Il resta ainsi, dans une parfaite imitation du poisson rouge, devant le sourire franchement amusé de son parrain.
« B... Bonjours..., réussit-il enfin à prononcer d'une voix maladroite. »
Plus amusé que jamais Sirius finit par se jeter sur lui et le serrer dans ses bras à lui broyer les os.
« Oh Merlin que j'étais inquiet ! s'exclama-t-il. Tu vas bien ? Oh, bien sûr que tu vas bien, tu es resté bouclé à Poudlard pendant tout ce temps. Alala qu'est-ce que tu m'as manqué ! Et puis tu sais... »
Sirius déblatéra ainsi pendant plusieurs minutes sans laisser son filleul placer un mot avant de se décider enfin à le lâcher et à plonger son regard dans le sien.
« 'R... 'Rius tu... tu... Qu'est-ce que tu fais là exactement ? s'enquit Harry.
_ Tu n'es pas content de me voir ? le titilla gentiment le ténébreux avec un léger sourire.
_ N... Non, non, non, ce n'est pas ça, contredit Harry. Je... Je suis super content que tu sois là, c'est juste que je... je suis un peu surpris c'est tout. Je... Le moins qu'on puisse dire c'est que je ne m'attendais pas à te voir ici...
_ 'Ry, ça fait des mois que Poudlard est complètement hermétique et qu'on a aucune nouvelle. Pas d'informations, pas de lettres, pas de signe de vie, RIEN ! Tu crois vraiment que s'est passé inaperçu ? Tout le monde est mort d'inquiétude dehors ! C'est la panique totale ! Rien que deux semaines après le blocus, les Malfoy ont commencé à taper du poing pour savoir ce qu'il se passait et ça a empiré au fur et à mesure. Les journaux sont déchaînés et ils ont nettement contribué à faire pression sur Dumbledore... Je ne te dis pas toutes les rumeurs qui circulaient ! Maladie, accident... Ils ont même envisagé un meurtre... ! C'était vraiment le ko total... ! Finalement, Dumbledore a cédé et il a autorisé un petit groupe de personnes à venir pour vérifier que tout allait bien. Et après des heures enfermés dans une salle à nous expliquer la situation, comment ça allait se passer et nous faire promettre et signer des tas de trucs, me voilà...! C'est tout de même étrange que vous ne soyez au courant de rien, je pensais que Dumbledore vous en toucherait quelques mots... »
La fameuse annonce super importante qu'ils n'avaient pas écouté au petit-déjeuner...
Et merde.
Toujours sous le choc, Harry n'arrivait à former aucune pensée cohérente dans sa tête. Il se contenta donc de fixer son parrain avec un air complètement ahuri, mais ledit parrain semblait trop excité pour y prêter attention.
Ses yeux pétillaient comme jamais et il était évident qu'il mourrait d'envie de dire quelque chose mais qu'il faisait de son mieux pour se contenir.
Finalement, il craqua.
« Mais putain Harry, nos enfants ! explosa-t-il. Nos gamins sont venus du futur ! Non mais tu imagines à quelle point la situation est dingue ? Tu m'étonnes que Dumbledore a instauré un blocus. Tu imagines un peu le bordel si ça venait à s'ébruiter ? Ce serait une véritable catastrophe... Mais plus important encore, je veux tout savoir !
_ T... Tout savoir ? interrogea le brun d'une toute petite voix.
_ TOUT savoir, confirma Sirius. Combien d'enfants tu as... Tu as bien des enfants, hein ?
_ Euh... o...oui..., balbutia Harry.
_ Génial ! Je veux tout savoir sur eux ! Combien ils sont, qu'est-ce qu'ils aiment, qu'est-ce qu'ils détestent... Je veux tout savoir... Et bien sûr – un large sourire étira ses lèvres –, je veux également tout savoir sur leur mère...
_ L... Leur mère..., s'étrangla Harry, son teint virant au livide quand il se rappela que la dernière fois qu'il avait vu son parrain, il était toujours persuadé de son hétérosexualité.
_ Je veux TOUT savoir sur elle..., confirma Sirius. Elle est sexy ? Mais qu'est-ce que je raconte, bien sûr qu'elle est sexy ! Je veux vraiment tout savoir sur ta bien-aimée. »
« Comme le fait qu'elle a un pénis ? ne put s'empêcher de penser Harry. Et de bonne taille en plus... ! »
Bien sûr, Harry se gardait bien de dire ça.
« Et puis il n'y a pas que toi, poursuivit Sirius. Ron, Hermione, Remus... Je veux tout savoir sur eux aussi. »
L'ex-Gryffondor se tut pendant un moment avant qu'un sourire malicieux n'étire ses lèvres.
« Il y a une question qui me brûle les lèvres depuis que j'ai appris tout ce qu'il se passait ici, reprit-il à mi-voix. Je n'ai pas osé la poser avant mais à présent, je ne peux plus me retenir. »
Le ténébreux marqua une deuxième pause, l'air complètement surexcité.
« Et moi ? demanda-t-il finalement.
_ Et... toi ? interrogea Harry.
_ J'ai aussi des enfants ?
_ Euh... oui..., répondit lentement le brun.
_ J'en étais sûr ! s'enthousiasma le ténébreux. Il faut absolument que je les rencontre. Je veux TOUT savoir à leur propos ! À quoi ils ressemblent, ce qu'ils aiment, ce qu'ils détestent, s'ils ont... une personne qui fait battre leur cœur... Je veux tout savoir... ! Oh ! Est-ce mes enfants et les tiens s'entendent bien ?
_ Euh... oui... »
Après tout Scott était le meilleur ami d'Ézéchiel et Valentin sortait avec James alors on pouvait même dire qu'ils s'entendaient plus que bien.
« J'en étais sûr ! s'enthousiasma Sirius. Oh, et ils s'entendent bien avec les enfants de Remus aussi ? Parce que Remus a bien des enfants, hein ?
_ Euh... Oui, Rem' a également eu des enfants...
_ Et ils s'entendent bien avec les nôtres ?
_ Euh... en quelque sorte... »
Même si les choses n'étaient pas au beau fixe entre Christopher, Valentin et James, leurs benjamins, Scott, Edward, William, Ethan et Dante s'entendaient plutôt bien alors...
« J'en étais sûr aussi ! Alala, on dirait que les Maraudeurs sont de retour ! Je suis sûr qu'ils s'amusent de la même manière que nous quand on avait leur âge !
_ Euh... peut-être pas exactement de la même façon que vous..., contredit Harry d'une toute petite voix.
_ Ah ! Il faut vraiment que tu me briefes sur tout ça. Sans oublier ma femme...
_ T... Ta femme..., s'étrangla le brun.
_ Oui ! Je veux tout savoir à son sujet ! »
« Comme le fait qu'elle a également un pénis entre ses jambes ? pensa Harry. Et que tu la détestes pour le moment ? Et que ce n'est pas une femme ? »
« Est-ce qu'elle est sexy ? s'enquit Sirius. Mais qu'est-ce que je raconte, bien sûr qu'elle est sexy ! Ça va vraiment être trop bien !
_ Euh... 'Rius tu... Tu es le seul à être venu ? interrogea fébrilement le Lion.
_ Quoi ? Bien sûr que non ! Remus est là, ainsi qu'Arthur et Molly... »
« C'est Ron qui va être content... »
« … la mère de Seamus... Bon bien sûr, quelques parasites se sont également ramenés.
_ Des parasites ?
_ Oui. Les Malfoy, Nott, Crabbe, les Zabini... »
« Ouèp. Ron va définitivement être très content... »
« Mais bon, inutile de parler de malheur maintenant ! »
Sirius jeta un soudain coup d'œil à sa montre et il pâlit instantanément.
« Oh Merlin ! Je suis en retard pour la réunion avec McGonagall ! »
Il se tourna ensuite vers son filleul et lui adressa un large sourire.
« Je dois te laisser mais ne t'inquiète pas, on se reverra très vite avec les autres et à ce moment-là, vous pourrez tous nous raconter... D'ailleurs pendant que j'y pense, finalement, Ron et Hermione se sont mariés ? Mais qu'est-ce que je raconte ? Bien sûr, qu'ils se sont mariés ! Allez, on se voit plus tard ! »
Et avant même que Harry n'ait eu le temps d'en placer une, son parrain disparu aussi soudainement qu'il était apparu, laissant le brun fébrile et... un poil inquiet !
« Comment est-ce que je vais lui raconter tout ça sans qu'il pète un cable ? souffla-t-il craintivement à mi-voix. »
HPDMHPDM
Bonsoir à tous et à toutes. J'espère que vous allez bien. Désolé de cette si longue attente mais les cours en distanciel n'étaient pas simple, puis j'ai eu mon job étudiant. J'espère que ce chapitre vous plaira. Si il y a un problème, dites le moi.
Passez une bonne soirée.
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