Chapitre 35: Double visage
Harry était bien.
Il était juste... merveilleusement bien.
Confortablement installé dans le cocon improvisé des bras de sa moitié et les yeux clos, le brun sortait doucement des limbes du sommeil.
Draco et lui étaient pratiquement nus, ainsi lovés l'un contre l'autre. Les draps recouvraient à peine leurs jambes et les arabesques invisibles que Draco traçait du bout des doigts sur le corps de son amour, faisaient agréablement frémir ce dernier.
Donc oui, finalement le brun avait totalement pardonné à l'amour de sa vie sa petite entorse aux règles du pari. Après tout, il avait pris un sacré pied et puis Ron avait raison : il était bien trop malheureux quand il boudait son blond.
Le Gryffondor ne put retenir un gloussement de s'échapper de sa bouche alors que l'index du Serpentard se baladait avec tendresse sur son flanc droit. Ce qu'il ne vit pas, c'est que les sourcils de Draco se froncèrent quand son doigt se posa sur une fine cicatrice. Bien sûr, ce n'était ni la seule cicatrice qu'avait le Gryffondor, ni la première fois qu'il la voyait, mais l'Héritier Malfoy n'avait jusque là jamais pris le temps de demander à sa moitié quelle en était la cause. Cette fois-ci fit exception :
« 'Ry... »
Le concerné ouvrit ses deux perles émeraudes et il les posa sur son amant.
« Oui ? s'enquit-il.
_ Comment tu t'es fait ça ? lui demanda Draco en appuyant sur la cicatrice.
_ Ça ? fit distraitement Harry après un rapide coup d'œil. Bagarre avec Dudley. »
A ces mots, un éclat de colère envahit aussitôt les yeux gris du Prince des Serpentard.
Draco avait toujours cru que le Golden Boy avait été choyé par sa famille, quelle qu'elle soit. Après tout, il s'agissait de l'Élu ! Mais son brun l'avait vite détrompé quand ils avaient commencé à parler de leur enfance. Celle de Harry chez son oncle et sa tante avait été tout bonnement horrible ! Son oncle et sa tante avaient vite fait de l'enfermer dans un placard pendant des années, ils l'avaient traité comme une merde et son cousin l'avait pris comme souffre douleur personnel.
À l'entente de ce sombre récit, une sourde colère, comme il n'en avait jamais connue, était montée en lui et il n'avait eu plus qu'une seule idée en tête : se venger. L'Héritier Malfoy avait alors eu la putain d'envie de se rendre dans le monde moldu, de marcher jusqu'au 4 Privet Drive et de jeter à tous ses occupants un sortilège de son cru. Et Harry avait eu du mal à calmer sa rage !
Cette même rage revint au galop quand il entendit l'explication de son amour. Le seul fait d'imaginer ce porc toucher son Lion... Merlin qu'il avait envie de l'étrangler de ses propres mains !
Levant les yeux vers sa moitié, les sourcils de Harry se froncèrent en notant la lueur menaçante qui s'était allumée dans le regard de cette dernière.
« Non, dit-il d'une voix tranchante comme l'acier. »
Draco papillota des yeux en sortant de ses pensées.
« Hum ? fit-il d'un air qui se voulait innocent.
_ Tu ne leur feras pas de mal, lui défendit le Lion. À aucun d'eux. »
La mâchoire du blond se crispa.
« Mais 'Ry..., protesta-t-il.
_ Pas de ''mais 'Ry''. Je ne veux pas que tu les touches.
_ Mais...
_ Non.
_ Ils t'ont maltraité !
_ Maltraité, maltraité..., tempéra Harry.
_ Ils t'enfermaient dans un placard à balais ! rugit Draco.
_ J'ai une chambre maintenant ! rétorqua le brun. »
Le blond posa un regard peu convaincu sur son amoureux qui leva les yeux au ciel en soupirant.
« Écoute, je vais bien à présent, reprit le Lion.
_ Mais...
_ Non ! »
Le regard du brun se fit brusquement sévère et Draco sut que la discussion était close.
« Ça me fait juste tellement mal quand je pense à tout ce qu'ils t'ont fait subir..., souffla-t-il sur un ton dépité. »
Harry se blottit plus fortement contre le blond et il caressa tendrement l'une de ses joues dans un geste qui se voulait rassurant.
« Je sais. Mais je vais bien maintenant. Et puis... ce n'est pas comme si j'étais le seul à avoir eu une enfance pourrie... »
Harry aussi s'était trompé sur l'enfance, au premier abord, heureuse de Draco. Il avait toujours pensé que le blond n'avait été que gâté jusqu'à plus soif et que son enfance n'avait été qu'un pur bonheur pour lui, mais il s'était trompé. Tout cela n'avait été qu'apparence. Lucius avait été très dur avec son fils. Il l'avait forcé à se forger une carapace en diamant et à se montrer intransigeant en toute situation. L'enfance du Serpentard n'avait pas du tout été une partie de plaisir, et à chaque coup dur, le blond avait dû cacher tout ce qu'il ressentait au fond de lui et afficher un visage inflexible.
« Toi aussi tu es passé par des choses atroces, souffla Harry.
_ Ce n'était rien...
_ Rien ? s'indigna le brun. Ton père t'a traumatisé !
_ Il m'a endurci, le corrigea doucement Draco. »
Le visage du brun s'assombrit. Il n'aimait pas que le Serpentard prenne toute cette histoire à la légère. La vision qu'avait Lucius de l'éducation n'était certainement pas exemplaire et Draco ne semblait pas vraiment avoir conscience de cela.
Harry laissa ses mains se balader sur le torse immaculée de sa moitié.
« Il ne te battait pas, je me trompe ? s'enquit-il d'une toute petite voix. »
Draco éclata d'un rire jaune.
« Des marques sur un corps d'un Malfoy ? ricana-t-il. Non, ça aurait été inacceptable ! Il a dû peut-être... me donner une ou deux claques mais c'est tout. Non pour m'enseigner une leçon, mon père préférait nettement utiliser des moyens... qui ne laissent pas de trace.
» Je me souviens un jour, j'ai... commis l'erreur de lui dire que j'avais peur des araignées. Alors pour me guérir de ma peur, il m'a enfermé pendant un peu plus de deux semaines dans une salle close et sans fenêtres, remplie d'araignées. Ce n'était que des illusions, mais je ne le savais pas à l'époque... La pièce était baignée dans une lumière suffisante que je puisse bien toutes les voir et il y en avait... absolument partout et de toutes sortes.
» De la nourriture apparaissait dans la pièce quand j'en avais besoin mais autrement, je n'avais aucun contact avec l'extérieur. À un tel point que j'avais l'impression d'avoir été complètement oublié.
» J'ai pleuré et supplié encore et encore... ! Ma mère a prié mon père de bien vouloir me sortir de là, mais ça n'a rien changé. Au contraire, mon père a rajouté des araignées pour s'assurer que je comprenne bien la leçon : un Malfoy ne pleure pas, il ne supplie pas et sa mère ne prend certainement pas sa défense !
» Je me souviens, durant cette période, il ne m'a fait sortir qu'une seule fois parce que ma présence était requise pour l'une de ses réceptions. J'étais épuisé, terrifié, affamé – car je n'arrivais pas à avaler quoique ce soit – mais pourtant, je devais me comporter comme si tout allait bien et mettre une expression poli sur mon visage...
» Je devais toujours mettre une expression poli sur mon visage. Peu importe ce que mon père me faisait subir, peu importe à quel point je me sentais faible et fatigué, je devais toujours afficher un visage qui ne laisse rien paraître...
» Une seule fois, j'ai failli... eh bien... je n'ai plus jamais refais cette erreur. Car comme je te l'ai dit plus tôt, mon père sait exactement comment enseigner une leçon à quelqu'un... »
Alors que le blond achevait son monologue, Harry eut soudainement très froid, et il se colla d'autant plus contre Draco afin d'y remédier.
C'était en ces moments que Harry détestait le plus Lucius. C'était lui qui avait forcé Draco à se forger cette carapace en diamant qu'il avait eu tant de mal à percer et qu'il avait toujours autant de mal à percer aujourd'hui. Et c'était à cause de lui que le blond lui racontait son histoire avec une certaine nonchalance et résignation. Comme si, après tout, son père avait eu raison de se comporter ainsi.
C'était également à cause de lui que le Serpentard feignait de tout lui dire alors que Harry savait pertinemment qu'il gardait ses sentiments les plus importants pour lui. Comme par exemple, ce qu'il ressentait face aux lettres que lui envoyait Voldemort ! Déjà, l'Héritier Malfoy refusait catégoriquement de lui en parler, et s'il faisait c'était toujours avec un certain détachement. Il ne voulait pas se laisser envahir par ses émotions, ça se voyait. Le problème était que Harry ne pourrait pas l'aider tant qu'il se murait dans le silence !
« Je déteste ton père, laissa-t-il échapper.
_ Oh, je sais qu'il a fait des choses horribles mais... il travaille pour l'Ordre maintenant. »
Harry leva vers yeux vers sa moitié et ancra son regard dans le sien.
« Ce n'est pas de ça dont je veux parler, contredit-il. Je veux parler de toi. Je le déteste pour tout ce qu'il t'a fait subir quand tu étais petit. C'est à cause de ça que tu te renfermes dans ta coquille à chaque fois qu'il est question de tes sentiments...
_ Mais je ne reste pas dans ma coquille avec tout le monde, répliqua doucement Draco. Je m'ouvre à ma mère, à Théo, à Blaise... et surtout à toi... »
Un sourire triste se dessina sur le visage du brun.
« C'est faux..., murmura-t-il mornement.
_ Non ce n'est pas faux ! s'indigna le blond ! »
L'Héritier Malfoy fronça les sourcils puis il posa l'une de ses mains sur la joue de Harry dans un geste tendre.
« Je te suis totalement ouvert, 'Ry, affirma le Prince des Serpentard.
_ Alors parle moi des lettres que t'envoie Voldemort..., provoqua le Lion. »
La mâchoire de Draco se crispa immédiatement.
« C'est hors de question, grogna-t-il.
_ Mais Draco...
_ Non ! Tout cela ne te concerne pas, Harry. C'est mon problème.
_ Ton problème ? Ton problème ? explosa le brun. »
Il se dégagea abruptement de l'étreinte de sa moitié et se redressa sur un coude.
« Je suis ton foutu futur mari, Dray ! Je vais partager ma vie avec toi alors c'est notre problème !
_ 'Ry, non. Je ne veux pas encombrer ton cerveau avec ces sottises.
_ Des sottises ! s'offusqua Harry. Dray, le Lord Noir t'envoie des lettres dans lesquelles il t'explique très clairement ce qu'il ferra aux membres de ta famille, à tes amis et à toi s'il vous met la main dessus... ! C'est horrible, Dray ! Alors tu ne peux pas...
_ Justement ! C'est horrible et tu vois déjà assez de choses horribles dans ta tête alors... laisse tomber, je gère cette histoire de lettres. C'est mon problème, pas le tien. »
Harry ouvrit la bouche pour répliquer mais sa phrase mourut sur ses lèvres : il savait pertinemment que son blond ne changerait pas d'avis.
Son visage s'assombrit et il se renfrogna.
« Alors si je comprends bien, si je recommence à faire des cauchemars, c'est mon problème, pas le tien..., le provoqua le Gryffondor. »
Draco tiqua immédiatement à l'entente de cette phrase. Il se redressa brusquement et plongea un regard paniqué dans celui de sa moitié.
« Tu as recommencé à faire des cauchemars ? s'enquit-il.
_ C'est une supposition, Dray, mentit Harry. »
L'Héritier Malfoy se rasséréna aussitôt mais son visage resta sérieux.
« 'Ry, si tu recommences à faire des cauchemars, tu dois me le dire.
_ Je ne vois pas pourquoi, c'est mon problème. Tu as bien assez de choses horribles en tête comme ça... »
A cet instant, le regard de Draco devint acéré.
« 'Ry, je ne plaisante pas. Tes cauchemars, c'est quelque chose de vraiment sérieux. Alors si tu en fais, je dois impérativement le savoir.
_ Tes lettres ne sont pas sérieuses, alors ?
_ Moins !
_ Moins ! rugit Harry. Et en quoi est-ce qu'elles sont moins sérieuses, hein ?
_ Je... Harry tu... C'est juste pas pareil...
_ En quoi ?
_ Je...
_ Et si la situation était inversée, hein ? Si je recevais des lettres et que toi, tu faisais des cauchemars. Mes lettres seraient toujours moins importantes que tes cauchemars ? »
Draco ne répondit pas.
Ce n'était pas nécessaire, Harry savait très bien de quoi il en retournait.
« Écoute, reprit-il d'une voix plus douce, je sais que tu veux me protéger et me supporter dans les épreuves que je traverse, mais moi aussi je veux faire tout ça pour toi. Et pour ça, il faut que tu me parles des lettres. Il faut que tu me fasses confiance et que...
_ Mais je te fais confiance !
_ Alors parle-moi des le...
_ Non ! Harry, non. »
Et malgré le regard suppliant du Lion, le regard de Draco resta intransigeant. Harry finit par en avoir marre.
« Tu sais quoi ? explosa-t-il. Garde tes foutues lettres pour toi et je garde mes cauchemars pour moi !
_ 'Ry... »
Sans prendre la peine d'écouter la suite, le brun se rhabilla en vitesse avant de quitter précipitamment le lit.
Il ignora Théodore, allongé sur son lit, ainsi que James – qui semblait être sur un petit nuage – , et il sortit furieusement de la chambre puis de la Salle Commune des verts et argents.
Il croisa Ron sur son chemin, mais il était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne le remarqua même pas. Et le roux était lui même trop dans ses pensées pour le voir...
xx
Ron avait un problème. Il avait même un gros problème.
Après sa rupture avec Lavande, cette dernière était immédiatement entrée dans une sorte de... dépression. Elle avait passé son temps à le suivre avec les yeux bouffies et la morve au nez, mais comme elle ne l'approchait pas, il avait fini par l'ignorer machinalement.
L'officialisation de sa mise en couple avec Blaise avait été un véritable coup de massue pour la jeune femme qui avait totalement disparu de la circulation – d'après ses amies, la brune passait désormais tout son temps à pleurer dans sa chambre.
Le problème, c'était que depuis quelques jours, la brune avait refait surface. Et la lueur qui brillait dans ses yeux déplaisait fortement au rouquin.
La Gryffondor lui avait déjà dit encore et encore qu'elle était prête à se battre pour lui, et Ron craignait qu'elle soit sérieuse et qu'elle ait un plan derrière la tête.
Mais il ne s'était pas attendu à ça...
FLASH-BACK
Ron regarda avec gourmandise le pain au chocolat qui lui faisait de l'œil depuis le début de son petit-déjeuner. Sans attendre plus longtemps, il s'empressa de s'en emparer mais avant qu'il ne puisse mordre dedans à pleines dents, quelqu'un prit place à ses côtés en poussant largement Harry par la même occasion.
« Bonjour mon Ron-Ron d'amour ! »
Le concerné faillit régurgiter l'ensemble de son repas en entendant l'affreux surnom. Il tourna suspicieusement la tête vers la droite et sa mâchoire se faillit se décrocher en voyant qui s'était assis à ses côtés : Lavande. Il arrivait d'autant moins à croire que la brune avait pris place à ses côtés, qu'il était assis à la table des Serpentard... ! En effet, il avait suivi Harry quand ce dernier y était retourné pour la première fois depuis le pari. Et depuis, il alternait entre la table des Gryffondor et celle des Serpentard avec son amoureux.
La brune était tout bonnement rayonnante. Ses yeux n'étaient plus bouffis et un large sourire éclairait son visage joyeux.
« Euh..., fut la seule chose que le roux put dire.
_ J'ai tout prévu ! poursuivit Lavande. Après manger, on passera un peu de temps rien que tous les deux, histoire de rattraper le temps perdu. Tu vas voir, on va vraiment bien s'amuser ! En plus, je t'ai confectionné un petit cadeau qui, je suis sûre, va te faire super plaisir !
_ Euh...
_ Oh, tu m'as tellement manqué, mon Rony-chou. Mais ne t'inquiètes pas, tout va bien aller maintenant. »
N'en croyant pas ses oreilles, Ron resta pendant plusieurs secondes complètement abasourdi, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés, face au sourire resplendissant de la Lionne.
« Euhm..., fit-il dès qu'il eut suffisamment de neurones connectés. Lavande je... Je peux savoir ce que tu fais ?
_ Je parle avec l'amour de ma vie voyons ! lui répondit la concernée avec un sourire tout aussi large. »
Les yeux écarquillés comme jamais, Ron crut à une blague.
« Euh... Lavande... on... on est plus ensemble, tu te souviens ? rappela-t-il. Je... Je suis avec Blaise maintenant... Tu sais... mon futur mari... »
Le grand sourire de la Lionne s'agrandit encore.
« Oh ça ! s'exclama-t-elle en agitant vaguement sa main comme pour chasser une mouche imaginaire. Ne t'inquiète pas, j'ai tout compris !
_ Euh... tout compris quoi ? s'enquit le roux d'une voix tremblante.
_ Écoute, je ne sais pas ce que ce... pervers malfaisant et détestable t'a fait, mais ne t'inquiète pas : quoique ce soit, je vais t'aider à te défaire de son emprise ! Je m'occupe de tout, d'accord ? »
En disant ces mots, la brune caressa affectueusement la joue gauche du rouquin dont le visage perdit le peu de couleur qu'il restait.
« Euh... Blaise ne m'a rien fait. Je suis tombé amoureux de lui de mon plein gré..., lui assura Ron.
_ Bien sûr qu'il t'a fait quelque chose ! contredit Lavande avec un sourire qui lui mangeait la moitié de son visage. On est fait l'un pour l'autre, alors si tu m'as quittée, c'est forcément parce que cette saleté de Serpent perfide a trafiqué quelque chose avec toi, et je découvrirai de quoi il s'agit mais en attendant on peut traîner ensemble...! Histoire de te rafraîchir un peu la mémoire ! Peut-être que ce que comme ça, ce que cet ignoble Serpentard a fait disparaîtra encore plus vite... »
Cette fois-ci, Ron ne put articuler le moindre mot tellement il était sous le choc.
Après un dernier sourire éblouissant, la brune l'embrassa sur la joue avant de se lever d'un bond.
« A plus tard ! salua-t-elle avant de retourner à la table des Gryffondor. »
Un long silence plana autour de Ron après le départ de Lavande. Les amis du Lion étaient tous aussi surpris que lui.
« Ton ex est complètement folle, déclara finalement Harry.
_ C'est moi la saleté de Serpent perfide ? s'indigna Blaise. »
Ron, quant à lui, était toujours aussi sonné. Ce qu'il venait de se passer était vraiment étrange...
Fin du FLASH-BACK
Le Gryffondor avait tout d'abord cru que Lavande avait eu un simple moment d'égarement, mais au fil des jours, il avait dû admettre que ce n'en était pas un et que la Lionne était sérieuse...
FLASH-BACK
« Coucou mon chéri d'amour !
_ Aaaarrrrggh ! s'étrangla Ron en faisant un bond, les poils dressés sur la nuque. »
Il était entrain de marcher tranquillement dans les couloirs de Poudlard quand Lavande s'était brusquement accrochée à son bras.
La brune s'empressa de lui coller un baiser sur la joue, en ignorant la grimace de Ron.
« Lavande, on est plus ensemble ! lui rappela Ron en essayant de se dégager de l'étreinte de la brune, mais sans résultat. Alors arrête de m'embrasser !
_ Je t'ai déjà dit que je m'occupais de ce crétin de Zabini. »
Ron se stoppa brusquement dans ses pas et il plongea un regard mi-exaspéré mi-colérique dans celui de la brune.
« Je ne veux pas que tu t'occupes de mon petit-ami, grogna-t-il. Je veux que tu me laisses tranquille... ! »
Sentant la colère monter en lui, le roux préféra marquer une pause pour se calmer.
Il respira ainsi un bon coup et passa négligemment sa main dans ses cheveux bouclés avant de reprendre d'une voix plus douce :
« Écoute, je sais que notre rupture a été un véritable coup dur pour toi. Je suis vraiment désolé de t'avoir fait souffrir autant mais, comme je te l'ai déjà expliqué, les sentiments que tu as pour moi ne sont pas réciproques... ! Je... Je suis amoureux de Blaise et... »
Ron s'interrompit en notant que le sourire de Lavande s'agrandissait – ce qui n'était pas vraiment la réaction qu'il attendait...
« Ne t'en fais pas, dit-elle, je réussirai à te tirer de l'emprise de ce connard de vert et argent.
_ Mais...
_ Je dois y aller. Mais on se retrouve bientôt mon Rony-chou ! »
Sur cette dernière appellation – qui agaça fortement le rouquin – Lavande lui colla un deuxième baiser sur la joue avant de partir.
« Blaise ne m'a jeté aucun sort ! lui lança Ron alors qu'elle s'éloignait. »
En pur perte car le brune feignit de ne pas l'entendre.
Fin du FLASH-BACK
Et depuis lors, les interruptions soudaines de la brune s'étaient multipliées, poussant le Gryffondor dans ses derniers retranchements. Mais malgré tout, il ne voulait pas exploser contre elle parce qu'il savait qu'en rompant avec elle, il lui avait fait beaucoup de mal. Peut-être autant que Hermione lui en avait fait alors... alors il ne voulait pas être trop dur avec elle, et essayer au maximum de lui offrir la transition la plus douce possible.
Il n'empêche qu'elle commençait sérieusement à lui casser les couilles ! Toujours à s'accrocher à lui, à lui donner d'affreux surnoms, à prévoir des sorties avec lui comme si de rien n'était et pire, l'embrasser sur la joue et tenter de l'embrasser sur la bouche...! Et le roux avait beau faire de son mieux pour ne pas s'énerver contre elle et lui faire accepter doucement la réalité, son agacement augmentait de plus en plus et il sentait que si elle continuait comme ça, il allait craquer.
« Qui est le responsable ? »
Ron sursauta légèrement à l'entente de la voix qui venait de s'élever. Il la reconnut aussitôt et c'est avec un large sourire qu'il se tourna vers son interlocuteur.
« Blaise, souffla-t-il. »
Le bistré se pencha pour cueillir les lèvres de son cher et tendre pendant quelques secondes avant de se redresser, les yeux pétillants de joie. Depuis que le roux lui avait donné son cadeau de Noël, le Serpentard était vraiment d'excellente humeur...
FLASH-BACK n°1
« Ron, il va bien falloir que tu sortes de là à un moment ou à un autre...
_ Eh bien je choisis ''un autre'' moment..., répondit timidement le rouquin. »
Blaise poussa un profond soupir.
« Je croyais que tu étais censé me donner mon cadeau de Noël, fit-il remarquer. »
Ron ne répondit pas.
Enfermé dans la salle de bain de la Salle sur Demande, les joues écarlates, le rouquin ne se décidait pas à sortir.
Là, tout de suite, il détestait son meilleur ami ! C'était lui qui avait eu cette... stupide idée pour le cadeau de Blaise et maintenant, le Gryffondor n'avait jamais eu aussi honte de toute sa vie !
De l'autre côté de la porte, Blaise essayait, depuis maintenant plus de vingts minutes, de le faire sortir.
« C'était une idée stupide..., geignit le Lion.
_ Laisse-moi être le juge de ça. »
Ron fit la moue.
Faisant les cent pas dans la salle de bain, le Lion se triturait les méninges dans l'espoir de trouver une solution afin de se sortir de se guêpier, mais il arrêta en se rendant compte qu'il n'avait pas trop le choix.
Soupirant de plus belle, le Gryffondor se décida finalement à ouvrit la porte de quelques centimètres d'une main tremblante, juste pour que sa tête soit visible. Et Blaise trouva la petite moue gênée qu'il arborait absolument craquante.
« Tu veux bien sortir ? lui demanda-t-il d'une voix douce. »
Rougissant sévèrement jusqu'à la racine des cheveux, Ron acquiesça timidement.
« Ce... C'était une idée de Harry..., insista-t-il. Je... Je la trouvais pas mal mais finalement, elle est complètement débile et...
_ Laisse-moi être le juge de ça, répéta Blaise. »
La moue de Ron s'accentua mais après plusieurs secondes d'hésitation, il se décida à obéir. Et ce fut les joues en feu qu'il sortit de la salle de bain.
« C... C'était une stupide idée de Harry..., glapit-il. »
Horriblement embarrassé, le roux n'osait même pas lever les yeux du sol. Et le silence de son amoureux n'arranga pas son état.
Quelques secondes s'écoulèrent ainsi en silence. Secondes pendant lesquelles la gêne de Ron s'intensifia.
« C... C'était vraiment une idée stupide, répéta-t-il finalement, je... je vais de ce pas... »
Ron esquissa un geste pour se terrer de nouveau dans la salle d'eau mais avant qu'il n'ait pu esquisser le moindre geste, Blaise referma rudement la porte d'un coup sec dans son dos, le faisant sursauter dans la foulée.
Le Gryffondor leva enfin les yeux vers le Serpentard et ce qu'il vit le fit frissonner de tous ses membres. En effet, dans les yeux du bistré, brillait une lueur perverse qui le mit aussitôt un peu mal-à-l'aise. Le vert et argent le regardaient tout bonnement avec une lubrique gourmandise dans le regard, comme s'il était une délicieuse friandise qu'il avait hâte de dévorer à pleines dents. Blaise le reluquait donc sans aucune gêne des pieds à la tête. En fait, le plus intéressant se trouvait au niveau de ses jambes, car ces dernières étaient moulées au possible par un pantalon noir en cuir que le basané avait immédiatement reconnu : Naughty Bitch. Comme il le faisait pour Blaise et pour Harry, le pantalon collait aux jambes de Ron comme une seconde peau. Et pour le moment, les yeux du bistré étaient rivés sur l'entrejambe de son amour qui était également... très bien moulée... Merlin qu'il lui taillerait bien une pipe, là tout de suite !
Les frissons de Ron s'accentuèrent quand Blaise laissa glisser l'une de ses mains sur son flanc puis sur ses fesses, et qu'elle se mit ensuite à malaxer rudement son popotin.
« Blaise..., gémit le Lion d'une voix qui donna à son copain l'irrépressible envie de l'allonger sur la première surface plane et de le prendre vivement.
_ C'est Harry qui a eu l'idée, c'est ça ? interrogea le bistré. »
Ron acquiesça faiblement.
C'était effectivement le brun qui avait eu l'idée de lui prêter Naughty Bitch afin de mettre Blaise dans tous ses états. Comme le vêtement avait déjà subi un reducto, les deux adolescents n'avaient pas pu l'élargir de beaucoup, mais Ron était quand même parvenu à rentrer dedans – avec l'aide de Harry et beaucoup de potions lubrifiantes !
« Joyeux No..., glapit-il. »
Il termina sa phrase par un gémissement des plus indécents car Blaise venait de coller son corps tout contre le sien. Et Ron s'était aussitôt troublé en sentant l'érection naissante du bistré pressée contre son aine.
Un large sourire pervers se dessina sur le visage du vert et argent.
« Ça me plaît beaucoup, souffla-t-il. »
S'éloignant ensuite de sa moitié tremblotante, Blaise la prit par la main et la tira vers l'un des canapés qui ornaient la Salle. Il la poussa ensuite doucement pour la faire tomber dessus et prit place sur ses hanches.
« Je crois... que ça mérite bien que je te mette échec et mat, lui dit-il avec un sourire plein de sous-entendus. »
Il se pencha ensuite vers son roux et prit tendrement possession de ses lèvres pendant quelques secondes avant de plonger dans son cou et de le couvrir de baisers humides.
Pourtant, même si Blaise adorait vraiment son cadeau, Ron ne se détendit pas pour autant. Il ne se détendit pas parce que porter Naughty Bitch n'était que la première partie de son cadeau et que le plus dur était encore à faire...
Après un moment d'hésitation, Ron se décida à amorcer la seconde partie du plan et d'un rude mouvement de hanche, il inversa leur position. Il se retrouva ainsi au-dessus du bistré.
« Euh... Ron... »
Le concerné le força à se taire d'un geste de main. Si le Serpentard commençait à parler, Ron ne savait pas s'il parviendrait à aller jusqu'au bout.
« Tu veux bien... ne pas bouger et ne pas parler s'il-te-plaît ? lui demanda-t-il d'un seul trait, les joues en feu.
_ ... Euh... Ron, tu es sûr que...
_ Oui, je suis sûr, le coupa le rouge et or.
_ ... Très bien... »
C'est donc un peu sonné que le bistré se laissa faire. Bon d'accord, ça lui faisait extrêmement plaisir que son petit-ami ait décidé de s'occuper de lui et il commençait à être passablement excité, mais néanmoins, il ne voulait pas le pousser à faire quelque chose alors qu'il n'était pas encore prêt !
Mais en plongeant avec difficulté dans le regard fuyant et très gêné du rouquin, il sut qu'il ne forçait pas le moins du monde. Ron avait tout simplement très envie de lui faire plaisir et il avait surtout peur de ne pas être à la hauteur et de tout foirer.
« Dis que je suis adorable et je te jure que je m'occupe de tes bijoux de famille, et pas d'une manière que tu apprécieras ! siffla Ron entre ses dents. »
Se retenant de pouffer de rire, mais avec un sourire sur ses lèvres, Blaise se retint de prononcer le fameux mot qui lui était venu à l'esprit et que sa moitié avait deviné.
À califourchon sur lui, Ron n'avait jamais été aussi embarrassé de toute sa vie ! Pendant plusieurs jours, il avait parlé de son envie de donner du plaisir à Blaise à Harry, et ce dernier l'avait vivement poussé dans cette voie. Seul problème : il avait peur de ne pas être à la hauteur. Après tout, Blaise était son premier petit-copain et donc, il n'avait encore jamais rien fait à un homme avant lui. Et puis ce n'était pas comme s'il s'agissait de n'importe qui ! C'était quand même le Second Apollon de Poudlard ! Il avait eu pas mal de conquêtes et donc il avait pas mal d'expériences.. Et le rouquin ne pensait pas faire le poids face aux autres garçons qui étaient passés avant lui et qui avaient sans doute, eux aussi, plus d'expérience. Harry avait beau lui dire qu'il ferait la différence parce que Blaise l'aimait profondément, Ron n'était pas convaincu pour autant.
Et puis le roux avait un deuxième problème...
FLASH-BACK n°2
« Je ne pourrais jamais l'avaler en entier ! »
A ces mots, Harry éclata de rire.
« Ce n'est pas drôle ! rouspéta le roux.
_ A mon avis, tu exagères...
_ J'exagère ! s'offusqua Ron en fusillant son ami du regard. Tu n'as jamais vu la queue de Blaise quand il bande, alors je ne pense pas que tu puisses juger... ! »
Harry roula des yeux.
« Pourtant ce n'est pas comme si personne ne l'avait jamais sucé. Donc ça signifie forcément que sa queue est, certes grosse, mais pas hors-norme.
_ Effectivement, ce n'est pas comme si personne ne l'avait jamais sucé..., grommela Ron dont le visage s'était aussitôt assombri.
_ Ron..., fit Harry sur un ton d'excuse.
_ Ce n'est rien, le rassura le rouquin. Je sais que Blaise est loin d'être vierge...
_ Tout ce que je veux dire, reprit le brun afin de changer de sujet, c'est que tu t'inquiètes de trop. Je sais que tu n'as jamais sucé personne et qu'il s'agit de la queue de Blaise, mais à mon avis, si tu te détends un minimum, tout se passera bien. Tu as déjà été sucé alors tu sais très bien quoi faire pour lui faire perdre la tête et...
_ Théoriquement ! lui rappela Ron. Je sais quoi faire, théoriquement. »
Harry poussa un profond soupir.
« Ron, arrête de te prendre la tête. Tu ne te poses pas de questions, tu avales la queue de Blaise et tu...
_ Mais je vais m'étouffer !
_ Non, tu ne vas pas t'étouffer ! Tout comme ses autres conquêtes ne se sont pas étouffées.
_ Mais...
_ Il n'y a pas de mais... ! Et si tu te sens assez à l'aise, peut-être que vous pourrez... »
Les joues du rouquin prirent une violente couleur piment devant l'insinuation de son ami.
« Je vais d'abord essayer de le sucer et ensuite on verra pour introduire sa queue dans un orifice plus étroit... »
Fin du FLASH-BACK n°2_Retour au FLASH-BACK n°1
Et maintenant, il était là, au-dessus de son amoureux qui attendait patiemment qu'il commence. Ron essaya de se détendre mais sans grand résultat. Ses joues étaient toujours en feu, sa gorge était plus sèche que jamais, il tremblait comme une feuille et, confinées dans Naugthy Bitch, ses cuisses commençaient à lui brûler. À se demander comme Harry avait pu supporter le pantalon pendant autant de temps !
Le roux poussa un profond soupir avant de se décider de se jeter à l'eau. Il plongea ainsi sa tête dans le cou du Serpentard, le couvrit de baisers humides et il en profita également pour humer l'odeur musquée du basané. En même temps, il déboutonna la chemise du vert et argent d'une main tremblante et, une fois cela fait, il laissa ses mains se balader sur le torse musclé du bistré. Frissonnant agréablement autant que son amoureux, Ron retraça chaque ligne de sa musculature saillante : ses abdominaux, ses pectoraux... Les mains de Ron vinrent ensuite s'échouer sur les tétons du basané qu'il tritura jusqu'à ce qu'ils deviennent durs, puis sa bouche quitta le cou du basané pour descendre sur son torse. Là, elle embrassa tendrement les pectoraux bombés avant de suçoter l'une et l'autre des boules de chairs, les rendant ainsi douloureusement durs. Encouragé par les gémissements lubriques qui sortaient inlassablement de la bouche du basané, Ron se mit à mordiller les tétons de sa moitié.
Bon ça, c'était la partie facile : Ron avait toujours aimé caresser et embrasser le corps, qu'il trouvait si parfait, de son âme-sœur. Les choses se compliquèrent un peu quand, tout en flattant largement les tétons durcis avec sa bouche, les mains du roux s'attaquèrent fébrilement à la ceinture du Serpentard.
Rougissant de plus belle, Ron se força à ignorer sa gêne et à poursuivre ses attouchements. Il vint ainsi rapidement à bout de l'accessoire, il défit nerveusement la braguette et puis, après une hésitation, il glissa l'une de ses mains tremblantes dans le boxer de Blaise. Il frissonna autant que le bistré quand sa main rentra en contact avec le sexe tendu.
« Détends-toi, s'encouragea-t-il en silence. Elle n'est pas hors-norme, tu peux tout à fait la prendre en bouche. »
Chassant de son esprit de sombres pensées finissant toutes par lui, s'étouffant avec le sexe de sa moitié, Ron se focalisa sur la masturbation. Il sortit donc la hampe tendue de sa prison de tissus et, sans cesser ses attentions sur les tétons avec sa bouche, il se mit à la caresser dans toute sa longueur. Lentement, tout d'abord, puis de plus en plus vite. Il prit bien soin de flatter le gland du Serpentard et, porté par ses gémissements plus qu'appréciateurs, il finit par empoigner vivement le sexe dur et il amorça un furieux va-et-vient. En réponse à cela, Blaise se mit à gémir de plus belle, la tête rejetée en arrière et les yeux clos.
Ron massa ainsi étroitement la hampe du basané pendant plusieurs minutes et quand il la jugea suffisamment dure, sa bouche quitta les tétons du Serpentard pour amorcer une descente. Elle passa d'abord lentement sur ses pectoraux et ses abdominaux – léchant et embrassant précautionneusement chaque parcelle de la peau douce –, puis il joua quelques secondes avec son nombril avant de descendre encore vers son pubis recouvert d'un duvet foncé. D'agréables frissons parcoururent le corps du Serpentard quand son amour se mit à embrasser tendrement cette zone. Mais il était néanmoins un peu inquiet parce que le roux s'approchait dangereusement de son sexe.
« Ron...
_ Tais-toi, lui intimement le rouquin. »
Il ne voulait pas qu'il essaye de l'en dissuader.
« Aller, s'encouragea-t-il. Tu t'es déjà fait sucer, tu sais ce qu'il faut faire pour procurer du plaisir à un mec. Tu peux le faire... »
Ron lâcha finalement la verge gorgée de sang du basané et mis sa tête à son niveau.
Le rouquin déglutit faiblement quand il prit complètement conscience de la taille du sexe dressé devant lui. Mais il chassa néanmoins ses inquiétudes dans un coin de sa tête, prit son courage à deux mains, puis il entoura la pointe de la hampe de ses lèvres et lécha timidement le gland sensible.
Finalement, ce premier contact avec le pénis de Blaise ne le dérangea pas le moins de monde. La sensation et le goût n'étaient pas... aussi désagréables qu'il ne l'aurait pensé.
Les joues du Lion s'empourprèrent quand il prit conscience de la pensée qu'il venait d'avoir : jamais il n'aurait cru que tailler une pipe à quelqu'un ne le dégoûterait pas ! Mais c'était peut-être dû au fait qu'il était amoureux du basané.
Rassuré, le Lion se mit à suçoter tendrement le gland de Blaise, dont les reins se cambrèrent vivement en réponse à l'intime caresse. L'ensemble de ses muscles se crispèrent, un gémissement jouissif sortit de sa gorge et l'une de ses mains se crispa dans les boucles rousses de sa moitié.
Conforté par la réaction du Serpentard, Ron continua sur sa lancée. Il choisit d'ignorer les suppliques du bistré ainsi que la pression qu'il exerçait sur sa tête, et resta sur son gland.
Quelques secondes plus tard, le Gryffondor se décida enfin à engloutir un peu plus la verge de son amoureux. Il la laissa ainsi lentement glisser dans sa bouche, l'avalant centimètre par centimètre, véritable torture pour Blaise.
Le Gryffondor prit bien soin de passer sa langue sur chaque parcelle du sexe de Blaise, retraçant la veine qui ressortait plus particulièrement et s'attardant volontairement sur les endroits qu'il savait à présent plus sensibles.
Au fur et à mesure de son avancée, la main du Serpentard se fit plus pressente dans ses cheveux mais Ron ne lui donna pas satisfaction pour autant. Il savait très bien que plus il faisait durer le plaisir, mieux c'était. Et puis, c'était également une petite revanche sur toutes les fois où le bistré s'était délecté de le voir perdre pied sans lui donner satisfaction.
Le rouquin se crispa un peu quand la hampe du vert et argent commença à glisser dans sa gorge mais il se força à suivre les conseils de son meilleur ami et à rester calme. Il ralentit cependant un peu le rythme, rendant Blaise encore plus extatique par la même occasion. Les hanches de ce dernier se soulevèrent de plus belle pour enfoncer plus profondément son sexe dans la gorge de Ron mais ce dernier s'empressa de les plaquer contre le fauteuil pour les en empêcher, ce qui provoqua un feulement de frustration de la part du basané. La force du Serpentard lui aurait certainement permis de n'en faire qu'à sa tête, mais il préféra laisser son amoureux aller à son rythme.
Rassuré d'avoir toujours le contrôle de la situation, Ron se focalisa sur le sexe tendu qui s'enfonçait peu à peu dans sa gorge. Toujours en prenant soin de passer sa langue sur chaque parcelle de peau et en exerçant le plus de pression possible avec ses lèvres, Ron avala avec une lenteur sadique la hampe gorgée de sang.
Finalement, il parvint jusqu'à la garde de Blaise sans s'encombre. Profitant un instant de l'odeur musquée qui envahissait ses narines, Ron se décida ensuite à imposer un lent va-et-vient qui rendit le bistré fou de désir. Les yeux toujours clos, sa main se crispant vivement dans les boucles rousses de son amant, une litanie de gémissements sortait de la bouche du Serpentard, qui firent durcir le rouquin dans son pantalon étroit.
Quelques temps plus tard, Ron décida de passer aux choses sérieuses. Il relâcha ainsi les hanches de Blaise afin de le laisser bouger de tous son saoule et il amorça un va-et-vient intensif.
« Oh putain, Ron ! s'extasia Blaise. »
La main du Serpentard se crispa aussitôt dans les cheveux de Ron, l'encourageant ainsi à continuer. Ses gémissements redoublèrent et ses hanches se mouvèrent avec force afin de plonger avec encore plus de vigueur son sexe dans la bouche chaleureuse. Le bistré brusqua le rythme déjà rapide de Ron, mais ce dernier ne se plaignit pas et il se laissa un peu guider. Suçant consciencieusement le sexe de sa moitié, le Gryffondor se complut à entendre les suppliques de Blaise. Et d'après ces dernières, il s'en sortait plutôt pas mal pour sa première fois...
Ron frissonna en sentant le bistré se tendre encore plus dans sa bouche ainsi qu'en sentant quelques gouttes salées couler dans sa gorge. Et il sentit également son propre sexe durcir douloureusement dans son étroite prison de tissus en retour. Voir son amoureux perdre pied sous ses touchés l'excitait beaucoup et son sexe était de plus en plus demandeur d'attentions. Mais le roux préféra ignorer cette demande pour se focaliser sur le plaisir personnel de Blaise, qui semblait près de la jouissance. S'attardant un instant volontairement sur le gland ultra-sensible, Ron se mit en même temps à masser étroitement les testicules du vert et argent.
« Merde..., gémit Blaise en se cambrant de plus belle. »
Les doigts sévèrement crispés dans les boucles rousses de son amant, les hanches incontrôlables, les pupilles dilatées, le regard dans le vide, la respiration haletante et le souffle court, Blaise se laissa peu à peu gagner par l'extase. La pipe que lui tallait Ron était absolument divine !
« R... Ron je... je vais..., tenta-t-il de prévenir. »
Le concerné leva les yeux vers lui mais il ne se retira pas pour autant.
« Ron... ! gémit Blaise, en sentant qu'il ne pourrait pas se retenir plus longtemps. »
Mais au lieu de suivre ses recommandations, le roux accéléra le rythme. Tant et si bien qu'il amena le Serpentard à la jouissance et le fit exploser dans sa gorge dans un dernier cri avant de se laisser lourdement retomber sur le fauteuil, la respiration haletante.
Blaise garda les yeux clos afin de profiter au maximum de l'orgasme qui l'avait submergé mais il sortit néanmoins rapidement de cet état de plénitude en remarquant que Ron était pris d'une furieuse quinte de toux.
Alarmé, il se redressa immédiatement.
« Ça va ? s'enquit-il. Je t'avais pourtant dit que je venais et... »
Ron l'interrompit d'un geste de la main. Une fois sa toux calmée, il lui adressa un sourire un peu gêné.
« Ça va, lui assura-t-il. Je... J'ai juste... un peu avalé de travers... »
A la vue des joues rougissantes du Lion, Blaise ne put empêcher un tendre sourire d'étirer ses lèvres.
« Pas de commentaires ! siffla Ron entre ses dents.
_ ... Le goût ne t'a pas trop dégoûté ? s'enquit alors le bistré.
_ Non, ça a été. Sinon... je... j'ai été bon ou... »
Pour toute réponse, Blaise se pencha doucement vers sa moitié et prit tendrement possession de ses lèvres.
« Tu m'as même fait douter que ce soit ta première fois, lui dit-il une fois le baiser terminé.
_ J'ai eu un bon professeur, rétorqua Ron avec un petit sourire.
_ Ah oui ? fit Blaise en dévorant du regard la nette érection du roux, toujours prise au piège dans son pantalon de cuir. Eh bien je crois qu'il est grand temps... »
Blaise s'interrompit un instant pour repousser Ron sur le fauteuil et s'installer sur ses hanches.
« ... que le professeur récompense son studieux élève pour le magnifique cadeau de Noël qu'il lui a offert..., termina-t-il en s'attaquant au pantalon du roux sous les éclats de rire de ce dernier.
_ Oh, Blaise..., l'interpella-t-il brusquement.
_ Oui ? »
Gêné, les joues du Lion s'empourprèrent aussitôt.
« Tu... Je... Est-ce que tu... veux aller plus loin ? s'enquit-il d'une toute petite voix.
_ ...Tu le veux, toi ? lui demanda Blaise avec un petit sourire.
_ Euh... je... je... je..., bafouilla Ron les joues plus rouges que jamais. Bien sûr que j'en ai envie ! Je... J'en rêve pratiquement toutes les nuits mais euhm...
_ Tu n'es pas encore prêt ? devina Blaise.
_ Si, si ! Mais euhm... je... pour le moment, ton cadeau de Noël est parfait alors... je ne voudrais pas qu'on termine sur une mauvaise note si jamais... si jamais la suite foire...
_ Pourquoi la suite foirerait ? pouffa Blaise.
_ ...Disons que je me connais...
_ Ron, je suis sûr que...
_ Une autre fois, le coupa le rouquin. Faisons-le la prochaine fois, okay ? Quand je n'aurais pas la pression de réussir ton cadeau sur les épaules.
_ ... Okay. Si tu en as vraiment envie, la prochaine fois, je ne te laisserai pas te défiler... »
Et face au sourire, un peu pervers de sa moitié, Ron sentit ses poils se dresser sur ses avants-bras.
« ... Mais je vais quand même te récompenser pour ta magnifique mise en pratique d'une leçon que tu as si bien apprise..., reprit Blaise. »
Et sur ce, le bistré plongea dans le cou du Gryffondor afin de le couvrir de baisers.
Fin du FLASH-BACK_Retour à Blaise et Ron dans les couloirs
« Tu fais la tête de quand quelque chose t'embête, expliqua Blaise devant la mine un peu incrédule de Ron. »
La moue du Gryffondor s'accentua et ce fut suffisant pour fournir à Blaise une réponse.
« Brown ? déduisit-il mornement. »
Ron grogna pour toute réponse avant d'entourer l'un des bras du bistré des siens et de se coller contre lui.
« Elle ne veut vraiment pas comprendre que tu ne m'as rien fait et que je suis tombé amoureux de toi tout simplement parce que tu es l'amour de ma vie !
_ Hum... Peut-être bien que je t'ai fait quelque chose pour te rendre fou de moi, qui sait..., plaisanta le Serpentard. »
Le Lion leva les yeux vers lui et sourit. Mais son sourire s'évanouit dès que le souvenir de Lavande revint dans son esprit.
« Elle m'exaspère, soupira-t-il.
_ Je pourrais... m'en occuper, proposa Blaise après avoir déposé un baiser sur le front de sa moitié. »
Ron riva sur le bistré un regard soupçonneux.
« Pourquoi ai-je l'impression que Lavande va se retrouver au fond d'un océan en compagnie des poissons quand tu dis ça ? lui demanda-t-il avec un air circonspect.
_ ... A cause de la couleur de ma cravate ? proposa Blaise.
_ Mmm... ça doit être ça..., confirma Ron.
_ Ron, je ne vais pas la noyer, lui assura le Serpentard. Je veux simplement lui parler. »
Ron plissa son nez.
« Ce n'est pas ça le problème, dit-il. Je sais que tu ne lui feras aucun mal, mais je doute que parler avec la personne qui lui a pris celui qu'elle aime fasse du bien à Lavande. Surtout que tu pourrais avoir des paroles assez crues et je veux vraiment que la transition se passe le mieux possible pour elle... Contrairement à comment s'est passé la mienne... »
Une ombre de tristesse imprégna les traits de Ron et Blaise passa son bras autour de sa taille et le serra contre lui dans l'espoir de lui redonner du baume au cœur.
« Alors je veux m'occuper d'elle, d'accord ? lui demanda le Lion.
_ ... Je vais voir ce que je peux faire..., répondit Blaise.
_ Blaise !
_ Elle te met sur les nerfs ! argumenta le Serpentard. Elle te met sur les nerfs, ce qui me mets sur les nerfs alors je ne veux pas te faire de promesse que je risquerai de rompre ! Je peux seulement te promettre que je vais essayer de rester en dehors de ça... »
Ron fit la moue, mais il acquiesça néanmoins, et il laissa Blaise prendre tendrement possession de ses lèvres.
HPDMHPDM
La Perdition.
Les yeux rivés sur ces deux mots, le moral de Killian était au plus bas. Assis à une table dans la bibliothèque et entouré de gros livres vieux et poussiéreux, le cadet Zabini-Weasley était encore et toujours entrain d'étudier les lycanthropes. Et depuis l'annonce du choix de James, il s'y acharnait d'autant plus pour être à même de soutenir Christopher dans l'épreuve qu'il traversait.
La petite mine du mulâtre se renforça quand ses pensées s'évadèrent sur l'état dans lequel son ami se trouvait en ce moment. Jamais il ne l'avait vu aussi déprimé ! Et ça lui faisait d'autant plus redouter que...
L'attention de Killian se focalisa de nouveau sur le titre du chapitre à laquelle la page était ouverte et un frisson glacé parcouru sa colonne vertébrale. Peu importait le point de départ qu'il prenait, au final, il retombait toujours sur ce même chapitre : La Perdition.
Se sentant tout à coup lessivé, le Serpentard décida qu'il avait assez bûché pour aujourd'hui. Il se força donc à sortir de ses pensées, il rangea ses notes dans son sac et prit trois des épais bouquins dans ses bras – il savait que Mme Pince l'autoriserait à les emprunter.
Il se dirigeait vers la sortie d'un pas rapide quand son attention fut attirée par la présence d'une personne, assise à un peu à l'écart. Il s'agissait de Grégory.
Le jeune Serdaigle était seul à une table près de l'une des fenêtres. De larges cernes soulignaient ses beaux yeux noisettes, son teint était plutôt pâle et ses cheveux auburns semblaient avoir besoin d'un bon coup de peigne, mais Killian se doutait que sa coiffure était le cadet des soucis de l'aîné Thomas-Finnigan ! Il tenait un grand carnet à dessin entre ses mains et sa table était parsemée de matériel en tout genre pour dessiner. Mais pourtant, au lieu que son regard soit rivé sur son œuvre, ce dernier était tellement lointain que Grégory semblait n'être qu'une coquille vide.
Killian hésita pendant quelques secondes avant de prendre finalement place en face de lui. Il n'était pas du tout un des amis proches du jeune homme, mais ça ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour lui. Cependant, le Serdaigle ne se rendit compte de sa présence que lorsque Killian se racla doucement la gorge pour se faire remarquer.
« Désolé, s'excusa Grégory d'une voix lente et éteinte une fois qu'il eut reconnu le métisse. Je... j'étais... un peu ailleurs... »
Sitôt ces quelques mots dits, le regard du bleu et bronze se perdit dans le vide, donnant de nouveau l'impression à Killian qu'il n'était qu'une coquille vide.
« Tu travailles sur une nouvelle œuvre ? lui demanda Killian avec entrain dans l'espoir de réveiller un peu son interlocuteur. »
En temps normal, dès que le sujet de l'art était abordé, Grégory s'illuminait instantanément, mais cette fois-ci fit exception. À l'entente de la question, le visage du bleu et bronze s'assombrit et une expression de grande tristesse imprégna ses traits. Semblant porté le poids du monde sur ses épaules, il baissa ses yeux éteins sur son carnet.
« Pas vraiment, non..., souffla-t-il d'une voix si basse que Killian faillit ne pas l'entendre. »
L'aîné Thomas-Finnigan resta silencieux pendant un moment, les yeux toujours rivés sur le néant, avant de reprendre la parole.
« Ça fait plus de trois jours que je suis dessus, dit-il en tournant son carnet vers Killian afin qu'il puisse voir de quoi il en retournait. »
Tout d'abord surpris que le Serdaigle lui montre son œuvre de lui-même alors qu'en temps normal il fallait lutter pour qu'il le fasse, l'incrédulité s'ajouta aux sentiments que ressentait le métisse quand il posa les yeux sur la page :
« Il n'y a rien, nota-t-il avec stupeur. »
En effet, la feuille était complètement vierge.
Un sourire triste étira le coin des lèvres de Grégory alors qu'il posait son carnet sur la table.
« Je sais..., souffla-t-il les yeux toujours baissés. Depuis quelques jours je... à chaque fois que j'essaye de dessiner... je... je bloque... »
Se mordant doucement la lèvre inférieure, Killian sentit son cœur se serrer dans sa poitrine face à la détresse évidente de l'aîné Thomas-Finnigan. Le Serpentard savait pertinemment quelle était la raison du blocage du métisse et savait tout aussi bien qu'il n'y avait rien qu'il ne puisse faire pour l'aider.
« Tu n'es tout simplement pas dans ton assiette, expliqua le vert et argent. Il est tout à fait normal que tu aies du mal à te concentrer pour dessiner. Tu verras, quand toute cette histoire se sera tassée tu... »
Mais Killian ne termina pas sa phrase car devant lui, les yeux éteins de Grégory étaient de nouveau loin. À un point que le cadet Zabini-Weasley eut, pendant un instant, l'impression de se retrouver en face de son meilleur ami. Quand il s'échinait à lui parler alors qu'il ne l'écoutait absolument pas.
« Grégory, l'appela-t-il. Grégory. »
Comme le Serdaigle ne répondait pas, Killian posa sa main la sienne pour le faire réagir. Son idée fut bonne car le contact physique fit aussitôt tiquer Grégory qui sortit de ses pensées en un sursaut et posa les yeux sur son interlocuteur.
« Il est tout à fait normal que tu aies du mal à te concentrer pour dessiner étant donné... ce qui s'est passé..., reprit Killian. Mais tu verras, quand toute cette histoire... »
Grégory étouffa un rire sans joie.
« ''Ce qui s'est passé'', répéta-t-il. Tu veux dire quand mon cœur a été brisé ?
_ ... Grégory, je sais que c'est un coup dur pour toi mais le dessin reste ta passion ! Tu as même été accepté dans une super école d'art pour poursuivre tes études alors...
_ Peut-être..., souffla Grégory d'une voix terne. Mais en ce moment, dessiner semble... dénuer de sens...
_ ... Grégory tu...
_ C'est vraiment dommage, le coupa le bleu et bronze en rivant son regard sur Killian. J'ai toujours voulu te dessiner, mais je n'ai jamais eu le courage de te le demander. Ta beauté et tout ce qui tu dégageais m'impressionnaient trop et en plus j'avais peur que ton frère me prenne pour un pervers et me casse la figure... ! »
La bouche légèrement ouverte sous le coup de la surprise, les joues du cadet Zabini-Weasley rougirent devant le compliment à peine caché, mais Grégory reprit la parole avant qu'il n'ait le temps de dire quoique ce soit.
« Malheureusement, je ne pense plus pouvoir te rendre justice à présent... »
Killian ouvrit la bouche pour protester mais sa phrase mourut sur ses lèvres devant le visage ampli de tristesse et de désespoir de son vis-à-vis. Et encore une fois, son impuissance pesa lourd dans le ventre du Serpentard et lui laissa un goût amer dans la bouche.
Poussant un long soupir d'une profonde lassitude, Grégory passa fébrilement sa main dans ses cheveux bouclés.
À ce moment plus que jamais, il paraissait être exténué et déprimé ! Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il ne s'était pas attendu à recevoir une réponse négative de la part de James. Franchement, qui était-il pour rivaliser avec Valentin Black-Snape ?
Un sourire amer étira le coin de ses lèvres.
Pendant toutes ces années, il avait vu James comme un ange parfait, complètement hors de sa portée ! L'observant à la dérobée dès qu'il en avait l'occasion, profitant au maximum des petits moments bénis où ils étaient ensemble. Où il pouvait le voir de près, sentir son odeur, l'entendre rire, le voir sourire et même le toucher... ! Et puis ensuite il avait l'audace d'essayer de le mettre sur papier ! D'essayer de rendre compte de toute sa beauté, de toute sa grâce, de toute sa joie de vivre, de toute sa gentillesse, de toute sa bienveillance, de toute sa malice et de tous ces traits qui formaient son caractère à l'aide de crayons et de papier. Et même si James trouvait qu'il était bourré de talent, pour lui, il n'arrivait même pas à représenter un dixième de tout ce qu'était le blond.
Non, pour Grégory, il n'avait jamais été à la hauteur pour obtenir l'amour d'une personne aussi incroyable...!
Il avait juste... eu ces quelques moments d'égarements... où il s'était imaginé - pendant guère plus que quelques secondes - qu'il pourrait l'avoir. Que James le choisirait...
Quelques secondes durant lesquelles il laissait son esprit voguer et qu'il se prenait à espérer les choses qui lui semblait être les plus folles !
''Et si''...
Quelques minuscules petites secondes... Et pourtant, l'impitoyable retour à la réalité fut des plus douloureux. Comme un milliers de coups de poignard s'amusant à titiller tous ses nerfs - soudainement mis à vifs -, ainsi qu'un froid mordant pénétrant dans chaque recoin de son cœur brisé en morceaux. Sa punition pour avoir commis la stupide erreur d'espérer.
Merlin qu'il était stupide... !
Sentant ses yeux s'embuer, l'aîné Thomas-Finnigan se força à sortir de ses sombres pensées. En face de lui, Killian était, de toute évidence, très inquiet pour lui. Il lui disait quelque chose mais son cerveau était trop dans le brouillard pour décoder quoique ce soit.
« Tu n'es qu'un menteur. »
Sa soudaine prise de parole surpris Killian dont les yeux s'écarquillèrent.
« P... Pardon ? bredouilla-t-il.
_ Au fond de moi, je savais que James n'était pas amoureux de moi. Je le savais... Mais..., juste pendant quelques secondes, j'imaginais le contraire... Et comme il n'avait pas encore choisi, c'était mon droit, non ? Juste pendant quelques secondes... Et pourtant, la vérité me fait mal à un point que j'ai l'impression qu'un million d'aiguilles coulent dans mes veines...
_ Euh..., je ne vois pas trop...
_ Tu dis avoir fait le deuil de Christopher et que tu ne souffres pas...
_ Et c'est vrai ! affirma Killian. Je n'espère rien d'autre que de l'amitié venant de lui ! »
Grégory se mit alors avec une certaine... pitié dans le regard, qui choqua le vert et argent.
« C'est sûrement vrai, souffla Grégory. Mais regarde-moi dans les yeux et dis-moi qu'il ne t'arrives jamais d'imaginer - juste pendant quelques secondes - ''et si''. »
Killian ouvrit aussitôt la bouche pour répondre mais sa phrase s'étouffa dans sa gorge. Il resta donc muet devant son interlocuteur qui eut un sourire triste.
« La différence entre toi et moi, reprit Grégory, c'est que pour moi, le retour sur Terre vient d'arriver. Toi, tu vis avec depuis des années. »
Après ces quelques mots, le Serdaigle ressentit le brusque besoin d'être seul. Il rassembla donc ses affaires un coup de baguette, s'excusa auprès d'un Killian toujours interdit et tourna les talons avant d'éclater pitoyablement en sanglots.
Killian resta donc seul assis à la table. Son teint avait pâli, il n'arrivait plus à penser correctement et ses mains tremblaient légèrement.
Il se reprit néanmoins avant de craquer complètement. Il accula toute la conversation dans un coin reculer de sa tête, mis un mouchoir dessus et se força à penser à ce qu'il avait prévu de faire avant de voir Grégory. Ainsi, après un rapide détour par son dortoir et par les cuisines, le Serpentard prit la direction du dortoir des Gryffondor. Arrivé au niveau du portrait de la Grosse Dame, il murmura rapidement le mot de passe avant de s'engouffrer dans la Salle Commune. Là, il repéra aussitôt Dean, Seamus et Neville qui jouait à la Bataille Explosive et il s'élança vers eux.
« Oulà, tu as vraiment une mine de déterrée, lui lança Seamus lorsqu'il le vit. Ça fait combien de temps que tu n'as pas passé une bonne nuit de sommeil, dis-moi ?
_ Euhm, un sacré bout de temps je suppose..., soupira Killian.
_ Tu sais, les vacances sont faits pour se reposer, lui fit remarquer Dean.
_ Je sais mais bon... Je ne vais pas laisser tomber mon meilleur ami sous prétexte que c'est les vacances... D'ailleurs, en parlant de Christopher, est-ce qu'il est toujours... ? »
Killian n'eut pas besoin de terminer sa phrase pour se faire comprendre des trois garçons dont le visage s'assombrit aussitôt. Pour toute réponse, ils acquiescèrent tous les trois gravement.
Le visage du vert et argent se tordit en une moue triste et après avoir remercier les trois adolescents, il prit la direction du dortoir de Christopher. Arrivé là, il toqua légèrement à la porte avant de rentrer.
La première chose qui le frappa, fut l'odeur nauséabonde qui flottait dans l'air : héritage de la moitié lycanthrope du Lion. En effet, dès qu'il déprimait un peu sévèrement, il dégageait une odeur plutôt... désagréable de temps à autre. Et plus il déprimait, plus l'odeur était forte. C'était la raison pour laquelle, même si la fenêtre était grande ouverte, Seamus, Neville et Dean ne restaient jamais longtemps dans leur dortoir quand ils avaient le choix.
Mais ni l'odeur, ni le froid qui s'engouffrait par la fenêtre grande ouverte suffit à rebuter Killian qui s'avança dans le dortoir.
Couché dans son lit et enfouit sous ses épaisses couvertures, Christopher ne réagit même pas à son entrée. Seul l'un de ses bras dépassait des draps dont les doigts touchaient négligemment le sol et, éparpillées un peu partout, certaines mèches de sa longue chevelure, traînaient à même le sol, mais Christopher semblait s'en ficher éperdument ! Le plus étrange, c'était la couleur des cheveux de son ami. En effet, comme à chaque fois lorsqu'il était déprimé, le rouge et or ne prenait plus vraiment la peine de contrôler son aptitude de Métamorphomage – hérité de sa mère – et de ce fait, ses cheveux prenaient la couleur qu'ils voulaient, reflétant généralement son état d'esprit. En ce moment, ils étaient verdâtres mélangé à une pointe de marronatre... Pas très jolie en somme ! De plus, il ne contrôlait plus la vitesse de croissance, ce qui faisait qu'en général, ses cheveux poussaient beaucoup plus vite que la normale. Dans quelques jours, on devrait sûrement marcher dessus afin de pouvoir circuler dans le dortoir... ! Killian se glissa donc une note à lui-même pour se faire penser à revenir pour les couper.
Son cœur se serrant dans sa poitrine, le Serpentard se rapprocha pas à pas de son ami. Christopher lui avait répété encore et encore qu'il pouvait repérer son odeur de très loin et que du coup, il savait toujours quand il s'approchait de lui, mais pourtant, pour le moment le Lion ne donnait aucun signe qu'il avait noté sa présence. Parfaitement immobile, Christopher paraîtrait être sans vie sans le subtile soulèvement de son dos à chacune de ses bouffées d'air.
Sans un mot, Killian prit place aux côtés de son ami et son premier geste fut de soulever les mèches de cheveux qui touchaient le sol et de les poser sur le lit. Christopher s'en fichait peut-être pour le moment mais malgré la drôle de couleur, il avait toujours une très belle chevelure et ça faisait un peu mal à Killian de la voir traîner négligemment sur le sol.
« Chris, souffla-t-il à mi-voix une fois qu'il eut terminé. »
Le concerné ne réagit pas.
« Chris, répéta-t-il. Tu as mangé quelque chose depuis tout ce temps ? Je t'ai ramené un petit quelque chose de la cuisine au cas où... »
En disant ces mots, il chercha du regard un coin tranquille où il pourrait poser le petit paquet qu'il tenait entre ses mains et qu'il avait ramené des cuisines. Mais il s'interrompit quand son regard se posa sur un, très similaire, petit paquet posé sur une des tables de chevet. Petit paquet que Killian lui avait apporté plus tôt dans la journée et qui était intact.
Le mulâtre poussa un profond soupir.
« Chris..., se lamenta-t-il. Il faut que tu manges quelque chose.
_ ...
_ Tu ne peux pas jeûner éternellement !
_ ...
_ Et tu ne peux pas rester éternellement dans ton lit !
_ ... »
Soupirant de plus belle, Killian autorisa l'une de ses mains à se glisser dans la longue chevelure de son ami.
« Tu peux me regarder au moins ? demanda-t-il.
_ ...
_ Ou au moins me parler ?
_ ...
_ Ou bouger ? Ou alors faire n'importe quoi qui montrerait que tu es encore en vie !
_ ...
_ Tu sais... »
Killian parla ainsi tout seul pendant plusieurs minutes avant de s'arrêter : tout ses efforts de conversations ne servaient à rien - comme à chaque fois qu'il essayait d'avoir une conversation avec lui depuis que James lui avait annoncé son choix. Le demi-lycanthrope était, depuis lors, entré dans une profonde dépression... Avant, Killian trouvait qu'il se perdait beaucoup trop dans ses pensées et il peinait à l'en sortir, à présent, c'était encore pire. Le métisse se souvenait encore de l'état pitoyable dans lequel il avait retrouvé son ami après que James lui ait annoncé sa décision. Le regard complètement vide, il avait tout d'abord refusé de lui adresser le moindre mot. Et puis, à force d'insister pour qu'il lui dise comment il se sentait, Christopher lui avait finalement dit - d'une voix brisée et si étouffée que Killian avait failli ne pas l'entendre - qu'il avait comme un énorme vide à la place de son cœur et que ça lui faisait si mal que ça lui donnait l'impression qu'il risquait de défaillir à tout moment. Qu'il avait l'impression d'être transpercé de toute part par des dizaines d'épées cloutées, qu'il se sentait comme une merde - comme si dix personnes le passaient à tabac non-stop. Qu'il avait l'impression de brûler de l'intérieur à petit feu tout en ayant la certitude que ça ne s'arrêtera jamais. Que tous semblaient... insipides et dénués de sens et tout cela n'était qu'une infime partie de tout ce qu'il ressentait. Il lui avait ensuite adressé un regard mi-larmoyant mi-suppliant, et il lui avait dit qu'il préférerait en rester là.
Depuis lors, il s'était muré dans un silence de plomb - ce qui donnait encore plus l'impression à Killian qu'il était entrain... de se perdre...
Deux mots s'imposèrent alors dans l'esprit du métisse. Deux mots qu'il s'empressa de chasser.
Soupirant de plus belle, le cadet Zabini-Weasley regarda avec une certaine mélancolie les doux cheveux qu'il tenait entre ses doigts et qui prenaient une étrange couleur violacée à présent.
« Chris, tu ne veux vraiment pas faire un effort ? s'enquit-il. Même pas pour ton petit ange caramélisé qui s'inquiète énormément pour toi ?
_ ...
_ Non ?
_ ...
_ Même pas un minuscule petit geste ?
_ ...
_ ... Okay..., soupira-t-il.
_ ... »
Un nouveau soupir las s'échappa des lèvres d'un Killian dépité. Il ne savait plus du tout quoi faire pour soutenir au mieux son ami, et pour le moment ses recherches ne menaient à rien !
Le visage du mulâtre s'assombrit. Ça lui faisait vraiment mal de voir Christopher aussi amorphe et déprimé !
Après une dernière caresse sur la tête du Lion, Killian décida de le laisser seul pendant un moment, dans l'intention de revenir plus tard pour lui couper les cheveux. Mais alors qu'il se levait du lit et qu'il commençait à s'éloigner, il sentit des doigts fins entourer son poignet et il entendit un mot à peine audible :
« Reste. »
Surpris par la brusque prise de parole de Christopher - qui rompait un silence absolu de plusieurs jours -, Killian se retourna vers lui et il resta pendant quelques instants complètement figés devant lui, les yeux écarquillés et la bouche ouverte.
Le demi-lycanthrope n'avait quasiment pas bougé de sa position précédente mais la main qui entourait toujours le poignet de Killian trahissait son précédent mouvement.
Un petit sourire naquit néanmoins sur le visage du cadet Zabini-Weasley tandis qu'il reprenait place aux côtés de son ami. Mais être assis n'était visiblement pas assez pour le Lion car il continua à tirer sur son bras. Comprenant ce que son ami voulait, Killian se glissa sous les couvertures du Lion et il le laissa le blottir contre lui, nouer ses bras autour de sa taille et fourrer sa tête dans son cou. Même si la situation ne s'y prêtait pas, Killian ne put s'empêcher de frémir en réponse au contact si étroit qu'il avait avec le corps à moitié nu de son ami et à son souffle chaud contre son cou.
Un faible sourire étira les lèvres du métisse quand il se souvint de ce que Christopher lui avait dit il y a de cela des années : depuis qu'ils étaient tout petit, son odeur avait un effet apaisant sur lui.
« Chris, reprit-il en laissant ses doigts glisser dans la longue chevelure de son ami, si tu veux que je reste comme ça, il va falloir que tu fasses un effort et que tu arrêtes d'émettre cette odeur pestilentielle.
_ ...
_ Merci... »
Les deux adolescents restèrent ainsi en silence. Et alors que Killian avait froid quelques minutes plus tôt, à présent il avait plutôt chaud, ainsi sous les couvertures épaisses et entre les bras de son ami.
Glissant avec tendresse ses doigts dans les cheveux du Lion, Killian déposa un baiser sur le sommet de son crâne.
Et ce fut à ce moment-là, blotti contre le Lion, que Killian se rappela des paroles de Grégory : ''regarde-moi dans les yeux et dis-moi qu'il ne t'arrive jamais d'imaginer - juste pendant quelques secondes - ''et si''.''
Baissant les yeux sur le sommet du crâne de son meilleur ami déprimé à cause de sa peine de cœur dont le souffle chaud caressait toujours le creux de son cou, l'esprit de Killian se mit à dériver... Avant que la réalité ne le rattrape.
''La différence entre toi et moi, c'est que pour moi, le retour sur Terre vient d'arriver. Toi, tu vis avec depuis des années.''
Un sourire douloureusement triste, que personne ne vit, étira les coins des lèvres du cadet Zabini-Weasley. Pendant un quart de seconde, il avait presque oublié : ce n'était pas lui le compagnon de Christopher.
HPDMHPDM
Draco Malfoy sentit une sourde colère monter peu à peu en lui. Jamais, il n'avait ressenti une telle envie de meurtre – et la veine qui palpitait avec force dans son cou en était la preuve indéniable !
Ses lèvres étaient tellement plissées qu'elles disparaissaient pratiquement, son regard était plus acéré que jamais, il serrait les poings à s'en faire blanchir les jointures et sa tête fourmillait de plans plus Serpentard les uns que les autres pour se débarrasser des indésirables à la Malfoy !
« Non. »
Sortant de ses pensées, le Prince des Serpentard posa un regard interrogateur sur la personne qui venait de prendre la parole.
« Non quoi ? demanda-t-il innocemment en haussant un sourcil. »
Harry lui fit une moue peu convaincue.
« Non, tu ne feras rien pour qu'un ''malheureux accident'' rende James de nouveau célibataire, lui répondit le brun. »
Draco leva les yeux au ciel.
« Il n'a aucune idée dans quoi il met les pieds ! se défendit le vert et argent. Il faut bien que je le protège contre les dangers qui l'entourent !
_ Papa poule..., lâcha Harry avec un petit sourire amusé avant de se faire fusiller du regard par son amour.
_ Non, papa qui se soucie de son fils, grogna l'Héritier Malfoy.
_ Papa poule, répéta Harry. Et puis être en couple n'est pas un danger pour lui...
_ Bien sûr que si ! contesta Draco. C'est l'abstinence qu'il aurait dû choisir !
_ ... Papa poule. »
Agacé, Draco se renfrogna et croisa boudeusement les bras.
« James n'est pas prêt, grogna-t-il.
_ Non, tu n'es pas prêt. »
Draco fusilla du regard Blaise, qui venait de prendre la parole. Mais le bistré ne s'en formalisa pas et, se désintéressant de son meilleur ami, il posa un regard tendre sur sa moitié qu'il tenait fermement entre ses bras.
Ignorant les deux garçons, Harry jeta un œil du côté de son fils. Enfin ! Après des années de déni et de prise de tête, il avait su écouter son cœur. Et à en juger par le sourire éclatant qui mangeait la moitié de son visage, son choix était le bon. Le blond semblait littéralement être sur un petit nuage... ! Ses yeux pétillaient comme jamais et il gloussait, pour ainsi dire, comme une poule sous les baisers humides et les caresses que lui prodiguait Valentin.
Il n'y avait pas à dire, le Serpentard était heureux. Et après l'avoir vu déprimer pendant plusieurs jours, Harry était plus que ravi.
« Ils méritent d'être heureux, souffla le brun. Et surtout Valentin ! Tu sais très bien à quel point le pauvre a galéré pour conquérir James. »
Harry posa ensuite un regard sérieux sur son homme.
« Alors laisse-les tranquille, ordonna-t-il. »
Draco grogna d'un air maussade mais il se défendit pas quand Harry posa sa bouche sur la sienne dans un tendre baiser.
C'est donc avec un sourire aux lèvres que le brun se décolla de sa moitié, mais son sourire se tordit en une grimace quand il avisa de la silhouette de Lavande qui se profilait au loin. Il ouvrit la bouche pour prévenir Ron de l'arrivée de la brune, mais à sa plus grande surprise, ladite brune alla rejoindre Katie Bell, s'éloignant de ''l'amour de sa vie'' par la même occasion. C'était une attitude plutôt curieuse parce que d'après ce que Ron lui avait dit, la brune lui courait toujours après...
« Lavande ne te colle plus au cul ? s'enquit Harry en se tournant vers son ami. Elle n'était pas loin, elle t'a vue mais elle t'a ignoré...
_ Ah bon ? s'étonna Ron. »
Le roux parut ensuite réfléchir pendant un moment avant qu'un sourire n'étire ses lèvres.
« Eh bah ça a dû marcher ! s'enthousiasma-t-il. »
Harry lui adressa un regard interrogateur.
« Qu'est-ce qui a dû marcher ? lui demanda-t-il.
_ Tu te rappelles qu'il y a quelques jours, Lavande avait organisé un petit dîner rien que pour nous deux ?
_ Oui.
_ Eh bien j'ai décidé d'y aller pour lui expliquer une énième fois qu'elle et moi, ce n'est pas possible. Et honnêtement, cette fois-ci, j'avais vraiment l'impression qu'elle avait compris. Je ne voulais pas trop m'avancer parce qu'elle m'avait déjà fait le coup plusieurs fois, mais si tu me dis qu'elle vient de m'ignorer délibérément, je pense que je peux dire qu'elle est enfin passée à autre chose ! »
Le roux adressa ensuite un sourire victorieux à son amoureux qui le tenait toujours fermement par la taille.
« Tu vois ? lui dit-il. Ça a mis le temps, mais elle a fini par comprendre. Sans que tu aies à intervenir ! »
Blaise lui rendit son sourire.
« Tu as raison, souffla-t-il. »
Soulagé et souriant de plus belle, Ron détourna son regard de son amoureux et son attention fut captée par la silhouette de Neville qui se découpait au loin.
« Oh, Harry ! Neville est là, on va le lui demander ? proposa-t-il.
_ Okay. »
Après un dernière regard à leur moitié, les deux adolescents s'élancèrent à la poursuite de leur camarade.
Draco profita alors de cette occasion pour se rapprocher de son meilleur ami, un sourire amusé sur les lèvres.
« Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda-t-il. »
Blaise fronça ses sourcils.
« Qu'est-ce que j'ai fais à qui ? interrogea-t-il.
_ Pitié ! Je te connais par cœur. Tu le sais pertinemment alors ne m'insulte pas en prétendant le contraire...
_ Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler..., nia le basané. »
Mais malgré son regard plein d'innocence et son sourire sincère, Draco ne se laissa pas prendre. Il connaissait son ami par cœur et par dessus tout, il reconnaissait parfaitement la petite lueur un peu sauvage qui brillait dans les yeux miels du basané. La petite lueur qui n'apparaissait que très rarement et qui était le signe que Blaise allait s'occuper personnellement de quelqu'un ou encore qu'il venait de s'occuper personnellement de quelqu'un, et qu'il avait pris son pied...
Alala, la résolution des problèmes façon Zabini... Très différente de la méthode Malfoy. En effet, quand un Malfoy avait quelqu'un dans le nez dont il voulait se débarrasser, tout le monde le savait. Il l'humiliait publiquement, l'insultait publiquement, le mettait plus bas que terre publiquement, l'écrasait publiquement et il le chambrait publiquement jusqu'à ce que la personne en question plus qu'une seule envie : disparaître de la surface de la terre. Et tout le monde savait pertinemment qui est le responsable. Ça, c'était la manière Malfoy.
Quand un Zabini avait quelqu'un dans le nez dont il voulait se débarrasser, quasiment personne ne le savait. Parfois, même la personne concernée ne le savait pas... ! Puis, le temps passait. Encore et encore et encore... Jusqu'à ce qu'un jour, le Zabini en question ait trouvé le parfait plan pour se venger et poignarder la personne qui l'ennuyait, purement, simplement et lentement. Et puis ensuite il s'assurait qu'il n'aurait plus jamais à avoir affaire avec lui.
Ça, c'est la manière Zabini.
De ce fait, tout le monde savait que la colère d'un Malfoy était absolument redoutable. Mais ce que le monde savait moins, c'était que la colère d'un Zabini était 10 fois pire. Nettement plus silencieuse, et franchement plus douloureuse.
« Qu'as-tu fais à Brown ? insista Draco.
_ Mais pourquoi est-ce que je lui aurais fait quelque chose ?! Ron lui a parler, elle a compris et maintenant elle lui lâche les baskes, c'est tout !
_ C'est ça. Weasley a tenté mille fois de lui faire entendre raison sans résultat ! Cette nana est indécrottable sur le fait que Weasley serait son âme-sœur.
_ Eh bien la mille-et-unième fois fut la bonne ! argumenta Blaise »
Toujours pas convaincu, Draco haussa sceptiquement l'un de ses sourcils.
« Blaise, reprit-il, tu es un Zabini, un Serpentard, mon meilleur ami, cette dinde de Brown tapait sérieusement sur les nerfs de l'homme que tu aimes et je sais très bien que tu as une tolérance zéro concernant les personnes que tu considères comme étant des ''nuisibles''. Alors pour la dernière fois : qu'as-tu fait à Brown ? »
Blaise fit la moue mais il finit par capituler :
« J'ai eu une petite conversation avec elle, dit-il.
_ Et ?
_ ... Et comme elle ne démordait pas de sa position, j'ai fait en sorte de lui expliquer lentement et clairement ce qui était le mieux pour elle.
_ ... Pauvre fille, souffla finalement Draco à mi-voix.
_ Hé ! s'insurgea Blaise. Elle va bien !
_ Pauvre fille, répéta le blond.
_ ...Elle m'a traité de saleté de Serpent perfide ! rappela Blaise.
_ Tu es une saleté de Serpent perfide ! confirma Draco. »
Roulant ses yeux dans leurs orbites, Blaise ne prit même pas la peine de répondre.
« Tu as utilisé ta ''technique familiale'' pour la raisonner ? s'enquit le blond en haussant un sourcil. »
Blaise ne répondit pas le sourire froid qui étirait ses lèvres le fit pour lui, ce qui fit frémir Draco.
« Pauvre fille..., répéta-t-il.
_ Tu ne veux toujours pas savoir comment je m'y prends ? nargua Blaise alors que son sourire s'élargissait.
_ Je préfère toujours m'arracher les deux oreilles plutôt que de le découvrir, grommela Draco entre ses dents. »
Et alors que le sourire moqueur du bistré gagnait en intensité, un second frisson glacé traversa l'échine de Draco.
Pauvre Brown...
Quelque chose lui disait qu'à présent, elle faisait partie des rares privilégiés qui avaient appris à craindre la colère froide et infiniment dangereuse de Blaise Zabini.
Chassant précipitamment ces sombres pensées de son esprit, Draco adressa un grand sourire à sa moitié qui revenait vers eux.
HPDMHPDM
Assis sur son lit et les yeux rivés sur sa moitié – qui tentait tant bien que mal de faire quelque chose avec ses cheveux devant le miroir – Draco ne put empêcher un soupir de franchir la barrière de ses lèvres. Ces derniers temps, sa relation avec Harry était plutôt... houleuse de tant à autre. Principalement à cause des cauchemars du brun et de ses lettres. Ils s'engueulaient dès qu'ils en parlaient mais le sujet était beaucoup trop important pour qu'ils l'ignorent !
Tout serait tellement plus simple si le brun acceptait de lui parler de ses cauchemars sans rien demander à propos des lettres. Mais bien sûr, il fallait que ledit brun n'en fasse qu'à sa tête !
L'Héritier Malfoy soupira pour la deuxième fois.
Depuis qu'il sortait avec le Gryffondor, les cauchemars de celui-ci étaient devenus sa pire hantise. Il savait que ces derniers pouvaient être particulièrement détaillés et horribles et qu'ils pouvaient grandement affecter son Lion. Mais il savait également que ledit Lion faisait tout pour les dissimuler à ses proches. Du coup, l'Héritier Malfoy avait toujours été sur ses gardes à ce sujet. Guettant chaque changement sur le visage du rouge et or quand il dormait, étant à l'affût du moindre tressautement qui pourrait trahir un cauchemar... Il savait que s'il en faisait un, Harry tenterait de le lui dissimuler alors le Serpentard restait aux aguets.
Quand le Gryffondor avait supposé recommencer à faire des cauchemars, Draco s'était aussitôt mis en alerte. Harry lui avait dit que ce n'était qu'une simple supposition, mais le Serpentard n'avait pas été totalement convaincu.
« 'Ry..., dit-il en un souffle. »
Le concerné lui adressa un regard interrogateur dans le miroir.
« Tu me le dirais si tu faisais des cauchemars, hein ? s'enquit Draco pour la énième fois. C'est super important, 'Ry. Il faut vraiment que je le sache si ça recommence. »
Le Survivant grogna mais son visage resta indéchiffrable. C'était une chose étonnante car en temps normal, Draco parvenait à lire son brun comme un livre ouvert.
Face à la mine inquiète de sa moitié, Harry ne put s'empêcher de se sentir un peu coupable de lui cacher la vérité.
Cependant la culpabilité du Gryffondor disparut dès qu'il repensa aux affreuses lettres cachées quelque part dans le dortoir de Draco que ce dernier refusait encore et toujours de lui montrer. Harry savait qu'elles étaient forcément quelque part parce que le blond ne pouvait pas s'en débarrasser : à chaque fois elles réapparaissaient. Et comme elles pouvaient le faire au fond de son armoire tout comme sur son bureau durant un cours, le blond avait fini par cesser d'essayer de les détruire.
Se retournant vers son blond, Harry le défia :
« Montre-moi tes lettres.
_ 'Ry, s'il-te-plaît..., soupira Draco.
_ Quoi ? croassa le brun.
_ S'il-te-plaît... »
Les yeux du Serpentard étaient devenus suppliant mais Harry ne se laissa pas attendrir.
« 'Ry..., soupira le blond.
_ Quoi... ? croassa le Lion. Dray, je ne suis pas plus faible que toi. Je peux très bien supporter ce que tu traverses alors...
_ Je sais.
_ Alors dis-moi !
_ ... 'Ry..., souffla le vert et argent.
_ Non ! Si tu ne veux pas me faire part de tes problèmes, je garderai les miens pour moi, point barre. »
Et pour notifier que la conversation était terminée, Harry se retourna vers le miroir.
Désemparé, le Prince des Serpentard ne put que soupirer en espérant que le Lion se déciderait à se confier à lui dans un futur proche.
Ils restèrent ainsi en silence pendant plusieurs minutes avant que le Lion ne sursaute brusquement, qu'il ne se retourne et qu'il ancre dans les yeux de sa moitié un regard interloqué, comme s'il venait de réaliser quelque chose.
« Tu es le Prince des Serpentard ! s'exclama-t-il. »
Surpris, Draco haussa l'un ses sourcils.
« C'est maintenant que tu t'en rends compte ? nargua-t-il.
_ Donc tu sais forcément avec qui les Serpentard se sont mariés ! en déduisit le brun, les yeux brillant d'excitation, sans faire attention à la boutade de sa moitié.
_ Euh... pas tous, répondit Draco, ne voyant pas du tout où son amour voulait en venir.
_ Mais tu peux le découvrir ! rétorqua Harry, toujours aussi excité. Si tu leur demandes, ils ne peuvent pas te dire non !
_ Euh... je suppose... 'Ry pourquoi tu...
_ Tu sais avec qui Crabbe et Goyle vont se marier ? »
La bombe était lâchée.
Tellement de choses s'étaient passées après sa mise en couple avec le Serpentard ! Le brun avait été sur un tel nuage qu'il en avait complètement oublié ce que sa fille cadette leur avait dit à ses amis et lui. Mais maintenant qu'il était au calme et que sa relation s'était posée, toute cette conversation lui était revenue. Et l'occasion de découvrir la vérité était trop belle ! Après tout, comme il venait de le signaler, les Serpentard ne pouvaient rien refuser à leur Prince, et sûrement pas Crabbe et Goyle. Et comme il ne pourrait rien obtenir de Ginny, il n'y avait que de leurs bouches à eux qu'il pourrait avoir une réponse.
Devant lui, Draco ne comprenait vraiment pas qu'elle mouche avait piqué son amoureux. Pourquoi est-ce qu'il lui parlait de ces deux idiots dans un moment pareil ? Non, pourquoi est-ce qu'il lui parlait de ces deux idiots tout court ! Et pour lui demander quoi ? Avec qui ils allaient se marier ! Comme si le blond en avait quelque chose à faire !
« Euh... non, répondit-il. Je ne sais pas avec qui ils vont se marier.
_ Mais si tu leur demandais, ils te répondraient, hein ?
_ Je... Je suppose...
_ Alors allons-y ! »
Le brun se dirigea vers la sortie à grandes enjambées mais Draco le retint quand il passa près de lui.
« 'Ry, je peux savoir en quoi c'est important ? demanda-t-il. On s'en fiche de ces deux abrutis.
_ C'est... C'est juste important, ok ? »
L'Héritier Malfoy ouvrit la bouche pour protester mais son amour était déjà parti. Ce fut en soupirant qu'il se décida à le suivre.
Toujours aussi galvanisé, Harry se hâta de se rendre dans la Salle Commune, sans prêter attention aux regards surpris que lui adressa Ron et Blaise qui arrivaient dans le sens contraire.
« Tu sais dans quel dortoir ils dorment ? lui demanda le brun.
_ Euh... non... »
Le Lion jura à mi-voix. Il fallait absolument que les deux Serpentard soient soit dans la Salle Commune, soit dans la Grande Salle.
« 'Ry..., tu peux m'expliquer... en quoi... c'est si important ? haleta l'Héritier Malfoy alors qu'il essayait de ne pas se laisser distancer par sa moitié.
_ Plus tard, lui répondit précipitamment le rouge et or. »
Arrivé dans la Salle Commune, Harry constata avec soulagement que les deux personnes qu'il cherchait s'y trouvaient. Il s'avança immédiatement dans leur direction et se campa deux pieds fermes devant eux.
Les deux verts et argents, surpris par sa soudaine apparition, le regardèrent avec un air incrédule – ce qui n'était pas forcément à leur avantage. Draco arriva quelques secondes plus tard, pas plus avancé qu'eux.
« Avec qui allez-vous vous marier ? leur demanda directement Harry. »
Cette question abasourdit encore plus Goyle et Crabbe qui le regardèrent avec des yeux ronds sans répondre. Ils regardèrent ensuite leur Prince, pour savoir ce qu'ils devaient faire, et ce dernier leur fit signe de répondre.
« Pourquoi ça t'intéresse ? lui demanda Crabbe, intrigué.
_ Parce que... Parce que c'est important, lui répondit Harry.
_ Pourquoi ?
_ Réponds à la question Crabbe, siffla furieusement Draco. Les motivations de Harry ne te regardent pas. »
Goyle et Crabbe se regardèrent un moment, complètement interdis, et puis Crabbe haussa les épaules et se tourna vers le Lion.
« Je vais me marier avec une certaine Alice Kosak, répondit-il. On va se rencontrer à la fin de la guerre.
_ Et toi ? demanda Harry à Goyle. »
Étrangement, ce dernier semblait plus que mal-à-l'aise. Ses joues rosirent un peu et il se mit à se dandiner inconfortablement dans son fauteuil. Tout ceci mis les sens du brun en alerte.
« Alors ? insista-t-il nerveusement.
_ Je... je..., bafouilla le Serpentard d'une voix faible et tremblante. Elle m'a fait promettre de ne rien dire... »
Cette phrase attira l'attention de Draco. Il fronça les sourcils, poussa doucement son Gryffondor et il darda sur Goyle un regard acéré.
« Mon petit-copain vient de te poser une question, alors tu vas gentiment y répondre, grogna-t-il entre ses dents.
_ Elle... elle m'a fait promettre de..., tenta d'argumenter Goyle.
_ Je me fous de ce qu'elle t'a fait promettre ! le coupa abruptement l'Héritier Malfoy. Avec qui vas-tu te marier ?
_ Je... Je ne peux pas... »
Le regard plus qu'intransigeant du blond intensifia le malaise du Serpent, et gêna un peu Harry. Peut-être qu'après tout, découvrir qui était la future femme de Goyle n'était pas si important... Si elle ne voulait pas être découverte, il valait peut-être mieux respecter sa volonté d'anonymat. Surtout si la femme en question était Ginny ! Le brun ne voulait surtout pas être à l'origine d'une rumeur qui pourrait la blesser !
C'est pour cela qu'il se saisit du bras de Draco dans un geste à la fois tendre et calmant pour l'inciter doucement à abandonner.
« Laisse tomber, souffla-t-il. Ce n'est pas grave je... »
Mais Draco ne l'entendit pas de cette oreille. Personne ne zappait son autorité. Quand il posait une question, on lui devait une réponse, point barre. Peu importe l'identité de cette mystérieuse femme.
« Avec qui vas-tu te marier ? insista-t-il.
_ Je... Elle m'a fait promettre..., répéta le Serpentard.
_ Qui t'a fait faire cette promesse ? siffla Draco. Est-ce que c'est Pansy ? Millicent ? »
Le blond essaya de déchiffrer les expressions qui défilèrent successivement sur le visage de Goyle, mais ce dernier passait par tellement d'états différents que l'Héritier Malfoy ne put rien reconnaître à part un profond malaise et une certaine peur.
Sous le regard ardent du blond, Goyle baissa timidement la tête. Il commençait à suer abondamment et il tordait nerveusement ses doigts. Apparemment, il était en prise avec un dilemme.
« Regarde-moi ! lui ordonna sèchement Draco. »
Comme le jeune homme refusait d'obéir, Draco s'accroupit en face de lui et plongea lui-même ses yeux gris dans ceux de son vis-à-vis.
« Est-ce que c'est Pansy ? lui demanda-t-il d'une voix ferme. »
Après tout, Goyle avait toujours craint la jeune femme et elle n'avait jamais à forcer beaucoup pour lui faire faire toute sorte de promesse.
« Je... Je ne peux pas..., bégaya Goyle de plus belle.
_ Donc, tu refuses de répondre à ma question, en déduisit le blond.
_ Je... je...
_ Donc, répéta Draco d'une voix encore plus tranchante, tu refuses de répondre à ma question !
_ Je... Non... ce... ce n'est pas ça... c... c'est juste que..., bégaya Goyle.
_ Dray, tenta d'intervenir Harry, je ne pense pas que...
_ REPONDS Goyle ! gronda l'Héritier sans prendre en compte l'intervention de son amour, les yeux toujours rivés sur le vert et argent. Avec QUI vas-tu te marier ? »
Rendant finalement les armes, Goyle baissa penaudement la tête.
« Avec...avec..., bafouilla-t-il.
_ Oui ?
_ Avec... avec Genevria Weasley... »
Il prononça ces deux derniers mots tellement doucement que Harry et Draco faillirent ne pas les entendre.
Les deux adolescents réagirent ensuite de manière complètement différente. Les yeux de Harry s'écarquillèrent dans l'horreur, son teint devint livide et sa bouche s'arrondit dans un parfait ''O''. Une seule pensée traversa son esprit : ''merde''. La même expression faciale emprunta le visage de Draco sauf que quelques secondes plus tard, il explosa de rire.
« Tu... tu vas te marier avec la... la Belette femelle ? réussit-il à articuler entre deux éclats de rire. Mais... c'est... mais c'est génial ! »
Le blond partit de nouveau dans un fou qui le plia en deux et le fit tomber au sol.
Toujours debout, Harry n'en croyait pas ses oreilles. Comment allait-il annoncer ça à Ron ?
Le brun sortit néanmoins de ses pensées quand Draco se leva péniblement en disant :
« I... Il faut que je le dise... Il faut absolument que tout le monde soit au courant...
_ Non ! réagit vivement Harry en se tournant vers lui. Il ne faut rien dire à personne.
_ Oh que si qu'il faut le dire à des gens ! »
Harry saisit sa moitié par les épaules et il la força à le regarder dans les yeux.
« Dray, j'ai dit non, dit-il avec sévérité. Tu ne l'aimes peut-être pas, mais Ginny est la petite sœur de mon meilleur ami et je tiens beaucoup à elle. Je comprends tout à fait qu'elle ait voulu taire l'identité de son futur mari et je m'en veux bien assez d'avoir quand même fouiner dans sa vie privée alors je ne veux pas être à l'origine d'une rumeur qui la détruira.
_ Mais ce n'est pas toi qui sera à l'origine de cette rumeur, c'est moi, rétorqua Draco.
_ Toi ou moi c'est la même chose. C'est moi qui ait eu l'idée de fouiner du côté de Crabbe et Goyle alors si une rumeur est lancée, se sera de ma faute. Et je ne veux pas que ça se produise. »
Draco ouvrit la bouche pour protester mais la petite moue inquiète de son brun suffit à lui retirer toute joie de ternir un peu plus la réputation de Ginny.
« D'accord, grogna-t-il malgré lui.
_ Promis ?
_ Juré. »
Un sourire éclaira le visage de Harry qui déposa un baiser de remerciement sur les lèvres du Serpentard.
« Merci, souffla-t-il.
_ Mouais..., bougonna Draco. Je peux le dire à Weasley au moins?
_ Non, refusa catégoriquement Harry.
_ Mais...
_ Dray, non. C'est moi qui annoncerait la nouvelle à Ron.
_ Mais 'Ry... ! »
Sans prêter attention à la supplique de sa moitié, Harry prit la direction du dortoir.
« Tu lui dis rien, d'accord ? s'enquit-il une nouvelle fois une fois devant la porte du dortoir.
_ Je ne lui dirai rien, promit Draco. »
Rassuré, Harry ouvrit la porte de la chambre et il y pénétra.
« Eh bien alors qu'est-ce qui t'a pris ? lui demanda aussitôt Ron. On aurait dit que tu avais le feu au cul. »
Harry ouvrit la bouche dans l'intention de lui mentir, afin de pouvoir lui annoncer la nouvelle une fois qu'ils seraient seul à seul, mais avant qu'un son ne puisse sortir de sa gorge, Draco explosa de rire. Il parvint péniblement à tituber jusqu'au lit de son fils sur lequel il s'effondra sous le regard interrogateur de Blaise et Ron, et le regard exaspéré de son amour.
« Qu'est-ce qui lui prend ? demanda Ron à Harry.
_ Euh... »
Le brun chercha un mensonge à toute vitesse mais rien ne semblait être assez crédible pour expliquer l'état dans lequel sa moitié était.
Roulé sur le lit de James, Draco se calma peu à peu mais quand il posa les yeux sur Ron, il fut aussitôt pris d'un nouveau fou rire.
Cette réaction attisa la curiosité du rouquin qui eut l'impression, à juste titre, que le blond se foutait ouvertement de sa gueule.
« Qu'est-ce qu'il y a de si drôle, Malfoy ? lui demanda suspicieusement Ron.
_ Je... je ne peux pas te le dire, réussit-il à articuler. Harry me l'a interdit.
_ Dray ! s'offusqua immédiatement le brun.
_ Quoi ? J'ai rien dit... »
Sentant que ce qui allait suivre n'allait pas lui plaire, le visage de Ron pâlit d'un seul coup et il riva sur son meilleur ami un regard paniqué.
« Harry ? s'enquit-il. »
Fusillant une dernière fois sa moitié écroulée de rire du regard, le brun se décida à dire la vérité.
Il prit ainsi place à côté de son meilleur ami et posa sur lui un regard qui se voulait rassurant.
« Écoute Ron, amorça-t-il. Il n'y a pas de quoi en faire tout une maladie mais...
_ 'Ry, tu commences à me faire peur là, avoua le rouquin. »
Effectivement, de la peur transparaissait nettement de son visage.
« Ok, Ron. Je... vais y aller franco, ok ?
_ Hum, hum.
_ Alors... concernant Ginny, j'ai mené ma petite enquête et il s'avère que...
_ Il s'avère que ? répéta Ron, gagné peu à peu par la panique.
_ Il s'avère que...
_ Il s'avère qu'elle va se marier avec Goyle ! lâcha Draco avant d'être pris par une nouvelle crise de rire.
_ Draco ! s'indigna Harry en fusillant son amour du regard. »
Mais le Serpentard était trop plié en deux pour prêter la moindre attention à son Lion. Il se redressa avec peine et posa les yeux sur Ron avant de repartir dans un grand fou rire.
« C... C'est exactement la tête que je voulais voir ! se réjouit-il. »
La tête en question était celle d'un Gryffondor complètement défait. Son teint était pâle comme pas permis, son visage était grave et une grande incrédulité et horreur transparaissaient de ses yeux bleus.
« N... Non..., bégaya-t-il. 'Ry, je t'en supplie, dis-moi qu'il ment. »
Mais le visage tout aussi grave de son ami confirma les dires du blond.
« Non..., souffla le rouquin.
_ Je suis sûr que ce n'est pas si horrible que ça ! tenta de le consoler Harry. Narcissa m'a dit qu'il s'est vraiment amélioré au cours du temps ! Et puis si Ginny est tombée amoureuse de lui c'est qu'il doit posséder... certaines qualités.
_ Certaines qualités..., répéta Ron d'une voix étranglée.
_ Certaines qualités ! pouffa Draco avant de repartir dans un énième fou rire. »
Le visage du roux perdit encore plus de sa couleur devant la réaction du blond qui se tordait de rire, des larmes coulant de ses yeux.
« Ne fais pas attention à lui, lui conseilla Harry. Je suis sûr que notre jugement sur Goyle est faux et qu'en fait, c'est quelqu'un de bien. Après tout, au début on pensait tous que tous les Serpentard étaient des enfoirés mais en fait on avait tord... »
Les remarques du brun calmèrent un peu Ron mais en voyant l'Héritier Malfoy, mort de rire, et en visualisant Goyle dans son esprit, son inquiétude revint au galop.
« Oh Merlin, glapit-il. Oh Merlin, oh Merlin, oh Merlin... »
Tout en proférant une litanie de ''oh Merlin'', le rouquin se leva lentement du lit de sa moitié et se dirigea vers la sortie, tel un zombie.
« Oh Merlin, oh Merlin, oh Merlin... »
Inquiet de l'état de son amour, Blaise s'excusa auprès des autres et il fonça à la suite de Ron.
Pendant ce temps-là, Draco était toujours plié en deux. Et les remontrances silencieuses de Harry ne suffirent pas à le calmer.
HPDMHPDM
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top