Chapitre 28: Petit pas

Harry n'arrivait pas à y croire. Il n'arrivait tout simplement pas à y croire. Si on lui avait dit qu'un jour il se retrouverait au milieu de la nuit, dans les appartements privés de son professeur de potions et qu'il boirait une tasse de chocolat chaud après un cauchemar, il n'y aurait pas cru. Et pourtant, c'était bel et bien ce qui était entrain de se passer.

Après être entré dans les appartements, décorés avec goût, du potioniste, Harry avait timidement pris place dans un énorme et moelleux fauteuil et il avait rivé ses yeux sur le magnifique tapis qu'il y avait à ses pieds, n'osant pas regarder son professeur.

Il avait sursauté quand une tasse remplie de chocolat chaud était apparue devant ses yeux. Il avait levé, avec surprise, les yeux vers son professeur qui lui tendait ladite tasse avec nonchalance.

« M... Merci, avait bafouillé Harry en se saisissant avec maladresse du brevage. »

Le brun avait ensuite fermé doucement les yeux et pris une lampée de la boisson chaude qui s'était avérée être délicieuse. Le brun avait rouvert les yeux quand son professeur avait pris place dans un fauteuil en regard de lui. Mais ce dernier n'avait rien dit pendant un moment, le laissant se calmer un peu. Et puis, quand Harry était arrivé à peu près à la moitié de sa tasse, il lui avait demandé d'une voix étonnamment douce ce qui s'était passé. Harry avait alors poussé un discret soupir avant de tout lui raconter.

Severus n'avait pas ouvert la bouche de toute sa tirade et quand il eut terminé, Harry était retourné à son chocolat qui n'avait pas refroidi.

Le brun se sentait vraiment mieux à présent, et il se doutait qu'il n'y avait pas que du lait chocolaté dans sa tasse... Mais bon, si ça lui permettait de se sentir mieux.

Harry termina tranquillement son cacao tandis que son professeur de potion était toujours plongé dans ses pensées. Le brun regarda ensuite sa tasse vide avec une mine un peu déçue : il serait pas contre une autre tournée. Il leva les yeux vers Severus, qui ne faisait absolument pas attention à lui, et fit une croix sur ce désir. Même s'il était temporairement plus humain, il restait néanmoins Severus Snape alors il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin !...

Quelques minutes plus tard, la scène n'avait toujours pas changé : Severus l'ignorait toujours admirablement et Harry était toujours silencieusement assis dans le fauteuil, sa tasse vide à la main. Le brun ne savait pas quoi faire. Devait-il interrompre son professeur dans ses interrogations ? Partir discrètement ? Rester ? Parce qu'il n'allait quand même pas passer la nuit ici !

Après quelques minutes d'hésitation, Harry se décida :

« Euh... p... professeur Snape ? Interrompit-il d'une voix tremblante. »

Le concerné sursauta légèrement face à son interruption et leva curieusement les yeux vers lui, daignant enfin s'intéresser à son élève.

Les joues de Harry s'empourprèrent un peu sous la gêne.

« Je... Je... bafouilla-t-il. Qu...

_ Vous vous sentez mieux ? »

Devant la question, ce fut au tour de Harry de sursauter. Il papillota plusieurs fois les yeux sous la surprise et darda un indécent regard interloqué sur son professeur. Ce dernier venait-il réellement de s'enquérir de sa santé ? Plus que ça, c'était l'expression faciale du potioniste qui l'étonnait le plus : nul trace de mépris ou de dégout ou encore de dédain... Bon, elle n'était ni douce, ni chaleureuse mais elle restait néanmoins plutôt... gentille.

« Potter, reprit Severus, vous vous sentez mieux ? »

Ne voulant pas passer encore une fois pour un parfait abruti, Harry se força à redevenir maitre de ses émotions.

« Je... Oui, un peu, répondit-il doucement, la tête baissée. M... Merci je... »

Il s'interrompit en sentant le poids de la tasse disparaître de ses mains et en levant la tête, il se rendit compte que son professeur s'était levé de son siège et qu'il se tenait, à présent, debout près de lui.

« Je... fit Harry. »

Severus ne lui laissa pas le temps de s'exprimer; il se dirigea vers une étagère et il commença à fouiller dans ses placards, preuve qu'il était entrain de lui préparer un deuxième chocolat. Harry ne put alors retenir un léger sourire.

Finalement, il semblait à Harry que les Serpentard n'étaient pas les seules personnes qu'il avait jugés un peu trop précipitamment. Le brun était également entrain de changer d'avis à propos de son professeur de potions. Il savait à présent qu'il pouvait se montrer... gentil, quand l'envie lui en prenait.

En plus de sa morale, Harry était entrain de changer d'avis sur son professeur du côté physique. Pendant toutes ces années, Severus Snape n'avait été qu'une sorte de chauve-souris ambulante, n'ayant absolument aucun charme. Mais maintenant qu'il y regardait mieux...

Le potioniste était toujours fourré dans les cachots alors à cause de l'humidité régnant là-bas et des vapeurs s'échappant des chaudrons, il avait toujours le visage gras et peu soigné. Mais maintenant qu'il sortait de la douche, la peau de son visage était redevenue nette et propre et, Harry devait l'avouer, le potioniste avait un plutôt beau teint... Ses cheveux, lavés, étaient propres et retombaient gracieusement sur son cou. Et quand le visage de l'ex-Serpentard n'était pas tordu dans le mépris, il était... plutôt pas mal à regarder. Son visage était fin et il avait une peau de diaphane. Quand elle n'était pas pincée, sa bouche fine, légèrement pulpeuse était engageante et de longs cils de biches surplombaient ses yeux encres.

Côté corps, eh bien le potioniste était plutôt fin malgré une musculature bien présente. Et cette finesse était accentuée par son pyjama devenu trop large à cause d'une récente perte de poids. En effet, à cause de l'histoire du voile, Severus avait passé le plus clair de son temps enfermé, cherchant sans relâche une solution et il avait beaucoup négligé son alimentation, tout le monde avait pu constater ce fait. Une fois Sirius sortit, le potioniste avait recommencé à s'alimenter normalement mais à cause de la venue des enfants du futur, il avait de nouveau cessé de se nourrir correctement et il perdait du poids. À une vitesse peu flagrante mais tout de même bien présente.

Et les yeux de Harry avait failli sortir de leurs orbites quand son professeur s'était retourné, dévoilant ainsi un atout majeur de son physique que sa robe de sorcier cachait malheureusement : le ténébreux avait un cul du tonnerre !... C'était vraiment un gâchis qu'il soit tout le temps caché !

Dernier point dont le Gryffondor s'était rendu compte et qui était merveilleusement bien mis en valeur grâce au short de son professeur : ce dernier avait des jambes fines qui s'étiraient à l'infini ! Tout le monde savait que le potioniste était grand, mais ce qu'ils ignoraient tous c'était que ses jambes étaient à ce point grandes et galbées ! Mais malheureusement, encore une fois, les vêtements trop larges du potioniste ne le mettaient pas du tout en valeur ! Ils le tassaient et ne dévoilaient pas du tout ses formes. Et Merlin que ces hanches étroites devraient être mises en valeur !

Tout cela pour dire que, bien qu'Harry avait jusque là pensé que son parrain avait la poisse pour être tombé sur quelqu'un avec un physique aussi peu engageant, il pensait à présent qu'il avait une chance de cocus !

Les joues du Lion s'empourprèrent ensuite vivement quand il se rendit compte qu'il était entrain de mater, sans retenue, son professeur de potions. Et ce fut pile le moment que choisi ledit professeur pour se retourner.

Avisant de la couleur des joues de Harry, il s'abstint de tous commentaires -il préférait ne pas savoir ce à quoi le Lion avait pu penser- et se dirigea vers lui. Il lui donna ensuite la tasse de nouveau pleine, reprit sa place dans le fauteuil qu'il avait précédemment quitté et se replongea dans ses pensées. Trop content d'avoir le droit à une seconde tasse de cacao, Harry ne s'en préoccupa pas.

Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi en silence. Silence qu'un drôle de gargouillis coupa. Harry sortit aussitôt de ses pensées avec un petit sursaut alors que Severus ne bougea pas d'un poil.

Tout en levant la tête vers son professeur, Harry ne put réprimer un petit sourire amusé : le gargouillis ne venait pas de lui, et Harry avait tout de suite reconnu de quoi il s'agissait. Apparemment, le potioniste avait un petit creux... Mais ledit potioniste ne semblait pas avoir remarqué cette demande d'attention de la part de son ventre.

Peu de temps après, un deuxième gargouillis se fit entendre. Mais là encore, Severus resta immuable.

Les sourcils de Harry se haussèrent de surprise : son professeur ne se rendait vraiment pas compte que son estomac criait famine ? Par étonnant qu'il ait perdu autant de poids durant ses périodes de grande concentration dans ce cas !

Son regard se fit soudainement inquiet quand il se rappela qu'il était vrai que le professeur de potions était de plus en plus absent dans la Grande Salle lors des repas. Et en le voyant comme ça, avec le teint pale, le visage émacié et flottant dans ses vêtements, le potioniste ne semblait plus aussi intimidant que dans le passé. Au contraire, il dégageait une certaine... fragilité.

Harry se dandina un peu sur place, mal-à-l'aise. À présent, il ressentait une certaine inquiétude vis-à-vis de la santé de son professeur. Si ce dernier ne se rendait pas compte qu'il avait faim, Harry ne devrait-il pas lui signaler ce fait ? Histoire qu'il mange un peu après tant de temps d'un jeune involontaire.

« Heu... p... professeur Snape ? Fit-il d'une toute petite voix. »

Severus leva vers lui un regard interrogateur.

« Vous avez déjà terminé votre chocolat ? S'enquit-il.

_ Non, non. Je... Votre ventre gargouille depuis un moment professeur, informa Harry, les jours rouges. Alors peut-être que... »

Severus écarta sa remarque d'un simple geste de la main, comme si ça n'avait aucune importance.

« Je n'ai pas dîné ce soir, répondit-il. Ça doit être pour ça... Je mangerai quelque chose plus tard.

_ Mais... fit Harry alors que son professeur s'apprêtait à replonger dans ses réflexions. Ce midi non plus vous n'avez pas mangé. Ni ce matin... »

A ces mots, Severus posa des yeux ronds sur son élève. Un début d'agacement ressortait de son attitude, ce qui fit déglutir Harry péniblement. Maintenant que le professeur se conduisait avec une certaine gentillesse avec lui, il ne voulait pas qu'il reprenne son ancienne attitude.

« Et alors ? Demanda-t-il sèchement.

_ Et bien... ça fait un moment que vous n'avez rien avalé...

_ ... Et alors ? »

Les joues de Harry s'empourprèrent au fur et à mesure que la voix de son professeur se faisait sèche.

« Et bien, répondit Harry, vous devriez manger quelque chose... Comme ça vous... vous aurez plus d'énergie et...

_ ... Je vous ai déjà dit que je mangerai plus tard.

_ Oui mais... vous risquez d'oublier... »

Severus fronça les sourcils tandis qu'une nette surprise et incrédulité transparaissaient de ses yeux, ce qui mit Harry plus que mal-à-l'aise. Ses jours rougirent vivement mais il se força néanmoins à soutenir le regard de son professeur.

« Potter, grogna Severus d'une voix doucereuse après un silence, je n'ai pas le souvenir que vous soyez ma baby-sitter et je suis assez grand pour m'occuper de moi tout seul alors...

_ Si c'était le cas, vous ne flotteriez pas dans votre pyjama... bougonna Harry. »

A ces mots, les yeux de Severus faillirent sortir de leurs orbites. Mais étrangement à part une grande incrédulité, nulle colère se transparaissait de son regard.

Plusieurs minutes s'écoulèrent néanmoins en silence. Minutes durant lesquelles la gorge d'Harry devint plus que sèche alors qu'il faisait toujours de son mieux pour soutenir le regard de son professeur. Ledit professeur finit par prendre la parole :

« Potter, grogna-t-il, terminez votre chocolat. »

Suite à cela, Severus replongea dans ses pensées. Le ton qu'il avait adopté était tellement sec que Harry s'exécuta aussitôt.

xx

« Vous vous sentez mieux ? »

Harry leva lentement la tête vers le potioniste. Il venait à peine de terminer son chocolat et, effectivement, il se sentait beaucoup mieux. Il ne savait pas ce que son professeur avait mis dans sa tasse mais en tout cas, ça avait un effet du tonnerre ! Harry n'avait plus les images de son cauchemar collé à la rétine de ses yeux, il ne tremblait plus, sa nausée avait disparu et il se sentait étrangement serein.

« Oui, merci, répondit-il d'une petite voix. »

Severus se leva de son siège, récupéra la tasse puis il alla la déposa dans un coin prévu à cet effet.

Quand il revint vers son élève, il tenait une petite fiole remplie d'un liquide rosé à la main.

« Buvez ça avant d'aller vous coucher, recommanda-t-il en tendant la fiole à Harry.

_ Qu'est-ce que c'est ? S'enquit le brun en se saisissant de la potion.

_ Une sorte de pansement, répondit Severus. Ça devrait vous aidez à mettre vos cauchemars de coté pour un temps. Je suppose que vous ne voulez pas que Draco soit au courant de tout ça ?

_ Non !

_ Et bien sachez que dernièrement vous avez vraiment une sale tête. Enfin... plus que d'habitude. Et si Draco ne s'acharnait pas autant à vous éviter, il l'aurait tout de suite remarqué. En buvant cette potion, vous devriez vous sentir mieux, ne plus penser à ce genre de chose. Donc vous devriez ressembler à un peu moins à un zombie de façon à moins alerter Draco sur le contenu de vos rêves. »

Harry acquiesça en silence.

« Et... à propos de... de Voldemort ? S'enquit-il.

_ Ne vous occupez pas de ça, lui intima Severus. Ça ne vous concerne plus à présent. J'en m'en occupe. Tout ce que vous devez faire... c'est... reprendre vos... précédentes activités... »

Un timide sourire étira les lèvres du Gryffondor quand il comprit ce à quoi son professeur faisait allusion.

« Merci, souffla-t-il en faisant rouler la fiole entre ses doigts. Je sais que vous me détester mais comme vous être le parrain de Dray, le père de mon peut-être futur gendre et l'époux de mon parrain... je... je ne sais pas... j'ai pensé que vous étiez la personne que je devrais venir voir... »

Severus se retint de justesse de corriger son élève en rétorquant que jamais il ne se marierait avec son parrain et il opina en silence.

Quelques instants plus tard, Harry se leva de son fauteuil, remercia une nouvelle fois son professeur et quitta ses appartements pour rejoindre son dortoir.

Là, il prit bien soin de boire la potion que le potioniste lui avait donné avant de se coucher. Une fois dans son lit, il s'endormit aussitôt et ne fit aucun cauchemar.

En se réveillant le lendemain matin, il ne garda qu'un très léger souvenir de sa nuit passée. Il se souvint de sa petite visite à son professeur de potions, mais il en oublia complètement la raison. À présent, c'était Severus qui avait écopé de toutes ses angoisses.

HPDMHPDM

Une fois de plus, Ron Weasley était perdu. Mais alors, complètement perdu ! Il ne s'était jamais senti aussi paumé de toute sa vie.

Le rouquin était hétéro. Il en était sûr puisqu'il raffolait des jolies filles aux décolletés bien fournis et que la vue d'un homme ne lui faisait rien. Alors il se demandait bien pourquoi il avait fantasmé sur Blaise ! Ça n'avait aucun sens ! Et pourtant il avait beau se dire ce qu'il voulait, se justifier comme il le voulait, le fait était toujours qu'il avait fantasmé sur le bistré. Et son rêve lui avait assez plu pour qu'il ait deux fois la trique !

Ron n'y comprenait plus rien. En plus, à présent, il était hors de question de regarder le basané dans les yeux ! Il avait bien trop honte. Alors tout ce qu'il pouvait faire, c'était rester à l'écart. Et ça l'énervait plus qu'autre chose car la présence chaleureuse de Blaise lui manquait affreusement. Il mourrait d'envie de parler avec le Serpentard, de rire à ses blagues ou même juste se tenir près de lui en silence. Il voulait plus que tout reprendre leur relation là où ils l'avaient laissée mais ce n'était pas possible. Le rouge et or ne pouvait se retrouver en présence du basané sans rougir jusqu'à la racine des cheveux et bafouiller comme un abruti en tordant nerveusement ses mains devenues moites. Engager une conversation était donc impossible.

Le pire dans tout ça c'était que Ron était sûr que Blaise pensait qu'ils se voyaient moins parce qu'il avait fait quelque chose de mal. Même si le rouquin lui assurait le contraire, il était sûr que le bistré n'était pas tout à fait convaincu.

Ron lâcha un sourd grognement en avisant d'un spectacle qui l'énervait par dessus tout : non loin de lui, Blaise se faisait très visiblement draguer par un Serpentard. Et oui, ça ne s'était pas amélioré avec le temps. Le roux détestait toujours autant qu'une tierce personne drague le bistré. Il n'arrivait toujours pas à s'en foutre.

C'était stupide, hein ? Il était hétéro, Blaise était gay, alors il avait tout à fait le droit de sortir avec quelqu'un ! Mais c'était juste que... ça le faisait royalement chier ! C'était vrai quoi ! Le Serpentard méritait un garçon beau, intelligent et drôle ! Pas un gars au visage ennuyant à mourir et ayant l'air d'un parfait idiot !

Après peut-être que le basané ne cherchait pas quelqu'un de sérieux et qu'il voulait juste un coup d'un soir. Dans ce cas, peu importait la fadeur de sa conquête...

Étrangement, cet optique serra douloureusement le cœur de Ron. Au fond de lui, il ne voulait pas que le bistré couche avec n'importe qui...

Et puis d'abord, pourquoi est-ce que Blaise ne choisirait pas l'abstinence, hein ? C'était très bien l'abstinence ! C'était même ce qu'il y avait de mieux !

La bouche du Gryffondor se tordit en une grimace en avisant du Serpentard, caressant l'un des bras musclé de Blaise puis il lâcha un profond soupir. Blaise était un grand garçon et il pouvait faire ce qu'il voulait de sa vie, ça n'était en aucun cas ses affaires.

Mais malgré toute la bonne volonté du Lion, quand il tourna les talons, un atroce douleur lacerait quand même son cœur de toute part.

HPDMHPDM

Appuyé contre un pilier, un sourire attendri étirait les lèvres de Ron. Le pourquoi de ce sourire était simple. Il marchait tranquillement dans les couloirs quand une voix avait attiré son attention : la voix de Clara. Curieux, il s'était approché et il avait ainsi découvert le tableau le plus adorable de sa vie. Assise sur l'une des marches d'un escalier, Clara déblatérait, comme à son habitude, comme une pie à une vitesse hallucinante :

« ... et donc Judith a dit à Amélie qui a dit à Marie S que Pierre avait dit à François qu'il avait dit à Savana qu'il l'aimait bien ! Mais Amélie savait très bien que Justin s'était battu avec Pierre parce que Julie s'était introduite dans le dortoir de Sasha pour lui piquer son journal parce que Miranda avait dit à Maeva qui avait dit à Marie B qui avait dit à Jessica que Pierre avait surpris Yollanda avec Sacha et Savana... »

Ron ne comprenait jamais rien à ce que ses filles disaient. D'une part parce qu'elles parlaient toutes les deux affreusement vite et d'autre part parce que ce genre d'histoire avait le don de lui coller un affreux mal de tête. Du coup à chaque fois qu'il avait une conversation avec Rose ou Clara, il finissait complètement perdu et ses jeunes filles se plaignaient ensuite qu'il ne s'intéressait absolument pas à leur vie !

Ce qui rendait le tableau particulièrement touchant, c'était que, assis derrière elle, Blaise était entrain de refaire les nombreuses tresses qu'elle avait dans les cheveux en l'écoutant d'une oreille attentive.

« ... et donc finalement Marie S a giflé Savana en disant qu'elle lui avait piqué son amoureux, poursuivait Clara.

_ Mais je croyais que Marie S avait dit à Jane de dire à Caroline que Jake lui plaisait... rappela Blaise.

_ Justement ! Cette conne...

_ Langage, reprit Blaise.

_ Cette stupide fille, a feinté pour faire du mal à Savana parce que Jasmine lui avait dit que Miranda avait entendu Savana parler dans le dos de Marie S avec Jade !

_ Mais pourquoi est-ce qu'elle a cru Miranda ? Tout le monde sait qu'elle passe sa vie à raconter des craques !

_ Mais parce que Zoe a dit à Jade qui a répété à Jake qu'elle avait entendu Martin dire à Pierre que... »

Ron soupira. Ça y est ! Il avait mal à la tête. Il ne comprenait pas comment Blaise arrivait à suivre le charabia de leur fille ! Il avait même l'air intéressé par ce qu'elle disait !

Mais ils étaient vraiment trop mignons tous les deux. Blaise recoiffant sa fille qui lui racontait des ragots...

Le Gryffondor ne comprenait pas non plus comment le basané pouvait être aussi doué en coiffure ! Quand lui essayait de faire quelque chose dans la tête de ses filles, c'était comme s'il tentait de les scalper ! Il avait même réussi à faire pleurer Rose !

Le sourire de Ron s'agrandit. Jamais il ne pourrait se lasser d'un tel spectacle.

« ... donc Jake a dit à Marine de dire à Zoé que David en pinçait pour elle.

_ David n'en pince pas pour ta sœur ?

_ Justement ! Rose va entrer en scène et elle va dire à Caroline que Julia lui a dit que David en pinçait pour Zoe à qui Ella avait dit que Marie S racontait des craques et du coup...

_ Cette pétasse de Marie S aura ce qu'elle mérite ! Comprit Blaise.

_ Dad, langage, reprit Clara.

_ Cette... méchante fille de Marie S aura ce qu'elle mérite ! Se corrigea Blaise.

_ Exactement !

_ Et je suppose que ce plan ingénieux vient de toi ? »

La jeune fille ne répondit pas mais elle transpirait la fierté.

« Et... fini ! Lança Blaise en mettant la touche finale à la coiffure de sa fille. »

Un grand sourire étira les lèvres de cette dernière qui se leva de la marche pour faire face à son Dad.

« Merci ! Remercia-t-elle joyeusement. »

Elle colla ensuite un bisou sur sa joue avant de s'éloigner à grands pas.

Blaise regarda sa fille disparaître dans le château avec un doux sourire sur le visage. Il revint néanmoins sur Terre en entendant des applaudissements retentir. Son sourire s'agrandit en reconnaissant la silhouette de Ron qui s'assit à ses côtés.

« Pourquoi tant d'honneur ? Demanda Blaise.

_ Pour avoir réussi à comprendre le flot de paroles sortant de la bouche de Clara, répondit Ron. »

Blaise sourit.

« Tu as du mal toi, c'est ça ?

_ Non, je n'y arrive pas du tout. Tout ce que j'ai compris c'est qu'apparemment Claire a dit à Sabrina qui a dit à la meilleure amie de Clara, Fiona, que... »

Blaise inspira brusquement, les yeux exorbités comme si le rouquin venait de dire un blasphème.

« Quoi ? Je croyais que Clara et Fiona étaient amies.

_ Elles l'étaient jusqu'à ce que Fiona dise à Judith qu'elle avait surpris Clara dire à Paul que Éric avait dit Jake que Justin aimait Jordan, juste pour être dans les petits papiers de cette salope de Marie S ! »

Le nez de Ron se plissa.

« Tu fais vraiment très gay quand tu sors des trucs comme ça, tu sais ça ? Nota-t-il.

_ Moi au moins, je m'intéresse à la vie de ma fille, nargua Blaise avec un petit sourire amusé.

_ Argh ! Mais je m'intéresse à la vie de mes filles ! Geignit Ron. Si seulement leur vie n'était pas aussi... compliqué avec tant de gens...

_ Et je n'essaye pas non plus de les scalper ! Railla Blaise.

_ Ce n'est pas de ma faute si leurs cheveux sont à ce point... indomptables ! »

Blaise ne fit aucun commentaire mais ses lèvre s'étirèrent dans un doux sourire.

Ron sourit également. Le basané était tellement beau avec le visage serein ! Des yeux miels si tendres et une de ces mâchoires !... Sans savoir pourquoi, une douce chaleur envahit le corps de Ron. Comme à chaque fois qu'il se trouvait proche du bistré, son cœur battait un peu plus vite et il ne parvenait plus à penser correctement. Mais étrangement cette sensation était plutôt... agréable...

Ces petits moments passés avec Blaise lui manquaient affreusement. Il voulait plus que tout rester à ses côtés et de parler encore et encore avec lui, mais il ne le pouvait pas. Parce que sitôt que le vert et argent était trop près de lui, ses sens s'affolaient instantanément.

Ron caressa doucement du regard l'endroit où sa fille était assise quelques instants plus tôt. Il mourrait d'envie de s'y installer et de pouvoir ainsi se blottir dans les bras de Blaise !

Le rouquin rougit légèrement quand il prit conscience de ses pensées mais étonnamment, il ne fut pas aussi paniqué qu'à accoutumé. Après tout, c'était vrai qu'on devait se sentir bien entre les bras musclés du bistré ! Et plus il y pensait et moins cette optique le faisait flipper...

Cette réaction, cependant, le fit flipper ! Parce que ne plus flipper à l'idée de se faire câliner par un homme était sacrément flippant !

Mais pourtant c'était comme ça. Le cœur de Ron battait toujours aussi vite, des frissons parcouraient son corps mais il était étrangement serein à l'idée que Blaise le prenne dans ses bras. Ça lui dirait même plutôt bien.

Blaise était quelqu'un de bien. Il est sexy, gentil, drôle, prévenant et il était un père formidable alors... pourquoi pas le laisser l'enlacer ?

« De toute façon, elles tiennent ça de toi, déclara moqueusement Blaise.

_ Hum ?

_ Parler comme une pie aussi vite. Elles tiennent ça de toi. »

Les joues de Ron s'empourprèrent aussitôt.

« Quoi ! S'offusqua-t-il. C'est n'importe quoi je... »

Le Lion s'interrompit brusquement en comprenant ce à quoi le basané faisait allusion.

« Mais c'est juste quand je suis nerveux, bougonna-t-il. »

Le sourire moqueur de Blaise s'étira.

« Je n'ai jamais dit que je n'aime pas, opposa-t-il. »

Et juste comme cela, Ron se perdit dans le visage du basané. Il se sentait tellement bien quand il était à proximité ! Mais il était sûr qu'il se sentirait encore mieux entre ses bras...

Ron poussa un discret soupir : il voulait tant qu'il le prenne dans ses bras ! Mais encore une fois, le plus troublant était que le vouloir autant ne lui faisait plus aussi peur qu'avant. Au contraire, ça semblait être... naturel.

« Je dois y aller. »

La voix du bistré ramena le roux sur Terre.

« Hum ? Fit-il.

_ Je dois y aller, répéta Blaise. Mais on se voit plus tard, hein ?

_ Bien sûr. »

Après un dernier sourire, Blaise se leva de la marche et s'éloigna.

Et tandis qu'il s'éloignait, le cœur de Ron se crispa inexplicablement. Le roux était triste du départ du Serpentard. Il voulait qu'il revienne vers lui et... le prenne dans ses bras.

Ron soupira : mais qu'est-ce qu'il lui arrivait !

HPDMHPDM

Assis sur son lit, Ron n'avait jamais été aussi concentré de sa vie : il devait absolument comprendre ce qu'il se passait avec Blaise !

Récapitulons : il était triste quand le basané n'était pas avec lui, il aimait sa compagnie plus que tout, il ne supportait pas de le voir à proximité d'autres garçons, il se sentait bizarrement bien et avait soudainement chaud quand il était avec lui. Son cœur battait à la chamade quand il le voyait, un agréable papillonnement se créait dans son ventre quand il lui souriait, il pouvait le regarder pendant des heures et il mourrait d'envie qu'il le touche. À part ça, le rouquin était 100% hétéro...

Ron gémit, enfouit ses mains dans ses cheveux et tira violemment dessus. Tout cela n'avait strictement aucun sens !

Gémissant toujours, le Gryffondor se laissa lourdement retombé sur son matelas. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait. Il ne pouvait pas ressentir de l'attraction pour Blaise tout en étant hétéro ! À moins qu'il soit bi...

Le rouquin grogna : c'était absolument du n'importe quoi, il était loin d'être bisexuel !

Pourquoi sa vie devait-elle être aussi compliquée, hein ?

« Ron, tout va bien ? »

Le concerné se redressa en entendant la question qui lui était adressée.

« Euh oui, pourquoi ? »

Harry s'assit près de lui en soupirant.

« Ron, je le vois bien que quelque chose te travaille, dit-il. Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas ? »

Ron grimaça devant le visage visiblement inquiet de son ami. Il savait très bien qu'il pouvait tout lui dire, là n'était pas le problème. Et il savait que s'il lui demandait, Harry tiendrait sa langue et ne dirait rien à Blaise. Le problème s'était que tous les ''symptômes'' que le roux ressentaient, pointait dans une seule et même direction et qu'il n'était pas prêt à l'entendre ! Surtout venant de son meilleur ami. Il était peut-être borné mais il était sûr qu'il y avait une autre explication à tout ce qu'il ressentait.

« Harry, je t'assure que... »

Le brun lâcha un profond soupir.

« Ne mens pas Ron. Si tu ne veux rien me dire, ne me dis rien, mais ne me mens pas. »

Ron baissa la tête, un peu honteux. Après tout, peut-être que son ami pourrait l'aider ?

Après plusieurs minutes d'hésitations, le rouquin inspira profondément et se lança.

« Ok. Mais tout d'abord, sache que je suis tout à fait sûr de mon hétérosexualité. »

Harry acquiesça vivement la tête pour montrer qu'il avait compris et Ron lui raconta ce qu'il se passait.

« D'accord, fit lentement Harry une fois que son ami eut terminé son monologue.

_ Je ne suis pas gay ! Rappela Ron.

_ Tu n'es pas gay, répéta Harry. »

Le brun n'en laissa rien voir sur son visage mais intérieurement, il jubilait. Bien sûr qu'il pouvait éclairer son meilleur ami sur ce qu'il se tramait dans sa vie ! Et même que ça allait rudement faire plaisir à Blaise !

Mais le Survivant savait qu'il devait bien choisir ses mots. S'il s'y prenait mal, Ron allait se buter et une si belle occasion qu'il se rapproche de Blaise partirait en fumée !

« Ok, reprit lentement Harry. Ce que tu ressens, ça te dégoûte ?

_ Non ! Réfuta immédiatement Ron.

_ ... Est-ce que... tu aimes ce que tu ressens ? Est-ce que... ça te fait te sentir bien ?

_ ...Oui.

_ Et... est-ce que le fait que ça te fasse te sentir bien te... révulse ?

_ Non !

_ Est-ce que ça t'effraie ? »

Ron marqua une petite pause. Avant ça l'effrayait beaucoup mais maintenant ?

« Écoute, reprit Ron. Ça ne... m'effraie pas tant que ça et même...

_ Oui ?

_ J... J'aime bien me sentir comme ça, souffla Ron d'une voix à peine audible en se sentant rougir. Ma vie était un véritable bordel et... ressentir tout ça en ce moment, après tout ce que j'ai traversé... ça fait du bien. Je me sens super bien. Je me sens... comme sur un petit nuage... »

Un sourire naquit sur les lèvres de Harry : son ami semblait plutôt très bien prendre ses nouveaux sentiments. La situation ne pouvait pas être meilleure !

« Ok, reprit Harry. Tu es hétéro.

_ Oui !

_ Et... en tant qu'hétéro, est-ce que ça te gênerait de... te rapprocher de Blaise ?

_ Comment ça ? S'enquit Ron.

_ Eh bien... est-ce que ça te dérangerait... de le laisser... te toucher... te caresser, t'enlacer et peut-être même... t'embrasser... »

Osant à peine respirer, Harry attendit nerveusement la réponse de son ami. Il craignait d'être allé un peu trop loin mais si le roux agréait à son idée... Oulala c'était Blaise qui allait être content !

« Non, souffla finalement Ron.

_ Non quoi ? S'enquit Harry.

_ Non ça... ne me gênerait pas de me rapprocher ainsi de Blaise. »

Suite à cette phrase, les joues du rouquin prirent une joli couleur coquelicot. Ce qu'il venait d'avouer était extrêmement gênant, mais en même temps, c'était la stricte vérité. Il avait une telle envie de se blottir contre le torse du bistré !

Harry dut faire un énorme effort pour ne pas sourire jusqu'aux oreilles.

« Mais ça serait quand même bizarre, non ? S'enquit Ron. En tant qu'hétéro, me rapprocher de cette façon de Blaise...

_ ... Mmm non. Tu es juste... un hétéro... qui essaye quelque chose de nouveau, le rassura Harry. »

Quelque chose de nouveau du nom d'homosexualité ! Mais Harry se garderait bien de dévoiler cette information au roux. Pour le moment, il préférait ne pas risquer de l'effrayer avec des mots. Quand il serait prêt, il nommerait lui-même ce qui lui arrivait.

Un sourire paisible se dessina sur le visage de Ron. Il se sentait mieux maintenant qu'il avait parlé avec son ami. Il allait suivre son conseil : se rapprocher de Blaise. Cette décision parut faire rudement plaisir à son coeur qui se mit à danser la samba dans sa poitrine.

En levant les yeux, il croisa subitement son reflet dans le miroir et son sourire se tordit brusquement en une grimace. Comment est-ce qu'il pouvait espérer se rapprocher du basané alors qu'il ne ressemblait strictement à rien ? Le bistré était super sexy alors que lui...

« Qu'est-ce qu'il y a ? S'enquit Harry, notant sa soudaine baisse de morale.

_ Je ressemble à rien, grogna Ron. »

Harry éclata de rire.

« C'est vrai ! S'exclama Ron. Je ressemble à rien ! Jamais Blaise ne sera intéressé par... se rapprocher de moi dans ces conditions. Non mais regarde : mes vêtements craignent et...

_ Je peux t'assurer que l'apparence extérieur n'est pas quelque chose à laquelle Blaise accorde une grande importance. »

Mais malgré ça, Ron fit la moue, peu convaincu.

Les yeux de Harry s'illuminèrent soudainement quand une idée traversa son esprit.

« La dernière sortie à Près-Au-Lard avant les vacances est prévue pour ce week-end, non ? Demanda-t-il brusquement.

_ Euh... oui, et alors ? »

Un sourire éclaira le visage de Harry.

« Alors je crois bien que j'ai une idée. »

HPDMHPDM

« Euh... Tu... Tu es sûre ? S'enquit Ron.

_ Mais oui je suis sûre ! »

Le week-end était arrivée et Harry avait mis à exécution son plan pour rassurer Ron quant à ses chances auprès de Blaise. Le brun avait demandé à Lily d'accompagner le roux à Près-Au-Lard pour lui donner quelques conseils vestimentaires. Cette fois-ci, la jeune femme avait choisi une boutique beaucoup plus simple que celles qu'elle avait choisies pour son Papa.

En ce moment, la blonde lui présentait un haut de couleur vif.

« C'est un peu... voyant comme couleur, non ? S'enquit le roux. »

Lily leva les yeux au ciel.

« C'est le genre de couleur qui te va ! Expliqua-t-elle pour la énième fois. Il faut que tu arrêtes de mettre des couleurs très foncés ou ternes comme le brun... Tu as un teint qui s'accorde bien avec tout ce qui est vif alors...

_ Mais...

_ Je sais que tu choisis ces couleurs-là parce que tu ne veux pas te mettre en avant et que tu es plutôt du type, excuse-moi l'expression, à vouloir disparaitre dans le décor. Mais crois-moi, si tu veux... te rapprocher d'Oncle Blaise, te cacher dans le décor n'est pas la solution. Tu t'en sortiras beaucoup mieux si tu écoutes ce que je te dis. »

Ron grimaça. Il trouvait juste que, bien que fort joli, le fin pull bleu clair à col en V était un peu trop... bleu.

« On va me remarquer à des kilomètres avec ça, murmura-t-il.

_ C'est le but. Et s'il-te-plait, arrête de marcher avec les épaules voutées. Tiens-toi droit ou je te promets que j'appelle Narcissa. »

Ron se redressa immédiatement face à la menace. Il avait bien vu la manière dont la brune s'était occupée de Harry et il préférait éviter.

Lily adressa ensuite à son Oncle un sourire qui se voulait rassurant.

« Ne t'inquiète pas, tranquillisa-t-elle. Juste... porte des vêtements qui te mettent vraiment en valeur, tiens-toi bien droit et... tout se passera bien.

_ ... Tu crois que Blaise sera intéressé par... se rapprocher de moi ? »

Un sourire éclatant se dessina sur le visage de Lily.

« J'en suis certaine. »

Le regard de la blonde dériva soudaine de quelques centimètre du visage de son Oncle pour se poser sur une vision qui la fit sourire. Non loin d'eux, Killian se trouvait en compagnie d'un Xavier aux anges. Décidément, ils étaient vraiment mignons tous les deux...

HPDMHPDM

« Tu sais que tu es vraiment séduisant comme ça ?

_... T... Tu crois ? Bafouilla Ron, pas le moins du monde rassuré. »

Les deux amis étaient en route pour la Grande Salle et Ron avait revêtu l'un des hauts qu'il avait acheté la veille. Ça le gênait toujours un peu de porter une couleur aussi voyante mais il commençait à s'y habituer. Après tout, à part quelques regards curieux de Gryffondor n'ayant pas l'habitude de le voir habillé ainsi, personne ne faisait vraiment attention à lui.

Côté démarche, le rouquin avait pu assez facilement se forcer à ne pas se vouter.

« J'aime aussi beaucoup ce qu'elle a fait avec tes cheveux, ajouta Harry. »

Ron sourit. Au début, quand Lily s'était saisie de la paire de ciseaux, il n'avait pas du tout été rassuré ! Mais finalement, la blonde ne lui avait fait qu'un simple rafraichissement et un petit arrangement en lui disant qu'il ne devait absolument pas suivre l'exemple de ses frères aînés et se laisser pousser les cheveux jusqu'à les avoir longs.

Avec un petit soupir rassuré, le rouquin poussa les portes de la Grande Salle. Une fois entré dans la Salle, il chercha immédiatement le basané du regard.

Assis à la table des Serpentard, Blaise parlait activement avec Draco. Après quelques secondes, il leva les yeux vers lui et... une expression que le Lion ne comprit pas imprégna son visage. Le bistré s'empressa ensuite de baisser la tête.

La mâchoire de Ron se crispa aussitôt : avait-il fait quelque chose de mal ? Blaise n'appréciait-il pas ses nouveaux vêtements ? Avant d'avoir le temps de s'étendre sur ce sujet, le ventre du Gryffondor le ramena à son bon souvenir. Il prit donc place à la table des rouges et ors et il s'empressa de remplir son assiette.

xx

« Tu te sens à l'étroit dans ton pantalon ? »

Blaise leva brusquement les yeux vers Draco et le fusilla du regard.

« Ce n'est pas drôle, grogna le basané. Qu'est-ce qui lui prend de s'habiller comme ça ? Il veut que je le viole sur place ou quoi ?

_ Peut-être qu'il y a une fille qui lui tape dans l'œil et qu'il s'est fait beau pour elle, se moqua Draco. »

Le blond ne pensait pas un mot ses paroles mais Blaise tourna néanmoins vers lui un regard mi-horrifié mi-paniqué.

« Tu... Tu crois ? S'enquit le basané.

_ Mais non ! Rassura Draco. Je plaisantais, Weasley n'a surement aucune fille en vue ! »

Blaise acquiesça lentement en silence, peu convaincu. En ce moment, il ne trainait plus du tout avec le rouge et or alors il était tout à fait possible qu'il en pince pour une fille sans qu'il soit au courant...

« Ne t'inquiète pas, lui souffla Draco. »

Le blond lui adressa ensuite un sourire qui se voulait rassurant que Blaise lui rendit.

Le regard du basané se posa ensuite sur ses tartines et il ne les quitta pas de tout le petit-déjeuner : s'il voulait éviter une trique, il était dans son intérêt le plus total qu'il ne regarde pas le roux !

HPDMHPDM

« Blaise ! »

Le concerné se retourna à l'entente de son nom et il se retrouva ainsi devant Ron.

Il ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres : les yeux du rouquin étaient toujours aussi pétillants et il ne pouvait s'empêcher de le trouver particulièrement craquant avec son haut vert.

« Eh bah dis-donc j'ai vraiment trop galéré pour te croiser aujourd'hui ! Nota Ron une fois arrivé à la hauteur du Serpentard. »

Le sourire de Blaise se tordit imperceptiblement : la raison de ce problème était qu'il avait mis un point d'honneur à fuir le rouquin pour éviter tout risque de finir par le plaquer contre un mur et de le prendre comme un forcené !

« Enfin bon, poursuivit Ron. Ça fait un petit moment qu'on a pas passé du temps rien que tous les deux alors... Je me demandais si... si tu avais un petit temps libre dans les jours qui viennent ?

_ Bien sûr. On peut même se voir ce soir, si tu veux. »

Un large sourire s'étendit sur le visage de Ron. Il avait eu un peu peur que le bistré lui en veuille à cause de la distance qu'il avait mis entre eux mais finalement, tout allait bien. Après réflexion, ce n'était guère étonnant de la part du vert et argent.

« Ok ! Accepta vivement Ron. Euhm... Je dois aller voir Harry mais euh... 20h ce soir tu-sais-où ?

_ Ok, pas de problème. »

Et après un dernier sourire éclatant de la part du Gryffondor, qui faillit se faire violer illico par le basané se trouvant devant lui, Ron tourna les talons.

« Oh Ron ! Interpela Blaise.

_ Oui ? Fit le roux en se retournant.

_ Je... J'aime beaucoup comment tu es habillé. Ça te va super bien. »

Le sourire déjà resplendissant de Ron gagna encore plus en intensité face au compliment.

« Merci, souffla-t-il avant de tourner définitivement les talons. »

Sur le chemin vers le dortoir des Gryffondor, Ron rougit jusqu'à la racine de ses cheveux et il se mordit doucement la lèvre inférieure : Blaise appréciait son nouveau style vestimentaire ! Ce compliment plutôt simple l'envoya malgré tout sur un petit nuage...

HPDMHPDM

Il y avait juste un petit problème auquel Ron n'avait pas pensé. Un problème qui lui revint en mémoire, à peine sa soirée avec Blaise commencée : le roux ne pouvait toujours pas parler avec le bistré sans être gêné !

Assis à l'endroit qu'ils affectionnaient, les deux adolescents étaient assez proches l'un de l'autre et le rouquin ne pouvait empêcher son esprit de s'évader vers l'épisode de son téton ou encore vers le fantasme très détaillé qu'il avait fait quelques nuits plus tôt ou encore vers le fait que le bistré était vraiment magnifique quand il souriait, qu'il se sentait tout drôle en sa présence et que ça ne le dérangeait pas spécialement. Le résultat restait le même dans les trois cas : Ron rougissait jusqu'à la racine des cheveux, il ne savait plus où se mettre et balbutiait comme un abruti. Plutôt moyen comme soirée...

« Ron, interpela soudainement Blaise. Est-ce que tout va bien ? »

Le rouquin leva timidement les yeux vers lui.

« Euh... oui pourquoi ? Demanda-t-il avec une toute petite voix.

_ Eh bien tu me sembles un peu stressé... Est-ce que quelque chose te travaille ? »

Ron partit alors dans un grand éclat de rire nerveux qui surpris le Serpentard.

« Pff, moi stressé ? Fit-il. Non, je ne me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie !... Vraiment ! Je me sens archi bien. Je suis super détendu ! Exactement comme Val ! Jamais inquiet celui-là... Enfin, pas vraiment comme Valentin parce que le pauvre garçon stresse à mort par rapport à sa relation avec James... Il essaye de paraître cool mais il flippe vraiment quand il voit à quel point James est proche de Greg et de Chris... Le pauvre, ça craint vraiment d'être ainsi dans le doute... Oh ! Ne répète ça à personne, hein ? Déjà que moi je ne suis pas censé le savoir... Je... je suis tombé sur cette conversation alors que Val en parlait avec Nick dans la Salle Commune des Gryffondor... Il n'était pas du tout dans mes intentions de les écouter ! C'est juste que je passais pas là... Franchement, à le voir, ça ne donne pas vraiment envie de tomber amoureux... En parlant de ça, tu as... un amoureux, toi ? Juste pour savoir, hein. Vu qu'on est pote et tout... Parce que je t'ai vu parler avec ce mec blond de Gryffondor et... comme vous sembliez vraiment vous entendre, je... j'ai commencé à me poser des questions quoi... Donc je me demandais juste...si tu avais l'intention de te mettre en couple avec lui... Enfin, si tu ne veux pas me répondre c'est ta vie, hein. Si tu veux te caser avec un mec totalement insipide, c'est toi qui voit !... Enfin, si tu l'aimes, si tu éprouves quoique ce soit pour lui, dans ce cas je suis sûr qu'il est génial !... Et je suis sûr qu'il vous appréciera grandement, toi et ton pénis ! Parce que d'après les rumeurs il est vraiment génial alors... Franchement tu serais étonné par le nombre de personnes intéressé par ton pénis !... Sauf moi bien sûr ! Je veux dire, pourquoi serais-je intéressé par ton pénis ?... Je suis hétéro alors il serait tout à fait étrange que m'intéresse à ton pénis ! Je suis sûr qu'il est absolument génial soit dit en passant, mais il me laisse totalement indifférent !... Ce n'est pas comme si je fantasmais dessus ! »

Le roux repartit ensuite dans un fou rire nerveux.

« Tu imagines si je fantasmais sur ton pénis ! Ce serait carrément bizarre, hein ?... Mais bon, tu n'as pas de mouron à te faire à ce sujet, ton pénis me laisse complètement indifférent. Je peux t'assurer que jamais je ne m'imaginerai des trucs avec toi, ton pénis, mon cul et moi !... Ce n'est pas comme si mon cul avait envie que ton pénis... Oh Merlin pourquoi est-ce que je parle de ça, moi ? Je vais finir par mourir de honte... D'ailleurs tu ne la trouves pas étrange cette expression ? ''Mourir de honte''... Je ne pense pas que c'est jamais arrivé à quelqu'un, si ? Non parce que ça serait quand même con, de mourir de honte... C'est comme mourir de peur en fait... Sauf que je crois que c'est vraiment possible, ça. Si tu as vraiment une très grosse frayeur, tu peux faire un arrêt cardiaque... Surtout quand tu es vieux et tout... Tu crois que si je venais à mourir de honte ou de peur dans Poudlard, je deviendrais un des fantômes de ce château ?... Ce serait vachement bizarre... d'errer comme ça... regardant les élèves s'activer, traversant les murs... Mais ce qui est cool c'est que tu peux plus tomber malade !... Non mais tu imagines un fantôme ayant la chiasse ?... Ce serait vraiment dégueulasse si des crottes de fantômes parsemaient le château... Quoique je ne pense pas que ça sentirait, si ?... Et puis il n'y aurait aucun risque de marcher dessus puisqu'elles seraient translucides, non ?... Mais ce serait quand même vachement bizarre de traverser une crotte... Attends une minute... Ce que je viens de dire n'a aucun sens... Les fantômes ne peuvent pas avoir la chiasse puisqu'ils ne peuvent pas bouffer !... Je raconte vraiment n'importe quoi moi... »

Ron se tourna ensuite vers le basané.

« C'était quoi ta question déjà ? S'enquit-il. »

Devant lui, Blaise était complètement perdu.

« Euhm... je... je te demandais... pourquoi... est-ce que tu étais... si stressé.

_ Ah oui ! Et je te disais justement que je ne l'étais pas du tout ! Je me sens très bien ! Comment peux-tu penser que je suis stressé ? »

Sans même que Blaise n'eut le besoin de répondre, Ron se rendit compte que pour la énième fois, il s'était mis à déblatérer comme une pie.

« Oh ça ? Reprit-il. Ça ne veut rien dire du tout ! Je... Je le fais aussi quand je suis détendu ! Alors je te le répète : je ne suis pas du tout stressé !... Et tu n'as aucune preuve pour prétendre le contraire !... Après tout, ce n'est pas comme si ce que je ressentais était inscrit sur mon front !... Non mais tu imagines si ce que l'on ressentait s'écrivait sur notre front ? Ce serait vraiment horrible, hein ? Tout le monde saurait si tu es mal-à-l'aise ou a la trique ou un truc du genre. Ce serait atroce... Et... et si quelqu'un avait des sentiments complètement incompréhensibles qu'il ne devrait pas avoir envers quelqu'un d'autre, cette personne serait immédiatement au courant ! Et elle serait genre ''hé, je suis super sexy et toi tu n'as aucun charme et tu crois vraiment que ça m'intéresse ?''. Et l'autre serait genre ''je suis trop conne d'avoir cru que...

_ Non. »

Blaise n'avait pas parlé fort mais Ron se tut immédiatement.

« Qu... Quoi ? Bafouilla Ron.

_ Je... Désolé je n'ai quasiment rien compris à ce que tu viens de dire mais tu m'as posé une question. Tu m'as demandé si je voulais me mettre en couple avec le... Gryffondor... La réponse est non. Je ne veux pas me mettre en couple avec lui. Ni avec n'importe quel gars avec qui tu aurais pu me voir parler. »

Étrangement, Ron fut plus que soulagé de cet aveu. Ce fut comme si un immense poids quittait ses épaules et il se sentit tout de suite moins nerveux.

Il avait tout le mal de monde à se retenir de sourire.

« Oh, fit-il de la manière la plus nonchalante qui soit. C'est cool alors... Enfin je veux dire, ce n'est pas cool que tu sois célibataire mais c'est cool qui tu attendes quelqu'un de moins insipide... Et pour répondre à ta question, oui, il se pourrait bien que je sois un petit peu stressé.

_ ... Est-ce que... ça à voir avec... ce que je...

_ Non ! Pas du tout. C'est juste que... comme ça fait un petit moment qu'on s'est pas vu, je me demandais juste comment ça allait se passer... »

Un large sourire se dessina sur le visage de Blaise, ce qui illumina son visage, et le rouquin dut vraiment prendre sur lui pour retenir sa bave.

« Juste... détends-toi, lui conseilla Blaise. Je suis sûr qu'on va rapidement retrouver notre ancienne complicité. »

Et tandis que Ron plongeait dans le regard miel du basané, il sentit toute sa nervosité disparaître.

HPDMHPDM

Finalement, Blaise eut raison. Ron et lui retrouvèrent rapidement leur complicité passée. Mieux, elle s'approfondit jour après jour.

Même si la vie du Gryffondor était toujours aussi embrouillée quand il s'agissait de Blaise -à sa vue, ses mains devenaient instantanément moites, ses joues devenaient écarlates, ses membres étaient parsemés de tremblements, des bouffées de chaleur l'envahissaient, son rythme cardiaque accélérait et il devenait incapable de la moindre pensée cohérentes- mais dès qu'il prenait place près du Serpentard, Ron se détendait immédiatement et sa nervosité partait en fumée. Il avait donc tout le loisir de profiter pleinement de la compagnie du basané.

Il aimait tellement passer du temps avec lui ! À chaque fois, il avait l'impression que le temps s'arrêtait. Il ne se lassait jamais de regarder le visage rayonnant de Blaise. De voir ses yeux pétiller, de l'entendre rire, de voir ses lèvres s'étirer dans un grand sourire... Blaise avait vraiment une bouche magnifique. Ron ne pouvait s'en empêcher, quand il se retrouvait en compagnie du bistré, il devait dévorer ses lèvres du regard. D'après les rumeurs elles étaient incroyablement douces et le basané savait vraiment comme embrasser !

Mais cette dernier pensée laissait toujours le rouquin un peu triste. L'idée que des tas de personnes avaient goûté à ces lèvres délicieuses et pas lui l'ennuyait de plus en plus...

La bouche de Blaise mise à part, Ron profitait également de toutes les occasions qu'il avait pour le toucher. Il laissait volontiers trainer sa main sur sa cuisse ou son bras, s'écroulait sur lui, prétextant la fatigue, et il ne se plaignait pas le moins du monde quand le Serpentard entourait ses épaules de son bras. À chaque fois que Ron pouvait sentir le basané contre lui, qu'il pouvait sentir sa douce eau de toilette, il en profitait. Quand il sentait le corps du Serpentard autour de lui, il se sentait tellement bien ! Un peu comme si rien ne pouvait lui arriver dans ce cocon improvisé. Désormais il se fichait complètement d'être vu par d'autres, tout ce qu'il voulait, c'était profiter au maximum de la présence du bistré.

Aux côtés du vert et argent, Ron se sentait étrangement bien. Des tas de sentiments qui lui étaient jusque là inconnus l'envahissaient, mais il aimait bien les ressentir. C'était comme s'il était sur un petit nuage; et après tout ce par quoi il était passé, ça faisait vraiment du bien d'être dans un tel état. Il ne savait pas encore la signification de tout ce qu'il ressentait, mais pour le moment il se contentait de suivre les conseils d'Harry : il appréciait grandement ce qui se passait dans sa vie en ce moment alors il allait juste continuer comme ça sans se poser de questions. Son ami lui avait assuré qu'à son avis, la réponse à toutes ses questions muettes lui apparaîtront d'elles-mêmes. Et puis ce n'était pas comme si ça gênait le roux de mettre cet aspect-là de côté. Il savait que réfléchir à ce qui était entrain de lui arriver et essayer de mettre un nom dessus, l'embrouillerait et que ça lui mettrait la tête à l'envers, alors il était plus qu'heureux de laisser simplement les choses évoluer d'elles-mêmes.

« ... et après, Blaise m'a raconté cette blague sur le sorcier qui se rendait à Gringott, et j'ai été plié de rire pendant au moins dix minutes ! »

Le visage de Ron s'empreignit ensuite de plénitude tandis qu'il se remémorait sa dernière soirée avec Blaise. Encore une fois, le bistré l'avait fait rire aux éclats, ils avaient mangé comme quatre et à la fin, Blaise lui avait ébouriffé les cheveux. Si ce geste était venu de n'importe qui d'autre, Ron aurait grincé des dents mais comme il s'agissait du bistré, il n'avait rien dit. Il avait même apprécié de sentir la main douce du Serpentard dans ses cheveux, les caressant affectueusement... Merlin qu'il aimait passer du temps avec le vert et argent !...

Un sourire joyeux se dessina sur le visage de Harry qui se trouvait à côté de Ron. Ça faisait vraiment plaisir de voir le rouquin comme ça. Après avoir déprimé pendant des semaines à la suite de sa rupture avec Hermione et son horrible choix de sortir avec Lavande, le voir s'épanouir aux côtés de Blaise était vraiment super !

Oui, le rouquin transpirait le bonheur et l'amour... Même s'il n'avait pas encore pris conscience de ce dernier fait. Mais bon, Harry préférait qu'il profite un maximum et qu'il laisse ses sentiments grandir au lieu de lui balancer la vérité en pleine figure, ce qui le ferait atrocement flipper.

« Mais tu ne trouves pas que c'est un peu bizarre quand même ?

_ De quoi ? Interrogea Harry. »

Les joues de Ron s'empourprèrent un peu et il hésita pendant quelques instants avant de poursuivre :

« Bah... qu'en tant qu'hétéro que je... me rapproche de cette manière de Blaise !... Que je ressente envers lui... des sentiments que...

_ Mais non ! Rassura immédiatement Harry. On en a déjà discuté : tu es un simple hétéro qui essaye de nouvelles choses...

_ ... Tu as surement raison... »

Le visage de Ron s'illumina de nouveau quand il repensa à tous les moments passés avec Blaise.

« Tu sais quoi ? Reprit-il à voix basse. Parfois je... Parfois j'ai l'impression que Blaise m'aime bien... Enfin je veux dire... plus que... comme un simple ami... »

Sitôt ces mots dits, Ron piqua un fard monstrueux.

« C'est stupide, hein ? poursuivit-il. Même s'il est super gentil et avenant avec moi, ça doit être pareille pour les autres, non ? »

Harry ouvrit la bouche mais avant qu'un son ne puisse franchir ses lèvres, Ron secoua vigoureusement la tête, ses joues étant devenues cramoisies.

« Oublie, lui intima-t-il. Ce n'était qu'une stupide réflexion. »

Harry ne put retenir un imperceptible soupir devant la scène. Ça le tuait de voir ses deux amis stresser de la réaction de l'autre face à eux alors qu'ils fondaient littéralement l'un pour l'autre. Harry mourrait d'envie de leur dire que c'était dans la poche et qu'ils n'avaient plus qu'à foncer, mais il ne pouvait pas faire ça. Ils avaient établi des règles strictes entre eux six : même s'ils étaient à peu près tous amis, chacun devait garder les secrets des autres. Il était primordial qu'ils puissent savoir que s'ils disaient quelque chose à quelqu'un, cette personne ne le répéterait à personne. Donc même si Harry savait que Ron était entrain de fondre pour Blaise, il ne pouvait en aucun cas avertir le bistré et inversement.

Un sourire s'étendit cependant sur le visage du brun : de toute façon, il ne se faisait pas trop de soucis. Au vu de leur comportement respectif, tôt au tard, ses deux amis finiraient ensembles.

Ron lâcha brusquement un sourd grognement, ce qui fit sortir Harry de ses rêveries. Le brun suivit ensuite le regard de son ami et il vit ainsi ce qui mettait le roux en boule : non loin de lui, Blaise était visiblement entrain de se faire draguer par un Serpentard.

Harry ne put s'empêcher de sourire une nouvelle fois : Ron devenait de plus en plus jaloux quand il s'agissait des garçons qui draguaient son basané. C'était vraiment mignon à voir : il avait l'air à deux doigts de se jeter sur le malheureux pour l'étrangler de ses propres mains.

« T'inquiète, je suis sûr que Blaise va l'éconduire, rassura-t-il. »

Ron se tourna vers lui avec une petite moue.

« Je sais. Blaise m'a dit qu'il me tiendrait au courant s'il avait quelqu'un en vue et je sais qu'il le fera. Mais c'est juste que...

_ Ça t'énerve ? Devina Harry. »

Ron acquiesça tristement. Il n'y avait pas à dire, il était jaloux. Il crevait de jalousie à la vue de n'importe qui se trouvant trop près à son goût du vert et argent.

Franchement, parfois il se trouvait vraiment pathétique...

HPDMHPDM

« Raaahh j'en ai marre ! »

Désespéré, Ron posa sa tête sur l'épaule de Blaise et ferma les yeux tandis que le vert et argent esquissait un sourire.

« Je te jure que ce n'est pourtant pas si compliqué, dit-il. »

Ron grogna.

« A mon avis, la première fois que j'ai pigé un truc en potion c'était grâce à l'énergie du désespoir et maintenant que cette énergie est définitivement partie, je suis redevenu complètement imperméable à cette matière. »

Assis côte à côte dans leur endroit favoris, Blaise essayait d'expliquer à Ron quelques bases en potion. Il s'était dit que puisqu'il avait finalement compris des choses pour son devoir, il pouvait l'aider à en comprendre plus, histoire d'améliorer sa moyenne. Mais après plus de deux heures d'études, Ron n'avait absolument rien retenu de son enseignement.

Ron soupira.

« Laisse tomber, mon cas est désespéré, maugréa-t-il. »

Blaise sourit de nouveau alors que son regard se perdait dans les traits du visage du Gryffondor. Il était tellement beau ! Surtout avec ses nouveaux vêtements qui mettaient encore plus son corps en valeur... Le bistré avait le plus grand mal à ne pas le plaquer quelque part pour le pilonner vivement.

Les yeux clos, le visage de Ron était paisible.

Blaise grogna imperceptiblement : pourquoi est-ce qu'il devait être aussi mignon !

Le basané entoura ensuite les épaules du Lion de son bras, le calant plus confortablement contre lui et Ron le laissa faire.

Au tout début, quand ils avaient repris leur relation, Blaise s'était dit que dorénavant, il allait devoir faire super attention et être le moins tactile possible avec Ron. Mais quand il s'était aperçu que le roux n'hésitait pas à s'appuyer sur lui et à le toucher, il s'était peu à peu détendu. Désormais, il n'hésitait plus à passer son bras sur ses épaules, à lui faire un câlin quand le roux n'avait pas le moral -comme en ce moment alors que malgré tous ses efforts, aucunes bases en potion ne voulait rentrer dans sa tête- à lui ébouriffer les cheveux... Mais Blaise faisait quand même attention à ne pas trop le tripoter, histoire de ne pas le mettre mal-à-l'aise. Et puis il devait prendre garde à ne pas avoir la trique ! Il aurait l'air malin sinon...

Ce fut donc sans aucune gêne qu'il se mit à tripoter les boucles rousses du Gryffondor qui gémit de complaisance. Quelques instants plus tard, Ron bougea. Il sortit de la cale des bras de Blaise puis il posa sa tête sur ses cuisses et étendit ses jambes.

« Ça va, tu ne te fais pas trop chier ? Fit Blaise avec un petit sourire.

_ Non, ça va, répondit nonchalamment Ron. Et puis concernant les potions, normalement je peux avoir mes ASPIC en limitant un maximum la casse dans cette matière.

_ Oui mais si tu t'améliorais un peu, tu aurais moins à travailler d'arrache-pied dans les autres matières. »

Ron fit la moue.

« De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais le choix. Et puis d'après les enfants, je vais bien m'en sortir dans mon futur métier alors... En parlant de ça, qu'est-ce que tu vas faire plus tard ? »

Un grand sourire se dessina sur les lèvres de Blaise.

« Tu as devant toi, le meilleur avocat de tout Londres, répondit-il. »

Les yeux de Ron s'écarquillèrent à l'entente de cette phrase.

« Sérieux ! Putain, tu assures grave !

_ J'ai toujours voulu être avocat et je dois avouer que j'avais un peu peur d'échouer... Mais bon, apparemment je vais m'en sortir plus que bien. »

Les deux adolescents se sourirent ensuite mutuellement en se dévorant du regard. Ils ne le savaient pas mais à cet instant, la même pensée tournait en boucle dans leur tête : quel goût avait les lèvres de leur vis-à-vis.

Pour tromper son envie de le découvrir, Blaise tritura de plus belle les cheveux de Ron.

Ils étaient si bien, l'un et l'autre !...

« Tu es vraiment quelqu'un de bien, tu sais ça ? Souffla Ron à mi-voix. Tu es vraiment un ami du tonnerre. »

Blaise sourit en réponse au compliment, mais intérieurement, cœur s'était serré :

''Tu es vraiment un ami du tonnerre''

Un ami.

Malgré leur relation qui s'améliorait de jour en jour, peut-être qu'après tout, le rouquin ne le voyait et ne le verrait que comme ça. Et peut-être qu'il était loin de changer d'avis...

Le problème était que plus Blaise trainait avec Ron, plus il avait envie d'aller plus loin dans leur relation. Il voulait toucher le roux, le caresser, l'embrasser... lui faire l'amour... Le basané voulait plus et bien qu'il y a quelques temps il pensait encore que rester seulement ami avec le Gryffondor était mieux que rien et lui suffirait, il n'en était plus aussi sûr désormais.

Il sourit affectueusement au Lion et se perdit de nouveau dans la contemplation de son beau visage.

Son sourire perdit néanmoins en intensité en sentant un tiraillement familier dans son entrejambe.

Oui, il n'était vraiment pas sûr qu'il tiendrait encore longtemps en étant juste ami avec le rouge et or...

DMDMDMDM

Il était pathétique. Vraiment, il était pathétique.

Torse nu, Draco se regardait dans le miroir à pied de son dortoir. Il avait vraiment une sale tête... Il manquait de sommeil, ne mangeait presque plus car il voulait absolument éviter de se retrouver devant son homme dans la Grande Salle, il ne pensait qu'au sexe et au cul du brun 24h/24. Pour la première fois depuis le moment où il s'était promis de ne plus jamais verser de larmes, il avait envie de pleurer. Il avait envie de se recroqueviller dans un coin et de pleurer. Il était tellement en manque qu'il avait envie de chialer. Il en avait plus que marre de résister... Il n'en pouvait plus, il voulait laisser tomber !

Il avait beau s'encourager autant qu'il le voulait et écouter avec attention les recommandations de Théodore, le blond n'en pouvait vraiment plus. Il fantasmait toutes les nuits sur son brun, et au vu du récent comportement de ce dernier, ses rêves étaient encore plus fournis. Il avait la trique les trois-quart du temps, ainsi que l'irrépressible envie de plaquer le Gryffondor sur la première surface plane dès qu'il entrait dans son champ de vision. Envie à laquelle il manquait à chaque fois, de justesse, de céder. Et quand il voyait l'attitude du Lion, qu'il entendait ses paroles, qu'il l'entendait le supplier de le prendre sauvagement, toute l'abstinence de l'Héritier Malfoy remontait d'un coup et il avait juste envie de lui obéir. D'enfin lâcher prise et de s'enfoncer dans l'étroitesse de son amour. Et vu que ledit amour ne cessait de le supplier, à quoi servait-il de résister, hein ? C'était bien beau que Théodore lui demande de résister, ce n'était pas lui qui se faisait chauffer à mort !

Dès qu'il apercevait Harry dans les couloirs avec son attitude extrêmement aguichante, à chaque fois que le brun faisait des actes lourds de sous-entendus, à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, le blond n'avait qu'une envie : le prendre. Le prendre violemment et lui faire subir toutes les choses qui pimentaient à l'extrême ses fantasmes depuis quelques temps.

Juste laisser tomber... Ce serait si facile et lui apporterait tellement de bien ! Et quand Théodore lui rappelait qu'un ''Malfoy ne se fait pas dominer'', le blond ne pouvait s'empêcher de se dire qu'après tout, un Malfoy pouvait bien se faire dominer par l'amour de sa vie, surtout que l'expérience s'annonçait plus que jouissive. En plus il ne serait l'esclave sexuel du Lion seulement pendant une semaine ! Après il pourrait tout à fait le prendre de nouveau... En plus, Théodore et lui avaient beau se creuser la tête, aucun d'entre eux ne trouvait de solution valable. Et Draco se doutait même que de son côté, le ténébreux avait abandonné...

Draco soupira. Il n'y avait vraiment rien qu'il puisse faire pour tourner la situation à son avantage ?

Mais alors qu'il pensait que tout était fichu, le blond eut une soudaine illumination : il trouva une idée pour mettre son brun à genoux.

Un sourire malsain étira ses lèvres. Si le Gryffondor voulait la jouer sale, alors il allait, lui aussi, la jouer sale...

D'un pas vif, Draco se planta, décidé, devant son armoire et se mit à chercher activement à l'intérieur.

« Eh bah qu'est-ce qui te prend ? L'interrogea Théodore, surpris de le voir aussi déterminé.

_ Eh bien vu que tu m'es d'une totale inutilité, j'ai décidé de prendre les choses en main. Puisque que Blaise se fait plaisir en fourrant le cul de 'Ry dans des bas complètement licencieux, je vais utiliser la même tactique que lui. On verra si 'Ry arrive à résister à ça...

_ ... Ne me dis pas que...

_ Si. »

A ces mots, un sourire narquois étira les lèvres de Théodore : l'idée n'était pas mal du tout... Le blond ne l'avait mis que peu de fois et Théodore avait même oublié jusqu'à son existence. Mais, même s'il était hétéro, le ténébreux devait bien avouer que l'Héritier Malfoy était vraiment bandant dedans... Et si lui pensait ça, Harry se mettrait sans doute dans un état pas possible...

« Mais tu rentres toujours dedans ? S'enquit-il avec un sourire moqueur. »

Comme il s'y attendait, Draco l'incendia immédiatement du regard.

« Qu'est-ce que s'est supposé vouloir dire ? Cracha-t-il. Bien sûr que je rentre toujours dedans ! »

Le visage du blond se tordit dans une mine offusquée en notant tout le scepticisme qui se reflétait dans yeux de son meilleur ami. Il ouvrit la bouche pour le couvrir de venin mais il s'interrompit quand Blaise sortit de la salle de bain, tout dégoulinant d'eau.

En le voyant, un sourire victorieux se dessina sur le visage du blond.

« Mon cher Blaise, dit-il d'une voix doucereuse, préparez-vous à perdre ce pari, Harry et toi. »

Le basané haussa un sourcil.

« Pourquoi ? Tu as subi une castration ? Nargua-t-il.

_ Oh, j'ai fait mieux que ça, assura le blond. »

L'Héritier Malfoy se tourna de nouveau vers son armoire et après plusieurs minutes de recherches, il trouva enfin ce qu'il cherchait.

« Dis-moi Blaise, amorça-t-il d'une voix sournoise, combien de temps, crois-tu que Harry résistera à ça ? »

En disant ces derniers mots, Draco montra à son ami ce qu'il tenait dans les mains. Ledit ami, reconnut aussitôt le vêtement en question.

« Dirty Bitch ? S'étonna-t-il. Tu rentres toujours dedans ? »

Le visage de Draco se tordit immédiatement en une mine offensée.

« Mais bien sûr que je rentre toujours dedans ! Siffla-t-il. »

Le blond se dirigea ensuite d'un pas furieux vers la salle de bain, où il s'enferma.

« Tu es sûr que tu ne veux pas que je te rapporte un peu de beurre, Dray chéri ? S'enquit faussement le basané. »

Un grognement colérique répondit à sa question, ce qui l'amusa beaucoup.

Mais le sourire de Blaise perdit presque aussitôt de son intensité : il savait que Harry était vachement en manque alors si Draco arrivait à rentrer dans Dirty Bitch... D'accord le blond restait obsédé par Harry mais avec ce pantalon, Harry serait forcément perturbé. Et si Harry perdait de sa concentration, Draco pourrait en profiter pour reprendre le dessus et dans ce cas, la victoire n'était plus si sûre...

Ce fut la raison pour laquelle, après s'être habillé, Blaise quitta précipitamment le dortoir.

HPHPHPHP

« Alors tu es entrain de me dire que Dray va mettre... une sorte de Naughty Bitch ? Résuma Harry. »

Blaise acquiesça.

« C'est pour ça que tu dois te montrer très prudent. Dray n'a pas mis Dirty Bitch beaucoup de fois mais je peux t'assurer que quand il le met, il est absolument bandant. Il est quasiment impossible de ne pas lui baver dessus et de ne pas avoir la trique... »

Harry fit la moue. Déjà qu'il était passablement en manque, si son amour devenait un appel inconditionnel au viol, ça n'allait pas arranger ses affaires.

Les dents du brun s'enfoncèrent ensuite doucement dans sa lèvre inférieure quand l'image d'un Draco portant un pantalon du même genre que Naughty Bitch s'insinua dans son esprit. Merlin qu'il serait sexy avec ! Merlin que ses longues jambes galbées et que son postérieur bien ferme seraient divinement mis en valeur ! Et Merlin que Harry aurait encore plus envie de baiser le petit cul de sa moité !... Ou même de se faire baiser par elle...

Le Gryffondor sortit de ses pensées quand il reçut une violente tape de la part de Blaise.

« Commence pas, tu seras suffisamment tenté par la suite, grogna le bistré. Écoute, si tu veux gagner le pari, qu'importe comment Dray est habillé, qu'importe le comportement qu'il adopte, tu ne dois pas te déconcentrer. Tu dois...

_ Toujours me comporter comme une chienne en chaleur, termina le brun. C'est bon, j'ai compris. Mais tu crois que Dray serait capable de faire la même chose que moi ? De se conduire aussi comme une salope ? »

Blaise fit la moue.

« Venant de lui, ça m'étonnerait beaucoup. Mais...

_ Oh Merlin ! S'exclama soudainement Harry. »

Le Serpentard regarda son ami avec un air interloqué.

« Qu'est-ce qu'il te prend ? S'enquit-il.

_ Attends une minute, Naughty Bitch est à toi ?

_ Oui.

_ Et Dirty Bitch est à Dray ?

_ ... Oui.

_ Alors... dans ce cas, Little Bitch appartient à... »

Le sourire amusé de Blaise répondit à la question muette du brun dont les yeux s'écarquillèrent au possible.

« Oh Merlin ! Oh Merlin, oh Merlin, oh Merlin ! S'exclama-t-il. Pitié, dis-moi que tu as des photos ! S'il-te-plait, s'il-te-plait, s'il-te-plait ! »

Blaise fit la moue.

« Eh bien...

_ Honnêtement je ne pensais pas que Ted était friand de... ce genre de chose...

_ Oh, il ne l'est pas ! Pouffa Blaise. Dray et moi lui avons offert Little Bitch pour l'un de ses anniversaires, et on ne peut pas dire qu'il l'ait beaucoup apprécié... Il n'a mis Little Bitch que durant une soirée où il était sacrément éméché et... j'ai gardé une photo mais... »

Un cri suraigu le coupa.

« Il faut que je la vois ! Imposa Harry. Il faut que je la vois, il faut que je la vois, il faut vraiment que je la vois !

_ ... On verra, répondit le bistré. Pour l'instant, concentre-toi sur le pari.

_ Oui, je vais rester concentré, assura le brun. »

Les deux adolescents avaient presque atteint la Grande Salle quand une voix retentit derrière eux.

« Harry, mon cœur, viens dire bonjour à l'amour de ta vie. »

Un frisson parcourut immédiatement l'échine du concerné. Même sans le ''mon coeur'' et le ''amour de ta vie'', il aurait sans problème reconnu la voix qu'il l'avait ainsi interpelé. Et le ton qu'avait employé son homme ne lui disait rien qui vaille...

Après une profonde inspiration, le Gryffondor se tourna vers son petit-ami et... sa mâchoire faillit se décrocher et ses yeux faillirent sortir de leur orbite face à l'apparition qu'il avait sous les yeux. Même Blaise eut du mal à retenir sa bave ! Apparemment, son ami rentrait toujours dans Dirty Bitch...

Plus fringuant que jamais, accompagné par Théodore, l'Héritier Malfoy était campé tout sourire devant eux. Toujours libérés de gel, ses cheveux platines étaient soigneusement coiffés. Grâce à diverses potions, son teint était de nouveau impeccable, il portait une élégante chemise de couleur claire mais le clou du spectacle était sans conteste son pantalon. Effectivement, Dirty Bitch était du même genre que Naughty Bitch, à la différence que le pantalon du blond était un degré plus licencieux que celui de Blaise ! Également en cuir, Dirty Bitch collait son propriétaire comme une seconde peau. Moulant à l'extrême ses longues jambes et son cul absolument divin. Le blond ne laissait aucun élève indifférent et de ce fait, il se faisait lorgner de tous les côtés. Mais Harry était beaucoup trop occupé à baver, à fantasmer sur son blond et à avoir un début d'érection pour s'en occuper.

« Oh Merlin, pensa-t-il. »

Les yeux rivés sur son petit-copain, le brun se demanda quelle position serait la meilleure pour le baiser.

Il sortit néanmoins de ses pensées impures en sentant un élancement dans son bras droit. Élancement, provoqué par Blaise. Quand le bistré croisa le regard de son ami, il lui intima du regard de se reprendre, ce que le brun s'empressa de faire. Il redevint rapidement maitre de ses émotions et se força à afficher la moue soumise qu'il avait mise au point quelques jours plus tôt.

Ravi de son petit effet, Draco se rapprocha de son amour dans une démarche prédatrice qui fit dresser les poils du brun. Il s'arrêta quand ils furent séparés par quelques centimètres et que le souffle chaud de l'un caressait le visage de l'autre.

« Tu as passé une bonne nuit, mon cœur ? S'enquit le blond.

_ Eh bien... elle a été affreusement dure~, minauda Harry.

_ Tu m'en diras tant, murmura le Serpentard. »

Décidant de prendre les devants, Harry força sa moitié à reculer jusqu'au mur le plus proche. Là, il posa sensuellement ses mains sur le torse du blond et un sourire aguicheur étira ses lèvres. Il glissa ensuite l'une de ses jambes entre celles du Serpentard, en prenant bien soin d'appuyer contre sa virilité, et il se colla tout contre son amour.

« J'aime beaucoup comment tu es habillé~, complimenta-t-il. Mais ça ne te dirait pas... de... retirer ton pantalon~? »

En disant ces mots, Harry toucha doucement du doigt le sexe de son homme à travers le mince tissu de son pantalon. Il sourit ensuite en s'apercevant que son blond était très réceptif à cette caresse.

« Ainsi~... Tu pourrais... t'occuper de moi~... et mes nuits ne seront plus aussi... dures~... »

Draco émit un petit glapissement en sentant la main mutine de son petit-ami empoigner son entrejambe.

« Qu'est-ce que tu en penses ~? demanda le brun. Je sais que mon cul te manque... Mon cul te manque beaucoup, n'est-ce pas ? »

Poursuivant son petit manège, Harry se saisit de l'une des mains de son homme de sa main libre et il plaqua cette dernière sur son popotin bien ferme. Il força ensuite le blond à caresser son fessier ainsi qu'à le regarder dans les yeux.

« Tu l'aimes mon cul, non ~? Minauda-t-il d'une voix chaude et langoureuse. Tu aimes mon étroitesse~... Tu meurs d'envie de me pénétrer, hein~? Tu meurs d'envie d'enfoncer ta queue en moi et de battre encore et encore jusqu'à me porter jusqu'à la jouissance, n'est-ce pas~? Tu en as envie, hein~? De me voir perdre complètement pied... De m'entendre hurler ton nom et de me voir me cambrer comme un fou... N'est-ce pas, Dra~co~? »

Harry sourit en voyant la mine complètement déstabilisée de sa moitié. Draco pouvait bien s'habiller comme il le voulait, il restait toujours sans défense devant le Harry qui hantait ses fantasmes.

Draco, quant à lui, déglutit : Merlin que son petit-copain était bandant ! Cependant il s'empressa de redevenir maitre de ses émotions. Ses cuisses n'étaient pas entrain de subir un martyr, ainsi cantonnées dans Dirty Bitch, pour qu'il se contente de baver sur son amour !

C'est pourquoi il se força à adopter une contenance et à afficher un sourire déterminé.

« Tu as raison, avoua-t-il d'une voix chaude. J'ai... vraiment, vraiment envie te baiser ton petit cul. »

Sur ce, il resserra sa prise sur le postérieur de son homme, ce qui fit gémir ce dernier. Il se colla ensuite tout contre lui, le saisit vivement par la nuque pour l'empêcher de bouger, fourra sa tête dans son cou et chuchota suavement à son oreille tout en pelotant largement ses fesses :

« Je meurs d'envie de m'enfoncer profondément dans ton étroitesse. De te sentir te crisper autour de mon sexe, de cogner contre ta prostate jusqu'à te rendre fou... Mais d'après ce que tu viens de me dire, toi aussi tu en meurs d'envie, n'est-ce pas ? »

Un peu déstabilisé par le brutal rapprochement de leurs deux corps et par le parfum envoûtant de son petit-copain, Harry ne répondit pas tout de suite. Surtout qu'après avoir massé son postérieur en toute rigueur, la main curieuse de sa moitié s'était attaquée à son entrejambe, ce qui provoquait beaucoup de sensations très agréables dans tout le corps du brun. Après tout, il était vrai qu'il mourrait d'envie que les doigts du blond s'enfoncent en lui jusqu'à atteindre sa prostate.

« Euh... oui, répondit-il finalement d'une toute petite voix.

_ Hum... Dis-moi Harry, tu veux que ton Maitre s'occupe de toi, c'est ça ? Tu veux que je te plaque contre la première surface plane venue, que je te foute à poil, que je t'écarte les cuisses et fourrage en toi comme jamais, non ?

_ Euh...

_ Et puis tu me disais bien que tu voulais que je te punisse pour ton insolence, non ? Que je te prenne comme jamais et te fasse subir des trucs plus cochons les uns que les autres ? C'était bien toi qui disais que tu ne ferais qu'écarter encore plus les cuisses et me supplier de continuer, non ? C'était bien toi qui me demandais de te ********, non ?

_ ...

_ Réponds ! Ordonna Draco. »

Toujours étroitement lié à son homme, Harry était de plus en plus déboussolé. La pression contre sa nuque ainsi que les caresses à son entrecuisse s'intensifiaient, lui faisant avoir de plus en plus chaud. De violents frissons parcourraient la totalité de son corps, son érection durcissait et il arrivait de moins en moins à penser correctement, son esprit étant envahi par des images licencieuses.

Ayant besoin d'un peu d'air, Harry essaya de se décoller un peu de son blond, mais ce dernier raffermit son étreinte sur lui.

« Je n'ai pas le souvenir de t'avoir dit de bouger Harry, gronda Draco. Et je t'ai posé une question à laquelle tu n'as toujours pas répondu. Je veux entendre ta réponse. Je veux t'entendre me dire que tu veux que ton Maitre baise ton petit cul à même le sol. »

Un sourire pervers étira les lèvres de Draco quand il sentit sa moitié se troubler tout contre lui. Après tout, c'était lui qui avait commencé à la jouer sale. Alors il était grand temps que le blond riposte.

Draco relâcha la pression qu'il exerçait contre la nuque de Harry et il força son brun à le regarder dans les yeux.

« Tu vois Harry, comme tu clamais être ma propriété durant ces derniers jours, il était temps que je me comporte comme ton Maitre, tu ne crois pas ? »

Toujours ébranlé, Harry ne répondit pas tout de suite. Après quelques secondes, il parvint néanmoins à réassembler ses pensées correctement. Il s'empressa d'afficher la moue mi-soumise mi-mouillée qu'il savait si bien faire et il recommença à flatter le sexe de son petit-ami à travers son pantalon.

« Bien sûr que je veux que le Maitre baise mon petit cul à même le sol~, minauda-t-il. J'écarterai même mes cuisses pour l'y inciter~... Je te laisserai même me *****... Regarde, Dray junior est tout excité par cette idée~... »

En effet, la verge du blond était désormais tendue dans Dirty Bitch. Mais Harry n'était pas mieux loti. Il en profita par ailleurs pour coller son érection contre celle de son amour qui gémit.

« Alors~? Demanda chaudement Harry. Qu'est-ce qu'on fait ? »

Les deux adolescents étaient dans le même état d'excitation. Le sang battait dans leur verge respective, d'agréables frissons traversaient leur échine, nombreux de leurs neurones manquaient à l'appel et ils avaient tous les deux une petite voix en eux qui leur hurlait : ''baise-le !''. Après des jours et des jours d'abstinence, se retrouver tout près d'une âme-sœur qui faisait du mieux qu'elle pouvait pour les chauffer, les excitait beaucoup.

Draco se racla la gorge.

« Euhm... je pense que... je vais aller manger un bout, déclara-t-il.

_ Mmm, moi aussi. Je meurs littéralement de faim~... ajouta Harry avec un regard gourmand en léchant sensuellement sa lèvre supérieure. »

Draco essaya du mieux qu'il put de garder une contenance, puis il repoussa son brun et prit la direction de la Grande Salle.

Après quelques secondes pour calmer ses ardeurs, Harry le suivit.

« Il y en a un qui craquera forcément avant la fin de la journée, conclut Théodore qui n'avait rien manqué de la scène.

_ Comme tu dis, affirma Blaise. Prépare-toi à payer.

_ Je te retourne le conseil, mon cher Blaise. »

HPDMHPDM

C'est ainsi que cette journée se déroula. Dès qu'ils se retrouvaient seuls tous les deux, Harry adoptait son attitude de chienne en chaleur alors que Draco adoptait une attitude dominatrice. Ils s'excitaient ainsi mutuellement et ils se retrouvaient à chaque fois à la limite de craquer.

En ce moment même, complètement collés l'un contre l'autre, le sang battant furieusement dans leur sexe, des frissons les envahissant, plongeant dans le regard lubrique de l'autre, leur libido leur hurlant de sauter sur leur moitié, Harry et Draco avaient bien du mal à se retenir. Pourtant, aucun des deux ne se décidait à céder. L'un comme l'autre pouvait sentir l'excitation grandissante de son partenaire ainsi que son nombre de neurones actifs qui descendait en flèche et l'un comme l'autre, voulait croire à la victoire.

« ... je te veux tellement~, susurra Harry. Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai besoin de sentir quelque chose de gros en moi~. Je... j'ai besoin d'être pris~, d'être dominé~... »

En disant ces mots, Harry se frotta sensuellement contre le corps d'un Héritier Malfoy déjà passablement allumé.

En réponse, Draco lui sourit d'une manière prédatrice et resserra sa prise sur son cul.

« Tu te mettrais à genoux devant ton Maitre pour qu'il t'exauce ? Demanda-t-il.

_ Bien sûr que je le ferai~.

_ Mmm... Dans ce cas, il faudra que tu te mettes à quatre patte devant moi et que tu te cambres pour que j'ai un meilleur accès. Il faudra que tu mettes bien ton anus frémissant en évidence et que tu gémisses, histoire de me chauffer un peu. Tu pourras faire ça ?

_ B... bien entendu~. Je me préparerai même moi-même et sous tes yeux~. »

Harry adressa ensuite au blond un sourire un peu crispé. Il était à deux doigts de sauter sur son homme et de le supplier de le prendre fougueusement. Il en avait tellement envie ! Tout ce qu'il voulait, c'était mettre un terme à sa cruelle abstinence. D'enfin satisfaire sa libido et de pouvoir s'endormir dans le creux des bras de son amoureux. Il voulait également recommencer à passer du temps avec Draco. Lui tenir la main et l'embrasser quand ça lui chantait. Mais d'un autre côté, le brun avait très envie de gagner le pari. Ce serait le rêve pour lui : prendre le Prince des Serpentard et pouvoir aller avec lui chez les Lions... Et puis il sentait bien que de son côté, Draco n'était pas mieux. Il le savait excité à l'extrême et mourant d'envie de le faire sien... Si seulement il se décidait à craquer !

Respirant un bon coup, Harry décida de passer au niveau supérieur.

« Je suis prêt à faire n'importe quoi pour que tu concèdes à accéder à ma demande~, souffla-t-il.

_ Ah oui ?

_ Hum, hum, acquiesça Harry en frottant plus énergiquement son érection contre celle du blond. Je suis prêt me mettre à quatre pattes~, à supplier mon Maitre~, à le laisser me faire absolument tout ce qu'il lui passe par la tête~... Et je lui hurlerai de ne surtout pas s'arrêter~. »

Harry fourra ensuite sa tête dans le cou de Draco et chuchota à son oreille d'une voix chaude et sensuelle :

« Ta putain est prête à te laisser lui mettre une laisse afin que tout le monde sache à qui elle appartient~. Tu pourras sans problème attacher ta chienne à l'endroit que tu souhaites, la baiser avec ferveur et utiliser tous les objets qui tu veux sur elle~. Et tu sais quoi~? Ta salope va adorer ça~. Et elle scandera le nom de son Maitre pour le lui prouver~... »

Cette déclaration plus que perverse provoqua deux choses du côté de Draco. Premièrement, une importante quantité de sang descendit dans son entrejambe; et deuxièmement, le dernier de ses neurones rendit l'âme. Ce qui eut, bien sûr, pour conséquence :

« Merde, jura le blond à mi-voix. »

Avant même que Harry n'ait le temps d'aligner une pensée cohérente, Draco l'attrapa vigoureusement par le poignet et le poussa sans aucune douceur dans la salle vide la plus proche. Le blond marmonna ensuite une batterie de formules pour qu'ils soient tranquilles puis il avança vers son amour dans une démarche prédatrice. Arrivé à sa hauteur, Draco assit vivement Harry sur le bureau le plus proche qui, d'après sa longueur, devait être celui d'un professeur. Et sans qu'il en ait complètement conscience, le brun se retrouva avec son short et son boxer au niveau des chevilles.

Harry n'en revint pas. Draco était-il vraiment entrain de craquer ? Avait-il vraiment gagné le pari ? Était-ce vraiment la fin de son abstinence ?

Pour ne pas risquer que la victoire lui échappe si près du but, le brun s'empressa d'afficher une moue soumise. Il se chargea ensuite de se débarrasser des vêtements tombés à ses chevilles puis il écarta largement les jambes et attira son amour entre ces dernières.

« Tu vas enfin me soulager~? Susurra-t-il. Tu vas enfin donner à ta petite pute ce qu'elle demande~? Tu vas enfin...

_ Ferme-la, grogna Draco. »

Sur ces mots peu sympathiques, Harry se retrouva brutalement allongé sur le bureau, ce qui le fit prendre conscience d'une chose : aujourd'hui, il allait violemment se faire baiser. Il allait violemment se faire baiser mais pendant toute une semaine, il pourrait à son tour violemment baiser sa moitié...

Harry retint de justesse un large sourire de s'étendre sur son visage et il se détendit au maximum alors que son blond défaisait sa braguette. Cependant, au moment où Draco remontait les jambes du rouge et or pour lui faciliter l'accès, ce dernier l'arrêta : il s'était brusquement souvenu qu'il avait devant lui le roi de la mauvaise foi. Le brun ne voulait pas passer à la casserole pour que le lendemain le blond lui sorte des conneries du genre : ''on avait tous les deux envie, c'était une décision mutuelle''.

« Quoi ? Gronda furieusement Draco. »

Harry frissonna : apparemment quand sa libido était aux commandes, le blond n'était vraiment pas commode.

« Ce pari, tu l'as perdu alors, clarifia-t-il d'une voix posée. Je veux te l'entendre dire.

_ Je... je... »

Et sous les yeux du Gryffondor, Draco commença à douter et il se décala un peu de son amour.

Il avait perdu le pari ? Mais ce n'était pas ce qu'il voulait, si ?

L'un des neurones du Serpentard se ralluma lentement pour lui permettre de réfléchir à la question.

Alerté, Harry se redressa, il s'empressa d'afficher une mine soumise et aguichante puis il plongea ses yeux dans ceux de son amour. Il se saisit ensuite de l'une des mains de Draco et il la plaça entre ses cuisses en prenant bien soin d'appuyer certains de ses doigts contre son anus. Ce geste les fit frémir tous les deux de la tête aux pieds et tendit encore plus leur sexe si possible.

« D... Dis-moi que... que tu as perdu~, minauda Harry avec une certaine difficulté dû à la proximité des doigts de son amour avec son intimité, et après tu... tu pourras profiter pleinement de l'étroitesse de ta chienne~.

_ Je... »

Voyant que sa moitié hésitait toujours, Harry intensifia la pression de la main de Draco contre son anus, ce qui faillit le pousser à sauter immédiatement sur le blond et à s'empaler illico sur sa verge.

Très tenté par l'offre, les doigts de Draco se mirent doucement à bouger, faisant gémir Harry de plus belle.

« Merde Dray, j'ai tellement envie de toi, gémit Harry. Tu... »

Harry ne termina pas sa phrase car il se retrouva brusquement dos à son blond, le dos cambré et le popotin largement offert. Le brun s'empressa de se redresser pour ne pas que Draco ne le pénètre sans avoir, au préalable, admis sa défaite.

« Dray, je t'ai déjà dit que...

_ Merde Harry ! Rugit Draco. Je l'ai perdu ce putain de pari ! Voilà tu es content ? Maintenant tu serais gentil de bien vouloir te cambrer afin que je puisse enfin te baiser comme il se doit ! »

A ces mots, Harry ne put retenir un large sourire de s'étirer sur ses lèvres. D'une part parce qu'il avait gagné -il n'avait donc pas mis sa dignité au placard pour rien- et d'autre part parce qu'il allait enfin être satisfait sexuellement. Enfin, son abstinence allait prendre fin. Enfin, il allait sentir la queue de son amour battre en lui.

Le Gryffondor se dépêcha donc de se cambrer afin d'offrir son cul à son homme.

Derrière lui, Draco ne pouvait pas être plus heureux. Rien que de voir les fesses de son brun ainsi levées vers lui, pouvait le faire jouir sur-le-champ. Enfin, il allait sentir l'étroitesse de son amour autour de lui. Enfin, il allait pouvoir le baiser.

Voulant profiter au maximum du moment, Draco se plut tout d'abord à caresser le ferme fessier de son âme-sœur. Il se plut à pétrir la chair douce et à entendre son homme gémir, attendant avec impatience la suite des évènements. Il laissa ensuite l'une de ses mains glisser entre les cuisses du brun, où il se saisit de son sexe, et il amorça un rude va-et-vient tandis que sa deuxième main s'évadait sur le torse du Survivant jusqu'à atteindre le plus sensible de ses téton qu'il pinça vivement. Pour finir, il colla son corps tout contre celui de Harry et prit soin de frotter son érection déjà douloureuse contre les fesses du brun.

Tout cela eut, bien sûr, pour effet de faire perdre pied à Harry. Des bouffées de chaleur l'envahirent instantanément, des frissons le parcoururent de part en part, sa vue commença à se brouiller et son sexe devint de plus en plus douloureux. Alors bien entendu, il se mit à gémir comme pas permis et son corps ondula de lui-même, frottant, par la même occasion, plus intensément son cul contre la hampe de Draco. Conséquence : le corps entier des deux adolescents s'électrisa.

Cela faisait si longtemps que Harry n'avait pas senti les mains du blond sur lui que les sentir maintenant le rendait fou.

« Merde Harry, souffla Draco. »

Alors que la langue du blond prenait d'assaut le lobe de son oreille, Harry tenta au maximum de ressembler ses esprits.

« A... Attends... haleta-t-il. D...Dray t... tu... Dray !...

_ Dis mon nom plus fort, intima le blond. Ça fait tellement longtemps que j'ai envie d'entendre ça...

_ Oui mais... a...attends t... tu... »

Harry essaya de délogea la main qui le branlait impétueusement mais tout ce qu'il gagna, fut que Draco accéléra le rythme et qu'il pinça son téton avec encore plus de virulence.

« Oh Merlin ! Gémit Harry en se cambrant avec délice. Mais... mais Dray... a... attends...

_ Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il enfin.

_ Ne... Je... je veux juste... te sentir en moi. Juste... sentir ta queue... dans mon cul. Oublie les caresses je... je veux jouir quand tu es... en moi. Pas quand tu... quand tu me branles...

_ Ok. »

Cessant ses caresses, Draco suça précipitamment trois de ses doigts avant d'en introduire deux dans les fesses de Harry dont les reins se cambrèrent avec fougue. En sentant les chairs de son petit-ami se resserrer sur ses doigts inquisiteurs, Draco faillit prendre illico son homme, sans même une préparation correcte - ce qui serait une très mauvaise idée vu que ça faisait une éternité qu'il n'avait pas pris son brun. Il avait tellement envie de sentir ces chairs se resserrer sur sa queue ! Il avait tant envie de redécouvrir la chaude étroitesse de son amour !...

Usant de ce qu'il lui restait de self-control, Draco parvint, un minimum, à tenir sa libido et il commença sans attendre à préparer le brun. Une fois qu'il fut habitué à la présence des deux doigts, Draco rajouta le troisième et fourragea vivement dans l'intimité de Harry. Pour l'encourager, les hanches de ce dernier bougèrent au même rythme pour pouvoir les accueillir le plus profondément possible en lui.

Le brun avait déjà lâché la bride à ses cordes vocales et il criait le nom de son homme, excitant d'autant plus ce dernier qui s'acharna de plus belle contre la prostate récemment trouvée du brun.

« Oh Merlin, Dray !... gémit Harry. P... Plus... fort ! Par pitié, plus fort... »

Un sourire pervers, que Harry ne vit pas, s'étendit alors sur les lèvres du blond. Il mordilla tendrement le lobe de l'oreille de sa moitié avant de chuchoter :

« 'Ry~, je vais faire beaucoup mieux que ça~... »

Il retira ensuite ses doigts, faisant par la même occasion grogner Harry de mécontentement. Mais le brun se ragaillardit rapidement en pensant au plaisir plus grand qui l'attendait.

Pour ne pas risquer que le Gryffondor se libère prématurément, Draco se saisit de la base de son sexe gorgé de sang puis, sans attendre plus longtemps, il enfonça vivement sa queue dans l'intimité du brun d'un coup sec. Cette action les fit crier tous les deux. Draco de jouissance et Harry de douleur car entre trois doigts et le sexe de son blond, il y avait un monde.

Pour lui faire oublier la douleur, Draco pinça de nouveau son téton favoris tout en murmurant des paroles perverses à l'oreille du brun. Forcément, Harry ne tarda pas à se détendre, autorisant Draco à imposer un énergique va-et-vient : ils étaient tous les deux beaucoup trop excités pour commencer doucement.

Le blond trouva rapidement la prostate du Lion et il se mit à la cogner avec force. En réponse à cela, Harry cria et gémit son nom de plus belle. Il se mit à déblatérer des phrases auxquelles Draco ne comprenait que ''plus vite'' et ''encore''. Son cerveau, complètement embué par tout le plaisir qu'il ressentait, était non fonctionnel et le brun ne voyait plus rien de précis depuis un moment. D'agréables frissons électrisaient son corps et les puissants coups de reins portés contre sa prostate l'approchaient avec une vitesse fulgurante vers l'orgasme. Comme muées d'une personnalité propre, ses hanches se mouvaient sensuellement pour accompagner le mouvement de son blond. Ces fesses claquaient donc sans répit contre le bas-ventre de Draco. À chaque coup, ses reins se cambraient délicieusement avec violence. Sa prostate était malmenée, son anus était malmené, son sexe tendu était atrocement douloureux mais Harry s'en fichait. Tout ce qu'il voulait c'était sentir le pénis de son homme plus profond en lui. Alors il gémissait et ses hanches ondulaient de plus belle.

Comme pour ne pas perdre totalement pied, Harry serrait, à s'en faire blanchir les jointures, les bords du bureau.

De son côté, Draco n'était pas dans un meilleur état. Le fait de fourrager dans l'étroitesse de Harry le rendait fou. De plus, les chairs du brun ne cessaient de se contracter autour de lui, l'excitant encore plus et rendant sa queue douloureusement dure. Mais lui non plus ne se préoccupa pas de la douleur. Tout ce qui importait, c'était le cul incroyablement bon dans lequel il battait et le brun divinement bandant qui s'extasiait sous lui. Harry était tellement sexy !...

Les supplications du Lion bourdonnaient dans ses oreilles. Elles l'enivraient et le poussaient à accélérer le rythme. La vue du brun se cambrant et de ses hanches venant incessamment à sa rencontre lui procurait une jouissance intense. Merlin que ça lui avait manqué !

De sa main libre, Draco se saisit brusquement de l'une de main de Harry et la força à prendre la place de la sienne, à la base de son sexe gonflé.

« 'Ry~, appela Dray. Surtout, tu tiens bien d'accord ? Ne jouis pas maintenant.

_ D... D'accord... haleta le brun. »

Le brun s'efforça ensuite à s'empêcher de jouir. De toute manière, il n'en avait pas envie pour le moment.

Ayant à présent les mains libres, Draco en profita pour, d'une part, saisir Harry au niveau des hanches pour augmenter la précision de son va-et-vient et d'autre part, pour aller flatter le gland rougi de sa moitié. La réaction de cette dernière fut immédiate : elle se cambra vivement et cria de jouissance. Son gland était tellement sensible en ce moment précis que le Gryffondor se sentit défaillir en réponse à ce touché intime. Il faillit jouir mais il se retint de justesse.

« N... Non ne... ne f...fait p...pas... bafouilla-t-il.

_ 'Ry~, dit Draco d'une voix chaude mais saccadée, tu m'as dis... que tu ferais... ce que je dirais... Alors maintenant... obéis-moi : laisse-moi te caresser... et continue de bouger tes hanches.

_ M... Mais...

_ Obéis. »

Bon gré mal gré, Harry s'exécuta et il laissa donc les fins doigts du Serpentard, courir le long de sa hampe, caresser son gland ainsi que le bout de son sexe, d'où perlait un peu de sperme. Bien sûr, être ainsi sollicité eut pour effet de lui faire parler Fourchelangue. Fait qui redoubla l'excitation de son partenaire.

Se sentant venir, Draco abandonna le sexe de son amour pour se concentrer sur la puissance de son va-et-vient. Ainsi il se redressa, se saisit des hanches de Harry à deux mains et augmenta une dernière fois l'intensité de sa pénétration. Le brun s'en sortirait certainement avec des marques mais ni l'un ni l'autre n'était en état de s'en occuper.

Les minutes qui suivirent ne furent plus que pénétrations frénétiques, cris et supplications.

Quelques instants plus tard, n'en pouvant plus, Draco se pencha vers son brun et souffla au creux de son oreille.

« C'est quand tu veux. »

Harry ne se fit pas prier et après d'ultimes pénétrations, il desserra son emprise sur la base de son sexe et jouit aussitôt. La crispation de ses muscles entraina la jouissance de Draco qui éjacula en lui.

À bout de force, le Gryffondor se laissa lourdement retomber sur la table et Draco s'écroula sur lui.

Aucun d'entre eux ne parla ni ne bougea pendant un long moment. Tout ce qu'on entendant était le rythme effréné de leur respiration et le léger tremblement de leur corps ankylosé. Submergés par un puissant orgasme, ils mirent un petit moment pour s'en remettre.

« Merde, souffla Harry après coup.

_ Comme tu dis, approuva Draco. »

Harry commença peu à peu à bouger mais il s'interrompit brusquement en sentant Draco raidir en lui. Apparemment, une fois n'était pas suffisant.

Le brun se redressa puis il se tourna vers son amour. Ledit amour put ainsi constater que pour lui non plus, une seule fois n'était pas suffisant.

Avec un sourire pétillant de malice et ignorant le liquide visqueux qui coulait le long de ses cuisses, Harry prit la baguette de son blond, qui se trouvait dans la poche de sa robe qu'il n'avait pas pris la peine de retirer, et il murmura un sortilège qui les délesta de tous leurs vêtements. Une fois cela fait, Harry posa la baguette sur le bureau puis il se colla tout contre son blond et amorça une légère friction. Ce mouvement eut pour effet de frotter leur érection l'une contre l'autre, ce qui provoqua de très plaisantes décharges électriques dans leur corps.

Harry poussa ensuite le Serpentard à reculer jusqu'à ce qu'il bute puis tombe sur un vieux fauteuil qui se trouvait là. Le brun eut vite fait de prendre place à califourchon sur son homme et de coller de nouveau leurs deux sexes dressés.

En plongeant dans les yeux l'un de l'autre, tous deux surent que la nuit allait être bien longue...

Sans attendre plus longtemps, Harry s'empala vivement sur la hampe de Draco. Ce qui provoqua, de la part des deux adolescents, un cri unanime de jouissance.

HPDMHPDM

Blaise y avait réfléchi pendant plusieurs jours et il en était venu à cette conclusion : il se sentait de moins en moins capable de rester aux côtés de Ron en toute amitié. Dès qu'il le voyait, il brûlait d'envie de goûter à ses lèvres. Il voulait toucher sa peau de diaphane -et pas avec le genre de caresses chastes- et il ne pouvait s'empêcher de se demander comme ça serait de s'enfoncer dans l'intimité vierge du roux.

En gros, le basané doutait de plus en plus en sa capacité à garder la tête froide face à Ron. Et c'est parce qu'il craignait d'en arriver à faire quelque chose qui regretterait, qu'il entraina le roux à l'écart un soir et lui dit sans passer par quatre chemins :

« Ron, je... on doit arrêter de se voir. »

HPDMHPDM

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