Chapitre 24: Remords
Draco soupira. Il commençait à en avoir marre du pari ! D'accord tout se passait à merveille pour lui : Harry était devenu tellement accro à lui qu'il n'avait même pas eu besoin de changer ses habits ou son comportement de beaucoup pour le provoquer. Le brun lui bavait abondamment dessus à chaque instant de la journée et le Serpentard savait bien qu'il mourrait d'envie de lui sauter dessus. Non, ce qui agaçait le plus l'Héritier Malfoy, c'était que son petit-ami résistait à cette envie. De ce fait, il était obligé de passer une bonne partie de ses nuits -et parfois de ses pauses- en compagnie de sa main droite, pour se branler comme un malade pour se soulager ! Il avait l'impression d'être revenu à la case départ, à l'époque où Harry ne lui appartenait pas encore. Et cette fois-ci, la frustration était pire parce que le Gryffondor était à lui à présent ! Quasiment rien ne le retenait de trainer le petit cul étroit de son amour dans une salle vide et de le pilonner vivement. Sauf qu'il y avait ce stupide pari et sa fierté de gagnant en jeu...
Debout face au miroir à pied de son dortoir, Draco Malfoy lâcha un énième soupir. Il arrangea du bout des doigts la mèche de cheveux blonde qui retombait sans cesse devant ses yeux depuis que son homme lui avait interdit l'usage du gel et sourit : il était vraiment à tomber. Il n'avait revêtu qu'un simple pantalon de couleur sombre. Son torse nu ne cachait rien de ses muscles et il était pied nu. Il plaqua contre son torse un fin pull gris et fit la moue. Bien sûr il était démentiel avec mais... il n'était pas sûr d'être superbement démentiel.
« Dis Blaise... fit-il en se tournant vers son ami. »
Il s'interrompit en apercevant la mine plus que rêveuse de ce dernier, et un sourire amusé étira ses lèvres tandis qu'il s'approchait discrètement du basané et s'asseyait près de lui.
« Blaise... »
Le concerné sortit brusquement de ses pensées.
« Hum ?
_ Qu'est-ce qui se passe ? Questionna-t-il.
_ ... Qu'est-ce que tu veux dire ?
_ Tu as l'air... différent. Un peu plus... heureux. »
Blaise baissa la tête avec un léger sourire sur les lèvres.
« Pourtant, il ne s'est rien passé... nia-t-il »
Draco haussa un sourcil.
« Blaise... N'essaye pas de me faire gober des craques et ne m'oblige pas à te rappeler depuis combien de temps on se connait.
_ C'est juste que... Non rien. Ce n'est pas important...
_ Blaise...
_ Ce n'est rien je te dis ! Vraiment...
_ Blaise... »
Le bistré ouvrit la bouche pour répliquer que ce n'était rien mais il la referma avant même d'avoir prononcé un son et baissa la tête.
« C'est juste... fit-il avec un petit sourire au lèvre. Dray c'est vraiment qu'une petite broutille...
_ Je. t'écoute. »
Et en plongeant dans les yeux déterminés de Draco, Blaise sut qu'il ne le lâcherait pas.
« C'est juste que... je donne un petit coup de main en potion à Ron pour son devoir...
_ Tu...
_ Tu vois c'est rien du tout...
_ ... Mais c'est génial ! »
Blaise leva un regard interloqué vers son ami.
« Tu... Tu es sérieux ?
_ Bien sûr que je suis sérieux ! S'exclama le blond, les yeux brillants. C'est trop top ! Je déteste Weasley mais c'est super pour toi. Il te parle alors maintenant ?
_ Euh... Disons qu'on fait une petite trêve.
_ Eh bah ! Je suis super content pour toi mon vieux. Mais dis-moi, il ne se servirait pas de toi par hasard hein ? Juste pour récupérer une bonne note en potion.
_ ... Non, je suis sûr que ce n'est pas ça. »
Les sourcils de Draco se froncèrent.
« De toute façon, même si c'était le cas tu serais incapable de lui dire non, c'est ça ? Grogna-t-il. »
Les lèvres de Blaise s'étirèrent dans un timide sourire d'excuse face à cette question.
« C'est Ron, souffla-t-il simplement à mi-voix. »
Pas vraiment satisfait de la réponse du bistré, le visage de Draco se déforma dans une moue boudeuse.
« Ron ou pas, s'il se sert de toi, je le lui ferai amèrement regretter ! Assura-t-il. »
Blaise éclata de rire.
« Dray, tu sais mieux que personne que je n'ai pas besoin d'aide pour punir ceux qui me prennent un peu trop pour un con.
_ Oh, je sais très bien que quand il s'agit de punir, tu es encore plus sournois que moi, Blaise. Mais tu n'as jamais été autant amoureux de ta vie. Et comme je me doute que Weasley pourrait t'utiliser comme une serpillère que tu ne réagirais pas, je m'occupe d'assurer tes arrières.
_ Oh, comme c'est touchant de ta part, railla Blaise. »
Draco ignora la boutade de son meilleur ami et reprit :
« Mis à part ça, je suis vraiment content pour toi. »
Blaise sourit. Il était vrai que ce pas en avant, bien que petit, était quand même un début ! Un début quasiment inespéré après le comportement qu'avait eu le roux avec lui.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? S'enquit Théodore en sortant de la salle de bain. »
Draco se tourna vers lui avec un grand sourire.
« Weasley commence à craquer pour Blaise, répondit-il.
_ C'est vrai ?
_ Ron ne craque pas pour moi ! Contredit Blaise. Il a juste besoin de mon aide pour son devoir de potion... »
Le ténébreux fronça les sourcils et s'installa à son tour près de son ami.
« Tu crois qu'il pourrait se servir de toi ?
_ Mais non ! Il n'avait pas le choix... Et il était horriblement mal-à-l'aise de me demander ce service.
_ Donc... Il te parle enfin ?
_ ... Mmm... En quelque sorte. Mais vraiment les mecs, ce n'est pas grand chose ! Il n'est pas du tout sûr qu'il veule devenir mon ami ou quoique ce soit alors... Je vais juste lui donner un coup de main pour un temps et puis...
_ Tu vas essayer de te rapprocher un peu de lui... termina Théodore. »
Un léger sourire étira les lèvres du basané avant qu'il ne baisse timidement la tête.
« En tout cas, c'est vraiment cool que la situation se déverrouille un peu entre Ron et toi, reprit Théodore. »
« Les choses vont mieux entre vous deux ? S'enquit une voix endormie. »
Les trois adolescents se tournèrent comme un seul homme vers Alexis qui, entortillé dans les draps de son lit, venait de se réveiller.
« C'est super, dit-il avec un grand sourire.
_ Oui, même si on ne peut pas vraiment dire que tu y es pour quelque chose... nota nonchalamment Théodore. »
Le métisse se laissa lourdement retomber sur son lit en soupirant.
« On n'avait pas envie de se mêler de tout ça, bougonna-t-il. On pensait tous qu'il était mieux de vous laisser vous débrouiller par vous-même au lieu de vous baby-sitter comme ce que les autres ont fait avec Oncle Harry et Dray.
_ Mes enfants ne m'ont pas baby-sitter ! Contesta Draco.
_ A peine, grogna Alexis.
_ Alors ça ne dérangeait pas James, Gabriel, Narcissa et les autres de devenir le chaperon de leurs parents ? S'enquit Blaise. »
Alexis fit la moue.
« Ce n'est pas la même chose, répondit-il après un petit silence. Eux, sont habitués à voir Oncle Dray et Harry complètement enamourés l'un de l'autre, s'embrassant, se caressant et se disant des mots doux à tout bout de champ... Alors les voir s'engueuler, s'insulter et se battre... ça leur a fait franchement bizarre. Toi et Papa, vous ne faisiez que vous ignorer alors c'était supportable, mais pour les autres, il leur était impossible de rester dans une telle ambiance... Ça fait maintenant plusieurs mois qu'on est bloqué dans cette époque, alors vous imaginez rester aussi longtemps à voir vos parents prêt à s'arracher les yeux à tout moment alors que vous avez l'habitude de les voir s'embrasser toutes les cinq secondes ?... Ce n'est pas vivable ! Et surtout pas pour Ethan. »
Draco opina en silence. Il était vrai qu'ils auraient dû faire un petit effort même s'ils se détestaient... M'enfin c'était du passé tout ça.
« Bref, le principal c'est que Blaise et Weasley se parlent enfin, conclut l'Héritier Malfoy.
_ Les mecs c'est... vraiment pas grand chose... relativisa Blaise.
_ Oui mais c'est un pas grand chose qui te fait sourire jusqu'aux oreilles... commenta Draco.
_ Bref ! Sinon comment ça se passe de ton côté Dray ? Interrogea Blaise. À propos du pari, tu tiens le coup ?
_ Et bien...
_ Ce ne sont pas tes oignons Blaise, intervint Théodore. Dray est mon poulain et je ne te laisserai pas le déstabiliser pour qu'il court vers Harry.
_ Pff, comme s'il allait avoir besoin de mon aide pour ça, murmura-t-il. »
Les sourcils de Draco se froncèrent.
« Je pense que tu devrais plutôt te soucier d'Harry, conseilla-t-il. Il semble beaucoup plus à cran que moi.
_ Mais toi aussi tu es en manque, remarqua Blaise.
_ Oh tu sais, j'arrive à me contrôler...
_ Ben voyons.
_ Je t'assure !
_ Donc... Tu n'as vraiment aucun problème avec le fait de te retrouver en face de lui dans la Grande Salle... devant sa petite bouille brune adorable, son superbe corps... ses longues jambes galbées... et son petit cul ferme si étroit... Tu es sûr que tu pourras le regarder sans réagir alors que tu te rappelleras tout ce que tu lui as fait subir durant toutes les nuits depuis que vous sortez ensemble ? Le regarder alors que tu te revoies... caresser son corps... l'embrasser... le pénétrer... le faire hurler ton nom... »
L'Héritier Malfoy lâcha un brusque juron.
« Tu fais chier Blaise ! Grogna-t-il avant de se précipiter dans la salle de bain afin de s'occuper d'une certaine tension qui s'était installée dans son entrejambe sous le regard goguenard du basané. »
HPDMHPDM
« Bon, je pense qu'on a assez d'éléments dans la première partie, déclara Blaise. On peut s'attaquer à la deuxième. »
Ron acquiesça en silence avant de s'étirer et de bailler largement. Cela faisait plusieurs soirées que le rouquin bossait sur son devoir avec l'aide du vert et argent. Après avoir tiré du sujet les principaux axes, avoir écrit au brouillon plusieurs idées et exemples en vrac et avoir construit un plan pertinent, ils s'étaient tous deux plongés dans des livres poussiéreux. Après plusieurs heures de dure labeur, Ron avait finalement terminé le brouillon de sa première partie qu'il rédigerait complétement et recopierait au propre à la fin.
En fait, Blaise lui apportait surtout de la méthodologie dans son travail, une paire d'œil en plus pour faire des recherches et des explications -nombreuses- quand il passait à côté de quelque chose de vraiment important où qu'il ne comprenait pas quelque chose.
Au tout début de cette collaboration, Ron pensait que le basané allait, en quelque sorte, faire son devoir à sa place compte tenu de sa nullité absolue en potion. Mais en fait, le Serpentard s'était débrouillé pour qu'il fasse la majorité du travail. De son point de vu, les parts du travail se départageaient en 70% - 30%. Le Gryffondor était assez fier de lui : jamais il n'aurait pensé être capable de faire tant de choses dans une matière qui l'horripilait autant.
En tournant la tête, Ron croisa subitement le regard du basané. Ses joues se colorèrent instantanément et il s'empressa de se positionner correctement car il avait une mine un peu endormie et ses bras levés soulevaient sa chemise de plusieurs centimètres, laissant ainsi voir un pan de son ventre. Il devait avoir l'air d'un total demeuré. '' Du grand Weasley'', comme l'aurait dit la fouine.
Il s'empressa donc de prendre une attitude correcte tout en jetant un regard dédaigneux au vert et argent, comme pour le mettre au défit de dire quelque ce soit. Ledit vert et argent s'abstint de tout commentaire et il se contenta d'esquisser un petit sourire amusé. Il fouilla ensuite pendant quelques instants dans sa sacoche et en sortit un paquet de petits biscuits aux amandes et au caramel, enrobés de chocolat. Les yeux de Ron s'arrondirent quand il vit la marque : il avait toujours rêvé d'y goûter ! Mais avec le prix que ça coûtait, c'était bien entendu au-dessus de ses moyens ! Il se mordit distraitement la lèvre puis se reprit brutalement : il ne voulait pas que Zabini le voit dans cet état et qu'il lui en propose dans un élan de pitié. Il se força donc à afficher une mine aussi détachée que possible.
Blaise quant à lui, ne s'occupa absolument pas de lui. Il ouvrit précautionneusement le paquet pour ne pas risquer d'en faire tomber, puis il en saisit un et le fourra dans sa bouche. Il leva ensuite les yeux vers Ron et lui tendit le paquet.
« Tu en veux ? Lui demanda-t-il. »
Ron plissa son front. Rien dans le visage du bistré ne laissait envisager une quelconque pitié dans son geste ou alors la volonté d'obtenir quelque chose d'autre en compensation. Le geste du basané paraissait tout bonnement naturel.
« Non merci, répondit fermement Ron. »
Le roux avait toujours trouvé louche que le Serpentard accepte de l'aider sans contrepartie. Ils n'étaient pas amis et le Gryffondor l'avait traité comme un chien dernièrement, alors il ne voyait vraiment pas quelles pourraient être les motivations du basané pour l'aider. À moins bien sûr qu'il ne se serve de cette aide comme un prétexte pour arriver à un but bien précis... Mais dans ce cas, quel serait ce but ? Devenir enfin ami avec lui ?...
Le rouge et or secoua doucement sa tête : il ne comprenait vraiment pas cette obstination qu'avait le bistré pour lui parler ! En étant ami avec lui, Blaise ne gagnait rien alors pourquoi tant de hargne ? Peut-être que tout cela avait un rapport avec son amitié de plus en plus forte avec Harry, et qu'il voulait juste être sympa avec lui car il était le meilleur ami du brun...
Mais lui ne l'aimait pas, alors il ne servait à rien d'insister ! Il pouvait tout à fait poursuivre son amitié avec le brun en le laissant de côté ! En plus la fouine, qui était son propre meilleur ami, ne pouvait pas le voir en peinture alors ce n'était vraiment pas choisir la facilité...
Ron se tourna une nouvelle fois vers le Serpentard et l'observa discrètement du coin de l'œil. Peut-être que devenir son ami n'était pas le but final du basané. Peut-être qu'il voulait... plus...
Les joues du Gryffondor prirent une violente couleur piment tandis qu'il s'empressait de baisser le regard. Le bistré ? Vouloir être plus qu'ami avec lui ? La bonne blague ! Contrairement au basané, il n'était pas ce qu'on pouvait appeler un canon et puis ce n'était pas comme si 80% des garçons gays de Poudlard ne rêvaient pas de se retrouver dans le lit du Serpentard ! Et le roux n'était pas gay en plus !
De toute façon, quelles que soient les motivations du basané, Ron ne comptait se rapprocher socialement de lui. Il lui était très reconnaissant de son aide, mais c'était tout.
Le rouge et or avait d'ailleurs été bien clair sur ce sujet au tout début de cette affaire : avant de commencer, il avait pris cinq minutes pour expliquer très clairement à Zabini qu'il le remerciait de tout son cœur pour son aide mais qu'il restait sur ses positions et ne voulait en aucun cas devenir ami avec lui. Leur relation resterait purement professionnel et une fois le devoir rendu, il n'était nullement dans ses intentions de continuer à le fréquenter.
Zabini l'avait écouté attentivement et à la fin de sa tirade... il avait éclaté de rire. Par la suite, se moquer de lui sembla être l'un de ses passe-temps favoris... Enfin, une fois calmé, le basané lui avait dit qu'il savait exactement dans quoi il mettait les pieds et une fois le devoir terminé, il lui avait assuré qu'il lui ficherait la paix.
Mais quoique le vert et argent disait, Ron était bien décidé à ne pas l'encourager dans de possibles faux-espoirs. C'est pour cela qu'il restait assez ferme avec lui. Il ne riait pas à ses plaisanteries -ce qui relevait du miracle parce que le basané était vraiment très drôle- parlait uniquement des cours avec lui et refusait toutes les denrée alimentaires ou boissons qu'il lui proposait. Même si ces dernières étaient extrêmement tentantes.
Blaise haussa vaguement les épaules.
« Comme tu veux, souffla-t-il en posant le paquet sur la table. Concernant la deuxième partie, je pensais qu'on pourrait peut-être... »
« Oh mais qui vois-je ? Ne serait-ce pas ce cher Blaise Zabini ? »
Le concerné leva la tête en même temps que Ron vers la personne qui venait de prendre la parole. Il s'agissait d'un Serdaigle d'environ leur âge. Brun, les yeux clairs rieurs... Il était sans conteste beau garçon.
Blaise sourit.
« Salut Esteban, lança-t-il. Tu vas bien ? »
Apercevant le paquet de gâteaux sur la table, les yeux dudit Esteban s'illuminèrent et sous le regard ébahi de Ron, il se servit sans demander une quelconque autorisation. Blaise le laissa faire sans commentaires et c'est donc, un poil envieux, que le Gryffondor regarda le Serdaigle engouffrer plusieurs petits gâteaux dans sa bouche.
La bouche de Ron se tordit en une grimace : finalement il aurait peut-être dû accepter la proposition du basané... Après tout, plus il trainait avec Blaise et plus il doutait que d'arrières-pensées se cachent derrières ses fréquentes offres. Dès que le roux voyait le Serpentard grignoter quelque chose, ce dernier en proposait à chaque fois aux personnes qui l'entouraient... Enfin, il leur en proposait si les personnes en questions ne se servaient pas d'elles-mêmes ! Donc le rouquin commençait de plus en plus à se demander s'il ne mettait pas trop de barrières entre eux deux... Parce que le basané ne faisait presque jamais rien de répréhensible ! Il ne s'écartait quasiment pas du sujet quand ils étaient ensemble et il semblait partager, non pas pour le soudoyer, mais parce qu'il était tout simplement gentil et que c'était dans sa nature.
Ron se mordit doucement la lèvre avant de secouer sa tête. Non, ce n'était pas le moment de changer d'avis et d'ainsi tout embrouiller dans sa tête.
« Ça va, répondit Esteban une fois sa bouche vidée. Je me disais justement que ça faisait un bail qu'on avait pas... discuté rien que tous les deux. »
Pour appuyer ses propos, Ron vit la main du Serdaigle masser affectueusement l'épaule du basané puis descendre sur l'un de ses pectoraux.
Le Gryffondor tourna la tête : il en avait assez vu. Il n'avait pas le moins du monde envie de regarder le bleu et bronze draguer ouvertement le Serpentard. Les yeux rivés sur l'un des cahiers éparpillés sur la table, Ron entendit un bruit de sachet, signe que le jeune homme s'était resservi en gâteaux.
La langue de Blaise claqua.
« Tu sais que j'en ai mangé qu'un seul de ces trucs-là pour le moment ? S'enquit le vert et argent.
_ ... Je te le rembourse si tu veux.
_ Je ne veux pas de ton argent.
_ Oh mais je ne parlais pas d'argent... »
Ron leva les yeux au ciel. Ça aussi ça devenait une habitude : ils ne pouvaient pas passer une soirée à bosser sans que le basané ne se fasse draguer par au moins deux personnes, toutes maisons confondues. Il savait que pour les homosexuels le bistré était des plus intéressants mais quand même ! Ce n'était pas une raison pour lui sauter dessus à tout bout de champ ! Surtout que parfois leurs allusions n'étaient pas du tout subtiles. Il y en avait même un qui lui avait tout simplement sorti : ''ça fait longtemps que je n'ai pas senti ta queue dans mon cul et ça me dirait vachement de recommencer''.
Ron grimaça. Il était loin d'être homophobe mais il y avait quand même certaines choses qu'il préférait ne pas entendre.
Blaise et Esteban parlèrent pendant quelques minutes durant lesquelles le basané éconduisit gentiment le Serdaigle, puis le bleu et bronze s'en alla après une dernière allusion perverse.
« Désolé. »
Ron leva la tête vers le basané avant d'hausser les épaules.
« Tu fais ce que tu veux de ta vie, répondit-il simplement. »
Il se mordit ensuite distraitement la lèvre avant de poursuivre.
« Dis, tu ne fais pas passer mon devoir en premier hein ? »
Blaise lui adressa un regard interrogateur.
« Je veux dire... Tu ne te retiens pas de... conclure simplement pour pouvoir m'aider ? »
Parce que le rouquin ne voulait en aucun cas être un frein dans la vie privée du Serpentard !
Les secondes qui suivirent furent assez étranges : Blaise le regarda avec des yeux ronds pendant quelques instants et puis... il éclata de rire.
Ron se renfrogna subitement. Il commençait à en avoir marre que le basané se foute de sa gueule à longueur de temps ! Il avait l'impression d'être un total demeuré.
« Ne t'en fais pas pour ça, répondit Blaise une fois qu'il se fut calmé. Bon je crois qu'on a assez bossé pour aujourd'hui. On continuera demain. »
Il rangea ensuite ses affaires et se dirigea vers la sortie.
« Zabini ! »
Le concerné se retourna et Ron désigna le paquet de gâteaux qui était resté sur la table.
« Tu as oublié tes gâteaux, prévint-il.
_ Oh. Tu peux les garder si tu veux. »
En voyant le Gryffondor froncer son nez, le basané eut un sourire amusé.
« Ou... si tu as peur que ça fasse partie... d'un plan quelconque contre toi, donne-les à Harry, je sais qu'il les adore. »
Sur ces mots, il sortit.
Ron baissa les yeux sur le paquet de gâteaux en question. Les donner à Harry ? Et puis quoi encore ! Il trouvait que le brun était suffisamment gâté par son copain comme ça.
HPDMHPDM
« Alors ? Il était bien ton rencard avec Blaise ? »
Ron grogna, claqua violemment la porte derrière lui et fusilla Dean du regard.
« Ce n'était pas un rencard, grommela-t-il. »
Il bazarda ensuite son sac dans un coin avant de se laisser lourdement tomber sur son lit.
« Et sinon il avance ce devoir ? S'enquit Harry en s'installant à ses côtés.
_ Oui.
_ Tu vois, je t'avais bien dis que Blaise était une perle.
_ Mouais... bougonna le rouquin. »
Ron sortit d'une de ses poches le paquet de gâteaux que Blaise avait laissé et en mangea quelques-uns sous la mine ébahie de son ami.
« E...Est-ce que c'est ... bégaya-t-il.
_ Oui, confirma Ron. »
Les yeux du brun s'illuminèrent.
« Tu m'en passes un ? Demanda-t-il.
_ C'est hors de question.
_ Quoi ? S'offusqua Harry. Mais... Attends, tu as accepté un cadeau de la part de Blaise ? S'enquit-il avec un petit sourire. »
Le rouquin fit la moue.
« Il ne me l'a pas offert, il l'a oublié, rectifia-t-il.
_ Mouais... »
Un sourire malicieux étira les lèvres de Harry :
« Le résultat est toujours le même : tu as accepté quelque chose venant de Blaise. Ce n'est pas toi qui disait quelque chose du genre ''jamais je n'accepterai quelque chose venant de lui'' ?... »
Ron piqua un fard.
« Non je... je...
_ Hum, hum. »
Le rouquin fronça les sourcils.
« Malfoy à poil et à quatre pattes te suppliant de le prendre, cracha-t-il. »
A ces mots, les yeux de Harry s'agrandirent comme des soucoupes et sa bouche s'arrondit jusqu'à former un magnifique ''O''.
« Comment tu... Mais pourquoi tu... Alors que je... bégaya-t-il. »
Il poussa ensuite un sourd grognement avant de se précipiter dans la salle de bain pour se soulager d'une raideur qu'il avait à présent au niveau de son entrejambe.
« Tu fais chier Ron ! Rouspéta-t-il à travers la porte. »
Satisfait de sa petite vengeance, ledit Ron sourit malicieusement et se plongea dans une revue.
HPHPHPHP
Un long gémissement lascif s'échappa des lèvres d'Harry et ses reins se cambrèrent délicieusement.
Il ferma les yeux pour mieux ressentir toutes les émotions qui l'envahissaient et les ongles de sa main gauche s'enfoncèrent peu à peu dans le dos de son amant tandis que ceux de sa main droite serraient étroitement les doigts d'une des mains de son amour. Il exerça également plus de pression contre le corps celui-ci pour mieux le sentir en lui.
« Dray... haleta-t-il. »
Il gémit de plus belle quand le sexe tendu de son blond frappa une énième fois sa prostate.
« Oh Merlin c'est trop bon ! Gémit le brun. »
Encourager par ces paroles, Draco accéléra le rythme.
Harry crut qu'il allait mourir. Il se sentait complètement perdre pied sous l'acharnement du pénis du Serpentard contre sa prostate malmenée.
De sa main libre, le blond le masturbait lestement et le sang n'en battait que plus fort dans sa verge douloureuse.
« P... Plus fort ! Haleta-t-il. »
Draco déposa de tendres baisers dans son cou.
« Mais avec plaisir mon ange, susurra-t-il en s'exécutant. »
Suite à cela, Harry se confondit de plus belle en gémissements. Sa main droite serrait à s'en faire blanchir les jointures celle de sa moitié et les ongles de l'autre labouraient furieusement son dos musclé. Ses reins se cambraient violemment et sa bouche ne faisait que gémir et supplier sous les puissants coups de hanches de son blond, malgré l'intense douleur qui s'était emparée de son sexe.
Pour ajouter à son plaisir, les lèvres du vert et argent se saisirent du plus sensible de ses tétons et se mirent à le suçoter amoureusement.
« Oh Merlin, Dray !... gémit Harry. »
Ses doigts se crispèrent d'autant plus sur ceux de son âme-sœur, faisant craquer ses jointures.
Draco fit tourner lentement le téton douloureusement dur avec sa langue avant de le mordiller avec insistance. Des frissons parcoururent le corps du brun.
« A... Arrête ça... supplia Harry.
_ Mmm... Non.
_ Mais... »
Ignorant les supplications du Gryffondor, la bouche de Draco reprit d'assaut le bout de chair rose.
« Tu... Tu... bégaya le brun. Tu... Oh Merlin ! »
Le corps du Gryffondor se cambra fougueusement.
Le Serpentard sourit contre le torse de son amour. Ce dernier commençait à voir les étoiles...
Le blond cessa abruptement ses attouchements sur le téton mais il accéléra le rythme de la pénétration et de la masturbation. Il leva la tête au niveau de la tête du brun et déposa un tendre baiser dans son cou que, perdu dans son monde, Harry ne sentit même pas.
« Harry~, minauda Draco.
_ ... Hun... fut le seul mot que le brun put prononcer.
_ Regarde-moi, ordonna-t-il.
_ ... Hun... J... Je... bafouilla Harry, les yeux clos. »
Ses reins se cambraient toujours et son corps brulant se pressait contre celui de sa moitié.
« Regarde-moi, répéta Draco. Je veux te regarder dans les yeux alors que tu atteins l'orgasme. »
Harry se trémoussa doucement sous le corps du blond et, papillotant des yeux, il se décida à les ouvrir. Son regard embué de désir ne lui permettait pas de voir quoique ce soit de bien précis mais ça suffit à Draco pour augmenter son désir.
« Putain Harry ! S'exclama-t-il. »
Il s'enfonça ensuite encore plus vigoureusement dans l'intimité du brun.
« Dray ! Gémit ce dernier. »
Les yeux vissés dans ceux du Lion, Draco massa encore plus étroitement sa verge gorgée de sang, ce qui fit rugir ledit Lion de plaisir et le fit fermer les yeux.
« Ouvre-les ! Ordonna abruptement Draco.
_ Oh Draco ! Gémit Harry en obéissant.
_ Mmm je veux te regarder atteindre le septième ciel, murmura le blond. Je veux t'entendre hurler mon nom !...
_ Dray !
_ Plus fort !
_ Dray ! »
Hurlant encore et encore le prénom de son amant, Harry s'enfonça dans l'extase, le corps traversé de frissons et les reins se cambrant toujours de plus en plus fort. Jusqu'à ce que...
Son réveil sonne.
« Putain, maugréa Harry. »
Le brun ouvrit doucement les yeux et émergea lentement du sommeil, mais il ne mit pas longtemps à se rendre compte que son caleçon était plus que visqueux.
Il soupira. Il commençait à en avoir sérieusement marre de cette saleté de pari ! Dans sa tête ça devait pourtant être quelque chose de simple : il était de notoriété public que le Prince des Serpentard était un obsédé sexuel et depuis qu'ils sortaient ensemble, tout le monde avait pu remarquer que cette obsession s'était décuplée. Harry avait donc été persuadé que le blond ne pourrait pas résister longtemps à l'abstinence ou du moins, qu'il ne résisterait pas autant que lui. Après tout, avant il l'appelait bien Saint Potty ! Et puis ça ne faisait pas si longtemps qu'il avait découvert les joies du sexe alors il était tout bonnement impossible qu'il craque avant l'homme qui couchait quasiment avec une personne différente pratique tous les soirs !
Le plan était donc simple : se séparer de Draco pendant quelques jours, à cran le Serpentard finirait obligatoirement par craquer et donc à coucher avec lui, et une fois le pari remporté, c'était direction son dortoir où il pourrait enfin gouter à l'étroitesse du vert et argent !
Harry sourit. Au début, la perception d'un Draco comme esclave sexuel paraissait être un formidable bonus largement à porté de main mais à présent...
Le brun baissa les yeux sur la trace de sperme qui tâchait ses draps. Il n'était plus si sûr d'avoir l'opportunité de dominer le Serpentard. Parce que même si dans les paris qui circulaient à Pouldlard -oui, la quasi totalité de Poudlard n'avait pas tardé à faire leurs jeux- il était le grand favoris, l'abstinence pour le brun devenait de plus en plus dur à supporter. Et alors que jours après jours il voyait son homme fringuant comme jamais, le sourire aux lèvres et aussi détendu que l'on pouvait l'être, son état à lui se détériorait.
Il grogna. Franchement, il se trouvait pathétique ! Il ressemblait de plus en plus à un drogué en manque. Toujours à gigoter sur ses pieds pour essayer de ne pas bander n'importe où, la main vissée dans son pantalon aussi souvent que possible pour se soulager de toute la tension qui s'accumulait en lui...
Le pire était sans aucun doute quand l'Héritier Malfoy était dans son champ de vision. Il était tellement sexy !... Harry ne pouvait s'empêcher de baver et son sang affluait illico vers son entrejambe. Il avait tout essayé pour se contrôler ! Penser à quelque chose de répugnant, se pincer violemment, essayer de passer à autre chose... Mais dès qu'il voyait son blond il ne pouvait s'empêcher de se mettre dans tous ses états. Jours après jours il devenait de plus en plus en manque de sexe et son excitation montait de plus en plus vite quand il se retrouvait en présence du blond... Il était littéralement devenu accro au sexe avec l'Héritier Malfoy... Mais bon dans un sens c'était compréhensible, Draco était quand même le dieu du sexe de Poudlard alors il était tout à fait normal de devenir accro après avoir gouté à quelque chose d'aussi sensationnel. Ceci étant dit, la vue du vert et argent le rendait complètement fou. Il avait même l'impression qu'il avait fait quelque chose pour se rendre plus séduisant que d'habitude mais d'après Ron, il se faisait des idées.
Ce qui taraudait néanmoins l'esprit du Survivant c'était comment est-ce que le blond pouvait être aussi zen ? Il y a quelques jours à peine, il ne pouvait pas faire deux pas sans qu'il ne le tripote et/ou tente de le pénétrer et maintenant, il passait à côté de lui et lui souriait comme si de rien n'était. Il avait perdu son sex appeal dans la foulée ou quoi ?
Après un dernier soupir, Harry se décida à se lever. Il lança un vague ''salut'' aux personnes présentes dans le dortoir avant de s'enfermer dans la salle de bain. Il sursauta en croisant son reflet dans le miroir : il avait vraiment une tête à faire peur ! Mais bon, au vu des nuits pourries qu'il se tapait, ce n'était pas étonnant. Il s'était que trop habitué à dormir dans le lit de son homme avec ce dernier à ses côtés après qu'il l'ait vigoureusement pilonné. Maintenant il était seul dans son lit et en manque, ce qui faisait qu'il passait une bonne partie de la nuit à se branler et à fantasmer sur le corps de l'amour de sa vie. Alors bien évidemment, ses nuits étaient loin d'être reposantes.
Harry grimaça en se regardant de plus près. Des cernes soulignaient ses yeux, il avait un air complètement ahuri, ses cheveux ressemblaient encore plus à rien que d'habitude et... il avait comme l'impression que son ''problème de peau'' revenait à la charge.
Le brun grogna. Il devait bien avouer qu'avec sa relation nouvelle avec Draco, il avait un peu mis de côté le lourd traitement que son fils lui avait imposé... Il était certain qu'il allait se faire tirer les oreilles par James.
Après avoir lâché un soupir, le brun entra dans la cabine de douche. Il ouvrit l'eau froide au maximum et laissa l'eau glacée couler abondamment sur son visage. Pendant qu'il se savonnait le torse, ses pensées s'évadèrent immédiatement vers le rêve cochon qu'il venait de faire. Il repensa à la manière dont Draco l'avait touché, avait murmuré au creux de son oreille... l'avait pénétré... Et d'agréables frissons parcoururent son échine tandis qu'il se remémorait la dernière fois que Draco lui avait fait l'amour...
Il se mordit pensivement la lèvre : comme d'habitude, ça avait été le pied ! Un peu brutal cependant... Le blond l'avait fait hurler à le faire devenir aphone, mais ça avait été le pied.
Harry ouvrit soudainement ses yeux qu'il avait précédemment clos pour mieux profiter du souvenir, et quand il baissa la tête, il ne fut pas surpris de voir qu'il avait une trique d'enfer.
Sachant pertinemment que le problème ne partirait pas tout seul, Harry se résolut à se saisir de son sexe érigé et se mit à se branler impétueusement. Il n'avait, bien sûr, aucun problème pour visualiser des scènes agréables et de ce fait, il ne mit pas longtemps avant de jouir.
Le brun soupira une énième fois. Il doutait de plus en plus de sa capacité à se passer de sexe...
DMDMDMDM
Ce matin encore, Draco s'installa à sa place à la table des Serpentard le cœur léger.
Bon, du fait de ses fantasmes incessants le mettant en scène avec son brun et ses multiples masturbations pour se débarrasser d'une certaine... raideur dans son entrejambe, il n'avait pas passé une très bonne nuit mais bon, il faisait avec.
Tout en se versant son café matinal, l'Héritier Malfoy soupira. Ce stupide pari commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs ! Ça se passait toujours parfaitement bien pour lui étant donné que Harry ressemblait à un drogué en manque de sa dose alors que lui pouvait encore retenir sa bave en public, mais il était quand même sacrément en manque ! Déjà qu'en temps normal il avait pris l'habitude de découcher très souvent, maintenant qu'il avait gouté à l'étroitesse du brun... Comment dire ? C'était comme s'il avait trouvé un accès direct au septième ciel ! Comment pouvait-il se détourner d'un tel accès volontairement pendant une longue durée alors que le brun se baladait tranquillement dans les couloirs de Poudlard à la vue de tous !
Les dents de Draco s'enfoncèrent doucement dans sa lèvre inférieure. Merlin qu'il était bon de s'enfoncer dans l'intimité chaude du rouge et or ! De sentir ses chairs se resserrer sur son pénis gorgé de sang, de sentir ses reins se cambrer, de l'entendre hurler son nom !...
Le Prince des Serpentard se força brusquement à revenir sur Terre : ce n'était certainement pas le bon moment pour avoir la trique !
Il beurra l'une de ses tartines et leva un œil vers la table des Gryffondor : son brun y était assis et petit-déjeunait également. Les joues rouges, il se forçait à garder les yeux rivés sur son bol de lait car il savait pertinemment que s'il levait la tête, le blond lui sortirait un de ses sourires ou regards libidineux dont il avait le secret ou qu'il le retrouverait entrain de manger de la manière la plus sensuelle qu'il soit.
Draco sourit. Ces derniers temps, son amour avait largement pu constater que bien qu'il soit extrêmement aguichant en temps normal, il était loin d'être à son maximum. Même à présent il ne se donnait pas à fond pour exciter le brun ! Ce dernier avait également dû remarquer qu'il ne mentait pas et que s'il le voulait vraiment, il pouvait retenir un minimum sa libido...
L'Héritier Malfoy étouffa un rire : en tout cas, il la contenait bien mieux que Harry. Il fallait le voir, essayant de cacher son excitation et son manque de sexe évident et tapoter nerveusement le sol de son pieds afin de prévenir une prochaine érection.
Une fois sa tartine correctement beurrée et engluée de confiture Prince des Serpentard en prit lascivement une bouchée. Ce fut justement le moment que le Survivant choisit pour glisser un œil par dessus son bol de céréales. Avisant de l'attitude aguichante de son petit-ami, il se força à se focaliser sur son petit-déjeuné, les joues encore plus rouges que précédemment et son pieds tapant encore plus vivement contre le sol.
« Ce pari sera vraiment du gâteau, murmura Draco.
_ Ne sois pas si sûr de toi. »
Le blond se tourna mollement vers Théodore.
« Je croyais que tu me soutenais, renifla-t-il. Pourtant tes paroles ne sont guère encourageantes...
_ Je ne veux pas que tu relâches la pression, se justifia le ténébreux. Histoire que tu ne sois pas pris de court si jamais Harry a quelques tours dans son sac... »
A ces mots, Draco éclata d'un rire franc.
« Des ''tours dans son sac'', pouffa-t-il. Ben voyons ! Il a la trique la moitié de la journée et il est évident qu'il ne pense qu'à ma queue dans son cul ! »
Théodore fit la moue.
« Peut-être mais Harry peut être quelqu'un de très déterminé, protesta-t-il. Surtout quand l'accès à ton cul est à la clef... Il meurt d'envie de te prendre alors à mon avis, il ne laissera pas cette occasion s'échapper de si tôt. »
Un petit sourire moqueur se dessina sur la visage de l'Héritier Malfoy.
« Pitié, souffla-t-il. Je suis sûr qu'en ce moment tout ce à quoi il peut penser c'est ''je suis super en manque, il me faut absolument une poutre entre les cuisses''. Tu me connais, quand on goute à mon corps... on devient immédiatement... accro... »
Pour appuyer ses dires, Draco adressa un regard et un sourire racoleur à une Serpentard avec qui il avait couché. La jeune fille visée rougit instantanément et se mit à tripoter nerveusement l'une des mèches de ses cheveux bruns.
Face à ce spectacle, Théodore fit la moue.
« ... Ne sois pas si sûr de sa défaite, conseilla-t-il. Reste vigilant. »
Pour toute réponse, Draco ne lui adressa qu'un haussement hautain de sourcil. Il se tourna ensuite vers Blaise qui se servait largement en jus d'orange.
« 'Ry et toi avez un plan secret ? Lui demanda-t-il d'une voix moqueuse. »
Le basané sourit.
« Oh, il sera très mal venu de t'éclairer sur ce sujet mon cher Dray. »
Le concerné balaya sa réponse d'un vague geste de la main.
« Le jour où tu réussiras à sortir 'Ry de ses pensées impurs pendant plus d'une minute, tu me préviendras, railla-t-il. »
Sur ces bonnes paroles, Draco se focalisa de nouveau sur son repas, sous l'expression moralisatrice de Théodore -il ne pensait pas que le blond devrait être si sûr de lui- et le regard qui se voulait confiant de Blaise. Il avait beau dire, d'une certaine manière son ami avait raison d'être aussi assuré : malgré toutes ses tentatives, il était effectivement assez difficile de défaire Harry de ses fantasmes. Il allait devoir au plus vite penser à un plan solide...
HPDMHPDM
C'est sur les marches d'un escalier un peu à l'écart que James avait trouvé refuge. C'était le seul endroit où il pouvait être un peu tranquille. Autrement, partout ailleurs il se faisait agresser. Soit il se faisait plaquer contre un mur par Christopher ou Valentin, soit il se faisait sauter dessus par son Père qui le sommait de lui dire qui lui avait fait le suçon qu'il avait dans le cou pour qu'il puisse émasculer le fautif, soit il se faisait agripper par Gabriel, Alexis et Frédérique qui lui bourraient le crâne avec qui il devrait choisir.
En gros, le blond se faisait sans cesse harceler et il avait grand besoin d'être un peu seul. Être un peu seul pour penser à autre chose qu'à sa vie amoureuse.
Le Serpentard rejeta sa tête en arrière et ferma les yeux. Il avait une telle envie de jouer au Quidditch ! D'enfourcher son balais et de virevolter dans le ciel à pleine vitesse ! De sentir le vent gifler ses joues, d'entendre les cris des élèves de sa maison l'encourager pour attraper le Vif d'Or.
Lentement, James se remémora son dernier match contre Gryffondor.
Un sourire étira ses lèvres. Les rouges et ors s'étaient bien défendus mais ils avaient quand même fini par les vaincre.
« Et oui Papa, murmura-t-il faiblement. Depuis que ta progéniture est entrée dans l'équipe, la coupe de Quidditch appartient aux Serpentard. »
James soupira. Il voulait participer à un match ! Même s'il faisait -5 degrés dehors et qu'il neigeait ! Mais leur arrivée dans le passé avait créé un tel bazar que tous les matchs avaient été suspendus. Et tout le monde avait été tellement occupé par les récents évènements que personne n'en avait réclamé. De toute façon, même si des matchs avaient lieu, il n'était pas certain qu'eux, les enfants du futur, puissent y participer.
Le blond grogna : il avait une de ces envie de monter sur un balais !...
Un sourire amusé étira finalement ses lèvres : son Papa lui en voudrait-il beaucoup s'il lui empruntait son éclair de feu ?
Il n'eut pas le temps de cogiter plus longtemps sur la question : quelqu'un prit place à ses côtés.
« Tu te caches ? Lui demanda une voix. »
James ouvrit les yeux et se tourna vers le visage souriant de Grégory. Le jeune homme était un peu plus grand que lui mais contrairement à Christopher, et surtout à Valentin, le jeune Serdaigle était assez fin et svelte malgré une musculature bien présente. Sa peau était tannée due à la couleur de peau de l'un de ses papas, ses cheveux auburns se tordaient dans des boucles gracieuses et ses yeux noisettes très clairs étaient rieurs. Une certaine timidité transparaissait néanmoins de l'attitude de l'ainé Thomas-Finnigan.
Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle le blond l'observait avec un air un peu surpris : en temps normal, Grégory lui adressait très peu la parole. Bien qu'il soit amoureux de lui depuis pas mal d'années, la timidité du métisse lui interdisait tous contacts prolongés. Donc, contrairement à Christopher et Valentin, Grégory restait toujours un peu à l'écart du Serpentard.
Le bronzage naturel du bleu et bronze n'empêcha pas ses joues de rosir légèrement sous le regard interrogateur de James. Mal-à-l'aise, Grégory baissa immédiatement la tête et se mit à tordre nerveusement ses doigts.
« J... Je... Je te dérange hein ? Murmura-t-il. Bien sûr que je te dérange ! Tu es venu ici pour être tranquille et moi je... je viens et...
_ C'est bon ! Coupa James. Tu ne me déranges pas. »
Le blond lui adressa ensuite un sourire qui se voulait rassurant mais il se retrouva face à un Grégory à la mine effarée : ses magnifiques yeux noisettes étaient rivés sur la main que James avait posé sur l'un de ses avant-bras dans une tentative tranquillisante.
Ah oui ! La nervosité du métisse augmentait quand James le touchait.
Avec un petit sourire amusé, James retira sa main. Ça lui changeait drôlement de Valentin et Christopher !
Un peu plus à l'aise maintenant que tout contact physique avait été rompu, Grégory reprit la parole :
« Donc, de qui te caches-tu ? »
James lâcha un profond soupir et riva ses yeux sur le plafond.
« D'à peu près tout le monde, répondit-il.
_ Tu sembles avoir beaucoup de choses en tête, nota Grégory. »
Le blond acquiesça et posa ses yeux émeraudes sur son interlocuteur.
« Beaucoup trop de choses, confirma-t-il. »
Suite à cette phrase, James se perdit un moment dans le regard de Grégory. Une telle douceur ressortait de ses yeux !
Mais comme d'habitude quand le contact visuel était trop long, le Serdaigle rougit un peu et s'empressa de détourner le regard.
« Tu... Tu veux que je t'aide à penser à autre chose ? Interrogea Grégory. »
Un petit sourire en coin étira les lèvres de James. C'était bien Grégory ça ! Essayer de lui changer les idées quand ça n'allait pas fort.
« Si tu y arrives, accepta James. »
Un léger sourire en coin se dessina sur le visage de Grégory. Il fouilla dans l'une de ses poches pendant plusieurs secondes avant d'en ressortir une feuille de papier blanc toute chiffonnée. Il la déplia complètement, puis il se mit à la replier selon des plis bien précis.
Intrigué, James se pencha vers lui mais Grégory se décala vivement. Il lui lança ensuite le regard pétillant et moqueur qu'il connaissait très bien. Il signifiait : c'est une surprise.
James se résolut alors à prendre son mal en patience et à attendre.
Quelques minutes plus tard, Grégory sortit sa baguette et murmura quelques mots à l'intention de la boule de papier qu'il cachait précautionneusement entre les doigts d'une de ses mains. Il s'empressa ensuite de joindre sa seconde main à la première, comme s'il craignait que la boule de papier ne s'envole.
Il se tourna ensuite vers James et lui adressa un regard pétillant.
« Tu es prêt ? Lui demanda-t-il.
_ Qu'est-ce que c'est ? Interrogea soupçonneusement le blond. »
Le sourire de Grégory s'agrandit.
« Juste... un petit tour de magie, répondit-il.
_ ... Ok. Montre-moi je...
_ Mais d'abord, interrompit Grégory, tu dois souffler dessus. »
Les yeux de l'ainé Malfoy-Potter se plissèrent tandis que le bleu et bronze lui tendait ses mains toujours fermés.
« Sérieusement ? Fit-il.
_ Ne t'inquiète pas, rassura Grégory, ça ne va pas te tuer. J'ai simplement besoin de ton souffle pour que ça fonctionne. »
Et face au regard pétillant de malice du mulâtre, James consentit à jouer le jeu. Il se pencha au-dessus des mains du métisse qui les ouvrit légèrement, et souffla une fois et très nettement dessus.
« Ça suffira ? S'enquit-il.
_ C'est parfait, répondit Grégory. »
Il s'approcha ensuite tout près de James et lentement, il ouvrit précautionneusement ses mains. Le Serpentard put ainsi constater que la boule en papier n'en n'était plus une. À sa place, entre les fins doigts de Grégory, il y avait une fleur.
« Une fleur de lotus, murmura James. »
Sa préférée.
Malgré l'absence de couleur, elle était divinement bien exécutée. Mais avant que James n'ait le temps de s'étendre sur ce sujet, la fleur s'anima. Ses pétales se mirent gracieusement à onduler comme s'ils étaient soumis à un courant d'eau, et puis tout à coup, une petit goutte de couleur turquoise se déposa sur l'un des pétales, et une onde s'en dégagea, comme si la goutte avait touché la surface d'une eau invisible. La goutte se propagea ensuite sur le pétale sous forme de fines fissures, à la manière de capillaires sanguins avant de commencer lentement à disparaitre. Avant que la couleur ne soit définitivement partie, une goutte verte apparut sur un autre pétale. Elle suivit le même parcours que la goutte bleue, et une goutte écarlate apparut un peu avant que les fissures vertes ne disparaissent complètement. Par la suite, plusieurs gouttes apparurent aléatoirement, retraçant toujours le même parcours que les précédentes : elles apparaissaient comme des gouttes de pluie tombant sur la surface d'une eau imperceptible, elles s'étendaient puis disparaissaient. Certaines d'entre elles luisaient légèrement, dégageant ainsi une douce lumière réconfortante. Mais les gouttes n'apparaissaient que sous trois couleurs : turquoise, feuille ou écarlate.
Encore une fois, ses couleurs préférés.
Les fissures se mêlaient dans un ensemble étrangement beau et délicat avant de disparaître et de réapparaitre encore et encore.
Subjugué par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, James ne dit pas un mot. Et avant qu'il ne dépasse sa surprise, sur une partie de la fleur, les fissures formèrent peu à peu quelque chose...
Un visage... Son visage. Et il n'y avait pas à dire, il était magnifique ! Ses yeux, pour l'occasion vert feuille, pétillaient d'excitation, ses cheveux virevoltaient, entrainés par un vent invisible, un sourire éclatant traversait son visage qui resplendissait de joie. Des gouttes de sueurs perlaient sur son visage, comme s'il sortait d'une activité très physique mais cela ne le rendait que plus vivant.
« G... Greg je... bafouilla James. »
Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, quelque sortit à grande vitesse du cœur de la fleur. Surpris, le blond eut un petit mouvement de recul.
« Qu'est-ce que c'était ? S'enquit-il. »
Trop occupé à essayer de retrouver du regard ce qui s'était échappé de la fleur, James ne remarqua pas le sourire amusé qui s'était étiré sur les lèvres du bleu et bronze.
« Tu verras, murmura ce dernier. »
Grâce à ses réflexes d'Attrapeur, James ne tarda pas à repérer l'objet : il s'agissait d'une... minuscule... bille. Avec une vitesse affolante, elle fonça vers le Serpentard et s'arrêta brusquement entre ses deux yeux pendant quelques instants avant de repartir. James eut tout juste le temps de la voir plus en détails, la boule dorée était pourvue d'une paire d'ailes.
James se tourna surpris vers Grégory.
« C'est un... mini-Vif ? Interrogea-t-il. »
Mais avant que le mulâtre n'ait le temps de confirmer ses doutes, quelque chose se passa entre ses doigts qui attira l'attention de James. La fleur de lotus s'agita brusquement et referma ses pétales. Elle se recourba ensuite sur elle-même jusqu'à n'être plus qu'une petite boule et puis elle quitta le creux des mains de Grégory avec une vitesse folle.
Encore plus surpris, James suivit la nouvelle boule des yeux. La boule de papier s'agita un moment dans tous les sens avant de s'avancer vers lui, laissant ainsi James voir la forme qu'elle avait prise.
« C... C'est moi, souffla-t-il. »
En effet, devant ses yeux, se tenait un mini-lui qui tiendrait certainement dans le creux d'une seule de ses mains. Son visage était tout aussi radieux que celui qui était dessiné sur la fleur de lotus et il était à califourchon sur un balais.
James plissa les yeux. Mais c'était son balais ! Son précieux balais qui lui manquait tant depuis qu'il était arrivé dans le passé !
Le James en papier lui adressa un sourire pétillant de malice et lui fit un clin d'œil avant de partir à la poursuite du Vif d'Or.
Ébahi, James se recula pour profiter pleinement du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Se voir zigzaguer en l'air avec une aisance remarquable à la recherche du Vif, le remplissait de souvenirs merveilleux.
Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se sentait un peu mieux à présent. Une douce chaleur envahit son corps tandis qu'il profitait au maximum du spectacle.
« Le Quidditch te manque hein ? Lui demanda Grégory. »
James acquiesça sans le regarder.
« Tu es magnifique quand tu es assis sur un balais. »
Cette phrase néanmoins, le fit se tourner vers lui.
Un sourire étira les lèvres du blond.
« Oh, il ne faut jamais dire à un Malfoy qu'il est beau, dit-il. Ça ne fait qu'augmenter la taille de ses chevilles.
_ Mais... Tu es vraiment magnifique, contesta Grégory. »
Le sourire du vert et argent s'agrandit. Il plongea dans le regard brillant de Grégory mais encore une fois, le bleu et bronze ne mit pas longtemps avant de ne plus pouvoir supporter le contact visuel et il se hâta de détourner le regard. James reporta alors son attention sur le spectacle de mini-lui se démenant pour attraper le Vif d'Or.
Mais l'esprit de James se tourna brusquement vers autre chose : c'était l'une des rares fois où il était physiquement proche de Grégory, où le mulâtre ne se dépêchait pas de s'éloigner de lui. Ils étaient séparés de seulement quelques millimètres et le Serpentard sentait très nettement sa présence à ses côtés. En lui jetant un rapide coup d'œil, James le découvrit avec un visage serein. Un sourire paisible étirait ses lèvres et ses yeux noisettes étaient rivés sur le mini-lui en papier.
« Magnifique, murmurait-il. »
James sourit avant de reporter son regard sur le spectacle qui avait lieu dans les airs.
Une douce odeur lui chatouillait les narines et le blond savait pertinemment qu'elle provenait de Grégory. Le jeune homme dégageait toujours une délicate odeur de fruit. Aujourd'hui, il sentait la pêche.
Les dents du jeune Malfoy-Potter s'enfoncèrent doucement dans sa lèvre inférieure. Il était à deux doigts de se jeter sur le mulâtre pour le goûter ! Et la peau douce, lisse et très soignée du Serdaigle l'encourageait dans ce sens.
Les yeux de James se posèrent un instant sur le cou de Grégory. Soudainement, il avait une de ces envie de...
Le blond se donna une claque mentale. Non mais depuis quand est-ce que ce genre de pensées traversait son esprit ? Et puis ce n'était absolument pas le moment de penser à ça !
Il s'empressa donc de se tourner vers mini-lui. Ce dernier se débrouillait merveilleusement bien, seulement le Vif d'Or en papier était très rapide. Mais James ne se faisait pas de soucis : tôt ou tard, il l'aurait.
Le Serpentard laissa peu à peu son esprit s'évader, bercer par l'agréable parfum de pêche que dégageait Grégory.
L'ainé Thomas-Finnigan était vraiment différent de ses deux autres soupirants. Même son odeur corporel était différente. L'odeur de Christopher était... rustique. Bestial. Il ne puait pas, loin de là, mais son parfum était brut. C'était quelque chose de fort qui envahissait vos sens et vous rendait patois.
L'odeur de Valentin était également puissante mais moins sauvage. Elle était plus délicate mais elle restait forte et imposante.
Le parfum de Grégory était beaucoup plus fin et doux. À l'inverse de l'odeur forte et dominante des deux autres, la sienne était plus... réconfortante. Comme une tasse de chocolat chaud après un terrible orage. Plus d'une fois James avait voulu poser sa tête sur l'épaule du métisse et s'endormir. L'odeur de fruit était tellement pure qu'on aurait dit qu'il se lavait avec eux et non avec du gel douche. Grégory avait d'ailleurs éclater de rire quand James lui avait fait part de cette observation.
L'attention de James se reporta soudainement sur mini-lui : il semblait il y avoir du changement de son côté. En effet, quelques minutes plus tard, James en papier s'empara victorieusement du Vif d'Or avec un sourire éclatant qu'aucun des deux adolescents ne put voir à cause de la distance qu'il y avait entre eux. Suite à cela, un mini feux d'artifices éclata autour de lui.
Un franc sourire étira les lèvres du James grandeur nature : c'était vraiment magnifique.
Malheureusement, par la suite le spectacle prit rapidement fin. Les feux d'artifices cessèrent et après un dernière signe de main, mini-lui disparut dans un panache de fumée. Une fois l'émanation dissipée, quelque chose tomba lentement dans les mains de James : une boule de papier toute froissée.
La magie était terminée.
« Greg c'était... commença James.
_ Stupide, termina le métisse. »
Le blond se tourna surpris vers Grégory.
« Q... Quoi ? Fit James. Non c'était... »
Grégory secoua la tête.
« C'est vraiment de la magie basique, reprit-il. Un enfant de six ans pourrait le faire.
_ Mais...
_ Enfin bon. »
Le mulâtre se tourna vers James et lui sourit timidement.
« Si ça t'a permis de te changer les idées, même pendant une minute, ça valait le coup. »
Un sourire resplendissant étira les lèvres de James.
« Merci, murmura-t-il.
_ Pas de quoi. »
Ensuite Grégory ne put supporter le regard de James et il baissa la tête, les joues roses.
« On dirait que le charme a fonctionné cette fois-ci, murmura-t-il.
_ Hum ?
_ Je vais te laisser tranquille à présent, déclara brusquement le mulâtre. J'espère avoir réussi à te changer un peu les idées... »
Sur ce, Grégory se leva de la marche sur laquelle il était assis et il s'éloigna précipitamment d'un James surpris tenant toujours la feuille de papier fripée entre ses doigts.
James soupira, posa son regard sur ladite feuille de papier et sourit : quoique le Serdaigle disait, ce qu'il avait fait était vraiment de la belle magie.
C'était toujours comme ça avec Grégory : il venait le voir quand il n'allait pas fort, lui remontait le moral, puis s'en allait sans demander son reste.
Le jeune Malfoy-Potter inspira profondément : il y avait encore une douce odeur de pêche dans l'air. Il leva ensuite les yeux vers le plafond, là où quelques minutes plus tôt, mini-lui était à la poursuite du Vif d'Or et il ferma doucement les yeux.
À présent, il se sentait étrangement plus... serein. C'était l'effet que Grégory avait sur lui. Depuis toujours...
Lentement, James se remémora leur première rencontre. Le blond n'en était pas très fier parce qu'en ce temps là, même si leurs parents étaient amis, il n'avait jamais remarqué le timide et discret Grégory. Tout simplement parce que contrairement à lui, James était hyperactif et qu'il était très souvent au cœur de toutes les attentions : après tout, il était l'un des premiers enfants du couple le plus célèbre, sexy et en vue du monde magique. Et disons que son esprit avait toujours été pas mal occupé. Surtout après son entrée à Poudlard ! Sa rentrée, ainsi que celle de Gabriel, Alexis et Frédérique, fut mémorable par ailleurs !
Tout ça pour dire qu'il était un garçon qui ne tenait pas en place, toujours à faire les quatre cents coups avec ses amis. Il était sollicité de partout et sa notoriété s'accrut considérablement quand, comme son Papa, il entra dans l'équipe de Quidditch au poste d'Attrapeur au début de sa première année. Ce qui était, en outre, le résultat d'une plutôt grosse bêtise qu'il avait commis avec ses amis et son jumeau... Il se souvenait de cette journée comme si c'était hier ! Après tout, ils avaient bien failli y rester !
Obtenir le poste d'Attrapeur ne donna à James que plus d'importance. À présent, il fallait compter les entrainements dans son emploi du temps, ce qui le rendait encore plus occupé. Alors comment aurait-il pu remarquer le petit garçon au teint halé qui rougissait quand James semblait le regarder ? Qui le regardait jouer au Quidditch avec tant d'admiration ? Qui bafouillait ne serait-ce quand James lui demandait une feuille ? Dont le cœur s'emballait dès qu'il se trouvait près de lui ? En tout cas, James ne fit pas attention à lui. Et ce fut lors d'une occasion bien précise que les deux garçons se rencontrèrent réellement pour la première fois...
FLASH-BACK
James poussa un grognement colérique et donna un puissant coup de pied dans l'armure qui se trouvait sur sa droite qui se sépara en plusieurs morceaux et tomba avec grand bruit sur le sol.
Il était tellement en colère ! Il avait envie de tout détruire sur son passage !
Comme d'habitude dans ces cas là, sa magie se mit à crépiter autour de lui. James savait qu'il possédait une quantité de magie importante pour son âge et qu'il était impératif qu'il la contrôle, mais pour le moment, il s'en fichait royalement. Il était furieux, et voulait exprimer sa rage !
Il poussa donc un nouveau rugissement et shoota de toutes ses forces dans le morceau d'armure qui était tombé à ses pieds.
« Tu sembles un peu énervé. »
Cette déclaration glaça le sang de James dans ses veines. Si son frère et ses amis et même Christopher et Valentin n'étaient pas avec lui, c'était pour une bonne raison : quand le blond était à ce point énervé, venir lui parler était une très mauvaise idée. Ce dont il avait besoin était d'être seul, pas d'une oreille à qui parler.
« Non, tu as deviné ça tout seul ? Railla James. »
Il se retourna furieusement et se retrouva ainsi face à une personne... qu'il ne connaissait pas...
Son sang ne fit qu'un tour : si en plus c'était un mec connu ni d'Ève ni d'Adam qui venait lui casser les couilles, il n'allait vraiment pas pourvoir se contrôler !
Le garçon devait avoir le même âge que lui. Plus grand de quelques centimètres, il était également un peu plus fin. Ses cheveux auburns très clairs bouclaient gracieusement, sa peau était naturellement tannée et ses yeux noisettes exprimaient une intense stupeur. Il tenait une petite boite noire entre ses mains et avait revêtu l'uniforme des Serdaigle.
Une fois remis de sa surprise, le garçonnet fort mignon baissa peunaudement la tête.
« J... Je... P...Pardon, bafouilla-t-il. Je... Je n'aurais jamais dû... Ce ne sont pas mes affaires et... »
Le brusque malaise du métisse eut pour effet de calmer un peu la colère de James.
« Non, non, non, c'est moi je... coupa James. Je n'aurais pas dû te parler comme ça. Tu n'es pas à l'origine de mes problèmes alors... »
Le mulâtre acquiesça faiblement et parut se ragaillardir.
« Ce n'est rien, informa-t-il. Tu es fâché parce que tu as été interdit de jouer le prochain match de Quidditch c'est ça ? »
James se renfrogna immédiatement et sa colère monta.
« Et tout ça à cause d'une stupide blague ! Cracha-t-il. C'est la putain de finale et je n'ai pas le droit d'y participer. C'est ma toute première finale et je suis consigné dans les gradins ! Et pas seulement moi ! Gabe et Alex le sont aussi ! Ce qui signifie qu'on va perdre la coupe ! Les Gryffondor sont super bons alors si on enlève de l'équipe les trois meilleurs éléments... Mais forcément cette conne de McGo n'a rien voulu entendre ! Non mais pour qui elle se prend celle-là ? Ce n'est pas parce qu'elle a 150ans que... »
Le garçon inconnu pouffa discrètement de rire ce qui arrêta James dans sa tirade et lui valut de se faire incendier du regard.
En notant le regard furieux du blond, le jeune Serdaigle baissa aussitôt la tête.
« Pardon, s'excusa-t-il. »
En temps normal, un tel comportement alors qu'il était à ce point sur les nerfs, aurait fait sortir James de ses gongs. Mais étrangement, sa colère n'augmenta pas. Elle descendit même d'un cran. Peut-être était-ce le visage paisible du bleu et bronze ou encore sa douce odeur insistante de citron, toujours est-il qu'il y avait quelque chose chez lui qui calmait le jeune Serpentard.
« C'est rien, bougonna James. Ça me met en rogne c'est tout. »
Le jeune Serdaigle se perdit un instant dans ses pensées, avant qu'un sourire lumineux n'étire ses lèvres.
« Je peux t'aider à aller mieux si tu veux. »
James éclata de rire.
« Tu vas me faire réintégrer l'équipe ? Se moqua-t-il.
_ Non, mais je peux t'aider à penser à autre chose.
_ Ben voyons ! »
James adressa au bleu et bronze un regard goguenard. Le Quidditch, il ne pensait qu'à ça depuis qu'ils avaient gagné contre Serdaigle. Et maintenant qu'il n'avait plus le droit de disputer la finale, c'était carrément devenu une obsession. Si le petit garçon qui sentait le citron croyait pouvoir lui changer les idées, c'était gentil mais impossible.
Ledit garçon sentant le citron haussa les épaules.
« Ça ne coûte rien d'essayer. »
Peu convaincu, James fit la moue.
« Et qu'est-ce que tu proposes ? »
Un sourire malicieux étira les lèvres du mulâtre. Il s'assit sur les marches de l'escalier le plus proche et convia James à en faire de même du regard.
Après une brève hésitation, James le rejoignit. Après tout, ce n'était pas le Serdaigle qui pourrait lui faire du mal. Il s'assit donc à quelques centimètres de l'étrange garçon qui se troubla soudainement.
« Ça va ? S'enquit James.
_ Oui, oui, acquiesça-t-il les joues roses. Donc... »
Il posa sa boite noire sur ses genoux et adressa à James un sourire éblouissant.
« La solution à tous tes problèmes se trouve dans cette boite ! »
James haussa un sourcil, surpris.
« Tu es sérieux ? Lui demanda-t-il.
_ Hum, hum. »
La bouche du blond se tordit dans une moue dédaigneuse.
« Essaye toujours, marmonna-t-il. »
Pas le moins du monde intimidé par le manque d'enthousiasme du blond, le Serdaigle ouvrit la boite découvrant...
« Des glaces ? Fit James déconcerté. »
En effet, dans la boite flottait deux cornets de glaces d'une couleur verte pour le moins... peu engageante...
« Pas n'importe quelle glace ! Contredit le bleu et bronze sur un ton victorieux. La meilleure glace du monde ! »
James plissa le nez en regardant une nouvelle fois la glace verte algue.
Sans s'occuper de la mine un peu dégouté du blond, le métisse se saisit d'un cornet et le lui tendit.
« Tiens goûte, invita-t-il.
_ Non merci, refusa immédiatement James.
_ Goûte je te dis !
_ Je ne voudrais pas priver la personne à qui tu destinais le second cornet de sa glace, déclara faussement le blond. »
Le mulâtre haussa négligemment les épaules.
« David s'en remettra, affirma-t-il. Goûte. Ça ne coûte rien d'essayer... »
James renifla. Il était sûr que le cornet pourrait sans problème lui coûter deux jours collé au toilette !
« C'est quel parfum ? S'enquit-il. »
Le sourire malicieux du Serdaigle s'agrandit.
« Crois-moi, tu ne veux pas savoir. »
Sa déclaration ne rassura pas le blond pour un sou. James ouvrit la bouche pour refuser l'offre mais encore une fois, il y avait quelque chose chez le bleu et bronze qui lui inspirait confiance et qui lui donnait envie de lui faire plaisir. Peut-être était-ce son sourire innocent et resplendissant, ou encore ses yeux noisettes rieurs... ou encore l'entêtant parfum de citron qu'il dégageait.
Ceci étant dit, James s'empara du cornet de glace. Pour l'encourager, le métisse prit le second cornet et en prit une lampée.
« C'est très bon, encouragea-t-il.
_ Mouais... marmonna James. »
Sa réaction fit sourire le mulâtre qui s'abstint de tout commentaire et continua de lécher sa glace. Avec méfiance, James posa sa petite langue sur la glace verdâtre avant de la retirer précipitamment.
Ses yeux s'écarquillèrent de surprise.
« C'est délicieux, s'étonna-t-il.
_ Je te l'avais bien dit. »
Rassuré, James se mit à déguster sa glace avec entrain. Par contre, il était incapable de dire les ingrédients qui la composait.
« Et c'est quoi le parfum ? Demanda-t-il. »
Le sourire du bleu et bronze s'étira.
« Crois-moi, tu ne veux pas savoir. »
James baissa les yeux sur sa glace. Et à la vue de sa couleur plus qu'étrange, il préféra ne pas insister.
oOo
« Tu te sens mieux ? »
James se tourna vers le métisse. Ils avaient presque terminé leur glace -James en était très triste d'ailleurs, surtout que le cornet était délicieux- et ils avaient mangé la plupart du temps en silence. James ne s'en était pas plaint : manger comme ça à côté de l'étrange petit garçon avait été un moment très agréable et ça lui avait redonné du baume au cœur. Malgré tout, le goût amer de la défaite restait toujours dans sa bouche.
C'est pourquoi il baissa la tête tristement.
« Un peu, répondit-il.
_ Mais ce n'est pas encore ça, hein ? »
Le petit métisse paraissait déçu. Pour le consoler, James posa sa main sur la cuisse du bleu et bronze qui se crispa étrangement et se mit légèrement à trembler.
« Tout va bien ? S'enquit James.
_ Oui, oui. »
Tranquillisé, James reprit :
« Tu as fait de ton mieux tu sais. La glace est vraiment la meilleure que je n'ai jamais mangée ! Mais ça me fout toujours les boules d'être interdit de match... »
Les dents du métisse s'enfoncèrent doucement dans sa lèvre inférieure.
« Sinon... j'ai peut-être une autre solution, proposa-t-il.
_ Si elle est aussi bien que la glace, je t'écoute.
_ Euhm... »
Le bleu et bronze semblait un peu gêné. Pour l'encourager, James resserra son étreinte sur sa cuisse, faisant ainsi glapir le mulâtre.
« Je t'écoute, dit-il en ignorant la crispation soudaine des muscles du Serdaigle. »
Le métisse soupira et un petit sourire se dessina sur ses lèvres.
« Je... Je l'ai lu dans un livre, commença-t-il. C'était l'histoire d'un garçon qui était super excité à l'idée de participer à un voyage scolaire mais au dernier moment, il a été interdit de voyage. Il était vraiment dégouté et pour le consoler, un de ses amis lui avait donné un... un charme magique et... dans le livre ça... ça avait fonctionné. Le garçon s'était senti mieux.
_ Et c'était quoi le charme magique ? S'enquit James. »
Malgré sa peau très halée, les joues du bleu et bronze s'empourprèrent assez sévèrement.
« Je... Je ne sais pas si ça va te plaire... bafouilla-t-il.
_ Comme tu me l'as dit précédemment, ça ne coûte rien d'essayer, encouragea joyeusement James en adressa au métisse un sourire encourageant.
_ ...Ok, accepta le mulâtre. »
Et après une petite hésitation et un sourire un peu malicieux qui ne rassura pas le vert et argent, le métisse se décida à passer à l'action.
Et alors que James attendait patiemment qu'il lui donne quelque chose, l'étrange petit garçon à l'entêtante odeur de citron posa délicatement ses lèvres sur les siennes.
Le baiser fut très chaste : il ne dura que quelques secondes et il n'y eu aucun échange de salive. Néanmoins, il laissa James sur le cul.
Quand le bleu et bronze y mit fin, James le regardait avec des yeux ronds et il semblait à la limite de l'apoplexie. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais aucun son n'en sortit. Il resta ainsi dans une parfaite imitation du poisson rouge.
L'étrange petit garçon lui adressa ensuite un sourire resplendissant.
« Si ça te permet de penser à autre chose pendant plus de cinq minutes, c'est que le charme fonctionne, déclara-t-il. »
Il termina ensuite sa glace en une bouchée et s'en alla, laissant derrière lui une faible odeur de citron et un James complètement déboussolé. Tout ce qu'il savait était qu'un Serdaigle qu'il n'avait jamais vu de toute sa vie et dont il ne connaissait même pas le nom lui avait piqué son premier baiser !
Fin du FLASH-BACK
Un sourire étira les lèvres de James. Finalement, le charme avait belle et bien fonctionné : il avait passé la semaine suivante à essayer de retrouver celui qui l'avait ainsi embrassé, en oubliant complètement le Quidditch.
Quand il l'eut enfin trouvé, un énorme sentiment de culpabilité l'avait envahi. Le petit métisse s'appelait Grégory. Thomas-Finnigan Grégory. Ses parents étaient amis avec les siens et ils s'étaient vus plusieurs fois. De plus, il arrivait qu'ils soient dans la même classe et il avait même semblé à James qu'il lui avait plusieurs fois adressé la parole.
Le vert et argent s'était senti con et honteux. Il côtoyait le mulâtre presque tous les jours et pourtant, il ne l'avait jamais vraiment remarqué...
Il s'était d'ailleurs empressé de s'excuser platement à ce sujet une fois qu'il l'eut retrouvé, et Grégory ne sembla pas lui en avoir. Grégory ne semblait jamais lui en vouloir.
James voyait et parlait peu avec le métisse. Tout simplement parce que le garçon ne semblait jamais être dans les parages et parce qu'il était d'une timidité étonnante avec lui même s'il l'avait embrassé -il s'était par ailleurs excusé abondamment pour ce geste un peu déplacé.
Ils se voyaient peu mais Grégory était toujours là quand il en avait vraiment besoin. Par exemple, il avait été là quand ses parents lui avait interdit de se rendre à un concert très attendu pour le punir de ses bêtises, il avait été là quand il avait été privé de sortie à Près-Au-Lard -la direction s'était même assurée que les quatre amis ne soient jamais privés de sortie en même temps pour ne pas qu'ils en profitent pour faire d'autres bêtises. Le mulâtre ne s'y était pas rendu exprès et il était resté avec lui pour lui changer les idées. Il avait également été là quand il s'était fâché avec Gabriel, Alexis et Frédérique.
À chaque fois, Grégory utilisait un ''charme'' différent pour lui remonter le moral. Quand il y parvenait c'était que le charme fonctionnait et s'il n'y parvenait pas, il essayait encore et encore jusqu'à ce que le moral de James soit remonté.
Le blond se souvenait parfaitement du soir où Grégory l'avait entrainé dans la tour d'astronomie. Il venait de se faire sévèrement punir par le professeur McGonagall, le directeur de sa maison et ses parents, et son moral était vraiment au plus bas. Une fois arrivé dans la tour, Grégory avait étalé sur le sol une petite couverture où ils s'étaient allongés. Il avait ensuite sorti quelque chose de sa poche, avait murmuré quelques mots et puis l'avait lancé en l'air. Et dans le ciel étoilé, un spectacle avait pris forme. Le mettant en scène lui, son frère et ses amis, faisant encore et encore des conneries. Le show avait été magnifique et très drôle ce qui avait redonné à James du baume au cœur. En plein milieu, il avait frissonné de froid et en bon gentleman, Grégory lui avait prêté son manteau malgré les protestations de James car après tout, c'était lui qui avait voulu jouer les durs et avait refuser de se couvrir.
James avait fini par poser délicatement sa tête sur l'épaule de Grégory qui avait commencé à trembler. Mais James ne s'occupait plus de ce genre de chose : il avait pris l'habitude des réactions exagérées du métisse quand il le touchait.
Bien évidemment, par la suite Grégory attrapa la grippe et il dut rester à l'infirmerie pendant plusieurs jours. Mais à chaque fois qu'il avait du temps libre, James venait à son chevet. Et tous les deux parlaient encore et encore jusqu'à ce que l'infirmière ne mettre le blond dehors à coup de pieds.
Mais autrement, James voyait peu le métisse. Il restait très demandé et Grégory était discret et il pouvait se montrer affreusement timide avec lui. James ne tarda d'ailleurs pas à découvrir qu'il l'aimait depuis le premier regard.
Autre chose à savoir sur Grégory, en l'observant, James avait remarqué que ce dernier était quasiment toujours fourré avec un grand carnet à dessins dans lequel il griffonnait. Personne ne savait ce qu'il pouvait bien dessiner et Grégory avait toujours refusé de lui montrer. À chaque fois, il devenait aussi rouge que lui permettait son bronzage et il se mettait à balbutier des paroles sans queue ni tête. Alors du coup, James commença à se douter que les dessins le représentaient lui, ce qui accrut sa curiosité.
Mais malgré ses forts sentiments pour lui, Grégory refusait net de lui montrer ses trésors. Jusqu'à ce qu'un jour...
FLASH-BACK
« Je l'ai ! »
Grégory se leva de la marche où il était assis avec une mine complètement paniqué. Non loin de lui, se trouvait un James fier de lui tenant victorieusement son carnet à dessins avec un sourire pétillant.
« Non ne... commença le métisse. »
Il essaya de s'empara du calepin mais James ne le laissa pas faire.
« Je vais enfin pour regarder ce qu'il y a dedans, déclara le Serpentard. »
A ces mots, le visage de Grégory devint aussi livide que possible.
« Non, s'il-te-plait ne... ne regarde pas à l'intérieur, supplia-t-il. Je... »
Il fit une nouvelle tentative pour récupérer son bien qui se soldat par un échec.
James plongea dans le regard désespéré du bleu et bronze et fit la moue.
« 'Te-plait, minauda James avec la moue la plus mignonne qu'il put.
_ Non, répondit Grégory. S'il-te-plait ne...
_ Mais Greg !... chouina James. Aller ! Juste un coup d'œil... »
Les membres de Grégory tremblaient. On aurait dit que le blond était entrain de le torturer.
« S'il-te-plait, pria-t-il une nouvelle fois.
_ ...Non. »
Après plusieurs essais, Grégory réussit finalement à poser la main sur son bien. Il tira dessus mais James tint bon.
« Juste un peu !... demanda James. S'te-plait Greg !
_ James ne... juste, rend-le moi ok ? »
James se renfrogna mais il ne céda pas malgré le visage suppliant de Grégory.
Et après de longues minutes de négociations...
« C'est d'accord, céda Grégory.
_ Vrai ? »
Le mulâtre acquiesça faiblement. Il semblait vraiment ennuyé...
Pour le réconforter, James lui assura qu'il était sûr que ses dessins étaient réussis puis il s'assit dans l'escalier, Grégory à ses côtés. Ce dernier n'osait pas le regarder. Il fixait ses pieds en tordant nerveusement ses doigts.
« T'inquiète, je ne critiquerai pas, promit James. »
Et après un dernier regard à son ami, il ouvrit le carnet.
Et ce qu'il vit fut... magnifique. Bien évidemment, le dessin de la première page le représentait lui. Il était en maillot de bain, de dos et assis sur un rocher près du lac, les jambes repliées. Il regardait par dessus son épaule et son visage serein était resplendissant. Il souriait et transpirait le bonheur. Comme le dessin était animé par magie, des gouttes d'eau coulaient sur son corps, montrant qu'il venait de faire trempette.
Soudain, une plume sortit de l'une de ses omoplates. Suivit d'une autre... et d'une autre... jusqu'à ce qu'il soit finalement doté d'une magnifique d'aile. Il tourna ensuite son regard vers le ciel, et sourit paisiblement.
Le dessin était vraiment somptueux. Personne ne pouvait rester de marbre face à une telle technique.
« Greg c'est... »
Mais James laissa sa phrase en suspens en voyant des mots apparaître peu à peu.
« Ne lis pas ! Interdit précipitamment Grégory. »
Il essaya de récupérer son carnet mais James ne le laissa pas faire. Totalement omnibulé par l'esquisse, il ne pouvait en défaire son regard.
Il lut :
Des yeux lumineux,
Un sourire radieux,
Une perfection à en faire pâlir un dieu,
Mon ange.
« Il... Il ne faut pas lire... déclara Grégory sur un ton angoissé. »
Il fit un nouvel essai pour retrouver son trésor mais James le repoussa abruptement. Il devait en voir plus.
Il continua ainsi de feuilleter le carnet à dessins, découvrant page après page des croquis de lui. Tous magnifiquement exécutés. Le métisse avait dû passer un temps fou sur chaque esquisse ! James se vit ainsi riant aux éclats, paisiblement endormi, concentré sur un devoir, perché sur un balais jouant au Quidditch...
Chaque dessin le laissait béat et chacun d'eux était accompagné par un court poème.
Mon cœur se déchire,
Mon cœur se perd,
Soucieux de satisfaire,
L'objet de mes désirs.
.
Noyé dans son sourire,
J'espère stupidement le conquérir,
Mais je ne puis l'approcher que dans mes rêves,
Mon cœur se noie et se crève,
N'est-il pas préférable de mourir ?
James sortit de son inspection tout chamboulé. Il savait que le métisse l'aimait, mais regarder dans son carnet à dessins fut comme s'il avait regardé directement au plus profond de son cœur. Et il avait prit ses sentiments de plein fouet.
« G... Greg c... c'est... bafouilla-t-il.
_ Stupide. »
Ce simple mot frappa le blond comme un électrochoc. Stupide ? Ce qu'il avait fait l'avait profondément touché et lui il qualifiait ça de stupide ?
« Quoi ? S'indigna James. Mais non tu...
_ C'est stupide et incroyablement embarrassant. Je... Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il m'a pris je... »
James posa le carnet sur ses genoux et força le mulâtre à le regarder dans les yeux avec une mine sévère.
« Greg, je ne veux plus jamais t'entendre dire que ce que tu fais es stupide, trancha-t-il.
_ Mais...
_ Non ! Ce que j'ai vu et lu était magnifique ! Tu... Tu as vraiment du talent tu... Je ne veux plus t'entendre dire que c'est stupide ok ? »
Grégory acquiesça mais James vit bien que son opinion n'avait pas changé pour autant.
« Et je veux voir les prochaines œuvres que tu feras, imposa James.
_ Non !
_ Si ! »
James plongea une nouvelle fois dans le regard du métisse.
« Je veux les voir, murmura-t-il. »
Grégory finit par hocha faiblement la tête et ses joues rosirent à cause du contact visuel prolongé. Il essaya d'y mettre un terme mais James ne le laissa pas faire. Il ressentait tellement de choses en ce moment ! Il avait agréablement chaud et mourrait d'envie de faire quelque chose qu'il avait très rarement envie de faire.
Finalement, il céda à son envie. Il se rapprocha ainsi doucement du bleu et bronze, et pris délicatement possession de ses lèvres. Cette fois-ci, sa langue sortit de sa bouche et alla retrouver sa consœur dans celle de Grégory. Là, elles se touchèrent, puis s'enroulèrent avec douceur.
Tout d'abord extrêmement mal-à-l'aise, l'ainé Thomas-Finnigan se détendit peu à peu et l'une de ses mains se posa même sur la hanche de James. Sans rompre le baiser, ce dernier se crispa, attendant le moment fatidique où la main s'évaderait sous sa chemise ou dans son pantalon, mais Grégory n'en fit rien et sa main resta à sa place.
Le baiser s'en tint donc à un simple baiser. Doux, paisible... il différait beaucoup de ceux beaucoup plus agressifs que James obtenait de ses deux autres soupirants. Là, personne ne cherchait la domination. C'était juste... tendre.
Mais cette tendresse n'empêcha pas tout un tas de sentiments de s'emparer du blond qui était perdu dans l'odeur de poire que le métisse dégageait.
Fin du FLASH-BACK
James soupira. Rien que de repenser à ce baiser, il en avait des frissons et se sentait tout bizarre. Grégory l'embrassait peu et n'allait jamais plus loin, mais à chaque fois que ses lèvres touchaient les siennes... un bonheur immense l'envahissait. Et il ne s'agissait à chaque fois que d'un simple baiser !
Par la suite, Grégory lui montra à chaque fois ses dessins de lui et ses poèmes avec une mine un peu honteuse. James avait beau le rassurer sur son don impressionnant, rien ne le faisait avoir moins honte. Mais James ne pouvait se passer de ça. De toutes les émotions qu'il ressentait à chaque fois qu'il plongeait dans l'intimité du Serdaigle.
Mais malgré tout, Grégory et lui parlaient peu. Parce que lui était très demandé et que Grégory était timide et discret.
« Ah tu es là ! Je te cherchais partout. »
James leva vers son frère un regard complètement troublé. Gabriel vit bien qu'il s'était passé quelque chose d'assez bouleversant, mais il sentait également que le blond n'était pas en état d'en parler. Il s'assit donc silencieusement près de lui et le prit affectueusement dans ses bras.
Piégé dans les bras de son frère, les yeux de James se posèrent doucement sur le bout de papier chiffonné qu'il tenait toujours entre ses doigts.
Désormais, il ne pensait plus du tout à ses problèmes passés. Le charme de l'adolescent à la délicate odeur de pêche avait fonctionné.
HPDMHPDM
« Tu vois ? Je t'avais bien dit que tu n'étais pas complètement stupide. Tu avais juste besoin d'aborder le cours sous un angle différent. »
Ron esquissa un faible sourire que Blaise ne vit pas.
Encore une fois, les deux adolescents étaient installés autour d'une table à la bibliothèque. Le délai pour rendre le devoir de potion arrivait bientôt à son terme mais le roux était serein : grâce à l'aide de Blaise, il était sûr de pouvoir le rendre à temps.
La tête appuyée contre l'une de ses mains, Ron regardait distraitement le Serpentard qui était plongé dans un livre.
En ce moment, le rouge et or était entrain de vivre une expérience très étrange : petit à petit, il apprenait à connaître le basané. Mais non pas en parlant avec lui, mais à travers les instants que le vert et argent passait avec d'autres personnes.
Ron ne comptait plus le nombre de fois où il avait vu le bistré éclater de rire avec quelqu'un, parler avec entrain avec quelqu'un, conseiller quelqu'un... Il se souvenait très bien de la soirée d'il y a quelques nuits plus tôt : comme d'habitude, ils avaient rendez-vous à la bibliothèque et quand Ron était arrivé, il avait retrouvé Blaise explosé de rire avec cinq autres Gryffondor. Les six garçons avaient eu du mal à se remettre de leurs émotions et ils avait été vigoureusement réprimandés par Mme. Pince.
Tout cela pour dire que le bistré était super détendu avec beaucoup de personnes toutes maisons confondues. Ce qui montrait bien que le basané avait beau être un Serpentard, il n'en était pas moins quelqu'un de très agréable, Ron commençait à vraiment réaliser ce fait. Rares étaient les personnes qui médisaient sur le vert et argent...
Ron grimaça : après tout, il faisait lui-même partie de ces rares personnes médisantes.
Le Gryffondor avait beau chercher, il ne trouvait rien de foncièrement mauvais chez le basané. D'accord il avait quelques côtés très Serpentard -après tout c'était sa maison- mais sinon il n'avait rien à voir avec les autres verts et argents ! Ou du moins... avec l'idée qu'avait Ron de ce qu'était un vert et argent.
Sur ce dernier point, Ron se demandait sérieusement s'il n'avait pas établi un jugement un petit trop précipité sur les Serpentard. Après tout, les seuls Serpents qu'il ''côtoyait'' réellement étaient Malfoy ainsi que Crabbe et Goyle, ce qui représentait un échantillon de personnes assez restreint et pas des plus glorieux... Et de toute évidence, Blaise ne rentrait pas dans l'impression générale que Ron avait des Serpentard. Lui, était un homme bien. Quasiment tous les élèves de Poudlard corroboraient dans ce sens, et Harry le premier !
Le rouquin avait bien vu que lui et Blaise s'étaient sensiblement rapprochés depuis quelques temps. Quand Ron y pensait, plus ça allait et plus il trouvait que la relation qui se créait entre Harry et Blaise devenait bizarre... Il fallait les voir étroitement entrelacé dans le dortoir des Gryffondor en chuchotant et en riant à voix-basse ! Sans parler des allusions plus que suggestives qu'avait le brun envers le basané...
D'accord avec le pari, Harry avait de plus en plus besoin de support mental pour rester zen mais quand même !... Par ailleurs, à cause dudit pari, il arrivait assez souvent que le basané passe un moment dans leur dortoir, au plus grand plaisir de Dean et Seamus. Enfin, surtout de Seamus qui en profitait largement pour se rincer l'œil...
Mais pour en revenir à Ron, toutes les qualités de Blaise, il ne les découvrait pas en interagissant avec lui mais parce qu'il avait vu bon nombre de gens interpeller Blaise, l'entrainer à l'écart avec une mine inquiète et le quitter avec un visage plus serein ou parce qu'il avait entendu beaucoup de commentaires positifs à son sujet. Au début, il n'y croyait pas du tout mais à présent, il devait voir la vérité en face : Baise Zabini était une perle et un homme de parole. Donc, comme il lui avait assuré au début de son engagement qu'il s'en tiendrait uniquement à son devoir et après plusieurs tentatives de rapprochement s'étant soldées par un échec, dès qu'il se retrouvait avec lui, l'attitude pétillante, chaleureuse et engageante du bistré disparaissait au profit d'une attitude beaucoup plus neutre.
Ce brusque changement d'attitude avait tout d'abord laissé Ron plus que perplexe. D'accord il avait dit au bistré qu'il ne voulait pas sympathiser avec lui, mais vu que le Serpentard s'était montré très entêté précédemment, Ron n'avait pas pensé pas qu'il capitulerait aussi vite...
Le Gryffondor ne le savait pas mais le brusque changement d'attitude de Blaise était dû à une résolution que le bistré avait prise peu de temps auparavant...
FLASH-BACK
« Je veux tout savoir. »
Blaise leva un regard surpris vers Théodore qui prit place à ses côtés. Tous deux étaient seuls dans leur dortoir.
« Tout savoir sur quoi ? S'enquit le basané.
_ Sur le pourquoi de la tête de six pieds de long que tu tires, expliqua Théodore. »
Le visage du basané s'assombrit aussitôt et il baissa tristement la tête.
« Ron, devina Théodore. »
Pour toutes réponses, Blaise hocha lentement la tête.
« Je... Je pensais malgré ses dires, que grâce à son devoir j'aurais pu sympathiser avec lui. Après tout, en dix minutes je peux quasiment faire ami-ami avec n'importe qui. Mais...
_ Ron n'est pas réceptif ?
_ Pas du tout, soupira le bistré. Son opinion à mon sujet semble avoir juste évolué d'un poil et il semble vraiment déterminé à ne pas vouloir se rapprocher de moi... »
Un petit silence plana entre les deux amis, Théodore ne savant que dire pour consoler le bistré.
« Qu'est-ce que tu vas faire alors ? Souffla le ténébreux d'une voix à peine audible. »
Blaise poussa un profond soupir.
« Faire ce que j'aurais dû faire il y a bien longtemps : laisser tomber. »
Théodore tiqua :
« Comment ça tu vas abandonner ! S'exclama-t-il. Tu ne peux pas faire une chose pareille ! »
Blaise regarda son ami avec un regard plus que douloureux avec lassitude.
« Que veux-tu que je fasse ? J'essaye encore et encore... mais qu'importe ce que je fasse, ça se solde par un échec. Pire, Ron semble de plus en plus agacé par mon attitude... Alors je pense qu'il est grand temps d'arrêter l'hémorragie. C'est horriblement douloureux à dire, mais si son vœux le plus cher est que je disparaisse de sa vie, je crois qu'il est temps pour moi de l'exaucer.
_ Alors... »
Un sourire triste étira les lèvres de Blaise.
« Alors, reprit-il, j'aide Ron avec son devoir, et ensuite je lui fous définitivement la paix. »
Fin du FLASH-BACK
Ron savait qu'il devrait se réjouir de la brusque prise de conscience de Blaise, et c'est probablement ce qu'il aurait fait si la situation ne lui semblait pas aussi étrange... : à un moment donné, les yeux du basané pétillaient de malice et la seconde d'après, ils étaient des plus sérieux. Quand le bistré se trouvait avec une tierce personne, un sourire chaleureux étirait ses lèvres, et quand il était avec lui, son sourire s'évanouissait aussitôt.
Du coup, Ron avait de plus en plus l'impression de passer à côté de quelque chose de géniale. Un peu comme si tout le monde avait été invité à une fête mais que lui avait été mis de côté.
C'était stupide hein ? Surtout que c'était lui qui n'avait eu de cesse de demander au basané de se tenir à l'écart. Mais le voir agir avec tant de bienveillance envers tant de gens, Harry inclus... lui donnait envie qu'il fasse de même avec lui... En plus ce moment il y avait beaucoup de choses qui se passait dans la vie de Ron : Lavande, le sentiment que sa vie lui échappait... Et l'attitude engageante et ouverte de Blaise l'incitait à lui faire part de ses doutes. Enfin, Ron avait ce sentiment quand Blaise se trouvait avec d'autres personnes, parce que quand il était avec lui, c'était fermeture immédiate des portes.
Avec tout ce qui se passait dans sa vie, le Gryffondor ressentait le besoin de se confier à quelqu'un et Blaise semblait parfait dans ce rôle ! Mais de toute façon, même si le basané n'agissait pas aussi froidement avec lui, il lui serait impossible de partager ses expériences, tout simplement parce qu'il l'avait vraiment traité comme de la merde.
Les dents de Ron s'enfoncèrent doucement dans sa lèvre inférieure.
Dans sa tentative pour se protéger des attaques extérieures, il avait dit beaucoup de méchancetés au vert et argent et aussi gentil soit-il, il doutait que Blaise veule bien l'aider à résoudre ses problèmes personnels à présent... Qui voudrait aider quelqu'un qui l'avait traité comme un chien, hein ? Personne ne pouvait être maso à ce point...
Ron lâcha un discret soupir : finalement tout Poudlard l'avait contaminé. À présent, il voyait également le basané comme un gros ours adorablement couvert de miel... Et il s'était comporté comme un véritable salopard avec lui.
Rien que de repenser à tout ce qu'il avait dit au basané, ça lui donnait la nausée. Il ne se reconnaissait même pas dans ses paroles ! Dire de telles choses, ce n'était pas lui ! Seamus avait raison : il s'était comporté comme le parfait petit Serpentard. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi Blaise avait accepté de l'aider. Il sacrifiait quand même plusieurs de ses heures de temps libre pour bosser sur un devoir qui n'était pas le sien, pour aider quelqu'un qui l'avait traité comme un moins que rien dernièrement !
Les paroles du basané lui revirent soudainement en mémoire :
'' Dray me dit toujours que ma gentillesse finira par me tuer. Et comme je suis quelqu'un de très gentil, je ne voudrai pas lui donner tort. Je continuerai donc à être gentil, jusqu'à ce que... éventuellement ça finisse par me tuer.''
''Gentil''. Oui le Serpentard pouvait sans problème être qualifié comme étant quelqu'un de gentil. Et toute cette gentillesse ne faisait qu'accentuer le sentiment de culpabilité que Ron ressentait.
« Ça ne te donne pas l'impression qu'on se sert de toi ? »
Blaise leva la tête du livre qu'il était entrain de parcourir et adressa un Ron un regard interrogateur.
« Je veux dire, te faire tout le temps piquer ta bouffe, précisa Ron. »
Quelques instants plus tôt, Blaise avait ouvert un paquet de gâteaux. Il en avait tout d'abord machinalement proposé à Ron avant de se reprendre et de s'excuser en se souvenant que le rouquin n'appréciait pas qu'il lui propose de la nourriture. Et puis peu de temps après, un Poufsouffle s'était pointé et quelques minutes plus tard, il était reparti avec le paquet de gâteaux en question alors que Blaise n'en avait mangé que quelques uns.
Par ailleurs, Ron ne se souvenait pas d'avoir un jour vu le basané commencer un paquet de gâteaux ou de bonbons et le finir entièrement. Généralement, il en mangeait quelques-uns et se faisait chiper le reste. Ron n'était même pas sûr de l'avoir vu manger ne serait-ce que la moitié d'un paquet. Ce fait ne semblait pas déranger le basané outre mesure mais le rouquin avait tout de même quelques réserves.
Blaise haussa les épaules :
« Étant donné que seules les personnes que j'apprécie ont ce droit, pas vraiment, répondit-il. Je n'autoriserai jamais quelqu'un que je connais ni d'Eve ni d'Adam à en faire de faire de même.
_ Tu apprécies vachement de monde, murmura Ron. »
Blaise haussa une nouvelle fois des épaules.
« C'est réciproque alors... En plus c'était comme ça que j'ai été éduqué: ''donnes toujours à ceux que tu apprécies, ils te le rendront bien''. »
Ron éclata d'un rire jaune.
« Tu es sûr de ça ? Que c'est réciproque ?
_ Hum, hum. Parce que je sais très bien comment choisir mes amis... Et si jamais je tombais sur un profiteur eh bien... Crois-moi, je sais exactement comment m'en débarrasser... »
Un frisson glacé parcourut l'échine du rouge et or à la vue du sourire mauvais qui s'était étiré sur les lèvres de Blaise. Certes le basané était gentil, mais il ne fallait pas oublié qu'il s'agissait d'un Serpentard ! Le Choixpeau ne l'avait certainement pas placé dans cette maison par hasard...
''donnes toujours à ceux que tu apprécies, ils te le rendront bien''
Cette phrase du bistré revint dans la tête du Gryffondor dont les lèvres se tordirent soudainement dans un sourire amer.
« J'ai donné mon cœur à une fille et en retour elle me l'a brisé en mille morceaux... maugréa-t-il.
_ Oh mais l'amour n'est pas inclus dans cette phrase, corrigea Blaise. Il s'agit de tout autre chose.
_ ... Tu as dit que tu n'accordais ce droit qu'aux personnes que tu apprécies, nota Ron. Donc... ça veut dire que moi, tu m'apprécies ? »
Un sourire triste se dessina sur les lèvres de Blaise.
« C'est maintenant que tu t'en rends compte ?
_ C'est juste que... je n'arrive pas à comprendre... pourquoi ? Demanda Ron, ignorant la question qui lui avait été posée. Pourquoi est-ce que tu m'apprécies alors que je ne t'ai jamais sollicité ? »
Blaise haussa vaguement les épaules.
« Parce que... tu n'es pas un profiteur, répondit-il. Tu es vrai... entier, naturel. Pas comme bon nombre de personnes que je connais qui sonnent faux et ne sont que superficiels. Alors je suppose... que ça m'a donné envie de te connaître un peu plus.
_ ... Pourtant Malfoy ne me semble pas être d'une grande profondeur, se moqua Ron.
_ Ça, c'est parce que tu ne le connais pas, rétorqua Blaise. Tu crois vraiment que Harry serait tombé éperdument amoureux d'un homme qui ne se résume qu'à son apparence ?
_ ... Non, souffla Ron. »
Un léger silence plana ensuite pendant quelques secondes entre les deux adolescents avant que Blaise ne reprenne la parole.
« Ou peut-être que Dray a raison et que la raison pour laquelle je me suis autant accroché est parce que je suis trop con pour voir la vérité en face : contrairement à d'autres personnes, tu ne m'aimes pas et ne m'apprécieras jamais. Peut-être que je suis trop stupide pour pouvoir l'accepter... »
Ron tiqua : Blaise ? Stupide ? Alors qu'il avait réussi l'exploit de lui faire comprendre quelques bribes dans l'art des potions ? Et puis quoi encore !
Le Gryffondor ouvrit la bouche pour lui dire qu'il était loin d'être bête mais Blaise le coupa dans son élan :
« Mais ne t'inquiète pas, j'ai compris ta position : une fois ton devoir terminé, je ne t'embêterai plus. »
Et une fois de plus, une expression de profonde tristesse et de douleur imprégna le regard de Blaise. Expression que Ron exécrait de plus en plus maintenant qu'il voyait le bistré comme un gros ours adorablement inoffensif. Surtout qu'elle lui rappelait inexorablement à quel point il avait été infecte avec le vert et argent. Après tout, peut-être bien que Blaise était vraiment stupide. Peut-être qu'il avait été stupide de croire que le rouquin pourrait se servir de sa tête pour une fois au lieu de foncer bêtement dans le tas.
Il avait certes, des raisons de haïr Théodore mais aucune pour s'être montré aussi abjecte avec Blaise. Son seul crime avait été d'être ami avec le ténébreux.
Le regard de Ron se posa sur le Serpentard : il avait brusquement tellement de chose à lui dire ! Il voulait s'excuser platement pour son comportement lamentable, lui dire qu'il appréciait de plus en plus sa compagnie... Mais d'un côté Ron, ne se sentait même pas digne de lui demander son pardon.
Une boule se forma dans sa gorge.
« Blaise je... commença-t-il.
_ Je crois que c'est bon ! »
Ron regarda le basané, interloqué.
« Je crois qu'on en a assez fait pour ce soir, précisa Blaise. On poursuivra demain. »
Le basané rangea ensuite ses affaires et s'en alla après un vague ''salut'' sans donner à Ron l'occasion de lui dire tous ce qu'il avait sur le cœur.
HPHPHPHP
« Mais je suis tellement en manque ! »
Blaise fronça les sourcils.
« A ce point ?
_ Mais oui ! Geignit Harry. Il est tellement sexy... »
En disant ces mots, le Gryffondor glissa un regard vers son blond. En ce moment, Gryffondor et Serpentard avaient cours de potion et Harry s'était mis en binôme avec Blaise. Ils se trouvaient quelques rangées en amont du Prince des Serpentard. Celui-ci, toujours aussi concentré durant ce cours, buchait avec beaucoup de sérieux sur la potion du jour. Il se retourna néanmoins pour se diriger vers l'armoire à ingrédients et un sourire mi-malicieux mi-pervers se dessina sur ses lèvres quand il rencontra les yeux demandeurs de son brun. Il lécha ensuite sensuellement sa lèvre supérieure et son sourire s'agrandit en voyant les joues d'Harry prendre une soudaine teinte rosée.
« On se sent à l'étroit dans son pantalon Potty ? Nargua-t-il en passant près de sa paillasse. »
Le concerné se renfrogna mais ne répondit pas. Après tout, il était vrai qu'il commençait à ressentir un tiraillement familier dans son entrejambe.
« Stupide Dray, marmonna-t-il. »
« Quoiqu'il en soit, tu dois résister Harry, encouragea Blaise.
_ Tu as parié sur moi, je sais, grogna-t-il. Mais j'y peux rien, quand il se retrouve en face de moi...
_ Tu bandes sec, termina Blaise. »
Harry grogna.
« C'est à peu près ça... bougonna-t-il. »
Le brun lâcha un discret soupir.
« Je suis devenu un obsédé sexuel, geignit-il.
_ Avec le dieu du sexe de Poudlard dans ton lit, ça n'a rien d'étonnant, relativisa Blaise. »
Harry fit la moue.
« C'est limite si je ne regrette pas mon ancienne réputation de ''Saint Potty'', grogna-t-il. »
« Pourtant, fit soudainement une voix suave dans son cou, moi je te préfère en tant que ''Potty le Dépravé''. Qui adore quand je le... »
Les joues couleurs piments, Harry se retourna vivement vers la personne qui avait pris la parole. Il ne fut nullement surpris quand il vit qu'il s'agissait de son blond. Un sourire goguenard aux lèvres, l'Héritier Malfoy revenait tout juste de l'armoire à ingrédients.
Harry fronça les sourcils.
« Retourne à ta paillasse Malfoy, siffla Harry.
_ Mais avec plaisir mon cœur, minauda le Serpentard. »
Et après une violente claque sur ses fesses rondes, le vert et argent retourna à sa place.
« Je vais craquer, soupira le brun les yeux rivés sur le postérieur de son homme.
_ Résiste, lui imposa Blaise. Pense à l'immense jouissance que tu ressentiras en t'enfonçant dans son cul bien ferme, une fois que tu auras remporté ce pari. »
Harry fit la moue.
« J'essaie mais pour l'instant, tout ce que j'ai en tête c'est l'immense jouissance que je ressentirai une fois que sa queue sera dans mon cul... »
Un petit sourire moqueur étira les lèvres du basané quand il vit les yeux du Gryffondor se perdre dans le vide. Il parierait toute sa fortune que perdu dans ses pensées, l'esprit du brun était parsemé d'images cochonnes le mettant en scène avec son amoureux.
Justement, quelques instants plus tard Harry sortit de ses pensées perverses en un sursaut. Il jura et pressa vivement de la paume de sa main son entrejambe surement gonflée.
Le bistré leva les yeux au ciel : ils n'étaient pas sortis de l'auberge !
Blaise se mordit ensuite pensivement la lèvre : peut-être que c'était le moment où jamais de l'utiliser ?... Non, Harry refuserait probablement.
Le Serpentard regarda du coin de l'œil le brun pestant toujours dans sa barbe et essayant de se calmer. Après tout, peut-être bien que pour gagner, le brun n'avait désormais plus le choix...
HPHPHPHP
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