Chapitre 23: Premier pas

Ron Weasley en avait marre de sa vie. Il avait l'impression que tout le monde autour de lui s'épanouissait et trouvait le bonheur, mais que lui restait sur la touche. Il y avait tout d'abord eu la mise en couple de Dean et Seamus qui avait fait que les garçons passaient vraiment plus de temps ensemble, puis Hermione qui l'avait lâché pour Nott sans trop d'hésitation et enfin Harry qui filait le parfait amour avec Draco Malfoy ! Qui eut cru que les deux jeunes hommes, qui se détestaient viscéralement depuis le premier regard, tomberaient follement amoureux et deviendraient l'un des ces couples transis d'amour et adorables à en gerber ? Il comprenait tout à fait que son ami ait besoin d'un peu de temps rien que pour eux deux étant donné la situation, mais bien qu'Harry lui ait assuré qu'il serait plus disponible après sa période ''lune de miel'', cette dernière s'éternisait jour après jour. Tant et si bien que le roux ne faisait qu'entrapercevoir le brun au cours de la journée et que les seuls moments où ils étaient ensemble pour une durée plus longue que deux secondes, étaient pendant les cours qu'ils ne partageaient pas avec les Serpentard. Et même là, Harry transpirait tellement le bonheur et était si excité par sa relation nouvelle avec le Prince des Serpentard, qu'il était presque impossible d'avoir une conversation normal avec lui ! Il était sans cesse perdu dans ses pensées remplies de nuages roses et de petits cœurs.

Ron soupira. Et pour finir il y avait... son plus gros problème du moment...

Il grimaça en sentant quelqu'un se pendre à son bras.

« Mon Ron-Ron d'amour tu m'as tellement manqué ! Fit une voix nasillarde. »

Cela faisait juste quelques heures que le roux n'avait pas vu sa petite-amie. Ou plutôt, qu'il avait réussi à l'éviter... Le rouge et or s'était vite aperçu que la brune était du genre super glue avec tête chercheuse intégrée : n'importe quel soit l'endroit ou il se trouvait, elle finissait toujours par le trouver !

Dans un premier temps, quand Ron s'était rendu compte que Lavande craquait sur lui, il avait été plutôt flatté. Comme il l'avait déjà dit à Harry, ce n'était pas comme s'il y avait la queue pour sortir avec lui. Il se sentait d'autant plus exclu qu'à présent, il était le seul à ne pas avoir subi de relooking. Avant, ils étaient trois à être un peu démodés mais maintenant qu'Hermione et Harry étaient super sexy et attiraient pas mal de monde, il était le seul à porter toujours les mêmes guenilles. Donc il était vrai que l'attention que lui portait Lavande, à un moment où il doutait tant de lui, lui avait fait chaud au cœur.

Au début, ils avaient filé le grand amour. Ron trouvait Lavande jolie, drôle et sympathique. Mais malheureusement pour lui, leur phase ''lune de miel'' avait rapidement pris fin et tous les défauts de la brune lui étaient sautés à la figure : jalouse, invasive, colérique, boudeuse... Sans parler des insupportables surnoms dont elle l'affublait ! Et pour être tout à fait franc, oui ça l'avait fait flipper quand elle lui avait offert cette photo de leurs ''futurs enfants'' qu'elle avait obtenu en mélangeant leurs deux visages, alors qu'ils ne sortaient ensemble que depuis peu de temps !

Lui, cherchait une relation simple pour se changer les idées. Pas une relation où on parlait mariage et enfants dès le second rendez-vous !

D'un côté, Harry avait de la chance d'être tombé amoureux de son ennemi : il connaissait déjà très bien tous ses défauts alors il ne pouvait pas avoir de mauvaises surprises et ne pouvait découvrir que des traits de caractères positifs.

Tout cela pour dire que le rouquin envisageait de plus en plus de rompre avec Lavande. Mais en même temps, bien qu'il sache pertinemment que rester avec la brune alors que l'étincelle qu'il y avait eu entre eux s'était éteinte depuis longtemps était cruel, il n'arrivait pas tout à fait à se faire à l'idée qu'il allait de nouveau se retrouver seul au milieu de tous ces couples.

Ron soupira une seconde fois, sa vie était bien compliquée...

« Rony-chou, tu ne m'écoutes pas, se plaignit Lavande. »

Le concerné grinça des dents et il se retint avec grande peine de rouler des yeux.

« Mais si, affirma-t-il.

_ Ah oui ? »

La brune le força à arrêter de marcher et planta un regard furieux dans le sien en posant ses mains sur ses hanches.

« Alors qu'est-ce que je viens de dire ? Demanda-t-elle.

_ Que... on forme le plus parfait des couples ? Tenta Ron. »

Lavande soupira et leva les yeux au ciel.

« Raté, grogna-t-elle. Maintenant je vais devoir tout recommencer depuis le début. »

La Gryffondor se raccrocha ensuite au bras de son copain et ils se remirent à marcher.

« Génial, marmonna Ron.

_ Qu'est-ce que tu as dit ? S'enquit Lavande.

_ Rien, je t'écoute ma choupinette d'amour. »

Et c'est avec un large sourire que la brune se remit à déblatérer comme une pie.

Le rouquin s'apprêtait à se replonger dans ses pensées quand son regard fut happé par quelqu'un : non loin de lui, se trouvait Zabini. Ce n'était pas la présence à proprement parlé du Serpentard dans le couloir qui le choquait, mais la personne avec qui il parlait : un Serdaigle. Et ce n'était pas comme si le basané l'embêtait, non loin de là ! Les deux jeunes hommes conversaient avec entrain comme de vieux amis.

Bon, Harry l'avait prévenu que de nombreuses personnes, autres que des Serpentard, portaient le basané dans leurs cœurs. Mais ça faisait juste bizarre de constater le phénomène par lui-même.

Le bistré éclata soudainement de rire en réponse à une blague de son interlocuteur. Il n'avait pas du tout un rire pincé d'aristocrate coincé du cul. C'était un rire franc et plein de vie.

Ron rougit ensuite faiblement quand il se rendit compte qu'il était entrain de dévisager le Serpentard. Il allait détourner son regard, mais ce fut le moment que choisit le bistré pour lever les yeux. Leurs regards se croisèrent immédiatement.

Un peu surpris au début, Ron ne tarda pas à afficher la moue hargneuse qu'il réservait au vert et argent. Un voile de tristesse passa alors devant les yeux de ce dernier et il s'empressa de baisser la tête. Quelques secondes plus tard, il s'excusa auprès de son interlocuteur et tourna les talons.

Ron sourit : apparemment tout n'était pas aussi pourri qu'il semblait le croire dans sa vie, le basané semblait bel et bien avoir compris le message.

« Qu'est-ce que tu en penses ? »

Le roux baissa les yeux sur le visage rond de sa petite-amie.

« Je pense que c'est une excellente idée ! Déclara-t-il. »

Sa réponse dut être la bonne car la brune sourit et se lança de nouveau dans un monologue.

Ron quant à lui, grimaça : il ne savait pas ce à quoi il venait d'agréer, mais connaissant sa copine, ce n'était pas bon pour lui.

HPDMHPDM

« 'Ry... »

Son ami émergea lentement de ses pensées.

« Hum ? Fit-il distraitement.

_ Je ne voudrais pas te presser mais... Je veux dire... »

Un sourire timide étira les lèvres de Harry.

« Ma phase lune de miel ? Devina-t-il. »

Ron acquiesça. Les deux adolescents se trouvaient en cours d'Histoire de la Magie. En gros, c'était le parfait moment pour une petite conversation entre amis.

« Écoute, je sais que tu es super heureux avec Malfoy... et que tu ne l'as probablement jamais été autant de toute ta vie mais... tu me manques Harry. Tu manges à la table des Serpents, dors dans le dortoir des Serpents, t'assoies à côté d'un Serpent à presque tous les cours... Je... Tu me manques Harry. »

Le concerné soupira.

« Je sais. »

Ces derniers temps, Harry voulait vraiment passer le plus de temps possible avec Draco, alors il l'avait suivi dans son dortoir et à sa table sans protester ni essayer de le convaincre de venir faire un tour chez les rouges et ors. Surtout qu'il était certain que le blond ne voudrait pas et ferait toute une scène pour appuyer son point de vue ! Et Harry n'avait vraiment pas envie de se prendre la tête avec son amour pour le moment alors, il avait laissé couler. Il voulait tenter la phase '' viens avec moi dans mon dortoir'' au moment qu'il jugerait propice. Apparemment ce moment était pour bientôt...

« Je vais parler à Dray, assura-t-il. »

Harry sourit et son ami en fit autant.

« Et puisque je reviens vers toi, tu vas enfin pouvoir casser avec Lavande, nota nonchalamment le brun. »

Ron grimaça. Même avec la tête dans les nuages son ami n'avait pas oublié ce petit détail.

HPDMHPDM

« Il n'y a rien à l'intérieur. »

Draco leva la tête vers Harry, l'air intrigué. Ce dernier sourit.

« C'est vide, ajouta-t-il. »

Un sourire étira les lèvres de l'Héritier Malfoy, puis il baissa les yeux et reprit ses activités précédentes c'est-à-dire, embrasser, lécher et caresser tendrement le ventre plat du Survivant.

« Pour l'instant, chuchota-t-il entre deux baisers. Je ferai bientôt en sorte qu'il se remplisse d'adorables jumeaux. »

Harry rit doucement. Il glissa lentement ses doigts dans les fins cheveux blonds de son copain et soupira d'aise sous ses tendres attouchements.

« Heureusement qu'on a pas encore le Lien, remarqua Harry. Parce qu'à entendre tes dires, je serai rapidement tombé enceint. »

Après un dernier baiser humide sur le ventre du brun, Draco le recouvrit et remonta vers son visage où il déposa une ribambelle de baisers sous les gloussements de son amour. Puis, il tripota affectueusement les boucles brunes de Harry, sourit et plongea son regard dans le sien.

« Je t'aime Harry, souffla-t-il. »

Le concerné sourit.

« Moi aussi, je t'aime. »

Ils fondirent ensuite dans la bouche l'un de l'autre et se dévorèrent mutuellement leurs lèvres avec passion pendant plusieurs minutes.

Ils finirent cependant par mettre fin au baiser et Draco se remit à embrasser Harry sur l'ensemble du visage.

« Tu devrais vraiment arrêter de faire ça, c'est de plus en plus flippant, maugréa Draco entre ses dents.

_ Hum ? Fit le concerné.

_ Arrête de nous mater, ça devient malsain. Tu fais de plus en plus pervers. »

Le concerné grogna.

« Vous êtes tellement mignons tous les deux ! Ça en devient gerbant, bougonna-t-il. Toujours là, à vous embrasser, vous tripoter et à vous faire les yeux doux... D'ailleurs vous allez vous faire engueuler par James, s'il rentre et qu'il vous voit encore entrain de vous peloter sur son lit. »

Harry gloussa.

« On devrait vraiment arrêter de faire ça, ricana-t-il.

_ C'est n'est quand même pas de notre faute si son lit est à chaque fois celui qui est le plus proche de nous, répliqua Draco.

_ Ton lit est pourtant juste à côté... »

Draco plongea sa tête dans son cou et marqua la peau halée d'un suçon sous le faible rouspétage du brun : le précédent venait à peine de s'effacer !

« Il est trop loin, grogna-t-il.

_ Voyons Dray, gloussa le rouge et or. En plus, si tu concèdes à te déplacer dans ton lit on pourra... approfondir notre petit divertissement... »

Pour accentuer ses paroles, Harry caressa doucement l'un des pectoraux du blond et pinça son téton à travers sa chemise.

« Oh Harry... Ta proposition est des plus... alléchantes. »

Il adressa ensuite un sourire plus que graveleux à sa moitié.

« Écœurant, cracha Blaise. Vous vous détestiez encore il y a peu et maintenant vous voilà adorables à en devenir... écœurant. Moi aussi je devrais vivre ça avec Ron !... Au lieu de ça, il me hait alors que je ne lui ai jamais rien fait... »

Harry et Draco soupirèrent en chœur : l'état du basané les préoccupait de plus en plus. Ce dernier oscillait entre reprise en main et déprime. La déprime était la phase la plus longue, et ils devenaient à court de solutions pour lui changer les idées.

« Tu sais de quoi tu as besoin ? Questionna Draco.

_ Je t'écoute. »

Ignorant la plainte de son petit-ami, le Prince des Serpentard se leva de sur lui.

« Je reviens, lui assura-t-il. »

Il se mit ensuite à fouiller dans ses affaires.

« Tu as besoin... d'un petit cul bien ferme dans lequel t'enfoncer, répondit-il. »

Un petit sourire malicieux se dessina sur les lèvres du basané.

« Tu serais prêt à me laisser coucher avec Harry ? Se moqua-t-il. C'est trop gentil. »

Le sourire du bistré s'agrandit quand il vit un éclat de fureur apparaitre dans les yeux de son meilleur ami qui s'était vivement retourné vers lui.

« Ça me va plutôt bien à moi, intervint Harry. »

Il sourit à son tour quand le blond redirigea son regard furieux vers lui. Le Draco jaloux était vraiment adorable.

Le blond se retourna vers son ami.

« Je ne plaisante pas Blaise, touches au cul de Harry et je te ferai connaître un enfer.

_ Dray, tu sais très bien que ce n'est pas mon cul qui intéresse Blaise, apaisa le brun.

_ Ah ouais et bien il y a intérêt, grommela Draco. »

Le blond se remit ensuite à fouiller dans ses affaires et quelques minutes plus tard, il en sortit victorieusement un petit carnet noir élimé et écorné sans aucun doute rempli de sa fine écriture italique.

À présent bien assit sur le lit de James, les sourcils de Harry se haussèrent de surprise.

« Le Carnet ? S'étonna-t-il. Il existe donc vraiment ? »

Draco balaya sa question d'un simple mouvement de main.

« Bien sûr qu'il existe, répondit Blaise avec un petit sourire. »

Le brun resta béat de surprise tandis que son homme prenait place à ses côtés.

« Je ne veux aucune de tes anciennes conquêtes Dray, soupira le basané. Je veux Ron.

_ Tu es sûr que je n'arrivai pas à te faire changer d'avis ?

_ Certain, affirma-t-il en se laissant brutalement choir sur son lit.

_ Même pas pour... »

L'Héritier Malfoy tourna rapidement plusieurs pages de son calepin.

« Oh ! Derrick Cholms ? Serpentard, sixième année. Appréciation générale : 8/10. Avec une mention spéciale pour ses pipes absolument divines. »

Blaise ne répondit que par un grognement.

« Ou alors, fit Draco en tournant de nouveau les pages de son carnet, Jonas Mallown ! Septième année, Serdaigle. Appréciation générale : 8,5/10... Oh oui c'est vraiment le pied avec lui... »

Levant les yeux au plafond, l'esprit du l'Héritier Malfoy s'évada doucement dans d'agréables souvenirs. Il sortit brusquement de ses pensées impures quand un Harry plus qu'agacé enfonça son coude dans ses côtes et sans même avoir la décence de rougir, le blond s'adressa à son meilleur ami.

« Alors ? Lui demanda-t-il. Que penses-tu de lui ?

_ Non, bouda le bistré. »

Exaspéré, le blond roula des yeux. Pendant ce temps-là, les yeux de Harry se rivèrent curieusement sur le calepin de son homme, et son visage se tordit dans une mine mi-choquée mi-dégoutée : le Carnet... Bon nombre de rumeurs circulait à ce sujet, et à un certain degré, l'objet était même devenu mythique ! Le Carnet était quand même le registre dans lequel le dieu du sexe de Poudlard classait à peu près toutes ses conquêtes !... Note générale, point fort, point faible, note personnelle sur la personne... Tout était méticuleusement rapporté dans le petit cahier éliminé. Pour certains, mettre la main dessus c'était le rêve car le Carnet répertoriait quasiment tous les bons coups de Poudlard, et d'autres se vantaient même d'être dans le top 10 de l'Héritier Malfoy.

La bouche de Harry se tordit en une grimace : il y en avait vraiment qui n'avait aucune dignité !...

Les sourcils du brun se froncèrent ensuite en voyant l'épaisseur du calepin. Il était quand même assez bien fourni !

« Tu as couché avec toutes ces personnes ? S'horrifia le Gryffondor. »

Draco le regarda avec des yeux ronds.

« Harry ! S'offusqua-t-il. Tu me prends pour quoi ? Un animal ? Bien sûr que non, je n'ai pas couché avec toutes ces personnes !... Il y en a avec qui j'ai couché, d'autres avec qui je n'ai fait qu'une petite gâterie, d'autres qui pourraient être un bon coup...

_ ... Et... tu notes toutes les personnes qui... t'intéressent ou t'ont intéressé ?

_ La plupart. Comment ferai-je pour me repérer sinon ? »

Draco ignora la grimace dégoutée de son homme et s'adressa à son meilleur ami :

« Tu ne devrais pas te renfermer sur toi-même de cette façon et refuser de faire des rencontres, conseilla-t-il. Te lamenter sur ton sort ne sert à rien. »

La basané ne répondit que par un sourd grognement qui fit soupirer le blond d'exaspération.

Harry, quant à lui, pris d'une brusque curiosité un peu malsaine, était... étrangement attiré par le petit carnet que son copain tenait toujours entre ses doigts. Il savait que le Serpentard avait couché et/ou batifolé avec beaucoup des élèves de Poudlard. Il y en avait qu'il devait certainement connaître, même si tous ses proches niaient avoir pris du bon temps avec le Prince des Serpentard; et le fait de se tenir juste à côté de ce célèbre calepin presque légendaire, titillait l'envie du brun de découvrir qui, parmi ses connaissances avait cédé à la tentation de se retrouver dans le lit du dieu du sexe de Poudlard et qui ledit dieu du sexe avait eu dans l'idée de se faire.

Cédant à la curiosité, Harry attrapa aussi discrètement que possible l'objet de ses désirs du bout de ses doigts et tira doucement dessus. Son petit-ami lâcha prise sans opposer la moindre résistance et, beaucoup plus intéressé par l'état de son meilleur ami, il se leva du lit de son fils pour s'installer à côté du bistré.

« Allez ! Encouragea-t-il. Je suis sûr que t'enfoncer dans un petit cul bien ferme te remettra d'aplomb ! »

Un nouveau grognement lui répondit.

« Pourquoi pas Stephan Ohyra ? Proposa Draco. Tu me disais bien que...

_ Non Dray ! Le seul cul que je veux est celui de Ron !

_ Mais Stephan est roux ! C'est presque la même chose. »

Blaise lui adressa un regard peu convaincu.

« Antonin Firbort est brun, est-ce ça te donne pour autant envie de le prendre ? Demanda-t-il. »

Draco leva les yeux au ciel et murmura un ''ce n'est pas la même chose'' avant de poser un regard désespéré sur Harry.

Ce dernier haussa les épaules, impuissant, puis il se focalisa sur le calepin qu'il tenait. Il le retourna plusieurs fois entre ses doigts avant de se décider à l'ouvrir.

Le carnet était divisé en plusieurs catégories : vacance, restaurant, magasin -et oui l'Héritier Malfoy faisait même des rencontres en faisant du shopping-, soirée... Mais c'est à la rubrique ''Poudlard'' que le brun s'arrêta, qui était elle-même divisée en sous-rubriques : Serpentard, Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle qui, elles-mêmes étaient divisées en année.

La catégorie Serpentard était bien évidemment la plus remplie. Suivait ensuite Serdaigle et Gryffondor, et comme il était de notoriété public que le Prince des Serpentard ne fréquentait que rarement les Poufsouffle, cette catégorie-là était un peu vide.

N'étant pas familier avec beaucoup de Serpentard, Harry commença directement son inspection avec les Gryffondor. Il feuilleta les pages pendant plusieurs secondes avant que :

« Tu as couché avec Oliver Wood ! Éructa-t-il. »

Son petit-ami leva distraitement les yeux vers lui.

« Hum ? Ah oui. Super bon coup. »

Il leva ensuite rêveusement les yeux en l'air.

« Je me souviens... on s'est revu il n'y a pas très longtemps à un match de Quidditch. Pour changer, on s'est engueulé comme des chiffonniers parce qu'on était pas d'accord sur l'équipe qui devait gagner... À la fin du match, je suis allé le voir pour lui jeter ma victoire en pleine figure et ... il était à l'écart de la foule... il était sexy et ...gay... alors finalement ... Enfin, je n'ai surement pas besoin de te faire un dessin !... Par la suite, on s'est revu plusieurs fois pendant ces vacances-là et on a pris pas mal de bon temps ensemble... »

Draco poussa un long soupir :

« Que de bons moments... murmura-t-il pensivement. »

Il finit néanmoins par revenir sur terre et il adressa un sourire resplendissant à son dégouté petit-ami.

« Yerk, fit Harry. »

Quand il pensait à la quantité de venin que le capitaine des rouges et ors avait déversé sur le dos du blond quand il était encore scolarisé à Poudlard ! Et maintenant il apprenait qu'il avait finalement atterri dans les bras de l'Héritier !

Une fois remit de sa surprise, Harry reporta son attention sur le carnet. Il n'eut pas à attendre longtemps avant de trouver d'autre noms qui lui était familiers : Lee Jordan, Katie Bell, Ritchie Coote, Jimmy Peakes, Alicia Spinnet, Andrew Kirke... En fait, le blond s'était tapé une bonne partie de l'équipe de Quidditch des Lions ! Quand il pensait à tout ce qui se disait sur le Serpentard dans la Salle Commune des rouges et ors alors que tant de personnes étaient déjà passées dans son lit ou avaient régulièrement fricoté avec lui !... Ils formaient tous une sacré bande de faux-cul !

Après quelques minutes, Harry passa aux Serdaigle. Et là, il n'eut pas à attendre longtemps avant de reconnaître des noms, il faillit même s'étrangler avec sa salive en lisant l'un d'eux :

« Tu as couché avec Cho Chang !

_ Mmm ? Fit nonchalamment Draco. Ah oui... C'était plus Diggory qui m'intéressait mais vu qu'à l'époque ils sortaient ensemble... j'ai dû me la taper... »

A ces mots, les yeux d'Harry faillirent sortir de leur orbite.

« Tu as couché avec Cédric Diggory ! S'étrangla-t-il.

_ Un pied incroyable ce mec, commenta Draco. Et un des rares Poufsouffle avec qui j'ai couché... Sa mort est vraiment un gâchis...

_ Mais... tu... tu avais seulement 14ans à l'époque ! S'égosilla Harry. »

Son blond eut pour seule réaction d'hausser un sourcil.

« Et c'est un problème parce que ... ? s'enquit-il.

_ ... Je crois que je vais gerber, avertit le brun. Tu as couché avec Cédric !...

_ Hum, hum.

_ Et avec Cho !...

_ Hum, hum.

_ En même temps ! »

Draco fit la moue.

« Vers la fin plus vraiment, corrigea-t-il. Elle devenait un peu chiante alors ça restait surtout entre Diggory et moi. »

Harry était tellement sur le cul qu'il ne savait pas comment réagir. Il hésitait entre vomir, hurler et/ou taper sur son copain, boire un filtre d'amnésie ou sauter par la fenêtre... Finalement il resta bouché bée à fixer son blond.

« Tu as couché avec Cho, répéta-t-il. J'étais fou amoureux d'elle et toi... tu as simplement couché avec elle.

_ ... Si ça peut te réconforter, comme je l'ai dit, je n'ai jamais vraiment eu dans l'idée de coucher avec elle. C'était plutôt Diggory qui me branchait et... elle s'est rajoutée.

_ Tu as couché avec elle... murmura Harry, n'arrivant toujours pas y croire. »

Cho Chang. La jolie Cho... La première fille dont il était tombé amoureux. Elle paraissait être une fille assez réservée alors Harry ne pensait même pas qu'elle avait couché avec Cédric... Et maintenant il apprenait que, non seulement elle avait couché avec son petit-ami mais qu'en plus elle s'était tapée un threesome avec le Prince des Serpentard !

« Tu as couché avec elle... répéta Harry.

_ En plus, elle n'est pas géniale au lit, notifia Draco.

_ Tu as couché avec eux deux alors que tu n'avais que 14ans !

_ ... Tu m'expliques en quoi mon âge est un problème ?

_ Mais tu... »

Le brun s'interrompit brusquement et se perdit un instant dans ses pensées.

« Attends une minute, reprit-il. Tu avais 14ans et tu veux me faire croire que tu as pris Cédric ? »

Draco ouvrit la bouche pour répondre, mais il la referma avant d'avoir prononcé un son. Son visage se tordit ensuite dans une moue songeuse avant qu'il ne finisse par s'éclairer :

« Tiens, je l'avais oublié celui-là ! Gloussa-t-il joyeusement.

_ Ah oui ? Tu t'es fait prendre par Diggory ? S'étonna nonchalamment Blaise. »

Contrairement à la réaction calme du basané, le visage d'Harry perdit toutes couleurs.

« Tu as laissé Cédric te dominer ! S'indigna-t-il. Mais tu refuses que je le fasse ! »

Draco fit la moue.

« Mais je n'avais que 14ans en ce temps-là, geignit-il. Et Cédric avait deux ans de plus.

_ Génial, murmura Harry qui n'en croyait pas ses oreilles. Tout simplement génial...»

Il darda sur le Serpentard un regard acéré.

« Tu n'es une trainée Dray, bougonna-t-il. »

Le concerné haussa les épaules.

« Tu le savais avant de sortir avec moi, répliqua-t-il. »

Harry secoua la tête, désespérant de faire comprendre à son homme la portée de ses actes et une fois remis de ses émotions, il feuilleta de nouveau le carnet et il y découvrit d'autres noms familiers... Non mais quels faux-culs !

Un nom en particulier le fit grimacer : Sven Toters. Comme il l'avait dit quelques instants plus tôt, cela faisait maintenant plusieurs jours que le brun demandait à son blond de le laisser le prendre mais le Serpentard refusait à chaque fois ! Tout ça parce que ''un Malfoy ne se fait pas dominer''... Un Malfoy ne se faisait pas dominer par son petit-ami mais il se mettait sans problème à quatre pattes pour Diggory ainsi que pour une brute épaisse qui ne connaissait rien à la douceur !

« Je n'arrive pas à croire que tu refuses que je te prenne mais que tu n'aies aucun problème pour que Sven le fasse, cracha Harry.

_ Mmm ... Avec lui c'était... différent.

_ Oui mais c'est moi l'homme de ta vie, grogna Harry. Je vais finir par être vexé ! On dirait que tu as peur que je sois nul au-dessus... »

Draco éclata de rire.

« Toi ? S'esclaffa-t-il. Nul au lit ? Et puis quoi encore !

_ Mais alors...

_ Harry j'ai dit non. Même si tu dois vraiment être fantastique !

_ Mais... »

Blaise éclata d'un rire jaune.

« Laisse tomber Harry, Dray est aussi têtu qu'une mule ! À ma connaissance, mis à part Cédric, seuls trois mecs ont gouté à son étroitesse : le gars qui l'a dépucelé, Sven et... un mystérieux garçon dont il refuse de dévoiler le nom... Tout ce que je sais, c'est qu'avec lui ce fut le pied... »

De concert, Blaise et Harry se tournèrent vers le blond.

« Pourquoi tant de mystères ? Interrogea Harry. Aurais-tu honte de lui ?... Il était moche, petit et maigre ?... Était beaucoup plus jeune que toi ?... Était un bouffon ?... »

Draco secoua négativement la tête.

« Rien de tout ça, assura-t-il. Il était grand, musclé, beau, intelligent et plus vieux que moi. »

Les yeux de Harry se plissèrent.

« Vraiment plus vieux que toi ? S'enquit-il. »

Draco fronça les sourcils.

« Non, raisonnablement plus vieux que moi, corrigea-t-il.

_ Alors où est le problème ? Demanda Harry. »

Draco fit la moue.

« Je ne vous dirai rien, maugréa-t-il. »

Harry jeta un coup d'œil à Blaise pour lui demander de l'aide mais le basané haussa les épaules. Il avait essayé pendant des mois de lui faire cracher le morceau avec Théodore sans résultat. Le blond était quelqu'un de tenace. S'il ne voulait rien dire, alors il ne dirait rien.

Le rouge et or bougonna mais n'insista pas.

En continuant de feuilleter le Carnet, Harry finit par tomber sur la page qui parlait de l'homme en question. Il avait obtenu l'excellente note générale de 9,5 ainsi que des tas de compliments sur sa façon de faire. Malheureusement, il appartenait à la catégorie ''soirée'' et l'espace en haut de la page réservé à son nom était vide. Pas d'indice donc...

Quoique... Harry rapprocha ses yeux de la case réservée au nom et passa son pouce dessus avec insistance. Ses sourcils se froncèrent : ça faisait bizarre sous son doigt. Un peu comme s'il touchait un ballon contenant juste assez d'eau pour qu'au touché on puisse sentir de légers roulis...

Un sortilège ! Dans son obsession pour que chaque chose soit correctement à sa place, le Serpentard n'avait pas pu se résoudre à laisser une case vide dans son calepin, surtout qu'il connaissait très bien le nom du jeune homme. Il l'avait donc écrit puis il avait jeté un sortilège pour que personne, autre que lui, ne puisse en avoir connaissance.

Un petit sourire étira les lèvres du brun : tout n'était pas perdu !

Il se saisit aussi discrètement que possible de sa baguette et...

« Tu n'y arriveras pas. »

Harry leva la tête. Devant lui, Blaise et Draco avaient parfaitement conscience de ce qu'il tentait de faire. C'était le bistré qui avait pris la parole.

« Avec Théo on a essayé pendant des jours sans résultat, expliqua-t-il.

_ Tu ne parviendras jamais à craquer le code, nargua Draco avec un sourire malicieux.

_ Ça ne coute rien d'essayer, déclara Harry. »

Draco lui accorda son autorisation d'un vague geste de la main puis il se tourna vers Blaise dans l'espoir de lui changer les idées.

Harry s'attela donc à la tache, mais il déchanta rapidement en voyant que ses efforts ne menaient à rien. Il finit donc par abandonner sous le sourire moqueur de son homme.

Le Gryffondor parcourut encore le carnet pendant quelques instants supplémentaires avant que, pris de nausée, il ne le referme.

Toujours assis à côté de Blaise, celui qui restait l'homme de sa vie malgré ses nombreuses conquêtes passées, tentait de le réconforter.

« Tu sais quoi ? Fit soudainement le basané. Laisse tomber. »

Sur ce, il se leva de son lit et sortit de la pièce.

Draco lâcha un bruyant soupir et vint s'effondrer aux côtés de sa moitié.

« Je ne sais vraiment plus quoi faire, se lamenta-t-il. »

Harry acquiesça faiblement avant que son regard ne soit une nouvelle fois happé par le Carnet.

« Je ne suis pas dedans, remarqua-t-il.

_ Hum ? Fit Draco en levant les yeux vers lui. »

Il suivit ensuite le regard de son brun et éclata de rire en voyant que ce dernier regardait son calepin.

« Bien sûr que tu n'es pas dedans ! S'exclama-t-il. Je ne te ferai pas cet affront. Toutes les personnes inscrites dedans ne sont que des vide-couilles dont je finis toujours pas oublier totalement le nom. Toi (il caressa tendrement le visage de Harry) tu es l'amour de ma vie. Tu n'as absolument rien à faire avec eux. »

Harry sourit.

« Mais si tu devais m'y mettre, qu'est-ce que tu écrirais ? Interrogea Harry. »

Amusé de la curiosité du brun, Draco sourit et il se saisit de son calepin. Il prit ensuite un stylo, tourna quelques pages et commença à écrire.

Quelques minutes plus tard, il tendit le carnet à la bonne page à Harry. Le brun s'en saisit de nouveau et lut après une hésitation :

Maison : Gryffondor

Nom : Harry Potter

Note générale : comment noter la perfection ?

Point fort : sa perfection + est un pur volcan au lit + cul très étroit

Point faible : ses ''amis''

Zones érogènes :

- ...

- ...

- ...

- ...

- ...

- ...

- ...

Appréciation personnelle : à surtout ne pas perdre !

Harry leva un regard pétillant vers le blond.

« Dray, c'est adorable, dit-il. »

Il se pencha ensuite vers ce dernier et l'embrassa tendrement.

« Qu'est-ce que tu veux, tu m'as rendu complètement Poufsouffle, grogna Draco.

_ ... Je t'aime Draco.

_ Moi aussi. »

L'Héritier Malfoy reprit possession des lèvres du brun pendant quelques secondes avant que ce dernier ne s'écarte de lui et lui administre une violente tape sur le bras.

« Aïe ! Se plaignit le blond. Mais qu'est-ce qui te prend ?

_ ''Point faible : ses amis''? Cita Harry, la mine sévère.

_ Quoi, tu voulais que je te mente ? »

Harry grimaça.

« Non, je voudrai que tu fasses un effort pour t'entendre avec eux, murmura-t-il. »

Draco leva les yeux au ciel.

« Mais l'animosité que je ressens envers eux est réciproque ! Répliqua-t-il. Pas plus tard que ce matin, Weasley m'a agrémenté d'un gentil ''dégage la fouine, ton gros cul plein d'IST me bouche le passage !''. »

Harry grimaça. Il était vrai que son ami avait encore un peu de mal avec l'amour de sa vie.

« Mais Herm' fait beaucoup d'efforts elle, rappela-t-il. Et toi, tu la traites toujours comme si... comme si elle n'était qu'une sous-merde. »

Devant la petite mine triste de son brun, Draco ne put s'empêcher de se sentir un peu mal.

« Viens-là, dit-il en le prenant tendrement dans ses bras. Écoute, tu sais très bien que je ne considère pas Granger comme étant une sous-merde. Je... C'est juste que les vielles habitudes s'en vont difficilement... »

Pelotonner contre son torse, Harry ne répondit pas et le Serpentard sentait clairement qu'il n'était pas du tout convaincu par ses paroles.

« Je... Je vais faire des efforts ok ? Promit Draco. Mais seulement avec Grangie ! Pour Weasley on verra quand lui arrêtera de me traiter comme une sous-merde... »

Harry leva les yeux vers son blond et sourit timidement.

« Merci, murmura-t-il. Tu pourrais peut-être commencer par l'appeler par son prénom non ?

_ Mais moi j'aime bien Grangie ! Affirma Draco. C'est amical. C'est comme quand je t'appelle Potty, hein mon Balafré ? »

Le sourire de Harry s'agrandit. Bon, Grangie passait pour le moment. Il laissa ensuite son blond l'embrasser délicatement mais Harry se mit soudainement à grimacer contre la bouche de son âme-sœur : parler de ses amis, lui avait rappelé la conversation qu'il avait eu plus tôt dans la journée avec Ron sur son indisponibilité dut à sa mise en couple... Peut-être qu'il valait mieux amorcer la phase '' viens avec moi dans mon dortoir'' maintenant, pendant que son homme était de bonne humeur...

Quelques instants plus tard, Harry décida de mettre un terme à leur baiser et il se décolla un peu de son petit-copain.

« Dray, il faut qu'on parle, déclara-t-il.

_ Je t'écoute. »

Harry se tut un instant, hésitant à aller plus loin : il savait pertinemment que son copain serait contre son idée.

« Tu sais, reprit-il. Ça fait un petit moment que nous deux... on sort ensemble.

_ Hum, hum, acquiesça Draco. »

Pour confirmer ce fait, le blond passa tendrement sa main sur l'un des pectoraux du brun et s'attarda sur son téton favori.

« Et c'est de plus en plus plaisant, commenta-t-il. »

Le sourire d'Harry s'agrandit face au sous-entendu et il ne délogea pas la main du blond, le laissant ainsi malaxer doucement le bout de chair rose.

Il gloussa ensuite en sentant la bouche de Draco dans son cou.

« Dray, arrête il faut que je te parle d'un truc et c'est important. »

Draco obéit à la demande de son homme et planta son regard dans le sien.

« Je t'écoute, assura-t-il.

_ Bien. Je disais donc que ça fait un petit moment qu'on sort ensemble.

_ Hum, hum.

_ Et pendant cette période, je t'ai suivi sans rien dire dans le dortoir et à la table des Serpentard...

_ Hum, hum.

_ Et bien que j'adore Blaise et Théo, j'aimerai bien voir mes amis un peu plus souvent...

_ Hum, hum.

_ Mais je ne veux pas te quitter pour autant...

_ Hum, hum.

_ Et donc je me disais... qu'on pourrait inverser pour un moment et aller dormir et manger chez les Gryffondor. »

Un large sourire éclaira le visage de Draco.

« Mon cœur, commença-t-il en caressant tendrement la joue de son homme, c'est tout bonnement hors de question.

_ Mais Dray...

_ Je n'irai pas chez les Lions, un point c'est tout.

_ Mais je vais bien chez les Serpents moi !

_ Oui mais ce n'est pas la même chose ! Tu as failli être envoyé à Serpentard alors c'est un peu comme ta deuxième maison...

_ Mais c'est totalement injuste !... »

Mais malgré ce fait, Harry voyait bien dans les yeux déterminés de son petit-ami que rien ne le ferait changer d'avis.

La mine du brun devint boudeuse. Son capricieux petit-ami commençait doucement à lui taper sur les nerfs !

« Très bien, grogna-t-il entre ses dents. Dans ce cas, je vais aller dans le dortoir des Gryffondor, et quand tu auras fini de faire ton enfant gâté, tu m'y rejoindras. »

Suite à cette déclaration, le Gryffondor s'autorisa un petit sourire en coin : il était absolument certain que le blond ne pourrait se passer de lui pendant une période trop longue. Il était donc forcé d'accéder à sa requête !

Mais à sa grande surprise, Draco éclata de rire.

« Comme si tu pouvais te passer de moi, ricana le vert et argent. »

Les sourcils du brun se froncèrent et ses joues s'empourprèrent un peu sous la colère. Non mais qu'est-ce que le blond croyait ! C'était lui qui lui sautait dessus à tout bout de champ et qui geignait quand ils devaient se séparer !

« Comme si toi, tu pouvais te passer de moi ! Répliqua Harry. Je te signale qu'il suffit que je me baisse pour que ton entrejambe s'éveille et que tu essayes de me fourrer avec ta queue !

_ C'est parce que je ne me bride pas, dit-il. Je pourrai tout à fait me contrôler si je le voulais. »

A ces mots, ce fut au tour d'Harry d'éclater de rire.

« Toi te contrôler ? Gloussa-t-il. Je te rappelle quand même que c'est toi le dieu du sexe de Poudlard qui a une telle libido qu'il ne peut s'empêcher de sauter sur tout ce qui bouge à longueur de temps ! »

Draco balaya sa réplique d'un geste de main comme s'il ne s'agissait que d'une ineptie.

« Comme je viens de te le dire, j'agis de cette façon parce que je ne fait absolument rien pour me retenir. Mais si j'y met de la bonne volonté, je peux très bien me passer de sexe pendant un moment...

_ Ben voyons ! S'esclaffa Harry. Et même si tu pouvais parvenir à te passer de sexe pendant un temps, je te signale que maintenant tu es totalement accro à moi ! Je t'obsède complètement alors il n'y a pas moyen que tu puisses te passer de moi.

_ Je te retourne la remarque Harry. Maintenant que j'ai indélébilement marqué ton corps de ma présence, toi non plus tu ne peux plus te passer de moi. Je sais que tu ressens des effets de manque quand on est séparé pendant trop longtemps. »

La moue de Harry devint de plus en plus boudeuse et il observa son homme avec attention. Le petit sourire amusé de ce dernier indiquait clairement qu'il se croyait tout à fait capable de ses engagements et qu'il pensait dur comme fer que le brun était à présent totalement accro à sa présence.

Le Survivant se mordit discrètement la lèvre : il était vrai qu'il ressentait comme des picotements quand il ne voyait pas son blond pendant plusieurs heures d'affilées et qu'il éprouvait le besoin pressent de sentir son odeur et ses caresses sur lui, mais il était tout bonnement hors de question qu'il soit plus obsédé que le lapin invétéré de Poudlard ! C'était quand même le blond qui avait une véritable réputation de salope !

Un sourire énigmatique étira alors les lèvres du rouge et or.

« J'aimerai te faire une proposition Malfoy, déclara-t-il. »

Loin d'être offensé par la soudaine utilisation de son nom de famille, le concerné n'en devint que plus intéressé. Il s'avança un peu vers le brun, les yeux pétillants d'excitation.

« Je t'écoute.

_ Je te parie que je peux tenir plus longtemps que toi, sans sexe...

_ Ben voyons ! Pouffa le blond.

_ Si je gagne, reprit Harry, quand je dis ''on va chez les Gryffondor'', on va chez les Gryffondor sans discuter.

_ Et... si tu perds ?

_ Si je perd, je ne te demanderai plus d'y aller... Qu'est-ce que tu en penses ? »

Draco fit mine de réfléchir pendant quelques instants.

« J'aimerai ajouter une close pour... pimenter un peu le jeu, annonça-t-il.

_ Je t'écoute.

_ Le perdant deviendra l'esclave sexuel du gagnant pendant toute une semaine, sans lui tenir rigueur pour ce qu'il aura subi par la suite.

_ Marché conclu ! Accepta immédiatement Harry en tendant sa main à Draco. »

Le blond serra cette dernière, un peu surpris par la rapidité de la réponse du brun.

Un sourire lubrique se dessina sur le visage de ce dernier.

« Dray, fit-il d'une voix chaude et langoureuse. Quand je gagnerai, je te prendrai tellement fort qu'on t'entendra hurler jusqu'au bureau de Dumbledore. »

Draco sourit à son tour : voilà donc pourquoi le Gryffondor avait accepté aussi vite !

« Harry, reprit-il sur le même ton. Quand je gagnerai, je te ferai subir toutes les perversités que mon esprit tordu et dépravé ait jamais pu concevoir. Et crois-moi, ce que je t'ai fait subir pour le moment, n'est rien comparé à ça. »

Et face au regard lubrique de son amant, Harry le croyait sans aucun mal. Ses poils se dressèrent sur sa nuque et il sentit sa température augmenter alors que son imagination l'emmenait vers des horizons jusque là inconnues.

Il se reprit soudainement, se racla la gorge et lâcha la main de Draco.

« Très bien, fit-il. Je te souhaite donc bonne chance.

_ Crois-moi Harry, je n'en aurai pas besoin.

_ Si tu le dis, rumina le brun. Sinon... je pense que... Je vais y aller. Histoire de me mettre dans le bain. »

Draco acquiesça en silence et Harry se pencha pour prendre une dernière fois possession des lèvres de sa moitié dans un tendre baiser.

Le blond dut faire un gros effort pour empêcher ses mains de se balader sous le T-shirt de Harry et tous deux se séparèrent à contrecœur.

Après un dernier regard, Harry se leva et se dirigea vers la sortie.

« Que le meilleur gagne, dit-il avant de sortir de la pièce. »

Draco fixa pendant plusieurs minutes la porte fermée avant de pousser un grand soupir. L'abstinence allait être dure...

HPDMHPDM

« Et donc... Tu as fait un pari avec Malfoy ?

_ Hum, hum.

_ Dans lequel tu dis que tu pourras te passer de sexe plus longtemps que lui ?

_ C'est exactement ça ! Connaissant Dray, ce pari prendra rapidement fin et il sera bientôt obligé de venir avec moi chez les Gryffondor quand j'en aurai envie. De ce fait, je pourrai être là pour toi, sans avoir à le quitter ! »

Ron fronça les sourcils avec un air dubitatif.

Les sourcils de Harry se froncèrent.

« Je rêve ou tu ne me crois pas capable de résister face à Dray ? Grogna-t-il. »

Son ami soupira.

« 'Ry, je sais que Malfoy a la réputation d'être une chienne en chaleur, mais je dois avouer que depuis que tu sors avec lui tu... en es en quelque sorte devenu une...

_ Ron ! S'offusqua le brun.

_ Désolé mais c'est vrai ! Tu lui sautes dessus à longueur de temps autant qu'il le fait avec toi et tu vous imagines faire des trucs cochons quand il n'est pas là -il est inutile de nier, je sais que tu as la trique les trois-quart du temps ! »

Face à cette remarque, Harry eut la décence de rougir.

« Je... Je...

_ Ça va, mon meilleur ami est devenu une grosse cochonne gay et je l'accepte.

_ Ron !

_ Ose me dire que ce n'est pas vrai. »

Devant le regard perçant du rouquin, Harry ne put que baisser la tête. Il était vrai que ces derniers temps, sa libido devenait de moins en moins contrôlable et qu'il avait souvent envie de coucher avec le Prince des Serpentard.

« Enfin bon, marmonna Harry. Le temps que ce stupide pari prenne fin, je vais devoir prendre mes distances avec Dray donc, je suis tout à toi. »

Ron s'abstint de tous commentaires et enfourna l'une de ses tartines dans sa bouche avec gourmandise.

Harry lui, versa une flanquée de céréales dans son bol de lait. Dans un sens la situation lui faisait bizarre : petit-déjeuner tranquillement à la table des rouges et ors sans une bouche curieuse dans son cou et/ou une main baladeuse sous sa chemise ou dans son pantalon...

Le brun soupira. Il n'arrivait pas à croire que le blond lui manquait déjà à ce point ! Que ses caresses et ses mots doux lui manquaient à ce point !

En parlant du loup, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent justement sur le Prince des Serpentard. Comme d'habitude, il était accompagné de Blaise, Théodore et de quelques enfants du futur et il était impeccable jusqu'au bout des ongles ! Un pantalon et un haut moulants, des cheveux parfaits...

Tout en reluquant son petit-ami, Harry faillit s'étrangler avec son lait : avait-il toujours était aussi sexy et bandant ?

Draco lui adressa un regard lubrique plein de sous-entendus avant de s'installer à la table des verts et argents. Contrairement à lui, Blaise se dirigea vers Harry et s'assit à ses côtés à la table des Gryffondor.

« Salut, dit-il. C'était vraiment bizarre, ce matin, de se réveiller sans toi dans le dortoir. Dray est sorti de son lit avec une tête de zombie et je suis sûr qu'il a passé une bonne partie de la nuit en compagnie de sa main droite pour se soulager et tenter de trouver le sommeil.

_ Que veux-tu ? Soupira Harry. Il m'a dans la peau...

_ C'est ce que j'ai vu... constata le bistré. Et pour toi... la nuit n'a pas été trop... dure ? »

Harry grimaça. Pour être totalement honnête, il avait eu beaucoup de mal à trouver le sommeil la nuit passée. Il avait pris l'habitude de s'endormir après une bonne séance de sexe intensif et entre les bras de son homme. Pas seul dans un lit beaucoup moins confortable avec des rêves parsemés de fantasmes !

« Ça a été, bougonna-t-il dans sa barbe.

_ Tu as fourré ton nez dans l'une de ses chemises, l'a sniffée à mort et a fantasmé comme un gros porc, c'est ça ? »

Les joues de Harry s'empourprèrent.

« Bref, ce qui compte c'est que j'ai finalement réussi à m'endormir !

_ Mouais... En tout cas je compte sur toi pour tenir le plus longtemps possible. »

Les sourcils de Harry se froncèrent.

« Tu... as parié sur nous c'est ça ? Devina-t-il.

_ Bien sûr que j'ai parié ! Et je suis sûr que tout Poudlard finira par parier sur vous ! J'ai misé sur toi et Ted a misé sur Dray.

_ Ted a misé sur Dray ! S'offusqua Harry. Il croit vraiment que je craquerai avant lui ?

_ Ben... Tu sais... depuis quelques temps...

_ Je suis devenu une grosse cochonne gay, je suis au courant, bouda le brun.

_ Désolé mais c'est la vérité... Et ce n'est pas surprenant étant donné que Dray est le dieu du sexe de Poudlard. Mais en tout cas je compte sur toi pour résister ! Voies en moi une sorte de parrain... Si jamais tu penses que tu vas craquer, viens me voir et je te remettrai les idées en place. »

Harry fit la moue.

« Je ne pense toujours pas que je vais avoir besoin d'un parrain, bougonna-t-il. Il est impossible que je craque avant Dray.

_ Oh, tu es sûr de ça ? »

Le brun ne se donna même pas la peine de répondre. Cochonne gay ou pas, il restait beaucoup moins libidineux que Draco ! Se priver de sexe face à lui était un véritable jeu d'enfant !

Le regard du Survivant se balada sur la table des Serpentard et s'arrêta sur son petit-copain qui parlait avec Théodore. Il était vrai qu'il était magnifiquement sexy mais quand même !...

Le regard d'Harry se perdit un instant dans la contemplation du visage du blond. Ses yeux rieurs, sa bouche fine, délicate, pulpeuse, gouteuse, incroyablement tentante et...

Draco s'aperçut soudainement de son regard insistant. Il lui décocha un sourire de tombeur made in Malfoy qui fit rougir instantanément Harry et le fit frisonner de la tête au pied. Il lécha ensuite sensuellement sa lèvre supérieure, dénuda la banane qu'il tenait dans sa main, la glissa lascivement dans sa bouche et... Oh Merlin !

Harry, dont les joues avaient pris une jolie couleur coquelicot, choisit cet instant précis pour baisser précipitamment les yeux.

« Tu es toujours sûr que résister sera facile ? Chuchota Blaise à son oreille d'une voix moqueuse. »

Harry foudroya le basané du regard.

« Bien sûr ! Certifia-t-il.

_ Pff, ben voyons. »

Tandis que Harry se renfrognait, le regard de Blaise se posa sur Ron qui se trouvait juste à côté du brun. Le roux était devenu maussade à la seconde même où il s'était installé à la table des rouges et ors et il s'était muré dans le silence. Le basané avait feint de ne pas le remarquer et avait conversé aussi naturellement que possible avec Harry, mais maintenant que ce dernier boudait sur sa chaise, l'attitude de Ron le frappait de plein fouet. Pour le roux, il n'était pas à sa place et il se chargeait de le lui faire comprendre.

La mâchoire du bistré se crispa et il s'assombrit. Quoiqu'il fasse, quelque soit l'attitude qu'il adopte, le rouge et or restait extrêmement froid avec lui. Il se contentait de crisper sa mâchoire et de le regarder de ses yeux fermes et glacés.

Blaise se racla la gorge.

« Je... Je vais y aller, lança-t-il à l'attention de Harry.

_ Hum ? Fit le brun en levant la tête vers lui. »

La bouche du brun se tordit en une grimace devant les yeux douloureux du basané. Comprenant de quoi il en retournait, il acquiesça.

« Comme tu veux, souffla-t-il.

_ Surtout n'oublies pas : si tu sens que tu vas craquer, viens me voir.

_ Je le ferai. »

Blaise lui adressa un discret sourire un peu pincé, avant de se lever et d'aller s'assoir à la table des Serpentard. Harry le suivit du regard et il tomba ainsi inévitablement sur son homme, près de qui le basané s'était assis. Le blond avait finalement terminé de manger sa banane - mais en même temps, vu la façon dont il se l'était enfourné dans la gorge, ça n'avait rien d'étonnant...

Quand il s'aperçut de son regard, il lui adressa un regard et un sourire plus que coquins, se saisit d'une pêche bien mûre et mordit dedans à pleines dents. Du jus en sortit immédiatement et coula le long de son bras qu'il avait préalablement dénudé en retroussant ses manches. Il lécha ensuite sensuellement la goute sucrée la plus avancée du bout de la langue, sans quitter son petit-ami de son regard pervers.

Les joues du brun se teintèrent de nouveau de rouge et il rebaissa aussitôt sa tête sur son bol de céréales. Il savait que manger des fruits était bon pour la santé mais quand même !

Le Survivant croisa ensuite aussi discrètement que possible ses jambes quand il sentit une sensation familière chatouiller son entrejambe.

Il jura : peut-être que garder la tête froide ne sera pas aussi facile qu'il le croyait...

HPDMHPDM

Ron Weasley, était dans la merde. Et pas genre une petite merde habituelle dans laquelle il avait l'habitude de se fourrer tous les deux jours, non cette fois-ci il s'agissait d'une grosse, épaisse et fumante merde ! Depuis quelques temps il n'avait pas du tout eu la tête à bosser et de ce fait, ses notes descendaient en chute libre. Et pas du genre habituel, où il arrivait quelques catastrophes dans quelques matières qu'il arrivait à redresser au dernier moment, non c'était vraiment une chute libre vertigineuse dans quasiment toutes les matières ! Et qui disait chute vertigineuse, disait engueulade avec ses parents dès que le blocus serait levé et diminution de la possibilité d'entrer dans une école qui lui plaisait, dans le futur. Ça craignait un max quoi...

Il avait cherché encore et encore une solution qui lui permettrait de redresser la barre et de ne pas couler complètement et il en était venu à la même conclusion : il devait tout déchirer dans le devoir que Snape leur avait donné plus d'une semaine plus tôt... Il devait déchirer à un devoir de potion ! Autant aller se pendre tout de suite ! Le pire était que pour prévenir toutes tentatives de copie, le professeur avait donné un sujet différent à chaque élève. En gros, vu que personne ne voudrait se farcir deux devoirs de potion, c'était chacun pour sa merde !

Ron n'avait personne vers qui se tourner pour demander de l'aide. Harry avait bazardé son devoir quelques jours après l'avoir reçu grâce à l'aide précieuse que son petit-copain lui avait apportée et Ron savait qu'il était inutile de lui demander de l'aide avec son propre devoir parce que premièrement : il risquait de l'enfoncer encore plus et deuxièmement... en ce moment son ami était beaucoup plus intéressé par le cul de son copain que par les cours. Mon œil qu'il n'était pas obsédé par la fouine ! Dès que son blondinet entrait dans son champ de vision, Harry faisait cette tête que Ron avait appelée ''j'ai très, très envie de me faire sauter en ce moment''. Le brun bavait sur le corps du Prince des Serpentard dès qu'il en avait l'occasion et le roux avait, par plusieurs fois, feint de ne pas remarquer la bosse qui déformait son pantalon. Et quand le blond n'était pas dans les parages, le rouge et or voyait bien que les pensées d'Harry était dirigé vers lui. Absolument tout dans ce qui l'environnait lui rappelait le Prince des Glaces. Même le paquet de mouchoir qui trainait négligemment sur une table durant le cours de Sort et Enchantement un jour ! Et c'était pire quand il se retrouvait chez les Gryffondor ! Là, le brun fonçait chercher son ''doudou'' attitré, fourrait sa tête dedans et se plaignait à propos de son stupide petit-ami qui ne se décidait à pas craquer et qui faisait tout pour le faire craquer lui.

Le rouquin n'était d'ailleurs pas tout à fait d'accord sur ce dernier point. Pour lui, L'Héritier Malfoy était loin de tout faire pour faire craquer le brun car il n'avait absolument rien changer à son style vestimentaire et il était juste un peu plus aguicheur qu'à l'accoutumé. Apparemment, il ne ressentait pas le besoin d'en faire plus. Et vu à quelle vitesse le brun ressentait les premiers symptômes de manque, il n'en ressentirait surement jamais le besoin.

Harry était donc inutilisable et il n'était même pas nécessaire de penser à Hermione -il était toujours hors de question qu'il lui adressa la parole. Son dernier espoir résidait en...

Le visage du rouquin s'illumina quand il aperçut son peut-être sauveur : Seamus. Il s'avança vers l'Irlandais à grandes enjambées mais il se figea brutalement quand il reconnut la personne avec qui le Gryffondor parlait.

« Zabini, grogna-t-il. »

A croire que le basané le suivait !

Mais pourtant, il n'y avait aucune tension entre le vert et argent et son ami... Ils conversaient naturellement avec entrain.

Les sourcils de Ron se froncèrent : depuis quand est-ce qu'ils étaient amis tous les deux ? En plus, il était de notoriété public que Seamus et Dean détestaient le Prince des Serpentard ! Alors comment le blond pouvait être ami avec le bras droit de la fouine ?

Le rouquin fronça doucement son nez. Une nette complicité ressortait de l'attitude des deux adolescents. Blaise avait encore ces yeux rieurs et le franc rire et sourire qui le caractérisaient, et en le voyant comme cela, il était difficile de penser qu'il pouvait se montrer hypocrite, fourbe ou malveillant...

Pourtant c'était un Serpentard, alors il devait bien posséder l'une ou l'autre de ses ''qualités'' !

Le basané repartit dans un brusque fou rire en même temps que son interlocuteur avant que son regard ne se pose sur Ron. Son visage s'assombrit alors aussitôt et ses yeux se voilèrent de tristesse. À peine quelques secondes plus tard, il s'excusa auprès de Seamus et tourna les talons.

Un petit sourire étira les lèvres du rouquin : apparemment le bistré avait bel et bien compris la leçon.

Avant qu'il ne perde son ami de vue, Ron se lança à la poursuite de Seamus.

« Seamus ! Interpela-t-il. »

Le concerné se retourna et un sourire se dessina sur ses lèvres quand il reconnut le rouquin.

« Hey ! Salua-t-il.

_ J'ai vraiment besoin d'un coup de main.

_ Je t'écoute.

_ C'est pour le devoir de potion. »

Le Gryffondor éclata de rire.

« As-tu oublié que je suis autant doué en potion qu'Harry et toi ? Tu veux que je te rappelle le nombre de chaudrons que j'ai fait exploser depuis le début de l'année ? »

Le roux grimaça.

« Oui mais j'avais pensé que tu aurais pu m'aider avec mon sujet et...

_ Désolé Ron, mais je viens de finir mon propre devoir et je n'ai vraiment pas envie de me replonger dans un autre en ce moment... Je préfère largement me plonger dans le cul de Dean... fit-il rêveusement.

_ Seamus ! Reprit Ron.

_ Oh désolé. Tout ça pour dire que je n'ai vraiment pas la tête à ça en ce moment.

_ ... Et comment tu as fait pour terminer ton devoir aussi vite ?

_ Exactement comme Dean, j'ai demandé de l'aide à Blaise. »

Ron faillit s'étrangler avec sa salive.

« Ouais, j'ai vu que vous vous entendiez plutôt bien tous les deux... cracha-t-il. »

Les sourcils de Seamus se froncèrent.

« Je rêve ou je sens comme une pointe de reproche dans ta voix ?

_ C'est juste que j'ai du mal à comprendre comment Zabini et toi avez pu vous rapprocher à ce point étant donné sa maison...

_ Ron, je déteste Malfoy mais c'est de Blaise dont il est question. Blaise ! Ce mec est une adorable perle. Il est comme... un gros ours couvert de miel !... Oh oui un gros ours avec un cul plus que magnifique... murmura rêveusement le Gryffondor. Et certainement avec une grosse, grosse, grosse...

_ Dis ''queue'' et je gerbe, prévint le roux. »

Seamus pouffa de rire.

« Pardon. Et s'il-te-plait, ne dis pas à Dean que j'ai fantasmé sur Blaise... encore... »

La bouche de Ron se tordit en une grimace.

« Ne t'inquiète pas pour ça, marmonna-t-il.

_ Ce que je veux dire, c'est que tu dois faire partie des rares personnes qui appellent Blaise par son nom de famille et qui ne l'aiment pas. Ouvre les yeux, ce mec est super sympa ! D'accord c'est un Serpentard mais il n'a absolument rien à voir avec son meilleur qui reste un connard insupportable ! Excuse-moi Harry mais, bien que sexy, ton mec reste imbuvable, murmura-t-il à l'intention d'un Harry pas présent.

_ Mouais...

_ Il est tellement sympa qu'il nous a aidés Dean et moi pour notre devoir de potion alors que rien ne l'y obligeait ! Et à mon avis on est pas les seuls... Donc... je suis sûr que si tu lui demandais gentiment... »

Ron éclata de rire.

« Oublie ! Je ne parlerai pas à Zabini.

_ ... Je ne comprends vraiment pas ce qui te retient. Ce gars est une perle ! Un pur amour ! Et si j'avais l'occasion de me retrouver avec sa queue entre mes cuisses je...

_ Ew ! Dois-je te rappeler que je suis hétéro ? »

Ce fut au tour de Seamus d'éclater de rire.

« Crois-moi, n'importe quel gars qui passerait dans ses draps deviendrait immédiatement gay.

_ Mouais... »

Seamus haussa les épaules.

« En tout cas, c'est lui qui m'a aidé. Blaise est vraiment génial, tout le monde sait ça.

_ Eh bien il devrait mieux choisir ses amis, cracha Ron. »

Seamus soupira.

« ... Quoiqu'il en soit, il ne t'a jamais rien fait, alors rien ne peut justifier le fait que tu le traites comme la plus basse des merdes. »

Ron jeta sur son ami, un regard choqué.

« C'est exactement ce que tu fais ! Se justifia Seamus. Tout le monde se plaint comme quoi les Serpentard sont étroits d'esprit et jugent sans connaître mais c'est exactement ce que tu es entrain de faire ! Et c'est purement injuste que tu agisses de cette façon, surtout avec quelqu'un comme Blaise. Ton futur ne te fait peut-être pas envie mais ce n'est pas une raison pour te montrer aussi incisif avec lui !

_ Je...

_ Je ne sais pas pourquoi tu fais une telle fixette sur lui, mais toute cette méchanceté gratuite ne te ressemble pas !

_ Je...

_ Et si tu persévères dans ce sens, je vais finir par croire que c'est toi qui aurais dû aller à Serpentard à la place de Blaise ! »

Et sur cette tirade plus que tranchante, l'Irlandais se détourna de lui.

Ron soupira. Ce n'était pas qu'il en avait personnellement contre Zabini, c'était juste qu'il représentait tout ce qui était négatif pour lui. Il fallait le comprendre : un jour il était hétéro, complètement enamouré de sa copine, avec des liens super forts avec son meilleur ami, et le jour qui suivait on lui annonçait qu'il était gay, qu'il allait se marier avec un garçon qu'il détestait et qu'il en était de même pour sa petite-amie et son meilleur ami ! Et d'un seul coup il se retrouvait cocus, avec une nouvelle petite-amie plus collante que de la glue et un meilleur ami gay qui ne pensait plus qu'à se faire prendre par celui qu'ils appelaient encore tous les deux la fouine il y a peu de temps !

Ils avaient l'impression que toutes les personnes de son entourage s'étaient faites aspirer par un tourbillon vert et argent et il se sentait comme le seul résistant qui ne voulait pas se plier à son destin, à cette fatalité qui ne lui plaisait pas du tout. Il avait l'impression que tout le monde avait abandonné : d'abord Hermione s'était faite aspirer par Nott puis Harry par Malfoy... Il ne voulait juste pas être le suivant... Et ce, même si Zabini avait la réputation d'être tout à fait charmant.

Avant, Hermione, Harry et lui étaient soudés comme les cinq doigts de la main et faisaient les quatre cent coups, mais maintenant... il se sentait abandonné de partout. Il ne pouvait plus regarder Hermione sans qu'une douleur insupportable ne l'envahisse et Harry... Malgré toutes ses bonnes volontés, il restait absent. Et de toute façon, le roux se voyait mal retenir son ami alors qu'il était visiblement si heureux en ce moment ! Après tout ce qu'il avait enduré, il méritait amplement ces instants de pur bonheur.

Zabini représentait tout ce contre quoi il s'était battu depuis l'arrivée de ses enfants et il ne se voyait pas s'abandonner à lui car dès qu'il y pensait, il avait l'impression de se perdre. De ne plus savoir qui il était et de devenir quelqu'un d'autre : un homosexuel follement amoureux d'un Serpentard ! Son hétérosexualité et sa haine des Serpentard étaient deux choses dont il était sûr, alors balayer ces certitudes, c'était se laisser envahir par le doute. Ce n'était pas le fait d'être gay qui le gênait le plus, mais Merlin savait à quel point il avait besoin de savoir qui il était en ce moment; d'avoir au moins ça de solide dans sa vie à quoi se raccrocher pendant que tout s'écroulait autour de lui, sa vie sociale tout comme ses études.

Alors oui, il était dur avec Zabini, mais sa conviction de ne pas vouloir faire sa vie avec lui -un homme de Serpentard- était la bouée à laquelle il se raccrochait de toutes ses forces pour ne pas couler définitivement, parce que sa vie était un total ko.

Mais à qui irait-il se confier hein ? Seamus et Dean passaient leur temps à essayer de gober les amygdales de l'autre, il était plus qu'inutile de penser à Hermione et Harry... Le roux refusait de le faire descendre de son petit nuage pour le moment, il était beaucoup trop heureux. Et il ne se voyait pas se confier à Neville ou à l'un de ses enfants, alors il gardait tout pour lui et tentait comme il pouvait de faire le ménage dans l'immense bordel qu'était sa vie.

Alors oui, il était peut-être un peu dur avec Zabini.

HPDMHPDM

C'était définitif, Ron allait finir serveur dans un restaurant ou encore homme au foyer. Il était tout bonnement impossible qu'il rende un bon devoir à son professeur de potion. Sa vie était foutue !

''je suis sûr que si tu lui demandais gentiment...''

Cette phrase de Seamus tournait en boucle dans sa tête. Peut-être qu'il avait raison et que...

Ron secoua énergiquement sa tête : il était hors de question qu'il demande de l'aide à Zabini. D'une part sa fierté le lui interdisait, et d'autre part... il avait vraiment mal agi avec lui alors il était franchement mal placé lui demander un service. Il comprendrait tout à fait que le Serpentard l'envoie bouler et il était même sûr que c'était ce qu'il ferait !

Et puis même s'il essayait de lui parler, il n'y parviendrait pas : le basané avait, de toute évidence, très bien compris le message qu'il avait voulu lui faire passer et n'essayait plus de lui parler. Au contraire, il l'évitait même comme la peste et il tournait les talons dès qu'il rentrait dans son champ de vision et ce, même s'ils étaient séparés d'une bonne dizaine de mètres ! C'était comme si se trouver dans la même salle que lui, lui était impossible à présent !...

En y réfléchissant bien, Zabini ne le fuyait pas comme s'il était un pestiféré, il le fuyait comme si c'était lui qui était nocif pour le Gryffondor. Un jour, Ron lui était rentré dedans sans le faire exprès et le basané s'était aussitôt confondu en excuse comme si... comme si tout était de sa faute ! Comme si c'était lui qui était en faute pour s'être, tout simplement, trouvé à cet endroit, à cet instant précis.

Et puis le bistré avait toujours cette attitude qui le mettait mal-à-l'aise : à chaque fois qu'il levait la tête vers lui, ses yeux d'habitude si brillants et rieurs devenaient sombres et tristes, et il s'éloignait ensuite précipitamment dans n'importe quelle direction. Ça donnait l'impression à Ron de n'être qu'un connard sans cœur ! Et là encore les paroles de Seamus lui revenait en mémoire :

''si tu persévères dans ce sens, je vais finir par croire que c'est toi qui aurais dû aller à Serpentard à la place de Blaise !''

Voilà que tout d'un coup il devenait le salop de dragon buté qui s'acharnait sur une pauvre victime qui ne lui avait jamais rien fait !... En un sens, il était vrai que Zabini ne lui avait jamais rien fait directement mais il avait bien dû participer à au moins une des farces de la fouine non ?

Ron secoua vigoureusement sa tête pour la deuxième fois. Il ne fallait pas que tout s'embrouille dans sa tête.

Pour résumer, le roux était dans la merde et la seule personne qui pouvait l'aider était exclue alors... il était tout simplement foutu.

Dans une dernière tentative désespérée, le Gryffondor se rendit à la bibliothèque dans l'espoir d'y trouver un livre qui pourrait l'aider.

Ce jour-là, l'endroit était bondé. Qui eut cru que c'était possible ! Pourtant les élèves avaient bel et bien pris d'assaut la salle remplie de rayonnages pleins à craquer. Ce fut avec une veine incroyable que le roux parvint à trouver une place libre... juste à côté du Serpentard qui faisait tant débat.

Ron se renfrogna. Il n'avait nullement envie de s'assoir à côté de Zabini pour une durée indéterminée mais en même temps, il n'avait pas le choix...

Ce fut donc avec un profond soupir de lassitude que le rouge et or s'approcha du bistré. Ce dernier était plongé dans ses études. Histoire de la Magie d'après ce qu'il pouvait voir de là où il se tenait. Une multitude de livres étaient éparpillés sur la table et le bistré prenait des notes dans un petit cahier en mordillant nerveusement le sommet de son crayon.

Ron s'approcha doucement de lui et s'assit le plus discrètement possible mais le basané leva aussitôt les yeux vers lui. Quand il le reconnut, le même voile de tristesse et de douleur passa devant ses yeux. Il s'empressa de baisser le regard et de rassembler ses affaires.

« Je... Je suis désolé je... je vais partir... baragouina-t-il. »

Ron soupira pour la énième fois : il commençait sérieusement à en avoir marre de se faire fuir comme la peste ! Il avait dit au basané de lui foutre la paix, pas de déguerpir dès qu'il approchait !

« Je... Je suis vraiment désolé je... poursuivait le Serpentard.

_ Désolé de quoi Zabini ? »

Le basané lui adressa un regard interrogateur.

« De quoi es-tu désolé ? Reprit Ron. De t'être rendu dans la bibliothèque pour bosser ? Tu t'excuses pour être présent dans un endroit public qui t'es tout à fait autorisé ?

_ Je... Je...

_ Tu te rends compte à quel point ton raisonnement est stupide, n'est-ce pas ?

_ Je... »

Le Serpentard secoua la tête et referma les livres qu'il avait utilisés.

« J'avais presque fini de toute façon, murmura-t-il. Je...

_ Zabini ! Le coupa Ron. Arrête de faire ça. »

Le concerné fronça les sourcils.

« Que j'arrête de faire quoi ?

_ De me fuir comme si j'avais la galle.

_ Mais c'est toi qui...

_ Je t'ai demandé de me foutre la paix, de ne pas m'adresser la parole, pas de faire un bond de deux mètres quand je suis dans les environs... Ça me donne l'impression d'être un tyran.

_ ... Donc...

_ Donc si tu dois rester pour travailler et bien reste. »

Le basané papillota des yeux pendant un instant, surpris de la réaction du rouquin.

« Tu... Tu es sûr que...

_ Oui, je suis sûr Zabini !

_ ... Très bien. »

Et c'est donc un peu estomaqué que Blaise se réinstalla à la table.

Ron secoua la tête, déposa ses affaires et se leva pour aller sillonner les rayons à la recherche d'un livre qui pourrait l'aider.

xx

Ron était bel et bien foutu. Même avec tous les livres qu'il avait trouvés, il était toujours aussi perdu. Et dire que la solution à ses problèmes se trouvait peut-être juste à ses côtés...

Non ! Il ne pouvait pas demander de l'aide au Serpentard ! Pourtant... il avait beau chercher, il en venait toujours à la même conclusion : sans le vert et argent c'était fini pour lui.

À côté de lui, ledit vert et argent était toujours focalisé sur ses devoirs. Ses sourcils étaient froncés et ses yeux, qu'il avait déjà vu si rieurs, étaient déterminés. Le basané avait les cheveux coupés très courts et il avait une des ces mâchoires qu'ont les top models masculins dans les magasines. Il n'avait pas revêtu son uniforme et il portait donc simplement un pantalon de couleur sombre et un T-shirt à manche court moulant, également de couleur sombre. Ron avait remarqué depuis longtemps que le basané était du genre à ne pas craindre le froid. Été comme hiver, il pouvait se retrouver dehors en T-shirt sans que ça ne lui pose de problème; et le maillot serré qu'il portait en ce moment faisait ressortir les muscles de ses bras quand il les pliait. Le vert et argent était du genre baraqué, ça aussi le rouquin l'avait remarqué. Il ne faisait aucun doute qu'il ne ferait pas le poids face à lui dans un combat. Le basané était aussi très grand -il le dépassait, même s'il était lui-même assez grand.

Les yeux de Ron se posèrent sur les mains du Serpentard. Grandes, douces si on en croyait les rumeurs et ses ongles étaient... biens. Pas manucurés comme ceux de son meilleur ami, ni rongés comme les siens.

Le Serpentard mordillait de plus en plus le bout de son crayon qui ne ressemblait plus à rien à présent.

Ron rougit ensuite en réalisant qu'il était entrain de détailler le vert et argent et il se força à détourner les yeux.

Le fait était toujours que le basané était son seul espoir de réussite. Mais il ne pouvait pas lui demander de service, pas après tout ce qu'il lui avait dit, ça faisait vraiment trop profiteur sans scrupule.

Le roux devait cependant faire rapidement un choix car une si belle occasion de parler au bistré ne se représenterait surement pas de si tôt. De plus, le vert et argent venait visiblement de finir son devoir : après une dernière phrase griffonnée et un sourire amusé signifiant : ''je sais que c'est faux mais ce devoir me casse trop les couilles'', il referma son cahier et commença à ranger ses affaires.

En gros, c'était maintenant ou jamais.

« Euh... Zabini, fit Ron d'une toute petite-voix. »

Le concerné s'arrêta brusquement dans son rangement et posa sur lui un regard intrigué.

Les joues de Ron rosirent malgré lui.

« Je... Je...Je... J'ai été méchant avec toi. Vraiment. Mais je suis également vraiment, vraiment désespéré. Ma vie est un véritable cauchemar, je me plante dans toutes les matières, et j'ai vraiment besoin d'une bonne note... Mais je me suis vraiment comporté comme un connard avec toi alors je comprendrai tout à fait que tu m'envoies balader !... Je... La rumeur dit que tu es sympa et que tu aides les gens et moi... j'ai terriblement besoin d'aide. J'ai vraiment besoin d'une bonne note, je ne sais pas si je te l'ai déjà dit... Parce que sinon, mon trimestre est foutu, mon année est foutue, ma vie professionnel est foutue et je finirai à récurer des toilettes dans je ne sais quel bourbier dégueulasse !... Après tout, peut-être que je le mérite. Peut-être que je ne travaille pas assez dur pour obtenir un bon travail. Ce n'est pas comme Harry qui ira certainement là où il veut : il est déjà sollicité de partout ! Enfin... s'il se résout à se sortir la queue de Malfoy du cul... Le truc c'est que j'avais des tas de rêves de carrière !... Pas quelque chose de trop inaccessible mais quand même !... Et puis il y a ma mère qui espère vraiment que je fasse quelque chose de ma vie. Enfin c'est une mère quoi... Je n'en connais aucune qui espère que son enfant récure des toilettes... Oh Merlin elle va tellement me tuer quand le blocus sera levé ! Elle va m'envoyer une beuglante et m'envoyer à coup de pied au cul dans une école militaire... Et moi, je ne veux pas aller dans une école milliaire ! Je ne ferai pas le poids, je me ferai dégommer ! J'ai même entendu dire que si tu n'étais pas assez fort, les mecs là-bas sont tellement en manque qu'ils peuvent te prendre comme putain... Et je ne veux pas être la putain de qui que ce soit ! Je ne suis pas gay !... Je ne veux pas recevoir de queue dans mon anus même si l'expérience à l'air de plaire à plusieurs de mes amis... Et du coup je stresse. Je stresse parce que je veux réussir mais que je suis trop con pour comprendre quoique ce soit en potion... Et je panique, et je stresse et quand c'est comme ça je dis vraiment n'importe quoi à n'importe qui et c'est certainement pour cette raison que je suis là, assis à côté de toi, entrain de te raconter ma vie alors que tu n'en as surement rien à foutre. Mais j'arrive pas à la fermer parce que quand je suis stressé je parle. Encore et encore et encore !... C'est fou hein ? Mais je ne peux pas m'en empêcher !... Harry et Hermione sont habitués alors ils arrivent à me faire taire... Ma famille aussi et... Dean et Seamus s'en sortent pas mal. Mais pour tous les autres, quand je commence à parler, me faire taire est un enfer !... Mais j'y peux rien ! Je suis stressé alors un débit de parole sort tout seul de ma bouche!... Je dis tout ce qu'il passe dans ma tête encore et encore jusqu'à ce que... je n'ai plus rien à dire... »

Un long silence suivit la déclaration de Ron. En face de lui, Blaise le regardait avec des yeux ronds.

« Je... fit Ron. Je... Je suis désolé, vraiment. Je ne sais pas pourquoi je t'ai demandé ça !... Je me suis comporté comme un salop avec toi et tu n'as absolument aucune raison de m'aider... Je... Merlin que je suis con... Oser te demander un service après la manière dont je me suis comporté avec toi... Je... Je suis vraiment désolé, oublie ce que je viens de dire je... Je me débrouillerai. Il y a des tas et des tas de livres dans cette bibliothèque alors je trouverai bien quelque chose... Et puis il y a aussi beaucoup d'écoles militaires qui sont sans doute très bien et dans lesquelles mon anus n'aura rien à craindre et... peut-être même que je m'y plairai ! Je veux dire, il y a bien des gens qui se plaisent de ce genre d'endroit alors pourquoi pas... »

Blaise éclata de rire.

Ce fut ce qui coupa Ron dans son monologue. Le basané était littéralement plié en deux.

C'était un rire franc et honnête et il était sûr à 100% que le bistré se foutait de lui. Mais étrangement, Ron ne se sentait pas vraiment offensé. Et puis il était vrai qu'il s'était particulièrement ridiculisé.

« Je... fit-il penaudement.

_ C'est d'accord, accepta Blaise une fois qu'il fut calmé en essuyant les larmes qui avaient coulé de ses yeux.

_ Q... Quoi ?

_ Je vais t'aider. »

Plus que surpris, Ron papillota les yeux, se demandant s'il ne rêvait pas.

« Mais... Pourquoi tu ferais ça ? S'enquit-il. Après tout ce que je t'ai fait subir... »

Blaise poussa un profond soupir.

« Dray me dit toujours que ma gentillesse finira par me tuer, répondit-il. Et comme je suis quelqu'un de très gentil, je ne voudrai pas lui donner tort. Je continuerai donc à être gentil, jusqu'à ce que... éventuellement ça finisse par me tuer. »

Il adressa ensuite un franc sourire à Ron qui lui en rendit un plus timide.

« Merci, souffla-t-il.

_ Pas de quoi. Bon, tu me le montres cet énoncé ? »

HPDMHPDM

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