55. J'ai cru que j'avais dis une bêtise



Les jours et les nuits passèrent puis les semaines, sans que Stiles ne se sente mieux. Il dormait de moins en moins au contraire de sa motivation au travail. Il passait tout son temps au bureau, inquiétant son père, ses collègues mais surtout son fiancé.

Depuis la confrontation avec la créature, nommée Alecto, devant le commissariat, plus aucun meurtre n'avait été perpétrés.

La ville avait repris ses habitudes et son calme, en apparence seulement. Dans l'ombre se cachaient des créatures, des démons et d'autres malfaisances. Bien sûr il y avait encore des crimes mais rien de surnaturel. A croire que la rencontre avec Derek et Stiles avait suffi à faire peur aux trois déesses venues des enfers.

De cela, Stiles n'était pas du tout convaincu, pour lui elles devaient préparer leur retour, plus sanglant et destructeur que jamais. Il était sûr qu'il devait se préparer à combattre d'un jour à l'autre, il le sentait dans tout son corps. Il le sentait dans l'air. L'environnement était sous pression, la ville suffoquait sous la peur et la menace d'une attaque sournoise.

Les habitants de Beacon Hills ne se méfiaient pourtant de rien, vivant leurs vies, tranquillement, ce qui faisait peur à Stiles. Lui ne se déplaçait plus que le jour.

La nuit, la ville voyait passer des voitures de police dans tous ses recoins. Le chef de l'unité Fringe avait rempli les rues avec des tournées de surveillance, ce que son père trouvait inutile mais ne voulant pas le contredire il l'avait laissé faire, la communication avec son fils était devenue difficile, voir impossible.

Stiles était à son bureau quand son père lui apporta son repas de midi, le fils refusant de sortir pour manger, Noah n'avait trouvé que cette solution pour qu'il se nourrisse.

- Stiles, tu devrais faire une pause, dit-il en déposant la boîte de nourriture chinoise sur le bureau de son fils.

Le fils leva la tête vers son père se passant la main sur le visage.

- Je n'ai pas faim papa, expliqua-t-il en soupirant.

Noah observa le visage de Stiles. Il avait des cernes violets sous ses yeux gonflés et rouges et les traits tirés. Il était mal rasé et avait le teint encore plus pâle que d'habitude. Il était aussi visiblement en froid avec son coiffeur ces jours-ci, il faisait peur à voir.

- Stiles tu dois faire une pause et te nourrir, s'il te plaît, tu veux bien rassurer ton vieux père et manger un peu ?

- Plus tard papa...Dit-il en soupirant encore une fois, les yeux rivés sur son dossier.

Noah s'assit sur la chaise en face de son fils, ce qui stoppa Stiles dans sa lecture. Il soupira.

- Mon fils, je sais que tu t'inquiètes mais ne fais pas ça.

Stiles le dévisagea en plissant les yeux, sans comprendre de quoi il parlait.

- Faire quoi ? Mon travail ? Je n'ai pas le choix je te rappelle, dit-il froidement.

- Ce n'est pas de ça que je te parle...

- Alors explique-toi ! Dit-il en lui coupant la parole en haussant le ton.

- Stiles, calmes-toi, ce que je voulais dire, c'est que tu n'es pas obligé de faire ça... tout seul, tu en fais beaucoup trop, repose-toi.

Stiles soupira en entendant son père. Il n'était pas d'accord avec lui, il ne pouvait pas rester sans rien faire et attendre les bras croisés que la menace leur tombe sur le coin de la gueule.

- Papa, je ne veux pas être pris par surprise, je veux pouvoir me défendre et si possible en ressortir vainqueur et vivant, tu peux comprendre ?

Noah comprenait son fils et savait très bien qu'il ne pourrait le contraindre à faire ce qu'il ne voulait pas. Stiles était très têtu quand il avait une idée en tête.

Le mieux était encore d'aller dans son sens et de le soutenir.

- Tout ce que j'essaie de te dire c'est que tu n'es pas seul, tu as une équipe derrière toi et que, même si tu t'y prépare, tu ne pourras peut-être pas sauver tout le monde.

Le téléphone du shérif sonna et il dû laisser malheureusement son fils à son occupation, espérant qu'il réfléchisse à ses paroles.

Stiles continua de travailler pendant plusieurs heures d'affilées, il fut contraint par son estomac de faire une pause en milieu d'après-midi. Il se rendit compte alors qu'il était vraiment affamé et épuisé mais cela ne l'empêcha pas de se remettre au boulot jusque tard dans la soirée.

Vers vingt heures il reçut un message de Derek lui demandant à quelle heure il comptait rentrer, visiblement inquiet. Il lui répondit qu'il partirait dans l'heure puis se remit sur son dossier.

Quand soudain, il entendit du bruit puis des cris dans le commissariat, il sortit son arme de son holster, quitta son bureau en silence et s'avança dans le couloir sombre, son arme chargée pointée devant lui.

Arrivé au bout du couloir, il ne put que constater avec effroi, la mort de tous ses collègues, ils baignaient dans leur sang, d'horribles plaies leur marquant le corps.

Il marcha entre les cadavres sans vie, reconnaissant Jordan, les yeux vitreux et sans expression. Puis Daniel la tête presque tranchée, il avait la nausée et envie de pleurer mais il continua en direction du bureau de son père, ses chaussures glissant à chaque pas dans le liquide rouge et froid répandu parterre.

La porte du bureau de son père était entre ouverte, du sang sur la poignée. Il la poussa du pied et constata avec soulagement que celui-ci était vide.

Une pensée douloureuse vint l'obséder ; où était-il ?

Il retourna en arrière, enjambant les cadavres, s'essuyant les yeux pour y voir quelque chose à travers les larmes qui coulaient maintenant le long de ses joues. Il remarqua la porte d'entrée qui était ouverte, il la poussa d'un coup d'épaule et l'ouvrit complètement, se retrouvant sur le trottoir.

Le vent soufflait, ses cheveux passèrent devant ses yeux, il secoua la tête pour dégager sa vue et se figea de peur.

Une boule se forma dans sa gorge quand il vit les trois sœurs retenir son père, l'une l'entourant de son fouet, l'autre menaçant de le brûler avec sa torche de feu des enfers. Quant à la troisième elle retenait la tête de son père entre ses mains.

Il tomba à genou quand il entendit la nuque de son père craquer puis son corps tomber sur le sol, sans vie.

Il hurla de toutes ses forces, tout son désespoir et sa colère.

- Papaaaa !!!

Il reprit conscience et se rendit compte avec soulagement qu'il s'était endormi sur son bureau.

Derek se tenait debout devant lui, la main encore sur la poignée de la porte, l'air horrifié. Il vint immédiatement l'étreindre avec douceur.

- C'est fini, ce n'était qu'un cauchemar... C'est fini, lui dit-il en lui caressant les cheveux dans un geste protecteur.

Stiles respirait difficilement, incapable de se calmer, il paniquait complètement, son cœur martelant dans sa poitrine.

Derek se rappela le geste de Lydia pour le calmer lors d'une crise d'angoisse, il prit délicatement le visage de sa moitié entre ses mains et l'embrassa avec douceur, espérant que ça l'aide.

Au bout de quelques secondes, il entendit son cœur ralentir avec apaisement, il détacha ses lèvres et lui demanda comment il allait.

- Je me suis endormi sur mon bureau, je ne dois pas aller si bien que ça je suppose, avoua-t-il gêné et furieux.

Furieux contre lui-même, contre le reste du monde et contre ces trois créatures lui torturant le cerveau.

- Tu as besoin de repos, viens je te ramène chez nous, lui dit Derek en l'aidant à se lever avant de rassembler ses affaires et de prendre sa veste.

Derek surveilla le sommeil de Stiles durant toute la nuit, s'inquiétant pour sa santé, autant physique que mentale. Depuis plusieurs jours, Stiles lui faisait peur par moment.

Il avait entendu son cœur s'emballer pour aucune raison apparente mais il savait que Stiles gardait en lui tout ce qui lui faisait peur. Il avait remarqué ses soupirs, sa tristesse et sa colère. Il le sentait à bout de nerfs.

Ces dernières semaines, Stiles avait fait plusieurs crises de panique et des cauchemars, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Il avait essayé de lui en parler mais Stiles se contentait de lui dire que c'était le boulot ou les trois sœurs sans en dire vraiment plus. Il savait que son mal être était bien plus profond que ça mais n'arrivait pas à le déchiffrer. Cela le frustrait beaucoup et commençait à l'obséder par moment.

Le jour s'était levé depuis quelques heures mais Stiles dormait encore. Il s'était réveillé plusieurs fois cette nuit, faisant toujours le même cauchemar, revoyant la mort de son père encore et encore.

Derek était allongé contre lui, son torse réchauffant le dos de Stiles. Il ne dormait plus mais n'osait pas quitter le lit de peur de le laisser seul. Il réfléchissait, il cherchait un moyen de liquider ces trois sœurs mais sans l'aide de Peter, qui était toujours introuvable depuis des semaines, cela lui paraissait impossible.

Il était allé voir Deaton et avait consulté sa fameuse bibliothèque mais n'avait pas trouvé d'informations sur la manière de les tuer.

Il avait consulté Lydia, la spécialiste en mythologie, sans grand succès. Mais ce qui le préoccupait le plus était le fait qu'elles aient disparues depuis sa rencontre avec elle. Comme s'il avait un rôle dans cette histoire.

Comme si la solution était en lui sans qu'il ne puisse la trouver.

Il avait le mauvais pressentiment que tout ça c'était de sa faute et il était prêt à parier que l'avenir allait lui donner raison.

Stiles remua contre lui, le sortant de ses pensées.

- Tu as bien dormi ? Demanda-t-il en le serrant contre lui, déposant un baiser dans son cou.

- Mhhh... Pas assez mais je m'en contenterai, il faut que je retourne au bureau de tout façon.

Derek rit intérieurement tout en se faisant du souci pour lui.

- Mon cœur, on est dimanche, tu as congé et tu dois te reposer d'accord ? Je vais aller préparer le petit déjeuner, ne bouge pas, lui dit-il en embrassant son épaule avant de quitter le lit.

Stiles marmonna quelque chose, s'enroula dans la couette et se rendormi quelques minutes.

Après avoir englouti leur petit déjeuner, Derek proposa à Stiles d'aller prendre l'air un moment, une balade en forêt lui ferait le plus grand bien. Stiles n'était pas convaincu que ce soit une bonne idée mais devant les grognements de sa moitié, ne put refuser.

Ils marchèrent le long du sentier qui menait à l'ancien manoir des Hale, après une demi-heure, ils arrivèrent devant les ruines de la bâtisse.

Derek s'accroupit et se recueilli un instant en silence. Stiles, debout derrière-lui, vint poser sa main sur son épaule en guise de soutien.

- Et si tu le faisais reconstruire ? Demanda ce dernier en s'accroupissant à ses côtés.

Derek tourna la tête et planta son regard surpris dans celui de Stiles. Il sourit puis soupira.

- Parfois j'ai l'impression que les dons de ta sœur déteignent sur toi, j'étais justement en train d'y penser, avoua-t-il ému.

Stiles sourit et déclara, amusé.

- Quand tu as soupiré j'ai cru que j'avais dit une bêtise ! C'est vrai tu y penses vraiment ?

Le loup se releva, mit ses mains dans ses poches et haussa les épaules.

- Oui j'y pense sérieusement, après-tout ce terrain appartient toujours à la famille Hale et c'est ici que j'ai envie de voir grandir la mienne, dit-il en attirant Stiles contre lui, un immense sourire sur les lèvres.

Stiles resta sans voix quelques instants. Il ne s'attendait pas à ça, pas si vite en tout cas. Il se mit à stresser, était-il prêt pour ça ? Une famille, une maison, pleins de responsabilités, il en avait la tête qui tournait.

Et le fait de vivre là où tout avait basculé ? Les souvenirs de ce drame étaient-ils surmontables pour Derek ?

Les souvenirs de Kate ? Stiles ne pouvait pas oublier, rien que le fait d'y penser lui donnait la nausée. Ce qu'elle lui avait fait, ainsi qu'à sa famille, ce drame, cette tragédie était constamment dans sa tête. Il se demandait maintenant si c'était vraiment une bonne idée. Il repensa aussi aux trois sœurs, encore.

Stiles baissa la tête et soupira sans s'en rendre compte. Derek chercha son regard en le relâchant soudain perturbé par ses soupirs.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il nerveux, serrant sa moitié contre lui.

- Je me demandais si vivre là où tu as perdu ta famille était une bonne idée c'est tout.

- Tu sais ça ne date pas d'hier, je m'en suis remis, à peu près. Je pense au contraire que remettre de la vie ici pourrait m'aider à passer à autre chose justement.

Stiles l'observa et se rapprocha de lui pour ressentir la joie et le bonheur qu'il dégageait.

- Je ne suis pas dans ta tête après-tout mais j'ai senti ce que tu ressens, si tu penses que c'est une bonne idée, je te suis. Soyons fous ! Dit Stiles en haussant les épaules.

- C'est de toi que je suis fou ! Sérieusement tu me suivrais ?

- Où que tu sois, je veux y être, peu importe où ça se trouve sur cette foutue planète ! Déclara Stiles joyeusement.

Son humeur et son moral était remonté en flèche, mais son esprit était encore en alerte, ses préoccupations n'étaient pas loin.

Il savait que de retour à la maison, l'euphorie qu'il ressentait maintenant ne serait plus qu'un lointain souvenir. Il n'était pas serein, incapable de se calmer les nerfs, toujours sur le qui-vive.

La boule qu'il avait à l'estomac était toujours présente, lancinante, lui rappelant à chaque instant qu'il ne pouvait pas relâcher la pression. Lui remémorant la bataille qu'ils avaient gagnée, prouvant que la guerre n'était pas finie.

Le bien gagne toujours dans les contes de fées, mais dans la vie réelle l'histoire est parfois bien différente, plus compliquée.

L'issue de ce combat, personne ne pouvait la prévoir, Stiles encore moins, mais il se sentait impliqué, chargé d'une mission, même si elle était bien trop périlleuse pour lui seul.

Mais il était déterminé, poussé par son instinct, propulsé par l'adrénaline dans ses veines, son esprit prêt à imploser.

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Hello tout le monde,

J'espère que vous allez bien, pas grand-chose à dire à part qu'il ne reste plus que cinq chapitres...😢😲😊

Merci à celles et ceux qui suivent toujours mon histoire, ça me fait très plaisir...

Belle journée à vous !

Bisous, Mellie 🥰

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