51. On a bouffé tous les chocolats



- Stiles, il n'y a pas que du chocolat dans cette boîte, me dit-il d'une voix rauque, la gorge serrée, le regard ému.

Je lui souris et plante mes pupilles dans les siennes puis, je dis tout bas, submergé par l'émotion à mon tour.

- Je sais.

Je pose un genou à terre, je lui prends délicatement la boîte des mains et me saisis de l'anneau qui se cachait au milieu des petits chocolat et lui demande avec une excitation non retenue.

- Derek Hale, voudrais-tu me faire l'honneur de devenir mon mari pour le meilleur et juste le meilleur, jusqu'à la fin de ta vie ?

Il me dévisage de ses grands yeux, une larme coule le long de sa joue, il s'avance, se pose à genou devant moi, prends mon visage dans ses mains et m'embrasse fougueusement.

Toute la tension que je ressentais jusqu'ici se dissipe instantanément, je ressens tout son amour et toute sa joie dans notre baiser, charnel et animal, presque sauvage.

Nos corps se cherchent et se rapprochent avec force, il me prend dans ses bras et me sert comme si sa vie en dépendait. Quand il se détache à contrecœur de moi, il a un magnifique sourire aux lèvres et moi des papillons dans l'estomac qui dansent la samba.

- Oui Stiles, rien ne me ferait plus plaisir que de devenir ton mari, je veux partager ma vie avec toi et vieillir à tes côtés... oui je le veux, me dit-il en m'embrassant encore et encore.

Je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie.

J'ai toujours l'anneau dans ma main et je me dis qu'il serait temps de le lui passer au doigt, alors je me saisis de sa main gauche et glisse la bague à son annulaire. Il l'observe quelques instants avant de planter son regard dans le mien.

- Je peux t'avouer quelque chose ? Me demande-t-il avant de continuer. Il y a quelques jours, je suis allé voir ton père pour lui demander ta main.

Il est sérieux ? J'hallucine ! Je suis heureux de l'entendre...

- Quoi ? Vraiment ? Tu sais ça fait un moment que j'y pense mais je n'avais pas le courage, j'avais peur d'aller trop vite pour toi.

Sans quitter la bague des yeux il me demande.

- Qu'est-ce qui t'a fait te décider ?

- J'avais besoin de te rassurer, de soulager ta jalousie en te montrant que tu es la seule personne en ce monde qui est faite pour moi, tu es le seul avec qui je veux passer le reste de mes jours, je t'aime un peu plus chaque jour et je n'ai pas l'intention de changer ça.

Je l'observe, encore le regard fixé sur sa main, alors je la lui prends et lui explique comment j'ai choisi cet anneau, argenté sur les bords et noir en son centre, marqué par cinq rainures.

- La partie noire représente ton loup, les cinq rainures représentent tes griffes, ta force, ton courage et ton côté sauvage, dis-je un peu déstabilisé par ses grands yeux qui me scrutent.

Il me sourit et m'assure qu'il l'adore, il aime le soin que j'ai mis pour la choisir. Moi j'ai des frissons dans le dos quand je réalise enfin qu'il m'a dit oui ! Oh bordel !

Vous vous demandez pourquoi je ne lui ai pas demandé sa main au restaurant ? Je sais qu'il est pudique et qu'il n'aime pas montrer ses sentiments quand nous ne sommes pas seuls. Et puis ce moment je voulais qu'il soit rien qu'à nous, juste lui et moi, par ce que c'était un moment spécial, quelque chose d'unique que je ne voulais partager qu'avec lui.

Et puis quand vous aurez lu la suite vous comprendrez aussi pourquoi je préférais pouvoir finir mon repas, avant de devoir quitter le restaurant précipitamment. Il en aurait été capable croyez-moi !

Il se lève et me prends par les mains pour m'aider à me relever, m'entraîne dans notre chambre et j'entends à sa respiration qu'il n'a pas l'intention de se coucher pour se reposer.

Après des moments de purs désirs, de tendresse admirative, d'échange d'amour et de respect, plus heureux que jamais, nous nous retrouvons l'un dans les bras de l'autre. Nous savourons simplement le fait d'être réunis, ensemble dans le bonheur qui nous tend désormais les bras.

Plus tard cette nuit-là, nous avons parlés de notre avenir. Nous avons débattu au sujet de notre futur mariage. Nous avons parlé d'une famille aussi.

Cette nuit fut le début de nouvelles perspectives, une vie meilleure encore, pour nous deux. Ce fut une belle nuit.

Et on a bouffé tous les chocolats.

Le lendemain j'ai beaucoup de peine à me mettre au boulot, encore ému par les derniers évènements, mais je suis bien obligé de me botter le cul tout seul, car les meurtres continuent et moi je n'avance pas aussi vite qu'espéré.

Je commence à avoir le moral au plus bas, mes nuits de plus en plus courtes, mon irritabilité au plus haut, de véritables montagnes Russes émotionnelles.

L'ambiance n'est pas terrible au bureau, même mon père, pourtant dans le métier depuis ses vingt ans, semble désespéré à l'idée de ne pas trouver qui se cache derrière ces meurtres.

Je sens bien qu'on n'est pas loin de trouver, il nous manque que quelques indices qui nous font défaut depuis le début. Je relis mon dossier, encore, soupirant en sirotant mon café froid, c'est immonde.

Quand Daniel déboule avec de la bouffe. Quelle heure il est au fait ?

- T'as du temps pour un p'tit mexicain ? Me demande-t-il joyeusement.

- Ça dépend, il est majeur au moins ton mexicain ?

Il me dévisage l'air dégouté et moi je tente de rire à ma propre blague complètement naze.

- Wow, Stilinski t'as vraiment besoin de faire une pause, poses ton stylo et vient manger.

- Ouais je crois que t'as raison, faire une pause me fera le plus grand bien, dis-je en baillant.

Ça sent super bon en plus, je lui suis reconnaissant de connaitre aussi bien mes gouts. J'adore la bouffe mexicaine.

- Merci d'avoir pensé à moi, t'es un ange !

On s'installe et on commence à manger quand il me demande, la bouche pleine.

- Alors, tu lui as fait ta demande ?

Je tente de sourire mais le burrito coincé dans ma bouche m'en empêche, je hoche simplement la tête.

- Et qu'est-ce qu'il a répondu ? Attend-il en me dévisageant.

- A ton avis ? Il n'a pas pu résister à mes charmes et ma dit oui, dis-je en souriant, avalant tant bien que mal ma bouchée.

La porte s'ouvre sur mon père abasourdi.

- Je croyais que c'était lui qui devait te faire sa demande, il est venu me voir il y a quelques jours et on en a discuté. Tu l'as vraiment demandé en mariage ?

- Oui papa, hier soir. Et depuis quand tu écoutes aux portes ?

Apparemment ladite porte n'était pas fermée, au temps pour moi. Mon paternel vient me serrer dans ses bras et me félicite chaleureusement. Je le sens ému et heureux.

- Mon fils va se marier, qui aurait parié là-dessus ? Pense-t-il tout haut en se frottant la nuque.

- Merci, c'est gentil, dis-je un peu vexé.

- Excuse-moi Stiles, ce n'est pas ce que je voulais dire, je suis juste surpris, j'ai un peu peur que vous alliez trop vite et je m'inquiète pour vous c'est tout.

Je le sens sincère mais je suis sûr de moi, je sais que c'est ce que nous voulons tous les deux et j'en suis très heureux.

- Papa, ne t'inquiète pas pour nous, nous en avons longuement parlé et tu as constaté, comme moi, que nous sommes sur la même longueur d'onde, nous avons les mêmes envies. Alors détends-toi.

Il pose une main sur mon épaule et acquiesce tout simplement. Il me sourit avant de prendre congé et de quitter notre bureau.

Daniel me regarde bizarrement.

- Quoi ?

- Je trouve beau la manière dont ton père s'inquiète pour vous, il est vraiment prévenant et attentionné, ça me touche.

J'avais presque oublié que son père les avait abandonnés lui et sa mère quand il n'avait que dix ans, il est parti avec sa secrétaire si je m'en rappelle bien.

- Je suis désolé que tu n'aies pas les mêmes rapports avec le tien, dis-je simplement.

Qu'est-ce que je pourrais bien lui dire de toute manière ?

Rien qui pourrait effacer cette douloureuse peine que je ressens à cet instant. Je me lève et vais lui faire un gros câlin, dont nous seuls avons le secret.

Ne dites rien à Derek s'il vous plaît.

Après ça, je tente de me remettre au boulot, je vais me refaire une énorme tasse de café, de quoi tenir quelques heures et replonge dans mes dossiers.

La fin de la journée arrive tellement vite que je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir avancé d'un pouce, c'est désespérant.

Une fois à la maison, je me couche sur le canapé, juste le temps de reposer mes yeux et tombe quasi instantanément dans les bras de Morphée. C'est seulement lorsque mon cerveau envoie des signaux de détresse que je me réveille.

Ça sent divinement bon, mais je n'ai rien cuisiné. Mon ventre gargouille comme jamais, me poussant à me relever et tenter de rétablir l'ordre dans ma tête fatiguée.

Je vois la table mise, quelque chose qui mijote sur la cuisinière mais personne dans le coin. Quand la porte de la salle de bain s'ouvre.

- T'es enfin réveillé, ça va ? Me demande mon fiancé sortant de la douche, vêtu d'une simple serviette.

Oh joie ! Oh bonheur intense dans tout mon corps...

- Quand je te vois, je suis instantanément et parfaitement réveillé... Ça va, enfin je crois, je suis crevé, dis-je en bâillant.

- Je vois ça.

Il vient me prendre dans ses bras et je profite de sa divine odeur et de sa douce chaleur, mélange oh combien précieux à mes yeux, je n'ai plus envie de le lâcher.

- Va t'installer à table, j'arrive, me dit-il avec un grand sourire en me relâchant, me laissant sur ma faim.

Je me sers un verre d'eau et m'assied, je pose ma tête sur la table juste un instant quand je sens deux bras m'entourer avec douceur.

Est-ce que j'aurai toujours ces frissons dans le dos à chacun de ses contacts ? Je l'espère car je ne m'en lasse pas, je ne m'en lasserai jamais je crois.

Je soupire d'aise et relève la tête pour l'embrasser. Il arbore un sourire malicieux, qu'est-ce qu'il me prépare encore ?

Il m'embrasse encore et s'assied en face de moi, je le suis du regard et remarque alors un écrin en velours dans mon assiette. Je souris, ému.

- Je sais que tu m'as déjà demandé ma main et que ça ne sert à rien de te demander si tu veux m'épouser par ce que j'ai déjà la réponse, mais je tenais à t'offrir la bague que j'avais choisie pour toi.

- Merci, dis-je embarrassé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demande-t-il soudain inquiet.

- Je suis désolé de t'avoir volé ta demande, j'ai tout gâché, je me sens coupable tout à coup.

C'est vrai ça, je réalise qu'il avait les mêmes intentions que moi mais qu'à cause de moi, ses projets son tombé à l'eau, je suis triste pour lui.

Il rit et secoue la tête.

- Stiles, sache que cette bague était dans ma poche hier soir quand tu m'as parlé de tes petits chocolats, dit-il en souriant. Mais je ne voulais pas gâcher ton plaisir, alors je me suis tu. Par ce que t'entendre me parler de tes sentiments, eh bien ça n'a pas de prix.
Tu n'imagines même pas le bonheur que tu m'apportes au quotidien, depuis que nous sommes ensemble, j'ai l'impression de revivre, de ressentir à nouveau quelque chose et je peux te dire que c'est fort et pour rien au monde je voudrais que ça s'arrête.
Alors, non tu n'as rien gâché, tu ne gâcheras jamais rien. Ne te sens pas coupable, je t'assure que je ne suis pas fâché que tu aies eu le courage de le faire avant moi. Je suis honoré au contraire.

Je dégluti péniblement et renifle tel un gosse qui aurait le rhume. J'ai les larmes aux yeux et mon cœur qui cherche à se barrer de ma poitrine. Bordel !

Je crois que ma déclaration d'hier est encore trop présente dans mon esprit et s'ajoute à l'émotion que je ressens en cet instant.

- Eh ben, si ça c'est pas une déclaration d'amour, je n'y connais rien, dis-je la gorge sèche.

Il me dévisage avec défi et hausse un sourcil, son regard change tout à coup et un énorme sourire se dessine sur sa bouche si sexy.

Je le vois s'agenouiller devant moi et je ris nerveusement.

J'y crois pas, il va vraiment le faire !

- Mieczyslaw Stilinski, voudrais-tu me faire l'honneur, à ton tour, de m'épouser et de me supporter jusqu'à la fin de nos jours ?

Eh bien oui, il l'a fait !

- Si tu me fais la promesse de ne plus jamais utiliser ce prénom avec moi alors oui je le veux.

- Je te le promets, rit-il en m'offrant son plus beau sourire.

Je ne le connaissais pas aussi spontané, je dois déteindre sur lui, ça doit être l'effet « couple », chacun se fond dans l'autre, chacun prend le meilleur de l'autre et le lui retransmet de la plus belle des façons.

Ensemble on s'améliore l'un l'autre, formant chaque jour un couple plus uni que le jour d'avant, c'est magique, réconfortant et rassurant. Je me sens chanceux.

J'adore ça et pour rien au monde je ne voudrais que ça s'arrête. 

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