49. Une journée de dingue
Deux cadavres de plus étaient venus remplir les piles de dossiers de la section Fringe ces trois dernières semaines. Stiles passait tout son temps au bureau, relisant et cherchant ce qu'ils avaient pu manquer avec son équipe. Il était épuisé par cette enquête qui n'en finissait pas.
Il fixait le dossier sans vraiment le lire quand son téléphone sonna.
Une bonne nouvelle vint enfin réjouir Stiles et lui remonter quelque peu le moral. Hélas après cet appel il fut incapable de se remettre au travail tellement il était euphorique.
Incapable de se concentrer d'avantage, il décida qu'il avait assez travaillé pour aujourd'hui. Il alla prévenir son père qu'il partait plus tôt, prétextant une grosse fatigue, ce qui n'était pas totalement faux.
Sur le chemin du retour il appela Mélissa pour savoir à quelle heure finissait Derek. Passa récupérer son précieux colis à la boutique, puis téléphona à un ami qui était toujours prêt à lui garder une de ses meilleures tables dans son restaurant.
Il fila sous la douche, s'habilla et prépara des vêtements pour Derek. Quand il fut prêt, sa moitié rentrait justement du travail, il ne lui laissa pas le temps de souffler et l'envoya sous la douche sans aucun ménagement.
- Stiles, je suis crevé, j'ai pas envie de sortir ce soir, râla Derek depuis la salle de bain où l'eau de la douche coulait déjà.
- S'il te plaît, j'ai réservé dans ton restaurant préféré, tu sais l'italien dans la rue piétonne ? Je te signale que moi aussi je suis crevé mais j'ai envie de me changer les idées, j'en ai besoin, on en a besoin, précisa-t-il avec entrain.
Quelques minutes plus tard le loup sorti de la salle de bain, une serviette autour de la taille, l'air grincheux mais visiblement prêt à faire des concessions.
- Imaginons que j'accepte, tu me promets de ne pas commander douze plats et trois desserts ? J'ai vraiment besoin de repos.
Stiles approcha, lui prit les mains et le regarda tendrement avant de lui dire de sa petite voix irrésistible.
- Je te promets qu'on sera de retour avant minuit, je bosse demain de toute façon.
Derek soupira, se pinça l'arête du nez et accepta de sortir avec lui. Stiles sauta de joie avant de le pousser dans leur chambre pour qu'il s'habille au plus vite.
Moins d'une petite heure plus tard, ils étaient installés à leur table, dans le coin le plus tranquille du restaurant. L'ambiance était chaleureuse comme d'habitude.
La salle était pleine mais il n'y avait pas beaucoup de tables, de sorte qu'on pouvait entendre la musique de fond sans intercepter la discussion des voisins.
Le serveur vint leur servir un apéritif, un vin blanc pétillant italien puis les laissa tranquille.
Stiles tenait son verre tout en observant Derek se détendre peu à peu, il avait l'air d'être moins fatigué qu'une heure auparavant.
- Alors comment s'est passé ta journée ? Demanda Stiles avant de boire une gorgée de son vin.
Derek en fit autant avant de lui raconter.
- J'ai eu une journée de dingue, j'ai travaillé au service des urgences aujourd'hui. Ils manquaient de personnel et j'y ai passé douze heures complètement folles !
Stiles sourit et le supplia de lui raconter.
- Eh bien ce matin a commencé en douceur, avec un accident de piéton sans gravité. Une personne âgée s'est cassé le coccyx, jusque-là ça allait. J'ai emmené Flora, c'est comme ça qu'elle s'appelait, faire une radio. Elle n'a pas arrêté de me draguer et de me reluquer durant le chemin jusqu'au service de radiologie. Je crois même que je l'ai entendue grogner sur ma collègue Betty quand elle a voulu me poser une question, ajouta-t-il en riant.
- J'aurais bien voulu voir cette Flora en action !
- Tu aurais été jaloux, elle m'a pincé les fesses quand je l'ai portée depuis son fauteuil pour la poser sur la table de radiologie !
Stiles éclata de rire en imaginant le regard pervers et les mains baladeuses de la petite vieille.
- Ensuite j'ai dû m'occuper d'un petit garçon de 3 ans qui s'était brulé la main sur la plaque de la cuisinière. Il était terrifié et souffrait beaucoup, il pleurait à chaudes larmes pendant que je lui mettais de la pommade désinfectante sur sa brûlure.
Mais il a vite arrêté quand je lui ai pris sa douleur, il regardait mon bras et mes veines prendre la couleur noire et j'ai vu ses yeux s'agrandir et sa petite bouche s'ouvrir de stupéfaction. C'était drôle à voir.
Quand j'eu fini il m'a dit la chose la plus gentille que l'on m'a jamais dite, je ne savais plus où me mettre tellement j'étais gêné.
Derek marqua une pause en y repensant, Stiles était impatient d'entendre la suite.
- Et alors ? Qu'est-ce qu'il a dit de plus gentil que ce que moi je te dis ? Demanda Stiles en faisant la moue, curieux.
- Il m'a dit que j'étais un superhéros et que j'étais plus fort et plus gentil que Superman ! J'ai bégayé quelque chose d'incompréhensible et ensuite sa mère nous a rejoints. Elle m'a demandé s'il avait été impoli en voyant ma tête, mais je l'ai rassurée et tout s'est bien terminé.
Le serveur leur apporta leur plat et Stiles le remercia, il imaginait la discussion entre sa moitié et le petit blessé et sourit. Derek lui demanda pourquoi il souriait bêtement comme ça.
- Pour rien, je constate que tu as eu une journée bien plus satisfaisante que la mienne, je suis un peu jaloux c'est tout.
- Attends d'entendre la suite.
- Ne me dis pas que tu as eu droit à une Pom Pom girl blonde aux gros seins ou à un capitaine de Lacrosse musclé à souhait !?
Derek soupira et secoua la tête devant sa jalousie.
- Non, un truc encore plus dingue ! Avec Betty on était en train de faire le tour des lits des urgences pour voir si on pouvait en libérer certains, quand une ambulance nous amène une femme enceinte sur le point d'accoucher.
Betty me dit de la prendre en charge. Je commence à paniquer et je lui dis que je n'ai pas la formation nécessaire, sur ce elle me dit d'aller la chercher avec un fauteuil pendant qu'elle appelle l'obstétricien de service. Je cours donc chercher un fauteuil et au même moment avec Mélissa on prend le même. Voyant ma tête elle me dit de le prendre, moi je lui dis plutôt de venir avec moi, pas rassuré du tout.
On rejoint l'ambulance au plus vite, Mélissa aide la patiente à descendre et moi je rapproche le fauteuil par ce qu'elle a vraiment l'air de souffrir.
Là Mélissa me dit qu'elle voit la tête du bébé !
Oh bordel ! Je suis en mode panique on ne bouge plus !
Mais Mélissa me crie de me dépêcher d'amener la patiente dans une salle libre. Du coup j'obéis, tel un robot, je marche aussi vite que je peux, m'assurant que Mélissa me suit. Je ne voulais pas faire ça tout seul tu vois ?
Stiles écoutait sa moitié, avec admiration, revivant la scène avec le même stress au maximum, se mettant dans la peau de son compagnon à ce moment-là. Derek continua donc son récit, Stiles suspendu à ses lèvres.
- J'arrive donc dans une salle libre, Betty viens nous dire que l'obstétricien ne pourra pas être là tout de suite car il est sur une césarienne. Mais Betty et Mélissa savent ce qu'elles font alors je me détends un peu et les seconde comme je peux.
Je rassure la future maman en lui demandant si son mari doit arriver. Elle me dit qu'il est en route mais qu'il a une heure de trajet, du coup elle fond en larme, toute triste et déçue que son mari ne voit pas la naissance de leur premier enfant. Je lui prends la main pour la réconforter et lui dit qu'on va bien s'occuper d'elle.
Betty et Mélissa s'occupent de faire naître le bébé mais elles se rendent compte qu'elles vont devoir recoudre la maman, bref je t'épargne les détails.
Du coup Mélissa tient la petite fille dans ses bras pendant que Betty s'occupe de sa mère. Moi je me tiens à l'écart, observant Mélissa parler à la mère, quand tout à coup elle me dit qu'il faut que je fasse du peau à peau avec le nouveau-né. Que c'est ce que sa mère veut, mais vu que le père n'est pas encore là je dois le faire pour qu'elle n'ait pas froid ou quelque chose comme ça ! Mon cerveau ne fonctionnait plus très bien à ce moment-là... Je ne savais même pas ce que ça voulait dire de faire du peau à peau !
Je me retrouve donc, sans tout comprendre, torse nu, assis sur un fauteuil avec la petite sur moi, protégée par une couverture chaude.
Derek enfourne quelques raviolis dans sa bouche avant de continuer, Stiles lui demande s'il fait exprès de s'arrêter au moment crucial de son récit. Le loup secoue simplement la tête en souriant, avant de replonger dans son histoire.
- Là je me retrouve dans une espèce de rêve éveillé, je pose mon regard sur la petite merveille sur mon torse, je n'ai plus d'yeux que pour ce petit être qui dort, c'est la plus belle chose que j'ai jamais vue. Elle est à plat ventre sur moi et je n'ose plus bouger, ma main délicatement posée sur son dos et j'écoute son petit cœur battre. Elle a l'air tellement petite, si innocente. Je remarque qu'elle a son minuscule poing fermé coincé sous sa joue, alors le plus délicatement du monde j'essaye de l'aider.
Je suis complètement ailleurs quand ma main entre en contact avec son petit bras. C'est incroyablement doux et tout fragile, j'ai même peur de la casser. Je libère sa main délicatement et je ne sais comment, elle m'attrape un doigt. Mon cœur s'emballe à ce moment-là, je ne sais plus comment je m'appelle, ni où je suis.
Pendant de longues minutes elle me serre fort comme si j'étais la personne la plus importante à ses yeux, comme si sa vie en dépendait, et là j'ai une putain de révélation !
Je suis bouleversé et me rends compte que c'est exactement ça d'être père ! Être là pour ses enfants quoi qu'il nous en coûte !
Mon cœur fait des saltos et mes poumons oublient qu'ils existent... Bref je reprends peu à peu mes esprits, et ne me rends pas compte du temps qui s'est passé. Je suis interrompu dans mes pensées par le père de la petite qui débarque en sueur devant moi.
Je croise son regard et là je vois une émotion que je n'ai jamais vue chez personne, j'entends son cœur battre à mille à l'heure. Quand il découvre enfin sa fille, il tombe à genoux et se met à pleurer. Je suis submergé par ses émotions, c'est fort, incroyable, je pensais même pas qu'on pouvait ressentir tout ça, même si j'en avais eu un petit aperçu quelques minutes avant.
Bref, je me lève le plus doucement du monde tout en tenant la petite contre moi, j'invite le père à s'asseoir avant qu'il ne tombe dans les pommes et je lui dépose sa fille dans les bras en le félicitant. Je quitte la pièce en vitesse et vais m'asseoir dans une salle vide pour me remettre de mes émotions par ce qu'à ce moment-là c'est trop fort pour moi. C'est le truc le plus intense que j'ai vécu de toute ma vie !
Derek leva les yeux et revint à la réalité, quand il entendit Stiles renifler et remarqua les larmes aux coins de ses yeux.
- Ça va ? Demanda le loup à son compagnon.
Stiles s'essuya les yeux avant de hocher la tête incapable de répondre quoi que ce soit.
- Tu sais... quand j'ai ressenti le bonheur et l'émotion du papa, je n'ai pensé qu'à une seule personne... c'était toi. Je me suis dit que je voulais moi aussi voir ce bonheur dans tes yeux, avoua Derek la gorge serrée, tout en posant une main sur celle de son compagnon.
Stiles eut un hoquet de surprise quand il réalisa ce qu'il venait d'entendre.
- Tu veux dire que... Il ne put finir sa phrase mais Derek lui confirma ce qu'il pensait.
- Oui, aussi fou que ça puisse paraître j'ai envie d'avoir des enfants avec toi Stiles ! J'ai envie qu'un jour on fonde une famille, notre famille. Je sais que sur ce point on n'est pas vraiment compatible toi et moi mais je sais qu'on trouvera une solution... On trouve toujours, murmura-t-il ému.
Stiles pleurait maintenant à chaudes larmes mais arborait le plus beau des sourires, un de ses sourires spécialement réservés à sa moitié et il avoua, complètement ébranlé.
- Ça n'a rien de fou crois moi.
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Hello tout le monde,
Petite info; J'ai quasiment terminé d'écrire cette histoire...
Je vous annonce qu'il y aura 60 chapitres et un épilogue, c'est bientôt fini... 😢 Mais rassurez-vous il y a encore quelques belles surprises à venir !
Merci à tous pour vos encouragements et vos petits mots...
A plus !
Mellie 🥰
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