44. Bon retour parmi nous
Malgré la douleur qui me vrille la tête, je me sens bien.
Je me sens léger, j'ai l'impression de reposer sur un nuage, mon corps emballé comme dans un cocon de ouate.
Tout est blanc autour de moi et au loin, j'aperçois une douce lumière, on dirait qu'elle m'appelle. J'essaie de me lever, mais j'ai le sentiment qu'il me faut une heure pour me mettre debout ou alors le temps s'est ralenti.
Tous mes gestes sont d'une mollesse inconcevable, ce qui me fait peur, d'habitude ma vie est plutôt rythmée par mon hyperactivité. La lenteur, je n'aime pas ça. J'ai la sensation de ne plus être maître de mon corps, je suis terrifié à l'idée de ne jamais retrouver mes sensations habituelles.
Je perçois une voix au loin, féminine et réconfortante. Je la reconnais, c'est la voix de ma mère. Je crois qu'elle m'attend, je ne suis plus seul, enfin. Je marche pendant des heures pour la rejoindre, dans ce coton qui m'enveloppe les pieds et me ralenti, je suis épuisé.
Je suis à bout de force quand je touche enfin au but, mais mon corps épuisé voudrait juste dormir alors je m'allonge à même le sol doux et chaud et je me laisse bercer par la voix de ma mère qui me chante ma berceuse préférée.
Mes yeux se ferment en l'écoutant.
Je suis réveillé par une secousse venue de nulle part, comme un tsunami elle me retourne la tête qui me fait encore atrocement mal. Tout mon corps à des soubresauts, j'en ai des frissons dans la colonne vertébrale.
Je ne comprends pas ce qui m'arrive, à nouveau mon corps n'en fait qu'à sa tête sans me demander mon avis.
Pourquoi personne ne vient m'aider ? Pourquoi suis-je seul et où suis-je ?
Je tente de m'asseoir malgré mon mal de tête, je me concentre sur ce qui m'entoure, la lumière est toujours en vue et la petite voix de ma mère m'appelle à nouveau.
Il me faut y retourner, essayer de la rattraper avant qu'elle ne disparaisse. Je ne veux pas la perdre.
Je concentre tous mes efforts pour me déplacer, épuisé j'arrive en rampant à ses pieds. Elle s'accroupit et me sourit. Je lui rends son doux sourire et lui demande ce qui se passe.
Hélas sa réponse ne me plaît pas du tout, je m'attendais à un accueil chaleureux et au lieu de ça elle me dit qu'elle ne veut pas de moi ici.
- Stiles, mon cher fils... Tu n'es pas à ta place ici, tu ne dois pas me suivre, écoute-les... ils t'appellent, dit-elle avec douceur.
- Maman, je veux rester avec toi, tu me manques, j'ai besoin de toi supplié-je.
Ma mère me caresse les cheveux avec amour puis elle me prend la main et l'embrasse chaleureusement. Mais elle insiste.
- Mon chéri, tu ne peux pas rester ici, tu dois y retourner, ils t'attendent, ils ont besoin de toi et tu as besoin d'eux, murmure-t-elle.
- Mais maman, c'est avec toi que je veux être, dis-je les larmes aux yeux.
- Ce n'est pas encore le moment Stiles, tu as une vie à partager, quelque chose de meilleur t'attends là-bas, dépêches-toi de les rejoindre, déclare-t-elle avec amour.
Ça se bouscule dans ma tête, je ne comprends pas de qui elle parle, mais au loin j'entends des voix, je ne distingue pas les mots mais leurs mélodies me semblent familière.
Je me concentre et le son devient plus clair, je crois reconnaître la voix de mon père mais elle a l'air faible et si triste, ça me fait mal au cœur de l'entendre.
Je tends l'oreille, me concentre à m'en faire mal à la tête, ma mère m'a dit de les écouter. Je veux savoir de qui elle parle, je fais appel à toutes les forces qu'il me reste mais je suis tellement fatigué. Je n'y arrive pas, je baisse les bras.
Je retrouve malgré-moi ceux de Morphée.
Quand je rouvre les yeux ma mère m'observe, elle vient me prendre dans ses bras mais je n'ai pas la sensation qu'elle me touche, sa bouche remue mais aucun son ne parvient à mes oreilles. Je panique, pourquoi j'ai la mauvaise impression que c'est la fin et que je ne pourrais plus la voir ?
C'est ma dernière chance de lui parler, poussé par le désespoir je crie : Maman !
Elle me murmure à l'oreille :
- Il est temps de les rejoindre, fais-le pour lui... au revoir mon fils, je t'aime...
Lui ? Qui ça ? Mon père ? Je ne sais pas de qui elle voulait parler mais c'est fini, la douce image de ma mère a disparu.
Je pleure toutes les larmes de mon corps, j'ai encore perdu ma mère, je n'ai pas réussi à la retenir, elle m'a abandonné et ce pour la dernière fois je crois.
Entre deux sanglots j'entends une autre voix, tout aussi triste que celle de mon père mais les sensations en l'entendant sont différentes, elles réveillent en moi des sensations de bonheur, de joie, de chaleur.
Je me laisse envelopper par cette voix, ses sentiments et c'est alors que son souvenir me revient, c'est lui, je reconnaitrais cette douce mélodie entre mille...
Quelque chose change à ce moment-là, la sensation du coton sous mon corps, de la chaleur autour de moi à disparu, la douceur fait place à la douleur.
J'ai l'impression que l'on m'écrase la cage thoracique, mes poumons me brûlent de l'intérieur, quelque chose bloque ma respiration, j'étouffe.
Je tousse, me débat, j'observe autour de moi, je perçois des formes, des sons, mais tout est flou. Je vois du mouvement, ça s'agite près de moi, on me prend la main, on me parle mais je ne comprends rien, ma tête me fait mal, j'ai l'impression qu'elle va exploser.
Je m'excite et gigote pour montrer que je suis là, que je suis toujours vivant.
Je sens une piqure dans mon bras, puis c'est le trou noir m'emporte dans les ténèbres.
On m'a encore abandonné, rejeté, personne ne veut de moi, ma mère m'a repoussé vers un autre univers en me disant que c'était mieux pour moi, mais j'en doute.
- Stiles ?
Quelqu'un m'appelle, qu'est-ce qu'on me veut encore ? Si c'est pour me rejeter c'est pas la peine, j'ai donné merci. Je ne veux plus qu'on m'abandonne, ça fait trop mal. Laissez-moi seul. Laissez-moi en paix.
- Stiles... réveille-toi, je t'en supplie écoute ma voix, je suis là.
C'est cette voix, sa voix, j'en suis sûr, je la ressens dans tout mon corps. Je sens mon cœur accélérer, j'en ai mal à la poitrine tellement c'est fort.
Je l'entends dire :
- Je crois qu'il se réveille, j'entends son cœur battre plus fort.
Oui, c'est ça, je me réveille enfin de ce rêve où ce cauchemar, j'ai de la peine à savoir. Mais cette phrase-là je l'ai entendue très distinctement, j'en suis sûr. Je tente de toutes mes forces d'ouvrir les yeux, enfin ils papillonnent aveuglés par la lumière du jour.
Je sens une douce chaleur sur ma main et observe la main de mon paternel avec joie, ma mère avait raison, il est là et je vois ma sœur derrière lui, elle me sourit.
Puis j'entends mon prénom prononcé avec toute la douceur et l'amour que je connais si bien maintenant. Un bonheur fou s'insinue en moi et je tourne la tête pour observer le plus beau des sourires, celui de mon compagnon.
Encore une fois ma mère a eu raison de me repousser et je le comprends maintenant. Ils sont et seront toujours là pour moi et à ce moment-là c'est tout ce qui compte.
Ma tête à pleins de choses à dire mais ma bouche refuse de laisser sortir les mots.
- N'essaie pas de parler Stiles, on va appeler une infirmière pour qu'elle te libère, tu as été intubé, me dit doucement Derek.
Sasha reste assise en retrait mais me sourit. Mon père se lève et m'embrasse sur le front en murmurant.
- Bon retour parmi nous mon fils.
J'observe tour à tour mon père et Derek et me rends compte qu'ils ont l'air de bien s'entendre. Non pas que je m'en plaigne mais, notre relation était jusqu'ici restée secrète et je me demande si c'est toujours le cas et qu'est-ce qu'il s'est passé entre eux ?
Pas le temps d'y réfléchir car l'infirmière entre dans ma chambre, elle s'approche de moi et me prends le pouls, elle sourit, c'est bon signe.
Elle m'explique qu'elle va m'enlever le tube qui entrave ma gorge et que ça ne va pas être très agréable. Je vous confirme, on a l'impression de vomir des hérissons, c'est horrible, mais je respire à nouveau par moi-même et ça c'est génial.
Mon père me tend un verre d'eau que j'accepte volontiers, la sensation est tellement agréable que je laisse sortir un soupir d'aise.
Je vois mon père et Derek se regarder bizarrement, qu'est-ce qu'ils mijotent ? Je commence à stresser, puis Derek déclare.
- Je vais aller chercher un café, vous en voulez un Noah, Sasha ?
Je reste abasourdi par les paroles de mon compagnon. Il vient d'appeler mon père par son prénom ?
Ok, apparemment j'ai dû rater un épisode.
- Oui, merci volontiers, répond mon père en souriant.
- Je viens avec toi, déclare Sasha en se levant.
Bon je veux des explications là s'il vous plaît !
- Papa...
- Non, chut, ne dis rien Stiles tu vas te faire mal à la gorge.
Alors d'un signe de tête je désigne la porte et le regarde fixement dans les yeux, il m'a compris.
- Stiles, je suis au courant pour toi et Derek, il m'a tout raconté après ton arrivée à l'hôpital, me répond-il avec douceur.
Je ne sais pas pourquoi mais je baisse la tête, incapable de soutenir son regard pourtant plein de bienveillance.
Il m'interpelle mais je n'ose pas le regarder, j'ai peur de ce qu'il va me dire, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs et je ne sais pas comment réagir.
- Stiles, regarde-moi s'il te plaît, dit-il avec tendresse.
J'obéis à contrecœur. Il plante ses iris bleues dans les miennes, faisant battre mon cœur encore plus fort.
- Stiles, tu es mon seul fils et je t'aime comme tu es. Je suis fier de toi, aussi fier que si tu avais marché sur la lune, déclare-t-il en souriant. Si tu es heureux, je suis heureux pour toi, pour vous, d'accord ?
Je lui souris et essaye de lui dire que je l'aime moi aussi, j'ai la voix brisée mais il m'a entendu et vient me serrer dans ses bras et me répète à nouveau qu'il m'aime.
A ce moment-là, Derek entre dans la chambre timidement, il observe mon père et le remercie. Mon père vient lui faire une accolade, prend le café de ses mains et sort de la chambre en me souriant.
Décidemment j'ai raté même plusieurs épisodes je crois.
Derek vient s'asseoir à côté de moi en m'embrassant, la chaleur de ses lèvres sur les miennes me fait fondre de bonheur mais il ne s'attarde pas et me demande comment je me sens.
- Comme quelqu'un à qui on a fait des cachotteries, dis-je en riant doucement.
Ce qui me fait tousser, je grimace de douleur.
Voir le sourire de mon compagnon à ce moment-là n'a pas de prix.
- Oui, effectivement, je n'ai pas pu attendre ton réveil pour officialiser notre relation à ton père. Ça n'a pas été facile, j'appréhendais sa réaction mais je crois que tu as le père le plus compréhensif du monde, m'avoue-t-il soulagé. Tu sais je me suis rendu compte que c'était le seul père à qui je pouvais l'annoncer et je me suis demandé comment auraient réagis mes parents. Je suis triste quand je pense que je ne le saurais jamais mais ça m'a soulagé de voir à quel point ton père t'aime, je suis heureux d'avoir pu lui dire.
- Merci de lui avoir parlé, j'aurais préféré le faire moi-même mais je suis heureux de ne plus lui mentir.
- Tu sais que je ferais n'importe quoi pour toi ? Je t'aime Stiles et bordel tu m'as fait peur, tu sais que ça fait quatre jours que tu roupilles ? Déclare-t-il en soupirant.
- Je suis désolé, je vais essayer de ne plus me faire agresser, promis.
- Et moi je te promets de mieux te protéger la prochaine fois. Au fait ton père m'a conseillé de porter plainte et je l'ai fait, pour toi.
- Décidemment il m'étonnera toujours.
- Je crois que le fait de savoir pour nous et ton agression, ça l'a bouleversé, il était très en colère contre ceux qui t'on fait du mal.
- Et comment ça s'est terminé pour toi...et eux ?
- Je ne les ai pas tués si c'est ça ta question, j'ai préféré te sauver la vie, j'ai eu raison ? Me demande-t-il fièrement.
- Je t'aurais tué si tu m'avais abandonné.
Il rit, d'un rire franc, un rire de soulagement. Une émotion forte qui veut dire que tout ça c'est derrière nous, qui nous prouve encore une fois, qu'ensemble nous sommes plus fort et plus uni que jamais.
Et tout ce que je trouve à dire c'est ; je t'aime, par ce que c'est tout ce qui me vient à l'esprit quand je pense à lui.
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Hello tout le monde,
La lecture a-t-elle été plaisante ? A votre goût ?
Moi je m'éclate toujours autant...
J'ai déjà écrit deux chapitres de ma prochaine histoire, j'ai pas pu résister, j'avais peur d'oublier mes idées...
Voulez-vous en savoir plus ?
Etes-vous curieux ?
Si vous êtes sages, je vous en offrirais un aperçu...
Si ça vous tente bien sûr, sinon tant pis...
A vous de voir !
A plus.
Mellie 🥰
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