24. Vendre mon âme au diable


Tels les nuages venant chasser le soleil, Kate est venue chasser toutes les nuits que j'ai passé ici. Chaque matin elle est venue me tester, me torturer l'esprit, me retourner le cerveau comme elle seule sait le faire.

Jusqu'ici j'ai tenu bon, pour moi, pour Stiles, pour nous et notre avenir. Mais là je suis à bout, je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps. Ma force mentale est aussi faible que mon corps. Elle m'a mis plus bas que terre.

Depuis hier soir, je crois, mes souvenirs sont encore confus, elle a rajouté une nouvelle drogue, pour s'amuser un peu selon elle. Croyez-moi je ne m'amuse pas du tout, je souffre depuis qu'elle est passée me narguer.

J'ai beau essayer de ne pas boire car je suis bien conscient que cela me fait du mal, mais mon corps réclame son soulagement. Je pense que je suis devenu dépendant de cette merde de drogue, elle me brouille l'esprit mais m'aide aussi à supporter ma condition, une belle réussite pour Kate, elle doit être fière d'elle.

Et moi j'ai honte, je suis blessé dans mon estime, j'ai l'impression de n'être plus rien pour personne et en même temps je continue d'espérer que l'on vienne me sauver, incapable de le faire moi-même. Je me dégoûte, je n'ai plus rien du loup fort que rien ne touche que l'on a connu. Ma famille aurait honte de moi.

Pour en revenir aux drogues... désolé je m'égare, ma nuit n'avait pas si mal commencé, je rêvais de Stiles et de plaisir charnel, de désir inavoué et de fantasme inavouable.

Jusque-là rien de très inhabituel... Oups grillé, vous êtes au courant maintenant !

Ensuite ça a commencé à devenir bizarre, dans le genre plan à trois avec Kate au milieu. Yerk ! A gerber... Et depuis pas moyen d'effacer ces images de ma tête. La drogue les a imprimés en format A1 histoire que je ne les oublie pas !

Ce matin je me suis réveillé avec le service trois pièces prêt à faire feu, si vous voyez ce que je veux dire ! C'est alors que j'ai compris qu'elle me drogue au viagra depuis hier soir l'ordure. Elle ne lâche pas l'affaire et en plus elle a trouvé le moyen d'y parvenir.

Je suis hors de moi, j'ai des envies de meurtre, je bous d'impatience comme une certaine partie de mon corps qui commence sérieusement à me faire mal. Croyez-le ou non, bander pendant plusieurs heures de suite je peux vous dire que ça fait un mal de chien !

En plus ça peut être dangereux, j'ai pas vraiment envie de finir eunuque ou de subir une pénectomie bordel ! Oui, étant infirmier je sais ce que c'est, j'ai déjà vu un homme se faire couper le ... Il l'avait coincé dans un tiroir... Je ne me rappelle plus comment... Bref...

Brrrr rien que d'y penser ça me fait froid dans le dos !

Voilà où j'en suis ce matin, le corps épuisé mais la courgette au garde à vous ! Bordel j'ai faim, j'adore les courgettes en plus...

Ressaisi-toi merde !

Cette saloperie de drogue me ronge les neurones, je vais surement finir à Eichen House si ça continue, mais je n'y peux rien, c'est comme ça.

Ça y est, mon heure est arrivée, j'entends Kate derrière la porte. Courage mon gars, tu seras bientôt en paix et plus rien n'aura d'importance, tu seras enfin libre !

Je m'y suis préparé mentalement, enfin j'ai essayé en tout cas, mais l'idée d'assouvir ses envies me débecte et me révolte. Sur ce fait mon cerveau n'a pas perdu son objectif.

Mais comment me révolter quand physiquement je tiens à peine debout ? Aurais-je la force de refuser, de l'affronter ? Je n'en sais rien.

- Alors beau brun, on a bien dormi ? Je vois qu'on est prêt ce matin, je suis ravie, ça change de ton attitude habituelle, dit-elle froidement.

Si tu savais à quel point tu me fais horreur, à quel point tu me répugnes, si tu savais tu fermerais ta sale gueule !

Ça c'est ce que j'ai envie de lui dire mais je n'en ai pas la force, je n'ai plus qu'une envie, qu'on en finisse. J'ai la tête qui tourne et la nausée.

- Tu es rudement calme et silencieux, je vais te faire couiner, crier et gémir ne t'inquiète pas...

Elle a complètement perdu l'esprit, elle divague totalement ! Même si mon corps semble prêt à réaliser tous ses désirs, ma tête n'est clairement pas du même avis et j'espère que ça ne changera pas.

- Tu rêves si tu crois ça !

- Ne me cherche pas, allez viens ! Rage-t-elle.

Molosse 1 et 2 me détachent et m'emmènent du côté des douches comme la dernière fois. Cette fois-ci personne ne vient me déranger et au bout de dix minutes Kate fait son apparition.

Elle me prend par la main et m'entraîne ou plutôt me traîne dans une salle à l'étage que je n'avais encore jamais vue. C'est très sommaire, il y a un grand lit contre le mur et en face un fauteuil et une petite table.

Elle me propose de manger quelque chose pour me redonner des forces. Elle m'invite à m'asseoir sur le fauteuil.

- T'aurais pu y penser il y a plusieurs jours tu sais ? J'aurais pu crever de faim ! Dis-je sur la défensive.

- Ne fais pas ton pénible et dépêche-toi, je n'ai pas toute la journée, me crache-t-elle aussi méchamment que possible.

J'essaie de gagner du temps. Je n'ai vraiment pas l'envie ni le courage de faire ce qu'elle attend de moi.

- Tu sais quoi ? J'ai soif, t'aurais pas quelque chose qui ne contiendrait pas de drogue ?

Je la vois serrer les poings. Je jubile intérieurement mais cache mon sourire. Elle se lève et me rapporte un verre d'eau. Je le bois d'un trait, ça fait vraiment du bien. J'ai juste le temps de le reposer qu'elle vient s'asseoir sur mes genoux, face à moi.

Dois-je préciser que je suis presque à poil et qu'elle me met vraiment mal à l'aise ?

Je refuse de la toucher, je lève les mains. Elle ? Eh bien elle ne se prive pas, elle passe ses mains autour de mon cou et me caresse le torse. Elle tente de m'embrasser mais je tourne la tête par dégoût.

- Fais un effort voyons, imagine que je suis celle que tu désires. Si tu ne fais pas d'effort je vais te réduire en miette. Tu ne seras plus qu'un petit chiot rampant la queue entre les jambes et plus personne ne voudra de toi !

Elle se lève et se déshabille devant moi. Elle essaie de m'allumer, elle se dandine à poil en plantant son regard dans le mien mais ça ne marche pas alors elle revient à la charge et tente de me caresser, là où l'on est le plus sensible.

Je suis tellement à bout que je n'ai plus la force de lui résister. Elle a réussi, elle m'a détruit, je ne suis plus rien, pour personne. Je ne suis plus qu'une loque et je suis presque sûr que Stiles ne voudra plus jamais de moi quand il saura ce que j'ai fait.

Mais je n'ai pas vraiment d'option, mon corps est faible, il n'y a qu'une sortie gardée par molosse 1 et 2 et je n'ai pas d'arme à portée de main.

A ce moment-là je comprends qu'il faut que je vende mon âme au diable quitte à perdre ma dignité, ma liberté en échange. Je n'ai plus le choix.

Elle vient frotter ses fesses contre mon entre jambe, j'ai des frissons et j'essaie de l'éloigner mais elle se retourne et passe ses mains sous ma serviette, elle me caresse et me menace de me faire mal si je ne coopère pas.

Vu ce qu'elle tient dans ses mains, je ne prends pas le risque, malgré qu'elle m'écœure au plus haut point.

Il me vient alors une idée, si j'arrive à la plaquer sur le lit, je pourrais peut-être l'assommer avec quelque chose. C'est mon dernier espoir.

Je me lève et laisse tomber la serviette qui me cachait à mes pieds. Il me faut toute la force de l'univers pour y arriver mais je continue de jouer le jeu.

Elle mord à l'hameçon. Elle sourit.

Elle s'approche de moi et vient poser ses mains sur mon torse. Je me retiens de reculer, ferme les yeux pour me donner du courage et pose délicatement mes mains sur ses hanches. Je la pousse doucement à reculer contre le lit, arrivée en bout de course elle s'agrippe à mes bras et je ne sais par quel miracle elle se retrouve sur moi.

Je me retrouve sur le lit, elle au-dessus de moi.

Merde, c'était pas comme ça que ça devait se passer. Elle vient me lécher le cou ! Oh bordel pas ça, j'ai envie de la frapper mais je ne suis pas dans la bonne position !

Ouais c'est ça, rigolez !

Je remarque qu'il n'y a rien à portée de main qui m'aiderait à l'assommer, bordel !

Je tente de la retourner pour qu'elle se retrouve en dessous et j'y arrive, j'ai enfin le dessus, je reprends espoir. Je lui murmure à l'oreille de ma voix la plus suave.

- Mets-toi sur le ventre.

Elle sourit, elle croit avoir gagné mais n'a aucune idée de ce que je vais lui faire, non rien de sexuel je vous ai dit !

Je remonte vers elle et attrape discrètement un oreiller, oui c'est tout ce que j'ai trouvé. L'étouffer avec me paraît être ma dernière solution. Ou plutôt ma seule option.

Elle se tortille sous moi, elle est impatiente et moi aussi mais pas pour les mêmes raisons. Je plaque l'oreiller sur sa tête, l'écrasant contre le matelas, je le maintien aussi fort que je peux.

Elle se débat, ne se laisse pas faire. J'essaie de resserrer ses jambes avec les miennes pour l'empêcher de bouger mais ça devient de plus en plus difficile.

Elle crie, bordel, heureusement que personne n'est là pour voir ça, on pourrait mal l'interpréter !

Je garde mon objectif en tête, je ne la laisserais pas reprendre le dessus. Mais j'ai de plus en plus de mal à faire ce que je rêve de faire.

J'ai les bras qui tétanisent, je n'ai plus l'énergie nécessaire, je craque.

Je suis à bout de forces quand la porte s'ouvre sur Stiles !

Oh putain, c'est maintenant qu'il se décide à venir me sauver. Au moment où je suis à poil, sur un lit, la queue collée sur les fesses de Kate et le reste de mon corps sur le sien, essayant de l'étouffer.

Il a vraiment le don pour arriver au meilleur moment ! Je me sens gêné mais je suis soulagé de le voir malgré tout.

- Vite, aide-moi Stiles !

Il me regarde, l'air complétement abasourdi, le pistolet pointé sur le lit et ne bouge pas !

- C'est Kate, fais quelque chose bordel ! Je fais un geste de la tête pour lui désigner l'oreiller, il hoche la tête. J'enlève l'oreiller et au même moment il l'assomme avec la crosse de son revolver.

Je tombe à terre, à bout de force, brisé, en miette. Mais soulagé, je crois.

- Ok tu peux m'expliquer ce qui se passe ici putain ? Crie Stiles.

- Ce n'est pas ce que tu crois ! Dis-je les dents serrées, roulé en boule parterre la main sur ma côte qui me refait souffrir.

Je vois Stiles fermer la porte après avoir rassuré la meute. Génial tout le monde allait débarquer, je l'ai échappé belle. Quelques secondes de plus et tout le monde aurait profité du spectacle.

Stiles menotte Kate encore inconsciente dans le dos et la couvre avec une couverture. Il me donne sa veste pour couvrir ma nudité quand il remarque mes blessures, il est en colère. Il constate ensuite que je claque des dents, sûrement à cause du choc.

Stiles attend les bras croisés, le regard fermé mais inquiet. J'ai comme l'impression qu'il m'en veut et que me faire pardonner ne sera pas une mince affaire.

Mais je n'y suis pour rien, j'ai fait tout ce que je pouvais pour lui résister et j'espère vivement qu'il comprendra.

Il me rassure quand il m'avoue qu'il a surtout eu peur pour moi. Il s'accroupit à mes côtés et me prend dans ses bras. Sa chaleur et son contact me redonne espoir.

Tout n'est pas perdu.

Je ne lui dis rien, je n'ose pas tellement j'ai honte de moi et il comprend à mon plus grand étonnement. Il ne veut pas d'explications dans l'immédiat, il veut juste me sortir de là et qu'on en finisse avec elle. Il est en colère contre Kate, je le vois bien dans ses yeux inquiets et plein de haine. Je sens sa haine jusque dans mes narines.

Il passe le relai à son père et celui-ci embarque cette cinglée dans sa voiture et l'emmène au poste de police.

Je lui parle aussi des deux molosses en bas, il me parle de la dizaine de gardes autour du bâtiment que je n'avais pas repéré. Apparemment Kate était bien organisée.

Jordan nous semble être le plus indiqué pour s'occuper de mes bourreaux qui sont en fait des chiens de l'enfer. J'étais tellement dans les vapes que je n'avais pas remarqués !

J'ai l'impression de vivre tout ça comme dans un rêve ou plutôt un cauchemar, j'ai l'impression que tout se déroule au ralenti, mon corps se laissant porter tout comme mon esprit. J'ai les tempes qui tapent. Mon cœur qui cogne réveille plus encore la douleur de mes côtes.

Stiles m'accompagne dans l'ambulance qui nous emmène à l'hôpital, il a craint pour ma santé. Quand il a vu dans quel état j'étais, il n'a pas voulu prendre de risque.

Durant tout le trajet Stiles me tient la main et n'ouvre la bouche que deux ou trois fois. Je me rappelle surtout qu'il veut me rassurer. Son visage est si crispé que je n'arrive pas à savoir si c'est par peur ou de colère. Ma tête est encore dans le flou.

Je me retrouve dans une chambre d'examen, il y a Mélissa et deux médecins qui s'affairent autour de moi, puis je me sens partir, je me sens léger et c'est le trou noir. 

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