Une partie de la section Fringe était prête à partir pour l'autre univers afin d'aider leurs collègues dans leurs recherches. Ils avaient un certain nombre d'entrepôts à vérifier.

Plus le temps passait et plus les traces de M. Stilinski s'estompaient, ils n'en avaient déjà pas beaucoup, ce qui rendait leur travail long et fastidieux mais il fallait le faire pour pouvoir avancer dans leur enquête.

Walter et Astrid allaient rester au laboratoire, occupés sur une autre affaire assez glauque.

Peter, Olivia et Stiles se dirigeaient vers la sortie du laboratoire quand le téléphone de ce dernier sonna. Il y répondit tout en suivant ses collègues à la voiture, quelques pas derrière eux. C'était Peter Hale qui lui racontait les résultats de ses dernières trouvailles.

- T'en es sûr ? Elle est toujours vivante ? Oh bordel ! En plus elle a deux molosses avec elle ? Lâcha Stiles, la main sur la bouche.

Stiles était sous le choc, désemparé et contrarié.

Son cœur accéléra sous le choc de la nouvelle. C'était sérieux, Kate s'en était vraiment prise à Derek. Il n'osait même pas imaginer ce qu'elle pourrait lui faire.

Peter lui expliqua qu'il allait retourner voir Chris Argent. Maintenant qu'il était certain que sa sœur était vivante, il aurait plus de chance de le convaincre de les aider. Il allait lui mettre la pression.

- Ok, j'appelle mon père pour lui donner les infos et voir s'il peut faire des recherches de son côté. Je t'appelle si j'ai du nouveau et tu fais de même, ok ? Dit Stiles avant de raccrocher.

Stiles n'en revenait pas, cette cinglée était toujours en vie ! Pourquoi en voulait-elle à Derek ? N'avait-elle pas fait assez de mal à cette famille ?

Stiles sentit la colère monter en lui, une haine viscérale pour cette femme qui avait fait tant souffrir les Hale !

Pourquoi était-il si en colère tout à coup ? Peut-être bien parce que la vérité éclatait enfin au grand jour, devant ses yeux. C'était comme s'il venait de se prendre un mur invisible, arrêté en pleine course par la réalité.

Il se rendit compte à cet instant de tout ce que Kate pourrait lui prendre, tout ce qu'il pourrait perdre à cause d'elle. Ce fut comme une évidence qui lui glaça le sang et lui mit un sacré coup au moral.

Stiles ne pouvait pas la laisser lui prendre tout ce qu'il avait de meilleur dans sa vie. Il ne pouvait pas perdre quelqu'un d'aussi important, il ne s'en remettrait pas. La mort de sa mère avait été la pire épreuve de sa vie, mais aujourd'hui il avait peur que ce ne soit pire encore à surmonter pour lui.

S'il ne faisait rien, il perdrait la personne qui avait la place la plus chère à son cœur et ça il ne pouvait le concevoir.

Olivia remarquant le trouble de son collègue lui demanda si tout allait bien.

- Non pas vraiment, une personne qui m'est chère a été kidnappée par une psychopathe que je croyais morte, énonça-t-il froidement, les yeux dans le vague.

Olivia qui était assise sur la place du passager devant, tenta de réconforter Stiles, assit à l'arrière. Elle posa une main sur son genou pour tenter de le réconforter. Elle l'observa en silence, inquiète pour lui.

- On peut faire quelque chose pour vous ? Demanda-t-elle gentiment.

Olivia lança un regard interrogateur à Peter qui ne lâchait pas la route des yeux. Concentré, il n'avait pas l'air d'avoir suivi la conversation.

La jolie blonde se sentit abandonnée mais ne fit pas de même avec son jeune collègue. Elle s'inquiétait pour lui, elle ne l'avait jamais vu aussi bouleversé. Elle avait plutôt l'habitude de le voir souriant et blagueur, le voir comme ça l'affectait autant que ça la désarçonnait.

Stiles semblait ailleurs, complètement abasourdi, mais quand il entendit les paroles d'Olivia il reprit quelque peu ses esprits.

- Je dois appeler mon père ! Sursauta-t-il tout à coup.

Ce qu'il fit sans plus attendre.

Noah Stilinski était sur le terrain avec Jordan Parrish, ils devaient régler une querelle de voisinage sans grande conséquence. Il promit à son fils de se mettre à la recherche de Derek et surtout de Kate dès qu'ils en auraient terminé.

Noah fut troublé d'entendre son fils si abattu et inquiet, il commençait à se poser des questions sans vraiment savoir ce qu'il cherchait comme réponse. Il se remit au travail en espérant pouvoir aider au mieux Stiles dans cette histoire.

La journée fut longue est particulièrement ennuyeuse pour Stiles et ses collègues. La fouille d'entrepôts n'était pas leur occupation favorite et le manque d'indice plombait le moral de tous.

Tous les entrepôts se ressemblaient et comble du malheur, ils étaient tous aussi « clean » les uns que les autres.
Ils ne trouvèrent aucune trace de M. Stilinski sénior, ils rentrèrent bredouilles au QG de la Fringe Division.

Stiles rumina toute la journée et fut d'une humeur massacrante pour ses collègues, dépités de ne rien pouvoir faire pour le soulager. Peter tenta même de lui offrir un verre après le travail mais Stiles déclina, prétextant de la fatigue.

Olivia lui offrit en réconfort un câlin avant qu'ils ne se quittent en fin de journée, mais rien ne pouvait remonter le moral de Stiles. Il était inquiet et se sentait impuissant.

Même s'il savait que tout était tenté pour retrouver Derek, il avait l'impression d'être désarmé face à la situation. Il sentait qu'il le perdait et qu'il ne pouvait rien y faire. Il s'en voulait et avait la sensation désagréable que tout était de sa faute, s'il n'avait pas renvoyé Derek de chez lui l'autre soir, il n'aurait pas été kidnappé.

S'il lui avait avoué ce qu'il ressentait, les choses se seraient passées bien différemment. Mais la vérité lui était apparue trop tard malheureusement.

Une profonde tristesse teintée de regret et de colère l'envahit. Il sentait qu'il perdait pieds. Quand il arriva à son hôtel, il se laissa tomber sur son lit et pleura toutes les larmes de son corps. Il senti son être tout entier se vider de toute son énergie habituelle.

Une boule se forma dans son cœur, lourd et douloureux. Une sensation de vide profond s'insinua dans tout son être, il n'était plus que la moitié de lui-même. Il senti la joie le quitter et faire place à la tristesse. Ses attentes firent place aux regrets. Puis la peur chassa l'espoir.

Il avait besoin de réconfort et dans ces cas-là c'est Lydia qu'il appelait.

Elle décrocha à la deuxième sonnerie.

- Stiles ? ça faisait longtemps, comment tu vas ? Dit-elle joyeusement.

- Salut Lydia, tu as du temps pour remonter le moral d'un ami ? Murmura Stiles.

- Pour mon meilleur ami j'ai toujours le temps... Qu'est-ce qui t'arrives ? C'est à propos de la disparition de Derek ?

- T'es au courant ? Demanda-t-il étonné.

- Bien sûr, Peter à mit la meute sur le coup, tout le monde fait ce qu'il peut pour aider, il y a même Cora et son petit-ami qui doivent arriver demain en renfort.

Stiles fut un peu soulagé et surprit d'apprendre que Peter ait pris les devants pour booster les membres de la meute.

- Je m'inquiète Lydia, je n'arrive pas à gérer toute cette situation. J'ai l'impression d'étouffer et je sais pas comment gérer ça.

- Stiles ne te fait pas de soucis, on va le retrouver, on a l'habitude de ce genre de situation. La meute sait quoi faire.

- Oui mais moi, j'ai jamais été dans cette position-là. Ça m'affecte bien plus que ce que j'imaginais.

- De quelle position tu parles Stiles ? Demanda Lydia perplexe.

- Est-ce que je peux te parler franchement ?

Lydia se sentit vexée que Stiles lui pose une question pareille, ils étaient meilleurs amis, en doutait-il ?

- Stiles, tu sais que tu peux tout me dire.

- Lydia... Comment te dire ça... Le loup de Derek a fait de moi son compagnon...

- J'en étais sûre ! Hurla-t-elle dans le téléphone. Je suis trop contente pour vous !

- C'est pas tout...

-Quoi ? Dit-elle en lui coupant la parole.

Stiles soupira, les femmes et leur enthousiasme !

- Si tu me laissais finir, je te dirais que... Je crois bien que je suis amoureux ...

- Hiiiiii ! Cria Lydia.

- Mais ça va pas non ? Cria-t-il à son tour sous le choc.

- Désolée, depuis le temps que je m'en doutais, je peux enfin exprimer ma joie ! Ajouta-t-elle.

- Ouais ben tu pourrais l'exprimer moins fort s'il te plaît ? Attends, comment ça tu t'en doutais ?

Décidemment ! Stiles se senti encore plus mal de savoir que Lydia soit au courant de ses propres sentiments avant lui !

- Il y avait entre vous plus de tension sexuelle que dans un film porno...euh désolée, s'excusa-t-elle réjouie et soulagée.

Stiles ne sut quoi répondre à ça, pour la première fois depuis bien longtemps, il en resta sans voix quelques instants.

- Stiles t'es toujours là ?

- Oui...oui... Je suis choqué par ce que tu viens de me dire...

- Pour en revenir à ta position comme tu dis, c'est tout à fait normal de ressentir ce genre de choses Stiles.

- Ouais, mais pourquoi ça fait si mal ?

- Les sentiments amoureux sont très forts, ils sont puissants et chamboulent nos vies. Mais c'est ce qui te rendra heureux Stiles.

Stiles n'avait qu'une envie à ce moment-là, c'était de serrer Lydia dans ses bras. Elle lui manquait terriblement.

- Pourquoi je n'ai jamais ressenti ça avec toi ? Pourtant j'étais sûr d'être amoureux de toi ! Dit-il avec mélancolie.

- Je ne sais pas Stiles, il faut croire que le destin en avait décidé autrement !

Stiles resta silencieux quelques instants puis demanda.

- Est-ce que tu es heureuse avec Jordan ?

- Oui Stiles et je vous souhaite la même chose, vous le mérité tous les deux.

Après sa conversation avec Lydia, Stiles se sentait déjà mieux, il avait le cœur plus léger. Lydia avait su exprimer ce que lui-même avait encore du mal à comprendre.

Il se rendit compte qu'il n'avait jamais vraiment été amoureux. Il eut un petit rire nerveux à cette constatation.

Il avait eu des sentiments forts pour Lydia mais ce qu'il ressentait pour Derek était différent. C'était quelque chose de bien plus fort, plus puissant. Plus comme un besoin essentiel, une raison de vivre. Tout ça était nouveau pour lui et l'effrayait autant qu'il le rendait heureux.

Ce sentiment lui donnait la soif de vivre, le goût du rêve. Mais plus que tout, il avait besoin de retrouver Derek et de le serrer dans ses bras. Quant à Kate, il avait bien envie de lui démonter la tête.