21. Douleur et choc émotionnel


Cela fait au moins quatre nuits voir plus, que je suis emprisonné par Kate. Je le sais car j'ai réussi à entendre un hibou au dehors, j'ai compté les fois où je l'ai entendu, ça me donne une idée du temps qui passe. J'imagine que je dois être près d'une forêt mais je ne suis pas sûr que tout ça soit vrai en fait.

J'ai des moments de lucidité et d'autres fois je délire complètement, être dans cet état m'épuise. Je ne sais pas ce qu'ils me donnent mais j'en ai la tête retournée, incapable de réfléchir correctement.

Le manque de confort ne m'aide pas non plus, à devoir dormir parterre j'ai le corps recouvert d'égratignures à cause du sol en bêton rugueux. Au vu de l'état de saleté j'espère ne pas faire d'infections !

Vous savez quoi ?

Elle est revenue me voir cette folle, tous les jours. Elle ne me lâche pas mais ne m'a toujours pas dit ce qu'elle voulait de moi, ça me rend fou. Je préfèrerais qu'elle me tue, qu'on en finisse une bonne fois pour toute. Mais apparemment ce n'est pas la vengeance ni ma mort qu'elle veut.

Elle cherche à me détruire pour obtenir quelque chose. J'ai beau y penser et retourner ça dans tous les sens, je ne vois pas ce qu'elle pourrait obtenir de moi en me cuisinant comme elle le fait.

En parlant d'elle, je l'entends approcher. Je trésaille rien qu'à l'entendre.

La porte s'ouvre, elle entre le sourire aux lèvres et moi la boule au ventre.

- Salut mon beau, t'as pas l'air très en forme ce matin. Ça te dirait une bonne douche chaude ? Et après on discutera toi et moi.

Une douche chaude ? Ok, je ne m'attendais pas à ça ! Au fond de moi mon instinct me crie de me méfier, je ne sais pas pourquoi mais ça ne m'inspire rien de bon.

Mais ai-je le choix ? Je ne pense pas.

Molosse numéro 1 et 2 viennent me détacher, ils ne risquent rien vu l'état dans lequel je suis, à bout de force et drogué comme un gentil toutou. Je ne fais pas le poids, je me plie donc à leurs volontés.

Ils me soutiennent et m'aident à marcher le long d'un couloir sombre. Au bout d'une dizaine de mètres on tourne dans un autre couloir puis on arrive dans ce qui ressemble effectivement à des douches.

Je n'y crois pas vraiment, ils vont vraiment me laisser en paix le temps que je me lave ? Et après, que vont-ils faire de moi ? Je crains le pire.

Ils me laissent là, seul, assis par terre. Je me relève comme je peux car mes jambes ont de la peine à me porter. J'ai encore d'affreuses douleurs dans tout le corps, c'est insupportable.

Je me glisse sous l'eau qui est plus tiède que chaude mais vu la température de mon corps elle réussit quand même à me réchauffer un peu. Je savoure cette chaleur sur mon corps mais mes plaies n'aiment pas trop, ça picote.

A force de dormir parterre j'ai les épaules presque en sang, comme mes poignets et mes chevilles. Cette souffrance incessante est épuisante, mon corps est à bout de force.

Je suis en train de me savonner quand j'entends Kate rire derrière moi. Bordel qu'est-ce qu'elle fout là ? Je ne me retourne pas, je n'ai aucune envie de croiser son regard.

- Toujours aussi musclé à ce que je vois, bave-t-elle.

Je l'ignore mais je n'ose plus bouger, j'ai peur de ce qu'elle pourrait me faire, je suis vulnérable et elle le sait très bien.

Je ne vous ai pas dit mais je n'arrive plus à me transformer à cause de la drogue ! Déclencher ma guérison m'est impossible, j'ai tout tenté sans y parvenir !

Elle s'approche de moi et me caresse le dos, je sursaute. Elle en est consciente et elle continue son petit jeu de séduction.

- J'avais oublié à quel point j'appréciais ton corps nu. Ça me fait plaisir de pouvoir l'admirer à nouveau, chuchote-t-elle dans mon dos.

Putain, j'en ai des frissons dans la colonne vertébrale, elle me dégoute.

- Qu'est-ce que tu veux à la fin ? Demandé-je en baissant la tête.

Elle me contourne et se place juste devant moi, je remarque qu'elle est toujours habillée, ça me rassure un peu. Elle passe ses doigts fins sur mes abdominaux et sa langue sur ses lèvres, tout en me regardant dans les yeux.

Bordel j'ai pas envie de voir ça.

Elle voit bien que je ne suis pas intéressé mais elle insiste et continue sa torture en mettant ses mains sur mes fesses. Mon sang ne fait qu'un tour, je lui attrape les bras et tente de la dissuader d'aller plus loin.

Pas question de me laisser faire sans rien dire.

- Arrête ça tout de suite !

- Oh mais non, j'ai bien envie d'en profiter. Lâche-moi Derek !

J'ai la nausée rien que d'imaginer ce qu'elle peut avoir en tête. Je la lâche mais j'insiste.

- Je ne suis pas intéressé, laisse-moi tranquille.

- Oh mais mon cher, qu'est-ce que tu es coincé ! Tu ne faisais pas le difficile quand on était ensemble ! Pourquoi tu refuses mes avances aujourd'hui ? Dit-elle avec colère.

- J'en ai fini avec toi, fais comme moi et passes à autre chose !

Faite-là partir, je vous en supplie, je veux juste qu'elle me fiche la paix, je ne veux pas la voir. J'ai la gorge serrée par le stress et la colère.

- Moi j'en ai pas fini avec toi, je t'ai dit que je voulais quelque chose de toi et je l'obtiendrai, de gré ou de force, à toi de voir.

Mais putain, qu'est-ce qu'elle veut bon dieu ?

- Crache le morceau, tu veux quoi à la fin ?

Elle plante son regard dans le mien et garde le silence quelques instants tout en m'observant. Elle fait durer le suspense et ça me tue littéralement.

- Vois-tu mon beau, je me disais qu'avec ton potentiel génétique et le mien, on ferait certainement de beaux bébés, non ? Qu'est-ce que tu en penses ?

Oh bordel, non ! Tout ce qu'elle veut mais pas ça ! Elle ne peut pas me demander ce genre de chose ? Elle rêve si elle croit que je vais accepter !

Va-t-elle m'y forcer ? Je ne veux pas y penser.

J'ai l'estomac au bord des lèvres, je serre les dents. Elle le remarque et semble furieuse.

Elle me balance une de ses mémorables gifles en plein visage, je commence à avoir l'habitude, ça ne m'atteint plus mais ça fait mal physiquement.

- Je ne t'excite plus ? C'est pas grave, je vais bien trouver une solution pour t'aider ! Insiste-t-elle furieuse. Je reviendrai, je n'en ai pas fini avec toi beau brun.

Sur ses paroles menaçantes elle me laisse seul et rejoint ses molosses pour leur parler, non leur crier dessus serait plus juste. Je me dépêche de finir et de me sécher, je sens que le retour en cellule ne va pas être drôle.

Mes bourreaux me ramènent à bon port, l'un d'eux me rattache pendant que l'autre verse quelque chose dans le seau d'eau. Génial encore de la drogue. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer ensuite, mais je sens que ça ne va pas me plaire du tout.

Je déteste ne pas avoir le control sur mon corps et mon esprit, c'est une torture pire que la mort je crois.

Le responsable de la drogue me fait comprendre que je dois boire. Ça va j'ai compris, je ne suis pas débile. Encore une fois, pour s'assurer que j'obéisse, il me balance un coup de pied dans les côtes ! Tellement fort que j'entends un craquement qui m'arrache un cri de douleur.

Quel gros connard, il m'a pété une côte j'en suis sûr, déjà que je ne cicatrise plus à cause de la drogue ! Je sens que je vais en baver pour un bon moment.

Ça fait un mal de chien ! Merde je n'avais pas conscience de la douleur avant aujourd'hui. J'ai déjà eu des blessures bien plus grave que ça, mais être un loup de naissance à ses avantages. La sensation de douleur est maîtrisée et amoindrie d'habitude, là j'en ai pleinement conscience !

Je tiens à m'excuser auprès de tous ceux que j'ai pu traiter de chochotte aux entrainements de la meute.

Je suis plié en deux, incapable de me mettre assis, je reste donc couché sur le côté comme un chien, sur le sol froid et dur. Que du bonheur !

Pour tenir le coup je pense à Stiles, je m'accroche à son souvenir. Même si mon dernier souvenir de lui me laisse un goût amer, j'y tiens, je me rappelle les rares bons moments avec lui.

Ça soulage un peu ma tête, pour mon corps c'est une autre histoire, j'ai mal partout, chaque respiration me brûle la cage thoracique. J'essaie de me calmer et de respirer le plus lentement possible mais ça reste douloureux. Puis la morsure du froid revient, je grelotte à nouveau et sombre dans le sommeil.

Je vois Kate entrer dans la cellule, elle me sourit. Je remarque ces griffes ensanglantées, je me demande qui elle a égorgé, est-ce que je suis le suivant ?

Mes pensées vont vers Stiles et si c'était lui qu'elle avait égorgé ? Non, je n'ose même pas l'imaginer, je la tuerais de mes propres mains si elle ose lui toucher ne serait-ce qu'un cheveu !

Elle m'observe et se met à rire, elle s'agenouille à côté de moi et me regarde dans les yeux.

- Je comprends pourquoi je ne t'intéresse plus... Tu penses à lui, il te manque et tu te demandes si je lui ai fait du mal ? La réponse et non, pas encore du moins. Maintenant que je sais à qui m'attaquer pour t'atteindre ce sera trop facile d'obtenir ce que je veux !

Je crie de douleur, de désespoir, de rage et... me réveille ! Bordel, quel soulagement, ce n'était qu'un mauvais rêve, ça avait l'air tellement vrai ! Elle a pris possession de mon esprit et je ne pense pas tenir encore longtemps dans cet état. Je la hais de tout mon être, jusqu'au plus profond de mes entrailles.

Ces drogues vont finir par me tuer avant qu'elle n'ait eu ce qu'elle voulait. J'ai le cœur qui bat vite, trop vite, ça me coupe la respiration ! J'ai mal à la poitrine, j'ai l'impression que ma côte cassée me broie de l'intérieur, c'est abominable, étouffant.

Si on ne me retrouve pas très vite, je vais finir par crever, si ce n'est pas de froid ce sera d'une septicémie ou à cause de l'épuisement dû à la douleur. Je prie ma bonne étoile pour que quelqu'un, n'importe qui, me retrouve et le plus tôt sera le mieux.

Je jure sur la tête de Stiles que je vais la tuer !

Je suis contre la violence envers les femmes, mais je suis sûre qu'il n'y a plus rien d'humain chez elle, juste une carapace remplie de haine et de cruauté.

Un jour, quand j'aurai retrouvé toutes mes capacités, je me ferai un plaisir de lui faire autant de mal que je le pourrai, jusqu'à ce qu'elle rende son dernier souffle et que je puisse enfin l'oublier.

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