11. Appréhension.


Stiles resta un long moment sur son lit, encore sous le choc de l'annonce de Peter. Il avait la tête en vrac et depuis quelques jours son ascenseur émotionnel frisait la catastrophe.

Il était épuisé physiquement et il avait la mauvaise impression que son cœur ne pourrait pas en supporter davantage.

Il pouvait gérer certaines situations mais voir le double de sa défunte mère, non, là ça allait beaucoup trop loin pour lui, c'était au-dessus de ses forces !

Il en avait la nausée rien que d'y penser, un frisson lui parcouru le corps comme pour lui rappeler les souvenirs de sa mère. Il s'assit difficilement sur le lit, la tête encore en vrac et son estomac dans le même état.

Il décida d'aller faire un tour à pieds, pour se changer les idées. Depuis qu'il était arrivé à Boston, il n'avait pas encore eu le temps de visiter la ville, c'était l'occasion de faire le vide et de se détendre un peu.

Il se laissa guider par son instinct. Tout en se vidant la tête, il observait la ville sans vraiment la voir lorsqu'Il arriva devant un pub irlandais. Sûrement avait-il été attiré par son enseigne lumineuse, il n'aurait su le dire.
"Parfait se dit-il, je vais aller boire une pinte ou deux pour me remettre les idées en place et gérer mes émotions et après ça je serai de nouveau d'attaque !" Enfin c'était ce qu'il espérait.

Il s'installa au bar quand il aperçut Peter Bishop à l'autre bout. Il le rejoignit et se commanda une bière pour accompagner son collègue.

- Agent Bishop ! Lança-t-il en lui faisant un signe de la main.

Peter leva la tête de son téléphone et sourit à Stiles.

- Oh, appelez-moi Peter s'il vous plaît !

Stiles s'assit sur le tabouret à côté de lui.

- Ok, alors appelez-moi Stiles, ce sera plus simple.

- Vous avez une sale tête ! Tout va bien Stiles ?

- A votre avis, si je suis ici ? Non je ne vais pas super bien. Pour tout vous dire je ne vais pas venir avec vous pour interroger Mme... Enfin l'émissaire de la meute.

Peter le regarda, interloqué et inquiet.

- Oh, je pensais que ça vous intéresserait de savoir ce qu'elle pense de toute cette histoire, elle sait peut-être qui en voulait à son...

Peter s'arrêta net en voyant Stiles au bord des larmes. Stiles avait du mal à avaler et dû boire une gorgée de bière pour éviter le dessèchement de sa gorge.

Stiles leva les yeux et plongea son regard dans celui de son collègue.

- Ma mère est morte quand j'avais dix ans, voir cette femme c'est au-dessus de mes forces, je ne peux pas, désolé.

Peter mit une main devant sa bouche.

- Oh je suis navré pour vous, mais je comprends, moi aussi j'ai perdu ma mère jeune. Elle s'est suicidée et quelques années plus tard, mon père, qui ne supportait plus la situation, s'est fait interner dans un hôpital psychiatrique.

Peter avait le regard et la mine sombre à l'évocation de ses souvenirs d'enfance.

- Mince, ça n'a pas dû être facile pour vous, de mon côté j'ai toujours eu le soutien de mon père heureusement.

Peter lui expliqua le geste désespéré de celle qu'il considérait comme sa mère.
Avec Walter, ils venaient de perdre leur fils qui avait succombé à une longue maladie.
Walter, qui venait de découvrir l'autre univers, avait ouvert une faille vers ce dernier pour kidnapper l'autre Peter (oui celui qui était en ce moment même au bar avec Stiles), malade lui aussi, pour lui sauver la vie.

Walter s'était promit de le sauver puis de le ramener à sa vraie famille juste après. Mais il ne l'avait jamais fait par manque de courage et de moyens financiers. Sa femme ne supportant plus toute cette culpabilité, s'était donné la mort.

- Vous voulez dire que vous venez de l'autre univers ?! Votre vraie famille ne vous manque pas ? Demanda Stiles soudain très curieux.

- Non car j'ai découvert la vérité tout récemment. C'est Olivia qui l'a découverte en fait.

Peter sourit en pensant à la jolie blonde.

- Vous avez de la chance de l'avoir, de partager sa vie, elle a l'air vraiment géniale.

Peter le dévisagea de ses yeux tout ronds, choqué.

- Comment avez-vous su pour nous, on ne l'a encore dit à personne à part Walter !?

- Vous la mangez du regard si j'ose dire ça comme ça ! On ne peut pas ne pas le voir, désolé, rit Stiles.

Peter était sur le cul, lui qui pensait qu'ils étaient discrets, c'était raté.

- Vous aussi, je vous ferais remarquer que vous mangez quelqu'un du regard, répondit Peter amusé.

Stiles faillit s'étouffer avec sa bière ! Hein ? De quoi il parlait ?!

- Je vous demande pardon ?

- Monsieur Hale-Stilinski semble être à votre goût ou je me trompe ?

Stiles rougit sans s'en rendre compte et baissa les yeux.

- Quoi ? ... Non... Peut-être ? Répondit-il gêné.

- Je vois, vous préférez celui de votre univers ?

Stiles se redressa sur son tabouret, étonné par ses propres mots. Ils étaient sortis tout seuls. Ses mots avaient dépassé sa pensée et il s'était senti obligé de se justifier.

- Non, on est juste ami, pour tout vous dire on ne pouvait pas s'encadrer au début, maintenant ça va mieux mais c'est pas encore gagné !

- De la haine à l'amour il n'y a qu'un pas à ce qu'on dit, non ?

Stiles ne savait plus où se mettre ni quoi penser, Peter racontait n'importe quoi, il ne le connaissait même pas ! Il changea de sujet pour éviter plus d'embarras.

- Je me disais que ce serait bien d'en savoir un peu plus sur la meute de monsieur Hale- Stilinski. Je voudrais savoir comment ça se passe chez eux, histoire de, peut-être, trouver qui pourrait lui en vouloir au point de faire croire à sa mort. C'est louche cette histoire, j'aimerais vraiment comprendre.

- Oui, j'avoue que moi non plus je ne comprends pas trop toute cette mise en scène ! C'est une bonne idée, allez voir monsieur Hale-Stilinski avec l'agent Lee, et moi de mon côté je prends Olivia et nous irons voir Mme Sti... Enfin l'émissaire, ça vous va ?

- Ça me convient.

- Ok, on se retrouve demain matin au laboratoire de Walter à 08h00 ?

Stiles hocha la tête et fini sa bière avant d'en commander une deuxième pour lui et pour Peter.

Ils passèrent encore une heure à discuter de sport, sujet plus léger qui n'embarrassait personne et qui semblait mieux convenir aux deux collègues, puis ils rentrèrent chacun chez eux.

Stiles s'assit sur son lit puis se laissa tomber, à bout de forces, crevé. Il dormit un long moment et à son réveil, le soleil était prêt à se coucher. Il entendit son estomac crier famine, il prit son téléphone pour se commander quelque chose à manger quand il vit un message de Derek.

" Je suis heureux que tu me pardonnes, je suis Ok pour un verre vendredi, dis-moi où et à quelle heure. A plus. "

Son cœur accéléra quelque peu mais il ne le remarqua pas, trop prit par ses pensées.

Après la discussion qu'il avait eu avec Peter, il se demandait si c'était toujours une bonne idée, il stressait à l'idée de voir Derek, mais ne savait pas trop pourquoi.

D'un autre côté, il avait vraiment envie de lui parler et il lui avait promis d'être là s'il en avait besoin. Il n'était pas du genre à oublier une promesse faite à un ami, alors il décida d'y aller et de ne pas trop y réfléchir d'ici-là.

Après-tout, qu'est-ce qu'il risquait à aller boire un verre avec un ami ?

Après avoir englouti sa pizza, il se coucha mais ne trouva pas tout de suite le sommeil, son cerveau en avait décidé autrement, il réfléchissait à son affaire et se réjouissait d'être à demain pour en savoir plus. Son cerveau le laisserait peut-être tranquille après ça.

Cette nuit-là, il fit de drôles de rêves et se réveilla tout en sueur, le cœur battant, chamboulé par des images qui allaient le hanter toute la journée.

En espérant que son service trois pièces à l'imagination débordante se calme, il alla prendre une douche froide pour l'aider, ainsi que son cerveau et arriva pile à l'heure au laboratoire de Walter. Il évita le regard de Peter encore gêné par son rêve et se dit que la journée allait être longue, plus encore quand il se rappela qu'il devait la passer en partie avec monsieur Hale-Stilinski.

Eh merde !

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