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Elle n'était plus sur la chaise. Il l'en avait détaché et elle était maintenant couché à même le sol. Il lui arrivait de plus en plus souvent d'oublier de la nourrir et il ne l'amenait presque plus aux toilettes. Elle était ligotée sur le sol de béton froid, la joue dans une flaque faite d'un mélange de larmes, de vomi, de sang et de pisse. Elle était toujours dans un état semi-conscient. Elle ne pensait plus, elle ne bougeait plus, elle restait dans sa flaque nauséabonde et ne ressentait plus rien. Elle avait perdu la notion du temps.

La seule chose qui la rattachait encore à la réalité était ce moment qu'elle craignait sans cesse de voir arriver. Le moment où il viendrait, sa mallette d'outils dans une main, sa caméra dans l'autre, et que, pendant un moment qui lui paraissait durer plus d'une éternité, il jouait avec elle en réclamant que on lui livre son frère.
Elle n'avait plus d'orteils. Elle n'avait plus d'ongles. Il ne lui restait que quelques dents. Il les lui avait arrachés. De profondes entailles rouges et gonflées, suintant du pus, parcouraient son dos et collaient aux restes déchiquetés de sa robe de nuit qu'elle avait depuis son enlèvement. Ses cheveux dorés étaient collés en mèches poisseuses et lui tombaient dans les yeux.

Par terre, ses jambes dénudées couvertes de larges tâches douloureuses passant du jaune au violet en déclinant toutes les nuances de bleu et de vert, la peau de ses poignet qui se décollait en petits lambeaux comme la peau d'un oignon, elle savait que l'heure approchait. Il ne tarderait pas. Avec le temps, elle avait fini par le sentir, le moment qu'elle craignait, son instinct le lui soufflait.

Il finit par entrer dans la pièce, mais quelque chose était différent des autres fois. Cette fois-ci il n'avait pas pas sa caisse à outils. Et curieusement, cela lui fit encore plus peur. Son instinct plus développé qu'avant lui disait que ce qui l'attendait aujourd'hui était bien pire que ce qu'elle subissait d'habitude.
Il s'approcha d'elle, s'accroupit, lui prit les cheveux à pleine main et tira vers le haut pour approcher son visage à sa hauteur. Elle sentit son haleine empestée d'alcool quand il lui dit d'un ton pâteux

- Aujourd'hui j'ai passé une très mauvaise journée, tu vois, une journée de merde comme on en a pas deux, le genre de journée tellement pourrie qu'après ça tu te dit qu'il peut rien t'arriver de pire, alors, ma petit poupée, je compte sur toi pour me consoler.
Sur ses mots il commença à soulever sa robe.

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