2.11

Despair réfléchissait à toute allure. Il leur avait mit un peu d'avance mais ça ne durerait pas. Il devrait leur faire face tôt ou tard. Pas le choix, il était déjà essoufflé, presque à bout de souffle, et Kakos et Mamon étaient probablement aptes à courir pendant des heures durant. Il aurait put se cacher, mais où ? Les terres de la Désolation n'offraient aucune cachette.
Enfin si mais...

Il ne voulait pas y penser. Il y avait passé les années les plus traumatisantes de sa vie. Quand on lui avait proposé de devenir un démon il s'était jeté sur l'opportunité. Jamais les âmes ne refusaient la proposition de devenir un démon car tous ceux à qui ont le proposait venaient des profondeurs des strate 1 et 2, un cauchemar qui rendait fous n'importe qui, qui transformait les âmes les plus dures en véritable bêtes traquées.
Il avait faillit y perdre la tête, dans l'obsucurité, les démons aux visages humains et leur... Leur psychisme. Leur torture mentale.

C'était ces terres-là qui avait usé sa détermination, rongé sa capacité à espérer, jusqu'à os, jusqu'à la moelle.
Et pourtant, affronter plusieurs gardes démoniaque qui voulaient sa peau en même temps étaient du suicide. Pendant que Mamon était partie à sa poursuite, Kakos était parti chercher du renfort et c'était désormais Mamon, Kakos, Lamastu, et Baal qui s'étaient lancé à ses trousses. Il savait être raisonnable, et c'était peut-être le seul avantage de son pessimiste : il savait quand il n'avait pas un seul chance.

Il trébucha soudain. Il peinait à reprendre son souffle se redressant à quatre pattes. La sueur lui coulait dans les yeux.
Le contrat le protégeait toujours, il...il pouvait y aller pas vrai ? Ils ne lui ferait rien... N'est-ce pas ?
Soudain il se claqua les deux joues sèchement pour se reprendre. Oui, c'était sa seul chance de s'en sortir. Le seul endroit où les gardes démoniaque ne viendraient pas le chercher, ou du moins ne le trouveraient pas.
Il se mit debout et s'approcha d'un des arbre rabougrie et maladif des légères but du paysage des terres de la désolation. La sève formait une croûte recouverte de poussière qui menait droit vers les profondeurs des galeries de la strate 1. Il serra les poings, puis se baissa. Des souvenirs lui revenaient comme des bulles d'air venant des abysses qui éclataient à la surface après une longue remontée des eaux sombres.

Il perça et creusa la couche de sève et passa les jambes dans le trous. Puis il regarda le ciel une dernière fois avant de se laisser tomber dans les galeries de ténèbres.
Il n'était pas près de le revoir de si tôt, il serra les dents, mais il reviendrai et le verrai de nouveau, et aux côtés de Lava.
Le noir l'engloutit.

PDV : inconnu

Elle se glissait dans les conduits sans savoir où elle allait. Elle voulait le revoir, elle avait l'impression d'avoir tout foiré. Il allait la détester. Oze la mépriserait. Comment pouvait-il aimer une incapable comme elle ? Elle avait les larmes aux yeux.
Son genoux écrasa le pan de sa robe qui traînait au sol et elle trébucha avant de s'écrouler le menton à terre. Un goût de sang envahie sa bouche. Cette robe... Oze l'avait volé à une démone pour la lui offrir. Il lui aussi offert le collier qu'elle avait cassé en l'accrochant dans un bibelot qui reposait sur commande un jour où il l'a faisait changer de cachette. Il prenait sans arrêt des risques pour elle et elle n'était qu'un boulet pour lui. Elle s'en serait tué de honte si elle ne savait pas le rendre triste en le faisant. En plus cela aurait été dénigrer, jeter, gâcher tout le mal qu'il s'était donné pour elle. Elle lui avait plusieurs demandé pourquoi il ne demandait pas d'être affecté dans les terres, mais il avait répondu qu'un Grand Mauvais ne pouvait pas demander ça car c'était comme être rétrogradé et que les autres comprendraient et qu'elle serait découverte et tuée. Elle devait donc se cacher dans le palais. Mais cela devait de plus en plus dur. À chaque soupçon qu'ils provoquaient, Oze frôlait la prisons. Sans ses contacts, il aurait déjà été exécuté. Mais cette âme menaçait de tout détruire. C'est pour cela que Oze devait l'aider à redevenir une âme. Sinon, il perdrait ses contacts, et plus rien ne les protégeraient.
Elle déchira le bas de sa robe, et elle eut l'impression que c'était son propre cœur dont elle arrachait un morceau. Il s'était donné tant de mal pour cette robe...

À chaque fois qu'une grille apparaissait sous ses genoux, elle observait attentivement la salle qui s'ouvrait sous elle, et les démons qu'on y trouvait, espérant y trouver Oze. Mais elle ne savait pas où elle était et le palais était immense. L'alarme hurlait dans ses oreilles, résonnait dans son crâne amplifiant sa panique.
Soudain, une des grilles céda sous son poids et elle chuta lourdement sur un sol de verre épais sous lequel se trouvait des braises encore allumées. Elle était au beau milieu d'un couloir.

Elle entendit les démons autour d'elles, un grand nombre, très grand, ils l'avaient vu. Elle était perdue.
Elle pensait à Oze, elle pensait très fort à lui. Elle était si désolée, elle s'en voulait tellement. Si seulement elle avait pu lui dire pardon, si seulement elle pouvait lui transmettre son regret et à quel point elle s'en voulait pour qu'il lui pardonne par télépathie. Il lui pardonnait toujours tout et parfois elle en avait honte. Il était trop bon avec elle, avec sa tête de linottes. Elle n'avait rien de spécial, elle n'avait pas beaucoup de qualité, pas un caractère remarquable, rien qui puisse justifier qu'il soit tombé amoureux d'elle et la protégeait comme il le faisait autant.
Une main agrippa son bras et la tracta vers le haut. Elle tomba nez à nez avec un démon aux aires de chauve-souris mutante. Il sourit, découvrant des crocs jaune et irréguliers. Puis de autre démons l'entourèrent. Certains voulaient la tuer sur le champs, d'autres proposaient qu'on l'amène aux Grand Mauvais de la zone, après tout elle était sa propriété puisque qu'elle avait été trouvée sur son domaine.

Finalement, ce fut la seconde décision qui l'emporta.
Et elle fut jetée aux pieds d'une démone à la peau vert sombre, et aux yeux violets. Elle la regarda d'un air cruel et surpris. Une agréable surprise étant donné l'étincelle dans son regard.
Puis la démone souleva sa robe. Elle tenta de la tirer vers le bas, mais la démone repoussa violemment sa main et remonta le tissus jusqu'au dessus du nombril. Elle tapota d'un ongle rouge sang la gemme et s'exclama

- Tiens tiens tiens, qu'avons-nous là ? Une petite âme ! Et que fait une petite âme dans un endroit comme celui-ci ?

Elle garda le silence, baissant la tête, les larmes aux yeux, tentant de rabattre sa robe déchirée sur ses jambes. La démone finit par lâcher à l'attention de ses employés

- Laissez-nous.

Tous les démons quittèrent la pièce et elles se retrouvèrent seule. La démone remonta le visage de la jeune femme d'un doigt et la regarda de ses yeux mauves fixement une longue minute avant d'enfin lui demander

- Comment tu t'appelles ?

Elle ne répondit pas.

- Pourquoi es-tu dans le palais ?

Elle ne répondit pas.

- C'est toi qui a lancé l'alarme n'est-ce pas ?

Elle ne répondit pas

- Je n'aime pas ton silence. Répond : que faisais-tu dans les conduits d'aération ?

Elle ne répondit pas. Cette fois la démone la gifla et ses ongles griffèrent sa joues.

- Je t'ai demandé de me répondre !

Mais elle garda le silence et baissa encore les yeux, muette comme une tombe. La démone se redressa et sortit de la pièce. La jeune femme se redressa et se dirigea le plus vite qu'elle put vers la porte de sortie. Son coeur battait à cent à l'heure. Elle devait sortir, trouver Oze, s'enfuir, se cacher ! Une douleur aigüe la figea sur place, elle baissa les yeux et vit qui sortait de son épaule un tison froid. Une voix féminine s'éleva dans son dos pendant que le tison la tirait en arrière lui arrachant une grimace. Elle fut jetée au sol.

- Ne bouge pas !

Puis une main empoigna ses cheveux et la voix chuchota près de son oreille.

- Répond-moi ! Comment tu t'appelles ? Que fais-tu au palais ?

Elle ne dit rien, pas un mot. Soudain un petit chuintement lui parvint et une épaisse boucle noir comme la nuit tomba au sol dans un bruit feutré. Elle voulut ramasser la mèche, mais la poigne qui retenait sa chevelure la bloquait en arrière.

- Répond !

Elle ne dit rien et une nouvelle mèche tomba au sol.

- Tu vas répondre ?!

Les mèches s'enchaînèrent jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à couper. La démone lui cria

- La prochaine fois c'est ta main que je coupe ! Tu vas me répondre cette fois ?!

Mais elle ne parla pas. La démone attrapa alors le poignet fin de la jeune femme, et celle-ci tenta de se débattre les larmes aux yeux, mais toujours en silence. C'est alors qu'une voix masculine lourde de menace s'exclama

- Et si je te répond, tu la lâcheras ?

La démone tourna la tête. La surprise étira les traits de son visage

- Oze ?

La jeune femme releva la tête à l'entente de ce nom. Un sourire immense naquit sur son visage. Maintenant qu'il était là, elle n'avait plus peur. Plus du tout. Mais la démone ne la lâcha pas.

- Et si je lui coupais une main, et qu'après tu me répondais ?

La panique reprit possession de la jeune fille. La lame s'approcha de son poignet et appuya sur sa peau. Oze montra les dents. Une rage brillait dans ses yeux, mais il ne bougea pas. Elle le regarda sans comprendre, la douleur la traversa, la lame venait de percer sa peau et le sang gouttait au sol venant agrandir la flaque formée par le sang de sa blessure à l'épaule. Soudain la démone s'effondra dans un bruit mou et elle se retrouva libre de ses mouvement a nouveau. Elle se retourna et derrière elle, elle vit une démone à la peau gris pâle, aux cheveux courts et argentés et aux yeux comme des flammes, curieusement habillée comme une âme, qui tenait un vase en métal dans une main. Elle lui offrit sa main, et alors Oze lui déclara

- Éléonore, je te présente Lava.

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