Lava se réveilla en sursaut. Elle avait encore rêvé. Cela devait être les scènes précédents sa mort. Elle ne voulait pas y penser. Elle était maintenant morte et s'en souvenir ne lui était pas utile.

Elle se souvint d'un coup des évènements de la nuit. Elle se redressa et regarda autour d'elle. Elle n'était plus dans la forêt, mais dans une espèce de cratère d'une cinquantaine de mètre de diamètre. Les parois du cratère s'élevaient à une trentaine de mètres de haut, formant presque une sorte de puit. Le sol et la base des murs était en poussière rouge cuivré. À partir de 4/5 mètres de haut, les parois devenaient en pierre vert/bleue, et lisses comme du verre. Elle se leva et commença à longer le murs. Elle en avait fait le tour complet, mais à aucun moment elle ne vit de passages, d'escaliers, ou simplement un endroit où il était possible d'escalader. L'intérieur du cratère était complètement vide, s'y ce n'est une grosse pierre rouge foncé, presque au milieu.

Toute la journée elle chercha un moyen de sortir du cratère.

Elle ne trouva rien.

Elle savait que c'était le démon qui l'y avait mise. Mais pourquoi ? Juste de la cruauté gratuite ? Oh pour se venger qu'elle ne lui ai rien donné à manger ?
Elle finit par s'adosser à la pierre. Et regarda le ciel sans penser à rien

Les striures sanglante disparaissaient et réapparaissaient au hasard entre les grosses volutes grises qui s'enroulaient les unes sur les autres, comme d'énormes vague aux ralentie.
Les enfers étaient censées être laides, mais quand elle regardait ce ciel, elle y trouvait une certaine beauté. Tout aux enfers étaient un peu ainsi. Triste, menaçant, agressif, moche, pour la plupart, mais il suffisait de bien les observer pour y déceler un genre de beauté mélancolique et douloureuse.
La nuit finit par s'installer et Lava s'endormit pour sa quatrième nuit aux enfers.

Jour 4 aux enfers.
Lava chercha encore un moyen de sortir. Elle ne trouva rien. Elle finit par s'étendre près du rocher et observa les nuages pendant 3h.

Jour 5 aux enfer.
Elle essaya d'escalader les murs. Elle tomba et se cassait les deux jambes et peut-être même plus, elle n'en savait rien. Ne pouvant plus bouger, elle finit la journée à dessiner du doigt dans la poussière et encore regarder le ciel.

Jour 6 aux enfers.
Elle Réessaya de grimper aux murs, après une dizaine d'essaie, elle se fit trop téméraire et tomba encore. Cette fois ci elle se cassa quelques côtés et se déboîta l'épaule. Ensuite elle tripota sa gemme, et finit la journée en tapant des rythmes sur ses cuisses avec ses mains.

Jour 7 aux enfers.
Elle fit 10 tours du cratère en courant, des pompes et des abdos. Elle s'étira et finit sa journée en chantonnant les chansons dont elle se souvenait.

Jour 8 aux enfers.
Elle fit son exercice physique comme hier. Plus tard dans la journée, elle se rendit compte que si elle crachait dans la poussière, ça lui faisait comme une peinture rouge. Elle essaya de dessiner sur les murs et la pierre mais à cause de leur couleur la peinture improvisé ne se voyait pas.

Jour 9 aux enfers.
Elle fit son sport comme hier et avant-hier, puis elle se dessina sur les jambes. Quand elle n'avait plus de place, elle se lavait avec sa salive. Elle était de toute manière déjà tellement sale...

Jour 10 aux enfers.
Après son sport quotidiens, elle chanta. Contrairement à d'habitude elle chanta à voix haute. Tans pis si cela attire des démons.

Jour 11 aux enfers.
Elle fit son exercice physique matinal. Ensuite, elle creusa un trou dans le sol pour s'occuper.

Jour 12 aux enfers.
Elle trouva des petits cailloux et joua aux osselets. Elle courut mais moins que d'habitude.

Jour 13 aux enfers.
Comme le jour 12.

Jour 14 aux enfers.
Comme découvrir que la terre son le rocher était plus épaisse et une fois mouillé, formait une boue rouge qui, durcie, était assez solide. Elle chanta.

Jour 15 aux enfers.
Lava empila des mottes de boue au pied du mur. Elle ne croyait pas vraiment qu'elle pourrait sortir comme ça, mais qui ne tente rien n'a rien.

Jour 16 aux enfers.
Elle courut beaucoup. Presque que toute la journée. La douleur dans ses muscles lui permettait de se concentrer sur quelque chose. Elle aimait se sentir fatiguée à la fin du jour.

Jour 17 aux enfers.
De toutes les activités qu'elle avait testé, courir était la plus divertissante. Elle remarqua surtout qu'elle s'améliorait. Elle courait plus vite et plus longtemps. Elle trouva cela étrange puisqu'elle était morte, mais elle s'en réjouie. Chanter était sa seconde occupation préférée. Elle consacra sa journée à ça.

Jour 18 aux enfers.
Elle ne fit que courir et chanter. Elle essayer même de faire les deux en même temps.

Jour 60 aux enfers.
Lava commençait à craquer. Elle courait et chantait beaucoup. Elle jouait assez souvent aux osselets. Elle avait continué à empiler de la boue à côté du mur, mais la pile s'était effondrée. La solitude lui pesait. L'enfermement aussi.
Elle se réveilla le 60 ème jour avec une boule de colère au ventre. Elle avait envie de retrouver le démon qui l'avait enfermé ici, de lui hurler dessus et de le frapper. Pour compenser elle tenta d'escalader le mur toute la journée. Malgré ses chutes et ses os cassés elle continua jusqu'à la nuit.

Jour 61 aux enfers.
Lava était toujours furieuse. Elle courut, fit des pompes, du gainage, des abdos et même des tractions sur un des rebord de la pierre. Enfin, à la fin de la journée, pleine de colère et fatiguée, elle grimpa sur le rocher et commença à hurler. Elle hurla au démon, elle lui cria de revenir, elle lui cria des insultes, elle lui cria tout ce qui lui passait par la tête, elle hurla pendant une heure voire deux, même quand l'obscurité de la nuit la privait de sa vue. Elle finit par descendre la pierre, épuisée, la voix brisée, et s'endormit aussi sec.

Jour 62 aux enfers.
Sa colère n'avait pas reflué. Elle courut, escalada le mur, puis finit par re-grimper sur la pierre. Elle cria. Encore. Elle s'énerva toute la journée. Ses trois premiers jours en enfer, elle avait été assez calme, mais après plus de soixante jour bloquée dans un rond de cinquante mètre avec juste une pierre et des murs trop lisses pour être grimpés, ses nerfs lâchaient.

Jour 63 aux enfers.
Elle ne fit rien. Elle se contenta de ruminer ses pensées. Le 43ème jour elle avait creusé un trou dans la paroi. Aujourd'hui au 60ème jour d'enfermement et 63ème jour aux enfers, elle s'était lové dans ce creux et ne bougeait plus, ne faisait plus un bruit. Elle voulait se fondre avec le mur. Mais une colère sourde grondait encore en elle.
Elle devait sûrement faire peur, sale, sa tunique toujours déchirée.

Jour 64 aux enfers.
Elle n'avait pas bougé du trou. Sa colère s'était transformé. Elle était devenu froide comme la glace. Froide comme la vengeance. Elle attendait. Elle ne savait pas exactement quoi mais elle attendait. Elle était prête. Elle n'avait plus qu'à être patiente.