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"Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins, je fais le mort je fais le fier je fais celui qui existe mais dans l'ombre du miroir je ne vois que du triste parano dans les rues. Putain je parle seul, toxico au pognon je vais droit au cercueil."

Saez- pilule

Me voici encore seule. Tout cela est si triste allez vous me dire,pourtant moi, ça ne me désole pas. Pourquoi ? Car la solitude est tout ce qu'il me reste.

Et ici, dans cette petite rue étroite, on entend que le bruit de mes pieds traînant sur le sol. Comme si j'étais le centre du monde, que toute l'intention était sur moi. D'habitude, je n'aime pas du tout le fait qu'on me regarde, mais avec la capuche de mon sweat rabattue sur ma tête, j'ai l'impression que rien ne peut m'atteindre. Comme si le monde était là sous mes pieds et moi au-dessus, ne faisant rien.

J'ai failli oublier, je m'appelle Sky. Et oui, la traduction de "ciel"hilarant, non ? Une fille aux cheveux bleu, qui regarde le ciel, se nommant Sky, il n'y a pas plus ironique.

Certains trouvent que mon prénom fait poétique, qu'il fait penser aux rêves... Mais dans ma tête, il ne représente que les soucis.Sérieusement, les rêves sont faits pour les faibles. Tout comme l'amour et l'espoir. Ce sont des faiblesses futiles, qui ne servent à rien dans la vie. Croyez vous que parce que vous êtes amoureux et un rêveur, tout dans la vie vous sourira ? Tout sera comme dans vos rêves ? Et bien non, car nous ne sommes pas dans un rêve, mais bel et bien dans la vie réelle. Oui, cette triste réalité, celle qui autorise le monde à vous juger, celle qui peut vous détruire, celle qui vous haie et qui veut seulement votre mort.

Alors, oui certains diront que je suis seulement une pessimiste, une fille jalouse des gens qui connaissent le "bonheur", mais dans mon vocabulaire, ce mot n'existe même plus. Pourquoi serais-je jalouse d'une chose dont je ne veux pas ? Le bonheur n'a jamais été fait pour moi.

Peut-être que c'est pour ça que je suis solitaire, peut être que personne ne pense comme moi. Mais "mieux vaut être seule que mal accompagnée".

"-Ouaf !"

Je me rends compte que j'étais tellement occupée à faire ce monologue dans ma tête, que je n'ai pas vu qu'il y avait un lévrier à quelques mètres de moi. Je n'ai pas peur des chiens en général,j'ai peur des animaux et plus précisément, des êtres vivants. Humains compris, bien entendu.

Car oui, j'ai peur du noir, j'ai peur des araignées, des fantômes, mais ce qui me fait le plus peur, est l'humanité. Et ceci, depuis trois ans. Trois ans à rejeter les hommes, trois ans à me refermer sur moi-même et trois ans que je suis seule. Pourquoi ? Parce que j'ai ouvert les yeux sur le monde qui m'entourait et j'ai découvert que ce n'était qu'un énorme tissus de mensonge.

Alors voilà, voilà pourquoi je suis à présent dans cette rue sombre de Saint-Médard, sans personne à mes côtés. De toute façon qui voudrait être à mes côtés ? Et s'il y avait quelqu'un, il le ferait seulement pour se moquer de moi alors à quoi bon.

Mais un nouveau bruit vient troubler le calme et la sérénité dans laquelle je me trouvai, un bruit de pneus.

Et ce fut le dernier son que j'entendis. Mon cerveau me suppliait de bouger, de crier, de respirer même, mais mes membres ne répondaient plus.

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