CHAPITRE 7

Je m'en vais ainsi vers la salle de bain personnelle du prince pour lui préparer son bain matinal. Je marronne beaucoup et je le maudis, il est énervant et m'agace malgré moi. Il se croit vraiment tout permis. Enfin, je suppose que c'est le cas...
Une fois son bain préparé, je sors des appartements du prince pour aller chercher les affaires ménagères afin de nettoyer de fond en comble sa chambre. Je vais donc à la cuisine et monte un balai, une serpillère, des produits nettoyants et des chiffons. Une fois dans ses appartements je vais dans la chambre du prince en espérant qu'il soit déjà dans son bain. Manque de chance, le voilà encore dans son lit, il n'à pas bougé d'un pouce.

- Mon bain est préparé? Me demande le prince alors qu'il est affalé dans son lit.
- Depuis une bonne dizaine de minutes déjà, mon prince, je lui répond en commençant à ranger des affaires qui traînent sur le sol.

Le prince me regarde comme il pourrait regarder un film et je n'aime pas ça. Je me demande ce qu'il attend pour aller prendre son bain et me laisser faire les corvées en toute tranquillité. J'aimerai lui demander, mais après ce qu'il s'est passé la veille je préfère rester discrète et me faire petite, surtout concernant mon sale caractère. Je me demande vraiment de qui je l'ai hérité, et honnêtement dans ces situations je ne remercie pas mon ascendant qui me l'a transmis.

- Allo, dit le prince en me faisant sortir de mes pensées. Ça fait plusieurs secondes déjà que je te parle, tu penses à quoi?
- Excusez-moi, j'étais dans mes pensées. Vous désirez quelque chose en particulier? Je lui demande en me redressant tandis que je remarque que j'étais accoudée sur le bureau du prince, sans m'en rendre compte.
- Non, mais tu semblais pensive en oubliant le ménage. Je n'aime pas quand ma chambre est bordélique, me dit le prince en souriant sarcastiquement, comme il en a la fâcheuse habitude.
- Alors vous ne devriez pas laisser vos affaires traîner ainsi partout, je lui dis le plus naturellement possible et dans le plus grand des calmes. Je me rend compte de ce que j'ai dis que quand je vois le regard du prince.
Mais enfin qu'est-ce qu'il me prend à la fin! On dirait vraiment que je cherche à me faire renvoyer, c'est affolant! Est-ce que je ne serai pas atteinte du trouble de la personnalité multiple, sérieusement? Je dois vraiment me ressaisir.
- Tu sais, ma petite Ev', je reste le prince d'Angleterre quand même. Je veux bien être gentil et gentleman avec toi, mais à un moment tu finiras par regretter toutes ces paroles, me dit le prince en se levant et s'approchant légèrement de moi. Heureusement, il n'a pas l'air de vouloir faire comme hier soir.
- Excusez-moi, je ne contrôle pas mes mots parfois. Je n'aurai pas dû dire cela, j'en suis consciente. Cela n'arrivera plus, je dis en essayant de me rattraper, le rouge aux joues.
- Bien. Une faute avouée est une faute à moitié pardonnée, dit le prince avec un sourire en coin. Je vais prendre mon bain, rajoute-t-il en s'apprêtant à quitter la pièce pour mon plus grand bonheur.
- Prince Aaron, je dis sans pouvoir me contrôler. Je crois vous l'avoir dit hier, mon prénom est Evelyn.
- Je sais, répond simplement Aaron en rigolant et en quittant définitivement la pièce me laissant ainsi seule.

Je suis vraiment folle et je vais finir par me faire licencier si je ne me contiens pas.

Après plus d'une heure, j'ai enfin fini de ranger les appartements du prince, entièrement. Je lui ai aussi préparé une tenue pour la journée, un smoking et j'ai bien évidement rajouter une cravate à sa tenue. Je veux savoir pourquoi il n'en porte absolument jamais! Après cela, je décide de ranger mes affaires et de sortir de cette pièce dans laquelle je me sens de plus en plus étouffée malgré sa grandeur irréaliste. C'est à ce moment que monsieur arrogant décide de sortir de son bain, oui oui après toute une heure, vêtu simplement d'une serviette enroulée autour de sa taille et il faut le dire, cela marque incroyablement bien son corps d'Apollon.

- Tu es encore là? Me demande le prince me bloquant de ses jambes le passage pour sortir.
- Je viens de terminer le rangement, j'ai aussi préparé vos vêtements. J'étais sur le point de m'en aller, je lui répond en essayant de le contourner.
- Je n'ai jamais dit que tu pouvais y aller, c'est moi qui donne les ordres ici, me dit Aaron en se dirigeant vers son lit, là où sont déposés les vêtements soigneusement pliés.

Le prince les regarde et encore une fois il jette la cravate par dessus son épaule. Mais pourquoi il ne veut pas en porter? Peut-être qu'il n'aime tout simplement pas le style qu'elle donne et que je me fais des idées mais normalement pour certaines occasions et certains événements, il est pratiquement obligé d'en porter. La cravate fait beaucoup plus professionnel et officieux, et c'est rien de dire que parfois il a réellement besoin de ces aspects. Peut-être que le roi aimerai qu'il porte des cravates? Si ça peut me permettre de ne pas me faire virer dans quelques mois, je dois tenter. Je prend ainsi mon courage à deux mains et ose lui demander.

- Pourquoi vous ne porter jamais de cravate? Je demande au prince en déposant le balai et en m'approchant de son lit, à l'opposé de lui.
- Ça ne te regarde pas ma grande, me répond Aaron sans me regarder puisque il est à présent pris par son téléphone.
- Vous n'aimez pas ça? J'insiste en espérant que ça ne l'énerve pas. Cela vous irez pourtant très bien.
- Tout me va de toute façon, me répond Aaron en jetant enfin son téléphone sur son lit et en déposant ses yeux noirs dans les miens.
- Alors pourquoi ne portez-vous pas de cravate? Ni de noeud papillon, ni de col roulé, ni rien qui ne vous serre, en fait, je lui dis en comprenant peut-être la raison. A moins que je ne me fasse des films, comme d'habitude.

N'empêche que cette hypothèse me semble très plausible, je ne l'ai jamais vu avec ce genre d'attribut. Peut-être que j'en fais un peu trop, après tout je ne l'ai pas côtoyé tous les jours depuis sa jeunesse pour le savoir... Mais je suis quand même étrangement curieuse à ce propos.
Le prince ne répond rien et se contente de me fixer intensément. Il ne laisse apparaître aucune émotion sur son visage, il est juste très neutre et ferme. Est-ce que j'ai encore fait une gaffe? Quelque chose que je n'aurai pas dû dire?

- Je t'ai déjà dit que ça ne te regardais pas. Ce n'est pas ce que tu pense. Tiens, je peux t'en porter des dizaines de tes cravates, me dit Aaron en portant justement à son cou celle qu'il a balancé plus tôt alors qu'il est encore en serviette.

Je le regarde faire en silence, je n'ose pas vraiment lui dire que je le crois et que ce n'est pas la peine qu'il se justifie à ce point. Je ne comprend même pas pourquoi il le fait d'ailleurs, il aurait simplement pu me renvoyer boulet, comme d'habitude. Il met donc sa cravate et je remarque qu'il la sert un poile de trop. Cependant, il me regarde l'air de me dire « tu vois que je peux en mettre de tes cravates ». Je décide donc de sortir de sa chambre après une légère référence et étant un peu déçue de n'avoir rien découvert à son sujet qui permettrait à ma mission d'avancer.  Au moment où je me retourne, j'entend comme un bruit sourd et j'ai l'impression que le prince a émis un gémissement ou une suffocation, je ne sais pas trop. Quand je me retourne face à lui, il n'est plus là et je me précipite en courant à la vitesse de la lumière, et en manquant de tomber, de l'autre côté de son lit. Il est à terre! Il est affalé sur le sol, je n'y comprend vraiment plus rien. Il y a deux secondes il était parfaitement conscient mais il ne l'est maintenant plus! Et je ne l'ai même pas entendu! Je me penche vers lui et essaye de crier son nom mais il ne répond rien. J'ai super peur et j'ai le cœur qui se sert et qui bat beaucoup trop vite ainsi que les mains extrêmement moites. Tout mon corps tremble tellement... Et si il était mort? Je suis devenue une criminelle? Mon cerveau bouillonne à force de trop penser, j'e n'y comprend rien!

- Aaron! Prince Aaron, s'il vous plait, réveillez-vous! De l'aide! Gardes! Je crie mais j'ai l'impression que ma voix ne se fait pas entendre par les deux gardes du corps qui sont devant les appartements du prince. Mais à quoi servent-ils au juste?

Je crie encore, j'hésite pendant un court instant à sortir appeler de l'aide mais mon corps ne bouge pas d'un pouce, j'ai bien trop peur de la suite et je suis presque paralysée sur place. Je crie encore, des larmes de peur coulent même le long de mes joues et je frappe si fort le torse du prince que mes poignets me font légèrement mal.

- Calmes-toi Ev'! Tu vas finir par blesser le futur roi d'Angleterre sinon, et je peux t'assurer que c'est un crime de la plus haute importance! Dit tout d'un coup le prince en se redressant tandis que je culpabilisais et que je cherchais encore des solutions en imaginant les pires des scénarios pour la suite.

J'essuie mes larmes et regarde pendant un instant le prince. Je suis si heureuse, il est en vie et je n'aurai pas de problème! Sans m'en rendre compte et sans réfléchir je saute à son cou. Bien évidement, je m'en rend compte après l'avoir fait et je le relâche donc immédiatement.

- Qu'est-ce qu'il vous a pris? Est-ce que vous avez fait un malaise à cause de la cravate? Est-ce que vous faites souvent des malaises comme celui-ci? Je demande au prince en arrêtant  presque ma respiration, en reniflant et en ravalant mes dernières larmes. J'étais vraiment tétanisée!
- Pas vraiment, dit le prince en se mettant à rire et en rigolant ainsi tellement qu'il s'en étouffe presque. C'était une blague, Ev'! Il fallait voir ta réaction, c'était à mourir de rire! Dit Aaron entre deux rires et moi, à cet instant précis, je ne rigole vraiment pas. C'est en fait tout le contraire.
- Connard, je lâche sans pouvoir m'en empêcher et sans le vouloir. Vous n'êtes qu'un connard d'arrogant et je ne vous supporte plus. J'étais morte de peur et d'inquiétude, bon dieu! Je lui dis en criant presque et je sens des larmes remonter, mais je les retiens. Enfin, j'essaye.

Le prince cesse de rigoler et me regarde sérieusement. Je vais encore me faire incendier et sûrement me faire licencier, tant pis. Je ne peux plus prendre sur moi. Cela fait seulement deux jours que je suis sa servante, et je suis déjà à bout de nerfs. Comment je pourrai le faire changer? C'est peine perdue d'avance.

- Ev', pas la peine de pleurer pour ça. Je ne suis pas aussi faible que ça, tu aurai du t'en douter, me dit le prince et essuyant une larme délicatement de ses longs doigts très froids, tellement que cela me fait frissonner instantanément.

Je ne lui répond même pas et je me contente de me lever brutalement. Le prince en fait autant et je n'ose même pas le regarder dans les yeux. C'était immature de sa part de me faire aussi peur, mais c'était grossier de ma part de l'insulter de cette façon. Je ne m'étais jamais comporté de cette manière. C'était exagéré, je le sais, mais de toutes manières depuis hiers je n'ai que des réactions exagérées avec lui. Il m'énerve et je n'y peux rien. Je ne peux tout simplement pas travailler pour lui, c'est en demander trop. Mais je suis obligée... Un mal de tête se fait ressentir et l'ambiance commence à être pesante dans cette chambre, j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de ne plus jamais remettre ne serait-ce qu'un seul pied ici. Mais il faut que je m'excuse, même si je ne suis pas certaine que cette fois ce maudit prince accepte de laisser passer mon impolitesse. Tant pis.

- Excusez-moi pour les insultes, je lui dis d'une petite voix, encore sous le choque de sa blague pour me faire vraiment entendre.
- Tu t'es beaucoup excusée pour aujourd'hui, Ev'. Pas la peine d'en reparler, je n'ai pas été très malin non plus. Tu peux aller te reposer pour l'instant, reviens dans l'après-midi, à mon retour qui est programmé vers 15 heures. Ça te va? Me demande le prince en me regardant intensément et je reste ébahie en face de lui. Il a l'air tout d'un coup si... mature et agréable à entendre. C'est l'opposé de la personne qui se trouvait en face de moi il y a à peine 5 minutes. J'en perd presque mes mots.
- Entendu, je lui dis simplement, trop surprise pour pouvoir en ajouter d'avantage.

Je le regarde pour la première fois depuis tout à l'heure dans les yeux, puis je me retourne rapidement et brusquement avant de sortir de sa chambre en n'oubliant pas de prendre les outils de corvée avec moi et de les descendre à la cuisine. Ensuite, je me dépêche vers le jardin royal malgré le froid de décembre qui s'y trouve, en espérant y trouver personne, même pas Kate.

Il faut vraiment que je me remette de mes émotions. Et dire que ce n'est que la seconde matinée que je passe en tant que sa servante. Ces prochains mois risquent d'être longs...

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Coucou! 😜
Un second chapitre dans la lancée aha! Qu'en avez-vous pensé? Est-ce que ça va trop vite? Ou au contraire pas assez? Beaucoup de choses attendent encore nos protagonistes aha, stay tuned !
N'hésitez pas à voter, à commenter et à partager!
Des bisous! 😘

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